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Augustin D'hippone

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Augustin d'Hippone

Augustin d'Hippone
Saint Augustin Fte 28 aot ; 15 juin pour les glises d'Orient

Serviteur de Dieu Vnrable Bienheureux Saint

Augustin dHippone (latin : Aurelius Augustinus), ou Saint Augustin, n dans le municipe de Thagaste (actuelle Souk-Ahras, Algrie) le 13 novembre 354 et mort le 28 aot 430 Hippone (actuelle Annaba, Algrie)[1] , tait un philosophe et thologien chrtien de lAntiquit tardive, vque dHippone, et un crivain latin romano-africain, n d'un pre romano-africain (africain romanis) citoyen romain[2] et d'une mre berbre non romanise [3] , sainte Monique. Il est lun des quatre Pres de lglise latine (avec saint Ambroise, saint Jrme et Grgoire Ier) et lun des 33 docteurs de lglise. Les catholiques le ftent le 28 aot, anniversaire de sa mort, alors que les orthodoxes le ftent le 15 juin[4] . Son tombeau se trouve Pavie. Aprs saint Paul, il est considr comme le personnage le plus important dans ltablissement et le dveloppement du christianisme occidental[5] . Il a t galement le penseur le plus lu au Moyen ge. Augustin est le seul pre de lglise dont les uvres et la doctrine aient donn naissance un systme de pense : laugustinisme. Son influence est marque depuis le Haut Moyen ge jusqu' la plupart des thologiens chrtiens contemporains... Elle a influenc toute l'histoire de l'glise mdivale, puis aliment les dbats lors de la Rforme protestante, puis encore le jansnisme. Les dbats suscits par l'interprtation de laugustinisme ont contribu aux conceptions modernes de la libert et de la nature humaine.

Biographie
Lenfance et la jeunesse, de 354 383
Augustin narre sa jeunesse dans ses Confessions[6] . Lorsque nat Augustin, la ville de Thagaste (actuelle Souk-Ahras, Algrie) existe depuis environ 300 ans[7] . Ce n'est pas une colonie mais un municipe d'Afrique romaine depuis environ deux sicles qui appartient la province de Numidie [8] . La ville de Thagaste est situe un peu plus de 90km de la Mditerrane et 600 mtres d'altitude. Le pre d'Augustin, un citoyen romain paen du nom de Patricius, d'origine modeste, n'avait pas fait d'tudes. Son pouse, Monique tait une chrtienne berbre[9] . Elle convertit son mari au christianisme la fin de sa vie et ne cessa jamais d'esprer qu'Augustin rejoigne sa religion. Si ce dernier ne fut pas baptis la naissance, c'est parce que ce n'tait pas encore l'usage de baptiser les enfants. Il tait mme courant au dbut de la chrtient de baptiser sur le lit de mort [en effet, le baptme efface tous les pchs mais on ne peut tre baptis qu'une fois; plus tard l'usage du sacrement de pnitence (la confession) permettra de baptiser ds que possible en ayant recours la confession en cas de pch]. Augustin avait un frre, Navigius, et une sur, future suprieure du monastre d'Hippone. Leur langue maternelle est le numide (qu'il cite clairement dans son uvre Les Confessions)[10] , mais sa culture est foncirement latine[11] : lve dou mais indocile, il dtestait lcole et craignait le chtiment de ses matres. La principale faon de s'lever socialement consistait en l'ducation, et le pre d'Augustin amassa des conomies pour que ses fils puissent bnficier d'une ducation classique. Augustin se destinait au mtier d'avocat. Il tudie dabord Madaure avec des professeurs paens (actuelle M'daourouch, Algrie) partir de lge de quinze ans, o les tudes sont centres sur lloquence et la mmoire, ce quil critiquera dans ses Confessions (livre I)[12] . Son pre

Augustin d'Hippone manquant d'argent, il dut revenir la maison familiale alors qu'il avait seize ans. cette poque, il commet de menus larcins avec des compagnons peu recommandables. Ainsi du clbre vol des poires[13] commis non par besoin, mais par plaisir de la transgression. Arbor erat pirus in vicinia nostrae vineae pomis onusta nec forma nec sapore illecebrosis. Ad hanc excutiendam atque asportandam nequissimi adulescentuli perreximus nocte intempesta, quousque ludum de pestilentiae more in areis produxeramus, et abstulimus inde onera ingentia non ad nostras epulas, sed vel proicienda porcis, etiamsi aliquid inde comedimus, dum tamen fieret a nobis quod eo liberet, quo non liceret. - Traduction : "Dans le voisinage de nos vignes tait un poirier charg de fruits qui navaient aucun attrait de saveur ou de beaut. Nous allmes, une troupe de jeunes vauriens, secouer et dpouiller cet arbre, vers le milieu de la nuit, ayant prolong nos jeux jusqu cette heure, selon notre dtestable habitude, et nous en rapportmes de grandes charges, non pour en faire rgal, si toutefois nous y gotmes, mais ne ft-ce que pour les jeter aux pourceaux : simple plaisir de faire ce qui tait dfendu." Alors qu'Augustin va sur ses dix-sept ans, son pre russit pargner suffisamment pour qu'il puisse reprendre ses tudes Carthage. Il raconte le climat d'extrme sensualit de cette ville d'Afrique du Nord ( la chaudire des honteuses amours ), les plaisirs de lamour et du thtre : Veni Carthaginem, et circumstrepebat me undique sartago flagitiosorum amorum[14] . - Traduction : Je vins Carthage o j'entendais bouillonner autour de moi la chaudire des amours infmes. On notera, au passage, le latin flamboyant d'Augustin, dans le style apprci des Romains d'Afrique. Les jeux de mots et les chiasmes abondent, comme dans le passage trs connu qui suit la phrase cite plus haut : Nondum amabam sed amare amabam et secretiore indigentia oderam me minus indigentem. - Traduction : Je naimais pas encore, mais jaimais aimer et par une indigence secrte, je men voulais de ntre pas encore assez indigent. Cet aspect de sa vie, voqu avec une certaine complaisance, fait l'objet d'un jugement svre d'adulte l'endroit d'une psychologie adolescente. Je feignais davoir fait ce que je navais pas fait, pour ntre pas jug dautant plus mprisable que jtais plus innocent et tenu pour dautant plus vil que jtais plus chaste[15] . Il connat trs jeune la femme avec laquelle il vivra pendant quatorze ans et de laquelle il aura un fils, Adodat, dont il fait son interlocuteur dans le dialogue Du matre. C'tait une pratique courante l'poque, de prendre une concubine. Si l'on ne sait pratiquement rien sur la concubine d'Augustin, pas mme son nom, on peut penser qu'elle tait chrtienne par le choix du nom de leur fils, signifiant Don de Dieu. Il rencontre Carthage des missionnaires manichens, vraisemblablement perses : matrialistes, ils ont une approche littrale de la Bible. Celle-ci ne lui semblait pas avoir beaucoup de sens, et le manichisme permet alors de rpondre ses attentes. Il rejoint ainsi cette socit alors illgale et fonctionnant en un groupe ferm. Le manichisme lui permet d'liminer certains remords pour les mauvaises actions commises, dans la perspective qu'ils ne sont pas le fait de l'homme lui-mme. Augustin se fait alors proslyte de ce culte sduisant, et organise des dbats dans les rues de Carthage, o il ridiculise les chrtiens. De retour la maison, sa mre est choque par sa nouvelle foi et refuse de le recevoir. Augustin vise alors le professorat de rhtorique. Parmi les autres vnements qui vont jouer un rle important dans sa vie, on peut citer la lecture de l'Hortensius de Cicron, qui suscite en lui un profond dsir de sagesse et celle des critures, dont il juge le style plutt grossier en comparaison de celui des auteurs latins. Il retourne Thagaste en 375 et y enseigne la grammaire. la suite dun prix de posie, il devint familier du proconsul de Carthage, Vindicius, qui, sapercevant de la passion dAugustin pour lastrologie, parvient len dtourner en lui faisant voir que le succs de quelques prdictions nest que le fruit du hasard : Puisquil arrive souvent, disait Vindicius, quen ouvrant laventure le livre dun pote avec lintention dy trouver quelque lumire dont on a besoin, on tombe sur tel vers qui saccorde merveilleusement avec ce que lon y cherche, bien quen le composant ce pote et, sans doute, tout autre chose dans lesprit, il ne faut pas

Augustin d'Hippone stonner si, pouss par quelque instinct secret qui le matrise et sans mme savoir ce qui se passe en lui, par pur hasard enfin et non par sa propre science, les rponses dun homme saccordent quelquefois avec les actions et les aventures dun autre homme qui vient linterroger. Les Confessions, Livre IV, Chap. 3. Il crit sa premire uvre, une uvre desthtique, De Bono et Apto, aujourd'hui perdue, en 380. C'est aussi ce moment qu'il commence avoir des doutes envers les Manichens, dont il trouve la doctrine simpliste. Il rencontre l'vque manichen Faustus (dit 'le lacet du diable'). Faustus admet, bien qu'il soit cens tre trs savant, tre incomptent dans le domaine de l'astronomie. Dcidment cette secte ne lui apportera pas la Vrit puisque son reprsentant, aprs avoir crit tant de choses propos du ciel, des toiles et des clipses, confesse son ignorance en la matire. Augustin quitte ce moment Carthage pour Rome, l'imagerie hagiographique a fix la scne de sa mre en pleurs sur les docks.

