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Master Etudes internationales et Droit international

Exposé sous le Thème :

Les relations internationales du Maroc sous le sultan Moulay Ismail

Réalisé par : EZZARZOURI Nisrine

ELKHMARI Laila

Soumis à l’appréciation de : PR. ELCADI Latifa

Année universitaire : 2020-2021


Introduction

Exacte réplique, à un siècle d’intervalle, de la montée des Sa’diens dans le sud du Maroc,
l’ascension des ‘Alawites se déroula dans un même climat de troubles sociaux et religieux marqué
par l’effacement du pouvoir central et l’aggravation de la pression européenne sur les régions du
littoral. Originaires du Hedjaz comme leurs cousins sa’diens du Dra’, les ‘Alawites s’établirent au
Tafilelt au milieu du XIIIe siècle à l’invitation des habitants qui subissaient les effets d’une
sécheresse effroyable.

La dynastie ‘alawite était née. Contrairement à celle des Sa’diens, elle arriva au pouvoir par
ses propres moyens et sans l’aide des zawiyas dont elle « confisqua » les fonctions arbitrales au
niveau local aussi bien que la légitimité politico-religieuse au niveau national.

Une fois affermi dans ses fonctions, Moulay al-Rashid ne laissa aucun répit aux différents potentats
locaux qui s’étaient partagé le pays après l’effondrement des Sa’diens. Il les défit un à un.

Renouant les liens tissés par les Sa’diens avec le Soudan occidental, Moulay al-Rashid dépêcha
à Tombouctou un émissaire spécial auquel les Arma firent acte d’allégeance le 17 septembre 1670
3. Une seule « force » locale fut épargnée par le sultan ‘alawite, celle des corsaires de Salé dont il
allait se servir pour développer ses relations avec l’Europe.

Comme tous ses prédécesseurs et malgré la brièveté de son règne, « qui fut époque heureuse pour la
population au cours de laquelle les vivres étaient à vil prix 4 », Moulay al-Rashid tint à graver dans
la pierre le souvenir de son passage au pouvoir. C’est pourtant dans l’ancienne capitale sa’dienne où
il était venu pour réprimer une révolte locale qu’il trouva la mort, le deuxième jour de l’Aid el-
Kebir (avril 1672), à la suite d’un accident de cheval dans les jardins de l’Aguedal. Il était âgé de
quarante-deux ans seulement. Son frère Moulay Ismail, gouverneur de Meknès, lui succéda.

Ce sujet revêt un intérêt juridique évident dans la mesure où la période de Moulay Ismail était
marquée par la conclusion de plusieurs traités à savoir des traités à caractères commerciales et
un intérêt politique, qui se manifeste au niveau de la place qu’occupe les relations
internationales dans la politique de Molay Ismail.

Notre problématique est la suivante :

D ans qu’elle mesure, Moulay Ismail a réussi d’établir des relations fortes et significatives
avec les puissances européennes ?
Le plan
Partie I : la fondation de dynastie alaouite.
Chapitre 1 : l’unification du Maroc par Moulay Ismail
Section 1 : Une nouvelle armée : les ‘Abid al-Bukhari

Section 2 : Le Makhzen et l’administration du pays

Paragraphe 1  : L’administration interne de makhzen

Paragraphe 2  : L’administration des affaires étrangère sous Moulay Ismail

Chapitre 2 : les batailles de Moulay Ismaïl contre la présence étrangère au Maroc
Section 1 : les batailles contre la présence chrétienne

Section 2 : les expéditions contre les ottomans

Partie II : les relations diplomatiques durant le règne de Moulay Ismaïl


Chapitre 1 : la captivité chrétienne sous Moulay Ismaïl

Section1 : le rôle de la captivité dans la politique étrangère se Moulay Ismaïl

Section 2 : la captivité comme sujet de négociation

Chapitre 2 : les relations commerciales pendant le siècle de Moulay Ismail


Section 1 : les échanges commerciaux

Section 2 : Traité d’amitié franco-marocain de Saint-Germain

Conclusion

Bibliographie

Webographie
Partie I : la fondation de dynastie alaouite.
Moulay Isma’il avait vingt-six ans lors de son intronisation à Meknès, où il reçut sur-le-champ la
bay’a des populations du Gharb et de Fès. Aucun acte d’allégeance n’arriva en revanche du sud du
pays, où le nouveau monarque allait avoir maille à partir, au cours des quinze années suivantes,
avec deux de ses plus virulents rivaux, son neveu Moulay Ahmed b. Mahrez à Marrakech et son
frère Moulay Harran dans le Tafilelt.

