Kirikou Et La Sorcière Dossier Pédagogique
Kirikou Et La Sorcière Dossier Pédagogique
Kirikou Et La Sorcière Dossier Pédagogique
SORCIÈRE
de Michel OCELOT
FICHE TECHNIQUE
Pays : France / Belgique / Luxembourg
Durée : 1h11
Année : 1998
Genre : Film d’animation
Scénario, réalisation & graphismes : Michel OCELOT, conte écrit d’après des thèmes d’Afrique occidentale
Direction : Bénédicte GALUP, Marie-Paule PATURAUD, Christiane VERMEULEN, Philippe VERCRUYSSEN
Chef animatrice : Inga RIBA
Chefs layout : Eric SERRE, Pascal LEMAIRE, Christophe LOURDELET
Animation : Rija Studio (Riga) / Exist Studio (Budapest)
Studio coloriage et assemblage informatique : Les Armateurs (Angoulême) / Odec Kid Cartoons (Bruxelles)
Son : Paul GAGNON, Alex GOOSSE
Chefs décorateurs : Anne-Lise KHOELER, Thierry MILLION
Montage : Dominique LEFEVER
Musique : Youssou N’DOUR
Producteurs : Didier BRUNNER, Jacques VERCRUYSSEN, Paul THILTGES
Distribution : GEBEKA Films
Avec les voix de : Doudou THIAW (Kirikou), Awa Sène SARR (Karaba), Maimouna N’DIAYE (la mère de Kirikou),
Tshilombo LUMBABU (l’oncle), Robert LIENSOL (le grand-père), Marie-Augustine DIATA (la femme forte),
William NADILAM-YOTUDA (Kirikou jeune homme)
Tournage : 1995-1998
Sortie : 9 décembre 1998
SYNOPSIS
Une petite voix se fait entendre dans le ventre d’une femme enceinte : « Mère, enfante-moi ! »
« Un enfant qui parle dans le ventre de sa mère s’enfante tout seul », répond la mère. Un tout petit bonhomme
vient ainsi au monde, coupe le cordon et déclare : « Je m’appelle Kirikou. »
Le minuscule Kirikou naît dans un village d’Afrique sur lequel une sorcière, Karaba, a jeté un terrible sort : la
source est asséchée, les villageois rançonnés, les hommes sont kidnappés et disparaissent mystérieusement. « Elle les
mange », soutiennent les villageois dans leur hantise…
Karaba est une femme superbe et cruelle, entourée de fétiches soumis et redoutables. Mais Kirikou, sitôt sorti du
ventre de sa mère, veut délivrer le village de son emprise maléfique et découvrir le secret de sa méchanceté.
Au travers d’aventures fantastiques, Kirikou arrivera jusqu’à la Montagne Interdite. Là, attend le Sage qui connaît le
secret de Karaba la sorcière…
AUTOUR DU FILM
Le réalisateur
Biographie
Naissance sur la Côte d’Azur, enfance en Guinée, adolescence en Anjou, puis vie à Paris. Après des études d’art,
Michel Ocelot a consacré toute sa carrière au cinéma d’animation et à la création personnelle. Tous ses travaux,
depuis ses débuts, sont basés sur ses propres scénarios et graphismes. Il a réalisé quelques films d’entreprises, des
séries courtes et des courts-métrages, ouvrages qui l’ont fait connaître dans le circuit des festivals, et dans la
profession (président de l’ASIFA, Association Internationale du Film d’Animation, de 1994 à 2000).
Il a atteint le grand public avec un premier long métrage, Kirikou et la Sorcière, un conte africain. Ce succès lui a
permis une nouvelle sortie, Princes et Princesses, un montage d’anciens contes dans un théâtre d’ombres. Il
travaille à un nouveau long métrage, toujours un conte, toujours un sujet sérieux pour les petits et les grands, cette
fois dans une ambiance de Mille et Une Nuits.
Bibliographie
Kirikou et la sorcière, Michel Ocelot, Milan, 1999.
Les Aventures de Peau et Vent, Michel Ocelot, Marie-Félicité Ebokea, Richard Mithouart, Seuil Jeunesse, 2000.
Princes et princesses, Michel Ocelot, Seuil Jeunesse, 2000.
La Princesse des diamants, Michel Ocelot, Seuil Jeunesse, 2000.
La Vieille dame et le voleur, Michel Ocelot, Seuil Jeunesse, 2000.
La musique
Youssou N’Dour a accepté pour la première fois de faire la musique d’un film : « J’ai lu le scénario de « Kirikou et la
sorcière » il y a deux ans, à une période où on m’envoyait beaucoup de scénarios de cinéma, soit pour en composer
la musique, soit pour y jouer en tant qu’acteur. Celui de Kirikou est le seul qui m’ait attiré et cela pour deux raisons.