De Rome Milan : la conversion dAugustin


Rome, o il est professeur de rhtorique, Augustin frquente les acadmiciens pour qui la vrit est inconnaissable. En 384, il gagne Milan envoy par le snateur Quintus Aurlius Symmaque dont il est le protg[16] . On demanda de Milan au prfet de Rome un matre de rhtorique pour cette ville, qui sengageait mme faire les frais du voyage, et je sollicitai cet emploi par des amis infatus de toutes les erreurs manichennes, dont, leur insu comme au mien, mon dpart allait me dlivrer. Un sujet propos fit goter mon loquence au prfet Symmaque, qui menvoya. -Les Confessions, Livre V, ch. 13, 23[17] Milan, il se retrouve au cur d'une socit frquente par les potes et les philosophes, particulirement des platoniciens. Sa mre finit par ly rejoindre. Il y rencontre Ambroise de Milan, l'vque chrtien de la ville dont il suivit les homlies avec assiduit. cette poque, influenc par les discours dAmbroise, il dcide de rompre avec le manichisme, ne croyant pas devoir, en pleine crise de doute, me maintenir dans une secte au-dessus de laquelle je plaais dj un certain nombre de philosophes . Ambroise lui montre en particulier une lecture alternative de la Bible, non pas littrale, mais saint Augustin, portrait le plus ancien connu (du VIe s.) symbolique. Il envisage de se marier : une riche union pour laquelle il doit encore attendre deux ans, la jeune fille n'ayant pas encore l'ge. Pour rendre possible ce mariage, il renvoie sa concubine avec laquelle il vivait depuis quinze ans. Certaines thses proposent que sa mre a jou un rle dans le renvoi de sa concubine. Augustin ne pouvant patienter, prend alors une nouvelle matresse. Cest ce moment quAugustin, tourment par le problme du mal, se convertit au christianisme en aot 386, donc tardivement puisquil a presque 32 ans (mais en fait il sagit dune religion qu'il connat pratiquement depuis toujours). Il dit lui-mme dans ses Confessions quil l'a tte avec le lait maternel. En fait, la conversion d'Augustin est moins une conversion au christianisme qu'une conversion au paulinisme. Sa dcouverte des ptres de saint Paul lui fait voir tout fait diffremment non seulement le christianisme qu'il connaissait, mais aussi le judasme. Il est remarquable qu' une date aussi tardive que la moiti du IVesicle, on puisse connatre le christianisme sans

Augustin d'Hippone connatre Paul. Nous pouvons donc supposer qu' Carthage, grande cit de l'Empire, la communaut chrtienne ignorait saint Paul. Dans le chapitre XII du livre VIII des Confessions, il relate les circonstances qui l'ont pouss abandonner l'enseignement pour la vie monastique. Pour rsumer : une voix l'aurait incit prendre le livre de l' Aptre Paul, l'ouvrir au hasard et lire le premier passage venu, faisant ainsi de la bibliomancie. Il lut alors : Point de ripailles ni de beuveries ; point de stupre ni de dbauches ; point de querelles ni de jalousies. Mais revtez-vous du Seigneur Jsus-Christ et ne vous faites pas les pourvoyeurs de la chair dans ses convoitises.(Romains 13:13-14) . Toutefois le fait de devenir chrtien ne lui fait pas envisager d'tre prtre. Description de la conversion (chapitre XII, livre VIII, Confessions) Ainsi, disais-je, et je pleurais dans l'extrme amertume de mon cur broy. Et voici que jentends une voix venue de la maison voisine, celle d'un garon ou d'une fille, je ne sais qui, sur un air de chanson disait et rptait plusieurs reprises : Prends, lis ! Prends, lis ! Et aussitt, changeant de visage, je me mis rflchir intensment, en me demandant si dans un jeu une telle ritournelle tait habituellement en usage chez les enfants. Mais, il ne me revenait pas de lavoir entendue quelque part. Et, refoulant lassaut de mes larmes, je me levai, ne voyant dautre interprtation cet ordre divin que linjonction douvrir le livre et de lire le premier chapitre sur lequel je tomberais. Je venais, en effet, d'apprendre qu'Antoine avait tir de la lecture de l'vangile pendant laquelle il tait survenu par hasard un avertissement personnel comme si c'tait pour lui qutait dit ce quon lisait : Va, vends tout ce que tu possdes, donne-le aux pauvres et tu auras un trsor dans les cieux. Viens, suis-moi , et quun tel oracle l'avait aussitt converti Toi. Je me htai donc de revenir l'endroit o Alypius tait assis ; car cest l que javais pos le livre de l'Aptre quand je m'tais lev. Je le saisis, je l'ouvris, et je lus en silence le premier chapitre sur lequel tombrent mes yeux : Point de ripailles ni de beuveries ; point de coucheries ni de dbauches ; point de querelles ni de jalousies. Mais revtez-vous du Seigneur Jsus-Christ et ne vous faites pas les pourvoyeurs de la chair dans ses convoitises. Je ne voulus pas en lire davantage : je nen avais plus besoin. Ce verset peine achev, linstant mme se rpandit dans mon cur une lumire apaisante et toutes les tnbres du doute se dissiprent. Le 22avril2007, au cours d'une visite pastorale Pavie, le pape Benot XVI a prononc une homlie dans laquelle il dcrit les trois tapes du cheminement de conversion de saint Augustin : Dans son livre des Confessions, Augustin a dcrit de faon mouvante le chemin de sa conversion, qui avec le baptme confr par l'vque Ambroise dans la cathdrale de Milan, atteignit son but. Qui lit Les Confessions peut partager le chemin qu'Augustin eut parcourir en un long combat intrieur, avant finalement de recevoir, durant la nuit de Pques 387, la fontaine baptismale, le sacrement qui marquait le grand tournant de sa vie. En suivant attentivement le cours de la vie de saint Augustin, on peut voir que la conversion ne fut pas l'vnement d'un moment isol, mais bien tout un cheminement. Et on peut voir qu'aux fonts baptismaux ce cheminement n'tait pas encore termin[18] .

Augustin d'Hippone

De la conversion lpiscopat
Aprs sa conversion, Augustin abandonne le mtier de rhteur. Lun de ses amis mit sa disposition une villa Cassiciacum prs de Milan. Il partagea ce sjour avec sa mre, son fils Adodat, son frre Navigius, et quelques-uns de ses amis. Ils discutaient philosophie, et cest de ce sjour que datent le Contre les Acadmiciens, De lordre, le Trait de la vie bienheureuse, les Soliloques, et des lettres. Les uvres de Cassiciacum Dans le Contre les Acadmiciens, uvre qui se compose de deux livres et qui met en scne les lves dAugustin dfendant le pour et le contre, Augustin sattache rfuter les thses de la Nouvelle Acadmie, cole platonicienne dont le chef fut Arcsilas. Pour ces philosophes, lhomme ne peut connatre la vrit et le sage est celui qui suspend son jugement. Augustin pose les questions de savoir si nous sommes obligs de connatre la vrit, et si la possibilit dtre heureux sans la Saint Augustin et sainte Monique (1846), par Ary Scheffer. connatre nous dispenserait de la chercher. Or, puisque la vie heureuse est la vie conforme ce quil y a de meilleur et de plus parfait dans lhomme on ne saurait tre heureux, comme le soutient Cicron, dans un tat de recherche qui naboutit pas. Dire que nous sommes impuissants dcouvrir la vrit, cest dire que les facults qui nous rendent suprieurs aux animaux sont inutiles. Augustin passe en revue les philosophies hellnistiques, puis expose la thse de Platon propos des deux mondes, lun intelligible et vrai et qui se drobe aux sens, lautre qui nest que vraisemblable et copie le premier. Or, cest selon lui du monde divin que descend la lumire qui claire lme, et tout ce qui est bon imite les rgions suprieures. Augustin indique que les Nouveaux Acadmiciens ont cach cette vrit, pour la soustraire aux attaques de leurs adversaires, et ont feint de soutenir un scepticisme dogmatique (cette thse dhistoire de la philosophie a t longtemps discute et il semble qu'elle soit finalement fausse, si lon en croit Victor Brochard, dans Les Sceptiques grecs). Mais cest en fin de compte Dieu qui nous permet, dans notre qute de la vrit, de contempler les ralits clestes, car la raison humaine est trop faible ; la pense dAugustin est donc une synthse de platonisme et de christianisme : De quelque manire que je possde la sagesse, je vois que je ne la connais pas encore. Cependant, ntant encore qu ma trente-troisime anne, je ne dois pas dsesprer de lacqurir un jour ; aussi suis-je rsolu de mappliquer la chercher par un mpris gnral de tout ce que les hommes regardent ici-bas comme des biens. Javoue que les raisons des Acadmiciens meffrayaient beaucoup dans cette entreprise; mais je me suis, ce me semble, assez arm contre elles par cette discussion. Il nest douteux pour personne que deux motifs nous dterminent dans nos connaissances : lautorit et la raison. Pour moi, je suis persuad quon ne doit, en aucune manire, scarter de lautorit de Jsus-Christ, car je nen trouve pas de plus puissante. Quant aux choses quon peut examiner par la subtilit de la raison (car, du caractre dont je suis, je dsire avec impatience ne pas croire seulement la vrit, mais lapercevoir par lintelligence), jespre trouver chez les platoniciens beaucoup dides qui ne seront point opposes nos saints mystres. Augustin rdige galement les deux livres du trait De lordre, o il aborde la question de lordre immuable de lunivers, dont le caractre harmonieux nous chappe si nous nen contemplons pas lensemble ; ceux qui restent prs de la multiplicit des choses ont lesprit born et ne voient partout que confusion et horrible hasard. Ainsi nous tonnons-nous du dsordre qui semble violer lordre des choses, mais une chose absolument contre lordre est impossible, car tout a une raison de son accomplissement et rien ne peut exister en dehors de lordre, dans la mesure, o pour exister, une chose doit tendre vers lunit. Notre raison est galement une telle aspiration lunit et au repos