Chapitre 1 : l’unification du Maroc par Moulay Ismail


Comme Louis XIV avec lequel il engagea une étonnante correspondance, Moulay Isma’il eut la
passion de construire. Détestant Fès aussi bien que Marrakech, il se choisit une nouvelle capitale,
Meknès, qu’il allait redessiner à sa mesure : il y érigea une nouvelle cité impériale qui se présentait
au premier abord comme une gigantesque forteresse militaire Les travaux de construction
s’échelonnèrent sur toute la durée du règne de Moulay Isma’il. Des dizaines de milliers de
personnes y contribuèrent : des captifs européens, des prisonniers de droit commun, des esclaves
noirs ainsi que des maçons, des menuisiers et des artisans spécialisés fournis, à tour de rôle, par les
tribus de tout le pays.

Section 1 : Une nouvelle armée : les ‘Abid al-Bukhari


Roi guerrier, disent ses hagiographes, Moulay Ismâ’îl ne séjourna jamais une année entière dans
son palais, passant ses cinquante-cinq années de règne à réprimer les incessantes rébellions de ses
frères, neveux et fils, à organiser la libération des places tenues par les Européens sur le littoral et à
harceler les positions turques dans la région de Tlemcen. Dans ce but, il mit sur pied une puissante
et nombreuse armée de quelque 80 000 hommes dont 40 000 cavaliers éparpillés à travers le pays
dans des dizaines de casbah ou forts miliaires chargés du maintien de l’ordre et de la levée des
impôts. Une organisation militaire qui, ajoutée au charisme chérifien de Moulay Isma’il et à son
caractère d’acier, allait permettre la réunification du Maroc et son retour aux frontières de l’époque
mérinide. Mais la grande idée de Moulay Isma’il fut la constitution d’un corps de « janissaires »
noirs, les ‘Abid, liés exclusivement à la personne du souverain par un serment de fidélité prêté sur
un exemplaire du livre sacré de l’imam al- Bukhari, d’où leur nom de ‘Abid al-Bukhari : « Ils
reçurent l’ordre de conserver précieusement cet exemplaire, de le transporter avec eux quand ils
monteraient à cheval et de le porter en avant dans leurs guerres, comme l’arche d’alliance des fils
d’Israël

Le noyau de cette nouvelle armée fut constitué par les descendants des esclaves soudanais
arrivés au Maroc après la conquête de Tombouctou en 1591 et qui étaient disséminés à Marrakech
et dans le Sous, probablement autour des anciennes sucreries. On enrôla ensuite tous les esclaves
noirs se trouvant aux mains de particuliers, jusque dans la région de Chinguetti, dans la Mauritanie
actuelle, au point qu’il ne resta plus dans tout le Maroc « soit dans les villes, soit dans les
campagnes, un seul nègre ni une seule négresse, même de condition libre ».

Outre les ‘Abid et les tribus guish, Moulay Isma’il fit aussi ample usage de renégats d’origine
chrétienne. Tout en évitant de leur confier des postes importants dans le Makhzen, comme cela
avait été le cas sous les Mérinides et les Sa’diens, il les utilisa surtout dans l’artillerie et le génie ou
encore comme que chirurgiens et médecins militaires.
Section 2 : Le Makhzen et l’administration du pays
Paragraphe 1  : L’administration interne de makhzen

