VF PNS 19 01 2020 VF
VF PNS 19 01 2020 VF
VF PNS 19 01 2020 VF
POLITIQUE NATIONALE DE
SANTÉ
(PNS 2018-2030)
Décembre 2018
Table des matières
PF Planning Familial
ZS Zone Sanitaire
S’il est vrai que l’implémentation de ces différentes orientations est primordiale pour la promotion
du bien-être, il n’en demeure pas moins pour la mobilisation de ressources financières innovantes.
Il faudra par conséquent renforcer le plaidoyer, le leadership, la reddition des comptes, la
gouvernance, la responsabilisation des niveaux décentralisés, la participation communautaire et la
gestion efficace et efficiente des ressources en vue de combler les attentes des populations, surtout
les plus vulnérables.
Compte tenu de la nature multisectorielle des problèmes de santé, tous les acteurs nationaux et
internationaux sont invités à se mobiliser pour la traduction en stratégies opérationnelles de la
présente politique.
Je saisis cette occasion pour féliciter tous ceux qui se sont investis dans l’élaboration de ce document.
J’exprime également ma sincère gratitude à tous les Partenaires Techniques et Financiers pour leurs
appuis soutenus et en particulier à l’Organisation Mondiale de la Santé.
J’exhorte tous les acteurs nationaux et internationaux à s’impliquer activement dans sa mise en œuvre.
Le Bénin, dans le but d’assurer le bien-être de sa population, a défini une politique de santé 2018-
2030 basée entre autres, sur des leçons apprises de la mise en œuvre de la précédente Politique
Nationale de Santé de 2009-2018, des nouveaux défis nationaux, des conventions et déclarations
internationales auxquelles notre pays a souscrit en vue de l’atteinte des Objectifs de Développement
Durable (ODD).
La présente politique nationale de santé, élaborée en étroite collaboration avec le Ministère du Plan
et du Développement, est le résultat d’un processus inclusif et consensuel de l’ensemble des parties
prenantes. Elle constitue un ensemble de vision et d’orientations fondées sur des valeurs et principes
de base pour l’amélioration de la santé des populations.
La vision du secteur s’énonce comme suit : « Le Bénin dispose en 2030 d’un système de santé régulé,
performant et résilient basé sur la disponibilité permanente de soins promotionnel, préventif, curatif,
ré-adaptatif et palliatif de qualité, équitables et accessibles selon le cycle de vie, à tous les niveaux de
la pyramide sanitaire avec la participation active de la population ».Pour réaliser cette vision, il
s’avère nécessaire de garantir à tous une bonne santé pour la promotion du bien-être selon le cycle de
vie à travers les orientations stratégiques ci-après.
Orientations stratégiques
Six orientations stratégiques (OS) déclinées en objectifs spécifiques et axes d’interventions sont
définies. Il s’agit de : (OS1) développement du leadership et de la gouvernance dans le secteur de la
santé, (OS2) prestations de services et amélioration de la qualité des soins, (OS3) valorisation des
ressources humaines en santé, (OS4) développement des infrastructures, des équipements, des
produits de santé de qualité et de la médecine traditionnelle, (OS5) amélioration du système
d’information sanitaire, de la promotion de la recherche et de l’innovation en santé et (OS6)
amélioration de financement pour une meilleure couverture sanitaire universelle.
Le financement de la PNS 2018-2030 sera assuré par le budget de l’Etat, les collectivités territoriales,
le secteur privé, les ONG nationales et internationales ainsi que les partenaires bilatéraux et
multilatéraux. Il sera accompagné par les financements innovants qui constituent une source
importante en vue de la prise en charge efficace du système sanitaire. La gestion optimale de
l’ensemble de ces ressources se fera sur la base d’une bonne gouvernance pour la construction d’un
système de santé performant.
La Politique Nationale de Santé est mise en œuvre par le Plan National de Développement Sanitaire
(PNDS). L’élaboration et la mise en œuvre d’un Plan de Décentralisation et de Déconcentration (Plan
2D) permettront de rendre effectif le principe de la subsidiarité par le transfert réel des compétences
et ressources aux niveaux intermédiaire et périphérique.
