Université Paris Est Marne La Vallée

Portrait du parieur sportif à l’ère du numérique.

« Un bon moyen d’arrêter un cheval qui s’enfuit est de parier sur lui »

Jeffrey Bernard, journaliste britannique.

Mémoire de recherche dans le cadre du Master 1 « Cultures et

métiers du web »

Réalisé par Océane LAURENT

Tuteur : Hervé TENOUX

Année : 2017-2018
 Remerciements :

Je tiens tout d’abord à remercier l’ensemble des professeurs chargés de

l’encadrement des mémoires en master Cultures et Métiers du Web pour leurs
conseils. Et je remercie particulièrement mon tuteur de recherche, M. Hervé
TENOUX, pour ses conseils et suggestions toujours utiles, pour approfondir ma
réflexion.

J’adresse aussi mes remerciements à ma famille qui m’a soutenue durant la

réalisation de ce mémoire, et particulièrement ma sœur qui m’a aidée, conseillée et
rassurée dans ma recherche, ainsi que mon frère qui m’a fait découvrir ce monde
des paris sportifs et a pris le temps de m’aider à mieux le comprendre.

Enfin je remercie également toutes les personnes qui ont pris le temps de répondre à
mes questions et qui m’ont ainsi permis de réaliser mon enquête.

2
Introduction : ................................................................................................................4

I/ Les paris sportifs : toute une histoire. ................................................................. 11

1.1 Un bref historique et quelques caractéristiques. ...................................... 11
1.1.1 L’histoire des paris. ................................................................................ 11
1.1.2. L’histoire de la France comparée à celle d’Angleterre .......................... 16
1.2 Différentes significations du pari pour différents profils de parieurs. ........ 18
1.3 « Le petit parieur » ................................................................................... 24

II/ « Le parieur engagé » ....................................................................................... 31

2.1 Caractéristiques du parieur engagé, ressentis et objectifs futurs. ................ 31
2.2 Un engagement temporel et financier important. ......................................... 41
2.3 Être un « bon parieur » grâce au numérique. ............................................... 50
2.3.1 Les conséquences du numérique et de la loi relatif à l’ouverture des paris
sportifs en ligne............................................................................................... 50
2.3.2 Le numérique : un accès à un grand nombre d’informations et d’outils. 55
2.3.3 L’application l’Equipe : un outil indispensable. ....................................... 59

III/ « Le parieur-professionnel » ............................................................................. 67

3.1 Caractéristiques du parieur professionnel : entre passion et travail. ............ 67
3.2 Le parieur professionnel comme leader de sa communauté virtuelle. ......... 73
3.3 Le numérique au cœur de son activité. ........................................................ 79

Conclusion .................................................................................................................87
Bibliographie ..............................................................................................................90
Annexes ....................................................................................................................93
Résumé : ................................................................................................................ 139
Abstract: .............................................................................................................. 139

3
Introduction :

Que se cache t-il derrière les paris sportifs ? Aux mots « paris sportifs » on
s’imagine instantanément un groupe d’homme passionné de sport au tabac du coin
avec un verre à la main en train de hurler devant l’écran de télévision sur le cheval
ou l’équipe sur lequel repose tout leur espoir. Pourtant ce monde du jeu est bien plus
diversifié et complexe que cela.

« Jour de perte veille de gain » voici les propos de Mathieu, jeune parieur sportif de
28 ans. Il s’agit en fait de la devise de tout parieur, qu’il s’agisse de parieurs sportifs,
hippiques ou encore de joueurs de poker.

L’expression « vieux comme le monde » s’applique parfaitement aux paris sportifs.

En effet, on sait aujourd’hui que la civilisation grecque, connue pour l’invention des
Jeux Olympiques, s’adonnait déjà à ce type de jeu durant les compétitions. Puis au
Moyen-âge, les jeux d’argent et de hasard ont proliféré dans toute l’Europe, les jeux
de dé restaient les plus appréciés mais on peut également citer les jeux de carte1.

Le marché des jeux de hasard est extrêmement vaste, il comprend les loteries, les
machines à sous, les paris hippiques et sportifs. Selon le rapport d’activité de 20162,
l’Observatoire des jeux (ODJ) estime que l’industrie du jeu n’a cessé de prospérer
entre 1995 et 2016. Les français ont doublé leur mise sur cette période, passant ainsi
de 16,7 milliards d’euros à 45 ,6 milliards d’euros. Les jeux de casinos captent la plus
grande partie des mises sur l’ensemble de la période (33,4%) en 2016.

Et les jeux en lignes (hors activité de loterie) ont pris une place importante dans
l’industrie du jeu, passant de 13% des mises en 2009 à 18,5% des mises en 2016.
Le marché des jeux en ligne est occupé par les jeux de poker principalement, puis
les paris sportifs et enfin les paris hippiques. Les paris sportifs restent le seul

1
Les jeux au Moyen Âge, Jean-Michel Mehl, http://expositions.bnf.fr/jeux/arret/02.htm, consulté le
23/03/2018
2
Observatoire des jeux, « Evolution du chiffre d'affaires de l'industrie du jeu sur la période 1995-2016 »,
https://www.economie.gouv.fr/observatoire-des-jeux/evolution-chiffre-daffaires-lindustrie-jeu-sur-periode-
1995-2016, consulté le 22/02/2018

4
segment du marché des jeux en ligne en croissance. On relève que les paris
hippiques devançaient encore les paris sportifs en 20133.

Le succès des paris sportifs dans le marché des jeux en ligne peut s’expliquer par la
diversité de l’offre proposée sur les sites de paris en ligne. Il existe une multitude de
sports sur lesquels on peut jouer. De plus, cela s’explique aussi par les nouvelles
technologies, en effet les acteurs du marché des paris sportifs ont su tirer profit des
possibilités proposées par Internet, et aujourd’hui il est très facile de parier, on peut
parier à tout moment grâce à son Smartphone par exemple. Enfin l’offre en ligne est
beaucoup plus attrayante que l’offre proposée par la Française des jeux (FDJ) au
bureau de tabac.

Selon L’ARJEL (Autorité de régulation des jeux en ligne)4, le marché des paris
sportifs en ligne est en forte croissance, tant en terme d’activité qu’en terme de
nombre de joueur. Les principaux sports où les mises ont été enregistrées en 2017,
sont le football et le tennis, toujours selon cette même analyse. Et on remarque que
c’est le football qui reste très nettement le plus apprécié des parieurs. Le tennis
demeure le second sport privilégié des parieurs français.

Si on compare la France avec les autres pays du monde, elle se situe à la sixième
place mondiale des pays les plus joueurs (en 2010). La première place étant détenue
par les Etats-Unis grâce au poker.5

En juin 2010, la France voit son marché des jeux se transformer. En effet, avec la Loi
n° 2010-476 du 12 mai 2010 relative à l'ouverture à la concurrence et à la régulation
du secteur des jeux d'argent et de hasard en ligne, les paris sportifs, hippiques et le
poker se sont ouverts en ligne. Depuis cette date il est donc possible et légal de
parier en ligne. Cette loi a pour but d’encadrer et de réguler en France les jeux
d’argent et de hasard sur Internet, lutter contre les sites illégaux basés à l’étranger et
protéger les joueurs du risque de dépendance. Le développement des jeux sur
Internet est venu contester l’exclusivité de l’offre de jeux autorisés par l’État. Le
marché était jusqu’à l’arrivée d’une offre concurrente sur Internet organisé en
3
« Les paris sportifs en ligne ont explosé en 2016, portés par l’Euro et les JO », les Echos.fr, le 03/02/2017,
https://www.lesechos.fr/03/02/2017/LesEchos/22376-084-ECH_les-paris-sportifs-en-ligne-ont-explose-en-
2016--portes-par-l-euro-et-les-jo.htm, consulté le 22/02/2018
4 ème
Selon l’analyse trimestrielle du marché des jeux en ligne (ARJEL), en France, 3 trimestre 2017,
http://www.arjel.fr/IMG/pdf/2017T3.pdf, consulté le 22/02/2018
5
Quentin Toulemonde Les paris sportifs en ligne: Comprendre-Jouer-Gagner, Paris : Amphora, 2011

5
monopole. On avait trois secteurs bénéficiants de droits exclusifs, Pari Mutuel Urbain
(PMU), pour les courses hippiques, les casinos pour les jeux de table et de machines
à sous, et la Fdj (Française Des Jeux) pour les jeux de loteries et de paris sur les
événements sportifs. Les paris sportifs viennent alors directement se placer sur le
créneau historiquement occupé par la Française des Jeux.

Dans ce mémoire, nous allons donc nous intéresser aux paris sportifs en ligne et
plus précisément aux paris sur les matchs de football, qui représentent la plus grosse
part des paris sportifs. Mais commençons par définir le pari sportif. Cela consiste à
miser de l’argent sur un événement lors d’une rencontre sportive 6. Et certains
individus s’investissent entièrement dans ce domaine, ils font des statistiques, des
probabilités pour parier intelligemment et d’autres n’hésitent pas à vendre leurs
pronostics et leurs expertises. Nous avons alors la naissance de réelle communauté
de parieurs. Le créateur du groupe utilise les réseaux sociaux (Facebook ou
Snapchat par exemple) pour gagner en popularité, et vendre ses abonnements. Il
s’agit de réel influenceurs sportifs, c’est-à-dire des individus ayant développé une
expertise dans le domaine et étant très suivi par les autres parieurs. Beaucoup de
parieurs profitent alors du succès des paris en ligne pour se créer une notoriété et
dégager un vrai profit. Certains sont même parfois en partenariat avec des
bookmakers (comme Zebet, betclic7 par exemple). Il existe donc un vrai business
avec des acheteurs et des offreurs autour des paris sportifs. Quand on nous parle de
bookmaker on s’imagine de suite l’homme présent dans les courses hippiques et
prenant les paris sur son carnet. Le mot Bookmaker signifie littéralement « faiseur de
carnet ». Or aujourd’hui cette image est très loin de la réalité. Ainsi un bookmaker est
un « professionnel qui reçoit les paris sur les courses »8, mais cette définition
semble alors restrictive et dépassée. De ce fait nous entendons par Bookmaker, les
sites de paris en lignes, il s’agit d’une personne morale permettant de parier de
l’argent sur des événements sportifs. Aujourd’hui les bookmakers les plus utilisés
sont ZEBet, NetBet et UNIBET.9

6
Définition de Wikipédia, https://fr.wikipedia.org/wiki/Pari_sportif, consulté le 22/02/2018.
7
Sites de pari en ligne.
8
Definition de Larousse, http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/bookmaker/10191, consulté le
22/02/2018
9
« Les meilleurs sites de paris en ligne en 2018 », https://www.10meilleurssitesdeparissportifs.fr/, consulté le
22/02/2018

6
Avec l’avènement du numérique nous avons d’autres spécificités qui émergent, ces
nouvelles caractéristiques concernent les parieurs qui sont plus professionnelles et
moins dans le loisir, des parieurs qui se situent entre les « petits » parieurs qui ne
parient que pour le loisir, qu’occasionnellement et le bookmaker. C’est-à-dire que les
parieurs professionnels et ceux en cours de professionnalisation ont changé avec
l’arrivée du numérique. Internet ouvre une porte sur un marché qui se voulait très
contrôlé, puisque placé sous l’expertise de l’Etat. Il s’agit alors pour la société de
garder le pouvoir sur un système que nous pourrions ne plus contrôler, qui ferait
alors naître des individus qui parieraient toute sorte de chose. Le monde du jeu de
hasard et des paris sportifs a changé. Le numérique a alors bouleversé le marché
des paris de tel sorte que nous avons l’émergence d’un « marché nouveau » derrière
celui détenu par la FDJ, et par l’Etat. C’est ce que ce mémoire entend vérifier.

Et plus précisément, comment le numérique change-t-il les pratiques des parieurs ?

Nous nous interrogerons sur divers éléments et notamment sur les raisons qui
expliquent la persistance de la pratique. En effet très peu d’individus arrive à dégager
un réel revenu/bénéfice des paris alors comment expliquer que cette pratique
persiste et se développe ?

Nous resituerons la place de la passion pour le sport chez un parieur sportif.

Comment un individu perçoit-il sa passion pour décider de s’investir dedans et y
consacrer du temps et de l’argent? Quelle est la signification du pari pour lui? Un
parieur est-il nécessairement un passionné de football ? Un grand parieur n’est-il pas
un passionné du jeu et non plus du sport ?

Enfin nous verrons l’impact du numérique et la dimension professionnelle dans la

pratique des paris sportifs. Comment les parieurs investissent le web pour se
développer/ mieux parier et prospérer ? Comment cette activité qui est au départ un
simple loisir devient une source de revenu conséquente et de ce fait un réel « travail
» ? La passion est-elle toujours passion quand un rapport professionnel, un rapport à
l’argent, entre en jeu ?

Pour mieux appréhender les différents profils de parieurs qui existent, nous nous
appuyons notamment sur la typologie de joueur réalisé par Kusyszyn en 1972, et

7
reprise par Celine Bonnaire10. Elle expose les quatre types de joueurs de Kusyszyn,
et leurs motivations pour le jeu. Selon elle la fonction du jeu pour un joueur renvoie à
la motivation qu’il a à s’adonner à cette pratique. Cependant la motivation sera
différente selon le type de joueur. Il est utile de comparer cette typologie à celle de
Thomas Amadieu11. En effet, il analyse ses profils de joueurs non pas par rapport à
leurs motivations mais selon leur sentiment de contrôle (face au hasard notamment)
et selon leur attitude face au risque. Selon lui la prise de risque est d’autant moins
maîtrisée qu’elle est perçue par le joueur, qui la prend comme un moyen alternatif
d’enrichissement et comme un moyen de regagner un contrôle sur un futur social qui
apparaît comme incertain. Ces deux typologies peuvent se compléter et permettent
de construire la nôtre. Enfin, dans le but de mieux comprendre les pratiques des
parieurs aspirants à devenir professionnels, l’article de Madeleine Pastinelli, Simon
Côté-Bouchard et Élisabeth Papineau12 sur les joueurs de poker est pertinent. Selon
eux les joueurs de poker dans leur désir de professionnalisation planifient leur temps.
En effet pour être un joueur gagnant cela nécessite un apprentissage, le simple fait
de jouer n’est pas suffisant, ainsi les joueurs se dotent d’un véritable programme, ce
que nous retrouvons notamment chez certains de nos parieurs.

Ces diverses études offrent des premiers éléments de compréhension du monde des
paris sportifs. Cependant pour compléter ces dernières, il est utile d’interroger divers
profils de parieurs. En passant du parieur occasionnel pour qui le temps et l’argent
consacrés aux paris sportifs ne sont que minimes et instables.

Au parieur plus expérimenté pour qui le pari représente un budget et beaucoup de

temps, du temps pour étudier les matchs, faire des pronostics, suivre les résultats,
qui parie beaucoup et tous les jours, et qui utilise fortement les ressources sur
internet pour mener à bien sa pratique.

10
Céline Bonnaire, « Jeux de hasard et d’argent chez le sujet adulte, quand la passion devient mortifère »,
Psychotropes 2015/2 (Vol. 21), p. 23-35. DOI 10.3917/psyt.212.0023
11
Thomas Amadieu, « Prises de risques délibérées avec l’argent : les modalités de consommation des jeux de
hasard », Revue française de sociologie 2015/4 (Vol. 56), p. 643-672. DOI 10.3917/rfs.564.0643
12
- Madeleine Pastinelli, Simon Côté-Bouchard et Élisabeth Papineau « Quand le poker cesse d’être un jeu :
Pratiques et discours d’aspirants joueurs professionnels. » Ethnologies, 2010, 32(1), 87–111.
doi:10.7202/045214ar

8
Pour finir avec des parieurs-professionnels qui, dotés d’une réelle expertise, mettent
en place des communautés de parieurs aux seins desquelles ils vendent leurs
conseils, pronostics et expertises.

Tout cela dans le but de dresser un portrait du parieur sportif à l’ère du numérique.

Plusieurs entretiens de ces divers profils ont été réalisés. De plus, il a été utile de
s’entretenir avec le créateur du site et de la chaîne Youtube
www.gagnerauxparissportifs.com, Thomas David. Nouvelle figure du parieur
professionnel, ce dernier propose et vend des conseils et des formations pour
apprendre à mieux parier. Ainsi il a fait de sa passion un travail à part entière.

Enfin dans un troisième temps une analyse de corpus de deux comptes Snapchat de
deux parieurs, influenceurs sportifs, « pronostiqueurs », comme ils se nomment eux-
mêmes, a été réalisée, afin d’étudier les pratiques du parieur-professionnel, profil le
plus expert des parieurs. Snapchat est une application créée en 2011, dont le
principe repose sur le partage. Ainsi chaque utilisateur peut envoyer des photos ou
vidéos à une liste d’amis, celles-ci expireront après quelques secondes après
l’ouverture. Il est également possible de mettre des photos et vidéos en « story »
c’est-à-dire consultables par toute la liste des amis pendant 24 heures, passé ce
délai le contenu disparaît. De plus une analyse de deux sites de paris sportifs a été
menée, il s’agit du site www.gagnerauxparissportifs.com de Thomas David, et du site
www.pronosmax.fr, le premier vise à apprendre à mieux parier tandis que le seconde
offre également quelques conseils mais propose surtout (gratuitement et de façon
payante) des analyses et des pronostics sur plusieurs sports majeurs. Tout cela dans
le but de rendre compte de l’importance du numérique pour le développement de
leur activité en tant que travail, et la manière dont ils s’imposent comme leader de
leur communauté. Enfin l’analyse de l’application L’Equipe a été utile pour montrer
comme les parieurs d’aujourd’hui utilisent le web pour s’améliorer dans le domaine
et ainsi construire et renforcer leur statut de parieur-engagé.

Ainsi nous pourrons comparer les différents types de profils, comprendre ce que le
pari représente pour chacun d’eux et dans quelle mesure le numérique intervient
dans chacune de leur activité et comment il a changé les pratiques des parieurs dans
leur ensemble. De ce fait, le mémoire se constituera en trois parties.

9
Dans un premier temps nous nous s’intéresserons à l’histoire des paris sportifs, afin
de présenter les caractéristiques de cet univers. Pour cela nous allons effectuer un
rapide historique des paris sportifs de leur diffusion en Europe jusqu’à nos jours. En
soulignant l’importance de l’année 2010 date à laquelle le marché s’est ouvert à la
concurrence, c’est-à-dire que les paris sportifs, hippiques et poker se sont ouverts en
ligne. Puis nous envisagerons les différentes significations du pari selon le type de
parieur, afin de dresser une typologie de parieur. Enfin nous analyserons plus en
profondeur le profil de parieur que nous appelons « le petit parieur » ses
caractéristiques, ses pratiques de jeux, ses motivations, son ressentie face aux paris
et ses attentes. Dans un second temps, nous allons approfondir « le parieur engagé
», en exposant ses caractéristiques, ses ressentis et objectifs, puis nous allons
analyser l’ampleur de son engagement, enfin nous allons tenter de comprendre
l’impact et l’importance du numérique dans ses pratiques. Dans un troisième et
dernier temps, nous allons présenter le troisième type de parieur que nous qualifions
« de parieur-professionnel ». Nous allons appréhender la façon dont ses pratiques
de jeu, sa passion, est devenue un travail à temps plein, la façon dont il se présente
comme leader de leur communauté de parieur et enfin la manière dont ce
professionnel des paris a d’utiliser le numérique comme outil de promotion.

10
I/ Les paris sportifs : toute une histoire.

De puis toujours les Hommes s’adonnent à la pratique du pari, nous parions

sur tout, sur notre vie, sur l’économie du monde ou encore sur des résultats sportifs.
La France est un des pays les plus joueur du monde, chaque années des milliers
d’euros sont misés en ligne sur des résultats sportifs et selon Xavier Breuil « En
France, le montant des sommes misées sur internet par les parieurs a battu un
nouveau record à l’occasion du dernier championnat d’Europe des nations de 2016 :
156 millions d’euros pour les seuls matches du premier tour, soit davantage que pour
tous les matches de la dernière coupe du monde au Brésil en 2014.»13 Ainsi les paris
occupent une place importante dans la société Française. Afin de mieux comprendre
ce monde aussi attirant qu’effrayant plongeons nous d’abord dans l’histoire du pari.

1.1 Un bref historique et quelques caractéristiques.

Les jeux de hasard et d’argent remontent à très longtemps, la première

organisation de jeu remonte à entre 205 et 187 avant J.C, il s’agissait alors du jeu du
Keno, datant de la Dynastie Han, en Chine14. Même si le Keno s’assimile davantage
au Loto (on dit d’ailleurs qu’il s’agit de l’ancêtre de ce dernier) qu’aux paris sportifs,
cela souligne le caractère intemporel des jeux de hasards et donc des paris.

1.1.1 L’histoire des paris.

Voyons ce que représente un pari sportif. Il existe de nombreux types de paris, mais
les plus simples consistent à parier sur la victoire d’une équipe. Chaque pari a une
cote et cette dernière permet de connaître à l’avance, en fonction de la somme
misée, le montant qui sera gagné.15

On ne peut donner la date exacte de l’apparition des paris sportifs dans le monde,
tant la pratique est ancienne. Cependant, certains archéologues émettent
l’hypothèse selon laquelle les paris sportifs remonteraient à la préhistoire, où on
pense que les hommes se battaient entre eux pour des récompenses. Néanmoins
rien n’est sûr, ce qui est prouvé par contre c’est leur existence à partir de la Grèce
antique. En effet les Grecques, en bons sportifs, aimaient organiser des compétitions
13
Xavier Breuil, « Le marché des paris sportifs dans le football : le cas de la Belgique de 1922 à 1980 », Histoire,
économie & société 2017/2 (36e année), p.108. DOI 10.3917/hes.172.0107.
14
Histoire du Loto, https://www.kelbet.com/histoire-du-loto/, consulté le 01/03/2018.
15
Pari sportif, https://fr.wikipedia.org/wiki/Pari_sportif, consulté le 01/03/2018.

11
comme les Jeux Olympiques (créer au VIIIème siècle avant JC). Ces compétitions
remontent à plus de 2000 ans et étaient des occasions pour le peuple de parier sur
la victoire de leurs athlètes favoris.

C’est ensuite les Romains qui reprirent l’héritage Grecques, et notamment les
compétitions sportives, et transformèrent le sport en un réel business avec un
marché, des athlètes et animaux de combats, et donnèrent alors une place centrale
aux paris sportifs. En effet, les Romains organisaient des compétitions telles que les
courses de chars, les combats d’animaux ou encore les combats de Gladiateurs ou
de condamnés à mort et des félins.

Au IIIème siècle, avec la fin de l’Empire Romain et l’expansion du Christianisme en

Occident, les jeux d’argent sont prohibés et les paris sportifs sont alors clandestins.

En France, c’est au Moyens Age que les paris sportifs se seraient vraiment
développés, avec des nouvelles disciplines telles que le tir à l’arc, les joutes à l’épée
ou encore la lance à cheval. Puis c’est le jeu de paume à Versailles qui fait naître le
pari sportif dans un monde plus nouveau. Dès la fin du XVIème siècle on voit ce jeu
apparaître à la cour. L’expansion du pari sportif touche d’abord la haute société.
Cette dernière pratique le sport comme le pari pour se divertir. Puis, influencé par la
haute société, la pratique se répand au sein de la population. Néanmoins Louis XIII
et Louis XIV tentent de limiter le nombre de terrains de jeux de paume pour y
favoriser d’autres sports tel que le billard, la boxe ou encore le football. Et tout cela
pour, au XVIIème siècle diversifier la pratique d’autres sports, ce qui a donné lieu à
des nouveaux paris également.

C’est au XIXème siècle, en pleine Révolution Industrielle, que les paris sportifs
connaissent un véritable essor, et cela grâce à l’arrivée des courses hippiques en
France et en Angleterre. A partir de là, les paris sportifs prennent un aspect
monétaire conséquent. Ils étaient le lot d’abord de la haute société puis gagnèrent la
classe ouvrière et les milieux plus défavorisés qui voyaient dans les paris sportifs un
moyen possible de faire fortune. Il s’agissait alors de paris sportifs et hippiques
modernes organisés par des bookmakers.

12
Les paris sportifs réglementés apparaissent en France en 1887 et en 1891, le pari
mutuel16 crée par Joseph Oller17 est imposé comme seul principe de jeu légal en
France et interdit l’organisation des paris à cotes fixes jusqu’alors proposés par les
bookmakers indépendants. Ce concept fondamental est adopté par la plupart des
organisations de courses de chevaux dans le monde. C’est donc lors de cette
période, avec également la création de l’hippodrome de Longchamp en 1857 que
l’on trouve officiellement les premières traces de pari en France, il s’agissait alors de
paris hippiques. A la suite de cela et ce pendant une petite centaine d’années les
paris sportifs se concentrent autour des courses hippiques avant de s’étendre à
d’autres domaines comme celui du football.

Le 2 mars 1931 la France voit naître le PMU, en 1985 c’est le loto sportif qui
deviendra par la suite le Loto Foot puis la grille Parions Sport de la FDJ.

La diffusion en Europe des paris sportifs dans le football, date des années 1920, tant
sous des formes légales qu’illégales. Car c’est en effet dans l’entre-deux-guerres,
que la pratique du football s’affirme comme une pratique de masse et devient un
véritable produit économique, que l’on consomme sous plusieurs formes. Cela allait
de l’assistance aux compétitions, de la lecture de presse spécialisée jusqu’aux paris
sur les résultats. Ils consistaient alors à miser sur les matchs d’une journée de
championnat de football, en remplissant une « grille » émise par une société
spécialisée ou publiée dans la presse. Le parieur indiquait la mention 1 s’il
pronostiquait une victoire de l’équipe jouant à domicile, 2 pour une victoire de
l’équipe jouant à l’extérieur ou N pour un match nul18, ce système de codage est
d’ailleurs celui encore en vigueur. De plus, Paris pendant les « années folles » c’est
la libération des mœurs, le surréalisme, le jazz, c’est l’explosion culturelle, et cela
peut expliquer le développement des paris sportifs sur les matchs de footballs. Ces
derniers sont synonymes de jeu, d’excitation, d’espoir de faire fortune, de plaisir, ce
qui est en accord avec l’esprit des français des années 1920, où la joie de vivre
régnait tout comme l’esprit festif. Les années 1920 sont également couronnées de
grands événements sportifs. En effet, en France a eu lieu la troisième édition de la
16
Les parieurs jouent les uns contre les autres et les sommes jouées sont partagées entre les gagnants.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pari_mutuel_urbain#Histoire, consulté le 09/03/2018.
17
Homme de spectacle espagnol né à Terrassa (Catalogne) le 10 février 1839 et mort à Paris le 19 avril 1922,
Joseph Oller, https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Oller, consulté le 2/03/2018.
18
Xavier Breuil, « Le marché des paris sportifs dans le football : le cas de la Belgique de 1922 à 1980 », Histoire,
économie & société 2017/2 (36e année), p. 107-128. DOI 10.3917/hes.172.0107

13
coupe de France de football (1919-1920) qui a réuni 114 clubs.19 Et la quatrième
édition de la coupe de France (1920-1921) où s’affrontait 202 clubs.20 Deux grandes
occasions et incitations à parier, surtout quant on sait que les évènements sportifs
notamment les grandes compétitions de football sont très appréciés et suivi des
français. Ils rapprochent les individus pendant un instant, cela devient le sujet de
conversation d’un grand nombre, et le pays entier vit au rythme de la compétition.
Cela participe à la cohésion de la population et au sentiment d’appartenance à une
nation, à une région. Parier c’est alors participer et s’impliquer dans la compétions,
dans la vie de son équipe, de son pays.

A l’ère du numérique, Internet révolutionne le monde des paris sportifs. Aujourd’hui et

cela grâce au numérique et au développement d’internet dans les années 1990, les
paris sportifs ont pris une grande importance et tout un business s’est créé autour
d’eux. Internet aurait démocratisé l’accès aux paris sportif. C’est-à-dire qu’il a facilité
l’accès aux paris. En effet avec Internet se sont mis en place des bookmakers en
ligne (dont les premiers sont apparus dans les années 1990) ce qui a donné la
possibilité aux parieurs de miser depuis chez eux, et sur une majorité des
compétions sportives dans le monde. De plus, les joueurs peuvent regarder chez eux
les compétitions sportives et ont accès à beaucoup de sites d’analyses et de
statistiques pour tenter de miser plus justement, en 2012 on a même les premiers
paris sportifs en direct sur mobil. Enfin, un aspect marketing s’est également
développé et encourage les joueurs à parier en leur donnant l’espoir de gagner de
l’argent facilement. Ainsi les paris sportifs sont mis à l’honneur à la télévision, sur
internet, sur les panneaux publicitaires ou encore sur les maillots des joueurs
directement. Tout cela, explique et contribue au développement et à l’essor des paris
sportifs. De nos jours, il est même possible de vivre des paris sportifs ce qui était
beaucoup moins répandu il y a quelques années, il s’agit d’une opportunité rendue
possible grâce au web 2.0, et tous ces outils qui permettent de développer ces
compétences et connaissances et de ce fait de faire des paris plus justes. Ainsi avec
Internet on voit naître des joueurs nouveaux, qui ne jouent pas seulement pour leur
plaisir, mais qui jouent dans un but purement lucratif, qui ont l’ambition de créer un

19
Coupe de France 1919-1920, https://fr.wikipedia.org/wiki/Coupe_de_France_de_football_1919-1920,
consulté 19/05/2018.
20
Coupe de France 1920-1921, https://fr.wikipedia.org/wiki/Coupe_de_France_de_football_1920-1921,
consulté le 19/05/2018.