Hors de la maison royale, le plus grand dignitaire civil du royaume était le grand mufti, qui, en
principe, avait la haute main sur l’ensemble des cadis du pays, des Hakim-s, des Muhtasib-s et des
Muqaddim-s qui faisaient respecter l’ordre sur la voie publique et dans les marchés. En dehors des
chérifs de toutes origines, principalement idrissides et filaliens, qui étaient nombreux dans les
conseils du roi et disposaient de la plupart des charges de confiance non destinées aux princes et
aux commandants militaires, un seul grand chef religieux put garder tout son prestige face à Moulay
Isma’il : le chérif d’Ouezzane, dans le nord-ouest du pays, qui fut nommé gouverneur de sa ville et
conserva ses fonctions pendant toute la durée du règne du monarque ‘alawite.

Paragraphe 2  : L’administration des affaires étrangère sous Moulay Ismail

Les caïds des régions frontalières avaient aussi pour fonction de lui envoyer des nouvelles de
l’étranger. Ainsi les deux salétins ‘Abd el-Kader Perez et ‘Abd Allah b. ‘Aysha, qu’il envoya
respectivement en Angleterre et en France, le renseignaient-ils régulièrement sur ces deux pays. De
la même façon, son médecin particulier Mohammed al-Andalusi, un renégat originaire de Séville le
tenait au courant des affaires espagnoles. Le poste de ministre des Affaires étrangères n’existait pas
sous Moulay Isma’il et n’apparut pour la première fois au Maroc que sous son petit-fils Sidi
Mohammed b. ‘Abd Allah (1757-1790) sous l’appellation de Wazir al-Bahr ou ministre de la Mer.

Chapitre 2 : les batailles de Moulay Ismaïl contre la présence étrangère au Maroc

Durant ses 55 ans de règne, il réussit à unifier son royaume malgré les nombreuses rébellions
dont il est victime, à l’embellir et à en étendre le territoire. À force de batailles et de sacrifices
humains, il parvient à évincer les étrangers des places fortes, n’hésitant pas à utiliser ceux faits
prisonniers comme monnaie d’échange ou pour construire les imposants remparts et le palais Dar
El Makhzen de Meknès. Sa force réside sur l’armée qu’il a su constituer et qui est majoritairement
composée d’esclaves noirs, la célèbre « garde noire ». Des hommes totalement dévoués à sa
cause, à qui il dédie un harem pour en assurer la pérennité.

Section 1 : les batailles contre la présence chrétienne

Après avoir achevé l'unification du Maroc, Moulay Ismaïl décide de mettre un terme à la présence chrétienne
dans le pays. Il lance tout d'abord une campagne pour reprendre aux Anglais la ville de Tanger, qui n'est plus
sous contrôle marocain depuis 1471. Tout d'abord portugaise, la ville était passée aux mains des Anglais
après le mariage de Catherine de Bragance avec Charles II. Très fortifiée, la garnison de la ville est
importante et atteint 4 000 hommes8. Moulay Ismaïl charge l'un de ses plus grands généraux, Ali ben
Abdallah Er-Riffi, d'assiéger Tanger à partir de 1680. Durant le siège, Moulay Ismaïl envoie une partie de
son armée commandée par Omar ben Haddou El-Bottoui conquérir la ville d'El-Mamoura en 1681. Cette
ville est occupée par les Espagnols depuis 1614, période où le Maroc avait sombré dans le chaos. Ismaïl
assiège la ville, la prive d'eau, puis l'occupe et capture tous les Espagnols présents dans la ville, soit
précisément 309 hommes. À Tanger, les Anglais résistent, mais face au coût très élevé du maintien d'une
garnison, ils décident d'abandonner la ville à l'armée marocaine le 5 février 1684 .

