Petronio
Petronio
Petronio
Le premier d’entre eux est l’échange qui ouvre le roman tel qu’il nous
est parvenu, la controverse sur l’utilité des déclamations qui oppose Encolpe,
le narrateur principal, et Agamemnon, un professeur de rhétorique :2
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rateur principal, Lucius, tant son récit est frappé au sceau de la subjectivité et marqué par
la sélection de l’information. Sur l’éthopée dans l’Antiquité, voir l’ouvrage collectif édité
par Amato–Schamp 2005.
2 Petr. 1. Le texte est celui de K. Müller et W. Ehlers dans l’éd. Artemis & Winkler, Mün-
chen-Zürich 1995 (11983) ; la traduction est celle d’A. Ernout dans l’éd. des Belles Let-
tres, Paris 1967 (11923).
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dies ; bref, paroles et faits, tout est pour ainsi dire saupoudré de pavot et
de sésame. »
Ce préambule fait référence pêle-mêle, pour mieux les rendre risibles, à dif-
férents personnages et situations types de l’univers déclamatoire : le héros de
guerre (vir fortis), qui brandit volontiers ses blessures pour susciter la pitié
des juges,3 ainsi que le tyrannicide, que son acte héroïque pour la restaura-
tion de la liberté peut amener à perdre ses mains.4 L’emphase d’Encolpe
s’envole ensuite pour épingler, dans un pluriel caricatural et avec force exa-
gérations, les types négatifs du pirate et du tyran (qui ne jouent pourtant
qu’un rôle secondaire de « catalyseurs » de conflits)5 et les thèmes faisant
état d’une épidémie et de sacrifices de vierges.6 Sa critique porte aussi sur le
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3 Cf. e.g. Sen. Con. 1, 8, 2 ; 3 ; 4 ; [Quint.] Decl. 4, 8 quotiens mehercule haec vulnera…
conspexi. L’expression emphatique succisis poplitis n’est pas attestée dans le corpus décla-
matoire, mais chez Sen. Ep. 66, 50 (d’un guerrier courageux) et en poésie chez Verg. A. 9,
762 (au sing.) ; Stat. Theb. 9, 874 (du cheval d’un combattant) ; Laus Pis. 72 (au singulier).
4 Cf. Sen. Con. 9, 4. L’expression libertas publica est typique des controverses mettant en
scène des tyrannicides : Sen. Con. 1, 7, 13 ; Quint. Decl. 382, 3.
5 Van Mal-Maeder 2007, pp. 10-12. Dans le corpus déclamatoire latin, on ne trouve pas de
tyrans ordonnant à un fils (encore moins à des fils) de couper la tête de leur père ; cf. cepen-
dant Sen. Con. 9, 4, où un tyran ordonne à deux fils de battre leur père pour mettre leur
loyauté à l’épreuve. En revanche, Antonio Stramaglia me signale chez les commentateurs
d’Hermogène deux passages mentionnant un thème proche de celui auquel Encolpe fait allu-
sion : Scholia ad Hermog. Rhet. Graec. IV, p. 470, 19-22 Walz et Syrian. In Hermog. II, p.
73, 5-9 Rabe : deux textes grecs dont il ressort que le tyran promet d’engager comme garde
du corps le jeune homme (νεανίσκος : singulier !) qui coupera la tête de son père, évidem-
ment pour mesurer son dévouement ; condition dont profite un fils avant de tuer le tyran, de-
venant ainsi à la fois parricide et tyrannicide, ce qui crée une situation paradoxale caractéris-
tique de l’univers déclamatoire. Comparer Sen. Con. 7, 2, 9, où Popillius, un ancien client de
Cicéron qui l’avait défendu contre une accusation de parricide, tue son patronus – accessoi-
rement pater patriae – sur ordre d’Antoine et lui coupe la tête.
