Guidage en Translation Prof
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et solutions technologiques
Quels sont les principales architectures pour un guidage en translation ? Comment dimensionner
un guidage en translation (répartition des efforts, pression de contact, rendement …) ?
E. Concevoir:
- Proposer une architecture fonctionnelle et structurelle d’un liaison glissière
- Connaître les différentes technologies de guidage en translation (à sec, glissement, roulement)
- Choisir et justifier une solution d’architecture
- Dimensionner une architecture (efforts, pression de contact, rendement…)
1. Approche cinématique
Dans le cadre d’une approche cinématique, une liaison glissière entre 2 solides S1 et S2
désigne une liaison qui ne permet qu’un seul mouvement relatif de translation
rectiligne entre ces 2 solides. Pour nommer S1 et S2, les termes de coulisseau (pièce
mobile) et de guide (pièce fixe) sont couramment utilisés.
Le mouvement relatif entre S1 et S2 peut s’écrire sous la forme du torseur cinématique suivant :
2. Approche fonctionnelle
Le guidage en translation doit réaliser, en phase d’utilisation, 2 fonctions définies par des critères :
Guidage en translation
Dans la réalité, pour assurer la fonction FT2 : transmettre et supporter les efforts, il est impossible d’utiliser des contacts
ponctuels ou linéiques. En effet, pour limiter les pressions de contact et donc l’usure, il faut préserver des surfaces
d’appui suffisantes. On conçoit ainsi des plans de superficie réduite.
Les 2 fonctions ci-dessus peuvent être réalisées soit à l’aide d’une seule liaison répondant à tous les critères, soit grâce à
une autre solution technologique, consistant à mettre en parallèle différentes liaisons formant ensemble une glissière :
2 linéaires rectilignes
5 ponctuelles
Appui plan + linéaire rect. Pivot glissant + ponctuelle
Ces 4 possibilités de liaison glissière sont isostatiques. Parfois, on préfèrera d’autres configurations hyperstatiques pour
des raisons de rigidité.
Le degré de liberté en translation peut être obtenu aussi bien par association de surfaces planes que de révolutions. Selon
la nature de ces surfaces assurant la MIP on distinguera :
Le guidage prismatique
Le guidage cylindrique
Suivant l’application recherchée, une liaison glissière sera réalisée en utilisant des technologies très différentes. On peut
les regrouper en 2 familles : guidage par glissement, ou par roulement.
Avec ce type de guidage apparait un frottement entre le coulisseau et le guide, ce qui entraine une perte
d’énergie, une augmentation de la température et donc une usure entre les 2 pièces. Le frottement f dépend
de la nature des matériaux, de l’état de surface. Pour diminuer f, la solution est d’utiliser un lubrifiant ou
d’interposer des éléments antifrictions. Les solutions par queue d’arronde ou par profil rectangulaire exigent un
système de rattrapage de jeu pour fonctionner avec précision.
Attention aux contacts surabondants !! : le double contact entre A et B n’est possible que si les cotes P1 et P2
sont rigoureusement égales, ce qui est impossible à réaliser !
Guidage en Tê
Solution simple mais nécessitant un système de rattrapage de jeu par cales de réglage.
Forme très utilisée en particulier pour guider les chariots de machine outil. Ce guidage est souvent de systèmes
de rattrapage de jeu par des cales d’épaisseur ajustables ou par vis de pression comme ci-dessous.
Guidage en plan + vê
Solution simple avec une vis de pression logée Solution hyperstatique qui impose un parallélisme
dans une rainure (PG + ponct.). rigoureux (PG + LR).
Double colonne
Solution hyperstatique mais très classique. Des bagues de frottement et des colonnes en acier trempé
faciliteront le glissement à moindre frais. On peut aussi mettre des douilles à billes (cf solution avec roulement).
Il s’agit de remplacer le déplacement par glissement par un déplacement par roulement. Il suffit d’intercaler
entre le coulisseau et le guide des éléments roulants (billes, rouleaux, aiguilles) STANDARD.
Cette technologie assure un meilleur rendement mais à un coût plus élevé. Elle améliore les performances
(cadences, vitesses…). Aucune lubrification nécessaire sauf pour les éléments roulants.
Exemples :
Les patins sont des systèmes à recirculation d’éléments roulants. Ils sont toujours montés par paire.
