Batouala

Q. Analysez de quelle manière René Maran représente les conflits qui se

"Batouala" est un roman écrit par René , l'écrivain français d'origine martiniquaise, qui a été
publié en 1921. Batouala a été le premier roman écrit par un écrivain d'origine africaine qui a
reçu le "Prix Goncourt" (1921), le prix le plus prestigieux de France. René Maran a servi
pendant treize ans en tant que administrateur colonial français dans la fédération de "l'Afrique
Équatoriale Française". Il est envoyé en Oubangui-Chari comme administrateur colonial où il
décide d'écrire Batouala qui est un critique colonial. C'est un roman qui nous montre un conflit
survenu dans le contexte de l'impérialisme français où la France avait formé des colonies dans
les différentes parties du monde surtout en Afrique. Batouala a également été reconnu comme un
roman précurseur du mouvement de la Négritude1. Il s'agit d'un roman anticolonial dans lequel
René Maran expose les pratiques coloniales des européens. Et dans ce roman il nous parle d'une
personne Batouala qui est un chef (ou mokoundji) d'une petite tribu de Bandas. Alors, de quelle
manière René Maran représente-t-il les différents types de conflits qui se produisent pendant la
période de colonisation en Afrique ? Dans ce roman René Maran représente non seulement le
conflit qui existe entre les noirs et les blancs mais représente également un conflit qui a eu lieu
entre les différentes tribus d'Afrique (un conflit intracommunautaire) qui a aidé les colonisateurs
et en même temps un conflit entre différents pays européens pour conquérir l’Afrique.

Tout d'abord, René Maran a commencé par le conflit qui se produit entre les noirs et les blancs
pendant la période coloniale. Il présente non seulement un conflit au niveau physique mais aussi
un conflit qui se passe au niveau de l'exploitation des ressources, de la culture des Africains par
les Européens. Les Européens étaient ici en Afrique avec leurs mensonges et l'auteur présente
l'hypocrisie de la civilisation européenne, d'une part ils parlent de la civilisation, du
développement, de l'égalité mais d'autre part ils torturent, exploitent les autres. Le gain
économique pour l'Europe était leur principale préoccupation. Et suite à la colonisation de
l'Afrique, les pays européens pouvaient désormais répondre aux besoins de la révolution
industrielle à moindre coût. Cela a créé un drainage économique en Afrique où les colonisateurs
1
Un mouvement crée par Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor et Léon-Gontron Damas pour la
libération politique et culturelle des noirs.
prenaient tous les bénéfices et les matières premières de l'Afrique en échange de rien. Pour eux,
l'Afrique signifiait des terres gratuites et une main-d'œuvre bon marché qui pourrait être
exploitée arbitrairement. Les Européens sont venus en Afrique pour acheter des esclaves et les
ont transportés dans différentes parties du monde colonial pour travailler sur la plantation. Alors,
les Africains sont forcés de travailler dur dans des conditions de travail très difficiles et ils ont
été forcés de travailler du matin au soir. Ce travail forcé a causé de nombreux indigènes à mourir
soit dans quelque région insalubre, soit simplement d'épuisement. De plus, les européens ont non
seulement exploité les africains mais aussi leurs ressources naturelles et les matières premières
les plus accessibles à exploiter étaient le caoutchouc et l'ivoire. Également, les Africains doivent
payer l'impôt de capitation à ces colonisateurs et la seule façon dont ces taxes pourraient être
payé était en travaillant pour les colonisateurs qui avaient les monopoles sur caoutchouc et
ivoire. Cela a créé un système de travail forcé. Même parfois les Africains ont été obligés de
vendre leurs femmes à un prix de quelques francs pièce pour payer leur impôt de capitation ( « Je
vous dirai qu’en certaines régions, de malheureux nègres ont été obligés de vendre leurs femmes
à un prix variant de vingt-cinq à soixante-quinze francs pièce pour payer leur impôt de
capitation. » ). Suite à ces conflits entre noirs et blancs, les noirs étaient également confrontés au
conflit culturel avec les blancs où ils n'étaient pas autorisés à pratiquer leurs cérémonies
culturelles. Comme on le voit dans ce roman, lorsque le commandant était absent lors de la
cérémonie de Ga'nzas alors les noirs ont décidé d'accomplir les rituels. Mais le moment où le
commandant est venu tout à coup tout le monde est parti. Cela montre comment les noirs ne sont
même pas autorisés à exercer leurs activités culturelles et comment les blancs ne veulent pas que
les africains s'unissent parce que la solidarité entre les africains était dangereuse pour les blancs.
C'est pourquoi, ils ne supportent pas ce genre d'assemblage de noirs. De plus, il y a les noirs qui
voulaient se révolter contre les blancs comme le chef Batouala qui était contre toutes les activités
coloniales. Batouala comprend toutes les stratégies et les mensonges des européens c'est
pourquoi il a décidé de réunir tous les chefs contre les blancs. Donc, il a fait un appel aux autres
chefs rendus durant la cérémonie de Ga'nzas. Il a tenté de leur expliquer l'exploitation
économique et comment les blancs ont seulement essayé de se profiter de la richesse que les
africains disposent. Il prend l'exemple de la façon dont les blancs ont réduit le prix du
caoutchouc mais en même temps ils ont augmenté les taxes. Alors, une image très négative du
colonialisme est montrée par Batouala qui est contre les blancs. Par tout cela, Batouala essaye de
convaincre ses compatriotes de se révolter contre les exploitations des blancs pour qui les noirs
sont moins que les animaux. Alors, le conflit entre les noirs et les blancs à différents niveaux qui
s'éclate durant la période coloniale.