Augustin d'Hippone de la vrit immuable. Cest pour Augustin un axiome que plus une chose a dunit, plus elle est invincible : or, la permanence et lunit de la raison tmoignent de sa constance absolue par comparaison aux choses de ce monde, et montrent en consquence limmortalit de lme ; la citation suivante lillustre, et montre linfluence de la pense dAugustin sur Descartes : Si donc la raison est immortelle (et moi qui discerne et lie toutes ces choses, cest moi qui suis la raison), je conclus que ce qui en moi est appel mortel nest pas moi. Or si lme nest pas la raison, et que cependant, usant de ma raison, je puisse devenir meilleur, lme est donc immortelle. Lorsquelle se sera rendue suffisamment belle, elle osera se prsenter devant Dieu, la source do le vrai dcoule, le pre de la vrit. Pourtant, malgr lordre et lunit, le mal existe, et semble difficile concilier avec lordre divin universel et la toute puissance de Dieu. partir du 13 novembre 386, jour de son anniversaire, Augustin commence avec ses amis une discussion sur la batitude qui donna lieu au trait de la Vie bienheureuse, o il explique que la batitude ici-bas consiste dans la parfaite connaissance de Dieu : les hommes sont sur une mer et cherchent la vrit quils rencontrent dans le port de la philosophie, sils ne se laissent entraner par la vanit. Enfin, le dernier ouvrage dAugustin datant de cette poque sont les Soliloques, o Augustin discute avec lui-mme : Je les crivis selon mon got et mon amour, pour trouver la vrit sur les choses que je souhaitais le plus de connatre, minterrogeant moi-mme et me rpondant, comme si nous fussions deux, la Raison et moi, quoique je fusse seul : de l le nom de Soliloques donn cet ouvrage. (Rtractations) Dans cette uvre, la raison y est considre comme l'il de lme qui doit se purifier des choses sensibles par les vertus chrtiennes que sont la foi, la charit et lesprance, pour slever aux vrits intelligibles ; ce platonisme est videmment dabord dinspiration chrtienne, puisque le soleil platonicien est Dieu, dont la lumire permet la contemplation intellectuelle et morale : Mon Dieu, faites que je vous connaisse et que je me connaisse ! Et on reconnat un clbre philosophe dans la citation suivante : La raison : Mais toi qui veux te connatre, sais-tu si tu existes? Augustin : Je le sais. La raison : Do le sais-tu ? Augustin : Je lignore. La raison : As-tu conscience de toi comme dun tre simple ou compos ? Augustin : Je lignore. La raison : Sais-tu si tu es mis en mouvement ? Augustin : Je lignore. La raison : Sais-tu si tu penses ? Augustin : Je le sais. La raison : Il est donc vrai que tu penses ? Augustin: Cela est vrai. Augustin fait donc rsider la certitude dans lvidence intime de notre pense, qui se distingue du tmoignage des sens, et il dfinit la vrit comme ce qui est, toute vrit ayant son existence ternelle et immuable en Dieu : Qui est assez aveugle desprit pour ne pas reconnatre que les figures gomtriques habitent au sein de la vrit elle-mme ? La certitude quatteint notre raison tmoigne ainsi que cette dernire participe de lternit de la vrit, et que notre me est immortelle. Cette argumentation fut reprise par Augustin quand il fut de retour Milan, dans le Trait de limmortalit de lme, et plus tard dans La Cit de Dieu, livre XI, 26, il dit : En cette triple assurance, je ne redoute aucun des arguments des acadmiciens me disant : Quoi! et si tu te trompais ? Car si je me trompe, je suis. Qui nexiste pas, certes ne peut pas non plus se tromper ; par suite, si je me trompe, cest que je suis. Du moment donc que je suis si je me trompe, comment me tromper en croyant

Augustin d'Hippone que je suis, quand il est certain que je suis si je me trompe. Puisque donc jexistais en me trompant, mme si je me trompais, sans aucun doute, je ne me trompe pas en ce que je sais que jexiste. De mme en disant: Je sais que je me connais, je ne me trompe pas non plus, car cest de la mme manire que je connais mon existence et que je sais aussi que je me connais. Le baptme dAugustin Le sjour dAugustin Cassiciacum avait dur du 23 aot 386 jusquau 23 mars 387. Augustin revint ensuite Milan et se prpara au baptme en lisant Isae sur les conseils dAmbroise. Cest pendant ce temps quil crivit le Trait sur limmortalit de lme voqu plus haut, et dautres ouvrages qui furent perdus de son vivant ce quil semble. Il fut baptis par Ambroise, vque de Milan, dans la nuit du 24 au 25 avril 387 : Combien jtais mu ! Que de larmes schappaient de mes yeux, lorsque jentendais retentir dans votre glise le chur mlodieux des hymnes et des cantiques quelle lve sans cesse vers vous ! Tandis que ces clestes paroles pntraient dans mes oreilles, votre vrit entrait par elles doucement dans mon cur; lardeur de ma pit semblait en devenir plus vive; mes larmes coulaient toujours, et jprouvais du plaisir les rpandre. (Confessions, livre 9) Mort de sa mre, Monique Augustin part de Milan pour rentrer Thagaste vers le mois d'aot 387, avec sa mre, Adodat et ses amis. Mais, peu aprs leur arrive Ostie, do ils doivent embarquer pour lAfrique, Monique tombe malade et meurt aprs neuf jours de maladie. Augustin nous rapporte le dernier entretien quil eut avec sa mre :

Le baptme d'Augustin par Ambroise de Milan, toile de Benozzo Gozzoli, XVe sicle.

peu de distance de ce jour o ma mre devait sortir de cette vie, jour que vous connaissiez, mais que nous ignorions, il tait arriv, par un effet de vos vues secrtes, comme je le crois, quelle et moi, nous nous trouvions seuls appuys une fentre, donnant sur le jardin de la maison qui tait notre demeure Ostie, lembouchure du Tibre, et dans laquelle, spars de la foule, aprs la fatigue dun long voyage, nous nous reposions en vue de la traverse : nous parlions donc l seuls, avec une douceur ineffable ; oubliant le pass, occups de lavenir, nous cherchions entre nous, auprs de cette vrit qui est vous-mme, quelle devait tre lternelle vie des saints, que l'il na point vue, que loreille na point entendue, et qui nest jamais monte dans le cur de lhomme. Nous ouvrions la bouche du cur pour recevoir les clestes eaux de cette fontaine de vie qui est en vous, afin quen tant inonds selon notre mesure, nous comprissions de quelque manire une aussi grande chose. (...) Tel tait notre entretien ; et si la forme et les paroles ntaient pas les mmes, vous savez, Seigneur, que ce jour-l, durant ce discours, le monde et tous ses plaisirs nous paraissaient bien vils. Alors ma mre dit : Mon fils, pour ce qui me regarde, plus rien ne me charme en cette vie. Jignore ce que je dois faire encore ici, et

Augustin d'Hippone pourquoi jy suis, aprs que mon esprance de ce sicle a t accomplie. Il ny avait quune seule chose pour laquelle je dsirasse rester un peu dans cette vie, ctait de te voir chrtien catholique avant de mourir. Mon Dieu ma accord cela au-del de mes vux; je te vois son serviteur, non content davoir mpris les terrestres flicits ; que fais-je donc ici ? Confessions, livre 9, 10 Aprs la mort de sa mre, Augustin dcide de se rendre Rome. On ignore les raisons de cette dcision. Il y reste un an avant de revenir en Afrique pendant lt 388. Retour en Afrique Revenu en Afrique, aprs cinq annes dabsence, il vit en communaut non loin de Thagaste avec ses amis et ses disciples. Il sengage alors dans la dfense de lglise, en rdigeant les Murs de lglise catholique, les Murs des manichens, o il compare le comportement des chrtiens et des manichens, et De la Grandeur de lme, quil avait commenc de composer Rome. Il se donne pour tche de gurir dabord par la raison les manichens qui, selon les chrtiens, insultent les critures. La raison nous permet de nous rendre meilleurs en suivant la vertu, qui, seule, nous porte vers une ralit hors de nous, qui est Dieu, le souverain bien. Mais la raison est impuissante comprendre la nature des ralits divines, et elle a besoin de lautorit de la parole de Dieu, de lAncien et du Nouveau Testament que les manichens rejettent sur de nombreux points : Je pourrais, selon la mdiocrit de mes lumires et de mes forces, discuter en dtail toutes les paroles que je viens de rapporter, et vous exposer ici ce que Dieu ma fait la grce dapprendre des merveilles quelles renferment, merveilles dont lexpression demeure souvent au-dessus de la faiblesse du langage. Mais il faut bien sen garder, tant que vous serez en disposition daboyer contre les divins livres. Lvangile nous dfend de prsenter les choses saintes aux chiens. Ne vous offensez pas si je vous parle ainsi : jaboyais autrefois moi-mme ; jai t de ces chiens dont parle lvangile. La visite des monastres romains lui donne lide de transformer la maison familiale en monastre : le Jardin (en 391), limitation du Jardin dpicure. Cest cette poque que meurt son fils Adodat, vers lge de 17 ans.

