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Spectres RMN Du Proton: I. Présentation D'un Spectre de RMN

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Spectres RMN du proton

 
 
I. Présentation d'un spectre de RMN
1. Origine du spectre
Résonance magnétique nucléaire: Un noyau d'atome d'une molécule placée dans un champ
magnétique peut absorber un quantum d'énergie lorsqu'il est exposé à certaines ondes
électromagnétiques: la fréquence associée à ce quantum est appelée fréquence de résonance.
La spectroscopie par résonance magnétique nucléaire ou RMN est basée sur ce principe. L’étude
sera ici limitée à la RMN du noyau de l'atome d'hydrogène  11𝐻 ou RMN du proton.
 
2. Exemple de spectre RMN
La fréquence de résonance dépend du champ magnétique produit par le spectromètre. Afin que les
spectres tracés soient indépendants du spectromètre utilisé, on convertit cette fréquence en une
grandeur appelée déplacement chimique, qui ne dépend pas du champ magnétique du
spectromètre.
 

Spectre RMN de l’éthanoate de méthyle


 
 
II. Comment interpréter un spectre RMN
1. Le déplacement chimique
Définition: le déplacement chimique, noté 𝛿, est la grandeur en abscisse du spectre RMN. Il
s'exprime usuellement en partie par million notée ppm.
Remarque: Les électrons proches d'un noyau d'hydrogène génèrent un champ magnétique de
faible valeur, qui modifie localement le champ magnétique que créé par le spectromètre. Le champ
magnétique subi par le proton dépend donc de l'environnement chimique dû aux autres atomes de
la molécule. Par conséquent, la fréquence de résonance, et donc le déplacement chimique de
chaque proton, dépendent des autres atomes de la molécule.
Par exemple, plus un noyau est proche d'atomes électronégatifs, Plus son déplacement chimique
est grand.
Exemple: Sur le spectre de RMN du proton de l'éthanoate de méthyle ( 3−𝐶𝑂𝑂−𝐶𝐻3 ), on observe
un signal à 2,06ppm qui correspond aux protons du premier groupe 𝐶𝐻3 et un second signal à
3,66ppm qui correspond aux protons du second groupe 𝐶𝐻3. Ceux-ci ont nt donc un déplacement
chimique supérieur à cause de la proximité de l’atome d’oxygène du groupe ester plus
électronégatif que les atomes de carbone et d'hydrogène.
 
 
2. Protons équivalents
Dans une molécule, les noyaux des atomes d'hydrogène sont équivalents s'ils ont le même
environnement chimique.
Des protons équivalents sont représentés par le même signal sur le spectre. Par conséquent le
nombre de signaux dans un spectre de RMN est égal au nombre de groupes de protons équivalents
dans la molécule étudiée.
 
Règle: En première approximation, on pourra considérer que des atomes d’hydrogène sont
équivalents si:
    Ils sont liés à un même atome de carbone engagé uniquement dans des liaisons simples.
    Ils sont liés à des atomes différents mais il existe entre eux une relation de symétrie simple.
 
Exemple: Quel est le nombre de signaux que devraient comporter les spectres de RMN de proton
de la propanone ?
Réponse:. Les trois atomes d'hydrogène d'un groupe méthyle sont liés à un même atome de
carbone engagé dans des liaisons simples: ils sont donc équivalents. Les deux groupes méthyle
sont symétriques par rapport à un plan contenant le groupe carbonyle: les six protons sont donc
équivalents. Le spectre de RMN du proton de la propanone ne comportera donc qu'un seul signal.

Spectre RMN de la propanone


 
2. Intégration du signal
L'aire sous la courbe d'un signal de RMN est proportionnelle au nombre de protons responsables de
ce signal. La courbe d'intégration du spectre est constituée de paliers.
La hauteur de chaque saut vertical de la courbe d'intégration est proportionnelle au nombre de
protons équivalents responsables du signal correspondant.
On peut ensuite retrouver le nombre de protons associés à chaque signal en analysant la structure
de la molécule.
 
Exemple: Le spectre du méthanoate de méthyle présente deux signaux.
Le saut de la courbe d'intégration correspondant au signal à 3,8ppm est trois fois plus grand que le
saut correspondant au signal à 8,1ppm. Dans la molécule étudiée, il y a donc trois fois plus de
protons en résonance à 3,8ppm qu'à 8,1ppm.
 

Spectre RMN du méthanoate de méthyle


 
3. Multiplicité des signaux
Le signal de résonance peut comporter plusieurs pics et est alors appelé multiplet. Cette
démultiplication des signaux est due aux interactions entre des protons voisins non équivalents.
Définition: Deux protons sont dits voisins s'ils sont séparés par trois liaisons, simples ou multiples.

 
Règle des (n + 1)-uplets
Un groupe de protons équivalents (a) ayant pour voisins n protons ( b) non équivalents à (a)
présente un signal de résonance sous forme d'un multiplet de (n+1) pics.
 
Exemple: molécule de bromobutane

Protons Nombre de Protons Nombre de pics du Hauteur


équivalents protons voisins signal intégration
Protons du groupe 2 2 3 2
(a)
Protons du groupe 2 4 5 2
(b)
Protons du groupe 2 5 6 2
(c)
Protons du groupe 3 2 3 3
(d)
 

 
 
3. Méthode d'analyse d'un spectre de RMN
    Compter le nombre de signaux pour déterminer le nombre de groupes de protons équivalents.
    Utiliser la courbe d'intégration pour déterminer la proportion de protons associée à chaque
signal.
    Analyser la multiplicité d'un signal pour dénombrer les protons équivalents voisins des protons
responsables d'un signal.
    Utiliser une table de valeurs de déplacement chimique pour vérifier la formule de la molécule
obtenue à l'issue des étapes précédentes ou pour identifier la formule de la molécule s'il reste
des ambiguïtés.
 
 

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