Moulay Ismaïl envoie ensuite une forte armée dont le nombre est évalué entre 30 000 et 50 000 soldats, sous
les ordres des généraux Ali ben Abdallah Er-RiffiL et Ahmed ben Haddou El-Bottoui, s'emparer de la ville
de Larache, sous contrôle espagnol depuis 1610. Le sultan, qui déclare ses intentions dès 1688, oblige les
Espagnols à fortifier lourdement la ville : 200 canons, entre 1 500 et 2 000 hommes. Les opérations militaires
débutent à partir du 15 juillet 1689 et le siège de la ville à partir d'août 1689. L'armée chérifienne s’empare
finalement de la ville le 11 novembre 1689 après cinq mois d'affrontements, au prix de lourdes pertes. Les
négociations se terminent par l'échange d'un officier pour dix Maures, soit cent officiers pour mille Maures
tandis que le reste de la garnison à l'agonie, reste et travaille en esclavage à Meknès, à l'exception de ceux
qui se convertissent à l'Islam. À peine Larache conquise, Ismaïl envoie Ahmed Ben Haddou assiéger la ville
d'Assilah. Épuisés, les Espagnols prennent la fuite par mer, laissant l'armée marocaine entrer dans la ville en
1691

Section 2 : les expéditions contre les ottomans

Moulay Ismaïl tente, entre 1678 et 1679, une expédition au-delà du djebel Amour dans la région du Cherg,
accompagné d'un grand contingent de tribaux arabes parmi lesquels les Beni Amer. L'artillerie turque fait
fuir la totalité des tribaux arabes que compte l'expédition et pousse le sultan à reconnaître la limite sur la
Tafna comme frontière séparant l'Empire ottoman du Maroc.

Durant ces opérations menées par ses généraux, Moulay Ismaïl est occupé à stabiliser le pays. Après une
expédition menée dans la région du Cherg contre les Beni Amer, il reçoit la nouvelle qu'une entente entre
Ahmed ben Mehrez et les Turcs de la régence d'Alger est signée. Il apprend également que l'armée turque a
approché la Tafna, et a même atteint le territoire des Béni-Snassen. Ismaïl met immédiatement en place une
importante vigilance dans le sud du pays contre Ahmed et prépare une expédition contre les Ottomans, qui
n'a finalement pas lieu, à la suite du retrait des armées turques.
Partie II  : les relations diplomatiques durant le règne de Moulay Ismaïl
Dans cette partie, il nous apparaît clairement que la politique étrangère de Moulay Ismail était
caractérisée par la flexibilité et visait d'abord à lier les liens d'amitié, notamment avec les pays
européens, pour prévenir le mal de leurs ambitions et limiter leurs raids navals sur les côtes
marocaines et une volonté pour lui de profiter de ses progrès.

Chapitre 1 : la captivité chrétienne sous Moulay Ismaïl


Depuis le dernier quart du XVIIe siècle, les hommes et les femmes capturés en mer et ceux
arrivés sur le sol marocain suite à un naufrage sont propriété du sultan. Et, depuis Moulay Ismaël,
ils sont quasiment tous regroupés à Meknès, où ils sont employés à la construction de la ville
royale. Leur nombre, élevé, varie selon les époques et les conjonctures politiques et économiques.
Pour les racheter, les Pères rédempteurs devaient se rendre à Meknès pour négocier leur libération.
Non seulement l’action des religieux n’aboutit pas toujours, mais certains captifs n’ont aucun espoir
de retrouver un jour la liberté. Les évasions sont donc un autre moyen d’échapper à sa condition
d’esclave et de mettre fin aux humiliations et aux privations endurées dans la capitale royale,
Meknès à l’époque.

Section1 : le rôle de la captivité dans la politique étrangère se Moulay Ismaïl


Lors de ses premières années de règne, le sultan alaouite Moulay Ismail, et contre toute attente, a décidé de
capturer encore plus d’esclaves. Son rêve : construire un palais plus somptueux que celui de Louis XIV à
Versailles. Il réservait aussi un châtiment exceptionnel à ceux qui s’évadent et aux Metedors qui les aidaient
à s’échapper.

Durant plusieurs siècles dans l’histoire du Maroc, l’esclavage était une pratique admise et fréquente dans les
cercles de pouvoirs. Avec l’exode des Morisques évadés d’Espagne, entre le XVe et le XVIe siècle, le
phénomène prendra de l’ampleur avec les raids des corsaires de la République de Salé. Les esclaves
chrétiens s’échangeaient telles des marchandises dans les différents souks du royaume. Plusieurs pays
européens ont dès lors entamé des opérations de rachats de captifs chrétiens ou encore d’échanges par des
captifs musulmans.