Le suivi et l’évaluation de la politique du secteur se feront à travers le Plan de Suivi-Evaluation et de
Revue (PSER) du PNDS et les cadres de concertation à divers niveaux de la pyramide sanitaire.
Le succès de la mise en œuvre de la PNS 2018-2030 nécessitera une coordination intra sectorielle,
une gouvernance et un leadership affichés des décideurs, un engagement soutenu des parties
prenantes du système de santé en vue d’assurer l’efficacité et l’efficience des interventions.
Dans le but d’assurer le bien-être aux populations, le Bénin s’est doté d’une Politique Nationale de
Santé (PNS) assortie d’un Plan National de Développement Sanitaire (PNDS) 2009-2018 adopté en
Conseil des Ministres.
Après cinq années de mise en œuvre, le PNDS 2009-2018 a fait l’objet d’une évaluation à mi-parcours
qui a ressorti des avancées, des défis majeurs à relever et des problèmes prioritaires du secteur de la
santé.
Avec l’avènement du Gouvernement de changement en avril 2016, une nouvelle dynamique de
l’action publique a été amorcée. Le Gouvernement ambitionne à travers son Programme d’Actions
(PAG) 2016-2021, de relancer durablement le développement économique et social du Bénin. Dans
ce cadre, le Plan National de Développement (PND) 2018-2025 a été élaboré avec son premier
document d’opérationnalisation, le Programme de Croissance pour le Développement Durable
(PC2D) 2018-2021.
Dans cette perspective, le gouvernement a mis en place la Commission Technique des Reformes du
Secteur de la Santé (CTRSS). Les conclusions des travaux de cette commission ont permis de donner
de nouvelles orientations pour l’amélioration de la performance du système de santé.
Eu égard à tous les changements intervenus aux plans national et international, notamment avec
l’avènement des Objectifs de Développement Durable (ODD), il importe d’actualiser la Politique
Nationale de Santé arrivée à terme afin de l’adapter aux nouvelles exigences sur la période de 2018-
2030. La présente Politique Nationale de Santé (PNS) 2018-2030 est fondée entre autres sur les ODD,
le PND 2018-2025, le rapport de la CTRSS et le 13ième Programme Global de Travail de l’OMS (GPW
13).
Le processus d’élaboration de la présente Politique Nationale de Santé a été conduit selon une
approche participative et inclusive mobilisant toutes les parties prenantes du système sanitaire
(Ministère de la Santé, CTRSS, Partenaires Techniques et Financiers, autres Ministères, Société
Civile, les Collectivités Locales, Organe Consultatif de la Jeunesse (OCJ) et partenaires sociaux). Il
se résume essentiellement aux étapes successives ci-après : (i) la mise en place d’une équipe
technique chargée de rendre disponible la version provisoire de la PNS, d’encadrer et de suivre la
mise en œuvre de toutes les actions afférentes au processus et d’assurer la mobilisation de toutes les
parties prenantes ; (ii) l’organisation des ateliers techniques d’examen et de validation nationale de la
version provisoire de la PNS par les acteurs du secteur y compris les PTF et les personnes
ressources, sa mise en conformité; et (iii) l’introduction pour examen et adoption par le Conseil des
Ministres.
Le présent document de Politique Nationale de Santé s’articule autour de six (06) points : (i) contexte,
(ii) analyse situationnelle, (iii) cadre stratégique en matière de la santé, (iv) mécanisme de
financement (v) mise en œuvre et suivi évaluation de la politique, (vi) conditions de réussite.
Située sur le Golfe de Guinée, la République du Bénin est un pays de l’Afrique de l’Ouest. Elle est
limitée au Nord par le Niger, au Nord-Ouest par le Burkina Faso, à l’Ouest par le Togo, à l’Est par le
Nigéria et au Sud par l’Océan Atlantique. Elle couvre une superficie de 114,763 km² et s’étend sur
une longueur de 700 km et une largeur variant de 125 à 325 km.