14
véritable travail à part entière. Cela est vrai par exemple avec le poker où l’on voit le
nombre de joueurs professionnels s’accroître avec l’apparition du poker en ligne,
mais cela est vrai, plus récemment, avec les paris sur les matchs de football. Le jeu
se professionnalise, puisqu’on voit des parieurs qui sortent du lot et parviennent à se
créer un travail, à vivre des paris et même à constituer une véritable fortune.

Ainsi, à partir des années 1990, le marché des jeux de hasard et de pari se
transforme à la faveur de l’émergence de l’offre sur internet et en dépit des casinos,
du PMU et de la FDJ. En face de cette nouvelle concurrence, illégale aux yeux du
droit français, la FDJ se lance en 2002 dans la production de pari à cote fixe sur
Internet (Coté&Match), jusqu’alors interdit en France. A la différence des cotes qui
évoluent en fonction des mises des parieurs, ici le joueur joue contre un opérateur
qui fixe la cote en amont. Cela a un impact considérable. Puisque habituée
jusqu’alors à proposer des jeux de pur hasard, la FDJ, doit maintenant apprendre à
associer le hasard aux prédictions reposant sur des expertises sportives. De plus
grâce à internet le processus est instantané, une logique de cotation dynamique
comparable à celle des marchés financiers21 apparaît. Ce système est donc
complexe et « nouveau » pour la FDJ qui doit l’apprivoiser, on peut noter qu’en 2007,
des bookmakers comme Bwin et Unibet sont alors des concurrents dominants sur le
marché.22

L’année 2010 est alors très importante. Le 10 juin 2010 le marché des paris en
ligne se régule, cela orchestrée par l’ARJEL, et s’ouvre à la concurrence. Le souhait
est alors de rattraper le retard accumulé vis-à-vis des bookmakers en ligne, en
augmentant considérablement le nombre d’évènements sur lesquels il est possible
de parier, en créant de nouvelles formules de pari et en multipliant le nombre de
sports et supports de pronostics (c’est l’ajout par exemple du tennis, du hand-ball, de
la Formule 1 et du volley-ball). De très forte retombées financières étaient attendues
par l’État, mais également dans le but d’encadrer et de réguler en France les jeux
d’argent et de hasard sur Internet, lutter contre les sites illégaux basés à l’étranger et
protéger les joueurs du risque de dépendance . La libéralisation du marché des jeux

21
Marie Trespeuch, « Du monopole à la concurrence sur Internet. L'exemple du marché français des paris en
ligne », Revue Française de Socio-Économie 2011/2 (n° 8), p. 40. DOI 10.3917/rfse.008.0039
22
Marie Trespeuch, « Du monopole à la concurrence sur Internet. L'exemple du marché français des paris en
ligne », Revue Française de Socio-Économie 2011/2 (n° 8), p. 41. DOI 10.3917/rfse.008.0039

15
de hasard et d’argent a entrainé l’apparition de nombreux sites de pari. L’industrie
française des jeux de hasard et d’argent était jusqu’alors structurée en trois grands
secteurs bénéficiant de droits exclusifs, comme nous l’avons dit il s’agit des paris
mutuels sur les courses hippiques proposé par le Pari mutuel urbain (PMU), des
jeux de table et de machine à sous, offert dans les casinos et enfin des jeux de
loterie puis des paris sur les événements sportifs que seule la Française des Jeux
(FDJ) avait l’autorisation de commercialiser. En sachant que 72% du capital est
détenu par l’État. Le groupe français (la FDJ) s’adapte et développe cette année son
propre site de paris sportifs en ligne et ainsi diversifie son offre, il s’agit de
ParionsSport en ligne (d’abord nommé ParionsWeb). Le choix quant aux paris
devient alors considérable, aussi bien sur les compétitions que sur les matchs en
eux-mêmes. On peut désormais parier sur le vainqueur, sur le nombre de but au
total, sur les buteurs, sur l’écart de but entre les deux équipes ou encore sur les
cartons distribués. Il existe une multitude de sites de paris en ligne (bookmakers), qui
offrent différentes cotes, et des sites qui offrent des renseignements pour apprendre
à parier en ligne, des bonus tel qu’un premier pari en ligne gratuit offerts par un
bookmaker ou encore des offres qui permettent de tester, parier sans mise (donc
sans gain). Internet a ainsi transformé le marché des jeux, et invite les joueurs à
revoir leurs façons de procéder. Cependant, cette ouverture sur le marché nous
propose un discours paradoxal23. D’un côté cela incite les parieurs, joueurs à se
connecter sur internet et jouer, parier massivement. C’est plus facile et accessible. Et
d’un autre côté, le gouvernement met en place des organismes de sensibilisation au
danger que représente la dépendance informatique. Ainsi on aurait ce double
discours : «jouez/pariez plus mais pas trop car il existe un risque de dépendance ».

1.1.2. L’histoire de la France comparée à celle d’Angleterre.

Si nous comparons l’histoire des paris sportifs en France et en Angleterre,

nous remarquons des similitudes mais également plusieurs différences. Tout d’abord
les paris sportifs légaux apparaissent en 1930 en Angleterre, soit une bonne
quarantaine d’année après la France, même si l’activité est bien plus ancienne.
Cependant l’essor de la pratique s’est fait de manière plus important et encore
aujourd’hui, les Anglais sont de nature plus parieuse que les Français. C’est en 1646

23
Nicolas Oliveri, « Jeux d'argent en ligne. Le double discours français contre l'addiction », Hermès, La Revue
2012/1 (n° 62), p. 59-62.

16
que la première notion et mention de la pratique des paris sportifs est faite, et c’est à
l’occasion d’un match de cricket. Ce jeu étant de nature noble et bourgeoise, il invite
toute la noblesse à venir se détendre ou de prendre du plaisir en gagnant de petites
sommes, grâce aux paris sportifs. Au départ les paris sportifs n’étaient donc pas pour
gagner des grosses sommes d’argent ou pour faire fortune, tout comme en France.
On note alors que la notion de plaisir, qui encadre la naissance des paris, est
commune aux deux pays. La culture anglaise pour le pari se fait clairement ressentir
dans la vie des différents parieurs, et encore plus sur le football. Cette culture de jeu
et des paris est encore présente aujourd’hui chez les anglais, en effet ils totalisent à
eux seuls près de 15% des mises annuelles mondiales24. De plus c’est à eux que
nous devons les premiers sites de paris en ligne. Ce qui fait la particularité des
anglais, c’est qu’ils vont, d’une manière générale, placer leurs paris pour le week-end
dans la semaine, comme s’ils allaient faire leurs courses, comme une tâche à
effectuer, chez les bookmakers. Ce qui reste spécifique à l’Angleterre, en effet cela
est peu envisageable dans d’autres pays. Les paris sportifs font ainsi partie de leur
quotidien. Depuis bien longtemps maintenant les anglais peuvent parier sur un peu
près tous les sports, contrairement à la France même si cela est un peu moins vrai
aujourd’hui puisqu’en France on peut désormais parier sur beaucoup plus de sports
qu’il y a quelques années. Enfin on peut souligner que l’origine anglo-saxonne des
paris sportifs en ligne se fait ressentir sur le vocabulaire du jeu en ligne qui doit une
bonne partie des mots à l’anglais. On peut citer par exemple « bookmakers » ou
encore « live-betting » qui consiste en un pari lancé pendant le déroulement d’une
rencontre sportive25. Aujourd’hui, le système de bookmaking est différent et plus
libéral en Angleterre qu’en France, et cela s’explique par le développement même de
la pratique qui est plus contrôlée par l’État en France. En effet en France, et à la
différence de l’Angleterre, les bookmakers sont tenus par l’Etat. Puisqu’ils sont
certifiés par l’Autorité de Régulation des Jeux en Ligne (ARJEL), ils sont au nombre
de 12 on retrouve notamment le PMU, Winamax, Betclic, Unibet ou encore Parions
Sport en Ligne26. Cependant ce qui permet l’apparition des paris sportifs au sein de
ses deux pays est la noblesse, le but est alors plus de se divertir que de gagner de

24
Les paris sportifs, https://parissportifstpe.wordpress.com/histoire/, consulté le 09/03/2018.
25
Définition de mr.paris.com, Paris direct, http://www.mrpari.com/lexique-pari/paris-en-direct.htm, consulté
le 09/03/2018.
26
Bookmaker, Les différentes sociétés proposant des paris sportifs, https://fr.wikipedia.org/wiki/Bookmaker,
consulté le 09/03/2018.

17
l’argent. C’est fin XIXème siècle début XXème siècle, que les deux pays voient leurs
premiers hippodromes, les paris hippiques prennent alors forment dans les deux
pays en même temps. Et à partir de là la politique de l’Angleterre quant à
l’encadrement juridique de la discipline est plus libérale que celle de la France.
Même si le développent de la télévision et d’Internet ont permis à la France de
rattraper plus ou moins son retard sur l’Angleterre en matière de paris sportifs.

Retracer l’histoire des paris sportifs reviens à retracer l’histoire et le développement

des civilisations puisque comme nous l’avons vu les paris sportifs remontent au
moins à l’époque de la Grèce antique. Pratique intemporelle au début illégale voir
prohibée, elle est aujourd’hui légale, institutionnalisée et réglementée. Le
développement d’Internet a impacté tous les domaines de la vie et tous les marchés
économiques et le marché des jeux de hasard et d’argent n’y a pas échappé. Depuis
son développement (dans les années 1990), on a vu apparaître en France plusieurs
sites de paris en ligne, et ces derniers ont été légalisés en 2010, grâce à la loi qui à
ouvert le marché à la concurrence. Depuis les pratiques de paris sportifs se sont
considérablement développées et enrichies. Nous tenons notre pratique de pari en
ligne directement de celle des anglais, dont la législation plus souple avait permis le
développement (en ligne) bien avant nous. Ainsi aujourd’hui, nous parions sur un
grand nombre de chose dans différents sports, nous retrouvons alors différents
profils de parieurs et différentes significations du pari pour chacun d’eux.

1.2 Différentes significations du pari pour différents profils de parieurs.

En France, le pari peut concerner tout le monde, mais des nuances nous
conduisent à définir une typologie des parieurs. Et pour chacun d’entre eux la
signification du pari, leurs motivations et attentes de celui-ci vont différer.

Les paris sportifs sont une activité qui attire davantage les hommes que les femmes.
Les hommes représentent plus des trois quarts de l’effectif des parieurs en ligne (il
s’agit ici des joueurs de paris sportifs et hippiques) soit 76.7%, et 87% des joueurs
jouant exclusivement à des paris sportifs en ligne (les matchs de football étant la
grande majorité des mises) sont des hommes, selon le rapport de l’Observatoire des
jeux de mai 201427. Selon ce rapport, l’âge médian des parieurs en ligne est de 40

27
« Les joueurs de paris sportifs et hippiques en ligne », Les notes de l’Observatoire des jeux, n°4, mai 2014,
Jean-Michel Costes, Vincent Eroukmanoff, Marie-Line Tovar.

18
ans, et pour les parieurs en ligne jouant exclusivement à des paris sportifs il est de
35 ans soit un peu plus jeune. Quant à l’environnement de vie, le rapport révèle que
la majorité des parieurs vivent dans un environnement urbain, soit 56.3% résident
dans une agglomération de plus de 100 000 habitants, et 59% pour les joueurs
pariant exclusivement sur des paris sportifs. Les parieurs sont également davantage
des diplômés de l’enseignement supérieur (56.6% ont un niveau de diplôme
supérieur au Bac), moins d’un cinquième d’entre eux (17.9%) ont un niveau de
diplôme inférieur au Bac. Le constat est similaire pour les parieurs jouant
exclusivement à des paris sportifs, on relève que 61.6% des parieurs ont un niveau
de diplôme supérieur au Bac. De plus, les catégories sociales supérieurs sont
davantage présentes au sein des parieurs soit 56.8%. Si on observe les joueurs en
ligne pariant exclusivement sur les paris sportifs, les catégories socioprofessionnelles
supérieures représentent 52.9%, soit une petite majorité. La part d’inactif est
faiblement représentée pour les joueurs en ligne et pour les parieurs en ligne jouant
qu’à des paris sportifs soit respectivement 17.9% et 18.3%. Les parieurs
apparaissent comme plus aisés lorsqu’on les compare aux autres joueurs. En effet,
le rapport révèle que 53.1% des parieurs en ligne se déclarent financièrement à
l’aise, et 61.4% pour les joueurs jouant exclusivement à des paris sportifs.

Les parieurs sportifs sont donc plus jeunes, plus actifs sur le plan professionnel, que
les parieurs en ligne en général. Ils sont davantage urbain et diplômés du supérieur
et davantage célibataires soit 30.9% (les parieurs en lignes concernent également
davantage de célibataires que d’individus mariés ou en couples soit 29.5%). Et leur
situation financière ressentie est meilleure que pour les parieurs en général.

Un pari, qu’il soit sportif ou non, est un jeu de hasard et d’argent c’est « activité dont
l’issue repose principalement ou totalement sur le hasard et implique au préalable
une mise irréversible d’argent ou celle d’un objet de valeur »28. Le jeu de hasard et
d’argent existe s’il y a une possibilité de gagner, ainsi le joueur tente de gagner en
jouant. Si les Hommes jouent c’est qu’ils recherchent quelque chose à travers la
victoire. Selon Huizinga dans Homo Ludens (1938), le parieur recherche à travers le
jeu de hasard la fortune, selon lui l’argent est une motivation centrale dans le fait de
s’adonner aux jeux de hasard et d’argent. Cependant, mis à part l’argent le joueur à

28
Céline Bonnaire, « Jeux de hasard et d’argent chez le sujet adulte, quand la passion devient mortifère »,
Psychotropes 2015/2 (Vol. 21), p.25. DOI 10.3917/psyt.212.0023

19
d’autres motivations et attentes du pari, cela peut être pour le plaisir ou encore pour
lutter contre l’ennui, pour se détendre ou pour rêver par exemple.29 Ainsi les
motivations sont multiples et vont dépendre des types de joueurs. Selon la
classification de Kusyszyn (1972) professeur de psychologie, nous retrouvons
plusieurs grandes catégories de joueurs.

Nous avons tout d’abord les joueurs dits sociaux qui représentent la grande majorité
des joueurs, il s’agit de joueurs qui jouent soit occasionnellement soit régulièrement
mais pour qui le jeu occupe dans sa vie qu’une place limitée, il s’agit avant tout d’un
loisir. Cette catégorie correspond au profil de joueur que nous avons nommé « le
petit parieur ». Il peut cesser de jouer à tout moment, puisque le jeu n’est pas central
dans sa vie. Mais qu’attend-il du jeu ? Le jeu signifie pour ce type de joueur un
moyen de se divertir, de se reposer, et d’avoir du plaisir, mais également de se
socialiser et rêver à une vie meilleur.30 Selon Celine Bonnaire, le jeu serait un moyen
aujourd’hui d’atteindre la réussite sociale, à une époque où le travail le permet
moins voire ne le permet plus.

Le deuxième type de joueur est le tricheur, ou bien le professionnel de l’arnaque.

Dans cette catégorie nous retrouvons souvent le joueur de carte. Pour lui le risque
est double, comme les autres il risque de perde de l’argent mais il risque aussi de se
faire démasquer. Sa motivation première est, selon Céline Bonnaire de gagner de
l’argent. Mais au-delà de la réussite financière, le jeu peut représenter pour lui un
moyen d’exister, de prouver sa valeur voire même sa supériorité.

Le troisième type est le joueur professionnel, qui plus qu’un joueur est un homme de
métier. Il s’agit du profil de parieur que nous avons appelé « le parieur-
professionnel».Le jeu occupe pour lui une place prépondérante. Ainsi si le joueur
social joue de manière récréative, le joueur professionnel joue de manière purement
professionnelle, puisque le jeu est à ses yeux son travail et sa principale source de
revenue. Ce type de joueur, selon Céline Bonnaire, préférera plutôt que les jeux de
pur hasard et d’argent, les jeux nécessitant du savoir-faire comme le poker par
exemple, ou une certaine connaissance tel que les pronostics ou la bourse. Le

29
Céline Bonnaire, « Jeux de hasard et d’argent chez le sujet adulte, quand la passion devient mortifère »,
Psychotropes 2015/2 (Vol. 21), p.26. DOI 10.3917/psyt.212.0023
30
Céline Bonnaire, « Jeux de hasard et d’argent chez le sujet adulte, quand la passion devient mortifère »,
Psychotropes 2015/2 (Vol. 21), p.27. DOI 10.3917/psyt.212.0023

20
joueur professionnel est présenté comme sérieux, logique, contrôlé, peu impulsif et
ayant une grande confiance en lui. Son estime de lui-même est importante et peut
apparaître comme la conséquence de gains financiers non négligeables du jeu ou
comme étant un trait de personnalité inhérent au joueur. On peut noter également,
que le joueur professionnel se comportera différemment face aux pertes financières,
en effet il sera moins dans un objectif de se « refaire », c’est-à-dire de vouloir
rapidement regagner sa mise perdue. Cela est lié au fait qu’il est contrairement au
joueur pathologique, plus apte à se détacher émotionnellement du jeu. Le joueur
pathologique est davantage dans l’émotion, ce qui impacte sa capacité à jouer de
façon logique et rationnelle. Pour le joueur professionnel la principale motivation est
de gagner de l’argent, mais également d’échapper à la réalité grâce à un métier
plutôt atypique. En effet il échappe à la vie professionnelle typique d’un français
lambda, c’est-à-dire au statut d’employé et au contrat à durée indéterminé (CDI),
forme de salariat la plus répandu en France.

Nous pouvons, cependant ajouter à cette typologie le parieur que nous avons
nommé « le parieur-engagé » qui par de nombreux points se rapproche du joueur
professionnel de Kusyszyn, mais qui s’en diffère par le fait que pour lui le pari n’est
pas sa source principale de revenu, ce n’est pas son métier.

La dernière catégorie de Kusyszyn et que reprend Céline Bonnaire, est le joueur

pathologique, qui est dépendant du jeu. Il a perdu le contrôle de l’activité et ne peut
s’arrêter avant d’avoir tout perdu. Le jeu est pour lui au centre de son existence, et
cela au détriment de toute autre chose. Quelles sont alors ses motivations ? Pour les
déterminer reprenons la théorie de l’autodétermination de Deci et Ryan (1985, 2000).
Cette théorie explique la « dynamique motivationnelle qui pousse un individu à
s’engager ou non dans une activité »31. Selon ce modèle chaque individu est un être
actif qui cherche continuellement à augmenter son potentiel et à se développer
psychologiquement par la « découverte de nouvelles perspectives, par la maîtrise de
nouveaux challenges et par la satisfaction de ses trois besoins psychologiques de
base, à savoir un besoin de compétence, d’autonomie et d’appartenance sociale »32.
Selon Ryan et Deci, les raisons qui poussent un individu à s’engager dans une

31
« La motivation auto-déterminée des élèves en éducation physique : état de la question », Jean-
Philippe Dupont, Ghislain Carlier, Cécile Delens, Philippe Gérard, Staps, vol. 88, no. 2, 2010, p.9.
32
Idem

21
activité sont variées, et ces motivations se diffèrent par leur degré d’auto-
détermination, soit le degré « avec lequel une activité est effectuée avec un
sentiment de libre choix et de cohérence interne »33. Les auteurs déterminent alors
trois grands types de motivations, la motivation intrinsèque qui correspond aux
activités réalisées pour le plaisir qu’elle procure, pour l’intérêt qu’elles présentent en
elles-mêmes. La motivation extrinsèque qui correspond aux activités qu’on réalise
pour des raisons extérieures telles que la reconnaissance sociale par exemple. Et
l’amotivation qui se définit comme étant l’absence de toute motivation, elle apparaît
quand l’individu ne fait plus le lien entre l’action dans laquelle il s’engage et le
résultat de cette action.

A partir de cette théorie plusieurs types de motivation peuvent être relevés pour le
joueur pathologique, selon Céline Bonnaire. L’adaptation, il s’agit d’une motivation
intrinsèque c’est par exemple jouer pour l’excitation. L’amélioration qui est une
motivation intrinsèque aussi, il s’agit par exemple de jouer pour essayer de
comprendre quelque chose de nouveau. La socialisation qui est une motivation
extrinsèque, c’est jouer pour se socialiser avec les autres. Enfin la motivation
financière qui est une motivation extrinsèque également, c’est jouer pour devenir
riche. Le jeu est pour cette catégorie de joueur un moyen d’échapper au stress, aux
frustrations, aux responsabilités quotidiennes, à la dépression ou encore un moyen
de faire face aux problèmes.

Thomas Amadieu34 a lui aussi tenté d’établir une typologie des joueurs mais selon
leur sentiment de contrôle (face au hasard notamment) et selon leur attitude face au
risque. Ainsi, il nous parle du joueur contribuable qui ne consacre qu’une faible
somme au jeu, il a espoir de gagner un jour une somme importante ou souhaite
quelques fois améliorer son quotidien. Il a une faible prise de risque et son sentiment
de contrôle est faible également. On pourrait le rapprocher du joueur social de Celine
Bonnaire, cependant le contribuable de Thomas Amadieu ne s’adonne qu’à des jeux
de pur hasard, ce qui exclut alors les parieurs sportifs.

33
« La motivation auto-déterminée des élèves en éducation physique : état de la question », Jean-
Philippe Dupont, Ghislain Carlier, Cécile Delens, Philippe Gérard, Staps, vol. 88, no. 2, 2010, p.9.
34
Thomas Amadieu, « Prises de risques délibérées avec l’argent : les modalités de consommation des jeux de
hasard », Revue française de sociologie 2015/4 (Vol. 56), p. 643-672. DOI 10.3917/rfs.564.0643

22
Puis, nous avons le ritualiste qui souhaite également minimiser la prise de risque
avec l’argent, il en mesure d’ailleurs les dangers. Il possède des techniques de
maîtrise du budget, cependant sa conception du hasard est biaisée et il cherche à
prédire les résultats. Son sens du contrôle est de ce fait fort. On pourrait également
rapprocher se profil au joueur social de Celine Bonnaire mais au joueur social
régulier et non plus occasionnel.

Nous avons ensuite le flambeur, qui joue pour prendre des risques sans développer
de stratégie, il se soumet au contraire au hasard. Il est attiré par le risque. Ce profil
peut se rapprocher du joueur pathologique de Céline Bonnaire, même si Thomas
Amadieu ne fait pas vraiment allusion à une quelconque dépendance du jeu.

Enfin le dernier profil est l’entrepreneur qui cherche également le risque mais dans la
mesure où lui pense le maîtriser. Il souhaite démontrer ses capacités de contrôle et
de prédiction grâce à ses connaissances. Le jeu occupe une grande place dans sa
vie, et il aura une tendance à réinvestir systématiquement ses gains pensant les
multiplier. Ici aussi on peut penser au joueur pathologique, il ne mentionne pas la
dépendance mais la grande prise de risque, l’omniprésence du jeu dans sa vie, le
désir et la croyance de toujours pouvoir multiplier les gains, tout cela font penser au
parieur pathologique.

Thomas Amadieu apporte des compléments à la typologie de Celine Bonnaire,

cependant nous ne retrouvons pas chez lui le parieur professionnel.

En somme, le pari sportif est avant toute chose un jeu de hasard et d’argent. Il s’agit
comme nous l’avons dit, surtout d’une pratique masculine, et il aura une signification
différente selon le type de parieur. Donner la signification du pari c’est exposer les
motivations qu’ont les joueurs à s’adonner à cette pratique. On retrouve alors le
joueur social (qui s’apparente au petit parieur), pour qui le pari est source de plaisir,
de rêve et de détente, il s’agit d’un loisir. Le joueurs professionnel (qui correspond au
parieur-professionnel), pour qui le jeu est un métier et sa source principale de revenu
et donc sa motivation première est l’argent. Le parieur que nous nommerons le
parieur engagé qui est au croisement des deux précédents. En effet le pari est un
loisir ce n’est pas son métier, mais il est fortement engagé dans le domaine en terme

23
de temps, d’argent et d’engagement personnel, et ce presque tout autant que le
joueur professionnel. Le principal élément qui le diffère du parieur professionnel
serait qu’il ne vit pas des paris. Ces motivations sont financières mais aussi le plaisir
et l’entretien de sa passion pour le sport. Nous avons le joueur tricheur, qui joue pour
l’argent mais aussi sans doute pour prouver sa supériorité et son existence même.
Enfin le joueur-pathologique, qui est addicte au jeu. Le jeu a plusieurs motivations
pour lui, cela va de l’excitation à la socialisation par exemple. Nous devons cette
typologie à Celine Bonnaire mais nous pouvons trouver des précisions et des
variantes en la croisant à celle de Thomas Amadieu.

Maintenant que nous avons exposé les grandes catégories de joueurs, nous allons
nous attarder sur le joueur social, soit le petit-parieur.

1.3 « Le petit parieur »

Le premier profil de parieur que nous analyserons ici, est celui de petit parieur.
Nous entendons par petit parieur, le parieur le moins expert. Si nous reprenons la
typologie de Kusyszyn (1972), le petit parieur correspondrait au joueur social qui ne
parie qu’occasionnellement et pour qui le jeu occupe qu’une place limitée, il s’agit
principalement d’un loisir.

Nous ne déterminons pas ce qu’est le petit parieur en terme de temps ou de

récurrence des paris par semaine par exemple car cela va dépendre des individus, et
même de la période de l’année. Par exemple un petit parieur pariera davantage lors
de compétition tel que la Coupe du Monde ou encore l’Euro, que pendant le reste de
l’année, comme nous pouvons le lire chez Jordan un petit parieur, 25 ans :

« Je vais jouer plus par exemple cette été avec la Coupe du Monde. »

Mais ce qui caractérise ce type de parieur est le caractère occasionnel de sa

pratique, et le fait que le jeu n’occupe qu’une place limitée dans sa vie. C’est en cela
qu’il se diffère des autres profils de joueur.

Le petit parieur possède une appétence pour le jeu de hasard. Il a recours à la

chance dans l’espoir d’une vie meilleur35. Ici le parieur sportif ne fait pas que parier,

35
Céline Bonnaire, « Jeux de hasard et d’argent chez le sujet adulte, quand la passion devient mortifère »,
Psychotropes 2015/2 (Vol. 21), p.27 DOI 10.3917/psyt.212.0023

24
jeu qui ne repose pas entièrement sur la chance, il joue également aux jeux de pur
hasard tel que les jeux à gratter ou les jeux de loterie. C’est ce que nous pouvons lire
chez Jordan :

« Je parie de temps en temps, j’achète régulièrement des jeux à gratter, par

contre le loto c’est rare, je vais jouer quand il y a des grosses cagnottes mais
c’est de temps en temps. »

Ce qui l’encourage à faire des paris sportifs et à ne pas se contenter des jeux de
pure hasard est son goût voire sa passion pour le sport. Tous les parieurs sont ainsi
des passionnés de sport, et regardent activement les rencontres sportifs diffusées à
la télévision. Cette caractéristique est commune à tous les profils de parieurs, et cela
parait logique puisqu’on sait que pour parier il faut connaître et suivre un minimum
les rencontres sportives.

« Oui bien sûre j’aime et je suis le foot » (Jordan, petit parieur, 25 ans).

« Ah oui, ce qui fais aussi que je joue sur les paris sportifs parce que je suis
un grand fan de sport. » (Johnatan, parieur engagé, 29 ans).36

« Oui je suis un passionné de sport en générale avec comme sport favoris le

foot […] depuis toujours, depuis tout petit, je suis né avec un ballon de foot. »
(Mathieu, parieur engagé, 28 ans).37

« [Etes vous un passionnez de sport?] A fond oui !!! Surtout de foot. »

(Thomas David, Auteur du site www.gagnerauxparissportifs.com, parieur-
professionnel, 32 ans).38

On voit donc que tous les profils de parieur sont avant tout des passionnés de sport.
Ce qui encourage les petits parieurs à jouer à des jeux d’argent est la possible
ascension sociale permise par la victoire, de « faire fortune », d’améliorer sa vie, ou
son quotidien. Et les paris sportifs ne sont qu’un jeu qui vient s’ajouter à la liste des
jeux d’argent. Il s’agit d’une opportunité rendue possible grâce à leur goût pour le
football et le sport. C’est une des fonctions principales du pari sportif pour ce type de
profil. Cependant, lors de pari sportif nous observons une seconde fonction pour le

36
Annexe 2
37
Annexe 1
38
Annexe 3

25
joueur, c’est l’implication et la participation de celui-ci dans sa passion. En effet, si
pour un joueur de loto par exemple la seule fonction est l’appât du gain, il en est
autrement pour un parieur sportif. Parier lui permet aussi de participer au sport qu’il
aime, notamment lors de compétition ou rencontre importante :

« Je vais parier quand je sais que ça va me rapporter, sinon je ne parie pas.

Et je vais parier quand il y a des belles affiches, par exemple là il va y avoir la
coupe du monde donc il y a de forte chance que je vais faire des paris, je vais
jouer c’est sûre car bon voilà on va beaucoup en parler donc je vais parier ça
va donner un peu de piment au jeu ! On est encore mieux dedans après
quand on sait qu’on a misé dessus. » (Jordan, petit parieur, 25 ans).