D’abord, parce qu’il s’agit d’une histoire africaine que j’ai sentie très proche de moi et de ma sensibilité. Cela
raconte l’eau et la nature, les enfants, les sorcières et les fétiches, que des choses qui font partie de notre
mythologie, de nos racines. Ensuite, parce que cela me permettait de travailler à nouveau dans un contexte de
musique traditionnelle. C’était une volonté précise du réalisateur : éviter les instruments modernes, les percussions,
et trouver une inspiration plus naturelle, liée aux sources de la musique. Nous avons utilisé des instruments
africains traditionnels comme le balafon, le ritti, la cora, le xalam, le tokho, le sabaar et le belon. C’est la toute
première fois que je travaille sur une musique de film et cela a été un véritable défi. J ’ai commencé à y travailler
juste après avoir lu le scénario et, quand j’ai vu le film fini, j’ai été impressionné par la force des images, la puissance
des couleurs, l’originalité des personnages. Ce sont des images idylliques bien sûr, ce n’est pas l’Afrique
d’aujourd’hui, mais une Afrique mythique et stylisée, une Afrique de conte pour enfants. »
Modèles
Les personnages sont définis en dessin, face, profil, dos, trois-quarts, expressions principales, bouches qui parlent.
Les animateurs pourront ainsi les faire bouger en tous sens, et des animateurs différents travaillant sur le même
personnage produiront en effet le même personnage.
Scénarimage ou story-board
C’est le film en bande dessinée, plan par plan. Il permettra à tous les techniciens qui élaboreront le film de voir
comment le film doit se dérouler. C’est un élément primordial du cinéma d’animation. Sans lui, personne ne saurait
que faire.
L’animation
En suivant les indications du layout, on fait un grand nombre de dessins et les personnages prennent vie peu à
peu…
Dans les productions traditionnelles, les principales poses sont établies par un animateur, un assistant les complète
en grande partie, puis un intervalliste termine en dessinant les intervalles qui manquent encore entre deux
positions proches.
Tout au long de ce travail, on filme ces dessins sur un équipement simple, pour juger le mouvement des
personnages et voir les améliorations à apporter.
Les décors
Ils suivent de même les indications du layout.
Ils sont faits tantôt sur papier en peinture, tantôt sur palette graphique informatique, et parfois avec les deux
procédés.
Le traçage-gouachage
Les animateurs ont simplement dessiné au crayon sur du papier. Il faut maintenant mettre les personnages en
couleur, traits et surfaces. La méthode classique est de tracer les traits sur une feuille transparente (qui permet de
voir le décor derrière) et de remplir les surfaces avec de la peinture. Ce processus est abandonné en faveur d’un
travail fait à l’ordinateur, après scannage des dessins. Il est plus rapide et plus commode.
Tournage
Il se fait soit avec une caméra image par image, fixée au-dessus d’une table où sont disposés les éléments à filmer,
soit par ordinateur, après avoir scanné les dessins d’animation et les décors.
En suivant story-board, layout, feuille de tournage remplie par l’animation, l’opérateur assemble animation et
décors et tourne le film.
Mixage
Au montage, ces sons s’empilent, se brouillent et se chevauchent, et se trouvent sur de nombreuses pistes. Le
mixage les dose et les réduit à un seul élément stéréo.
Copie 1
Dans le cas du support film, le tâtonnement du montage, qu’il soit numérique ou film, a utilisé le tirage positif, le
précieux négatif étant conservé intact au laboratoire. Le montage de la « copie-travail » étant terminé, il doit être
reproduit avec le négatif du film, à partir duquel on peut tirer les copies qui passeront dans les cinémas.
L’étalonnage du tirage de ces copies règle la qualité et régularité des couleurs (trop sombre ou trop clair, trop rouge
ou trop vert). Images et sons sont alors définitivement unis sur un seul support. Après des tirages que l’on rectifie,
on tire la première copie définitive.
Le réalisateur et ses collaborateurs sont assez contents, mais souffrent de voir trop bien tous les défauts qu’ils n’ont
pu éviter, et qui sont là pour toujours.
Magie et sorcellerie
Les techniques destinées à saisir et à utiliser la force de l’univers étaient des plus variées : récitation de formules,
fabrication de grigris (amulettes qui protègent et talismans qui portent bonheur). On utilisait des pierres, des
coquillages, des cornes animales remplies d’ingrédients, des statues…
Le mot de fétiche (du portugais feitiço : sortilège, et du latin facticius : non naturel) désigne le pouvoir qu’on donne
à un objet ou à un animal. Les sculptures sont souvent des fétiches.
Le magicien, faiseur de pluie ou fabricant de charmes d’amour, était à la fois redouté et apprécié comme protecteur.
6 – Le titre du film
Comment peut-on l’interpréter ? Quelles sorcières connaît-on déjà ? Quelles sont leurs caractéristiques ?
7 – L’affiche
Qu’y voit-on ? (Relation personnages / fond ; les proportions ; la disposition ; les attitudes ; la nudité / la parure… ;
le graphisme des lettres…)
Les hypothèses sur le type d’histoire, les personnages, les caractéristiques du cadre émergence des
représentations par rapport à un récit situé en Afrique.
Il peut être intéressant de revenir, après l’exploitation du film, sur une seconde lecture de l’affiche.
9 – Les animaux
Recenser les animaux rencontrés et comparer avec les représentations d’avant projection.