De plus, le conflit entre les noirs et les blancs entraîne le conflit entre les noirs eux-mêmes. Et
dans ce roman l'auteur ne s'intéresse pas seulement au conflit entre les noirs et les blancs mais
présente aussi comment les africains étaient divisés. L'auteur montre comment une communauté
africaine est contre l'autre communauté africaine. Les blancs étaient au courant de ces conflits
intracommunautaires entre les noirs, alors les blancs sont commencés la propagande pour
provoquer les noirs à se battre entre eux. Un chef d’Afrique déteste l'autre chef d’Afrique et
comme les noirs étaient divisés les colonisateurs l'ont utilisé pour les exploiter. Donc, il y a les
noirs qui soutenaient les blancs pour leur propre profit parce qu'ils voulaient plus de pouvoir
contre leurs compatriotes. C'est pourquoi ils soutenaient les blancs au lieu de leur résister et René
Maran critique ce genre d'acte de la part des noirs. Comme on peut le voir, lorsque le
commandant français a quitté le village, le milicien Boula était en charge du village pour garder
un œil sur les noirs. Boula était un africain mais travaillait pour l'administration blanche. De
plus, Bissibi'ngui (un noir) qui était un jeune homme très fort et qui aurait pu servir contre les
blancs a décidé de les rejoindre et de devenir milicien car il ne s'entend pas bien avec les chefs
africains ( Bissibi’ngui annonce son désir de travailler pour les blancs : « j’irai à Bangui prendre
du service. Tourougou, – milicien, suivant le parler des blancs, » ). Aussi, parce que sa vie était
en danger car il tombait amoureux de la femme du chef Batouala. Ce conflit entre Batouala et
Bissibi'ngui pousse Bissibi'ngui à aller rejoindre les forces françaises tout en trahissant l'intérêt
communautaire de ses compatriotes. Suite à ce conflit Batouala a décidé de tuer Bissibi'ngui
mais au lieu de cela il a été blessé par une panthère. Et pendant ses derniers jours de vie tout le
monde l'a abandonné, personne n'était là pour le soutenir, ni ses femmes, ni ses autres
compatriotes. Même ils ont commencé à prendre tout ce que Batouala possédait. Donc, par cela,
on peut clairement voir à quel point les noirs étaient divisés que même pendant les derniers jours
d'un de leur compatriote, ils n'étaient pas là pour le soutenir, même ils profitaient de sa condition.
Mais contre ces noirs qui soutenaient les blancs, il y avait aussi les noirs qui connaissaient les
véritables intentions des blancs et ils étaient prêts à résister contre ces forces extérieures. Comme
on le voit dans ce roman, Batouala qui est chef de village et qui a essayé de réunir tous les chefs
des autres villages pour lutter contre les blancs afin qu'ils puissent reconquérir leurs propres
territoires, afin qu'ils aient la liberté de pratiquer leur propres coutumes. Donc, René Maran
présente les communautés africaines divisées en deux groupes, un groupe qui était en faveur des
blancs et qui travaillait pour eux, et l'autre groupe qui était au courant de toutes les méfaits des
blancs et ils étaient contre eux.