Ici il devient actif de sa passion et n’est plus un acteur passif devant son écran de
télévision, puisqu’il participe à celle-ci grâce aux paris. Le pari est donc pour ce type
de profil symbole d’espoir (de gain notamment) et de participation, il pari pour mieux
apprécier le match qu’il regardera ensuite. Cela renforce la passion qu’il a pour le
sport, ici le football.

On peut retrouver une autre fonction au pari, en effet le petit parieur sera entraîné à
jouer dans un désir de socialisation. Selon Céline Bonnaire les joueurs sociaux les
moins fréquents jouent aussi pour se socialiser.39 En effet, on peut relever que le
petit parieur qui correspond donc au joueur le moins actif, commence à faire des
paris sportifs par mimétisme, au sein des groupes de pairs :

« Les tous premiers, euh, c’était avec des potes, […] et voila on avait 10 euros
on passait au tabac on buvait un coup ou quoi et il y avait la liste des paris tu
vois. Car à l’époque c’était pas comme ça c’était autrement, et on prenait une
grille on regardait les matchs et hop on en discutait et on pariait, mais voilà
c’était sur un coup de tête parce qu’on avait des sous et qu’on était au tabac
par exemple. » (Mathieu dans sa période petit-parieur, parieur engagé, 28
ans).40

« Je jouais déjà au foot en club tu vois, et on en parlait entre nous des paris
sportifs, il y avait des plus grands de mon club de foot qui y jouaient déjà. […]

39
Céline Bonnaire, « Jeux de hasard et d’argent chez le sujet adulte, quand la passion devient mortifère »,
Psychotropes 2015/2 (Vol. 21), p.27 DOI 10.3917/psyt.212.0023
40
Annexe 1

26
 je me suis lancé là-dessus avec les gars de mon club en fait parce qu’on avait
regardé les plus grands en faire » (Johnatan dans sa période petit-parieur,
parieur engagé, 29 ans) 41

Ainsi le pari se fait pour suivre les aînés et se socialiser, il peut s’agir alors d’une
pratique collective et non personnelle comme nous pourrions le penser. Il fait partie
de l’apprentissage des jeunes passionnés de football.

Mais comment vivent-ils les paris ? Le pari est pour ce type de profil et pour la
plupart des parieurs une source d’adrénaline. Mais ce qui va le différencier des
autres parieurs est sa moindre implication dans son jeu. C’est-à-dire que
l’appréhension sera présente, la peur de perdre, mais le pari étant avant tout un
plaisir, un loisir, le parieur ne fait que « tenter sa chance » donc la frustration lors de
perte sera moindre que pour un joueur plus impliqué tel que le parieur engagé ou le
parieur professionnel, même si elle est tout de même présente. Ainsi ses attentes ne
sont pas très élevées, il a espoir de gagner mais au fond de lui il n’attend pas
vraiment de faire fortune grâce à un pari qu’il aura fait à un instant T. C’est ce que
nous relevons chez notre parieur occasionnel :

« Je tente ma chance si je gagne je suis content mais quand je perds bah

c’est pas non plus dramatique » (Jordan, petit parieur, 25 ans).

Si nous reprenons la pyramide de Maslow et ses cinq besoins que l’Homme doit
accomplir pour s’épanouir, soit les besoins physiologiques (se nourrir, boire…), le
besoin de sécurité (avoir un logement…), le besoin d’appartenance (appartenance à
un groupe social, amis, famille…), le besoin d’estime de soi (être reconnu par les
autres, se sentir utile…) et enfin le besoin de réalisation (du temps pour ses loisirs,
se réaliser personnellement, accroître ses connaissances…)42. Les paris pour le petit
parieur interviennent au cinquième niveau, le besoin de réalisation. En effet le petit
parieur ne mise qu’a certain moment, lorsque cela est possible financièrement et
lorsque son planning le lui permet, il occupe qu’une place limitée dans sa vie, selon
Celine Bonnaire. Ainsi le pari n’est qu’un loisir. Il offre au parieur un moment de bien
être, un moyen de se réaliser, de s’épanouir et de mieux vivre sa passion, que le
simple visionnage des matchs, et une rupture avec son quotidien.

41
Annexe 2
42
Pyramide de Maslow, http://papidoc.chic-cm.fr/573MaslowBesoins.html, consulté le 9/05/2018.

27
 « Oui c’est un plaisir de parier, quand je pari comme je disais je suis plus à
fond dans le match, en général c’est pour des rencontres importante donc on
en parle avec des amis et on lance les paris » (Jordan, petit parieur, 25 ans).

« Comme je disais c’était occasionnel tiens j’ai un billet de 10 je vais faire un

p’tit pari ça passe je prenais 60-70 euros ou au pire je perdais 10 euros voilà
c’était comme ça pour le plaisir. » (Mathieu dans sa période petit-parieur,
parieur engagé, 28 ans).43

Le pari n’est ici qu’une distraction, un moyen d’être acteur de sa passion. Ici le
parieur n’a pas de grandes attentes de sa pratique et donc le pari occasionnel lui
suffit, ce n’est qu’un jeu parmi les autres auxquels il s’adonne. Ce n’est qu’une
activité comme une autre.

D’ailleurs, la numérisation des paris et l’ouverture du marché des paris à la

concurrence en ligne n’a qu’un faible impact sur sa pratique. En effet le petit parieur
est amené à jouer en ligne, mais il continue de jouer au bureau de tabac, auprès de
la Française des Jeux. Et on peut noter que s’il décide de se tourner vers un
bookmaker en ligne, soit un site de pari sportif en ligne, il se tourne souvent vers le
site de la française des jeux parions sport en ligne. Et il limite leur inscription auprès
des autres bookmakers.

« Oui je parie en ligne parfois […] je suis inscrit sur parions sport, je sais qu’il
en existe d’autre mais bon pour le peu que je l’utilise… enfin ça me suffit. »
(Jordan, petit parieur, 25 ans).

De plus, quant aux choix des mises et des paris, là encore la numérisation des paris
n’a pas eu une grande incidence. Certes il peut suivre l’actualité sportive sur des
applications ou la presse en ligne, mais l’essentiel des informations qu’il obtient pour
faire son choix de pari repose sur les informations personnelles qu’il a, par la
télévision ou la presse, comme ça l’était auparavant.

« En fait tu te fais ta propre analyse [des matchs, des équipes pour dégager
un potentiel résultat] mais ton analyse elle tient sur très peu de chose [très
peu d’information] et à l’époque elle tenait surtout sur nos connaissances. Je
jouais surtout sur les gros championnats où je connaissais les équipes et où je
43
Annexe 1

28
 connaissais les championnats. Et je me basais surtout sur ce que je
connaissais, pas sur les sites, les statistiques, pas sur les infos c’était
vraiment que basé sur mes connaissances » (Mathieu dans sa période petit-
parieur, parieur engagé, 28 ans).44

Ils ne vont pas davantage utiliser les ressources et opportunités que leur offre le Web
2.0 pour affiner leurs choix et connaissances. Tout cela les diffèrent nettement des
autres types de parieurs que nous analyserons dans les prochaines parties à savoir
le parieur engagé et le parieur professionnel, dont leurs expertises et leurs pratiques
reposent beaucoup sur internet et les nouveaux systèmes d’information et de
communication.

Le petit parieur est donc le profil de parieur qui aura développé le moins d’expertise,
ils se contentent des informations qu’il possède grâce à la télévision, ses
connaissances se limitent aux informations diffusées par les médias. C’est son goût
pour le sport qui nourrit ses opinions. Mais le pari n’occupe qu’une place limitée dans
sa vie, puisqu’il ne fera pas forcement beaucoup plus de recherches, d’analyses pour
affiner ses choix et ses prises de positions. Son temps, son planning n’en sera pas
impacté. Ses paris sont irréguliers, et interviendront qu’à certain moment de sa vie.
En effet il n’aura pas une habitude du pari, c’est-à-dire qu’il n’a pas de règle, de
temporalité pour le pari, ce n’est qu’un loisir. Le petit parieur est aussi caractérisé par
son goût pour les jeux d’argent et de hasard. Il joue dans l’espoir de gagner et de
faciliter sa vie quotidienne par un apport « non prévu » d’argent. Mais il joue aussi
pour cultiver sa passion pour le football, et y participer et se socialiser parmi ses
pairs. Le pari renforce le plaisir. C’est une source d’adrénaline, même si son
implication sera moindre si on le compare à d’autres profils de parieur. Lui ne fait que
« tenter sa chance », comme lorsqu’il gratte un jeu. Le pari répond donc à un besoin
de réalisation de soi, et d’épanouissement personnel. Cependant certains parieurs
présentent d’autres caractéristiques et sont davantage impliqués dans leurs jeux ne
laissant qu’une faible place au hasard. Et lorsque cela arrive, le temps consacré aux
paris, tant dans l’analyse des matchs que dans les choix des mises, augmente. Les
pratiques, les attentes du pari changent aussi et nous retrouvons alors notre
deuxième profil de parieur : le parieur engagé.

44
Annexe 1

29
Nous savons maintenant que les paris sportifs ont une dimension intemporelle. Ils
remontent au moins à la Grèce antique. En France son essor date du XIXème siècle,
mais il s’agit alors essentiellement de pari relatif aux courses hippiques. Comme
beaucoup de pratiques cela concernait d’abord la haute société avant de se
démocratiser et de se populariser. Les paris sportifs se réglementent en 1887. Et les
paris sur les matchs de football se régularisent une centaine d’année plus tard soit
en 1985 avec la naissance du loto sportif. Même si leur diffusion date, en Europe,
des années 1920. L’ère du numérique révolutionne le monde des paris sportifs, et en
1990 le marché des jeux de hasard se transforme en faveur de l’émergence de l’offre
en ligne. La société française pour faire face à cette nouvelle concurrence qui ne
cesse de gagner du terrain, décide le 10 juin 2010 de réguler son offre en ligne et
d’ouvrir le marché des paris à la concurrence sur internet. Dès lors il devient légal de
parier en ligne et la Fdj perd sa position de monopole. Tout s’en trouve transformé,
des choix des paris, jusqu’au site de pari, en passant par les pratiques des parieurs
et les moyens d’apprentissage de l’activité. Il existe différents types de parieurs, et
suivant ces profils on retrouvera différentes motivations et attentes du pari. Mais avec
cette transformation de ce monde des paris par le numérique de nouveaux profils
sont apparus ou en tout cas les profils existant ont évolué, et on observe de
nouvelles caractéristiques. Le petit parieur que nous avons apparenté au joueur
social, qui joue donc par espoir de gagner une somme d’argent mais aussi pour
nourrir sa passion pour le football et se socialiser n’a pas été réellement impacté par
la numérisation des paris, à l’exception qu’il pourra également jouer en ligne et plus
seulement au bureau de tabac. Mais qu’en est-il des autres profils ? Et notamment
du parieur que nous avons nommé le parieur engagé, c’est-à-dire celui qui consacre
un temps important à son activité, qui s’implique personnellement et financièrement
dans celle-ci, même s’il n’en fait pas son métier ?

30
II/ « Le parieur engagé »

Le profil qui va nous intéresser maintenant est le parieur que nous avons
qualifié d’engagé. Il s’agit en faite de parieur qui fait des paris intelligents, c’est-à-dire
qu’il fait des paris gagnants. Pour cela il réalise ses propres pronostics et analyse les
matchs, il suit attentivement tout ce qui se passe sur le web relatif aux matchs de
football, il suit des « influenceurs » soit des personnes ayant créées une
communauté de parieur et proposant des pronostics et des conseils gratuit ou
payant. Il souhaite tirer un réel bénéfice de ces paris, pour cela il s’investit
personnellement dans le domaine. Son investissement est à la fois temporel et
financier. Et il sait utiliser toutes les opportunités et outils qu’offre le Web 2.0. Dans
un objectif de présentation essayons d’abord de comprendre ce qui caractérise ce
type de parieur.

2.1 Caractéristiques du parieur engagé, ressentis et objectifs futurs.

Le parieur engagé se situe à mi-chemin entre le petit parieur et le parieur

professionnel. Car ce qui va le caractériser c’est son engagement et non pas les
bénéfices qui en découlerons. En effet, le pari n’est pas son apport principal d’argent,
parfois les bénéfices seront mêmes minimes, en cela il se différencie du parieur
professionnel. Mais, à la différence du petit parieur, son engagement est profond,
tant financier que temporel ou personnel, et c’est en cela qu’il se rapproche du
parieur professionnel. Le parieur engagé parie régulièrement et très souvent, environ
tous les jours mais si nous devions faire une moyenne se serait environ 5 fois par
semaine, comme nous pouvons le lire chez Mathieu45 et Johnatan46 nos parieurs
engagés:

« On peut dire que je parie un peu près tous les jours […] Si je le ramène sur une
semaine, environ 3-4 ou 5 jours ». (Mathieu)

«On va dire presque tous les jours, c’est en fonction de voilà ce qui va tomber, les
sports, l’actualité sportive mais généralement je joue presque tous les jours. On
va dire 6,5 fois sur 7. » (Johnatan)

45
Annexe 1
46
Annexe 2

31
Ainsi on remarque l’importance de l’activité au quotidien, puisqu’ils y consacrent du
temps tous les jours.

Si nous reprenons la typologie de Céline Bonnaire, nous pouvons remarquer qu’elle

n’accorde pas vraiment de catégorie pour ce type de parieur. En effet, elle nous parle
du parieur social puis du parieur professionnel, et inclut notre parieur engagé dans
le parieur social. Même si elle nuance les deux types de profil grâce à la récurrence
de l’activité, en effet elle distingue le parieur social régulier du parieur social
occasionnel. Ainsi le parieur engagé correspondrait à son parieur social régulier.
Mais notre parieur engagé et son parieur social régulier n’ont en point commun que
cette régularité de la pratique, puisqu’après, les autres caractéristiques, nous l’avons
vu, nous rapprochent de notre petit parieur.

Cependant si nous prenons maintenant la typologie de Thomas Amadieu47, nous

pouvons relever le joueur ritualiste. Ce dernier peut correspondre à notre profil de
parieur qui nous intéresse ici. En effet le joueur ritualiste cherche à minimiser la prise
de risque avec l’argent, et ils mesurent les dangers qui en découlent. Le joueur à des
techniques de maîtrise du budget. Nous retrouvons ces caractéristiques chez le
parieur engagé :

« Après il faut être conscient de ça, après je pense que quand tu sais que déjà
c’est une addiction, c’est que tu as conscience que ça peut nuire à ta vie.
C’est pour ça qu’il faut se limiter, moi je dis que c’est une addiction mais ça
prendra jamais le pas sur ma famille.» (Johnatan, parieur engagé, 29 ans)48

Ici notre parieur est conscient des risques et mesure clairement les dangers qui
peuvent découler des paris, il adopte alors des mesures pour se prémunir contre ces
risques et éviter les excès, en limitant ces mises sur internet en se fixant des
plafonds par exemple :

« Moi j’ai mis les plafonds les plus stricts comme ça je ne risque pas de
dépasser et depuis que je suis dessus j’ai jamais eu besoin, de les dépasser
ou envie de les dépasser »

47
Thomas Amadieu, « Prises de risques délibérées avec l’argent : les modalités de consommation des jeux de
hasard », Revue française de sociologie 2015/4 (Vol. 56), p. 655. DOI 10.3917/rfs.564.0643
48
Annexe 2

32
Le parieur engagé a conscience qu’il s’agit d’une pratique addictive et qu’il est
nécessaire de se limiter pour ne pas que cette pratique devienne néfaste et le ferait
pencher vers un autre profil de joueur, le joueur pathologique. De plus, comme le dit
Thomas Amadieu, il a des techniques de maitrise du budget, nous le relevons aussi
chez parieur engagé :

« Et ton capital de départ [première somme investie sur un compte de pari en

ligne] il ne faut jamais qu’il s’épuise. Le but c’est faire des sous s’en jamais
devoir en remettre [sur le compte en ligne], moi par exemple ma bankroll49,
par exemple sur un capital de départ de 100 euros je vais me dire dès que
j’arrive à 150 euros je vais retirer 50 euros je vais les enlever et les mettre sur
mon compte bancaire »50 (Johnatan, parieur engagé, 29 ans)

« c’est-à-dire que tu condamnes une somme d’argent 100 ou 200 euros et ça

s’appelle une bankroll. Et ça s’est placé sur le compte Winamax Unibet sur
n’importe quel bookmaker que tu choisis de jouer. […] Et après tes paris tu
mettras jamais tout tu mettras toujours des sommes euh 20 euros 10 euros 50
euros mais en ayant de la marge pour justement ne jamais avoir à en remettre
dedans, faut pas que ton compte tombe à 0. Voilà c’est comme ça qu’il faut
jouer. » (Mathieu, parieur engagé, 28 ans).51

Ainsi, il y a des règles, des « bonnes » façons pour parier, et gérer correctement son
budget. On relève d’ailleurs chez le parieur engagé tout un vocabulaire pour la
maîtrise de son budget, on parle de « bankroll » mais aussi de « ROI52 » qui
correspond au rapport entre le bénéfice réalisé et le total des mises, « t’investis 100
euros au bout d’un mois tu as 150 tu as un ROI de 50%.» (Mathieu, parieur engagé,
28 ans)53. La gestion de son budget est donc centrale chez le parieur engagé.

Enfin tout comme le joueur ritualiste, le parieur engagé minimise sa prise de risque
avec l’argent :

49
« La bankroll c’est ton captal de départ c’est comme un plafond que tu te mets. Tu investis un capital de
départ après tu vas faire tes paris en fonction, en pariant un pourcentage de ce capital de départ et la bankroll
c’est ton capital de départ avec tous tes bénéfices à la fin », annexe 2, Johnatan, parieur engagé, 29 ans.
50
Annexe 2
51
Annexe 1
52
ROI : Retour Of Investment
53
Annexe 1

33
 « On minimise un maximum, la prise de risque […], il y a des règles, je me
suis imposé des règles, pas plus de trois matchs pas plus de trois cotes
ajoutées, maximum. Si je peux faire deux je fais deux. S’il y a un risque même
qu’il est minimum, s’il y a un risque […], je l’enlève [la cote, le pari] et je choisi
deux autres plus petites cotes pour faire la cote que je veux. » (Mathieu,
parieur engagé, 28 ans).54

Tous les choix pris sont très réfléchis afin d’être le plus sûre possible de ses jeux. Le
parieur engagé va faire diminuer au maximum la part de chance présente dans les
paris sportifs, pour être le plus serein possible, et diminuer les risques de perte.

Par tous ces aspects le parieur engagé peut être rapproché du joueur ritualiste de
Thomas Amadieu. Ce joueur ritualiste est sans doute une variante du joueur sociale
de Céline Bonnaire, mais il vient le complété. Il apporte ainsi des précisions qui
correspondent davantage à notre joueur engagé. Cependant à la différence du
joueur ritualiste nous peuvons remarquer que notre parieur engagé aura tendance à
ne pas apprécier les jeux de hasard que nous pourrions qualifier de pure, tel que les
jeux à gratter ou la loterie. Ces derniers reposent uniquement sur le hasard et la
chance de l’individu. Le joueur ritualiste selon Thomas Amadieu, est le profil
d’individus qui « affectionne la simplicité des jeux de hasard pur (jeux de grattage ou
loteries) qu’il perçoit comme plus fiables et plus rémunérateurs ». Et au contraire se
méfit des jeux nécessitant de faire des pronostics qu’ils trouveront biaisés. 55 C’est
tout à fait l’inverse chez notre parieur engagé, qui ne joue pas à ces types de jeux :

« Parce que c’est le pur hasard tout ça, les jeux de grattage c’est le pure
hasard tu peux faire ce que tu veux, euh, tu as aucune recherche à faire il y a
rien tu vois, tu prends le jeu, tu grattes tu gagnes ou tu perds. C’est le pure
hasard et moi j’aime pas tu vois c’est comme le loto, ça c’est pas du tout mon
truc. Moi aussi bien le poker que les paris sportifs j’estime que tu as une part
de chance mais ça la part de chance en vérité tu l’as dans tout même dans
ton travail […]. Donc tu as une part de chance elle est peut-être un peu plus
grande sur les paris sportifs et le poker mais pour moi il y a plus, il y a un

54
Annexe 1
55
Selon Miguel, le chanceux aux jeux, Thomas Amadieu, « Prises de risques délibérées avec l’argent : les
modalités de consommation des jeux de hasard », Revue française de sociologie 2015/4 (Vol. 56), p. 655. DOI
10.3917/rfs.564.0643

34
 pourcentage plus grand dans le travail, dans un investissement personnel que
tu fais, que dans la chance » (Mathieu, parieur engagé, 28 ans.)56

Au contraire ici le joueur ne veut pas se reposer sur la chance et estime les
possibilités de gagner aux paris sportifs plus grandes grâce à la part importante du
travail de pronostic. Si la simplicité du jeu de pur hasard est appréciée chez le joueur
ritualiste elle est dépréciée chez notre parieur engagé :

« Parce que ça ne m’attire pas plus que ça pour moi c’est vraiment de la
chance à 100%, alors que les paris sportifs tu vois il y a une part de chance
mais c’est toi qui te la crée la chance, par rapport au loto où voilà c’est au petit
bonheur la chance tu choisis les numéros ou le bon ticket. » (Johnatan,
parieur engagé, 29 ans).57

Encore une fois la part de chance est perçue comme inférieure à la part de travail.
En cela le joueur ritualiste se diffère de notre parieur engagé.

Ainsi ce qui caractérise notre parieur engagé et pas le joueur ritualiste, c’est son goût
pour les jeux d’argent nécessitants de la réflexion et de l’analyse. En effet ce type de
parieur va par exemple apprécier le poker où tout comme les paris sportifs la part de
chance est présente (le jeu dépend des cartes tirées) mais n’est pas déterminante.
Même si les cartes sont mauvaises, le jeu n’est pas pour autant fini puisqu’un bon
joueur de poker peut remporter la main grâce à ces aptitudes.

« Oui j’ai commencé à jouer au poker vers 18/19 ans mais c’est aussi à cette
période que j’ai commencé les paris sportifs » (Mathieu, parieur engagé, 28
ans.)58

Ainsi un parieur sportif aura des appétences pour les jeux d’argent et c’est ce qui
peut expliquer son intérêt pour les paris sportifs, qui peuvent être similaire au poker.
Un joueur de poker mise sur son jeu « d’acteur » plus que sur ces cartes, tandis
qu’un parieur mise sur ses pronostics. Même s’il s’agit tout de même de deux jeux
différents. Son désir de réaliser un travail de réflexion fait qu’il se soit dirigé
naturellement vers les paris sportifs ou le poker et ne sait pas contenté des jeux de

56
Annexe 1
57
Annexe 2
58
Annexe 1

35
pure hasard, qu’il n’apprécie pas, comme on l’a vue. Il a un désir de contrôle face au
hasard, cela fait partie de son caractère de sa personnalité.

Maintenant que nous connaissons davantage ce profil de parieur, qu’en est-il de la

signification du pari pour lui, quelle est sa fonction ? Et quelles sont les motivations
du parieur engagé ? La réponse est multiple, en effet ce parieur jouera pour diverses
raisons et trouvera plusieurs apports dans le pari.

Le parieur engagé va jouer d’abord dans l’espoir de tirer un bénéfice de sa passion

pour le football ou pour le sport d’une manière plus générale. Contrairement au petit
parieur que nous avons analysé plus haut, l’apport de gain souhaité n’est pas
ponctuel mais régulier. Si l’aspect monétaire est une motivation commune aux deux
profils de joueur, le joueur engagé va chercher une régularité dans ses gains, et il ne
cherchera pas spécialement un grand bénéfice. Ainsi l’apport peut être minime mais
le but est qu’il soit continuel, présent dans le long terme. Comme nous pouvons le
lire chez Mathieu:

« S’était occasionnel, j’ai un billet de 10, je vais faire un p’tit pari ça passe je
prenais 60-70 euros […] voilà c’était comme ça pour le plaisir.

Alors que maintenant si je mets 10 euros c’est sur des trucs, des cotes à 2
2.50 et je vais prendre 20-25 euros, mais sauf au lieu de les prendre une fois
tous les … 6-7 fois bah sur la semaine je vais les prendre 4-5 fois tu vois. »
(Mathieu, parieur engagé, 28 ans.)59

On voit clairement le changement qui s’est opéré dans sa pratique. Pendant sa

phase de petit parieur il recherchait un gros gain mais c’était ponctuel, il voulait
multiplier sa mise considérablement. Tandis qu’aujourd’hui en tant que parieur
engagé il souhaite des résultats à long terme. Il diminue donc ses risques de perde
et envisage des gains plus raisonnables et gère avec plus d’attention ses mises et
ses gains :

« Et c’est ça la gestion de bankroll la somme d’argent que tu as mis il faut

qu’elle soit en perpétuelle ascension même si ce n’est pas beaucoup mais faut
que ça soit en perpétuelle ascension tu as le droit de perdre tout le monde

59
Annexe 1

36
 perd mais sur la durée tu dois avoir un progrès » (Mathieu, parieur engagé, 28
ans.)60

Le bénéfice doit être présent dans la durée et non pas dans l’instant T comme il
serait rechercher chez le petit parieur.

Tout comme le petit parieur la passion a un rôle dans l’activité des paris sportifs
puisqu’elle est la cause de ces derniers. C’est souvent la passion qui est le facteur
déclencheur des joueurs :

« C’est vraiment parce que c’est le foot, les sports qui me passionne qui font
que j’ai envi de m’investir dedans » (Johnatan, parieur engagé, 29 ans)61

Ainsi le pari sportif vient nourrir la passion pour le football, et c’est cette passion qui
est le moteur de l’activité.

La recherche du plaisir est aussi une motivation pour ce profil de joueur, mais plus
que cela il y a aussi le désir de participer et de s’engager dans sa passion. Le désir
de participer nous le retrouvons chez le petit parieur mais peut être dans une
moindre mesure, puisque l’investissement est moindre également et non régulier.

« C’est aussi une façon de participer à ma passion qui est le foot

principalement sans en être le principal acteur parce que je ne suis pas dans
le monde du foot mais tu vois j’arrive quand même à faire un peu de sous
dans ce monde là sans rentrer dedans donc c’est un certain plaisir car tu as
l’impression de profiter de ta passion pour faire un peu de sous. » (Johnatan,
parieur engagé, 29 ans62).

«Le plaisir, ça c’est une partie, c’est la plus grosse partie. Après sur ce qui va
rester il y a deux parties il y a la partie de jouer avec l’argent et la partie des
gains avec l’argent que tu as déjà ». (Mathieu, parieur engagé, 28 ans.)63

La recherche du plaisir via sa passion et la participation à cette dernière sont donc

des fonctions du pari sportif. On retrouve aussi le goût du risque, puisque nos
enquêtés confis aussi aimer le fait de jouer avec l’argent. Le pari est ainsi source

60
Annexe 1
61
Annexe 2
62
Idem
63
Annexe 1

37
d’adrénaline, comme on peut le lire par exemple chez Johnatan64 : « Après ça
apporte une certaine adrénaline ». C’est également un passe temps, d’ailleurs Céline
Bonnaire parle de fonction d’échappement pour le parieur social régulier :

« Après oui pour aussi occuper le temps libre, en fonction de la vie

professionnelle à côté de la vie familiale. Ca peut aussi occuper » (Johnatan,
parieur engagé, 29 ans65).

Le pari est donc source d’occupation, d’échappement, d’adrénaline, il nourrit la

passion et permet d’y participer, et bien sûre il est source de bénéfice. On peut
également noter que Céline Bonnaire parle aussi de challenge pour désigner le
plaisir que ressent le joueur social régulier. Ainsi il jouera pour le plaisir du défi :

« Après j’ai l’esprit de compétition j’aime gagner j’aime avoir raison sur
quelque chose donc le prouver en ayant des résultats sur le pari ça peut être
un exemple » (Johnatan, parieur engagé, 29 ans66).

Le parieur engagé via les paris recherche le plaisir du défi, et essaie sans doute de
prouver son expertise dans le domaine sportif par ses résultats positifs. Ainsi il
participe à un monde dont il est passionné mais extérieur à lui et essaie d’asseoir et
renforcer ses connaissances et sa position de passionné sportif, via ses paris. Il
comprend les rouages du système et arrive à en tirer des bénéfices à long terme.
C’est aussi cela qui lui procure du plaisir. En effet on a une idée commune que tout
jeu d’argent est une arnaque. Donc les chances de gagner face aux personnes qui
les proposent sont minimes voire impossibles, si on écoute les plus septiques. De ce
faite le parieur sportif engagé qui parvient à faire diminuer son taux d’échec au
maximum a le sentiment de gagner face à ces individus et donc face au système.
Cela est plaisant pour lui, et même valorisant.

Le pari sportif est donc source de multiples apports pour le parieur engagé, certains
sont communs au petit parieur et d’autres sont plus profonds ou viennent s’y ajouter.