Augustin vque
Les vques taient cette poque choisis par les fidles ; Augustin ne convoitait pas cette fonction et vitait d'aller dans une ville n'ayant pas dj un vque, de peur de le devenir. Finalement, un vque dclara sa congrgation qu'il fallait un nouvel vque, et Augustin prsent ne put s'y chapper. Ainsi, aprs avoir t prtre puis coadjuteur de Valre, il devint vque d'Hippone, dans la province romaine dAfrique. En 399, les temples paens sont ferms. cette occasion, il rdige la Catchse des Dbutants. En 395, il entame une querelle thologique avec Jrme, traducteur de la Vulgate partir de la Bible hbraque. Il considrait que rien navait pu chapper aux Septante. Il nen voyait donc pas lutilit. Il est vrai quAugustin tait pitre hellniste et pas hbrasant du tout ; en fait de Bible, il ne connaissait que la Vetus Africana, dont les spcialistes saccordent dire quelle nest pas un modle de fidlit. Il ne pouvait se rendre compte que les Septante navaient pas seulement traduit mais aussi complt et continu la Bible Hbraque. Une autre querelle lopposa lrudit de Bethlem concernant le commentaire de lptre aux Galates, sur le passage de la rprimande Pierre attabl avec les Gentils. Il meurt lors du sige de Gensric chef des troupes Vandales en 430.

Tombe la Basilique San Pietro in Ciel d'Oro Pavie.

Augustin d'Hippone Il a rdig deux rgles importantes : une pour le monastre de Thagaste ; une pour le clerg (sculier) dHippone. La rgle des chanoines de saint Augustin a t inspire Csaire d'Arles par cette dernire.

Doctrine
Ses sources
Cicron ; La Bible, la Tradition de l'glise, notamment saint Cyprien de Carthage et saint Ambroise de Milan ; Le manichisme ; Platon via Cicron (Augustin n'a jamais lu en partie ou en totalit le texte grec des Dialogues de Platon) ; Le noplatonisme de Plotin et de Porphyre.

Concepts fondamentaux
Les concepts fondamentaux de la rflexion de saint Augustin sont les suivants : La foi, adhsion de lme nous faisant saisir les principes premiers et nous mettant en possession de la vrit (la foi, si elle prcde lintelligence, nest pas de nature ruiner la raison) ; la foi est une croyance en quelque chose dinvisible, et Augustin rpond ceux qui affirment que lon ne peut croire en ce qui ne tombe pas sous les sens (extrieurs ou sens interne) que nous croyons toujours certaines choses que nous ne percevons pas, telle que, par exemple, la bienveillance dun ami. Lesprit humain ne peut donc se passer de foi, moins de vivre comme une bte (De la foi aux choses quon ne voit pas, 1). La foi aux choses invisibles nest donc pas en elle-mme irrationnelle, mais fait partie, dune manire raisonnable et ncessaire, de la vie humaine : Or, croire quon nest pas aim parce quon ne voit pas lamour, ne pas rendre affection pour affection parce quon sen croit dispens, ce nest pas l un acte de sagesse, mais une rserve odieuse ; et si nous ne croyons pas ce que nous ne voyons pas, si nous nions les volonts des hommes, parce quelles chappent nos yeux, il en rsultera un tel trouble dans la socit que tout sera renvers de fond en comble. LAmour, qui consiste dsirer quelque chose pour elle-mme. Augustin distingue lamour de soi et lamour de Dieu. Seul lamour de Dieu est un amour authentique et juste car il naltre pas notre tre mais au contraire laugmente. Lamour est charit et soppose la concupiscence. Cest un mouvement de lme vers ce quelle dsire, et en ce sens, lapptit naturel de lme est lamour qui lentrane vers Dieu (ide que reprendront plus tard Thomas d'Aquin, et la limite Baruch Spinoza dans les limites de la dfinition particulire que ce dernier tablira de Dieu ). Voir aussi entlchie. Le libre arbitre et la grce. La libert est pour Augustin correspondance entre la volont humaine et la volont divine ; elle nest donc pas un choix, mais une sorte de ncessit se conformer lordre divin. Il existe toutefois deux sortes de libert : la libert parfaite qui prcde la chute o lhomme est libre entirement, parce quil fait de lui-mme le bien, quil est ce bien quil ralise ; une libert imparfaite, aprs la chute, qui tmoigne de la corruption de la nature humaine, autrement dit de la mauvaise utilisation de sa volont. Quand lhomme est bon malgr tout, ce nest pas de son fait, mais par la grce de Dieu. Quand il est sauv, ce n'est pas par ses actes mais par la seule grce de Dieu (Sola gratia). La Raison, conue comme facult discursive, nentrant pas en conflit avec la foi, mais la compltant : il faut, en effet, comprendre pour croire ; La Mmoire, source de lidentit personnelle, est une facult de la pense, conscience des temps pass, prsent et venir. Cette facult permet lintelligence et la volont. Cest par la mmoire que lme se rappelle delle-mme et reprend possession delle-mme. Quand lme se cherche elle-mme, aprs stre perdue par concupiscence, elle

Augustin d'Hippone se retrouve par la mmoire, qui est alors un mouvement de ltre vers Dieu. La notion de devenir historique explicitement formule dans : Le supersessionisme (ou thologie de la substitution), exprim lencontre du judasme Le fait que, par lIncarnation, Dieu soit intervenu dans le cours naturel du monde est un vnement fondamental qui donne son sens la cit des hommes et son devenir vers la Cit de Dieu. Voir Le temps et l'Histoire dans la cit de Dieu [19] Il est une des principales sources de la doctrine du Pch originel et de lexclusivisme, du mpris du monde et de doctrines "culpabilisant" lexercice humain de la sexualit. Daucuns lui attribuent aussi : Lorigine de la misogynie dans les religions dautorit issues du christianisme Une responsabilit dans l'antijudasme chrtien. La guerre juste, improprement nomme guerre sainte, comme le montre ce passage de la Lettre 185 d'Augustin Boniface, prfet militaire en charge de la rpression des donatistes: Les martyrs sont ceux dont le Seigneur a dit : "Bienheureux ceux qui souffrent perscution pour la justice " (Matthieu V, 10) Ce ne sont donc pas ceux qui souffrent perscution pour l'iniquit et pour la division impie de l'unit chrtienne qui sont vritablement martyrs, mais ceux qui sont perscuts pour la justice. Agar aussi a souffert perscution de la part de Sara (Gense, XVI, 6). Celle qui perscutait tait sainte, celle qui tait perscute ne l'tait pas. (...) Si nous examinons mme plus attentivement la chose, on verra que c'tait plutt Agar qui, par son orgueil, perscutait Sara que Sara ne perscutait Agar en la punissant (...) Si nous voulons donc tre dans le vrai, disons que la perscution exerce par les impies contre l'glise du Christ est injuste, tandis qu'il y a justice dans la perscution inflige aux impies par l'glise de Jsus-Christ. (...) L'glise perscute pour retirer de l'erreur, les impies pour y prcipiter. Enfin, l'glise perscute ses ennemis et les poursuit jusqu' ce qu'elle les ait atteints et dfaits dans leur orgueil et leur vanit, afin de les faire jouir du bienfait de la vrit, les impies perscutent en rendant le mal pour le bien, et tandis que nous n'avons en vue que leur salut ternel, eux cherchent nous enlever notre portion de bonheur sur la terre. Ils respirent tellement le meurtre qu'ils s'tent la vie eux-mmes, quand ils ne peuvent l'ter aux autres. L'glise, dans sa charit, travaille les dlivrer de la perdition pour les prserver de la mort; eux, dans leur rage, cherchent tous les moyens de nous faire prir, et pour assouvir leur besoin de cruaut, ils se tuent eux-mmes, comme pour ne pas perdre le droit qu'ils croient avoir de tuer les hommes. Saint Augustin par le concept de guerre juste entend rpondre aux perscutions que subit l'glise, par une guerre contre les impies, afin de leur ter les armes du mensonge et de dfaire leur orgueil et leur vanit . Il n'est pas question que l'glise mette mort qui que ce soit puisque Augustin a "toujours et de toutes ses forces repouss la peine de mort pour les hrtiques". Saint Augustin ne prche ni croisade ni guerre sainte, il expose simplement une vision politique selon laquelle lorsque l'glise est menace, il est normal que l'tat se fasse garant de sa protection ; de mme il est favorable la guerre lorsque celle-ci permet d'obtenir la paix. Notons nanmoins qu'une conversion force des impies est considre comme juste tant donn qu'il s'agit de les faire entrer dans la "Cit de Dieu". Ds lors, une guerre sainte ou une croisade, sans tre directement incite, reste cautionne par l'glise. Il y a justice dans la perscution inflige aux impies par lglise de Jsus-Christ (Augustin dHippone, Lettre 185 Boniface). On ne cherche pas la paix pour faire la guerre, mais on fait la guerre pour obtenir la paix. Sois donc pacifique en combattant, afin de conduire ceux que tu connais au bienfait de la paix, en remportant sur eux la victoire [Lettre 189] La proprit prive. Le Nouveau Testament est presque muet sur la question mais alors que les chrtiens mettaient en commun leurs biens, saint Augustin dfend par le dogme la proprit prive: il soutient que le pch originel a chang la nature de l'homme ce qui rend la proprit collective impossible. Cette dernire fut en consquence condamne comme hrtique.

