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ETUDE INTEGRALE de Une Vie de Boy

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INTRODUCTION

A l’aube des indépendances, au moment où l’Afrique cherchait son identité, apparait


plusieurs œuvres relatant le vécu quotidien des noirs face à l’injustice des blancs à l’époque
coloniale. Parmi cette multitude d’œuvre figure « Une vie de boy » de Ferdinand OYONO.
Cette œuvre est, importante de par sa portée historique, tragique de par le déroulement de
son histoire et comique par la formulation de certains passages. Nous espérons à travers
cette étude avoir fourni un travail à la hauteur des enjeux tant historiques que culturels de
cette œuvre.
I. PRESENTATION DE L’AUTEUR ET DE SES ŒUVRES
1. Biographie De L’auteur
Né le 14 septembre 1929 dans la commune de Ngoulemakong, dans l'actuel
département de la Mvila (Région du Sud), Ferdinand Léopold Oyono entre à l’école primaire
en 1939 ; plus tard il travaillera comme boy chez des missionnaires, avec l’esprit d’aider sa
mère, il obtient son certificat d’étude primaire ce qui apporte un bonheur total a son père qui
apprend la nouvelle par le journal. Il entre ensuite au lycée d’Ebolowa et poursuit au lycée
de Provins, en France où il obtient le baccalauréat en 1950, des études commencées au lycée
de Yaoundé. Il réussit ensuite des études supérieures de droit à la Sorbonne avant d'entrer à
l'École nationale d'administration (ENA) de Paris en section diplomatique.
Il débuta en 1959 une carrière de haut fonctionnaire avant de devenir ambassadeur du
Cameroun dans divers postes (auprès des Nations unies à New York, en Algérie, en Libye,
en Grande-Bretagne et en Scandinavie). À partir de 1987 il participe à de nombreux
gouvernements de son pays et assure la charge de différents ministères comme les Affaires
étrangères ou la Culture.
L’humaniste Ferdinand Leopold OYONO, marié et père de trois enfants était grand
officier de l’ordre de la valeur du Cameroun. Son parcourt personnel et professionnel lui ont
aussi valu de nombreuses distinctions honorifiques internationale dont celle de grand officier
de la légion d’honneur en France. Il décède le 10 juin 2010 à Yaoundé au Cameroun enterré
à Ngoazip.
2. Bibliographie De L’auteur
À la fin des années 1950, Ferdinand Léopold Oyono publia en langue française trois
romans qui ont trait à la vie quotidienne en Afrique à l'époque coloniale et qui, mettant en
cause aussi bien l'administration que la police ou l'Église des missionnaires, feront scandale
dans cette période de décolonisation.
 « Une vie de boy » publié en 1956
 « Le vieux nègre et la médaille » publié en 1956
 « Chemin d’Europe » publié en 1960
Ferdinand Oyono n’a pas exploré d’autres sujets en cessant d’écrire depuis 1960
II. PRESENTATION DE L’OEUVRE

Auteur : FERDINAND LEOPOLD OYONO


Titre : UNE VIE DE BOY
Nombre de pages : 185 pages
Nombre de parties : 2 parties
 1er cahier de Toundi de la page 15 à la page 106
 2e cahier de Toundi de la page 107 à la page 185)
Maison d’édition : Julliard
Date de publication : 1956