Si nous essayons de situer l’activité de parier dans la pyramide des besoins selon
Maslow, comme nous l’avons fait pour le petit parieur, nous pouvons penser que le

64
Annexe 2
65
Idem
66
Idem

38
pari sportif accomplit le même besoin pour les deux types de profil soit le besoin de
réalisation. Car en effet dans les deux cas il s’agit d’un loisir même si celui-ci est
source de beaucoup plus d’investissement ici pour notre parieur engagé. Il s’agit
aussi ici d’accroître ses connaissances dans le domaine et de se perfectionner.
Puisque pour ce type de profil la recherche de la justesse est continuellement
présente. Le parieur engagé est toujours aux aiguais de toute nouvelle méthode,
grâce notamment au numérique, pour se perfectionner et être toujours en ascension,
cela nous le retrouvons pas forcement chez le petit parieur. Les paris sportifs
permettent aux parieurs de se réaliser personnellement, puisqu’il s’agit, nous l’avons
vu, de mieux vivre sa passion et la passion faisant partie intégrante des individus, la
vivre pleinement participe à la réalisation de soi, et à devenir « ce que nous
sommes »67. Cependant nous pouvons aussi penser que le pari pour le parieur
engagé s’inscrit au sein du quatrième étage de la pyramide, soit le besoin d’estime
de soi. Puisque le pari permet d’avoir le sentiment d'être utile et d'avoir de la valeur,
lorsque bien évidement la réussite à long terme est présente. Comme nous l’avons
dis, le pari est source de valorisation.

C’est pour toutes ces raisons que le parieur décide de s’engagé davantage dans le
domaine des paris et de passer de petit parieur à parieur engagé. Ainsi nous
pouvons nous interroger sur ses ambitions futures. Lorsque nous demandons à nos
deux parieurs engagés s’ils souhaitent continuer leur ascension et s’investir
davantage pour passer au niveau supérieur, c’est-à-dire au parieur qui s’est
professionnalisé et que nous appelons le parieur professionnel, les réponses
divergent. En effet l’un ne se sent pas prêt et n’a pas forcement l’envie à ce jour et le
second au contraire prévoit une réorganisation de son temps, de sa méthode et de
revoir son investissement financier, donc serait plus ouvert à l’évolution :

« Je suis pas prêt à passer ce cap [gérer un gros capital, des plus grosses
mises et donc des plus gros gains et pertes], j’ai pas, je suis pas convaincus
que…ça pourrais devenir un choix, après je sais pas on ne sait jamais la vie

67
Comme le dit le philologue Nietsche, http://papidoc.chic-cm.fr/573MaslowBesoins.html, consulté le
01/05/2018.

39
 peut faire que je vais vouloir m’engager la dedans, maintenant je n’ai pas
forcement envie. » (Johnatan, parieur engagé, 29 ans68).

« Alors plus de temps non j’en consacre assez dans l’avenir faudrait même
condenser c’est-à-dire faire tout ce que je fait mais sur moins de temps, je sais
pas encore trop comment […] je voudrais me spécialiser un peu[…] Donc pas
plus de temps mais gérer mieux son temps oui […] l’investissement oui je
voudrais dès que possible repartir sur une bankroll au moins de 100 euros sur
un compte internet pour pouvoir la faire fructifier. » (Mathieu, parieur engagé,
28 ans.)69

L’évolution dans le domaine des paris sportifs pour envisager une

professionnalisation nécessite un investissement financé plus important et cela peut
être un frein car la gestion de celui-ci peut être effrayante. Comme le dit Johnatan
« jouer 1000 euros c’est pas la même chose que quand tu joues 1 euro. Donc voilà
faut aussi pouvoir avoir les capacités mentales pour pouvoir gérer un gros budget.»70

Mais paradoxalement, notre jeune parieur engagé associe son activité à un travail,
ce qui laisse présager une envie d’amélioration et de professionnalisation :

« moi je le considère comme un deuxième boulot »71

Et il emploi le lexical de la vie professionnel : « je démissionnais » « comme dans un

travail »72. Ainsi, s’il dit ne pas se sentir prêt pour s’investir davantage,
inconsciemment il se dirige peut être dans cette voie.

Mais dans nos deux cas, une professionnalisation « visible », c’est-à-dire devenir
influenceur sportif sur les réseaux sociaux par exemple ne les intéresse pas :

« Non c’est pas mon truc, faut avoir une partie commerciale, le fait de toujours
avoir besoin de plus en plus de monde qui te suivent… donc faut une partie
commerciale, et je suis pas comme ça » (Mathieu, parieur engagé, 28 ans.)73

68
Annexe 2
69
Annexe 1
70
Annexe 2
71
Idem
72
Idem
73
Annexe 1

40
Ce n’est pas tant le fait de partager, ou d’être visible sur le web qui est un frein, mais
c’est la facette publicitaire du « métier » d’influenceur sportif qui l’est. Il faut savoir
« vendre » sont expertise et avoir la capacité d’accrocher toujours plus d’individus, il
s’agit d’une part importante de l’activité de l’influenceur à notre époque où le
numérique est prépondérant, qui est difficilement envisageable, ici à ce niveau.

En somme, le parieur engagé est plus que le petit pari, car il pari régulièrement,
développe une expertise qui réduit ses risques de pertes, le pari est une source de
revenu secondaire parfois les bénéfices seront même minimes mais l’important c’est
qu’ils soient réguliers. Son engagement est profond et en cela il se rapproche du
parieur professionnel. Même s’il n’en est pas encore au même stade et qu’il n’a pas
développé toutes les facettes du parieur professionnel à l’époque du numérique. Les
fonctions du pari pour ce type de parieur sont multiples, on en retrouve des
communes au petit parieur, et à tout type de parieur comme par exemple la
recherche du plaisir ou encore l’expression de la passion pour le foot. Et on en
retrouve des nouvelles comme par exemple, la valorisation de soi grâce à la réussite
constante et régulière dans un domaine (les jeux d’argent) qui est dit difficile et peu
accessible voire pas très juste selon l’opinion d’un grand nombre. Le désir de se
professionnaliser est controversé, plusieurs éléments peuvent freiner comme la
gestion de gros budget ou encore la possible nécessité de devoir s’étendre sur les
réseaux sociaux et se promulguer aux travers d’eux. Mais ce qui est certain c’est
qu’à ce stade, comme au stade du parieur professionnel, l’engagement temporel,
personnel et financier est considérable, et n’a rien à voir avec le temps, l’argent que
consacre le petit parieur au pari.

2.2 Un engagement temporel et financier important.

Une caractéristique qui éloigne le parieur engagé du petit parieur et qui le

rapproche du parieur professionnel est le niveau d’engagement. En effet le pari est
source d’implication personnelle et donc d’un engagement temporel et financier
important. Tout parieur engagé consacre une part importante de son temps au
quotidien dans ses paris, et une part non négligeable de son budget à ces derniers.

Tout d’abord, ce type de parieur découpera son temps consacré à son activité en
plusieurs moments. Selon Madeleine Pastinelli, Simon Côté-Bouchard et Élisabeth
Papineau qui ont étudié les joueurs de pokers aspirants à devenir professionnels,

41
c’est derniers dans leur désir de professionnalisation planifie leur temps. L’ambition
de devenir un joueur gagnant, suppose un apprentissage et pour cela il ne peut se
contenter de parier. Pour s’améliorer, le joueur planifie son temps et le découpe en
étape. Cela permet d’éviter les erreurs et de perdre trop d’argent lors de la démarche
du jeu. Les joueurs se dotent alors d’un véritable programme, et se projettent dans
l’avenir en anticipant les futures mises, les futurs paris.74

Nous observons également ces mêmes caractéristiques chez nos parieurs engagés
qui planifient tout à l’avance et procède à un découpage minutieux du temps. Le pari
comprend donc plusieurs phases. La première phase, nous pouvons la nommer le
repérage, en effet ils vont repérer les matchs qui vont les intéresser :

«alors je vais regarder la liste de tous les matchs qui sont susceptible de
m’intéresser, et qui vont tomber en paris dans la journée. » (Johnatan, parieur
engagé, 29 ans75).

« Il y a deux étapes la première : on regarde. La première étape, on, moi et

mon meilleur ami on pari ensemble, donc on se met par exemple sur le foot [il
regarde la liste des matchs sur une application] » (Mathieu, parieur engagé,
28 ans.)76

Ici ils vont donc regarder à l’aide de plusieurs outils numériques, par exemple une
application sportive, ou même grâce à la presse, et repérer les matchs qui vont
potentiellement les intéresser.

« la première [étape] c’est sur l’application flashresultat, regarder l’ensemble

des matchs. Et faire une présélection de match à jouer, en fonction surtout
donc de ce qu’on sait, des infos qu’on a sur l’équipe,…, des points forts et
faibles (etc) » (Mathieu, parieur engagé, 28 ans.)77

Ils regarderont donc les matchs mais aussi dans une moindre mesure les cotes
proposées par les bookmakers :

74
Madeleine Pastinelli, Simon Côté-Bouchard et Élisabeth Papineau (2010). Quand le poker cesse d’être un jeu
: Pratiques et discours d’aspirants joueurs professionnels. Ethnologies, 32(1), p.99. doi:10.7202/
75
Annexe 2
76
Annexe 1
77
Idem

42
 « Donc une fois que tu as fais le tour, moi je ne regarde pas trop les côtes, je
regarde plus les matchs, directement les équipes, par rapport aux équipes que
je connais » (Mathieu, parieur engagé, 28 ans.)78

« Ce que je vais faire c’est que je vais essayer de chercher le club que je sens
bien avec une cote qui va pouvoir être jouable, qui va m’intéresser. Avant de
regarder les paris que je vais faire je vais d’abord regarder les matchs qui a, le
programme, pour bien choisir, pour bien affiner mes recherches. » (Johnatan,
parieur engagé, 29 ans79).

Ce qui va les inciter à choisir de parier sur un match sera éventuellement les cotes
proposées par les bookmakers mais surtout les connaissances qu’ils ont des
équipes. Ainsi on voit ici que ce n’est pas la cote qui va les guider, donc le possible
gain. Ce qui confirme que l’important c’est la victoire, il préfère diminuer les risques
en choisissant une cote peut attrayante et se garantir ainsi la victoire et un gain
même minime, ce qui compte c’est d’être en ascension constante. Il passe alors du
temps à filtrer grâce, à leurs connaissances, les matchs prévus pour une journée
choisi :

« Donc je regarde ça, là par exemple tu vois que fulham il joue à domicile et
fulham ils sont plus fort à l’extérieur qu’a domicile, donc là pour le coup, moi
perso je ne regarderais pas » (Mathieu, parieur engagé, 28 ans.)80

Grâce à ses connaissances sportives dans le football il réduit un maximum les

possibilités, afin d’avoir une liste exhaustive des matchs sur lesquels il pourra
éventuellement parier :

« Moi de base je réduis déjà. Après ça dépend les journées, il y a des

journées où il ya beaucoup beaucoup de matchs et là faut réduire vraiment un
maximum et c’est là que c’est compliqué » (Mathieu, parieur engagé, 28
ans.)81

Il s’agit alors des matchs dont il a le plus d’informations, avec lesquels il va pouvoir
établir des pronostics qui auront à ces yeux le moins de risque d’être faux. Cette

78
Annexe 1
79
Annexe 2
80
Annexe 1
81
Idem

43
phase de repérage est importante car un parieur ne peut pas parier sur tout, il doit
choisir avec discernement où placer ses mises afin d’avoir le plus de chance de
gagner, surtout quand on sait le nombre de matchs qui peut se jouer en une journée.

Puis les parieurs sont parfois plusieurs à parier, comme nous l’avons dit plus haut, le
pari est parfois une pratique collective et non individuelle. La preuve ici notre parieur
engagé pari souvent avec son meilleur ami, aussi passionné de football. Ainsi les
parieurs peuvent échanger entre eux, se conseiller, décider ensemble et
perfectionner un jugement. Nous en venons alors à une deuxième phase dans le
temps consacré au pari sportif la phase de discussion.

« Quand nous on choisit nos matchs, on en discute tout ça, les points forts les
points faibles, ceci, cela, on regarde tous les matchs qu’on a avait
sélectionné » (Mathieu, parieur engagé, 28 ans.)82

Le but est le même c’est d’affiner le jugement, et faire des choix judicieux et le plus
juste possible. Le fait d’échanger permet aussi de neutraliser le jugement, en effet
confronter ses opinions, parfois influencer par ses préférences (n’oublions pas qu’il
s’agit de passionné de football donc ayant des équipes favorites), permet parfois de
se remettre en question et de voir ou penser à des choses inconnues jusque là.

Puis la troisième phase constitue l’analyse et la prise de décision. Il s’agit ici d’étudier
les matchs sélectionnés préalablement de manière approfondie. Pour cela le parieur
engagé monopolisera des connaissances personnelles, encore une fois, mais aussi
tous les outils que lui offre le web aujourd’hui, cela va comprendre les sites internet,
les sites de bookmakers ou encore les applications sportives :

« Ensuite […], c’est une analyse beaucoup plus approfondit des matchs grâce
aux sites et applications et … données, connaissances personnelles. »
(Mathieu, parieur engagé, 28 ans.)83

« Après j’ai mes habitudes je lis la presse sportives tous les matins, donc je
vais être au courant de certaines actualités, mais il y a beaucoup de
paramètres que je vais regarder, je vais regarder le calendrier des matchs,
des équipes qui vont s’affronter entres elles, les compétitions, la forme, s’il y

82
Annexe 1
83
Idem

44
 en a un qui est malade, s’il y a un déplacement, par exemple s’il y a une
équipe française qui va jouer aux États-Unis tu vois il y a le décalage horaire
qui rentre en compte, enfin il y a énormément de paramètres »(Johnatan,
parieur engagé, 29 ans84).

Ainsi le parieur engagé utilise toutes ses ressources afin de prendre en compte tous
les paramètres et informations qui pourraient avoir une influence sur les résultats
d’un match. Cette phase est très importante également puisque c’est à ce moment là
que le parieur fera ces choix finaux. L’environnement numérique est primordial ici car
par rapport aux informations qu’il trouvera via le web cela va changer sa vision des
choses et il pourra décider de ne pas parier sur un match alors que d’initial il le
prévoyait peut être, mais l’importance du web chez le parieur engagé fera l’objet de
la prochaine partie.

Enfin la dernière phase constitue le pari en lui-même (l’action de parier) et le suivit.

C’est donc le temps que le parieur va consacrer à parier réellement, soit au bureau
de tabac soit sur les sites de bookmakers c’est-à-dire sur les sites de paris en ligne.
Et le temps où il va regarder les résultats, suivre le match directement ou via les sites
ou applications sportives diffusants les commentaires et l’avancé du match minute
par minute.

Le temps total dans une journée consacré aux paris sportifs est donc considérable.
Et lorsque nous demandons une estimation, notre parieur engagé à même des
difficultés à en donné:

« Alors je vais te donner une fourchette, euh, entre 1 heure et 24 heures, je

suis tout le temps dessus (rire) nan mais si on devait faire une moyenne dans
une journée je dirais entre 1 heure et 4 heures mit bout à bout, peut-être. Il y a
des jours,…, parce qu’après on peut prendre aussi en compte quand je
regarde les résultats, quand je vais voir dessus les résultats qui à eu mais là
c’est pas de la recherche c’est pas tous ça. Donc ouai je dirais entre 1 heure
et 4 heures environ sans prendre en compte quand je regarde juste les
résultats. » (Mathieu, parieur engagé, 28 ans.)85

84
Annexe 2
85
Annexe 1

45
 « On va dire à l’heure actuelle je pense par jour il faut au moins 2h pour tout
analyser et bien choisir ses paris, oui je pense que 2h 2h30, c’est pas mal de
préparation. » (Johnatan, parieur engagé, 29 ans86).

On constate que les moments pour le pari sont fractionnés et répartis tout au long de
la journée. Le pari fait donc parti intégrante d’une journée type, pour un parieur
engagé. Il s’est installé comme une routine.

« C’est plus devenu une habitude aussi tu vois tous les jours je sais qu’il faut
que je regarde s’il y des trucs à faire s’il y a moyen de faire quelque chose. »
(Johnatan, parieur engagé, 29 ans87).

Le pari et tout ce qui en découles font partis du quotidien de l’individu et sont

devenus une habitude. On a donc un engagement temporel non négligeable et le
parieur engagé va s’impliquer personnellement dans sa pratique. En effet, il sera
toujours dans une attitude proactif, en constante réflexion il n’hésitera pas à se
remettre en question ou observer des phases de travail pour perfectionner sa
méthode :

«Phase où pendant un moment je ne joue pas, quand je suis sur une

mauvaise série la plupart du temps, j’arrête pendant un ou deux jours pour
voir, pour retravailler un peu ce qui vas pas, » (Mathieu, parieur engagé, 28
ans.)88

Cela montre l’importance que l’activité a pour le parieur, l’importance de se

perfectionner et de toujours être gagnant. De plus ce dernier reste en alerte
constante, et prévoit ses analyses et paris futures :

« Toute la journée je suis à l’affu, au courant de toute bonne infos. Car après
c’est juste au niveau des infos qui peuvent arriver pour le lendemain et une
fois que la journée elle est fini bas faut commencer pour le lendemain, faut

86
Annexe 2
87
Idem
88
Annexe 1

46
 prendre de l’avance commencer à présélectionner les matchs, commencer à
les analyser. » (Mathieu, parieur engagé, 28 ans.)89

Ainsi, le pari sportif est pour ce type de parieur source d’engagement temporel et
personnel mais cela va de paire avec un engagement financier. En effet à la
différence du petit parieur qui ne va parier que ponctuellement donc qui ne pourra
pas estimer le budget qui l’y consacre, le parieur engagé le peut. Puisque la première
chose que fait le parieur engagé lorsqu’il s’inscrit sur un site de pari en ligne est
d’établir sa bankroll c’est-à-dire sa cagnotte de départ. Et selon celle-ci il répartira
ses mises dans les différents paris qu’il souhaite jouer. Le but étant de faire fructifier
cette cagnotte sans jamais avoir à la réapprovisionner. Ainsi après la mise de départ
le jeu ne se fait qu’avec les bénéfices remportés avant, d’où l’importance de gagner
le plus souvent possible.

« Tu condamne une somme d’argent une fois et après tu remets plus, chez un
bookmarker. » (Mathieu, parieur engagé, 28 ans.)90

« Oui je peux dire combien je vais miser sur une semaine approximativement,
je peux te donner une fourchette. […] Donc en une semaine un peu près je
mise plus ou moins 100 euros. Si on fait une moyenne ça doit être ça entre 80
et 100. » (Mathieu, parieur engagé, 28 ans.)91

L’activité est très contrôlée et rien n’est laissé au hasard, contrairement au petit
parieur :

« Donc on va dire je fais [en une semaine] trois à 10, deux à 20 donc ça fait
40+30=70 et après 10 euros les petits funs à 2 euros je vais dire que j’en fais
cinq. » (Mathieu, parieur engagé, 28 ans.)92

Il sait exactement ce qu’il joue et combien il joue et cela ne va varier que très peu
d’une semaine à l’autre. L’activité est rentrée dans ses mœurs on pourrait même dire
qu’il fait ses paris comme on va faire ses courses toutes les semaines. Bien sûre
comme notre liste de course varie, les types de paris vont aussi sans doute variés un
peu, il ne s’agit que d’une moyenne. Nous retrouvons également cette

89
Annexe 1
90
Idem
91
Idem
92
Idem

47
programmation et ce contrôle chez les joueurs de poker étudiés par Madeleine
Pastinelli, Simon Côté-Bouchard et Élisabeth Papineau. Ces derniers s’imposent des
programmes et objectifs relatifs aux gains espérés, les variantes de jeux qu’ils
opèrent et l’importance des mises qu’ils vont jouer.93 Il s’agit d’autant d’éléments qui
sont réfléchis et gérés par nos parieurs engagés.

Avec l’ampleur de cet engagement nous pourrions nous demander si la passion pour
le football existe toujours ou s’il ne s’agirait pas aujourd’hui d’une passion pour le pari
en lui-même ? Pour nos deux parieurs engagés la réponse est non :

« ma priorité c’est le gain c’est ce que je répète toujours jouer pour jouer ça
m’intéresse pas. S’il n’y aucune cote qui nous dis, où il n’y rien où on se met
d’accord tous les deux [lui et l’ami avec lequel il joue] on hésite, bas on va pas
jouer tu vois fin et on passe, on travail les jours d’après c’est pas grave. »
(Mathieu, parieur engagé, 28 ans.)94

Le plaisir reste le football et les gains qui découlent des paris sportifs ne viennent
que compléter et nourrir la passion pour le football, mais est aussi moteur, ici. La
possibilité de gagner de l’argent encourage l’activité du parieur. Ce n’est pas le fait
de jouer avec l’argent et l’adrénaline que ca apporte qui est recherché c’est le gain
possible.

« Donc non on peut pas dire que maintenant c’est un plaisir de parier non car
c’est pas un plaisir de parier pour moi en tout cas, c’est un plaisir de regarder
un match c’est un plaisir de regarder le sport en général, c’est un plaisir de
gagner de l’argent grâce au sport mais pour moi c’est pas un plaisir de
parier » (Mathieu, parieur engagé, 28 ans.)95

Le plaisir découle du fait de pouvoir tirer profit de sa passion et non du fait des
émotions que l’on pourrait ressentir lors du pari.

« parce que quand je perd je suis pas content si c’est juste un plaisir de parier,
si la passion c’est devenu le pari bas tu devrais t’en ficher de perde car quand
tu as parié tu as vibré, tu as vibré pendant le laps de temps c’est ça que tu as

93
Madeleine Pastinelli, Simon Côté-Bouchard et Élisabeth Papineau (2010). Quand le poker cesse d’être un jeu
: Pratiques et discours d’aspirants joueurs professionnels. Ethnologies, 32(1), p.100. doi:10.7202/
94
Annexe 1
95
Idem

48
 cherché, à vibrer, tu as perdu maintenant recommence (rire) tu vois. […] Mais
je n’aime pas le jeu pour le jeu. » (Mathieu, parieur engagé, 28 ans.)96

De part cela, le parieur engagé se différencie d’un joueur pathologie, qui multiplierait
les jeux en tout genre et par la même occasion les risques. Ici les jeux sont réfléchits
et contrôlés et toujours dans le cadre de la passion pour le sport :

« Non je pense pas, je ne vais pas parier sur tout et n’importe quoi je ne vais
pas parier sur un combat de coq […] je ne suis pas un joueur, comme je dis je
ne fait de grille de loto je fais pas tout ça. » (Johnatan, parieur engagé, 29
ans97)

La passion est toujours un des principaux moteurs puisque le pari sportif peut être
arrêté. C’est la passion qui entraîne la pratique et non l’inverse puisque celle-ci peut
changée et être remplacée par une autre qui permettrait de toujours vivre pleinement
son hobbie :

« Je vais dire une chose si du jour au lendemain on me permet d’intégrer

quelque chose, une structure dans le monde du foot […] et bas les paris
sportifs ça passera totalement de façon secondaire parce que je serais dans
ma passion » (Johnatan, parieur engagé, 29 ans98)

Donc le jeu permet de nourrir la passion et de la faire fructifier en gagnant de l’argent

avec, mais ne constitue pas la passion, pour ce profil de joueur.

En somme le parieur engagé se caractérise par un engagement personnel important,

cela se traduit par un investissement tant temporel que financier. Il consacre
beaucoup de temps aux paris, que ça soit en termes d’échange, de recherche ou
encore d’analyse, et cela quotidiennement. Les jeux sont contrôlés et réfléchis. Il
gère leur budget et celui-ci est fixe et régulier, encore une fois peu de place est
laissée au hasard. En cela il se diffère largement du petit parieur, dont les jeux seront
moins contrôlés, et moins importants en termes d’argent et de temps au quotidien. Le
but est toujours le même être prospère grâce à ce qu’il aime: le football. Un autre

96
Annexe 1
97
Annexe 2
98
Idem

49
élément va caractériser notre parieur engagé et ainsi l’éloigner sans doute encore un
peu plus du petit parieur est une utilisation particulière du numérique.

2.3 Être un « bon parieur » grâce au numérique.

Le numérique a bouleversé les pratiques des parieurs. Et la loi de 2010 qui a

permis l’ouverture des paris sportifs à la concurrence, a transformé le marché des
jeux de hasard et cela a également impacté les habitudes du parieur et notamment
celles du parieur engagé. En effet il sait utiliser les outils que le web et les nouvelles
technologies lui offrent pour se perfectionner et être un bon parieur c’est-à-dire faire
des paris gagnants.

2.3.1 Les conséquences du numérique et de la loi relatif à l’ouverture des paris

sportifs en ligne.

Tout d’abord avant même de parier ou de faire des analyses et pronostics, le

parieur engagé dans son désir de se perfectionner va utiliser le numérique pour
apprendre. Il a une fonction d’apprentissage. Selon Madeleine Pastinelli, Simon
Côté-Bouchard et Élisabeth Papineau dans leur étude sur les joueurs de poker, la
pratique de suffit pas. Ainsi dans l’objectif d’acquérir du savoir permettant de jouer
mieux et donc de progresser, les joueurs de poker ne se contentent pas de jouer au
poker. Ils étudient également les probabilités et les enjeux stratégiques du poker en
lisant des livres, des articles et en observant leurs prédécesseurs.99 On retrouve ce
même élément ici chez nos parieurs sportifs engagés. En effet ils utilisent les
ressources que leur offrent Internet pour apprendre et affiner leurs savoirs. Ils vont
pour cela lire des articles concernant les paris sportifs, échanger avec des parieurs
professionnels, et observer leurs techniques et façons de jouer. Le numérique sera
alors le moyen idéal, pour avoir accès à ces interlocuteurs et données. Les parieurs
qui décident de s’investir et de s’améliorer peuvent utiliser les réseaux sociaux pour
apprendre des nouvelles techniques et façons de jouer, ce qui les amènera à
changer de pratique :

99
Madeleine Pastinelli, Simon Côté-Bouchard et Élisabeth Papineau (2010). Quand le poker cesse d’être un jeu
: Pratiques et discours d’aspirants joueurs professionnels. Ethnologies, 32(1), p.87-111. doi:10.7202/

50
 « En observant la façon de jouer de plein de parieur. Le fait de regarder sur
snap différents parieurs, chacun,… il y a plusieurs techniques quand je dis
techniques c’est des façons, la façon dont tu vas jouer continuellement. […] il
y a plusieurs façons de faire, de voir et en voyant tout plein de façon, j’ai vu
une manière d’un type qui m’a interpellé et j’ai dit c’est comme ça qu’il faut
jouer moi ça me plaît. » (Mathieu, parieur engagé, 28 ans.)100

On a un phénomène de transmission qui est permis grâce aux réseaux sociaux.

Sans eux cela n’aurait pas été possible, ou en tout cas plus difficile puisqu’il suppose
la connaissance d’un réseau important de parieur de niveau plutôt élevé et utilisant
chacun des techniques différentes. Ici notre parieur à pu changer sa façon de jouer
pour en adopter une qui selon lui est meilleur. Et il l’a apprise en observant ses
paires. Le numérique est donc une source de savoir et un moyen d’apprentissage.

Puis si on compare les pratiques d’aujourd’hui d’un parieur engagé à celles de ces
débuts, donc avant ce développement massif des paris sportifs sur Internet, permis
notamment depuis 2010. On remarque plusieurs changements, par exemple le
parieur engagé va parier sur davantage de site et ne se contentera pas du site de la
Française des jeux pour parier en ligne ou du bureau de tabac.

« quand j’ai commencé quand j’avais 16 ans donc c’était il y a 13 ans, il n’y
avait pas forcément tous les sites de bookmaker que tu peux trouver genre
winnamax, unibet ça n’existait pas tous ça, moi ce que je connaissais c’était
aller faire les cote&matchs au tabac avec la française des jeux. » (Johnatan,
parieur engagé, 29 ans.101)

La démarche du pari, sans compter l’analyse, vraiment la façon de réaliser ses paris
a été bouleversé par la loi relatif à l’ouverture en ligne des jeux de hasard, et par les
conséquences de celle-ci soit la multiplication importante des offres en ligne, des
sites de paris auprès desquels on peut parier. De plus, aujourd’hui grâce à ces
nombreux sites, l’offre de pari s’est aussi diversifiée. C’est-à-dire qu’il est possible
maintenant de parier sur un grand nombre de sport et de chose:

100
Annexe 1
101
Annexe 2

51
 « Oui tu peux jouer beaucoup de chose, car quand j’ai commencé avant qu’il y
ai tout ça sur internet, quand j’ai commencé c’était ça c’était soit jouer les
scores exactes 2-1 par exemple, le truc improbable, soit choisir qui va gagner
ou si il y aura match nul. Maintenant depuis que j’ai basculé sur internet on
t’arrose de cote, sur un même match il y a minimum 40 cotes sur un match
normal, tu auras 40 possibilités, tu peux jouer le nombre de but, qui va
marquer, quand est ce qu’il y aura un but, dans le quart d’heure où il y aura un
but, tu peux même dire maintenant s’il y aura un but qui sera marqué de la
tête du pied gauche enfin ça va extrêmement loin maintenant dans les paris. »
(Johnatan, parieur engagé, 29 ans.102)

L’offre grâce au développement de la pratique sur Internet est considérable, quand

on la compare à ce qu’elle était au début des paris sportifs en France, soit comme le
dit notre enquêté, le score exacte, le gagnant ou le match nul. En cela les paris
sportifs ont subi une réelle mutation avec la numérisation de la pratique.