Sur le plan de l’hydrographie, le pays est arrosé par de nombreux fleuves appartenant à trois grands
bassins : le bassin du Niger, le bassin de la Volta et le bassin côtier. La plupart de ces cours d’eau
prennent leur source dans le massif de l’Atacora pour alimenter les trois bassins. En effet, les fleuves:
le Mékrou (410 km), l’Alibori (338 km) et la Sota (250 km) confluent dans le bassin du Niger. La
Pendjari (380 km) prenant sa source dans l’Atacora se jette dans la Volta au Ghana. Les fleuves :
Ouémé (510 km), Couffo (190 km) et Mono (500 km dont 100 km au Bénin) arrosent le bassin côtier.
Les lacs et les lagunes leur servent de relais vers la mer. Tous ces fleuves en dehors du Niger ont un
régime tropical avec une crue pendant la saison pluvieuse (juillet-octobre) et l’étiage vers la fin du
mois de février.
Concernant la climatologie, le Bénin présente un climat chaud et humide ; les températures sont
constamment élevées avec une moyenne de 25°C pour l’ensemble du pays. Elles sont souvent plus
élevées au mois de mars tandis qu’en août on observe une baisse des températures. La variabilité des
températures est plus importante dans le Nord que dans les zones côtières. Au cours de la période de
Novembre à mi-janvier, l’harmattan y souffle et est très fort dans le Nord.
Le pays présente une végétation des régions soudanaises dans le nord et une végétation dégradée dans
le sud avec des précipitations moyennes annuelles estimées à 700 mm dans le nord et à 1300 mm
dans le sud et une température moyenne de 25° C.
Cet ensemble géomorphologique, climatique et hydrographique influence souvent le profil
épidémiologique national essentiellement caractérisé par une variété de pathologies tropicales avec
une prédominance des affections endémo épidémiques notamment le paludisme, le choléra et parfois
la méningite cérébro-spinale.
Les différents Recensements Généraux de la Population et de l’Habitat (RGPH) ont révélé que la
population béninoise a connu une croissance rapide surtout pendant ces dernières années passant de
3 331 210 habitants en 1979 à 10 008 749 habitants en 2013, soit un taux d’accroissement inter
censitaire de 3,29% en 34 ans. Sur la période 2002-2013, le taux annuel d’accroissement inter
censitaire est de 3,5%, légèrement supérieur à celui obtenu entre 1992-2002 (3,25%). Cette forte
croissance démographique résulte de la baisse de la mortalité et du maintien du niveau de fécondité.
Selon les résultats du Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH4-2013), 51% des
béninois sont de sexe féminin, 46,65% âgés de moins de 15 ans et 55,43% vivent dans les milieux
ruraux. Les projections de l’Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique (INSAE)
ont donné une population de 11 154 174 habitants en 2016. La croissance démographique exerce une
très grande influence sur l’évolution de la demande sociale d’une part et une forte pression sur les
ressources disponibles d’autre part.
- Niveau central
Le Ministère de la Santé, conformément au Décret 426 du 20 juillet 2016 a pour mission, la mise
en œuvre, le suivi et l’évaluation de la politique de l’Etat en matière de santé, conformément aux
lois et règlementation en vigueur au Bénin et aux visions et politique de développement du
Gouvernement. Il est constitué du cabinet, des directions centrales, techniques, des organismes sous
tutelle, des organismes rattachés et des structures sanitaires de référence tertiaire.
Il regroupe les douze Directions Départementales de la Santé (DDS) et les structures sanitaires de
2ème niveau. Les DDS sont chargées de la mise en œuvre de la politique sanitaire définie par le
Gouvernement, de la planification et de la coordination de toutes les activités des services de santé,
et d’assurer la surveillance épidémiologique dans les départements.
- Niveau périphérique
Le niveau périphérique constitue la base de la pyramide sanitaire et compte 34 zones sanitaires. Selon
le décret 98-300 du 28 septembre 2005-611 portant réorganisation de la pyramide sanitaire, la zone
sanitaire est l’entité opérationnelle la plus décentralisée du système de santé destinée à desservir une
aire qui abrite entre 100.000 et 200.000 habitants. Elle est organisée sous forme d’un réseau de
services publics de premier contact (Maternités et dispensaires seuls, Centres de Santé) et des
formations sanitaires privées, le tout appuyé par un hôpital de première référence public ou privé
appelé hôpital de zone.