Avec l’avènement de la dynastie alaouite au Maroc, les pays européens espéraient que la course menée entre
Algériens et corsaires marocains cesse. Seulement, les Marocains dirigés par le nouveau sultan Moulay
Ismail, doubleront vont très rapidement doubler le nombre de captif chrétiens, dépassant ainsi leurs voisins
algériens.

En effet, peu de temps après son ascension au trône, le puissant sultan prend la décision de regrouper
l’ensemble des chrétiens à Meknès. «Moulay Ismail, qui choisit Meknès pour installer sa capitale, se lancera
rapidement dans un vaste programme de construction. Son objectif, at-il déclaré aux diplomates européens,
était de créer un complexe palace qui surpasserait celui de Louis XIV à Versailles», raconte Robert C. Davis
dans «Holy War and Human Bondage : Tales of Christian-Muslim Slavery in the Early-Modern
Mediterranean» (Editions ABC-CLIO, 1 juil. 2009).

Ainsi, ses projets futuristes pour le royaume permettront également de gonfler considérablement le marché
d’esclaves. Les employés du sultan achetèrent alors tous les chrétiens qu'ils trouvaient. Parmi ces captifs, les
Espagnols représentaient la première nationalité, avant qu’ils ne soient surpassés par le nombre de Français.
Le rachat des captifs chrétiens était également l’œuvre d’une puissance, qui au terme d’une négociation
conduite d’Etat à Etat, obtenait la libération de ses ressortissants, grâce à leur échange contre les esclaves
musulmans qu’elle détenait, moyennant le versement d’une somme convenue par tête ou encore en
fournissant aux Marocains du matériel naval, arames et munitions de guerre quand il s’agissait de captifs
Nordiques et même de français.

A plusieurs reprises, les puissances européennes se prévalaient des traités signés avec salé et plus tard avec le
pays de chérifs alawites pour exiger la liberté, avec ou sans rachat, de tous leurs ressortissants détenus
comme captifs, en violation de la paix en cours.

Section 2 : la captivité comme sujet de négociation


Le problème des captifs au XVIIe siècle était à la fois politique et culturel. Au niveau politique, les captifs
ont largement contribué au rapprochement des deux pays et, paradoxalement, en les opposant. Charles Penz
affirme à ce propos : « Les contemporains n’ont pas considéré le drame des esclaves comme une importante
question politique. Mais ce drame a pris place dans la vie de deux grands pays, il les a rapprochés en les
opposant l’un à l’autre. Il mérite donc, pour plus de raison d’être étudié.»

Les négociations légendaires entre Meknès et Versailles, par l’intermédiaire des ambassadeurs respectifs,
fournissent un exemple des plus significatifs sur les relations entre le Maroc et la France à cette époque. Le
sort des captifs était l’une des sources de litige entre Louis XIV et Moulay Ismail.

Malgré les désaccords relatifs à cette question, les deux souverains cherchaient un terrain d’entente et
désiraient établir un traité de paix. En 1680, lorsqu’une escadre de six vaisseaux, commandée par le
Chevalier de Châteaux- Renaud, vint bloquer les ports marocains, Moulay Ismail, décida d’entreprendre des
démarches auprès de Versailles pour obtenir le rappel des navires français.

En principe, le traité de Maamora signé en 1681 aurait pu favoriser la normalisation des relations entre les
deux pays et de ce fait, consacrer l’amitié franco-marocaine. Mais, Louis XIV, se sentant humilié et
considérant qu’il n’était pas de sa dignité de se soumettre aux conditions proposées par le sultan pour le
rachat des captifs, ne ratifiera pas le traité.