Cependant, on remarque que les parieurs qui ont commencé les paris avant cette
ère du numérique en garde des traces. Leur activité si elle a évolué, elle reste
influencée par leurs habitudes de début :

« Après moi je reste un peu à l’ancienne tu vois je préfère jouer celui qui va
gagner. […]. Mais vraiment moi je reste sur le gagnant, j’essaie, mais ça
m’arrive de jouer autre chose. » (Johnatan, parieur engagé, 29 ans.103)

Ainsi même si les paris changent, le parieur variera ses paris et profitera de toutes
les offres proposées par les différents bookmakers, son pari courant, celui qu’il fera
le plus souvent sera en général ce qu’il faisait avant toute cette diversification et
numérisation.

Cependant, chose qui est différente quand on regarde un ancien parieur et un

parieur d’aujourd’hui, c’est le fait de pouvoir parier sur des championnats ou des
matchs hors Europe. Cela est une grande nouveauté amenée par la numérisation
des paris sportifs. En effet avant, lorsque les paris se faisaient au bureau de tabac

102
Annexe 2
103
Idem

52
grâce à la grille proposée par la Française des Jeux, le parieur pouvait miser que sur
les matchs principaux d’Europe, aujourd’hui il en est tout à fait autrement :

« c’était plus restreins, bas en faite quand j’allais au tabac tu demandais la

grille des cotes&matchs en gros tu avais les cinq plus grands championnats
européens et la deuxième division française mais maintenant sur winamax tu
as tous les championnats de tous les pays tu vois tu veux jouer le
championnat au Kazakhstan tu peux. Donc tu n’avais pas du tout la même
base de données en faite à exploiter. » (Johnatan, parieur engagé, 29 ans.104)

Maintenant avec les paris en ligne, il est possible de parier sur un très grand nombre
de match, et comme Internet abolit les frontières dans tous les domaines, il les efface
aussi dans le domaine des paris sur les matchs de football :

« Aujourd’hui voilà avec Internet il n’y a plus de frontière tu peux tout suivre.
Donc ça ça a évolué et c’est mieux, c’est un avantage pour nous parce que
voilà moi j’ai pas l’impression de faire des sous sur les grands matchs sur les
gros championnats mais plus sur les championnats mineurs, donc temps
mieux pour moi en tant que parieur. » (Johnatan, parieur engagé, 29 ans.105)

Cela est un grand changement apporté par Internet, et c’est généralement plutôt
apprécié de nos parieurs. L’ouverture des paris en ligne est donc source de
changement et d’évolution dans le domaine et aussi de conséquences sur les
pratiques des parieurs.

Aussi, avec l’arrivé du numérique, le type d’information recueillit par les parieurs est
également différent tout comme le moyen de diffusion. Avant le principal moyen de
se renseigner, de faire des analyses et d’établir des pronostics était la télévision et la
presse sportive (papiers ou numérique), aujourd’hui ils existent toujours et sont
toujours utilisées mais beaucoup moins. Maintenant les principales sources
d’informations sont les sites sportifs (d’experts ou d’amateurs) mais aussi surtout les
réseaux sociaux :

« Et donc dans les systèmes de communication, de diffusion d’information il

n’y avait pas tous les réseaux sociaux tu n’avais pas tous les sites internet

104
Annexe 2
105
Idem

53
 c’était beaucoup moins développé, j’arrivais à avoir des infos mais c’était
beaucoup moins poussé, aujourd’hui tu peux suivre les joueurs savoir qu’ils
sont en rééducation grâce à leur compte instagram par exemple mais tu peux
aller vraiment dans le détail du joueur, la personne plus que le joueur, la
personne même, tu vois. Et moi quand j’étais plus jeune non je ne faisais pas
de tous ça, je me fiais aux infos que j’avais pu voir à la télé, là le moyen de
renseignement il est principalement sur internet alors qu’avant c’était plus la
télé la radio et les journaux. Là maintenant c’est beaucoup beaucoup internet
donc du coup mes analyses étaient beaucoup moins poussées » (Johnatan,
parieur engagé, 29 ans.106)

Les sites internet utilisés depuis longtemps se sont considérablement développés,

l’apparition des réseaux sociaux permettent l’accès à des informations qui relèvent
de la vie privé et donc qui étaient complètement absentes des analyses des parieurs
d’hier. Aujourd’hui nos parieurs peuvent y avoir accès et les prendre en compte dans
leur choix :

« le petit plus c’est justement les recherche que tu fais au jour le jour, pour les
blessés par exemple, tu regardes des trucs et bah tiens tu vois au matin
même que le type il est grippé ou que euh sa femme elle s’est barrée, c’est
des trucs qui peuvent te servir, s’il joue le soir il va pas jouer normalement […]
Voila ca peut changer ton, … ta vision des choses tu vois. Et tout ça moi il n’y
avait pas à cette époque là » (Mathieu, parieur engagé, 28 ans.)107

Les moyens de transmission ont donc changé, internet et les réseaux sociaux ont
remplacé la télévision, les journaux ou encore la radio. Et cela permet aux parieurs
d’aller plus loin dans leurs études, et de produire de meilleures analyses et plus
justes. Puisqu’ils vont prendre en compte des éléments nouveaux dont ils n’avaient
pas connaissance auparavant. On peut dire que grâce au numérique les parieurs
deviennent des bons parieurs, des parieurs qui gagnent. Mais à cause du
numérique, on a aussi un effet pervers. C’est-à-dire que les joueurs ne sont plus
limités, ils peuvent parier n’importe où n’importe quand et nous l’avons vu sur un
grand nombre de chose :

106
Annexe 2
107
Annexe 1

54
 « Sur internet tu vois tes matchs sont finis, tu as envi de remettre 20 euros sur
un en cours tu peux, tu peux jouer à tout moment avec internet, les
bookmakers, tu peux jouer à tout moment de la journée à n’importe quelle
heure. Donc ça peut être intéressant sur certain point parce que tu as plus de
choix plus de ceci plus de cela par contre tu as moins de limite, parce que je
te dis rien que le fait d’aller au tabac ça reste une grosse limite. » (Johnatan,
parieur engagé, 29 ans.108)

Tout comme il n’y a plus de frontière il n’y a plus de limite avec Internet,
contrairement au bureau de tabac qui limitait les jeux des parieurs rien qu’avec les
heures d’ouvertures. Selon Nicolas Oliveri l’ouverture des paris sportifs en ligne avait
comme but entre autre de protéger les joueurs du risque de dépendance. Pourtant
elle incite les joueurs à parier, en supprimant tout simplement certaines limites qui
n’existent plus sur le marché en ligne, et en développant considérablement l’offre. On
aurait alors un double discours paradoxal. Puisque d’un côté cette loi incite les
parieurs à se connecter sur internet et à parier massivement. Et d’un autre côté, le
gouvernement met en place des organismes de sensibilisation au danger que
représente la dépendance informatique. Ainsi on aurait ce double discours : « parier
plus mais pas trop car il existe un risque de dépendance ».109

Le numérique est donc facteur d’apprentissage, source de nouvelle information (des

informations plus personnelles par exemple), il a changé les moyens de parier (on a
un large choix de bookmakers), les types de pari (on peut parier sur plusieurs choses
dans un même match) et les types de matchs sur lesquels il est maintenant possible
de parier (on peut même jouer sur des rencontres à l’autre bout du monde). Mais il a
des effets négatifs et peut facilement entraîner la dépendance aux jeux d’argent en
ligne. Internet, c’est aussi une base de données considérable.

2.3.2 Le numérique : un accès à un grand nombre d’informations et d’outils.

Grâce au numérique et ses outils, le parieur engagé à un accès illimité à des

informations de tous genres. Et cela va considérablement influencer sa façon de
parier, ses pronostics et ses choix. Tout d’abord il va monopoliser les applications

108
Annexe 2
109
Nicolas Oliveri, « Jeux d'argent en ligne. Le double discours français contre l'addiction », Hermès, La Revue
2012/1 (n° 62), p. 59-62.

55
sportives dédiées aux parieurs, puisqu’elles vont comparer les bookmakers et
proposer les cotes moyennes, et chercher les matchs et cotes qui vont les
intéressés, pour éventuellement parier dessus :

« Donc on se met sur flash résultats, c’est une application, on se met sur un
jour [il prend son téléphone et se connecte à l’application], donc mardi [le
lendemain], donc là c’est tous les matchs, c’est la liste de tous les matchs de
mardi, mais tu peux pas parier sur tout, car là c’est tous les matchs […] bref il
y a plein de match et là tout à droite on a mis toutes les cotes, les moyennes
des cotes des bookmakers.[…] C’est une possibilité de l’application. Et après
quand tu rentres dessus, tu as des petites infos, et là pour les cotes, la cote à
domicile sur Betclic, après elle sera différente sur les autres mais ça donne
une idée » (Mathieu, parieur engagé, 28 ans.)110

L’application va permettre d’avoir un visuel des matchs prévus et de faire une

présélection, pour les paris du jour. C’est donc un outil omniprésent chez le parieur
engagé qui nous l’avons vu fait des sélections tous les jours. Puis ils vont croiser les
informations afin d’en recueillir le plus possible et les plus fiables. Encore une fois
Internet offre un flux d’information actuel constant.

« flashresultat car il donne des petites infos, il y a déjà une première prise
d’information, il donne des classements, tous les tête-à-tête, les domiciles les
extérieurs, […] Ensuite il y a l’équipe, l’équipe c’est plus pour les infos, sur le
foot encore. Après c’est sur internet, il y a rue des joueurs. […] Après j’ai
whoscored.com et fc tables.com c’est deux là c’est vraiment que pour le foot
et ça donne des infos sur… surtout ça nous donne beaucoup de statistiques »
(Mathieu, parieur engagé, 28 ans.)111

Ils multiplient les informations de sources différentes afin de se construire un

jugement le plus neutre possible, et de ne pas passer à côté de données qu’il
n’aurait pas vu ou pensé.

110
Annexe 1
111
Idem

56
 « Rue des joueurs ils font une petite analyse qu’on prend en compte parce
qu’ils peuvent apporter des choses ça donne un avis extérieur » (Mathieu,
parieur engagé, 28 ans.)112

Là encore on retrouve une dimension de transmission, car le parieur engagé va

consulter les analyses des experts en pronostics sportifs pour les comparer à ces
propres analyses. Cela nous ne le retrouvons pas forcement chez le petit parieur qui
ne pariera que pour certaine rencontre, sur des grands matchs. Tandis qu’ici il pari
sur un grand nombre de match et donc est dans une recherche constante de
justesse, d’amélioration et d’indications qui pourrait l’aider dans sont choix. Enfin les
réseaux sociaux seront donc aussi une ressource :

« petit coup d’œil sur les réseaux sociaux, sur des tipsters c’est des gens qui
donnent des prono qu’eux jouent sur des sites type betivore […] sur snap,…
les tipsters que je regarde sur betivore j’en ai un ou deux que je suis car je
trouve qu’il donne des bons ptits trucs et qui valent le détoure tu vois. »
(Mathieu, parieur engagé, 28 ans.)113

Les réseaux sociaux et sites permettent aux parieurs de capter des informations, de
les croiser et découvrir des choses jusque là ignoré et ainsi de construire un
jugement et d’aider dans les choix des paris. Le numérique est un véritable acteur
virtuel d’aide à la décision. La recherche d’information est la part la plus importante
en terme de travail selon nos enquêtés, puisque c’est cela qui permettra de décider
quels paris faire :

« C’est ça le gros c’est de la recherche pêcher les bonnes infos, et comme je

dis encore une fois, il y a plein d’infos il y en a des inutiles qui ne servent à
rien, après faut savoir faire le trie. » (Mathieu, parieur engagé, 28 ans.)114

De ce pont de vue là Internet est un avantage puisqu’il offre une multitude

d’information et c’est cette collecte d’information qui est cruciale dans l’activité du
parieur, mais c’est aussi un inconvénient car le parieur peut être vite noyé sous le
flux d’information et comme le dit Mathieu « il faut savoir faire le trie », savoir déceler
le vrai du faux et l’intéressant de l’inutile.

112
Annexe 1
113
Idem
114
Idem

57
D’ailleurs les parieurs engagés vont aussi se méfier des réseaux sociaux et donc des
autres parieurs et pronostiqueurs. Si jusque là ils étaient sources d’information et
d’apprentissage ils peuvent être aussi sources d’influence non désirées :

« Je ne regarde pas trop, après, en fait j’essai de ne pas trop regarder pour ne
pas trop faire comme eux » (Johnatan, parieur engagé, 29 ans.115)

Comme nous avons vu plus haut, le parieur engagé a un désir de contrôle, ainsi il
souhaite faire ses propres analyses. Tout comme il ne se laisse pas aux mains du
hasard il ne se laisse pas non plus aux mains de ses paires et de leurs pronostics.
Nous relevons ainsi qu’il a davantage confiance en lui et ses analyses qu’en celles
des autres :

« parce que je pense déjà que j’ai pas forcement besoin d’eux, eux ils vont
m’aider dans les paramètres extérieurs mais pas dans le choix, des analyses
de matchs, mais je ne suis pas des mecs en particuliers sur snap ou sur les
réseaux sociaux non je fais pas, avant je regardais un peu mais je me suis
rendu compte au fur et à mesure qu’ ils m’apportaient pas grand-chose donc
je préfère me débrouiller tout seul, et puis ça peut m’influencer en erreur donc
voilà je choisi de ne pas regarder, de ne pas suivre des mecs mais plutôt à me
fier à ce que moi je vais ressortir. » (Johnatan, parieur engagé, 29 ans.116)

« mais dans tous les cas avant de la jouer la cote je vais la ré-analyser et
refaire un minimum de taf et je la jouerais que si moi je voit la même chose. Je
ne jouera pas quelque chose si je ne suis pas d’accord ou si j’ai un doute. »
(Mathieu, parieur engagé, 28 ans.)117

On voit donc qu’il a un besoin de retravailler ce qu’ils auront appris grâce aux
réseaux sociaux, ou ils préfèrent ne pas s’y rendre de peur d’être induit en erreur.
Certains pronostiqueurs actifs sur les réseaux sociaux et qui vendent leur conseils et
pronostics sont même considérés comme de simples opportunistes :

115
Annexe 2
116
Idem
117
Annexe 1

58
 « C’est juste pour avoir plus de monde, pour faire payer des gens, pour avoir
des sous, pour prendre de l’argent grâce aux paris sportifs. » (Mathieu, parieur
engagé, 28 ans.)118

Les réseaux sociaux sont donc source d’apprentissage mais aussi d’une grande
méfiance vis-à-vis de ceux qui voudraient profiter des moins expérimentés, ou une
méfiance pour ne pas être influencé ou induis en erreur. On peut noter que si on a un
désir d’objectivité et donc de ne pas se faire influencer par ses équipes favorites par
exemple, il y a aussi un souhait de jouer selon ses convictions et de ne pas se laisser
influencer par celles des autres. Internet et les applications sportives restent tout de
même aujourd’hui la première source d’information, ce qui n’était pas forcement le
cas dans le passé.

« Non voilà je ne vais pas faire confiance aux analyses des autres
pronostiqueurs que je vais trouver sur les réseaux mais par contre je vais aller
sur les sites d’actualité de foot, je fais mes analyses à moi, mais je ne veux
pas me faire influencer par les autres. » (Johnatan, parieur engagé, 29
ans.119)

Internet et les applications ont remplacé ou complété la presse papier que pouvait
utiliser les anciens parieurs, et sont au centre de leur activité. C’est pour cela que
nous allons analyser une application et la manière dont beaucoup de parieurs
l’utilisent dans leurs analyses et prises de décision.

2.3.3 L’application l’Equipe : un outil indispensable.

Comment les nouveaux parieurs investissent le web pour mieux parier ? La

réponse est simple, ils savent capter toutes les opportunités que leur offre le
numérique. Cela va passer par une utilisation en profondeur des applications
dédiées aux paris sportifs ou au sport d’une manière plus générale. Ainsi nous ferons
une description suivit d’une analyse de l’application, gratuite, L’Equipe qui offre un
grand nombre d’information et d’actualité sur divers sports (football, tennis, basquet,
boxe…) et qui est évaluée à 4/5 sur l’Appstore par les utilisateurs.

118
Annexe 1
119
Annexe 2

59
Commençons par télécharger l’application, une fois cela fait un message apparaît
directement offrant la possibilité aux utilisateurs de s’abonner aux alertes L’Equipe,
alertant des nouvelles informations, buts et résultats. Cela permet au parieur de ne
rien manquer et de faciliter son travail d’analyse. En effet, pour analyser ses matchs
le parieur cherche les bonnes informations, ici grâce à l’application il est alerté
lorsqu’une nouvelle information apparaît.

Lorsque nous entrons dans l’application, après avoir choisi ou non d’être alerté, nous
sommes sur la page d’accueil. Cette dernière ce divise en quatre onglets :

-un onglet abonné, il s’agit d’un espace regroupant tous les articles sportifs, ces
derniers sont complets pour les abonnés dans le cas contraire seulement le début
est accessible. Un espace d’échange est également présent puisque tous les
utilisateurs peuvent laisser des commentaires en bas de chaque article. Cela permet
d’échanger des avis, et de partager avec des individus partageant les mêmes goûts.
De plus, l’application est grâce à cela plus « conviviale » et ne se restreint pas à la
simple publication d’information.

-Un onglet à la une regroupant les derniers articles publiés.

-Un onglet chrono, qui présente la liste d’article publié minute par minute, durant le
jour. Ainsi on a les articles du jour classés par ordre d’heure de publication, du plus
récents au plus anciens dans la journée. Cela va être utile pour un utilisateur très
présent, qui va donc déjà avoir pris connaissance des articles plus anciens et qui
sera intéressé que par les nouvelles tout juste sorties. Cela va permettre au parieur à
l’affut de toutes nouvelles susceptibles de faire la différence dans ses jeux d’en
prendre facilement et rapidement connaissance.

-Et enfin l’onglet calendrier L1 qui présente les résultats des derniers matchs. Il s’agit
en faite de la liste des matchs prévus et terminés. Pour ces derniers on retrouve
entre autre les résultats, le déroulement du match minute par minute, les temps forts
de la rencontre, les statistiques du match. Pour les matchs prévus, on retrouve des
informations telles que les résultats obtenus lors de rencontre passée entre les deux
équipes, les statistiques des joueurs, les meilleurs buteurs. Cela sera très pertinent
pour les parieurs sportifs puisqu’en effet dans l’analyse de match que le parieur
réalise avant de choisir ses paris, il va grâce à cet onglet pouvoir, entre autre,

60
comparer les statistiques des deux équipes rivales, prendre connaissance des
résultats et déroulements de rencontres précédentes, et ainsi pouvoir faire son choix.
En effet les parieurs vont pouvoir se baser sur les résultats passés pour se construire
un jugement quant à la rencontre future, comme on peut le lire chez nos enquêtés :

« on va commencer à regarder les historiques, on va faire une recherche sur cette

cote là qu’est-ce-que les équipes ont fait dernièrement, qu’est ce qu’ils font quand ils
se rencontrent […] par exemple on regarde Nice, Nice c’est une équipe qu’on connaît
pas mal. On regarde il joue à domicile, à domicile Balotelli il marque quasiment tout
le temps, […] on regarde sa cote, 1.60 la cote de Balotelli en sachant qu’il marque
quasiment tout le temps bas c’est beau. Du coup pareille petite analyse, qu’est-ce-
qu’il vient de faire lors des derniers matchs » (Mathieu, parieur engagé, 28 ans.)120

Par rapport à leurs connaissances personnelles et les résultats précédents d’un

joueur ou d’une équipe que leur offre l’application, le parieur peut décider de miser
ou non. Cela est un grand avantage car s’ils se basaient que sur leurs
connaissances personnelles ils pourraient décider de s’engager sur une équipe et
manquer une information de dernière minute qui ferait la différence. Par exemple ici,
en se basant sur ce qu’il sait notre parieur parierait sur un but de Balotelli, mais grâce
à l’application il peut se rendre compte par exemple que Balotelli est en mauvaise
condition en ce moment et donc que ses statistiques sont moins bon, et cela seule
les statistiques de l’application peuvent lui dire, cela changera alors son choix. Les
statistiques sont très importantes dans l’activité des parieurs, et certain d’entre eux y
accorde un grand intérêt et feront leurs jeux et choix en fonction d’elles :

« moi je suis beaucoup sur les statistiques, […]. Après les statistiques elles se
trompent, elles n’ont pas toujours raisons mais à terme, sur la durée les statistiques
si elles existent ce n’est pas pour rien » (Mathieu, parieur engagé, 28 ans.)121

Ainsi les parieurs vont se rendre sur l’application pour se renseigner des dernières
nouvelles et des dernières performances. Et dans un jeu qui peut paraître reposer
pour une part sur la chance et le hasard, ils s’appuient sur quelques choses de très
concrets, les chiffres. Encore une fois on a le souhait de prendre le contrôle sur le

120
Annexe 1
121
Idem

61
hasard et de le transformer en quelques choses qu’ils pourraient prévoir. Grâce à
l’application ils ont un accès à des données fiables et actuelles :

« l’équipe ça va plus être sur les compositions des équipes, plus les dernières
infos. » (Mathieu, parieur engagé, 28 ans.)122

Ils vont alors se renseigner sur des données précises de l’équipe dont ils souhaitent
miser, comme sa composition, ces résultats précédents et ainsi évaluer son
potentiel.

Dans cet onglet on retrouve également les classements. Toutes les équipes de la
ligue 1 (2017-2018) sont classées par nombre de point (le meilleur étant celui ayant
obtenu le plus de points). Enfin nous avons aussi un classement par buteur. C’est-à-
dire que l’ensemble des joueurs de toutes les équipes confondues sont classés par
nombre de but marqué. Ainsi on voit quel joueur est le meilleur buteur et à quelle
équipe il appartient. Là encore cela va aider à faire son choix.

En sachant que tout ou presque est cliquable, donc si on click sur une équipe ou un
joueur on obtient une fiche d’information détaillée, comme des données d’identités, le
palmarès ou encore sa carrière, si le mot sélectionné était un joueur.

122
Annexe 1

62
Toutes ces informations seront des éléments clés d’aide à la décision quant au choix
des jeux, cela va aider à faire les analyses et à établir des pronostics quant aux
résultats des rencontres.

Maintenant, sortons de l’accueil et allons dans une des

quatre rubriques de l’application. Rendons nous par
exemple dans la rubrique résultats. Dans celle-ci nous
devons choisir un sport, allons dans celui-qui nous
intéresse soit le football, une liste de choix s’offre à
nous, en fonction des résultats désirés.

La rubrique suivante correspond aux Directs, il s’agit de

la liste des matchs de football prévus pour le jour, et la
possibilité de voir des informations techniques les
concernant. Ici encore on peut comprendre l’intérêt que
comportent ses informations pour un parieur sportif qui
a besoin de données fiables et solides pour déterminer
un résultat possible de la rencontre et s’engager la dessus en misant.

Une rubrique Vidéos est également accessible, il s’agit ici de vidéos concernant
divers sujets de plusieurs sports.

Enfin, la dernière rubrique est le menu, il s’agit d’un espace pour se loguer pour
définir des alertes et des favoris. L’utilisateur peut ainsi personnaliser l’application,
enregistrer ses préférences. Le but est d’optimiser l’application, il s’agit pour le
concepteur de garantir une bonne utilisation et à mener l’utilisateur à s’approprier
l’application pour augmenter son utilisation. En effet l’utilisateur peut ainsi faire un
trie, l’application est très complète mais de ce faite très chargée et offre une
abondance d’information, avec cette fonctionnalité l’utilisateur trie les informations en
fonction de ces propres goûts et n’est pas noyé par le flux d’actualité. C’est aussi un
lieu où l’on retrouve encore plus d’informations sportives, comme par exemple, si
nous choisissons le football il est possible de lire des articles s’interrogeant sur les
tactiques employées lors des matchs, ce qui peut être très utile pour analyser les
matchs et le potentiel des équipes.

63
 Toujours dans
le Menu

En somme l’application est très complète mais la possibilité de choisir des

préférences lui permettent d’être accessible à un public qui ne serait intéressé que
par un type de sport, par exemple le football. Un parieur sportif y trouve un grand
nombre d’information récente, puisqu’ on a la possibilité de voir les articles publiés
minute par minute, et utile pour réaliser une analyse de match et ainsi pouvoir se
construire un jugement et déterminer un potentiel gagnant. De plus les informations
offertes par cette application sont de tout type on y trouve à la fois, des classements
de joueurs (et même de buteur), des informations techniques tel que des stratégies
de jeux, ou des faits plus généraux tel que le palmarès d’un joueur ou d’une équipe.
De ce fait elle peut répondre aux exigences d’un parieur sportif engagé.

La numérisation des paris sportifs permise grâce à la loi de 2010, a transformé le

marché des paris, mais aussi les pratiques des parieurs. Internet, ses outils et toutes
les nouvelles technologies sont un atout indispensable et une caractéristique
incontournable de notre parieur engagé à l’ère du numérique. Il permet notamment
d’échanger et d’apprendre de ses paires, d’avoir accès à un grand nombre
d’information et d’outil pour faciliter la construction du jugement. Aujourd’hui les
données accessibles sont de type divers et varié ce qui permet d’affiner ses analyses

64
comme il ne l’était pas permis auparavant. Même s’il ne faut pas oublier qu’il n’y pas
que des bons côtés à l’ouverture du marché en ligne, pour nos parieurs, puisque
nous l’avons vu cela peut renforcer le risque de dépendance.

Le parieur engagé se trouve donc a mi-chemin entre le petit parieur et le parieur

professionnel. Le pari est ou sera pour lui une source de revenu secondaire, même
minime mais permanente, puisqu’ il se place d’en un objectif d’amélioration. Il
souhaite réellement tirer un bénéfice de cette pratique. En cela il tend vers le parieur
professionnel. Le pari rempli plusieurs fonctions certaines sont similaires aux autres
profils d’autre non, mais ce qui est commun à tous les parieurs c’est la passion pour
le football et le sport d’une manière générale et c’est cette passion qui est le moteur
et le facteur déclencheur de la pratique du pari. Ce qui le diffère cependant du
parieur professionnel, c’est qu’il n’a pas encore su exploiter les nouveaux outils de
communication pour se faire connaître sur la toile, ce qui caractérise influenceurs
d’aujourd’hui à l’aire du web 2.0. Car un parieur professionnel n’est plus un simple
parieur qui gagne beaucoup grâce aux paris, aujourd’hui c’est aussi une personne
qui multiplie ses gains grâce aux technologies de l’information et de la
communication, en vendant son expertise aux autres parieurs. On peut avoir un désir
de professionnalisation chez notre parieur engagé mais ce désir peut être freiné par
le fait justement de devoir être visible et s’imposer sur les réseaux sociaux, ou
encore par le fait de traiter avec un gros budget dont la gestion peut faire peur.
Cependant ce qui rapproche notre parieur engagé aux parieurs professionnels est
son engagement financier et temporel considérable par rapport aux petits parieurs.
L’investissement personnel est très important, le parieur engagé consacre beaucoup
de temps à construire ses analyses et ses pronostics, mais aussi à échanger et à
apprendre de ses pairs, et cela quotidiennement. Il a un désir de contrôle, et ne veut
rien laisser au hasard, pour cela un travail quotidien est nécessaire. C’est un point
qui le rapproche du professionnel et l’éloigne du petit parieur dont le temps consacré
aux pronostics sera beaucoup plus infime. Le budget qu’il consacrera sera
également géré, contrôlé et régulier. Ils ont des règles de gestion justement pour ne
pas tomber dans l’excès et toujours être en phase de gain et non pas de perte, le jeu
n’est pas qu’une pratique divertissante, s’il n’est pas prospère il n’hésite pas à
retravailler leurs méthodes. Il sait ce qu’il joue par semaine et combien il joue, tout

65
est contrôlé. Le but principal de ce type de parieur est de s’améliorer pour dégager
un bénéfice de leur passion, pour le football. Pour cela les outils du web 2.0 sont
utilisés massivement pour récolter toujours plus d’informations qui pourraient faire la
différence dans les pronostics. Ainsi ils affinent leurs jugements, et essaient de parier
plus justement en prenant en compte la moindre nouvelle susceptible d’être
importante. De ce fait la numérisation des paris sportifs a bouleversé le marché des
jeux de hasards. Aujourd’hui on pari différemment, sur un plus grand nombre de
chose, et on utilise plus d’information pour construire son jugement. C’est avec la loi
de 2010 qu’on observe cette mutation dans les paris et les pratiques des parieurs.
Les canaux d’informations sont différents et même nouveaux, et les types
d’informations retenus et accessibles pour étudier un match futur sont multipliés.
Pour être un bon parieur aujourd’hui c’est-à-dire un parieur qui gagne régulièrement
il faut utiliser internet et toutes ses ressources, tout en mettant en place des moyens
pour se prémunir des risques qu’il engendre.

Maintenant que nous connaissons mieux le parieur engagé, l’importance de son

engagement et du numérique dans son quotidien pour mener à bien son activité,
intéressons nous maintenant aux parieurs le plus expert c’est-à-dire le parieur
professionnel.