La situation épidémiologique est caractérisée par des pathologies tropicales variées avec une
prédominance des affections endémo-épidémiques. Ces affections sont dominées par:
Le paludisme qui se situe au premier rang des causes de consultation (42,8% des cas) et
d’hospitalisation (52,3%) selon l’annuaire des statistiques sanitaires (ASS).de 2016.L’incidence et la
létalité du paludisme dans la population sont respectivement de 14,6% et 0,9‰ en 2016 (ASS, 2016).
La prévalence au VIH dans la population générale s’est stabilisée à 1,2% depuis 2012 (EDS, 2012).
La prévalence chez les patients tuberculeux est de 15% en 2015. On constate que cette prévalence
demeure élevée dans certaines catégories de populations bien que les efforts faits aient confirmé leurs
effets. Selon EDS 4, la prévalence chez les jeunes de 15 à 24 ans est passée de 0,4% en 2012 à 0,2%
en 2015, chez les Professionnelles de sexe elle, est passée de 20,9% en 2012 à 15,7% en 2015, celle
des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes est de 7,7% en 2015 et celle des utilisateurs
de drogues par voie intraveineuse est de 4,7% en 2015. Dans le cadre de l’Elimination de la
Transmission du VIH/SIDA de la Mère à l’Enfant, l’objectif fixé pour le Bénin est une prévalence
inférieure à 6% en 2016. Pour cet objectif le niveau atteint est de 6,7% en 2016.
La prévalence de la tuberculose au Bénin est passée de 108 à 101 cas pour 100.000 habitants toutes
formes de 2005 à 2010 soit une baisse de 1% l’an. De 2010 à 2015, on observe plutôt une
augmentation de la prévalence de 4% l’an qui est passée de 101 à 115 cas de tuberculose toutes formes
pour 100 000 habitants. Son incidence est passée de 73 à 69 cas pour 100 000 habitants de 2005 à
2010 soit une baisse de 1% l’an. Sur la période 2010-2015, l’incidence a augmenté de 1% en passant
de 69 à 74 cas pour 100 000 habitants.
Les maladies non transmissibles : selon l’enquête STEP 2015, la prévalence de l’HTA dans la
tranche d’âge de 18 à 69 ans, est de 25,9% ; celle du Diabète sucré est de 12,4%. Les données sur les
facteurs de risque se présentent ainsi qu’il suit : Obésité 7,4% ; Hypercholestérolémie 4,4% ;
consommation du Tabac 5,0% et consommation excessive de l’Alcool 7,6%.
La drépanocytose est toujours un lourd fardeau pour la population et l’Etat béninois.
10
Les maladies à potentiel épidémique ; de 2013 à 2016, des épidémies ont été enregistrées. Il s’agit
notamment, du choléra (874 cas enregistrés en 2016 dont 13 décès), de la méningite (1080 cas
enregistrés en 2016 dont 142 décès), de la rougeole (318 cas enregistrés en 2016 dont 0 décès), de la
fièvre hémorragique à virus lassa (54 cas enregistrés en 2016 dont 28 décès).
L’analyse de ces indicateurs révèle que le Bénin est potentiellement à risque pour l’éclosion des
épidémies sus-citées.
11
L’état de santé de la population béninoise est caractérisé par des niveaux encore élevés des taux de
morbidité et de mortalité avec l’espérance de vie à la naissance estimée à 63,84 ans (64,74 en milieu
urbain contre 61,88 en milieu rural) pour l’ensemble de la population en 2013 selon le RGPH4.
Le taux brut de mortalité est de 8,5 pour 1000(7,7 en milieu urbain et 9,15 en milieu rural). Ce taux
résulte essentiellement des taux élevés de mortalité maternelle, néonatale, infantile et infanto juvénile.