III. LE RESUME DE L’ŒUVRE


Une vie de boy de Ferdinand OYONO est une œuvre dont le narrateur est un jeune
vacancier en Guinée espagnole. L’histoire est basée sur la vie du personnage Toundi
Ondoua, un garçon qui dans son enfance s’est enfuit de chez son père pour se réfugier chez
un père blanc, le père Gilbert. Il fut le boy de ce dernier qui le baptisa Joseph, et l’apprend à
lire et à écrire. Après la mort du père Gilbert, il commença une nouvelle vie en devenant le
boy du commandant. Dès lors il se retrouve confronté à deux univers différents, le quartier
indigène et la résidence du commandant. Jusque-là Toundi n’avait pas de problèmes, mais
dès l’arrivée de la belle femme du commandant ces problèmes commencèrent. En effet la
femme du commandant se sentait en danger en raison que Toundi était au courant de son
infidélité au commandant. Quelques temps après que le commandant a appris l’infidélité de
sa femme, Toundi sera arrêté. Il sera emprisonné et battu à tort d’avoir été complice d’un
vol. Malade, il réussit à s’enfuir et le récit prend fin avec l’évocation de son espoir
d’atteindre la Guinée espagnole.
IV. ETUDE DES PERSONNAGES
a) Personnage principal
Toundi Ondoua : c’est le personnage principal dans ce roman. Tout tourne autour de
lui depuis le moment où il a commencé à tenir un journal jusqu’à sa mort. Surnommé Joseph
par le père Gilbert à son baptême, d’ethnies Maka par sa mère et Ndjem par son père race
des mangeurs d’homme, très gourmand de nature cela causera sa perte. C’est le père Gilbert
qui l’a appris à lire et écrire. Il tenait tellement au père Gilbert qu’à sa mort il considéra qu’il
était mort une première fois. A la mort du père, il fut boy du commandant. Il était courageux,
travailleur et aimé par tout le monde. Sa vie se terminera par une fuite vers la guinée
espagnole.
b) Les personnages secondaires
Père Gilbert : C’est un homme blanc, « aux cheveux semblables à la barbe de maïs », il
s’habillait généralement d’une robe de femme. C’est lui qui apprit à Toundi à lire et à écrire
et il était considéré comme le deuxième père de Toundi. Il était aimé par tous les indigènes
de la paroisse. Il est mort suite à un accident par une branche d’un fromager géant sur la
route de Dangan.
Père Vandermayer : Il est l’adjoint du père Gilbert .C’est lui qui le remplaça après sa
mort .Il célèbre la messe aux grandes fêtes, et à la plus belle voix de la mission. Il est drôle et
aime son métier. Il est aussi censeur des boys et des fidèles de la paroisse, mais les indigènes
ne l’aimaient pas. C’est lui qui a présenté Toundi au commandant.
Le commandant : C’est un homme musclé et trapus. Il a une mauvaise tête mais à un
bon cœur. Il aimait ses boys et était respecté par tous. Il aimait également son métier. Il
donnait souvent des conseils à Toundi et fut le deuxième et le dernier maître de Toundi. Il
avait une femme du nom de Suzy qui le trompait avec le régisseur de prison.
Gosier d’oiseau : Il est le commissaire de police et semait la terreur à Dangan. Les
nègres ne l’aimaient pas c’est pour cela qu’ils l’ont surnommé Gosier d’oiseau à cause de
son cou interminable et souple comme un pique-bœuf.
Suzy : C’est la femme du commandant. « C’est une belle femme blanche aux cheveux de
couleur d’ébène, elle a des yeux d’antilope à la peau rose et blanche comme l’ivoire et de
petites mains moites ». (Son sourire est rafraîchissant comme une source, son regard est tiers
comme un rayon de soleil couchant).Elle trompait son maris avec Mr Moreau le régisseur de
prison.
Sophie : jeune, belle qui aimait l’argent. Elle était la maîtresse de l’ingénieur agricole et
en même temps sa boy cuisinière. C’est elle qui causa l’arrestation de Toundi en volant
l’argent chez son amant.
L’ingénieur agricole : c’est l’amant de Sophie. C’est lui qui accusa Toundi d’avoir été le
complice de Sophie.
Mr Moreau : C’est le régisseur de prison et l’amant de Suzy, la femme du commandant.
C’est lui qui faisait maltraiter tous les noirs qu’on accusait avec ou sans preuve.
Baklu : c’était un ami de Toundi, il était chargé de laver les habits du commandant et de
sa femme
Le cuisinier : un ami de Toundi, il lui donnait des conseils, il était chargé de la cuisine
dans la résidence du commandant.
Kalisia : une amie de Toundi, elle sera chargée de la chambre de Suzy
La sœur de Toundi et le beau-frère de Toundi : C’est chez eux que Toundi loge.
Mundin : C’est un indigène policier chargé de bastonner les voleurs indigènes.
V. ETUDE THEMATIQUE DE L’OEUVRE
La ségrégation raciale : nous constatons dans notre roman que les blancs se
considéraient supérieurs aux noirs. Cela se voyait par la séparation des habitats (quartier
blancs et quartier noirs cimetière des blancs et cimetière noirs) et aussi dans le domaine
spirituel. (Page 53-54)
La violence : Elle se manifestait surtout dans les prisons. Les noirs étaient maltraités par
les blancs sur leur propre terre. Ils n’avaient aucun traitement de faveur alors qu’ils prônent
l’amour du prochain. Le régisseur de prison faisait battre les noirs soupçonnés d’avoir
commis un crime qui, souvent, sont faux.
L’infidélité : Dans le roman, l’infidélité régnait au sein des blancs. Nous pouvons
prendre comme exemple la femme du commandant qui le trompait avec Mr Moreau le
régisseur de prison. (Page 101-102).
Religion et croyance : Ils étaient de religion chrétienne et croyaient en Dieu. Ils
assistaient à la messe tous les dimanches.
La solidarité : Les noirs étaient solidaires entre eux. Cela s’est remarqué, lors de
l’arrestation de Toundi avec les multiples visites qu’il a eues. (Page 174-176)
Tradition Africaine : Se gratter le ventre avec l’auriculaire, qui se trouve aussi dans le
roman Aventure ambigüe, est un geste de politesse pour montrer qu’on a bien mangé.
Le dialecte sacré des tam-tams : Art ancestral maîtrise par les initiés pour donner un
message de mort, de vie, ou de bonheur.
Métempsycose : Le roman nous parle de la réincarnation d’un homme en un animal
après sa mort, c’est le cas du vieux Pédro qui était mort et tout le monde pensait qu’il s’était
réincarné en hibou.
VI. LA CRITIQUE DE L’ŒUVRE
C’est une œuvre anticolonialiste, l’auteur essai de nous faire prendre conscience de
l’oppression que les blancs exerçaient sur les noirs et du statut qu’avaient les noirs dans la
société coloniale africaine. En effet Toundi se considérait comme étant supérieur aux autres
noirs par son statut de boy du commandant. Il disait même : « Le chien du roi est le roi des
chiens ». L’auteur à travers cette œuvre essaye de façon indirecte de montrer la servitude
que les peuples africains, dans leurs majorités considéraient comme normale à l’époque
coloniale. Il dénonçait par-là, la solidarité inconsciente des noirs qui n’agissaient jamais
contre les blancs. Si la société noire n’envisageait rien contre les noirs elle prenait le pouvoir
par l’humour. Grace à leur différence de langue les noirs se moquaient ouvertement des
blancs.
A travers les œuvres qu’a écrits Ferdinand Oyono, on constate qu’il a un esprit
révolutionnaire, il a peut-être une dent contre les blancs, puisqu’il fut lui-même un boy.
CONCLUSION
L’œuvre une vie de boy de Ferdinand OYONO est une œuvre anticolonialiste très
riche. Elle nous apprend le vécu quotidien des blancs et des noirs pendant la période
coloniale. Ce fut une aventure très riche en culture et en enseignements. Ferdinand Oyono
n’est plus… mais à travers ses écrits, nous oriente et nous guide sur le chantier rude de la
vie, sur notre passé, notre histoire, notre culture et notre identité.

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