Guidages linéaires sur patins utilisés dans la mécanique de précision (automation, dispositifs de contrôle et de
mesure type MMT…). Ils permettent une absence totale de jeu et ils possèdent un très faible coefficient de
frottement (0.0005 à 0.003). Vitesse de déplacement de 3 à 5m/s.
Ils comportent quatre galets. Afin de régler le jeu de fonctionnement, deux des quatre galets sont montés sur
des axes excentriques.
Exemples :
L L
La déviation angulaire est minimisée en
augmentant le rapport de guidage L/D. En
pratique :
Les jeux (initial et d’usure) sont annulés par réglage ou par précontrainte des éléments roulants. Les
constructeurs donnent les ajustements et les conditions nécessaires au montage de chaque type d’éléments
roulants.
Afin de limiter le jeu dans le guidage, il existe de nombreux systèmes de rattrapage de jeu.
4. Phénomène de l’arc-boutement
Rappel sur le frottement : N F
Lorsque “T” est nulle la réaction du sol “F” est verticale. Si on augmente l’effort de
traction “T”, la réaction du sol “F” sur le bloc s’incline pour s’opposer au mouvement.
Tant que l’angle reste inférieur à il n’y a pas de mouvement. On se trouve à
l’intérieur du cône de frottement. T
Dès que devient égal à (si T continue d’augmenter) le mouvement commence : la
résultante restera alors inclinée d’un angle (angle de frottement selon le modèle
de Coulomb).
-T
Dans le cas d’une liaison pivot glissant, on peut savoir s’il y a mouvement ou si il y a
blocage (arc-boutement).
Soit “F” la force destinée à deplacer le coulisseau par rapport au bâti. Le jeu dans la glissière (qu’elle soit prismatique ou
cylindrique) fait que les actions de contact se localisent en A et B. Elle peuvent s’incliner d’un angle maximum par
rapport à la normale au contact.
L’équilibre du coulisseau impose que les trois supports des forces “FA”, “FB” et “F” se coupent en un point C.
Le coulisseau sera bloqué (arc-boutement) si l’angle est inférieur à .
d L
Il y a blocage si : < tan < f 2 f ou :
d
FA Condition de non arc boutement
L 2.f .d
A On remarque que cette condition est indépendante de la norme de F, et ne dépend
que de la géomètrie de la liaison et du choix des matériaux.
C
L
FB
B F
Cette roue libre à rouleaux transmet le couple dans 1 seul sens par arc-boutement des rouleaux entre la
bague intérieure et extérieure. Les rouleaux sont plaqués par des ressorts.
Sens libre = 1
Sens moteur = 2
Les surfaces de contact dans les liaisons glissières sont limitées à des bandes dont la largeur (perpendiculairement à l’axe
de translation) est petite devant la longueur. Cette situation permet de faire l’hypothèse suivante :
Au centre de la surface rectangulaire la résultante des actions de pression est un torseur défini par une force
perpendiculaire à la bande et un moment porté par le petit côté du rectangle. Ce torseur est équivalent à un glisseur F situé
à la distance « a » de O.
y y
L b
-L/2 L/2 b/2 -b/2
z
x
a
p0
(P0 + p1)/2
p1
F
On a :
Pour x=0 car sur y
p(x) = (p0+p1)/2 + (p1-p0).x/L en projection sur y
p1 p 0 L
D’où : aF = (p1-p0).L2.b/12 donc a .
p 0 p1 6
F 12ax
p ( x, z ) (1 2 )
b.L L
Le choix d’une solution constructive repose sur son aptitude à satisfaire le cahier des charges de l’application, en mettant
en jeu le minimum de ressources.
Précision du guidage
Vitesse de déplacement maximale
Intensité des actions mécaniques transmissibles
Fiabilité (probabilité de bon fonctionnement)
Maintenabilité (temps moyen de réparation)
Encombrement
Esthétique
Coût
Les guidages par contact direct et par interposition d’éléments antifriction conviennent lorsque les vitesses de
déplacements sont faibles ou modérées.
Les guidages par éléments roulants sont utilisés dans les domaines suivants :
Machines-outils
Robots
Systèmes automatisés
Aéronautique
Matériels médicaux
Appareils de contrôle et de métrologie