6 N’en déplaise à Encolpe, le sacrifice de plusieurs vierges ressortit davantage à l’univers
mythologique (e.g. Hyg. Fab. 89, 2 : Laomedon) ; cependant, le sacrifice d’une vierge pour
mettre fin à une épidémie se rencontre chez Quint. Decl. 384 ; cf. aussi Calp. Decl. 44, 35 ; la
victime du sacrifice peut aussi être un jeune homme (e.g. Quint. Decl. 326 ; Calp. Decl. 19)
ou un tyran (Quint. Decl. 329). Quint. Inst. 2, 10, 5 émet une critique proche de celle
d’Encolpe, mais bien moins grandiloquente : nam magos et pestilentiam et responsa et sae-
viores tragicis novercas aliaque magis adhuc fabulosa frustra inter sponsiones et interdicta
quaeremus (« Car les magiciens, les épidémies, les réponses d’oracles, les marâtres plus
cruelles que les marâtres de tragédie et les autres inventions encore plus fantastiques, nous les
chercherons vainement parmi les causes relatives à des engagements réciproques et à des in-
terdits. ») ; voir aussi note 10.
4 DA N IE L L E V AN MA L - M AE DE R
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7 Comme l’a bien montré Conte 2007, pp. 47-66 (dans le chapitre « Il narratore mitomane
e la nostalgia del sublime »), Encolpe porte sur ses aventures un regard de scholasticus et
les déclame plus qu’il ne les raconte. La recherche d’expression d’Encolpe apparaît ici
aussi dans l’emploi imagé, attesté dans ce seul passage, du substantif globulus à propos
de langue et de style (« des mots doucereux comme des bonbons ») : ThLL s.v. 2050, 77-
79. Sur l’emploi des métaphores culinaires, médicales et sexuelles dans ce contexte rhé-
torique, voir Fedeli 2007, p. 92 ; voir note 12.
8 Sen. Con. 7 pr. 6-7 et 9 pr. 2-5.
9 Berti 2007, pp. 219-247 (sur ce passage de Pétrone, voir en part. pp. 233-238) ; van Mal-
Maeder 2007, pp. 29-39, 119-121.
10 Tac. Dial. 35 : At nunc adulescentuli nostri deducuntur in scholas istorum, qui rhetores
vocantur […]. Nempe enim duo genera materiarum apud rhetoras tractantur, suasoriae
et controuersiae. Ex his suasoriae quidem etsi tamquam plane leviores et minus
prudentiae exigentes pueris delegantur, controversiae robustioribus adsignantur, quales,
per fidem, et quam incredibiliter compositae ! Sequitur autem, ut materiae abhorrenti a
veritate declamatio quoque adhibeatur. Sic fit ut tyrannicidarum praemia aut vitiatarum
electiones aut pestilentiae remedia aut incesta matrum aut quidquid in schola cotidie
agitur, in foro uel raro uel numquam, ingentibus verbis prosequantur (« Maintenant, au
contraire, à peine entrés dans l’adolescence, nos enfants sont conduits dans les écoles de
ces personnages, appelés rhéteurs […]. En effet, si je ne me trompe, on traite chez les
rhéteurs des sujets de deux espèces : les suasoriae et les controverses. Les suasoriae ont
beau être abandonnées aux enfants, comme beaucoup plus faciles et exigeant moins de
pratique, les controverses être réservées aux élèves plus âgés ; quels sujets, grands
dieux ! quelles hypothèses incroyables ! De plus, ces sujets, qui n’ont aucun point de
contact avec la réalité, sont développés d’un style déclamatoire. Voilà comment ce sont
les tyrannicides, l’alternative laissée aux jeunes filles violées, les remèdes à la peste,
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Nil mirum <si> in his exercitationibus doctores peccant, qui necesse ha-
bent cum insanientibus furere. Nam nisi dixerint quae adulescentuli pro-
bent, ut ait Cicero, « soli in scholis relinquentur ».12 Sicut ficti adulato-
res cum cenas divitum captant, nihil prius meditantur quam id quod
putant gratissimum auditoribus fore (nec enim aliter impetrabunt quod
petunt nisi quasdam insidias auribus fecerint), sic eloquentiae magister,
nisi tanquam piscator eam imposuerit hamis escam, quam scierit appeti-
turos esse pisciculos, sine spe praedae morabitur in scopulo.
Pour appâter les clients, les professeurs de rhétorique doivent charmer leur
clientèle, ce qu’affirme aussi Messala dans le Dialogue des orateurs de Taci-
te, dans un passage où il est question de l’attrait que les jeunes gens éprou-
vent pour les jeux du cirque.13 Plus loin dans le Satyricon, Agamemnon ac-
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l’inceste des fils avec leur mère, et autres sujets agités chaque jour à l’école, au forum ra-
rement ou jamais, qui sont traités d’un ton emphatique. ») ; le texte est celui de M. Win-
terbottom et R. M. Ogilvie dans l’éd. d’Oxford Classical Texts, Oxford 1980 (11975), la
traduction de H. Bornecque dans l’éd. des Belles Lettres, Paris 2003 (11936).