Enfin, il y avait la présence de nombreuses forces étrangères en particulier les différents pays
européens qui partagent une relation d'hostilité. Ainsi, dans ce roman René Maran présente un
conflit qui se produit pendant la période coloniale entre les blancs eux-mêmes qui se battaient
pour dominer les territoires africains. Les différents pays européens comme la France, le
Portugal, l'Allemagne, etc. se battaient pour contrôler les africains par leur régime colonial.
Donc, on peut voir qu'il y a un conflit entre les français et les allemands à cause des territoires
coloniaux. Dans ce conflit coloniale entre ces deux pays de nombreux blancs sont morts à
Bangui ( « Le timbre de sa voix allait croissant. On disait que plusieurs blancs venaient de
mourir à Bangui. » ). De plus, dans cette rivalité coloniale un pays européen essaie de créer une
image extrêmement négative des autres pays européens afin de convaincre les africains de ne pas
soutenir les autres blancs. Alors, ils donnent des fausses descriptions mythologiques afin de
pouvoir à quel point les autres blancs sont inférieurs. Comme dans ce roman, un commandant
français a essayé de présenter une image vraiment négative du portugais face à l'africain. Il décrit
l'origine des portugais et il dit que du déchet des blancs les africains ont été créés et ensuite le
dieu a pensé à créer les portugais mais il ne restait rien sauf les excréments des africains donc des
excréments des noirs les portugais ont été créés. Donc ici, un blanc présente un autre blanc avec
beaucoup de haine ( « Ce n’est que beaucoup plus tard que l’idée lui vint de créer les Portugais. Il chercha
autour de lui de quoi les modeler. Ne restaient que les excréments des gens de ta race. C’est de cette matière qu’il
pétrit les premiers Portugais. Et voilà pourquoi, quelque vils que vous soyez, les « poutriquess » valent encore moins

que vous. » ). Les blancs découragent aussi les africains de vendre le caoutchouc aux autres
blancs. Donc, un conflit qui ne se limite pas seulement à la violence physique où les blancs se
battaient entre eux et tuaient les autres blancs mais aussi un conflit que l'on peut voir dans le
commerce des matières premières qui était le motif ultime de ces blancs.

Pour conclure, le roman Batouala est une critique coloniale dans laquelle René Maran expose
toutes les activités coloniales des blancs. Les blancs exploitent non seulement les africains
physiquement mais aussi exploitent leurs territoires, leurs ressources naturelles, leur culture en
ne leur permettant pas d'accomplir leurs rituels. Donc, une exploitation à plusieurs niveaux où les
africains n'ont d'autre choix que de suivre l'ordre de qui. Cependant, René Maran n'a pas
seulement exposé les blancs mais en même temps nous montre comment la société africaine a été
polarisée qui donne naissance à un conflit intracommunautaire. Et les blancs profitaient de ces
disputes entre noirs pour les exploiter. De plus, à l'époque, il y avait plusieurs forces extérieures
présentes en Afrique et leur seul objectif était de profiter des terres africaines. Cela conduit au
conflit entre les différents pays européens qui étaient présents en Afrique pendant la période
coloniale. Donc, il y avait beaucoup de conflits qui se produisaient en Afrique, pas seulement un
conflit entre les noirs et les blancs, mais aussi un conflit où les noirs se battaient avec les noirs, et
les blancs se battaient avec les blancs. Mais, parmi tous ces conflits, les noirs sont ceux qui
souffraient le plus. Comment le roman Batouala contribue-t-il au mouvement de la Négritude et
en même temps inspire-t-il d'autres écrivains noirs ?
 Référence
1. Fraiture, Pierre Philippe
Batouala: véritable roman d'un faux ethnographe?
Francofonía
2005, pp. 30-32
2. Alice J. Smith
"RENE MARAN'S BATOUALA AND THE PRIX-GONCOURT,"
Contributions in Black Studies: Vol. 4 , Article 4
University of Massachusetts Amherst
August 2008
3. Micheal Olmert
Batouala
The New York Times
https://www.nytimes.com/1973/01/28/archives/batouala-a-true-black-novel-
by-rene-maran-translated-by-barbara.html
Le 28 janvier 1973