66
III/ « Le parieur-professionnel »

Le troisième et dernier profil de parieur que nous allons aborder ici, est le parieur-
professionnel. Il s’agit du parieur le plus qualifié, du type de parieur le plus aboutit,
celui qui aurait le plus réussit et qui a fait de ce loisir, de sa passion un travail à
temps plein. Dans notre ère du numérique, le parieur-professionnel est souvent un
influenceur sportif qui possède des taux de réussites important (leurs paris sont
essentiellement gagnants). Mais à l’époque du web 2.0 le parieur professionnel n’est
pas toujours qu’un parieur gagnant. C’est souvent aussi une personne qui sait
recourir à toutes les nouvelles technologies d’information et de communication pour
se faire connaître et vendre son expertise. Ainsi on retrouve un parieur qui gagne de
l’argent grâce à ces paris mais aussi grâce à tout ce qu’il se construit autour.
Puisqu’il crée des communautés de parieur au sein desquelles il propose des
pronostics et des conseils gratuit et payant, il vend des abonnements ou encore des
formations pour apprendre à être un bon parieur. C’est celui-ci que nous analyserons
ici. De ce fait nous allons tout d’abord voir qu’être parieur peut être un réel travail.

3.1 Caractéristiques du parieur professionnel : entre passion et travail.

Le parieur professionnel si nous le comparons aux deux autres profils que nous
avons étudiés jusqu’à présent est le parieur le plus extrême et le plus expert. Les
paris font partis intégrantes de sa vie quotidienne. Non seulement parce qu’il pariera
tous les jours (ou presque) mais aussi parce qu’à côté de ses nombreux paris il se
promulgue grâce aux réseaux sociaux et promulgue sa communauté de parieur qu’il
a crée, et invite chacun à le rejoindre et/ou à souscrire à un abonnement. Si nous
reprenons la typologie de Celine Bonnaire elle qualifie le joueur professionnel
comme quelqu’un de très contrôlé, réfléchit, sérieux, logique, discipliné, peu
superstitieux, peu impulsif et ayant une grande confiance en lui. On retrouve certain
très de personnalité commun au parieur engagé, ce qui est logique puisque
rappelons le parieur engagé est en quête de professionnalisation (même si certain
facteur les freine). Le joueur professionnel de Céline Bonnaire possède une forte
estime de lui. Cela est parfois dans le caractère propre de l’individu mais c’est aussi
une conséquence logique de gain important. De plus ce qui le caractérise est son
détachement émotionnel. Ainsi, face aux pertes financières il sera moins dans un
objectif de se refaire. Se détachement émotionnel du jeu lui confère logique et

67
rationalité. La principale motivation de ce profil est de gagner de l’argent. Mais on
peut aussi retrouver l’échappement procuré par le jeu123. On remarque que cela
paraît être commun à notre parieur engagé. L’argent est la principale motivation,
nous retrouvons cet élément chez notre parieur professionnel Thomas David, auteur
du site www.gagnerauxparissportifs.com:

« Les paris sportifs ne sont pas une distraction, c’est un travail. Il y a de l’argent à
gagner et quand on en maîtrise les rouages et les mécanismes, il devient presque
difficile de perdre de l’argent. Donc oui j’attends de l’argent et plus que ce que
peut rapporter n’importe quel produit bancaire aujourd’hui. »124

Le pari est pour lui une réelle source de revenue puisqu’il est, comme il le dit, un
travail à ses yeux. Et contrairement aux autres profils de parieur ses gains sont
beaucoup plus importants que ses pertes. De plus, on peut noter que pour le parieur
professionnel l’argent est souvent le facteur déclencheur. En effet, il commence les
paris souvent pour avoir un apport financier en plus, et une fois l’activité commencée,
la possibilité de gagner est un facteur et un moteur qui encourage à se
professionnaliser. S’il débute dans les paris sportifs c’est pour avoir un apport
financier et non pas par simple loisir, on a un réel désir de professionnalisation, ici.

« En 2010 [année à laquelle il débute les paris] pour gagner un peu d’argent
de poche. », (Thomas David, parieur professionnel et auteur du site
www.gagnerauxparissportifs.com)125

Ainsi, ce qui a poussé notre parieur à se lancer dans cette activité, ce n’est pas par
distraction c’est essentiellement pour gagner un apport secondaire. On relève
l’importance de l’année 2010, date à laquelle les paris se sont ouverts sur Internet.
On peut fortement supposer que cette année à eu comme conséquence importante
la croissance du nombre de parieur professionnel.

De plus, notre parieur professionnel est conscient du fait qu’il représente une part
minime des parieurs :

123
Céline Bonnaire, « Jeux de hasard et d’argent chez le sujet adulte, quand la passion devient mortifère »,
Psychotropes 2015/2 (Vol. 21), p.28 DOI 10.3917/psyt.212.0023
124
Annexe 3
125
Idem

68
 «Je fais parti d’un tout petit monde que les parieurs lambdas rêvent d’atteindre
mais ne veulent pas se donner la peine de travailler pour y arriver. » (Thomas
David, parieur professionnel et auteur du site
www.gagnerauxparissportifs.com)126

On pourrait donc penser que le pari pour notre parieur professionnel, est une source
de valorisation, et d’estime de soi, comme nous l’avions souligné pour notre parieur
engagé. Puisqu’il réussi là où beaucoup le souhaite sans y parvenir.

Si nous reprenons la pyramide de Maslow127, le pari pour ce type de parieur peut

répondre à un besoin d’estime de soi (être reconnu par les autres, se sentir utile). En
effet, les parieurs professionnels vont partager leur expertise, donner des conseils, et
même former les parieurs, comme c’est le cas pour notre parieur Thomas David qui
vend des formations. En cela, on pourrait supposer qu’il souhaite être reconnu par
ses pairs et se sentir utile, même si bien sûre on a aussi le désir de prospérer
financièrement.

En somme, le parieur professionnel se caractérise par un détachement émotionnel,

une forte expertise, qu’il partage avec les autres parieurs. Il est réfléchit et contrôlé,
et le pari occupe une place importante dans sa vie au quotidien. Il joue dans un but
d’enrichissement, mais aussi pour s’échapper de la réalité, ou encore pour être
reconnu et se sentir utile.

Nous avons vu que pour le petit parieur ou le parieur engagé, le pari est un moyen
de poursuivre sa passion pour le football ou le sport et de la cultiver. Nous avons
remarqué que la passion demeure toujours chez eux, même pour le parieur engagé
dont le pari est très récurrent et source de grand engagement. Ainsi nous avons
réfuté l’hypothèse selon laquelle la passion pour le football a été remplacée par la
passion pour le jeu. Mais qu’en est-il pour le parieur professionnel ? Dont le pari est
beaucoup plus central que pour tout autre type de parieur. La réponse est différente,
en effet pour le parieur professionnel, la pratique a débuté, comme pour les autres
parieurs sportifs, par la passion pour le sport :

126
Annexe 3
127
Pyramide de Maslow, http://papidoc.chic-cm.fr/573MaslowBesoins.html, consulté le 01/05/2018.

69
 « A fond oui !!! Surtout de foot. » (Thomas David, parieur professionnel et
auteur du site www.gagnerauxparissportifs.com, réponse à la question êtes
vous passionnez par le sport ?)128

Cependant, cette passion a été petit à petit remplacée par la passion pour le pari, en
lui-même, comme nous pouvons le lire chez notre interrogé :

« J’aime le sport mais ce n’est plus une passion. Je n’aime plus regarder du
sport pour regarder du sport. Il y a un intérêt derrière. Comme avoir des
informations sur la forme des joueurs de tennis par exemple. Je ne regarde
jamais les matchs sur lesquels je parie. […]. Les paris sportifs sont une
passion, un loisir et un travail à la fois. Cela s’est transformé en une passion
de gagner de l’argent en étant plus malin que les opérateurs de paris
sportifs. » (Thomas David, parieur professionnel et auteur du site
www.gagnerauxparissportifs.com)129

Ainsi, contrairement à nos autres types de parieurs, le jeu en lui-même, constitue une
passion. La passion pour les paris caractérise alors notre parieur professionnel, et le
différencie de ses pairs. De plus on note le plaisir procuré par le fait de prendre
l’avantage sur les structures professionnelles. Cela confirme que le pari peut
apporter chez le parieur une valorisation et une estime de soi.

Ce qui va caractériser ce type de parieur est la récurrence des paris. En effet le pari
occupe une très grande place dans le quotidien du parieur. D’une part par l’activité
même du pari, il va parier tous les jours voire même plusieurs fois par jour, et tout ce
qui va aller avec c’est-à-dire l’étude et l’analyse des matchs et leur suivit. Et d’autre
part il va aussi consacrer du temps pour son propre « business » qu’il se crée
souvent, c’est-à-dire la création et la promotion de sa communauté de parieur, sur
les réseaux sociaux et/ou le web. Le parieur professionnel pariera beaucoup et sur
une grande variété de sport différent. Si nous reprenons notre interrogé, il pari plus
qu’à ses débuts et s’il était passionné de football, aujourd’hui il ne s’en contente pas
pour ses jeux et les étend à plusieurs sports. On peut observer que plus le parieur se
professionnalise et plus il se diversifie, c’est-à-dire que si au début c’est la passion
pour le football qui l’amène aux paris et que donc ses paris souvent se limitent à

128
Annexe 3
129
Idem

70
cette passion, plus il se professionnalise, plus il développe ses connaissances et plus
il varie sa pratique vers divers sports même ce dont il était moins intéressé :

« Oui je parie toujours, plus qu’auparavant, plusieurs fois par jour. Sur le foot,
le tennis, le basket, le futsal et les chevaux. » (Thomas David, parieur
professionnel et auteur du site www.gagnerauxparissportifs.com)130

Alors qu’au début il ne pariait que sur le football, le tennis et le basket. Et la

fréquence de son activité était hebdomadaire131. On voit clairement l’évolution dans
sa pratique. Et cela nous pouvons aussi l’observer chez notre parieur engagé
Mathieu, qui dans son désir de professionnalisation et au fur et à mesure qu’il a
développé ses connaissances, à progressivement élargit les types de sports
auxquels il parie.132 Et on peut imaginer que cela n’ira qu’en s’amplifiant. D’ailleurs
on note que tout comme le parieur engagé, le parieur professionnel n’apprécie pas
les jeux de pure hasard :

« Absolument aucun et je n’en ai jamais fait. Ce sont des jeux de pur hasard,
on ne peut pas gagner à long terme contrairement aux paris sportifs et au
poker (auquel je ne joue pas non plus). Car dans les paris sportifs et le poker,
on peut avoir une longueur d’avance sur les opérateurs de paris en ligne et en
sortir gagnant. » (Thomas David, parieur professionnel et auteur du site
www.gagnerauxparissportifs.com)133

Ici aussi, on a un désir de contrôle. Tout comme le dit Celine Bonnaire le joueur
professionnel est quelqu’un de réfléchit, logique, peu superstitieux, ayant une grande
confiance en lui. Les jeux de pure hasard tel que loto ou les jeux à gratter reposent
uniquement sur la chance, la superstition et il n’y a aucune logique, le joueur n’a
aucun contrôle sur eux, ils n’ont donc aucun intérêt pour les joueurs professionnels.
Cela nous le remarquons chez les joueurs professionnels ou ceux qui tendent à le
devenir comme les parieurs engagés mais pas du tout chez les petits joueurs. Ainsi
on pourrait envisager l’avenir potentiel d’un parieur dans la discipline rien qu’en
sachant son avis sur les jeux de pure hasard. De plus c’est la possible stabilité chez
les paris qui plaît chez les parieurs professionnels. Plus qu’un petit ou gros apport à

130
Annexe 3
131
Idem
132
Annexe 2
133
Annexe 3

71
un instant T, une possible ascension sociale ou fortune ils s’envisagent et recherche
un travail, et du coup une rente à long terme. Et cela les caractérise et différencie
des petits parieurs.

Les paris sportifs est pour le parieur professionnel son travail, et non pas son loisir.
Cela le différencie des autres types de parieurs qui vont parier par loisir, ici c’est bien
plus qu’un loisir, et c’est sans doute ce qui peut expliquer sa réussite. Là où les
autres individus voient un loisir qui peut rapporter de l’argent, lui voit et considère le
pari comme un travail. Et comme dans tout travail, il y a des règles, des valeurs et
qualités à avoir, on pourrait parler de compétences personnelles, de pré-requis :

« Je ne considère pas les paris sportifs comme mon métier mais comme un
travail. Je ne veux pas avoir les paris sportifs comme seule source de revenu.
Je préfère dire que je parie de manière professionnelle […] Car comme je l’ai
dit, c’est un travail pas un loisir. Celui qui parie pour le loisir perd. Pas le vrai
parieur. […] cela demande un effort et de la persévérance. » (Thomas David,
parieur professionnel et auteur du site www.gagnerauxparissportifs.com)134

Il considère son domaine comme son monde professionnel et comme dans la vie
professionnel, il existe des escrocs et des dangers :

« Le monde des paris sportifs est malsain et plein d’escrocs. Beaucoup trop
de pages ou de sites essaient de gagner de l’argent sur le dos des parieurs
inexpérimentés. » (Thomas David, parieur professionnel et auteur du site
www.gagnerauxparissportifs.com)135

On remarque qu’on peut rapprocher le monde du travail du monde des paris, de la

façon dont notre parieur professionnel l’explique, ils présentent des similitudes. Et on
voit que notre parieur professionnel le prend comme tel. Aussi, on voit clairement
comment il se positionne par rapport à son activité et en cela il se diffère de ses
pairs, ce recule qu’il a face à sa passion qui est rappelons le son travail, peut
expliquer sa réussite, puisque ces caractéristiques, seule le professionnel, les
possède.

134
Annexe 3
135
Idem

72
Le parieur professionnel pari pour plusieurs raisons, c’est une source d’argent mais
aussi de valorisation. Ce qui caractérise ce type de parieur c’est son détachement
émotionnel, la mutation de sa passion pour le sport qui s’est transformée en une
passion pour les paris eux même et sa position face à cette activité qu’il prend
comme son travail. D’ailleurs la particularité de son travail c’est le fait qu’il ne
comprend pas seulement les paris, c’est aussi la promotion de sa communauté sur
internet et la vente de son expertise, cela est spécifique aux parieurs professionnels
d’aujourd’hui, à l’ère du numérique. De ce fait, le temps consacré aux paris est très
important. Comme nous l’avons souligné, le parieur professionnel va consacrer un
temps important pour ce faire connaître et se développer sur internet. Il sera souvent
le leader de sa communauté, et ainsi Internet et les réseaux sociaux seront centraux
dans son activité.

3.2 Le parieur professionnel comme leader de sa communauté virtuelle.

Les parieurs professionnels sont souvent à l’origine de communauté de parieur,

dans lesquelles ils se placent comme leader. Ils la créent, la promulguent, la gèrent
et la développent. « Selon Forsyth (1990), une communauté est un groupe d'au
moins deux personnes qui s'influencent l'une l'autre à travers des interactions
sociales. La communauté est dite "virtuelle" dès que ses membres utilisent les
réseaux informatiques (notamment Internet) pour se rencontrer et échanger. La
communauté est bien réelle, mais les rencontres et les échanges sont délocalisés :
ils se font dans un espace virtuel dont la métaphore est manipulable via des
ordinateurs connectés en réseau (internet, intranet ou extranet). » 136 Ce type de
communauté de pari sportif s’apparente aux communautés dits de pratique où les
membres se rapprochent par des pratiques communes. Au sein de communauté les
membres s’entraident, échangent de l’information et apprennent les uns des autres,
ils construisent des relations et partagent leur savoir-faire. La communauté de
pratique est informelle et spontanée.137 Tous ces éléments sont observés dans les
communautés de parieur en ligne, de ce fait on peut affirmer que les communautés
de parieurs en ligne existent et sont l’évolution des communautés de parieurs que
l’on retrouvait au bureau de tabac du village ou de la ville. On pourrait parler de

136
Jean Heutte, http://eduscol.education.fr/numerique/dossier/archives/travail-apprentissage-
collaboratifs/de-quoi-parle-t-on/notion-communaute-virtuelle, consulté le 10/05/2018.
137
Jean Heutte, http://jean.heutte.free.fr/spip.php?article49, consulté le 10/05/2018.

73
communauté de parieur 2.0. Ces communautés sont des réelles réunions virtuelles
de parieurs. Elles permettent à tous, des parieurs lambdas aux parieurs
professionnels, d’échanger entre eux et de partager, de développer leurs
connaissances, et elles permettent pour leurs créateurs, soit les parieurs
professionnels, de vendre leur expertise, puisque grâce à elles ils la promulguent.
Elles correspondent à la partie marketing, communication du travail du parieur
professionnel :

« Apprendre encore et toujours, échanger, partager, découvrir de nouvelles

choses. La chaîne en elle même ne me rapporte rien. C’est les produits que je
propose qui me rapporte de l’argent (formations, groupe privé et coaching) »
(Thomas David, parieur professionnel et auteur du site
www.gagnerauxparissportifs.com)138

Ainsi grâce au numérique, le parieur professionnel peut approfondir ses

connaissances, pour toujours optimiser sa performance. Et c’est une vitrine vers ce
qu’il vend. Comme on regarde la vitrine d’un magasin, les membres de la
communauté vont pouvoir regarder et prendre connaissance de tous les produits et
services que le professionnel lui propose pour s’améliorer. Les communautés de
parieurs ne sont pas nouvelles, elles ont toujours existé depuis la naissance des
paris sportifs. En revanche ce qui a changé c’est le lieu de réunion et la façon dont
elles existent. Si avant les parieurs se retrouvaient au bureau de tabac, pour parier et
suivre les matchs et ses résultats, aujourd’hui la communauté est plus virtuelle. Les
membres ne se sont parfois jamais vus, pourtant ils échangent et partagent. La
conséquence de se genre de communauté virtuelle et qu’elle n’a pas de frontière,
elle peut s’étendre à plusieurs régions voire même pays. Les moyens de
communication s’en trouvent donc modifiés, aujourd’hui c’est les réseaux sociaux qui
permettent d’échanger, de prendre contact et de rencontrer les autres parieurs. Les
membres de ces communautés sont liés grâce et à travers les réseaux sociaux et
Internet d’une manière générale. Les professionnels du pari utilisent donc ces outils
pour proposer leurs services et agrandir leur communauté:

« Oui, j’ai une chaine youtube à travers laquelle je communique

majoritairement. Une page facebook, qui n’est qu’une vitrine pour amener du

138
Annexe 3

74
 trafic sur ma chaine youtube. J’ai également un site privé regroupant une
communauté de parieurs qui a accès à de la formation sur les paris sportifs,
des séances de coachings, des astuces et conseils exclusifs et une relation
privilégiée avec moi et les autres membres pour apprendre plus vite. »
(Thomas David, parieur professionnel et auteur du site
www.gagnerauxparissportifs.com)139

Le professionnel voit dans les réseaux sociaux une opportunité de développer son
activité et de ramener toujours plus de monde. Et tout parieur aurait intérêt à
rejoindre une communauté puisqu’elles sont source de connaissance et facteur
d’apprentissage. De plus nous l’avons vu certain parieur voit dans les paris un moyen
de se socialiser, ces communautés peuvent répondre à ce besoin de socialisation.
Puisque grâce à elles le parieur appartient à un groupe.

Les nouvelles technologies de l’information et de la communication sont donc des

outils pour le parieur professionnel. Il s’agit d’un lieu de réunion, de partage et d’un
point de vente, d’un accès, pour les autres parieurs, les visiteurs, vers leur expertise.

Les parieurs-professionnels se présentent, comme des influenceurs dans le

domaine. Deux profils de professionnels se distinguent, certains sont
« pronostiqueurs » c’est-à-dire qu’ils proposent, gratuitement ou de façon payante,
des pronostiques sur les rencontres sportives futures, c’est le cas du site pronomax.fr
par exemple. D’autres offrent des méthodes, conseils et techniques pour apprendre à
parier, c’est le cas par exemple de Thomas David créateur du site et de la chaîne
Youtube www.gagnerauxparissportifs.com, qui propose même des formations pour
parier correctement c’est-à-dire faire des paris gagnants. Dans tous les cas ils se
placent comme leader de leur communauté, et offre un lieu virtuel de réunion pour
leurs membres. Dans le but de mieux appréhender ces communautés, nous ferons
maintenant une analyse comparative de ces deux sites web.

139
Annexe 3

75
 Tableau comparatif de deux sites web dédiés aux paris sportifs.

www.gagnerauxparissportifs.com www.pronomax.fr

Qui sont-ils ? Thomas David, parieur quotidien depuis 4 experts des paris sportifs
6 ans.

Description Partage de conseils en paris sportifs, Partage de conseils et

coach et forme les parieurs, ne propose d’analyses (pronostics) sur
pas de pronostics. plusieurs sports (football,
course hippique…)

Principales Formations sur divers sujets entourant Articles sportifs (actualités)

fonctionnalités les paris sportifs (payantes).
Possibilité de parier grâce
Possibilité de parier grâce à des liens à des liens vers des
vers des bookmakers. bookmakers.

Vidéos conseilles, techniques et Classement des

méthodes pour apprendre à parier. bookmakers.

Un espace d’accès au groupe privé. Pronostics et conseils

(Payant, plusieurs formules
d’abonnement) Un espace VIP, et des
abonnements (payant)

Autres supports Une chaîne youtube Une application

Une page facebook Réseaux sociaux

(Snapchat, facebook…)

A travers ce tableau, nous pouvons voir deux profils de parieurs-professionnels se

distinguer. D’un côté nous avons Thomas David de www.gagnerauxparissportifs.com
qui est davantage dans le coaching, l’apprentissage des bonnes méthodes tout cela
dans le but d’apprendre à faire des paris gagnants. Il partage ses techniques, ses
outils et son expertise qu’il a su développer au cours de ses nombreuses années de
paris (il a commencé les paris en 2010). De ce faite on pourrait l’assimiler à un
«enseignants » qui délivrerait ses cours à ses étudiants soit ici les autres parieurs.
D’ailleurs il vend même des formations, il s’agit alors de véritable cours où le rapport
enseignant-étudiants est clairement visible. Ce profil de professionnel paraît moderne
et même nouveau. En effet on a ici le sentiment que le pari est fortement assimilé à
un travail et lui propose à travers ses formations, une « école par correspondance »,
pour apprendre à devenir parieur. L’activité s’en trouve alors valorisée où méthodes
et pragmatisme existent, les pronostics ne suffisent plus à la réussite. Suivre des

76
pronostics n’est plus suffisant on a des savoirs-faires qui émergent, et comme
n’importe qui ne peut s’inventer coiffeur, n’importe qui ne peut être parieur du jour au
lendemain, il faut l’apprendre. La pratique des paris sportifs se légitimisent.

De l’autre côté, nous avons les 4 experts des paris sportifs de chez
www.pronomax.fr, qui eux délivrent aussi des conseils, mais davantage de
pronostics et des analyses de rencontres sportives. Ici on est beaucoup moins dans
l’apprentissage et beaucoup plus dans la divulgation d’information. Ce deuxième
profil de professionnel est plus classique. Même s’il présente des nouveautés,
notamment sont utilisations des réseaux sociaux pour encore une fois réunir sa
communauté et promouvoir ses produits (abonnements qui délivrent des pronostics
et des avantages), on peut supposer que les pronostiqueurs existent depuis
longtemps. A partir de moment où les paris se sont popularisés et développés des
individus professionnels ont diffusé leurs pronostics.

Cependant dans les deux cas ils possèdent le profil de leader de leur communauté.
En effet, chacun a créé un espace privé accessible seulement par les membres, où
chacun peut échanger et profiter de conseils, de pronostics, d’information. Ces
espaces sont accessibles au moyen d’un abonnement payant, et forme de véritable
lieu virtuel de regroupement des membres de la communauté ayant souscrit à
l’abonnement. Il s’agit donc d’espace crée par les concepteurs des sites dans un
désir de cohésion, de partage et de rapprochement d’individus partageant la même
passion pour le sport et les paris sportifs. Et dans un intérêt financier bien sûr.

Enfin ces deux sites proposent également la possibilité de parier directement via eux
grâce à des liens vers des bookmakers. On peut donc imaginer qu’ils sont parfois en
partenariat avec ces derniers. Le professionnel tire certainement des avantages de
ces partenariats. Cela est une nouveauté permise par le web. En ça la pratique du
professionnel s’est diversifiée aussi, car si notre supposition est juste il tire des
bénéfices à la fois de ses paris, de son expertise qu’il vend mais aussi de ces
partenariats avec les bookmakers.

Le web participe alors à une diversification et un enrichissement voir même à une

mutation des pratiques du parieur professionnel, et même de la plupart des parieurs
nous l’avons vu. Puisque grâce à lui, le parieur professionnel n’est plus qu’un parieur
expert et gagnant, c’est aussi un commercial (qui vend et promulgue ses produits),

77
un manager (qui crée, guide, renseigne et gère sa communauté) et même un
professeur (qui apprend à devenir un professionnel). Tout cela est permis et se
passe à travers le numérique. Cependant les paris sportifs font naître aussi des
individus qui se disent professionnels, mais qui ne sont qu’en fait que de simples
opportunistes qui essaient de s’enrichir grâce à l’envie de réussir des parieurs
débutants et moins experts. Nous l’avons dit, ceux qui réussissent réellement et
atteignent un niveau professionnel sont rares, ainsi prenant en compte le nombre
important d’individus se disant pronostiqueurs, influenceurs, qu’on peut trouver sur la
toile, beaucoup ne sont en fait qu’escrocs. Car beaucoup vont proposer des
pronostics et conseils qu’ils ne suivront pas eux même, et qui ne vaudrons pas le
peine, ou bien ils vendent du « rêve » en faisant croire que tout le monde peut
devenir riche s’ils suivent ses conseils en sachant pertinemment que c’est faux. On
peut d’ailleurs le lire chez Mathieu :

« moi je trouve il y en a peut-être deux qui valent vraiment le coup, tous les
autres c’est pas terrible franchement c’est pas terrible » (Mathieu parieur
engagé, 28 ans).140

En somme, le web a contribué aussi bien à la naissance d’effets pervers autour des
paris sportifs qu’à l’enrichissement des pratiques. Le rôle du parieur-professionnel
est multiple, véritable influenceurs dans le domaine ils entretiennent souvent des
liens avec les bookmakers et ainsi participent à leur promotion. Ils guident, coachent,
enseignent et conseillent les autres parieurs, leur offrent des bases, des techniques
de jeux ou bien des informations, des bilans ou des pronostics pour orienter leurs
mises. Ils participent à la légitimation du profil du parieur, puisqu’ils sont à l’origine de
groupe sur internet. Il s’agit de véritable communauté (on a d’ailleurs des noms de
communauté :« team Pronosmax »), réunissant les parieurs et les encourageant à
partager. Le pari n’est plus un jeu solitaire mais une activité de rassemblement et de
partage. Le rôle des professionnels dans ces groupes privés est celui du leader, qui
conseil et guide ses membres. Ces communautés de parieurs sont des
communautés virtuelles qui s’identifient autour de pratiques communes. Elles offrent
apprentissage, échanges et rencontres. Le numérique est donc au cœur de l’activité
du parieur professionnel et c’est ce que nous allons voir dans notre dernière partie.

140
Annexe 1

78
 3.3 Le numérique au cœur de son activité.

Les parieurs professionnels d’aujourd’hui gagnent en popularité via le web et se

démarquent des autres parieurs pour parvenir à la place de leader. Pour atteindre ce
statut les réseaux sociaux sont souvent très importants, ils permettent de promulguer
leur activité et de se faire connaître. Ainsi ils utilisent et investissent le web et celui-ci
sera utilisé de manière différente que pour le « parieur engagé ». En effet pour ce
dernier le web lui permet entre autre de mieux parier, de se procurer de l’information
et de développer ses connaissances tandis qu’ici le web lui permet de se développer
personnellement et professionnellement, de gagner en notoriété et de prospérer,
travailler. Comment utilisent-ils donc les outils du web et qu’est-ce qu’ils lui
apportent ?

En vrai entrepreneur, le parieur professionnel se doit de promulguer lui-même son

activité, et cela est une particularité du parieur professionnel à l’ère du web 2.0. Son
temps ne s’arrête plus à la phase du pari en lui-même et le suivit des résultats,
comme c’était le cas pour le parieur engagé mais une autre phase à son découpage
temporel se rajoute c’est celle consacrée à la création, l’entretien, et la promotion de
tous les outils numériques qu’il utilise pour le développement de son activité :

« 2 heures par semaine de présence et une quinzaine d’heures de travail pour

la totalité du site, la création de formation... » (Thomas David, parieur
professionnel et auteur du site www.gagnerauxparissportifs.com)141

Le parieur professionnel occupe donc un temps important pour l’entretien de ses

produits numériques qu’il propose. Cela est unique à ce profil de parieur puisque
nous la retrouvons chez aucun des autres que nous avons étudié. Si les autres
parieurs vont utiliser Internet pour apprendre, affiner leurs connaissances et leurs
analyses, se créer une opinions objectives, lui va les utiliser pour échanger avec les
autres parieurs et surtout vendre son expertise. Internet est son outil de vente :

« Au départ pour apprendre et partager ma passion et ensuite pour vendre

mon expertise. » (Thomas David, parieur professionnel et auteur du site
www.gagnerauxparissportifs.com)142

141
Annexe 3
142
Idem

79
On remarque l’évolution de son utilisation d’Internet, au début c’était comme ça l’est
pour beaucoup de parieur, qu’un moyen de se perfectionner et un moyen de partager
avec des personnes qui aiment les mêmes choses. Aujourd’hui c’est un « outil de
travail », c’est ce qui lui permet de vendre son savoir. On peut dire qu’on a une
inversion des rôles, au début il se place comme visiteur, demandeur, maintenant il
devient l’offreur. Internet et plus largement tous les outils d’informations et de
communications permettent à ces parieurs professionnels de s’imposer dans le
domaine des paris, et contribuent très largement au développement de leur activité :

« La croissance est exponentielle. Sur Youtube, je suis passé de 1000

abonnés fin 2016, à 5000 fin 2017 pour atteindre les 10000 en avril 2018. Et
sans faire aucune publicité. Un contenu de qualité se remarque et les
algorithmes de Google et Youtube me le rendent bien en me référençant au
mieux. » (Thomas David, parieur professionnel et auteur du site
143
www.gagnerauxparissportifs.com)

On peut dire que les parieurs professionnels sont de réels influenceurs sportifs. Tout
comme on trouve des influenceurs culinaires, modes ou encore beautés sur les
réseaux sociaux on trouve aussi des influenceurs sportifs, qui sont en fait souvent
des parieurs professionnels. On peut le qualifier d’influenceur car il donne des
conseils, informe et forme tout comme le ferait une influenceuse beauté au sein de
ses tutoriels qu’on retrouve sur Youtube par exemple. On remarque donc une
mutation du rôle du parieur professionnel dut au développement du numérique. Le
parieur professionnel a changé au fil des années et a suivit la numérisation du
monde, puisqu’il s’est imprégné et s’est approprié le web. Le professionnel d’hier
n’est plus le professionnel d’aujourd’hui.