Pour remédier à ce malentendu diplomatique, le roi du Maroc donna son ordre à Mohammed Tamim,
gouverneur de Tétouan, de se rendre en France. Dans une lettre adressée à Louis XIV, Moulay Ismail, très
concessif, écrit que « toute demande sera accordée et encore plus », sinon que Louis XIV fasse savoir ce
qu’il désire à l’ambassadeur, et dès le retour de ce dernier au Maroc, accompagné d’un envoyé du roi de
France, les demandes formulées recevront satisfaction.»

Louis XIV, satisfait par ce compliment, désigna les secrétaires d’Etat de Croissy et de Seignelay pour
écouter les propositions du sultan. Le lendemain commencèrent les négociations qui devaient aboutir à la
signature du traité de Saint-Germain-en-Laye. Par ce traité, le sultan du Maroc autorisait le rachat des captifs
français moyennant trois livres pièce.

Il s’engageait à conserver la plus stricte neutralité en cas de lutte entre la France et les régences barbaresques.
Enfin, il garantissait la liberté de naviguer et de trafiquer aux français qui devaient être assistés par plusieurs
consuls. D’autres articles stipulent que les français capturés par les ennemis de la France et conduits dans les
ports du Maroc seront aussitôt mis en liberté.
Chapitre 2 : les relations commerciales pendant le siècle de Moulay Ismail

Poursuivant la politique d’ouverture initiée par Abu Marwan Abd al-Malik, Moulay Ismail
entretient des bonnes relations avec la France et la Grande-Bretagne afin de lier des relations
commerciales. Elles concernent aussi la vente des marins chrétiens capturés en mer
principalement par les corsaires de Salé, mais aussi la création d’alliance.

Section 1 : les échanges commerciaux

En assumant la succession de feu son frère Moulay Rachid, le jeune Sultan Moulay Ismaïl hérita des
problèmes complexes des relations extérieures qu'entretenait le Maroc avec les puissances européennes
de l'époque.

Le commerce constituait l'assise principale de ces relations. Les navires chrétiens venaient
régulièrement, dans les ports marocains de Tétouan, Salé, Safi et Agadir, décharger puis charger les
marchandises. Les négociants européens résidant dans ces ports étaient les actifs agents d'échanges
fructueux. Comme le firent par le passé tous les Sultans du Maroc, feu Moulay Rachid, durant les brèves
années de son règne, avait protégé ces négociants et favorisé ces échanges. Outre les bénéfices réalisés par
ses sujets, ce commerce comportait un double avantage : d'une part, il permettait l'importation des armes
et munitions pour les armées du Souverain ainsi que les agrès et autres éléments de navigation pour les
bateaux corsaires de Salé et Tétouan ; d'autre part, une taxe de dix pour cent sur toutes les marchandises
importées ou exportées procurait au Trésor de l'État e substantielles ressources.

Les audacieuses campagnes des corsaires de Salé n'obéraient guère ce trafic, car ces derniers, sur ordre
du Sultan, et sous peine de perdre leurs vies et leurs biens, respectaient les navires chrétiens amis qui
commerçaient avec le royaume. Mais tous autres bâtiments marchands européens, se rendant ailleurs
qu'au Maroc, étaient « de bonne prise ». Parfois, de loin en loin, une puissance maritime, l'Angleterre, ou la
Hollande, ou la France surtout, répliquait à ces « bonnes prises » en envoyant une escadre bombarder Salé
et tenter de détruire ses vaisseaux ; mais, l'infranchissable barre atlantique l'obligeant à rester loin de la
côte, et, de ce fait, les bombardements n'atteignant guère leurs objectifs, l'escadre, après deux ou trois
vaines semaines, s'éloignait sans insister davantage. A l'époque d'ailleurs, dans les Etats d'Europe
continuellement en guerre, « la piraterie suivait le même développement que le commerce maritime ».
Les Alaouites, en dehors de tenir les puissances étrangères à l’écart de l’Empire,
apportaient un soin particulier à sécuriser les routes commerciales.
Une partie de l’armée était réservée à cette tâche. Cette carte décrit les voies
empruntées par les grandes catégories de marchandises (le sens des flèches
indique s’il s’agit d’importations ou d’exportations)
Section 2 : Traité d’amitié franco-marocain de Saint-Germain
Le 21 septembre 1681, le gouverneur de Tétouan, Temim, s'embarque à Tahaddert, l'avant-port
de Tétouan, sur le navire du chevalier Le Febvre de La Barre, pour la France. il est finalement reçu
par Louis XIV au château de Saint-Germain-en-Laye le 4 janvier 1682, cependant le roi de France
veut renégocier un nouvel accord avec l'envoyé de Moulay Ismaïl pour remplacer celui de juillet
1681. Le 29 janvier 1682, après des négociations avec les ministres Charles Colbert de Croissy et
Jean-Baptiste Colbert de Seignelay, un traité commercial été signé à Pied d'Égalité entre les deux
parties ; cette trêve est composée de 20 articles, toutes les contre-propositions de Mohammad
sont rejetées :