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Le problme du temps
Augustin reste connu comme auteur de la fameuse boutade Quest-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais; mais si on me le demande et que je veuille lexpliquer, je ne le sais plus (Confessions). galement clbre pour la citation suivante : Ce qui autorise penser que le temps est, cest quil tend ntre plus. Mais il cherche tout de mme dfricher ce mystre. Il admet avec les philosophes que pour lhomme Il y a trois temps, le prsent du pass, le prsent du futur et le prsent du prsent , mais se refuse considrer que Dieu puisse tre, comme lhomme, prisonnier du temps , et en particulier impuissant connatre lavenir. Il estime que lensemble des instants de lunivers doit tre, pour ce dernier, omnia simul : tout est prsent la fois, simultan, sans succession, ternel. Le chapitre 11 des Confessions indique clairement que pour Augustin Dieu a tir du nant de concert la matire comme le temps : comment en effet dfinir quoi que ce soit qui ressemble au temps en l'absence de matire ?

Le problme du mal
Saint Augustin, pour prciser sa thorie dmontrant l'tendue actuelle du mal en ce monde et dans les cratures, runira de faon indissociable le pch originel la concupiscence de la chair : "ce mouvement honteux qui sollicite les organes...[et qui] par de secrtes attaques s'empare de tout le corps... Envahit tout l'homme, soulevant la fois les passions de son me et les instincts de sa chair" (Cit de Dieu, XIV, 15, 16), le dsir au caractre instinctif et passionn de l'attraction des sexes. Le pch originel, selon lui, n'a donc pas seulement altr la nature humaine dans son essence, il l'a dfigur. A prsent l'homme, reoit sa naissance une nature mauvaise ; la prvarication, de par son tendue, sa profondeur et sa force, procde ds lors de manire constitutive de la nature que possdent actuellement les hommes, nature incontestablement marque par le mal. Une phrase de La Cit de Dieu rsume la position d'Augustin sur la question de Dieu, de ses cratures, et du choix du mal par celles-ci : Dieu n'aurait pas cr un seul des anges - que dis-je, un seul des hommes ! - dont il avait prvu qu'ils seraient mchants, s'il n'avait su aussi bien quel usage des bons il pouvait les faire servir, et comment il pouvait par l rehausser la suite des sicles par des sortes d'antithses, comme on le fait pour un trs beau pome. (XI, 18)

Pch originel
La notion de pch originel surgit chez Augustin dans son trait consacr au libre arbitre. La question principale est : comment affirmer un Dieu bon et juste face au malheur du monde - en particulier face la mort des enfants ? Pour expliquer ce fait scandaleux, Augustin se rfre la faute originelle. Il confre au pch originel un rle dterminant et majeur, et affirme que la faute d'Adam est d'autant plus grave et inacceptable qu'il avait reu en Eden une grce particulire le rendant pleinement libre et responsable de ses actes, mais surtout capable de rsister la tentation et au mal ce qui n'est plus le cas prsent. Dieu a donc plac les hommes, en salaire du pch, en punition de la faute, sous la loi de la mort ; la dsobissance d'Adam tant impute tous les hommes : "Par un seul homme le pch est entr dans le monde, et par le pch la mort, et ainsi la mort s'est tendue sur tous les hommes, parce que tous ont pch..." (Romains 5,12), si bien que tous sont aujourd'hui par nature "enfants de colre" (Ephsiens 2,3). Ds lors, mme les petits enfants, qui n'ont pas pu pcher au sens moral du terme videmment, sont galement sur le plan gnrique, ns dans l'iniquit et conus dans le pch (Psaume 51,7). De la sorte, pour saint Augustin, chaque tre humain est foncirement l'tat de nature pcheur. C'est pour cela que le baptme est indispensable ds le commencement de la vie[20] : un enfant mort-n, non baptis, sera destin aux limbes (tat situ entre les enfers et le paradis duquel la souffrance est cependant absente, concept cr par saint Augustin). De ce fait, seule une personne baptise peut esprer la rdemption, car le baptme marque l'adhsion la foi chrtienne mais galement l'acceptation par l'homme qu'il est pcheur, et par l le passage de son tat naturel corrompu la vie surnaturelle. Saint Augustin reprend les ides de saint Paul sur ce point, et d'ailleurs si le principe

Augustin d'Hippone de l'esclavage ne fut pas remis en question dans l' Empire romain chrtien, saint Augustin considra que les hommes taient de toute faon moralement esclaves envers Dieu, en Adam cause de leurs pchs.

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Relations avec le judasme


Augustin d'Hippone a dvelopp la doctrine de la thologie de la substitution, selon laquelle le christianisme remplace le judasme comme seule vraie religion. Il suivait en cela la doctrine du christianisme, formule par Justin de Naplouse, Tertullien et Jean Chrysostome, notamment. la suite de Justin de Naplouse et de Mliton de Sardes, entre autres, Augustin considrait les Juifs comme les assassins du Christ , et donc de Dieu. C'est sous son influence et sous celle de Jean Chrysostome que se propagea la doctrine du peuple dicide , doctrine officiellement abandonne par le catholicisme lors du concile de Trente, quelque mille ans plus tard. Les violentes accusations d'Augustin, cites lors des Impropres, furent historiquement l'un des plus puissants vecteurs de l'antijudasme et de l'antismitisme[21] . Augustin crit notamment dans son Commentaire du psaume 63 : Que les Juifs ne viennent pas dire : "Ce n'est pas nous qui avons mis le Christ mort." Car s'ils l'ont livr au tribunal de Pilate, c'est pour paratre innocents de sa mort. [...] Mais pensaient-ils tromper le Juge souverain qui tait Dieu ? Ce que Pilate a fait, dans la mesure o il l'a fait, l'a rendu pour une part leur complice. Mais si on le compare eux, il est beaucoup moins coupable. [] Si c'est Pilate qui a prononc la sentence et donn l'ordre de le crucifier, si c'est lui qui en quelque sorte l'a tu, vous aussi, Juifs, vous l'avez mis mort. [] Lorsque vous avez cri : " En croix ! En croix ! " Toutefois, ce peuple dicide ne doit pas tre assassin, selon Augustin, car les Juifs sont la fois les tmoins de l'ancienne religion et l'objet d'une humiliation due leur crime : disperss depuis la Crucifixion et la destruction du Temple de Jrusalem (vnements quasiment contemporains), ils constituent la preuve vivante du chtiment divin. Ils n'ont donc pas tre tus puisque leur rabaissement tmoigne de ce crime[22] . Cette doctrine est connue sous le nom de peuple tmoin . Si donc ce peuple na pas t dtruit jusqu entire extinction, mais dispers sur toute la surface de la terre, cest pour nous tre utile, en rpandant les pages o les prophtes annoncent le bienfait que nous avons reu, et qui sert affermir la foi chez les infidles. (...) Ils ne sont donc pas tus, en ce sens quils nont pas oubli les critures quon lisait et quon entendait lire chez eux. Si en effet ils oubliaient tout fait les saintes critures, quils ne comprennent pas du reste, ils seraient mis mort daprs le rite judaque mme ; parce que, ne connaissant plus la loi ni les prophtes, ils nous deviendraient inutiles. Ils nont donc pas t extermins, mais disperss ; afin que nayant pas la foi qui pourrait les sauver, ils nous fussent du moins utiles par leurs souvenirs. Nos ennemis par le cur, ils sont par leurs livres, nos soutiens et nos tmoins[23] . Par ailleurs, Augustin s'opposa vivement saint Jrme lorsque celui-ci traduisit en latin l'ensemble de la Bible, sous le nom de Vulgate . Jrme avait coutume de demander conseil des rabbins pour l'interprtation de certains termes du Tanakh lors de sa traduction, afin de rester le plus fidle possible la vrit hbraque , ce qu'Augustin lui reprocha.