Valider leur présence par recherches documentaires (huppes, pintades, rats palmistes, phacochères, vipères
rhinocéros…).
Ordonner les rencontres structurer le déroulement narratif.
Interpréter leur fonction narrative.
10 – La construction
construction de l’l’espace diégétique
Représenter l’espace, sous forme de plan ou de maquette, en situant les lieux principaux de l’action (village / source
maudite / marigot / hutte de Karaba / montagne interdite / Grande Termitière) et les itinéraires :
Y associer : des personnages, des types de paysages (couleur / matière / éléments…), des formes, des types de
musique (activité d’écoute centrée sur la bande-son)
Mettre en évidence le principe binaire dans le choix des constituants (de la diégèse et de la narration filmique) :
- couleurs / non couleurs ; faux sage / vrai sage
- couleur chaude / couleur froide ; faux brave / vrai brave
- espace minéral / espace végétal ; mensonge / sincérité
Notion de trajet par rapport au personnage principal (trajet physique = image du trajet mental ; pour cela mettre
simplement en parallèle le voyage – déplacement dans l’espace, avec le changement « d’âge » pour Kirikou –
déplacement dans le temps)
Faire repérer la construction dominante du cadre :
- orienté par l’axe gauche droite
- sans profondeur (superposition de bandes horizontales).
Pour cela, utiliser les images fixes dont on dispose (album / exposition) en plus de séquences de référence (oncle sur
la route des flamboyants / mère et Kirikou vers le marigot…).
Faire apparaître la progression de la chanson (cf. tableau des chansons : à quel moment est-elle chantée ? Par qui ?
Comment apparaît Kirikou ?).
12 – Les techniques d’
d’animation du film
Ce dessin animé peut être qualifié d’hybride. Il contient en effet de très beaux effets réalisés selon les techniques les
plus abouties utilisées dans les films d’animation cinéma, tout en employant des procédés d’animation propres aux
séries télévisées. On pourra noter quelques mouvements saccadés, des perspectives mouvantes lorsque Kirikou
court vers nous, un certain manque de profondeur, sans doute voulus par le réalisateur…
13 – Le trajet du film
Demander aux élèves d’interpréter l’issue donnée par le film : le village qui n’avait plus d’équilibre social retrouve
un certain ordre. A l’arrivée du vieux sage et des hommes, les couples se reforment au pied de l’arbre qui cache le
village.
14 – Construction
Construction d’
d’une frise reconstituant les divers épisodes du film
Les élèves pourront dessiner les diverses étapes du parcours de Kirikou et les positionner dans l’ordre pour
reconstituer la chronologie.
15 – Elaboration d’
d’une affiche
Les élèves pourront créer une affiche du film en fonction de leur intérêt pour un des aspects du film.
16 – Critique
Les élèves de cycle 3 pourront rédiger une critique favorable au film, d’autres en écriront une défavorable,
argumentée, bien entendu.
19 – Références
Thématiques
Thématiques Littéraires Plastiques / picturales Télévisuelles /
(contes ou personnages) cinématographiques
« L’enfant né coiffé » Le Petit Poucet, Perrault Représentations de Personnage de
Motif du baiser qui Riquet à la houppe, Perrault Vierge à l’enfant (enfant à Marie-Amélie dans
transforme La Reine des Neiges, visage d’adulte + aura) la pub de EDF
Référent biblique : Andersen L’Art Nègre Rabi, Gaston
Jonas La Belle et la Bête, Mme Tapisseries de Dom Kaboré
Référent chrétien / Leprince de Beaumont Robert Le Roi Lion,
catholique / Vierge à Djembé, le petit tambour Le Douanier Rousseau Walt Disney
l’enfant / baptême / thème d’Afrique
du Sauveur Le monstre-calebasse et le
Parcours initiatique bélier divin, Henri Gougaud
Représentation du Koybo l’intrépide, id.
village / Village gaulois Merlin
Ulysse
Fiche pédagogique Cinéma Parlant -7-
et Festival Premiers Plans – Programmation Petits Plans 2003
20 – Les chansons dans le film
Situation dans le film : Episode de la barque
Appartient à la diégèse.
Kirikou n’est pas grand mais il est vaillant, mais il est vaillant (enfants)
Kirikou est petit mais il peut beaucoup (un enfant)
Kirikou est petit mais il peut beaucoup (tous les enfants / la femme maigre)
[hors chanson : « Kirikou est sage, suivez ses conseils pour ne pas être mangé par la sorcière. » (la femme)]
REFRAIN :
Kirikou n’est pas grand mais il est vaillant
Kirikou est petit mais c’est mon ami (bis)
REFRAIN :
Kirikou n’est pas grand mais il est vaillant
Kirikou est petit mais c’est mon ami
BIBLIOGRAPHIE
Cahier de notes sur… Kirikou et la sorcière, Ecole et cinéma, Les enfants du deuxième siècle.
Document AFCAE Jeune Public.
Landier Jean-Claude, Dossier pédagogique Kirikou et la sorcière, Ed. Hatier.
http://gciment.free.fr/cacritiquekirikou.htm
http://www.lumiere.org/films/kirikou