En effet, de 1996 à 2014, les différents ratios de mortalité maternelle publiés sont successivement de
498 (EDSI 1996), 474,4 (RGPH, 2002) 397 (EDSIII, 2006) et 335,5 (288,7 en milieu urbain, 367 en
milieu rural ; RGPH4 2013) pour 100 000 naissances vivantes. Malgré cette amorce de baisse du taux
de mortalité maternelle, il reste cependant encore élevé et sa tendance d’évolution reste encore au-
delà de celle préconisée par les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) qui est fixé à
125 pour 100 000 naissances vivantes en 2015. Les complications obstétricales directes les plus
fréquentes sont les dystocies dans 18,3% des cas, les pré-éclampsies et éclampsies dans 16,5% et les
hémorragies dans 15, 7% des cas et l’infection du post parfum dans 1% des cas (E-R SONU Bénin
2016).
La tendance au niveau de la mortalité néonatale est stagnante autour de 38 décès pour 1000 naissances
vivantes depuis plusieurs décennies : 38,2‰ en 1996 (EDS1) et 37,8‰.en 2014 (MICS). Quant à la
mortalité infanto juvénile, elle est passée de 167‰ en 1992 à 106,3‰ (96,6‰ en milieu urbain et
112,1‰ en milieu rural) en 2013 (RGPH). Selon le MICS de 2014, ce taux est de 115,2 pour 1000
naissances vivantes. Les principales causes de décès des enfants de moins de cinq ans, selon ASS
2016 sont : le paludisme (incidence: 33% et létalité: 1,6‰.), les IRA (incidence : 9,8% et létalité :
0;0 ‰), la diarrhée (incidence: 2,5‰ et létalité: 9,1‰) et l’anémie (incidence: 5,2% et létalité: 7,4‰).
Les niveaux de ces indicateurs pourraient aussi s’expliquer entre autres par les mauvaises conditions
d’hygiène et l’augmentation des températures liée aux changements climatiques.
Par ailleurs, l’enquête SARA 2015 révèle que la disponibilité des médicaments essentiels dans les
établissements de soins est faible (41%) de même que la capacité de diagnostic (51%). Les capacités
opérationnelles à offrir les services de vaccination sont évaluées à 78% et la capacité de diagnostic
en matière de soins prénataux et de soins de l’enfant à 64%. En moyenne la capacité opérationnelle
des formations sanitaires à dispenser des SONUB est de 63%. Les services de conseil et dépistage du
VIH/SIDA, la PTME, le traitement et le suivi des PVVIH sous ARV sont offerts dans respectivement
72%, 46% et 43% des structures sanitaires.
Selon le rapport de l’OMS sur le fardeau mondial des maladies (GBD 2017), au Bénin, les principaux
facteurs de risques attribuables à la morbidité et à la mortalité de la population sont : les
comportements (57,87% du fardeau des maladies), les comportements associés à l’environnement
(18,37% du fardeau des maladies), l’environnement (11,21% du fardeau des maladies) et les
problèmes métaboliques (6,52% du fardeau des maladies).
La santé des adolescents et des jeunes est caractérisée par une insuffisance d’offre de services de
santé de la reproduction, avec pour conséquence des rapports sexuels précoces et non protégés, des
grossesses précoces et non désirées, des avortements provoqués clandestins, un nombre élevé de cas
d’infections à VIH, et de violences diverses. Cette situation est aggravée par la consommation
d’alcool, de drogues, de tabacs et de substances hautement nuisibles pour la santé.
12
Le niveau de financement du secteur de la santé de 2009 à 2017 loin de répondre aux exigences de la
déclaration d’Abuja qui recommande une allocation d’au moins 15% du Budget Général de l’Etat est
caractérisé par une baisse permanente. Le niveau d’allocation est passé de 9% en 2009 à 5,53% en
2017. Malgré ce faible niveau de financement du secteur, des efforts louables sont faits au niveau du
pays pour tendre vers la couverture sanitaire universelle. Au total, 17 mécanismes de subvention et
de gratuité permettent aux pauvres et personnes en situation d’urgence sanitaire d’accéder aux
prestations de services de santé.