11 Petr. 3.
12 Référence à un passage de Cic. Cael. 41, où Cicéron expose son opinion à propos de
l’éducation sexuelle des jeunes gens : voir Fedeli 2007, pp. 88-92, qui analyse avec fi-
nesse les renversements opérés par Pétrone.
13 Tac. Dial. 29 : Ne praeceptores quidem ullas crebriores cum auditoribus suis fabulas
habent ; colligunt enim discipulos non severitate disciplinae nec ingenii experimento, sed
ambitione salutationum et inlecebris adulationis (« Les maîtres mêmes, dans leurs
conversations avec leurs auditeurs, n’abordent guère d’autre point ; en effet, ils attirent
6 DA N IE L L E V AN MA L - M AE DE R
cuse encore les parents, pressés de voir leurs enfants satisfaire leurs propres
ambitions, de rechercher pour leur progéniture une formation expresse plutôt
que sérieuse.14 L’implication problématique des pères dans l’enseignement
déclamatoire est évoquée par Juvénal (7, 150-170) et Perse (3, 44-47).15
Mais davantage que ces textes satiriques, on peut rapprocher la réponse
d’Agamemnon encore une fois de ce que dit Messala dans le Dialogue des
orateurs à propos de l’éducation moderne, qu’il juge incomplète et superfi-
cielle par opposition à l’éducation d’autrefois.16
L’échange de points de vue entre Encolpe et Agamemnon trouve donc
un écho dans d’autres textes énonçant un discours d’opinion à teneur morale
et didactique.17 Imaginons un instant que, par un accident de la tradition
manuscrite, cet échange nous ait été transmis en dehors du Satyricon dont il
aurait été extrait comme une Floride : nous paraîtrait-il, moins que chez Ta-
cite, être une réflexion pénétrante ? Sans doute pas. Mais il se trouve que cet
échange apparaît dans un récit narratif fictif, qu’il est mis en situation à
l’intérieur de la trame romanesque. Les personnages énonçant ce discours
d’opinion sont aussi des personnages agissants et le lecteur du Satyricon est
tout autant le témoin de leurs gestes que de leurs paroles. Or agissent-ils de
la même façon qu’ils parlent ? Se conforment-ils aux beaux principes qu’ils
énoncent avec tant de conviction ?
S’agissant d’Agamemnon, la suite du récit révèle qu’il se comporte en
effet comme l’adulateur de comédie auquel il compare le maître de rhétori-
que, en se faisant inviter à dîner, lui et ses acolytes, Encolpe, Ascylte et Gi-
ton, chez le riche Trimalcion. Mais le but de l’opération n’est pas de gagner
une clientèle à son école pour l’ouvrir à la sagesse ; le but est, de façon tout à
fait concrète et prosaïque, de se remplir la panse. Sur ce plan, Encolpe et
Ascylte n’ont aucune leçon à recevoir, comme il ressort de leur dispute,
lorsqu’Encolpe reproche à Ascylte de s’être esquivé au milieu de la démons-
tration d’Agamemnon pour attenter à la pudeur de Giton :18
—————
des disciples non par la sévérité de la discipline ou les preuves de leur talent, mais par
l’intrigue des visites et les séductions de la flatterie. »).
14 Petr. 4.
15 Sur le rôle des pères et de la famille dans l’éducations, voir Bonner 1977, pp. 10-19,
Stramaglia 2010, pp. 111-130.
16 Tac. Dial. 32.
17 Sur ce passage, voir aussi Soverini 1985, pp. 1710-1712 et 1712-1723, avec références
supplémentaires ; Rimell 2002, pp. 18-23 et Rimell 2009.
18 Petr. 10.
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“Scis, inquit, frater, rediisse ad nos thesaurum de quo querebar ? Illa est
tunicula adhuc, ut apparet, intactis aureis plena. Quid ergo facimus, aut
quo iure rem nostram vindicamus ?” Exhilaritus ego non tantum quia
praedam videbam, sed etiam quod fortuna me turpissima suspicione di-
miserat, negavi circuitu agendum, sed plane iure civili dimicandum, ut si
nollet alienam rem domino reddere, ad interdictum veniret.