-Les deux suivants concernent la libre navigation des bâtiments français et marocains.

-Le 5e point prévoit une aide marocaine contre les autres corsaires musulmans.

-Le septième article stipule le rachat réciproque au prix de trois cents livres pièce permettant aux
deux partis contractantes de rapatrier leurs captifs respectifs.

Traité d’amitié franco-marocain de Saint-Germain. Il n’est pas ratifié par le sultan.


Conclusion

L’analyse de la diplomatie de Moulay Ismail montre qu’elle était un modèle théocratique inspiré
de la culture musulmane. Dans ce sens, le sultan n’a pas instauré une diplomatie permanente avec
les pays chrétiens, au contraire il a accepté les représentations consulaires sur le territoire marocain
comme signe de sa suprématie à l’égard des européens. En somme l’attitude diplomatique du
Makhzen Ismaïlien, était fondée sur la référence du temps historique qui réunit de religieux et le
séculier dans un cadre ou on séparait « Moi » musulman et « l’autre » chrétien. Pourtant cela ne
signifie pas que le sultan a exercé la diplomatie comme un homme de religion mais comme grand
acteur politique sur la scène international.
Bibliographie
Ouvrages généraux :

 Histoire du Maroc , Michel Abitbol , Edition Perrin paris 2014.

 YOUNÈS NEKROUF,Une amitié orageuse M o u l a y I s m a ï l e t L o u i s X I V ,É d i t i


o n s A l b i n Michel S . A . , 1987 22, rue H u y g h e n s , 75014 Paris.

 Histoire du Maroc de Moulay Idris à Mohammed VI ,Daniel Rivet.

Ouvrages spéciaux :

 Issa Babana El Alaoui, « Moulay Ismaïl (1672-1727) », dans Histoire de la dynastie


régnante au Maroc, Paris, Fabert, 2008, 283 p. (ISBN 9782849220504), p. 43-51

 Chantal de La Véronne [archive] et Joseph de León [archive], Vie de Moulay Isma'ïl, roi de
Fès et de Maroc : d'après Joseph de Léon, (1708-1728) : Étude et Édition, Paris, Librairie
orientaliste Paul Geuthner, coll. « Documents d'histoire maghrébine » (no 2), 1974, 181 p.
(OCLC 256756948)

 Germain Moüette [archive], Relation de la captivité du S. Moüette dans les royaumes de Fez
et de Maroc, 1683, 375 p.

THESE :

 Image(s) française(s) du Maroc avant le protectorat (XVIIe-XXe siècles) , M .Abdeslem


Kninah , sous la direction du professeur M . Christian petr , Année universitaire 2015-2016.

Webographie :
 https://www.yabiladi.com/articles/details/76618/histoire-maroc-sous-moulay-ismail.html
consulté le 13 décembre 2020 à 00H30
 https://fr.wikipedia.org/wiki/1682_en_France#cite_note-Lugan-1 consulté le 14 décembre
2020 à 20H00
 https://fr.wikipedia.org/wiki/Mohammad_Temim consulté le 14 décembre 2020 à 20h00
 https://fr.wikipedia.org/wiki/Isma%C3%AFl_ben_Ch%C3%A9rif consulté le 14 décembre
2020 à 20H00

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