Par ailleurs, une analyse des comptes nationaux de la santé révèle que la part des ménages aux
dépenses courantes de santé est passée de 42% en 2012 à 52% en 2015 pendant que la contribution
de l’Etat est passée de 24% en 2012 à 20% en 2015 et celle des Partenaires Techniques et Financiers
de 29% en 2012 à 20% en 2015. La nouvelle dynamique mise en place par le Gouvernement à travers
l’Assurance pour le Renforcement du Capital Humain (ARCH) permettra de réduire la contribution
des ménages aux dépenses courantes de santé.
Principales forces
15
faible qualité des données, informations sanitaires et absence d’un système de pré archivage
et de gestion des savoirs ;
insuffisance dans la mise en œuvre des travaux de recherche et faible capitalisation des
résultats ;
retard dans la transformation digitale du système de santé.
16
Au plan international
17
Dans leur politique de développement, les différents gouvernements de la République du Bénin ont
toujours accordé une place privilégiée à la santé de la population. Cet effort est visible à travers :
le rapport de la CTRSS ;
l’enquête SARA (2015) qui a évalué la disponibilité, la capacité opérationnelle des services
de santé au Bénin et la qualité des données du SNIGS.
3.1.2- Valeurs
Ces valeurs peuvent être érigées en principe selon l’évolution du système de santé.
18
« Le Bénin dispose en 2030 d’un système de santé régulé, performant et résilient basé sur la
disponibilité permanente de soins promotionnel préventif, curatif, ré-adaptatif et palliatif de qualité,
équitables et accessibles selon le cycle de vie, à tous les niveaux de la pyramide sanitaire avec la
participation active de la population ».
19
Soins promotionnels
C’est l’ensemble de moyens (excepté médicaments) donnés à un individu ou un groupe de personnes
pour le renforcement des connaissances, attitudes et pratiques pour les amener à se sentir
responsables de leur propre santé, de celle de leur famille et de leur communauté en adoptant des
comportements favorables ou en travaillant à la création d’environnement favorable à la santé.
Soins préventifs
C’est l’ensemble de moyens diagnostics et médicamenteux donnés à un individu ou un groupe de
personnes pour contrôler la survenue d’une maladie ou de ses complications dans le but de les retarder
le plus longtemps possible.
Soins curatifs
C’est l’ensemble de moyens diagnostiques et thérapeutiques donnés à un individu souffrant d’une
maladie pour sa guérison ou la stabilité de son état.
Cycle de vie
Il s’agit de toutes les phases de l’être humain depuis sa conception jusqu’à sa mort, y compris la
gestion de la dépouille.
Le tableau N° 1 ci-dessous fait le récapitulatif des différents niveaux d’arrimage entre la PNS et le
PND et montre que la vision de la PNS est en parfaite cohérence avec les trois objectifs rappelés
supra.
20
Le but de la Politique Nationale de Santé (PNS) 2018-2030 est de garantir à tous, une bonne santé
pour la promotion du bien-être des populations selon le cycle de vie.
La réalisation de la vison repose sur six orientations stratégiques conformément aux six piliers du
système de santé de l’Organisation Mondiale de la Santé avec la prise en compte de la recherche et
de l’innovation en santé, la couverture sanitaire universelle, la protection contre les urgences
sanitaires et les aspects transversaux (genre, environnement, changements climatiques et dynamique
démographique). Elle s’inscrit également dans les objectifs de développement du PND 2018-2025. Il
s’agit de :
Objectif Stratégique (ObS2) : Assurer des prestations de services de santé de qualité y compris les
soins de santé primaire pour l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD3)
Il s’agit de renforcer la prévention, la lutte contre les maladies et d’améliorer la qualité des soins à
divers niveaux de la pyramide sanitaire. Cet objectif permettra de :
- réduire sensiblement la morbidité et la mortalité de la mère, du nouveau-né, de l’enfant, de
l’adolescent et du jeune ;
- promouvoir la santé communautaire ;
- améliorer la qualité des soins ;
- prévenir et lutter contre les maladies.