« “Sais-tu, me dit-il, petit frère, que nous voici revenu le trésor dont je
pleurais la perte ? C’est là notre chère tunique, encore garnie, comme il
est visible, de toutes ses pièces d’or. Que faisons-nous ? A quel titre re-
vendiquons-nous notre bien ?” Doublement enchanté de revoir notre bu-
—————
19 Petr. 13.
8 DA N IE L L E V AN MA L - M AE DE R
tin, comme d’être lavé par la Fortune du plus infamant soupçon, je sou-
tins qu’il fallait procéder sans détour, et combattre franchement avec les
armes légales, c’est-à-dire, s’ils refusaient de rendre à son légitime pro-
priétaire un objet qui ne leur appartenait pas, recourir à la procédure
d’interdit. »
Contra Ascyltos leges timebat et : “Quis, aiebat, hoc loco nos novit, aut
quis habebit dicentibus fidem ? Mihi plane placet emere, quamvis nos-
trum sit, quod agnoscimus, et parvo aere recuperare potius thesaurum,
quam in ambiguam litem descendere :
« Ascylte n’était pas de cet avis ; il craignait les voies légales. “Qui
donc, disait-il, nous connaît ici ? Qui ajoutera foi à nos dires ? Pour moi,
je suis tout à fait d’avis d’acheter, bien qu’il soit à nous, l’objet que nous
venons de reconnaître, et de recouvrer sans grands frais notre trésor plu-
tôt que de nous embarquer dans un procès chanceux.
Que peuvent faire les lois, là où l’argent est le seul roi, où la pauvreté
ne peut jamais triompher ? Même ces philosophes que tu vois char-
gés de la besace cynique, il leur arrive de vendre à beaux deniers la
—————
20 Kaser 1974, pp. 87-90. Sur cet épisode du marché, voir aussi Verboven 2009, pp. 125-
129.
21 Petr. 14.
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—————
22 Setaioli 1998a, pp. 152-160.
23 Ach. Tat. 1, 1, 2-1, 2, 3. Une technique comparable apparaît également au seuil du roman
de Longus, où le narrateur décrit une peinture. De façon similaire, l’ouverture des Ethio-
piques est comme un tableau dont le lecteur doit déchiffrer la signification et qui reflète
d’autres tableaux de l’œuvre (cf. Hld. 4, 8, 4-6). Le rapprochement avec Achille Tatius
est opéré notamment par Habermehl 2006, pp. 60-61 et 75 et Conte 2007, pp. 23-27.
24 Ach. Tat. 5, 4, 1. Cf. aussi Apul. Met. 2, 4, où la description détaillée d’une statue
d’Actéon en train de se transformer en cerf invite le lecteur (second) à établir une compa-
raison avec les aventures de Lucius, métamorphosé en âne.
10 DA N IE L L E V AN MA L - M AE DE R
avec un tel art, qu’on s’attendait à voir la peinture s’animer ».28 On pourrait
peut-être aussi comprendre la tournure ad similitudinem comme une référen-
ce d’Encolpe à sa propre situation et les mots animorum picturam au sens de
« peintures de passions (amoureuses) », tant à propos des figures mythologi-
ques représentées que de ses propres sentiments.29 De fait, ces tableaux atti-
rent l’attention d’Encolpe en raison de leur thème – une divinité éprouvant
un amour passionné pour un jeune garçon (ergo amor etiam deos tangit),
selon un mouvement correspondant à sa propre situation : naissance de
l’amour, puis enlèvement de l’objet aimé et enfin, sa perte.30 Toutefois, si
Encolpe tire un parallèle entre ces trois représentations et sa propre situation,
il estime que son malheur dépasse toutes les fables, lui qui a vu son amour
troublé par un rival (omnes fabulae quoque sine aemulo habuerunt com-
plexus).