Donc le parieur professionnel doit beaucoup au numérique. Internet lui à permis

d’apprendre, de rencontrer d’autres professionnels, d’échanger avec eux et de
partager sa passion pour le sport et le jeu :

« Tout est accessible sur internet, le monde et l’information. Je dois tout à

internet. Mon apprentissage dans ce domaine car il n’y a pas de littérature au

143
Annexe 3

80
 niveau des paris sportifs. » (Thomas David, parieur professionnel et auteur du
site www.gagnerauxparissportifs.com)144

L’expertise acquise par les parieurs professionnels d’aujourd’hui repose sur Internet.
Et cela va plus loin puisqu’Internet lui a permis aussi de se diversifier puisqu’il suit
des matchs qu’il ne pourrait pas suivre sans un accès à Internet, et ainsi il peut parier
dessus :

« Les sites d’informations de sport, de streaming vidéo pour regarder les

matchs car tout le monde ne peut pas se payer canal+, beinsport, eurosport,
sfr sport. Sans compter tout ce qui n’est pas diffusé. Au tennis notamment, il y
a 400 matchs par jour et aucun diffuseur à part les sites de paris sportifs! »
(Thomas David, parieur professionnel et auteur du site
www.gagnerauxparissportifs.com)145

Internet lui permet d’avoir un accès sur le monde du sport, et sur des autres
passionnés de pari qu’il n’aurait pas pu rencontrer sans le numérique :

« J’ai rencontré de tas de personnes qui m’ont appris énormément sur les
paris sportifs. Je me suis fait des amis que je n’ai jamais rencontrés
réellement. J’ai trouvé des génies, des experts à l’étranger avec qui je n’aurais
jamais eu de contact sans internet. » (Thomas David, parieur professionnel et
auteur du site www.gagnerauxparissportifs.com)146

Ainsi, il s’est sociabilisé et à crée son réseaux d’ami, et a appris de ses pairs. Et cette
sociabilité acquise n’aurait sans doute jamais pu exister sans les nouvelles
technologies puisque ça lui à donné un accès sur l’étranger, et que sachant que le
nombre de parieur professionnel est limité donc sans cette ouverture les chances
qu’il avait de les rencontrer était minime. D’ailleurs son réseau hors internet est
limité :

144
Annexe 3
145
Idem
146
Idem

81
 « D’ailleurs je côtoie très peu de parieurs sérieux. J’en connais hors internet,
seulement 2 personnes qui parient sérieusement et qui gagnent de l’argent. »
(Thomas David, parieur professionnel et auteur du site
www.gagnerauxparissportifs.com)147

Internet est donc un moteur de sociabilité, d’apprentissage et de développement tant

personnel que professionnel puisque ça lui permet d’étendre sa passion, de
l’approfondir et de la cultiver et maintenant c’est lui qui propose son expertise à
travers Internet:

« Et aujourd’hui, c’est internet qui me permet de communiquer ma passion. Et

forcément de la développer avec tous les retours, échanges, commentaires,
questions... qu’ils soient positifs ou négatifs. » (Thomas David, parieur
professionnel et auteur du site www.gagnerauxparissportifs.com)148

Le numérique est donc intervenu à tous les moments de son développement et

aujourd’hui mis à part ces fonctions que nous venons d’énoncer Internet est son
principal moyen de vente, sans cela il ne pourrait pas vendre son expertise, ou en
tout cas ce serait plus limité. Notre parieur professionnel vend en effet ces formations
via son site web et celles-ci sont sous formats vidéo, et les échanges sont
essentiellement virtuels. On comprend donc la centralité et l’importance des
nouvelles technologies de l’information et de la communication pour son activité.

Dans le but de se promulguer et de promouvoir ses produits et offres les parieurs

professionnels ont un usage particuliers des réseaux sociaux. En vrai influenceurs ils
vont avoir recours à un maximum de réseaux sociaux, pour atteindre le plus
d’individus possible, ainsi ils vont être présent sur Twitter, Facebook, Snapchat et
parfois Youtube. Cet usage particulier nous le voyons lorsque nous analysons les
comptes Snapchat des deux pronostiqueurs pronosmax et Nabil (pseudonyme :
Nabil Biz Biz).149 L’analyse porte sur trois jours de story, soit sur 60 snaps pour Nabil
et 42 snaps pour Pronomax, ce qui nous fait un total de 102 snaps. Ces
professionnels du pari utilisent leurs comptes Snapchat, à différentes fins. D’abord,
ils auront un but commercial, en effet sur un total de 102 snaps (les deux

147
Annexe 3
148
Idem
149
Annexe 4

82
pronostiqueurs confondus), on a 36 snaps consacré à la promotion du site ou autres
outils (application par exemple) en informant des services disponibles ou bientôt
disponibles. On observe que le pronostiqueur pronomax consacre un plus grand
nombre de ses snaps à cette partie commerciale (21 sur 42 contre 15 sur 60 pour
Nabil). Le but de ses snaps est de promulguer ses services, on a un désir
d'augmenter le nombre de ses abonnés. Cependant on peut observer que pour
Nabil, on retrouve des snaps qui invitent à le suivre personnellement sur ses divers
réseaux sociaux, notamment sa page Instagram. Tandis que cela nous ne le
retrouvons pas chez Pronomax. Ainsi ce dernier se situe plus dans un objectif de
promotion des outils qui vont lui rapporter en termes de gain financier alors que Nabil
à un désir de notoriété. En effet son compte Instagram ne lui rapporte rien, il y
divulguera des informations et conseils gratuitement, il souhaite seulement
augmenter son nombre d’abonné et sa notoriété. Et cela se voit aussi dans le
nombre important de snap qu’il consacre à partager ses activités quotidiennes avec
les personnes qui suivent ses story150, il veut ainsi créer un rapprochement avec sa
communauté. C’est donc ensuite cet objectif de notoriété qui est poursuivit à travers
l’application. En effet Nabil sur un total de 60 snaps, 33 constituent des vidéos et
photos des activités qu’il a fait durant sa journée soit 55% de sa story. Ces vidéos et
photos sont parfois en lien avec le monde du jeu, on a l’exemple avec une vidéo d’un
film qu’il est en train de regarder, sur le poker, avec comme commentaire « ah ca me
manque le poker quand je vois ca ! ». Ici, on peut voir par ce partage un intérêt, en
plus du souhait de se rapprocher de ses abonnés, en effet il prouve qu'il a de
l'expérience dans le domaine du jeu, et donc une certaine expertise et légitimité, ce
qui peut traduire un désir d’inspirer confiance pour encourager à le suivre et suivre
ses conseils. De plus, il partage beaucoup de ses loisirs, on a par exemple des
vidéos de son voyage à Abu Dabi, et lui au volant d’une lamborguini. Encore une fois
il souhaite se rapprocher de ses abonnés, être dans une relation « d’amitié », mais
on peut y voir aussi un intérêt puisque ses loisirs peuvent susciter le désir chez ses
abonnés snapchat. Il encourage ainsi à faire comme lui et veut prouver que ses
paris, ses pronostics, sont justes, puisque grâce à ces derniers il peut se payer des
voyages et des activités luxueuses. Enfin ce type de snap est renforcé par des
remerciements de ses abonnés, qu’il publie ensuite sur sa story, ces derniers disent

150
Story snapchat : il s’agit de la totalité des snaps. L’ensemble des snaps forment la story, qui sera visible 24
heures par tous les abonnés snapchat.

83
gagner grâce à lui. Ainsi il souhaite prouver ses mérites grâce à ces publications
d’abonnés qui attestent que ces services sont justes. On a un désire de prouver que
ce qu'il vend est juste et fondé grâce aux discours de ses propres abonnés, qui lui
font de la publicité. Tout cela on le retrouve aussi chez Pronomax mais dans une
moindre mesure, on a seulement 11 snaps sur 42 consacrés aux partages d’activités
quotidiennes soit 26% de sa story (contre 55% de la story de Nabil). On remarque
donc que Nabil à un plus grand intérêt pour l’augmentation de sa communauté, de
ses abonnés snapchat, Instagram et de son site tandis que Pronomax lui est plus
dans un désir d’augmenter son nombre d’abonnée souscrivant à des abonnements
mensuels. Chacun ont une stratégie différente, Nabil partage beaucoup sa vie
quotidienne, on le voit beaucoup dans ses snaps, il veut se rapprocher de ses
abonnés, susciter le désir en eux, tandis que Pronomax utilise davantage son
compte Snapchat pour faire de la publicité de ses autres supports, pour promouvoir
ses services et outils, d’ailleurs on le voit beaucoup moins on a davantage de
capture d’écran de ses formules d’abonnements par exemple.

Dans les deux cas ils utilisent leurs comptes Snapchat pour répondre aux questions
ou messages des abonnés, pour être plus « accessible », et échanger avec les
parieurs. Et cela ils le prouvent car chacun d’eux font des captures d’écran de
certaine conversation (messages envoyés en privé) et les publient dans leurs story
on a par exemple la capture d’écran d’une conversation d’un abonné, qui lui envoi
une photo du résultat de sa mise et suivit du message suivant :

« Pronomax : magnifique cote à 6, en gold151. t encaisse bien ?

Abonné : Petit à petit .je t’ai rejoins il y a peu . j’ai que joué celui là hier. Merci.

Pronomax : Ok c’est le but on va te guider pour encaisser un max. »

Cela à deux effets, il promulgue la qualité de son travail, et prouve que les abonnés
gagnent grâce à lui. On a un désir de gagner en crédibilité, d’augmenter le nombre
de ses abonnés et d'être proche d'eux et à l'écoute.

Ce désir d’accessibilité et de communauté, on le ressent aussi dans le vocabulaire

choisi (ils appellent leurs abonnés « les amis»), et dans le langage informel employé.

151
Il s’agit d’un type d’abonnement : l’abonnement gold.

84
Si nous devions donc résumé les principales utilisations de l’application Snapchat et
plus largement des réseaux sociaux on aurait, d’abord l’aspect commercial (il s’agit
de promouvoir leurs services et outils). Puis le désir de notoriété (se faire connaître
et augmenter le nombre d’abonné souscrivant à des abonnements payants ou non).
Créer, renforcer et interagir avec leur communauté (partager avec eux des choses du
quotidien et échanger avec eux en étant à l’écoute et en répondant à diverses
questions). Et enfin se légitimé et prouver leur réussite (ils vont ainsi poster le pari
choisi et le gain qui en découle par exemple). Mais l’objectif ultime est d’augmenter
leur nombre d’abonné et de ce fait leur communauté de parieur. De ce fait, ces
catégories se chevauchent et derrière chaque publication on peut y voir un intérêt
caché, comme nous venons de le voir.

Même si bien sûre d’un pronostiqueur à l’autre l’importance de ses différentes

catégories de publication va varier, comme nous l’avons vu pour nos deux
influenceurs (Nabil et Pronomax) dont l’un est plus commerciale et l’autre plus dans
un objectif de créer sa communauté et augmenter sa notoriété dans le domaine. Les
stratégies ne sont de ce fait pas les mêmes.

Le parieur professionnel est donc souvent un influenceur sportif. Puisque la

particularité du parieur professionnel d’aujourd’hui est le fait qu’il a un apport
financier qui découle de ses paris et qu’il vend son expertise via le numérique. Même
s’il ne faut pas faire de généralité, il existe sans doute des parieurs professionnels
qui se contentent de parier et qui n’ont pas développé l’aspect commercial, ils ne se
rendent pas publique. Cependant pour ceux qui ont développé ce côté et ont décidé
de rentabiliser leurs expertises, le web est l’élément central qui le leur permet. Ainsi
ils vont y consacrer un temps important et multiplier les outils dont ils vont se servir.
Ils vont créer un site web où ils pourront y vendre leurs abonnements (une fois
souscrit, le parieur à accès à des conseils et des pronostics, ou même pour certain
professionnel à des formations), il s’agit aussi d’un lieu virtuel de réunion de la
communauté. Ils seront aussi présent sur tous ou presque tous les réseaux sociaux,
instagram, twitter, facebook, snapchat et youtube. Ils vont utiliser les réseaux sociaux
à des fins commerciales, pour faire augmenter leur nombre d’abonné ou encore pour
prouver leur réussite et ainsi se légitimer.

85
En somme, le parieur professionnel est le parieur le plus expert, il sait tirer profit de
ses paris et de son expertise qu’il vend au travers de divers services et cela via le
web. C’est cela la particularité du parieur professionnel d’aujourd’hui. Il s’agit de vrai
influenceur, comme on trouve des influenceurs culinaires ou beautés on trouve des
influenceurs sportifs. Il possède des caractéristiques particulières, certaines sont
similaires à d’autres profils de parieur mais d’autres l’en diffère, comme son
détachement émotionnel ou encore son extrême contrôle de lui-même. Le pari fait
parti intégrante de sa vie quotidienne, parce qu’il pari tous les jours et parce qu’il est
leader de sa communauté de parieur de ce fait il est très présent sur la toile. Sa
principale motivation est l’aspect financier, que l’activité peut lui apporter, même si on
peut relever que les paris lui apportent aussi une valorisation de soi. Le web et les
outils numériques ont changé les pratiques du professionnel et les ont enrichit. Le
rôle du parieur professionnel est aujourd’hui multiple, véritable leader de la
communauté qu’il crée, il guide, coache, conseille et enseigne aux membres de cette
dernière. Avec le numérique, on peut voir deux types de professionnels, le
pronostiqueur qui paraît classique, en effet même si le numérique à changé ces
façons de procéder cette figure de professionnel préexistait sans doute au
numérique, le second est plus moderne il s’agit du formateur. Celui-ci va enseigner,
comme un professeur, aux parieurs qui lui achètent des formations. Mais cet
enseignement se fait aux travers du numérique, puisqu’il s’agit de formations vidéos
et d’échanges virtuels, on pourrait parler d’enseignement à distance. Dans tous les
cas les professionnels participent à la légitimation du statut de parieur au travers des
groupes qu’ils créent par exemple. Le numérique est alors au cœur de l’activité du
parieur professionnel, puisque sans cela ils ne pourraient tout simplement pas
exercer leur activité de la même manière voir même ils seraient dans impossibilité
d’exercer leur activité (notamment pour les professionnels formateurs, l’absence de
formations dématérialisées rendrait la pratique plus délicate), de plus sans Internet
et les réseaux sociaux ils ne pourraient pas atteindre le même nombre de personne
et créer des communautés conséquentes en terme d’effectif. Ils vont user de tous les
moyens qu’offre le web pour apprendre, partager et développer leur activité. Ils
créent des sites web pour vendre leurs expertise et utilise les réseaux sociaux pour
se faire connaître et promulguer leur services et outils.

86
Conclusion

Les paris sportifs, comme les jeux de hasard d’une manière général, sont
intemporels, on pourrait aller jusqu’à dire qu’ils existent depuis que « le monde est
monde ». En France ils prennent de l’importance à partir du XIXème siècle grâce aux
courses hippiques. En ce qui concerne les paris sur les matchs de football, ils sont
régularisés en 1985, même s’ils existaient bien avant cette date puisque leur
diffusion en Europe date déjà des années 1920. Le monde des jeux de hasard
comme tous les secteurs de l’économie, a été impacté par le numérique, et c’est en
2010 que la société Française régule son offre en ligne et ouvre le marché des paris
à la concurrence sur internet. A partir de cette année, il devient légal de parier en
ligne et la grande conséquence pour la société est que la Française des Jeux perd
sa position de monopole. Mais ce n’est pas le seule impact de cette loi, en effet tout
s’en trouve changé, l’offre de pari, les sites de pari mais aussi les pratiques des
parieurs. Cette loi a donc bouleversé le monde des paris dans sa globalité avec tous
ces partis prenants.

En effet, il existe plusieurs profils de parieur, chacun auront des motivations

différentes à parier, et chacun auront des pratiques et méthodes différentes ou
parfois semblables. Ces profils de parieurs existaient sans doute avant l’ère du
numérique mais ce qui est sûre c’est que cette numérisation à fait évoluer ces profils
et on observe de nouvelles caractéristiques et pratiques.

Ainsi, nous avons tout d’abord le petit parieur, que nous avons rapproché du parieur
social, qui n’a été que faiblement impacté par la numérisation des paris, or mis qu’il
pourra parier sur un plus grand large choix de pari, qu’il pourra jouer en ligne et qu’il
n’aura plus à se déplacer au bureau de tabac. Ce type je parieur joue
essentiellement dans l’espoir de gagner une somme d’argent plus ou moins
importante, pour nourrir sa passion pour le football et pour se socialiser. Mais sa
pratique est très limité, il ne joue qu’occasionnellement, il s’agit avant tout d’un loisir.

Puis nous avons le parieur engagé, on pourra aussi le nommer le parieur en voie de
professionnalisation, même si certain paramètre le freine à faire des paris son travail.
Ce type de parieur est donc entre le parieur professionnel et le petit parieur. Le pari
est pour lui une source de revenue secondaire, les gains sont parfois minimes mais
sont permanents et réguliers. Ils souhaitent dégager un réel bénéfice de sa pratique.

87
Le pari est pour lui aussi un moyen de nourrir sa passion pour le football, mais il est
source d’un engagement et investissement beaucoup plus profond que le petit
parieur. Sa pratique est donc régulière, et il est toujours dans un objectif
d’amélioration. Ce type de parieur consacre beaucoup de temps à l’élaboration de
ses analyses mais aussi à échanger avec ses pairs pour affiner ses jugements et
apprendre des autres. Il a un désir de contrôle et de limiter au maximum la part de
chance qu’il existe dans tout jeux de hasard. En cela il s’éloigne du petit parieur et se
rapproche du parieur professionnel. Puisque le jeu ici n’est pas qu’une pratique
divertissante, un loisir. Le but principal est de dégager un bénéfice de leur passion,
soit le football et le sport d’une manière générale. Pour cela il utilise tous les outils
que lui offre le web pour entre autre récolter des informations, développer ses
connaissances, apprendre à parier correctement auprès des autres parieurs plus
experts, ou encore comparer des analyses. Aujourd’hui ces parieurs parient
différemment, essentiellement auprès des bookmakers en ligne qui offre plus
d’avantages, sur un plus grand nombre de choses, et ils utilisent beaucoup plus
d’informations (de tout type, même des informations personnelles relatifs aux
joueurs) pour construire leurs jugements et leur prise d’information se fait via des
canaux différents. Le numérique a donc développé leurs pratiques. Et pour être un
bon parieur, le parieur engagé est obligé d’avoir recours à internet et ses ressources.

Enfin, nous retrouvons le parieur professionnel qui est le parieur le plus expert. Il
s’agit sans doute du parieur dont le numérique a le plus bouleversé sa pratique. En
effet le parieur professionnel d’aujourd’hui n’est pas qu’un parieur qui gagne c’est un
influenceur sportif. Il tire profit de ses paris qui sont très souvent gagnants, mais
aussi de son expertise qu’il vend au travers du web. C’est en cela qu’il se diffère du
parieur professionnel d’hier, et du parieur engagé. Ce dernier n’a pas encore ou ne
souhaite pas se rendre public. Le pari fait parti intégrante de sa vie, cependant il est
caractérisé par un détachement émotionnel et un extrême contrôle de lui-même et de
sa pratique. Ce parieur pari tout les jours, et se positionne comme leader de sa
communauté qu’il crée, soutient et entretien, pour cela il est très présent sur la toile.
Le web lui permet d’ailleurs de vendre son expertise, il utilise les réseaux sociaux
pour amener un maximum de parieur à le suivre et se créer une notoriété et une
légitimée dans le domaine. Et il vend son expertise aux travers de site web ou
application. On a alors deux types de professionnel, l’un plus classique, il s’agit du

88
pronostiqueur qui vendra au travers d’abonnement, ses conseils relatifs aux matchs
sur lesquels parier, ses pronostics et les cotes à choisir. L’autre plus moderne, le
formateur, qui vendra des formations pour apprendre à devenir un bon parieur, ici il
s’agira de conseils relatifs aux méthodes à suivre et d’un apprentissage à distance.
Dans tous les cas une communauté de parieur naît autour de ses influenceurs. Le
rôle de ce parieur est divers, il est leader, il coach et guide, conseil et enseigne les
membres de sa communauté. Ici le numérique est omniprésent, a fait naître des
nouvelles figures de parieurs professionnels et a enrichit leurs pratiques. Les paris
leur apportent valorisation et gain financier et eux ils contribuent à la légitimation de
l’activité du parieur. Ce type de parieur comme les autres est passionné de sport
mais à la différence des autres c’est qu’aujourd’hui la passion pour le sport a été
remplacée ou s’accompagne désormais d’une passion pour le jeu en lui-même.

Le marché était avant 2010 très contrôlé, aujourd’hui il s’est libéralisé, les paris
sportifs ont donc été bouleversé et enrichit et tout comme les paris sportifs ont
changé, les parieurs et leurs pratiques ont également évolué grâce au numérique.
C’est ce que nous avons vu. Le numérique a bouleversé le marché des paris et
aujourd’hui on a l’émergence d’un « marché nouveau » derrière celui détenu par la
Française Des Jeux, et par l’Etat. Puisque nous n’avons plus seulement d’un côté les
parieurs qui jouent et d’un autre côté une entité unique, la Française des jeux, qui
encaissent les nombreux bénéfices que le monde du jeu procure. Mais nous avons
aujourd’hui une multitude de bookmakers qui offrent des cotes différentes, des
parieurs qui peuvent comparer ces côtes et choisir celles qui seraient les plus
intéressantes et nous avons des parieurs professionnels, qui entre les deux, vendent
leurs expertises en conseillant et guidant les parieurs ou en apprenant à comprendre
les rouages du système et à prendre le pas sur lui et donc à parier intelligemment. Le
monde des paris sportifs s’est donc considérablement diversifié et enrichit et a
bouleversé les pratiques des parieurs et cela grâce au numérique. Aujourd’hui on
pourrait donc penser qu’il est plus facile de gagner aux paris sportifs, que cela est
plus accessible, ainsi on comprend pourquoi la pratique persiste. La pratique persiste
et se développe aussi pour la simple raison que l’espoir de faire fortune grâce à un
jeu est et sera toujours présente chez les individus, surtout quand on sait que la
mobilité sociale ascendante en France est de plus en plus difficile, alors pourquoi ne
pas tenter sa chance au jeu ?

89
 Bibliographie

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90
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91
- Madeleine Pastinelli, Simon Côté-Bouchard et Élisabeth Papineau « Quand le
poker cesse d’être un jeu : Pratiques et discours d’aspirants joueurs
professionnels. » Ethnologies, 2010, 32(1), 87–111. doi:10.7202/045214ar

-Nicolas Oliveri, « Jeux d'argent en ligne. Le double discours français contre

l'addiction », Hermès, La Revue 2012/1 (n° 62), p. 59-62.

92
Annexes

Annexe 1 « Le parieur engagé »

Présentation.

Mathieu, 28 ans, ouvrier, en couple, 1 enfant.

Avant de commencer les paris, tu jouais à des jeux d’argent ? lesquels ?

Oui j’ai commencé à jouer au poker vers 18/19 ans mais c’est aussi à cette période
que j’ai commencé les paris sportifs. Mais je pariais comme le parieur moyen, il y
avait très peu de d’analyse. Quand j’ai commencé les paris sportifs, j’étais dans la
moyenne c’est-à-dire que… mais en plus je prenais ce n’était pas gros mais je
prenais, mais il y avait très peu d’analyse, c’était par rapport à moi ce que je
connaissais du foot, ce que je regardais et tout après parce que moi j’aime le sport et
que je regardais déjà beaucoup de foot. C’était peut être pour ca que je gagnais
parce que j’avais beaucoup de données, de connaissances mais le petit plus c’est
justement les recherche que tu fais au jour le jour, pour les blessés par exemple, tu
regardes des trucs et en bah tiens tu vois au matin même que le type il est grippé ou
que euh sa femme elle s’est barrée, c’est des trucs qui peuvent te servir, si il joue le
soir il va pas jouer normalement.

Ca va changer son jeu, le match…

Voila ca peut changer ton, … ta vision des choses tu vois. Euh tout ca moi il n’y avait
pas à cette époque là. Aujourd’hui il y a beaucoup plus de recherche, plus de …
parce que je veux vraiment essayer de faire de l’argent avec. Pour faire de l’argent
avec, tu es obligé de … de faire vraiment les choses correctement, tu vois, on
minimise un maximum, la prise de risque, je prends des risque sur des petits trucs
mais sur quoi on doit prendre à coup sûre, le plus souvent voilà, il y a des règles, je
me suis imposé des règles, pas plus de trois matchs pas plus de trois côtes ajoutées,
maximum. Si je peux faire deux je fais deux. Si il y a un risque même qu’il est
minimum, si il y a un risque qu’entre les deux, je l’enlève et je choisi deux autres plus
petites côtes pour faire la côte qu’on veut. Mais voilà je ne joue jamais plus de trois
côtes. On en joue plus, 4 5 6 grand maximum sur des combi, … pour le fun, parce
que je sais que je peux en faire rentré et c’est des grosses côtes mais par contre on

93
met des petites pièces, que entre guillemet si tu les perd c’est pas grave par contre si
tu gagnes ça te change quelque chose, mais je tu les perds ça change que dalle.
Exemple, sur les combi où on double, on met dix ou vingt euros, d’accord,
normalement on met vingt euros, sur les grosses côtes à dix les funs là, on met 2
euros, 2 euros tu les as tu les as pas ça change par grand-chose mais par contre 2
euros quand on gagne c’est fois dix donc 20 euros.

A ouai, c’est bien ça !

tu vois ce que je veux dire, mais ce qui a c’est que tu prends un peu plus de risque,
tu … voila, après c’est à toi aussi de gérer…Parce que des grosses côtes qui sortent
il y en a plein, c’est à toi de savoir et encore une fois plus tu prends des infos partout
où il y en as mieux c’est.

D’accord mais du coup au niveau des jeux comme les jeux à gratter, ou le loto
tu en à toujours fait ?

A non ca par contre j’aimais pas et j’aime toujours pas d’ailleurs.

A ouai pourquoi ?