A cet effet, il convient entre autres : (i) de renforcer l’offre de services de qualité ; (ii) d’intensifier
les services de la Planification Familiale ; (iii) de renforcer l’offre de services de nutrition de qualité ;
(iv) de renforcer l’organisation stratégique du volet santé communautaire sa médicalisation
progressive et son financement ; (v) de se focaliser sur la préparation aux urgences et sécurité
22
Cette stratégie permettra d’assurer, au niveau de toutes les formations sanitaires, la disponibilité des
ressources humaines conformément aux normes.
Le Gouvernement, à travers cet objectif opte de se conformer aux normes en matière de disponibilité
des ressources humaines. Pour ce faire, il faudra :
- assurer la disponibilité des ressources humaines qualifiées conformément aux normes à tous
les niveaux de la pyramide sanitaire ;
- améliorer la qualité et la motivation des ressources humaines pour la santé.
Il s’agira entre autres (i) de renforcer la planification des ressources humaines ; (ii) de rationaliser la
gestion des ressources humaines pour la santé ; (iii) de produire et développer les compétences des
ressources humaines en santé ; et (iv) de mettre en place un mécanisme de motivation des ressources
humaines en santé.
Le renforcement de la planification en la matière passera par la mise à jour des normes d’effectifs
suivant les formations sanitaires pour ressortir les besoins en personnel. Ce dispositif sera appuyé par
un document programmatique qui prendra en compte les profils liés au genre, à l’environnement et
aux changements climatiques. De même il faudra instaurer un cadre juridique et mettre en place un
système de recrutement sur poste.
Le développement du système de motivation des agents en zones déshéritées, passe par la mise en
place d’un paquet incitatif bien défini en agissant notamment sur les locaux, les matériels et
équipements à octroyer de façon particulière puis la disponibilité des services sociaux de base. Ce
23
L’orientation stratégique 4 vise le renforcement des infrastructures, des équipements et des produits
de santé.
Objectif Stratégique (ObS4) : Renforcer les infrastructures, les équipements, les produits de santé
de qualité et la médecine traditionnelle
- assurer la disponibilité des infrastructures et équipements selon les normes tenant compte de
l’adaptation aux changements climatiques ;
- veiller à la maintenance de ces infrastructures et équipements ;
- rendre disponibles les produits de santé de qualité et de la médecine traditionnelle.
Pour assurer la maintenance des infrastructures sanitaires et des équipements, un plan de maintenance
sera élaboré ou actualisé et mis en œuvre. Il intègre la maintenance des équipements
médicotechniques, chaînes du froid, des matériels et équipements Informatiques et Télécoms prenant
en compte les dimensions environnementales et changements climatiques. Cela implique une
amélioration du système de Gestion de la Maintenance Assistée par Ordinateur (GMAO).
Par ailleurs, les mesures doivent être prises pour développer les explorations diagnostiques.
24
Objectif Stratégique (ObS5) : Assurer la disponibilité, l’utilisation des informations et des résultats
de recherche, ainsi que la transformation digitale du système de santé à tous les niveaux y compris le
secteur privé
La prise de décisions objectives et efficaces en matière de santé repose de manière déterminante sur
la disponibilité en temps réel de données fiables et probantes. Ainsi la production, la conservation et
l’utilisation de l’information sanitaire de qualité (y compris celle du secteur privé) constituent des
priorités à prendre en compte à tous les niveaux de la pyramide sanitaire. Il s’agira concrètement entre
autres : (i) d’actualiser, de vulgariser et de mettre en œuvre la stratégie cyber santé, le plan d’actions
inhérentes et le plan stratégique de renforcement du SNIGS, avec un accent particulier sur le
développement de l’interopérabilité de façon holistique entre le DHIS2 et les différentes bases de
données y compris le niveau communautaire ; (ii) d’institutionnaliser la production des comptes de
santé et des comptes de ressources humaines en santé ; (iii) de rendre obligatoire le rapportage des
données produites par le secteur privé y compris les confessionnels ; (iv) doter le système de santé
d’un dépôt de pré archivage selon les normes.
