Premièresparoles Cave 72
Premièresparoles Cave 72
Premièresparoles Cave 72
Avis de Cyril
Fann Attiki essaye quand même de brouiller les pistes, tout n'est pas si
limpide. Il met en scène un quatrième ami : Stephan. Le trio principal est
normalement un quatuor. Mais dès le début, il est absent. Qui est-il ? Quel
rôle va-t-il jouer ? Il y a plein de mentions à son égard tout au long du livre
mais le mystère reste entier. Heureusement, on a une réponse à la fin et
quelle réponse ! Je trouve qu'elle donne tout son sens à l'entreprise que s'est
fixé Fann Attiki. Participons-nous chacun à l'écriture d'un roman national,
quelle que soit la petite place que nous occupons ? Pouvons-nous
déstabiliser les rouages de l'Histoire qui se fait devant nous et malgré nous.
Qu'est ce qui « sonne le plus vrai », l'Histoire ou l'histoire de chacun ? Dans
Cave 72, les histoires personnelles de chacun se répondent les unes aux
autres. A défaut d'être nationale, un histoire de groupe se construit tout au
long de notre lecture.
J'ai donc apprécié ce livre. L'intrigue est un peu chaotique. Mais vous
l'aurez compris, l'essentiel n'est pas là. Les personnages sont très attachants.
L'histoire est très bien racontée. Le style de Fann Attiki est délicieux :
« Dans ce réel-ci où plaisirs, efforts et malheurs composent l'existence,
midi était loin. Loin derrière, autant que le tempérament grisailleux du ciel qui
avait menacé de se laisser aller aux larmes, triste de compter trop tôt l'âme
de Black Mic-mac. »
« Pendant ce temps, la rive de Pandore restait sobre. Elle attendait
qu'on lui transmette le témoin, après que le soleil se fut caché pour pleurer
l'absurdité des hommes. »
Une des scènes finales est très belle : « Ils s'embrassèrent, s'avouèrent
leur amour". Je ne dis pas de qui il s'agit... C'est pourtant évident mais je fus
agréablement surpris.