Augustin d'Hippone

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Exclusivisme
Les attaques dAugustin contre les Manichens sont omniprsentes dans l'uvre du pre de la grce . Plusieurs de ses traits y sont entirement consacrs, et les allusions au manichisme sont partout dans les autres traits, sermons, lettres, crits divers ; naturellement aussi dans ses uvres majeures que sont Les Confessions et La Cit de Dieu. Elles y sont aussi, bien videmment, dans le De vera religione. Une partie importante de l'uvre dAugustin combat les hrsies. Lglise triomphante utilise ce terme pour dsigner certaines tendances du christianisme naissant qui nont pas prvalu et s'cartent de la foi telle que dfinie par l'autorit ecclsiastique (notamment les Conciles). Augustin combat Mani lui-mme qui se disait disciple du Christ, mme si le manichisme est fort loign de lvangile. Il combat les donatistes et les plagiens, dont la doctrine est chrtienne. Ces derniers ont une approche plus intransigeante : en particulier, les donatistes rfutent l'ensemble des actions (tels que des mariages) faites par des prtres qu'ils estiment souills. Pour Augustin, le prtre n'est qu'un instrument de Dieu et ne salit en rien les actes s'il est lui-mme sali. Les donatistes tentrent plusieurs reprises de tuer Augustin. Augustin est parfois partisan de la contrainte contre les hrtiques : La force de la coutume tait une chane quils nauraient jamais rompue, sils navaient t frapps de la terreur des puissances sculires et si cette terreur salutaire navait appliqu leur esprit la considration de la vrit. Voire de la perscution quand il crit au prfet militaire en charge de la rpression des donatistes : La perscution exerce par les impies contre lglise du Christ est injuste, tandis quil y a justice dans la perscution inflige aux impies par lglise de Jsus-Christ.(...) Lglise perscute par amour ; les impies par cruaut.(...) Enfin lglise perscute ses ennemis, et ne cesse point de les poursuivre quelle ne les ait atteints et dfaits, cest--dire, quelle ne leur ait fait mettre bas les armes du mensonge, et quelle ne les ait tablis dans la vrit ; eux au contraire nous rendent le mal pour le bien, et au lieu que ce nest que pour leur procurer la vie ternelle que nous travaillons, ils cherchent nous ter la vie temporelle ; ils ne respirent que meurtre et que carnage ; et cela va mme un tel excs que quand ils ne peuvent assouvir leur fureur en tant la vie aux autres, ils se ltent eux-mmes. (Augustin dHippone, Lettre 185 Boniface

Influence sur lhistoire de la philosophie


Pour le Moyen ge, voir saint Bonaventure et l'article augustinisme. Pour le XVIIesicle, voir en particulier : Descartes, Blaise Pascal, Malebranche, Leibniz. Le nombre de lecteurs de saint Augustin est innombrable : c'est un auteur majeur. Au XXesicle, p.ex. Albert Camus a rdig un DEA sur saint Augustin. La thse de Hannah Arendt fut consacre "L'Amour chez Augustin".

Une erreur dapprciation augustinienne ? Le peuplement des antipodes


Augustin reste connu pour son refus dadmettre la thorie des antipodes ou plus prcisment le peuplement des antipodes. Voici en quels termes il s'exprime : Quant leur fabuleuse opinion qu'il y a des antipodes, c'est--dire des hommes dont les pieds sont opposs aux ntres et qui habitent cette partie de la terre o le soleil se lve quand il se couche pour nous, il n'y a aucune raison d'y croire. Aussi ne l'avancent-ils sur le rapport d'aucun tmoignage historique, mais sur des conjectures et des raisonnements, parce que, disent-ils, la terre tant ronde, est suspendue entre les deux cts de la vote cleste, la partie qui est sous nos pieds, place dans les mmes conditions de temprature, ne peut pas tre sans habitants. Mais quand on montrerait que la terre est ronde, il ne s'ensuivrait pas que la partie qui nous est oppose ne ft point

Augustin d'Hippone couverte d'eau. D'ailleurs, ne le serait-elle pas, quelle ncessit qu'elle ft habite, puisque, d'un ct, l'criture ne peut mentir, et que, de l'autre, il y a trop d'absurdit dire que des hommes aient travers l'immensit de l'Ocan pour y implanter un rameau dtach de la famille du premier homme. (Cit de Dieu, livre XVI, 9) Le problme pour Augustin est le peuplement des antipodes. Il refuse, car "l'criture ne peut mentir", que les antipodes soient peuples par des hommes d'une autre souche, le polygnisme. Par ailleurs, pour lui, comme pour ses contemporains, une zone infranchissable interdit d'atteindre les antipodes. Comment donc les descendants de No auraient pu traverser "l'immensit de l'Ocan" pour aller peupler cette autre partie du Monde? En expliquant qu'il vaut mieux faire confiance aux hommes de foi pour les questions de dogme et Aristote (donc son ide de Terre sphrique) pour les questions concernant la nature, Thomas d'Aquin dsavouera diplomatiquement Augustin sur ce point prcis quelques sicles plus tard.

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Points de vue et jugements


L'glise catholique
Augustin est dit saint Augustin, vque dHippone. Son influence sur la thologie de lglise catholique est primordiale. L'augustinisme a imprgn tout le Moyen ge et inspir la plupart des dbats et systmes de pense ultrieurs. Considr comme un des Pres de lglise, il a galement toujours t compt parmi les Docteurs de lglise.

L'glise orthodoxe
Saint Augustin d'Hippone et Jrme de Stridon sont fts ensemble le 15 juin dans l'glise orthodoxe. Cette fte est secondaire, le 15 juin est en effet le jour du saint prophte Amos et de saint Guy dans l'ensemble des glises orthodoxes. Il semble donc que cette mmoire ne soit mentionne que localement, en Roumanie par exemple. Les Roumains ont tendance orner les glises de fresques dauteurs latins comme les Grecs de leurs philosophes paens (Platon, Socrate, Hraclite, cause de lusage quils firent du terme logos). Place in the Orthodox Church: A Corrective [24] [en] point de vue copte [25] [en]

Commentaires
Pierre Bayle L'engagement o est l'glise romaine de respecter le systme de saint Augustin la jette dans un embarras qui tient beaucoup du ridicule. Il est si manifeste tout homme qui examine les choses sans prjug et avec les lumires ncessaires, que la doctrine de saint Augustin et celle de Jansnius, vque d'Ypres, sont une seule et mme doctrine, qu'on ne peut voir sans indignation que la cour de Rome se soit vante d'avoir condamne Jansnius, et d'avoir nanmoins conserv saint Augustin toute sa gloire. Ce sont deux choses tout--fait incompatibles. Bien plus, le concile de Trente, en condamnant la doctrine de Calvin sur le franc arbitre, a ncessairement condamn celle de saint Augustin, car il n'y a point de calviniste qui ait ni, ou qui ait pu nier le concours de la volont humaine et la libert de notre me au sens que saint Augustin a donn aux mots de concours et de coopration et de libert. Il n'y a point de calviniste qui ne reconnaisse le franc arbitre, et son usage dans la conversion, si l'on entend ce mot selon les ides de saint Augustin. Ceux que le concile de Trente a condamns ne rejettent le franc arbitre qu'en tant qu'il signifie la libert d'indiffrence. Les thomistes le rejettent aussi sous cette notion, et ne laissent pas de passer pour trs-catholiques. Voici une autre scne de comdie. La prdtermination physique des thomistes, la ncessit de saint Augustin, celle des jansnistes , et les uns et les autres prtendent qu'on les calomnie, quand on les accuse d'enseigner la mme doctrine que Calvin. S'il tait permis l'homme de juger

Augustin d'Hippone des penses de son prochain, on serait fort tent de dire que les docteurs sont ici de grands comdiens, et qu'ils n'ignorent pas que le concile de Trente n'a condamn qu'une chimre, qui n'tait jamais monte dans l'esprit des calvinistes, ou qu'il a condamn saint Augustin et la prdtermination physique; de sorte que, quand on se vante d'avoir la foi de saint Augustin et de n'avoir jamais vari dans la doctrine , on ne le fait que pour garder le decorum, et pour viter la dissipation du systme qu'un aveu de la vrit produit ncessairement. Il y a des gens pour qui c'est un grand bonheur que le peuple ne se soucie point de se faire rendre compte sur la doctrine, et qu'il n'en soit mme pas capable. Il se mutinerait plus souvent contre les docteurs, que contre les maltotiers. "Si vous ne connaissez pas, leur dirait-on, que vous nous trompez, votre stupidit mrite qu'on vous envoie labourer la terre; et, si vous le connaissez, votre mchancet mrite qu'on vous mette entre quatre murailles, au pain et l'eau. Mais on n'a rien craindre : les peuples ne demandent qu' tre mens selon le train accoutum; et, s'ils en demandaient davantage, ils ne seraient pas capable d'entrer en discussion : leurs affaires ne leur ont pas permis d'acqurir une si grande capacit. Pierre Bayle, Dictionnaire historique et critique, (1698), article Augustin Isaac de Beausobre Pour moi, que le ciel a prserv de lEsprit de lglise, qui ne connais point de plus grand bien que la libert de penser, de plus douce occupation que la recherche de la Vrit, ni de plus grand plaisir quer celui de la trouver et de la dire, pour moi, dis-je, jai tudi lhistoire de lglise avec le moins de prjug quil ma t possible. Et comme lhistoire des sectes en fait une partie trs considrable, ds que jeus t le bandeau du prjug, je maperus bientt quil ny en avait point de plus falsifie et je regardai ces fausses histoires dun il bien diffrent de celui dont on a coutume de les regarder. Comme jaime beaucoup, par la grce de Dieu, la religion de notre Sauveur et que je donne toute mon attention la confirmer, les extravagances, les impudicits, les abominations que lon a attribu quantit de socits qui invoquaient le nom de Jsus-Christ, me parurent autant doutrages que lon faisait au christianisme. Je ne pus lire sans indignation ces histoires videmment fabuleuses des anciennes sectes, que lon charge lenvi derreurs monstrueuses et de crmonies infmes. Tout cela est louvrage dun zle indiscret, dune impudente crdulit, trs souvent de la prcipitation et du mal entendu. (...) Commenons par une rflexion commune mais malheureusement trop vritable. De tous temps, les sectes rivales se sont mutuellement accuses de mystres profanes ou ridicules. Les paens en ont accus les Juifs ; les Juifs en accusrent les Chrtiens et publirent partout que les incestes d'dipe et les festins de Thyeste taient leurs crmonies sacres. Les Chrtiens rejetrent ces crimes sur les Gnostiques. Nous les connaissons par Plotin qui les a combattus. Ce philosophe svre et rgulier ne leur reproche aucune de ces crimes. Il les taxe seulement dorgueil et remarque que leur maxime gnrale tait quil fallait regarder Dieu et limiter (...) Quoi quil en soit, ctait lancien et constant usage de toutes les sectes de se calomnier mutuellement ; les Grecs le font lgard des Latins, les Latins lgard des Grecs et les Grecs et les Latins lgard des communauts orientales. On sait ce que lon a publi contre les Vaudois et les Albigeois et au commencement du XVIesicle contre les Luthriens et les Rforms. Si lglise romaine tait venue bout de les extirper ds leur naissance, ils passeraient aujourdhui pour les plus infmes hrtiques, do je conclus quil ne faut pas ajouter foi lgrement ce que quelques-uns des Pres nous disent des Mystres des Manichens. Laccusation la plus commune et la plus ancienne est quils usaient de magie. On la trouve dans les Actes dArchelas. La raison la fait tomber, je vais faire tomber celle de lobscnit, encore plus incroyable que lautre. Je ne rpterai pas ce que Cyrille et saint Augustin nous disent de lEucharistie manichenne... (Isaac de Beausobre, Histoire de Maniche et du Manichisme, Amsterdam, 1739)