Dans le premier tableau, c’est l’enlèvement de Ganymède qui amène
Encolpe à faire un parallèle avec sa déconvenue.31 La comparaison entre
Giton et Ganymède est d’ailleurs établie un peu plus loin par le poète Eu-
molpe.32 Cependant, dans notre passage, le parallèle n’est pas des plus adé-
quats : d’une part, parce que Giton n’a pas été enlevé – il s’en est allé de son
propre gré – et d’autre part, parce que sa comparaison l’amène à assimiler
Ascylte au roi des dieux. La phrase peccaturus in terris nemini tamen iniu-
riam fecit n’est d’ailleurs pas exacte, si l’on considère la souffrance de Tros,
père de Ganymède, et la colère d’Héra résultant de cette infidélité33 ou de
celle commise par Zeus avec Alcmène, femme d’Amphitryon et mère
d’Hercule.
Le deuxième tableau évoque précisément l’assaut d’une nymphe sur
Hylas, le jeune héros aimé d’Hercule.34 Encolpe suppose qu’elle n’aurait pas
poursuivi Hylas contre la volonté d’Hercule (Hylan Nympha praedata tem-
perasset amori suo, si uenturum ad interdictum Herculem credidisset). Là
encore, la légende ne correspond pas aux événements, puisque Giton a choisi
—————
28 A. Ernout dans l’éd. des Belles Lettres, Paris 1967 (11923) ; de façon similaire, Haber-
mehl 2006, p. 68 « mit solcher Delikatesse waren nämlich die Konturen der einzelnen
Figuren lebensgetreu ausgefüfrt » (c’est moi qui souligne).
29 Habermehl 2006, p. 68 traduit « das selbst ihre Seele in dem Fresko eingefangen
schien ».
30 Voir Stucchi 2007, pp. 228-233.
31 Voir Habermehl 2006, pp. 71-72 et 76 ad loc.
32 Petr. 92.
33 Comme le note justement Habermehl 2006, p. 76, avec références.
34 La nymphe Dryopé chez V. Fl. 3, 529 ss. ; Apollonius de Rhodes mentionne plusieurs
nymphes : A.R. 1, 1207 ss. ; voir Habermehl 2006, pp. 72-74, 76-77.
12 DA N IE L L E V AN MA L - M AE DE R
Ergo, inquit, poeta sum et, ut spero, non humillimi spiritus, si modo co-
ronis aliquid credendum est, quas etiam ad imperitos deferre gratia so-
let. “Quare ergo, inquis, tam male vestitus es ? ” — Propter hoc ipsum.
Amor ingenii neminem umquam divitem fecit.
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35 Voir supra, note 20.
36 Petr. 82.
37 Habermehl 2006, pp. 73 et 77.
38 La tournure sine aemulo est aussi employée à propos d’œuvres d’art, par exemple chez
Plin. Nat. 34, 71, où il est question du sculpteur Calamis, qui excellait dans la représenta-
tion de chevaux.
39 E.g. Paus. 3, 19, 5 ; Lucianus DDeor.14, 2.
40 De même, l’allusion à Lycurgue qui clôt la tirade d’Encolpe est hors de propos : voir
Habermehl 2006, pp. 78-79.
41 Petr. 83.
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—————
42 Setaioli 1998b, pp. 221-226 ; Soverini 1985, pp. 1742-1746 ; Habermehl 2006, pp. 83-
88.
43 Tac. Dial. 9 : Nam carmina et versus, quibus totam vitam Maternus insumere optat (…)
neque dignitatem ullam auctoribus suis conciliant neque utilitates alunt, voluptatem
autem breuem, laudem inanem et infructuosam consequuntur (« La poésie et les vers,
auxquels Maternus souhaite de consacrer sa vie entière (…) n’apportent, eux, aucune
dignité honorifique à ceux qui les cultivent et ne grossissent pas leur fortune ! des
jouissances brèves, une gloire sans portée et sans fruits, voilà ce que l’on en tire. ») ; cf.
aussi Juv. 7, 59 ss. et 7, 145.
44 Petr. 88 : voir Habermehl 2006, p. 130-148 ad loc.
14 DA N IE L L E V AN MA L - M AE DE R
“ Laudas
fortunam et mores antiquae plebis, et idem,
siquis ad illa deus subito te agat, usque recuses,
aut quia non sentis, quod clamas, rectius esse,
aut quia non firmus rectum defebdis et haeres
nequiquam caeno cupiens euellere plantam.”
Bibliographie
—————
47 Hor.S. 2, 7, 22-27. (texte de F. Villeneuve dans l’éd. des Belles Lettres, Paris 1980
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