La mise en œuvre de la stratégie nationale de cyber santé intégrant le ’’m-health’’ et la mise en place
d’un mécanisme sécurisé d’archivage et de gestion électronique des documents rendront possible
l’utilisation de la e-santé à tous les niveaux y compris le niveau communautaire afin d’assurer la
transformation digitale du système de santé.
25
La nouvelle stratégie nationale de financement du secteur santé nécessite entre autres la mise en place
d’un mécanisme d’allocation équitable, pérenne et prévisible des ressources à tous les niveaux. Cette
mesure permettra d’assurer la gestion efficiente des ressources.
26
ENONCE DE LA VISION
Le Bénin dispose en 2030 d’un système de santé régulé, performant et résilient basé
sur la disponibilité permanente de soins promotionnel préventif, curatif, ré-adaptatif
et palliatif de qualité, équitables et accessibles selon le cycle de vie, à tous les niveaux
de la pyramide sanitaire avec la participation active de la population.
BUT
Garantir à tous une bonne santé pour la promotion
du bien-être des populations selon le cycle de vie.
27
Le financement attendu de ces différentes parties prenantes sera défini en se référant à l’évolution
constatée de l’importance de l’appui de chacune d’elles au cours des dix dernières années. Il est fait
l’hypothèse que le rythme de progression du financement sera maintenu autour d’un taux moyen de
5% par an pour ce qui concerne les ressources de l’Etat. Ce niveau de financement est nécessaire pour
atteindre les performances espérées. Ce rythme de croissance du financement de l’Etat est souhaité
pour que l’engagement de l’Etat à porter le budget de la santé à 15% conformément aux
recommandations de la conférence d’Abuja soit respecté.
Le financement extérieur est estimé à partir des données retracées dans les rapports d’autoévaluation
des structures bénéficiaires de cet appui. L’hypothèse du maintien du niveau moyen constaté sur les
dix dernières années est recommandée.
Aussi, des activités de collecte de fonds à travers des soirées de gala ou des téléthons constituent elles
des opportunités à exploiter.
Il sera question de faire preuve de flexibilité en combinant plusieurs approches: l’appui budgétaire
sectoriel et/ou global, les projets et programmes ainsi que les fonds spécialement affectés.
Les corps de contrôle de l’Etat seront sollicités pour effectuer des contrôles de gestion de façon
annuelle à travers des audits financiers sur l’ensemble des financements et des rapports financiers.
Ceci permettra de renforcer l’obligation de réédition de compte.
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Dans le cadre du suivi et de l’évaluation du PNDS, un plan de suivi-évaluation est élaboré pour
accompagner sa mise en œuvre.
Le suivi et l’évaluation de la politique du secteur, se fera à travers le Plan de Suivi-Evaluation et de
Revue (PSER) du PNDS et les cadres de concertation à divers niveaux de la pyramide sanitaire. Le
plan de suivi-évaluation précise les processus, les méthodes et les outils qui seront utilisés pour la
collecte, l’analyse et la diffusion des données afin d’améliorer la performance du secteur de la santé.
Au niveau national :
Le Comité National du suivi de l’Exécution et d’Evaluation des Projets/Programmes (CNEEP), la
Réunion trimestrielle des Partenaires Techniques et Financiers intervenant dans le secteur, la Délégation
du Contrôle Financier, l’Inspection Générale de l’Etat, les organes de régulation et de lutte contre la
corruption et le cadre de partenariat Secteur Public / Secteur Privé, la convention du Ministère de la
Santé et la plateforme du secteur sanitaire privé ;
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Au niveau périphérique :
Le Comité de Santé, les Comités de Gestion, l’Inspection Générale de l’Etat, les organes de lutte
contre la corruption et le cadre de partenariat Secteur Public / Secteur Privé.
Dans le cadre de l’évaluation de la PNS 2018-2030, une évaluation à mi-parcours se fera après les
cinq années de mise en œuvre du PNDS 2018-2022, une autre en 2027 et une évaluation finale à la
fin de la PNS en 2030. Ce qui permettra de mesurer les progrès réalisés dans l’atteinte des ODD3.
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