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Bibliographie
Opera omnia Latina [26] sur le site http://www.augustinus.it/latino/ Oeuvres compltes en franais [27] sur le site http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/ Oeuvres, dition sous la direction de Lucien Jerphagnon, Gallimard, coll. "Pliade" tome I : Les confessions - Dialogues philosophiques, 1568 p. t. II : La Cit de Dieu, 1344 p. t. III : Philosophie -Catchse - Polmique, 1472 p.

Instruments de travail
Augustinus-Lexikon. Vol. 1, Aaron-Conuersio / hrsg. Cornelius Mayer [et alii]. Basel ; Stuttgart : Schwabe, 1994. lx-1294 S. (ISBN 3-7965-0964-9). Augustinus-Lexikon. Vol. 2, Cor-Femina / hrsg. Cornelius Mayer [et alii]. Basel ; Stuttgart : Schwabe, 2002. lxiv-1280 S. (ISBN 3-7965-1929-6).

uvres
83 Questions Contre les Acadmiciens Contre Adimantus Contre un adversaire de la Loi et des Prophtes Immortalit de lme De la Grandeur de lme me et son Origine Des deux mes Doctrine des Ariens Contre la Doctrine des Ariens Avantages de la Viduit Du Baptme contre les Donatistes Unit du Baptme Du Cantique Nouveau Trait du Catchisme Discours au Peuple de lglise deCsare Chant Populaire contre les Donatistes La Cit de Dieu Du Combat Chrtien Les Confessions De la Continence De la Correction et la Grce Contre Cresconius - Manichen Des Devoirs rendre aux Morts De la Discipline Chrtienne De la Divination des Dmons De la Trinit (15 livres) Doctrine Chrtienne

Avertissement aux Donatistes Rsum dune Confrence avec les Donatistes Trait de lEsprance, Foi et Charit

Augustin d'Hippone De lEsprit et de la Lettre Laccord entre les vangiles Questions sur les vangiles Trait sur lvangile de saint Jean - 124 traits 17 Questions sur lvangile de saint Matthieu Contre Fauste, manichen Confrence avec le manichen Flix Foi aux choses quon ne voit pas (De la) Foi et uvres (De la Foi et des uvres) Foi et Symbole (De la Foi et du Symbole) Fortunat (Confrence avec) Gaudentius (Rfutation de la Doctrine de) Grce de Jsus-Christ et Pch Originel Gense - commentaire contre les Manichens Gense - commentaire au sens littral Gense - autre commentaire sur le dbut de la Gense Grce et du Livre Arbitre (Trait de la) Heptateuque (Locutions sur l') Hrsies (Des) Job - Annotations sur le livre de Job Juifs (Contre les) Julien (Contre - plagien) Julien (Contre la 2e Rponse de - plagien) Lettres Lettre Fondamentale (Rfutation de l' - ptre manichenne) Lettre aux Galates (Commentaire de) Lettre aux Romains - explication de propositions Libre Arbitre (Trait du) Matre (Du) Mariage (Les Biens du) Mariage et Concupiscence Maximin (Confrence avec) Mensonge (Du) Mensonge (Contre le) Mrite, Rmission des Pchs, Baptme des Petits Enfants Miroir Sacr (Le) Murs de lglise catholique et des Murs de Manichens (Des) Trait de la Musique, dit aussi De Musica. Nature du Bien (De la) Nature et de la Grce (De la) Ordre (De l') Orose ( Orose sur les Priscillianistes et les Orignistes) Patience (De la) Parmnien (Rfutation dun crit de) Parthes (saint Jean) (Epitre aux)

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Plage (Actes du Procs de) Perfection de la Justice de lhomme (De la)

Augustin d'Hippone Persvrance (Du Don de la) Ptilien (Contre les lettres de) Prdestination des saints Psaumes (Discours sur les) Rgle de saint Augustin (La) Rtractations (Les) Ruine de Rome (La) Rusticianus (Sur le sous-diacre) Secundinus - Rfutation par Augustin Sermons Dtachs Sermons sur lAncien Testament Sermons sur lvangile de saint Matthieu Sermons sur lvangile de saint Marc Sermons sur lvangile de saint Luc Sermons sur lvangile de saint Jean Sermons sur les Actes des Aptres Sermons sur divers passages de lcriture sainte Sermons pour les Solennits et Sermons Pangyriques Sermons Indits (201 sermons) Sermon sur la Montagne (Explication du) Soliloques (Les) - Connaissance de Dieu et de lme humaine Symbole (Du) Travail des Moines (Du) Unit de l'glise (Trait de l' - Contre les Donatistes) Utilit de la Foi Utilit du Jene Vie Bienheureuse (De la) Vraie Religion (De la)

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Rgle de saint Augustin


Le patronage spirituel de Saint Augustin est l'origine d'un ordre de chanoines rguliers connus sous le nom de chanoines de saint Augustin. De nombreuses congrgations ont t fondes partir du XIIme sicle. C'est un Ordre de religieux non clotrs, proches de la vie sculire, qui s'occupent d'enseignement, de missions sacerdotales ou d'aide aux paroisses. La rgle de saint Augustin rgit encore actuellement de nombreux Ordres ou congrgations religieuses. L'histoire et l'origine du texte est encore discute (G. Bardy l'avait attribue Csaire d'Arles dans l'Encycolopdie Catholicisme par exemple), mais sa proximit avec la spiritualit augustinienne ne fait plus aucun doute[28] .

Augustin d'Hippone

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uvres compltes en traduction


Les uvres compltes de saint Augustin ont t publies deux fois en traduction franaise dans la deuxime moiti du XIXesicle. On trouve ainsi : L'dition "Gurin", dirige par Poujoulat et Raulx, Bar-le-Duc, 1864-1873, 17 volumes. Cette traduction peut tre consulte, pour usage personnel, sur : < http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/ > L'dition "Vivs", dirige par Pronne, Ecalle, Vincent, Charpentier et Barreau, Paris, 1869-1878, 34 volumes, dition bilingue. Il est particulirement difficile et onreux de trouver aujourd'hui ces deux ditions dans le commerce. Une nouvelle dition bilingue complte, la "Bibliothque augustinienne", est en cours de parution, mais depuis 1936... On y trouve les textes capitaux, l'exception des sermons et de la totalit de l'uvre oratoire qui demeurent indisponibles. On notera cet effet la rcente rimpression aux ditions du Cerf de la traduction Poujoulat des Enarrationes in Psalmos : Saint Augustin, Discours sur les Psaumes, Prface de Jean-Louis Chrtien. Avant-propos de Maxence Caron, Paris, Le Cerf, 2007.

tudes
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Augustin d'Hippone Goulven Madec, Saint Augustin et la philosophie. Notes critiques. Paris : Institut d'tudes augustiniennes, 1996. (Collection des tudes augustiniennes. Srie Antiquit ; 149). 166p. (ISBN 2-85121-163-3). Goulven Madec, Introduction aux "Rvisions" et la lecture des uvres de saint Augustin. Paris : Institut d'tudes augustiniennes, 1996. (Collection des tudes augustiniennes. Srie Antiquit ; 150). 172p. (ISBN 2-85121-162-5). Goulven Madec, Chez Augustin. Paris : Institut d'tudes augustiniennes, 1998. (Collection des tudes augustiniennes. Srie Antiquit ; 160). 95p. (ISBN 2-85121-174-9). Goulven Madec, Lectures augustiniennes. Paris : Institut d'tudes augustiniennes, 2002. (Collection des tudes augustiniennes. Srie Antiquit ; 168). 388p. (ISBN 2-85121-192-7). Jean-Luc Marion, Au lieu de soi. L'approche de saint Augustin - PUF 2008 Henri-Irne Marrou, Saint Augustin et la fin de la culture antique [1937], Paris, De Boccard, 1983. Henri-Irne Marrou, Saint Augustin et l'augustinisme, Paris, Le Seuil, 1955. Mayet (Virginie), Saint Augustin et la superstition dans les livres I X de la Cit de Dieu consacrs la critique du paganisme - Mmoire de matrise de philosophie [29]. Erich Przywara, s.j., Augustin : Passions et destins de l'Occident, Cerf, 1987 Uta Ranke-Heinemann, Des eunuques pour le royaume des Cieux : L'Eglise catholique et la sexualit,collection Pluriel , Robert Laffont, 1990 Bertrand Vergely, Saint Augustin ou la Dcouverte de l'homme intrieur. Toulouse : Milan, coll. Les essentiels Milan n 256, 2005. 63 p., 18cm. (ISBN 2-7459-1324-7). Ren Pottier, Saint Augustin le Berbre, Les Publications techniques et artistiques, Paris, 1945, (rdition : Fernand Lanore, 2006) (ISBN 2851572822) Joseph Ratzinger, Volk und Haus Gottes in Augustins Lehre von der Kirche. EOS Verlag ST. Ottilien, 1992 (1951). XXXIV-331 pages. (ISBN 3-88096-207-3). Peuple et Maison de Dieu dans l'enseignement d'Augustin sur l'glise, thse de matrise du futur pape Benot XVI. Nacra Benseddik, La pratique mdicale en Afrique au temps d'Augustin, Atti del VI Convegno di Studio, Africa Romana Sassari 1988 [1989], p.663-682. Nacra Benseddik, Thagaste-Souk Ahras, ville natale de saint Augustin, Ed. Inas, Alger, 2005. tudes sur les sources noplatoniciennes d'Augustin P. Alfaric, L'volution intellectuelle de saint Augustin. Tome 1 : "Du manichisme au noplatonisme". Paris, 1918. (Seul le volume 1 est paru). Pierre Courcelle, Les Lettres grecques en Occident, de Macrobe Cassiodore. Paris, ditions de Boccard, 1948. Paul Henry, Plotin et l'Occident. Louvain, 1934. Pierre Hadot, Porphyre et Victorinus. Paris, tudes Augustiniennes, 1969 (2 volumes). Henri-Irne Marrou, Augustin et la fin de la culture antique. Paris, ditions de Boccard, 1964.

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Rfrences
[1] Berbre, n en 354 Tagaste, en Africa, il mourra vque d'Hippone en 430, alors que les Vandales assigent la ville , Fernand Braudel, Grammaire des civilisations (1963), Flammarion, 2008, chap. II-Christianisme, humanisme, pense scientifique, p. 453 [2] "Son nom de famille Aurlius suggre que ses aeux ont t naturaliss, avec toute la masse des provinciaux, par la fameuse constitution de Caracalla en 212", Henri-Irne Marrou, Saint-Augustin et l'augustinisme (1955), Seuil, 2003, p.16 [3] (a) tienne Gilson, Le philosophe et la thologie (1960), Vrin, 2005, p.175 (b) Henri-Irne Marrou, Crise de notre temps et rflexion chrtienne de 1930 1975, Beauchesne, 1978, p.177 (c) Claude Lepelley, Saint Augustin et le rayonnement de sa pense dans Histoire du Christianisme, Seuil, 2007. p.122 (d) Serge Lancel, Saint-Augustin, Fayard, 1999, p.20 (e) Gilbert Meynier, L'Algrie des origines, La Dcouverte, 2007, p.73 (f) Grand Larousse encyclopdique, Librairie Larousse, 1960, t.1, p.144 (g) Encyclopedia Americana, Scholastic Library Publishing, 2005, v.3, article "Berbres", p.569 (h) Guy Bedouelle, L'Histoire de l'Eglise, Rouergues, 2004, p.34 (i) Louis Chevalier, Le problme dmographique nord-africain (1947), Puf, 1947, p. 194 (j) Andr Berthier, L'Algrie et son pass (1951), Picard, 1951, p. 105 (k) Gabriel Camps, Les Berbres : mmoire et identit, Errance, 1987, p. 124 (l) Charles Nicolle, Biologie de l'invention (1932), F. Alcan, 1932, p. 25 (m) Pierre Montagnon, Histoire de l'Algrie, Pygmalion, 1998, p. 44 (n) Nacra Benseddik, Thagaste, Souk Ahras, Patrie de saint Augustin, Inas, 2004, p. 25 (o) Norman Cantor, The Civilization of the Middle Ages, Harper Perennial, 1994, p.74 (p) Franois Mauriac, Bloc-notes, 1952-1957, Flammarion, 1958, p. 320 (q) Michel Winock, La Rpublique se meurt, Seuil, 1978, p.34 (r) Fernand Braudel,

Augustin d'Hippone
Grammaire des civilisations (1963), Flammarion, 2008, p.453 [4] Nominis : Saint Augustin (http:/ / nominis. cef. fr/ contenus/ saint/ 1751/ Saint-Augustin. html) [5] Jacques Le Goff, LEurope est-elle ne au Moyen ge, p.28, Seuil, 2003, (ISBN 9782020563413) [6] La source de cet article pour la partie biographique est Histoire de saint Augustin (http:/ / www. abbaye-saint-benoit. ch/ saints/ augustin/ histoire/ index. htm), Poujoulat, 1864, ainsi que Peter Brown, La vie de saint Augustin. (Paris, Seuil/Points-Sagesse, 2001). [7] P. Alfaric, L'volution intellectuelle de saint Augustin, Paris, 1918 [8] Thagaste tait depuis environ deux sicles un municipe , Serge Lancel, Saint Augustin, Paris, Fayard, 1999, p.18 [9] "Monnica est le diminutif de Monna, un nom indigne lui-mme bien attest qui est aussi celui d'une divinit locale dont le culte est mentionn sur une inscription de Thignica, dans la valle de la Medjerda" (Serge Lancel, Saint-Augustin, p. 20, Fayard, 1999). [10] Augustin se dfinit lui-mme comme un crivain punique. Mais il n'est pas sr qu'il ait connu les dialectes africains locaux. Sur cette question difficile, voir Chr. Courtois, "Saint Augustin et le problme de la survivance punique", Revue Africaine, 94, 1950, p. 239-282. [11] Il est remarquer qu'Augustin aura beaucoup de mal avec la langue grecque, qu'il ne matrisera jamais. Ce qui fut pour lui un handicap, notamment pour l'accs aux ouvrages philosophiques et thologiques. Sur cette question de la matrise du grec par Augustin, voir l'analyse nuance de H.-I. Marrou, Saint Augustin et la fin de la culture antique, chapitre 2, pages 27 et suivantes. [12] Sur le type d'ducation reue par Augustin et la mmorisation des auteurs latins, au temps d'Augustin, on se reportera : Henri-Irne Marrou. Saint Augustin et la fin de la culture antique. ditions de Boccard. Paris, 1958 (1983). L'ouvrage de Peter Brown, La vie de saint Augustin contient des rfrences utiles et des dtails prcis sur ce genre d'ducation. Voir la bibliographie. [13] Confessions, Livre II, chapitre 4 [14] Augustin. Les Confessions, livre III, 1. dition de la Bibliothque Augustinienne. [15] Augustin. Les Confessions. Livre III [16] Sur le snateur Symmaque, voir G. Boissier, La fin du paganisme. Paris, 1896, 2 volumes. Le second volume contient des dveloppements sur Symmaque. [17] Sur les liens d'Augustin avec le snateur Symmaque, voir Peter Brown, Vie de saint Augustin. Points/Histoire, page 89, sq. et H.-I. Marrou, Saint Augustin et la fin de la culture antique, Chapitre 1, page 3. [18] Texte original en italien dans l'Osservatore Romano des 23-24 avril 2007 [19] http:/ / www. assomption. org/ Ressources/ ItinerairesAugustiniens/ IA23/ TpsEtHistoire. html [20] On se rappellera que l'Empereur Constantin s'tait fait baptiser sur son lit de mort [21] Cf. Jules Isaac, Gense de l'antismitisme et Jsus et Isral. Jules Isaac prononce plusieurs fois le mot d' efficacit ce propos. [22] Cf. Jules Isaac, L'Enseignement du mpris. [23] De la foi aux choses quon ne voit pas, 6. [24] http:/ / orthodoxinfo. com/ inquirers/ bless_aug. htm [25] http:/ / www. stgeorge. bc. ca/ Saints/ Display. cfm?SaintID=7 [26] http:/ / www. augustinus. it/ latino/ [27] http:/ / www. abbaye-saint-benoit. ch/ saints/ augustin/ [28] voir par exemple l'tude systmatique de Luc Verheijen, La Rgle de Saint Augustin. I. Tradition manuscrite, et II. Recherches historiques", Paris, Etudes Augustiniennes, 1967. [29] http:/ / www. geocities. com/ Athens/ Oracle/ 3099/ SASupers. htm

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Sources et contributeurs de larticle

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