Parce que c’est la pur hasard tout ça, les jeux de grattage c’est le pure hasard tu
peux faire ce que tu veux, euh, tu as aucune recherche à faire il y a rien tu vois, tu
prends le jeux, tu grattes tu gagnes ou tu perds. C’est pure hasard et moi j’aime pas
tu vois c’est comme le loto, ça c’est pas du tout mon truc. Moi aussi bien le poker que
les paris sportifs j’estime que tu as une part de chance ça mais ça la part de chance
en vérité tu l’as dans tout même dans ton travail, tu travailles et un jour tu as
l’opportunité, un petit coup de chance un petit truc qui fait que tu progresses ou tu
fais une rencontre et tu obtiens un meilleur travail, tu vois ce que je veux dire ? c’est
le facteur chance voilà. Donc tu as une part de chance elle est peut-être un peu plus
grande sur les paris sportifs et le poker mais euh pour moi il y a plus, il y a un
pourcentage plus grand dans le travail, dans un investissement personnel que tu
fais, que dans la chance, aussi bien dans les paris que dans le poker, c’est plus
important que la part chance. Parce que le poker c’est pareille, les carte qu’on te
donne tu ne peux pas les savoir en avance tu vois. Mais maintenant il y a des
techniques, des tactiques qui te font savoir. Par exemple je m’investis dans un coup
au poker, je mets des jetons, de mon propre gré je suis ni petite blinde ni grosse

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blinde tu vois, j’estime que peu importe les cartes, je ne parle pas de mes carte là, là
c’est qu’une technique par rapport au jeu pas par rapport à tes cartes tu peux le faire
avec n’importe qu’elle carte tu rentre dans un coup les blindes, c’est-à-dire que les
gens qui ont posé des jetons, ils ont mit 30-60 jetons d’accord toi tu rentre tu mets
200 donc déjà tu envois un signal à tout le monde j’ai quelque chose, voila. C’est vrai
c’est pas vrai on s’en fiche de ça, c’est pas ton problème ça. Déjà tout ceux qui
auront à parler derrière toi ils peuvent plus bluffer, ils peuvent plus faire avec des
petites cartes « poubelles » faire comme si ils avaient une paires fortes, des bonnes
carte, alors que toi tu peux, comme j’ai dis dès le départ on s’en fiche des cartes, ily
a que toi qui les connais et il n’y a pas eu de sur relance c’est-à-dire il n’y eu
personne qui c’est manifesté qui a relancé, toi tu peux. Donc tu fais coucher les
gens, les gens jettent leurs cartes, tous ceux qui ont des poubelles ils jettent leurs
cartes. Et il y a imaginons deux personnes qui restent, ces deux personnes auront la
possibilité de miser ou de passer, ils disent « parole »,j’attend, avant toi, donc les
cartes ils sortent encore une fois peut importe les cartes qui sortent on s’en fiche des
cartes c’est qu’une tactique là, ils parlent les deux ils tcheque, c’est-à-dire ils ne
mettent pas de jetons toi c’est automatique tu remet des jetons, tu calculs par rapport
au pot et vue que tu veux pas te faire payer, cette tactique là elle est faite pour
ramasser le pot pas pour voir les cartes, tu remises et à partir de là ,7 fois sur 10 les
deux qui restent vont se coucher et tu vas ramasser. Voila à partir du moment où tu
as mis 200 qu’en il y en a 1 qui sur relance c’est-à-dire il met 400 ou 600 là tu oublis
tu peux plus, à part si tu as des bonnes cartes et c’est là que les cartes rentrent en
jeu. Mais si personne se manifeste c’est bon toi tu es fort même si j’ai 7 et 2
dépareillé, deux poubelles mais les autres ils ne le savent pas tu vois, voilà c’est une
tactique et là la chance elle est pas « importante »puisque cette tactique je l’applique
que j’ai des bonne carte ou non et dans les paris sportifs c’est pareille, si tu mises sur
les favoris. Que tu choisis les bons favoris qui gagnent régulièrement tu mises
toujours sur eux, bah tu es sensé prendre plus souvent que tu vas perdent sinon ils
ne seraient pas favoris, après les recherches te permettent de les écarter, si a
domicile ils sont fort, à l’extérieur ils sont faibles. Et malgré tout ca il y a la part de
chance bien sûre, comment le match se déroule, une erreur d’arbitrage, il y a plein
de chose, un blessé, voilà il y a des facteurs que tu ne métrise pas comme au poker,
c’est le facteur chance.

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Ok du coup tu es un passionnez de sport ? de football ?

Oui je suis un passionné de sport en générale avec comme sport favoris foot.

De puis toujours ?

Oui depuis toujours, depuis tout petit, je suis né avec un ballon de foot (rire).

A quelle fréquence paries-tu ? tous les jours…

On peut dire que je parie un peu près tous les jours. Mais si tu lisse sur un mois, sur
1 mois … sur 31 jours environ 20 jours. Si je le ramène sur 1 semaine, environ 3-4
ou 5 jours. Cette semaine par exemple j’ai joué tous les jours, mais aujourd’hui
(lundi) je joue pas. Parce qu’il y a des périodes où il y aura beaucoup de chose, car
je parie pas que sur le foot, et donc ça donne beaucoup plus de possibilité tous les
jours, mais c’est pas non plus parce que je paris sur plusieurs choses que je paris
tous les jours. Car il y a des jours où il y aura des petits trucs, rien qui va m’intéressé
et des fois pendant …car après j’aime bien avoir des petites phase où pendant un
moment je ne joue pas, quand je suis sur une mauvaise série la plupart du temps,
j’arrête pendant un ou deux jours pour voir, pour retravailler un peu ce qui vas pas.
Le but c’est de commettre le moins d’erreur possible après il y a des fois où tu vas
perde mais que tu n’as pas commis d’erreur car comme je dis il y a toujours le
facteur chance.

Oui bah oui bien sure, et donc sur quoi tu paris ?

Sur quel sport ?

Oui sur quel sport et sur quoi si c’est que sur la victoire … ?

Oui oui bien sure, alors je paris sur les matchs de football, basket NBA et tennis
féminin et masculin et un peu de rugby et un peu de handball.

Et au niveau de ce que tu paris ?

C’est-à-dire ?

Bah par exemple au foot tu vas parier que sur l’équipe vainqueur, Comment tu
choisis ?

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Alors, euh… je paris toujours,… en faite si tu veux euh… je vais t’expliquer comment
ça se passe comment je choisi de jouer plus une côte qu’une autre. Il y a deux
étapes la première : on regarde. La première étape, on, moi et mon meilleur ami on
pari ensemble, donc on se met par exemple sur le foot, je vais prendre mon
téléphone je vais te montrer directement. Donc on se met sur flash résultats, c’est
une application, on se met sur un jour, donc mardi (le lendemain), donc là c’est tous
les matchs, c’est la listes de tous les matchs de mardi, mais tu peux pas parier sur
tout,car là c’est tout tout tous les matchs qui existent même dans les divisions
inférieurs, mais nous on sais par exemple en ligue des champions on peut tous les
jouez. Donc on regarde les matchs, là il y a PSG-Real de Madrid, il y à un peu de
champions league (il me montre sur l’application les listes des matchs, comment cela
se présente) bref il y a plein de match et là tout à droite on a mis toutes les côtes, les
moyens des côtes des bookmakers.

C’est toi qui l’as fait ?

Non non c’est l’application qui est faite comme ça. C’est une possibilité de
l’application. Et après quand tu rentres dessus, tu as des petites infos, et là pour les
côtes, la côte à domicile sur Betclic, après elle sera différente sur les autres mais ça
donne une idée, elle est à 3.60, et comme j’ai dit c’est une moyenne, ils prennent 3
bookmakers ils prennent les 3 côtes et en font la moyenne. Bon ca donne une idée
et toi par rapport à où tu vas la jouer, tu vas peut-être la toucher à 3.40, ou un peu au
dessus, ça dépend sur quoi tu l’as joue. Donc une fois que tu as fais le tour, moi je
ne regarde pas trop les côtes, je regarde plus les matchs, directement les équipes,
par rapport aux équipes que nous on connaît, tu vois. Par exemple, je vais retourner
sur la champions league nous on joue en début de saison, sur toute la première parti
de saison, nous on jouait beaucoup Middlesbrought, on connaît un peu l’équipe, on
connaît leurs points forts leurs points faibles, tu vois on a des infos par rapport à des
équipes. Donc on regarde ça, là par exemple tu vois que fulham il joue à domicile et
fulham ils sont plus fort à l’extérieur qu’a domicile, donc là pour le coup, moi perso je
ne regarderais pas, mais par contre Jeremie, la personne avec qui je pari, lui il va
dire moi l’équipe je la connais du coup je vais quand même l’étudier, lui il va
regarder. Moi je regarde vraiment,…

Pour être sure ?

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Oui, je vais déjà réduire, alors que lui il élargie puis il réduit. Moi de base je réduis
déjà. Après ça dépend les journées, il y a des journées où il ya beaucoup beaucoup
de matchs et là faut réduire vraiment un maximun et c’est là que c’est compliqué. Les
week end il y a plein plein de trucs à jouer il y a plein de truc qui passe et plein de
truc qui ne passe pas, faut toi faire les bons choix. Quand nous on choisit nos
matchs, on en discute tout ça, les points forts les points faibles, ceci, cela, on regarde
tous les matchs qu’on a avait sélectionné, et il y a des jours où tout passait, et il y a
des jours où se qu’on avait joué c’est pas passé et les autres matchs qu’on avait pas
joué ça passait et des fois c’est l’inverse, ce qu’on choisissait ça passait et ce qu’on
avait pas choisit ça passait pas tu vois, donc là quand c’est comme ça on se dit on a
fait une bonne journée, on a évité les mauvais coup, on a choisit les bonnes côtes, là
on est content c’est des bonnes journées. Et il y a des jours ou tout ce qu’on avait
choisit tout passait et il y a des jours où rien ne passe (rire) c’est comme ça. Euh
donc pour revenir à nos étapes pour choisir les matchs sur lesquels parier, la
première c’est sur l’application flashresultat, regarder l’ensemble des matchs. Et faire
une pré sélection de match à jouer, en fonction surtout donc de ce qu’on sait, des
infos qu’on a sur l’équipe,…, des points forts et faibles (etc)

Ensuite la deuxième étape, c’est une analyse beaucoup plus approfondit des
matchs grâce aux sites et application et … données, connaissances personnelles.

Et du coup c’est quoi les sites et application, ça aide en quoi ?

Donc il y a bah flashresultat car il donne des petites infos, il y a déjà une première
prise d’information, il donne des classements, tous les tête-à-tête, les domiciles les
extérieurs, tu vois ça donne vraiment…

Ensuite il y a l’équipe, l’équipe c’est plus pour les infos, sur le foot encore.

Après c’est sur internet, il y a rue des joueurs. Tout ça c’est pour le foot, même si
flashresultats c’est un peu pour tout

Après j’ai whoscored.com et fc tables.com c’est deux là c’est vraiment que pour le
foot et ça donne des infos sur… surtout ça nous donne beaucoup de statistiques
pour les deux sites. Et rue des joueurs et l’équipe ça va plus être sur les
compositions des équipes plus les dernières infos. Rue des joueurs ils font une petite
analyse qu’on prend en compte parce qu’ils peuvent apporter des choses ça donne

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un avis extérieur, mais ça après c’est un peu comme dans tout, après ils donnent
aussi des infos, et de temps en temps il donne une stat que toi tu n’as pas remarqué,
car j’ai beau avoir le nez dans les stats, des stats ils en sortent sur tout et n’importe
quoi et justement il y en a qui servent a rien et d’autre qui servent beaucoup plus.

Après il y a les connaissances personnelles et petit coup d’œil sur les réseaux
sociaux, sur des tipsters c’est des gens qui donnent des prono que eux jouent sur
des sites type betivore (il me montre le site) c’est des gens donc voila là c’est ses
derniers prono qu’il a fait donc il les publie avant coup et donc ils disent ce qu’ils
jouent. Donc là Barcelone-Madrid il a joué + de 105 but, il a perdu, il a mis 5 euros il
a perdu. Après ça c’est juste,… nous en tout cas on les garde, parce que on a
remarqué que quand il y en a,… sur snap,… les tipsters que je regarde sur betivore
j’en ai un ou deux que je suis car je trouve qu’il donne des bons ptits trucs et qui
valent le détoure tu vois. Après sur snap tous ceux comme ParisSportif, tout cela,
dans tous, moi je trouve il y en a peut-être deux qui valent vraiment le coup, tous les
autres c’est pas terrible franchement c’est pas terrible. C’est juste pour avoir plus de
monde, pour faire payer des gens, pour avoir des sous, pour prendre de l’argent
grâce aux paris sportifs. Mais par contre quand je vais sur snap et que je regarde ce
qu’ils jouent, car certains ils donnent se qu’ils jouent si tous ils donnent une côte
qu’ils vont jouer si je la retrouve 3-4-5 fois chez les différents gars je la joue pas.

Ah bon, pourquoi ?

Parce que je me suis rendu compte que la plupart du temps les côtes comme ça qui
sont données à répétition comme ça par plein de gens, c’était mort, on perdait.

Ah ouai ?!

Après je dis pas qu’ils font exprès, je dis pas que c’est eux qui font exprès, c’est
jusque du fait, … après c’est des trucs où c’est gros, c’est par exemple un favoris
avec une belle côte tu vois. Un favoris à par exemple 1.70, tu vois, mais un favoris à
1.70 c’est qu’il joue déjà… la côte de l’adversaire elle doit être entre 2 et 2.50, elle
est au dessus mais pas de beaucoup. A la base, un favoris favoris sa côte elle est a
… s’il est archi-favoris comme paris par exemple quand il joue contre Trois à
domicile la côte de Paris elle est à 1.15/1.20 et la côte de Trois elle est à 7/8 pour la
victoire tu vois la tu as de l’écart. Si tu vois que la côte elle est haute c’est que déjà le

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match il est un peu plus rapproché, que les niveaux sont semblables, il y a un favoris
mais c’est pas sûre. Après il y a les pourcentages, qui te donnent une meilleure idée
de la valeur de la côte. C’est plus facile si on te dit qu’il y a 70% que ça gagne c’est
plus facile que si on dit (il calcule) la côte elle doit être à 1.30 on va dire. Ca parle
plus, si on dit la côte elle est à 1.30 on se dit oui c’est une petite côte c’est un favoris.
Mais si on dit il a 70-75% chance de gagner, là ça dit plus. Car après sur les deux
autres possibilités il y a le nul et la victoire de l’autre équipe, donc si l’autre il prend
déjà 70-75 % après tu partages le petit peu qui reste, il y a quand même beaucoup
plus de chance pour qu’il gagne. Si tu le joues 10 fois sur des côtes à 1.30, sur les
10 fois il va passer 8 ou 9 fois sur 10 ou 10 fois sur 10 bon arrivé à un moment il va
perde aussi c’est inévitable.

Du coup en foot en général tu paris sur le vainqueur ou tu pari aussi sur autres
choses ?

Donc ça ça dépend de l’analyse que j’ai faite, si par exemple sur un match nous on
arrive pas à dégager de vainqueur, on a une petite idée mais on s’emballe pas
dessus, donc on va chercher qu’est-ce-qu’il y a d’autres d’intéressants. Qu’elles sont
les autres côtes, qui vont données qui sont intéressantes. Et on connait bien les deux
équipes, on sait que la plupart du temps il y a beaucoup de buts, c’est des équipes
qui défendent pas très bien et qui marquent beaucoup de buts, et on voit une côte à
par exemple 1.45 plus de 2.5 buts du coup on va commencer à regarder les
historiques, on va faire une recherche sur cette côte là qu’est ce les équipe ont fait
dernièrement, qu’est ce qu’ils font quand ils se rencontrent voila on en parle avec
Jerem on donne chacun notre avis et on décide de jouer ou non. Là par exemple on
jouera qu’il est plus de 2.5 but dans le match, pas de résultat. Des fois on va jouer,
par exemple on regarde Nice, Nice c’est une équipe qu’on connaît pas mal. On
regarde il joue à domicile, à domicile Balotelli il marque quasiment tout le temps,
Balotelli buteur quand il joue à domicile il marque quasiment tout le temps on regarde
sa côte, 1.60 la côte de Balotelli en sachant il marque quasiment tout le temps bas
c’est beau. Du coup pareille petite analyse, qu’est-ce-qu’il vient de faire les derniers
matchs, je dis une bêtise si on voit il est sur 5 matchs consécutives à domicile il
marque, … bah… moi j’ai horreur des fins de séries, de jouer quelques choses et de
tomber sur une fin de séries, moi je suis quelqu’un, je suis beaucoup sur les
statistiques, Jerem il est beaucoup plus sur les infos et les données personnelles,

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moi je suis beaucoup plus sur les statistiques. Après les statistiques ils se trompent,
ils n’ont pas toujours raisons mais à terme, sur la durée la statistique si elle existe ce
n’est pas pour rien. Maintenant si je vois que ça fait 15 matchs consécutifs que
l’équipe elle gagne elle ne fait pas match nul, non elle gagne tout le temps, moi je le
joue pas. Je le joue pas car ca va arriver là, bientôt elle va perde. C’est pour bientôt
elle va perde ou faire match nul. Et ça si tu le sais et que tu prend le risque et final il
fait match nul ou il perd bah la tu cris, tu es dégouté et en colère, car c’est bon et le
jour où je les joue ce n’est pas bon donc dégouté.

Et pour le tennis ou les autres sports ?

Alors le tennis on s’y est mis il y a pas très longtemps, c’est moi qui est insisté. J’ai
trouvé deux sites. J’ai flashrésultat. Donc pareille c’est le même système je regarde
par rapport aux joueurs qu’on connaît, un peu, les favoris, pré sélection, et ensuite
recherche info d’infos sur sites application, c’est le même procédé. Par contre le
tennis soit tu joue la victoire, soit tu joues en combien de set gagnant (exemples : 2
set à 0, 2 set à 1… ). On joue plus la victoire.

Et donc les sites ?

Il y a flashrésultats comme pour le foot, la base c’est flashrésultats, vue qu’ils

donnent tous les matchs et tout ça, bah c’est la dessus qu’on regarde, … de base,
pour faire la première sélection des matchs et après on commence à analyser sur
flashrésultat et après on élargit sur les autres sites qu’on a. Et donc pour le tennis
c’est spécialisé pour le tennis moi j’ai atp world tour.

Et ça donne des infos ?

Ca donne des infos, des statistiques euh voilà. Et l’autre c’est tennis exploreur.com
donc là pareille (en me montrant le site) là tu as des matchs, tu click dessus ça
donne toutes les statistiques qu’ils ont répertorié entre les deux joueurs, face à
d’autre, sur les différentes surface, là tu as une rubriques sur les côtés avec les
différents joueurs blessés, les matchs intéressants, les nouvelles du tennis. Donc tu
vois il y a pas mal de petites choses.

Oui ça regroupe des infos…

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Voilà, de toute façon c’est ça le gros c’est de la recherche pêcher les bonnes infos, et
comme je dis encore une fois, il y a plein d’infos il y en a des inutiles qui ne servent à
rien info et dernières infos après faut savoir faire le trie.

Oui c’est sûre, et qu’est-ce-qui vous à motiver a faire des paries sportifs ?

A la base en premier lieu, c’est plus pour le plaisir de base. C’est plus,… comme je
disais s’était occasionnel tiens j’ai un billet de 10 tiens je vais faire un ptit pari ça
passe je prenais 60-70 euros ou au pire je perdais 10 euros voilà c’était comme ça
pour le plaisir.

Alors que maintenant si je mets 10 euros c’est sur des trucs, des côtes à 2 2.50 et je
vais prendre 20-25 euros, mais sauf au lieu de les prendre une fois tous les … 6-7
fois bah sur la semaine je vais les prendre 4-5 fois tu vois.

Donc maintenant c’est pour le plaisir mais tout en essayant de faire un ptit billet. Et
par la suite en faite c’est devenue plus dans un but de faire réellement du gain en
investissant du coup plus.

Mais ça c’est plus récent ?

Oui ça c’est plus récent, c’est… depuis… Septembre 2017, oui septembre.

Quand, a quel moment tu t’es décidé à faire tes premiers paries ? Pourquoi ?
qu’est ce qui t’a motivé ? (argent, le sport…)

Les tous premiers, euh , c’était avec des potes, avec jerem il est comme moi, on est
tous les deux passionnés de foot, et voila on avait 10 euros on passait au tabac on
buvait un coup ou quoi et il y avait la liste des paris tu vois. Car à l’époque c’était pas
comme ça c’était autrement, et on prenait une grille on regardait les matchs et hop
on en discutait et on pariait, mais voila c’était sur un coup de tête par ce qu’on avait
des sous et qu’on était au tabac par exemple.

Du coup c’était en quelle année ?

Euh, entre 2008 et 2010 un peu près.

Oui parce que c’est en 2010 que ça a vraiment changé ?

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Oui voila il y a eu une loi qui est passé, nous on a commencé avant, mais à cette
époque là, si on peut dire c’était pas sérieux, c’était comme je dis, voilà tu passes,
c’était le week-end on buvait un coup, bah tiens viens… puisqu’on est à côté.
Pendant qu’on est à côté tac tac on en profitait. Après on a commencé à regarder un
peu plus, à faire des petites analyse et tous ca mais c’était comme même assez …
assez léger tu vois.

D’accord mais vous pariez c’était voilà pour…

Toujours par rapport au faite qu’on aime bien le sport à la base tu vois. Et du coup,
quand tu es un peu plus jeune même avant de parler de paris sportif ou quoi tu
parles du match, si t’aimes bien le foot ou quoi tu vas parler du match et tu vas
donner ton avis tu vas dire nan mais moi je vois ça tu vois ci, donc voilà.

Et tu fais d’autres types de jeux d’argent, encore à l’heure actuelle ? (jeux à

gratter, loto…)

Oui un peu de poker mais c’est tout,… c’est déjà bien (rire).

Tu connais donc certain influenceur dans le domaine ? Des communautés sur

les réseaux sociaux ?

Alors comme je disais tout à l’heure, je prends en compte, je suis sur snap et tout, on
jette un coup d’œil on peut dans certain cas, si comme je disais j’en ai 2 que ça me
dérange pas de prendre une côte, mais dans tous les cas avant de la jouer la côte on
va la ré analyser et refaire un minimum de taf et on la jouera que si nous on voit la
même chose. On jouera pas quelque chose si on est pas d’accord ou si on a un
doute ou nan.

Tu ne te laisse pas influencer totalement…

Bas non on ne fait pas bêtement.

Mais en aucun cas tu t’ai abonné ?

Non non je paye pas, gratuit sinon c’est pas intéressant. Car je vais pas toujours
jouer ce qu’ils donnent donc payer pour recevoir des trucs que je vais pas forcement
jouer c’est pas intéressant, ça sert à rien.

103
Tu passes combien de temps sur les réseaux relatif au football et aux paris,
tout compris snap site… combien de temps environs par jour? Et tu investis
combien un peu près dans les paris ?

Alors je vais te donner une fourchette, euh, entre 1 heure et 24 heures, je suis tout le
temps dessus (rire) nan mais si on devait faire une moyenne dans une journée je
dirais entre 1heure et 4 heures mis bout à bout, peut-être. Il y a des jours,…, parce
qu’après on peut prendre aussi en compte quand je regarde les résultats, quand je
vais voir dessus les résultats qui à eu mais là c’est pas de la recherche c’est pas tous
ça. Donc ouai je dirais entre 1heure et 4 heures environ sans prendre en compte
quand je regarde juste les résultats.

Et quand tu y vas-tu reste combien de temps, ça se passe comment ?

Bah quand je fais l’analyse ça dure un peu près 1heure et là on est dessus plus ou
moins mais on a déjà fait nos analyse avant mais après voilà je le fait par tranche de
ça peut durer 5min 15min d’un coup ça peut durer une demie heure d’un coup voilà
c’est variable quand même. Après je dis pas qu’on ne passe pas de temps dessus.
Donc ouai c’est variable je dirais de 5min à 20min par tranche mais toute la journée
je suis à l’affu, au courant de tout bonne infos. Car après c’est juste au niveau des
infos qui peuvent arriver pour le lendemain et une fois que la journée elle est fini bas
faut commencer pour le lendemain, faut prendre de l’avance commencer à pré-
selectionner les matchs, commencer à les analyser. Après il y a des fois où on peut
jouer sur une semaine les 7 jours jouer les 7 jours et puis il y a des fois sur une
semaine de 7jours tu vas jouer que 3 ou 4 fois c’est par rapport aussi à ce qu’il y a
aussi.

Mais toute la journée tu reste attentif ?

Oui bien sûre toute la journée je suis à l’affu des bonnes infos, tu dois rester un
minimum au courant bien sûre. Mais après c’est pas la même chose c’est plus sur
l’équipe, sur snap, tu vois et à la télé aussi.

Et au niveau argent ?

De base il faudrait condamner une somme d’argent sur un site d’un bookmaker.

Par semaine ?

104
Non non une fois tu condamne une somme d’argent une fois et après tu remets plus,
chez un bookmarker.

Et après c’est variable. C’est comme ça qu’il faut jouer, c’est-à-dire que tu condamne
une somme d’argent 100 ou 200euros et ça s’appelle une bankroll. Et ça s’est placé
sur le compte Winamax Unibet sur n’importe quel bookmaker que tu choisis de jouer,
tu peux en ouvrir plusieurs aussi et placer 100 euros sur chacun, enfin la somme que
tu veux. Et après tes paris tu mettras jamais tout tu mettras toujours des sommes
euh 20 euros 10 euros 50 euros mais en ayant de la marge pour justement ne jamais
a avoir à en remettre dedans, faut pas que ton compte tombe à 0. Voilà c’est comme
ça qu’il faut jouer. Car après en condamnant une somme tu peux déduire un
pourcentage de roi (rentabilité de l’investissement) en gros t’ investis 100 euros au
bout d’un mois tu as 150 tu as un roi de 50%. Après faut lisser si tu as un roi de 10%
c’est déjà bien car si tu as un roi de 100% mais que c’est sur trois jours et que tu as
gagné tout c’est bien mais faut voir dans la durée. Pour ça qu’il faut condamner de
l’argent. Mais condamner de l’argent ça veut pas dire que tu les récupère pas à un
moment mais ça veut dire que de base tu es obligé d’investir et de les laisser, pour
éviter … pour savoir déjà combien tu mets exactement car du coup je peux pas te
dire car moi je joue mais vue que je ressors sur d’autre chose voilà je peux pas dire.

Maintenant moi vu que moi j’ai besoin en se moment d’avoir un peu d’argent, je peux
pas les condamner donc en ce moment ça rentre mais ça ressort aussi sec. Donc je
ne peux pas trop te dire une somme réelle, je vais mettre 20 euros, je vais prendre je
vais retirer les 20 euros que j’ai mis et il va me rester 24 euros par exemple donc soit
je retire encore 10 et j’ai 10 de gain et je rejoue 10 plus 5 je joue un à 5 imaginons je
perd celui à 5 je gagne celui à 10 je vais passer à 22 je retire 10 je les rejoue je les
perd je vais reprendre dans les 10 et je vais remiser 10. Tu vois, normalement tu es
censé ne pas remettre d’argent, après sur des gros coûts par exemple comme là
Paris demain sur des grosses côtes bah voilà je vais … mais après faut toujours
réfléchir si tu les perds tu perds quoi.

Et du coup sur une semaine tu pourrais dire combien tu vas consacrer aux
paris ?

Si je peux dire combien de je vais miser sur une semaine approximativement, je peux
te donner une fourchette. Donc on va dire je fais trois à 10, deux à 20 donc ça fait 40

105
et 30 70 et après 10 euros les petits funs à 2 euros je vais dire que j’en fais cinq.
Donc en une semaine un peu près je mise plus ou moins 100 euros. Si on fait une
moyenne ça doit être ça entre 80 et 100 mais après il y a des semaines où je ferais
plus et d’autres où je ferais moins voilà. Donc voilà encore une fois faut lisser sur la
durée faut voir si on prend de l’argent sur la durée, c’est bien beau de gagner trois
fois de suite mais si derrière tu perds dix fois de suite tu es perdant.

Oui c’est clair

Ca se passait comment quand tu pariais de façon occasionnelle, sur quoi tu

t’appuyais pour parier ?

Quand on jouait on jouait surtout, en faite tu te fais ta propre analyse mais ton
analyse elle tient sur très peu de chose et à l’époque elle tenait surtout sur nos
connaissances. On jouait surtout sur les gros championnat où on connaissait les
équipes et où on connaissait les championnat et on se basait surtout sur ce qu’on
connaissait pas sur les sites les statistiques pas sur les infos c’était vraiment que
basé sur nos connaissances et après bon il y avait deux trois trucs où on allait
regarder ou quoi mais c’était vraiment … on peut même pas dire il y avait des fois on
y allais on prenais la liste des matchs on regardais et voilà on mettait 10 euros voilà
c’était vraiment sur ce que nous on connaissait. Après comme je disait vu que je suis
beaucoup dans le sport beaucoup dans le foot on jouait que ce qu’on connaissait
que là on joue, maintenant on joue des équipe qu’on ne connaît pas du tout par
exemple, je peux pas te citer un joueur de l’équipe par exemple, mais par contre je
vais savoir beaucoup plus de chose qu’à l’époque j’aurais su sur les équipes qu’on
jouait nous à l’époque alors que je les connaissait déjà bien ces équipes là mais au
niveau des chiffres ou quoi je m’y intéressait pas. Je savais par exemple qu’un tel
était fort là maintenant je vais te dire ils sont très fort à domicile sur 36 points
possibles ils en n’ont pris 30 tu vois ce que je veux dire j’ai des trucs à l’appui.
L’équipe qu’ils affrontent sur 12 matchs joués à l’extérieurs ils ont pris que 11 points
donc c’est-à-dire même pas 1 point par match donc tu regardes qu’est ce qu’ils ont
fait pendant leurs deux derniers matchs à l’extérieurs si par exemple ils ont gagné
l’un des deux matchs ils ont pris trois points en sachant qu’ils ont un point de
moyenne il y a peu de chance qu’il gagne tu vois ce que je veux dire c’est voilà plein

106
de petits trucs comme ça. A l’époque il n’y avait pas tout ça c’était vraiment sur la
connaissance et sur le coup.

Et là aujourd’hui tu paries sur des équipes étrangères

Oui c’est des championnats mineurs.

Et avant tu parierais aussi sur des équipes étrangères ?

Ah non c’était que des équipes qu’on connaissait vraiment donc c’était que des
grosses équipes que des gros championnats, genre France, Angleterre, Espagne,
voila on allait pas chercher des matchs…

Ok et du coup les réseaux sociaux relatifs aux paris sportifs ont changé tes
pratiques ?

Oui

Comment ?

En observant la façon de jouer de plein de parieur. Le fait de regarder sur snap

différents parieurs, chacun,… il y a plusieurs techniques quand je dis techniques
c’est des façons, la façon dont tu vas jouer continuellement. Il y a plusieurs critère il y
a la côte que tu vas choisir c’est-à-dire son niveau 1-1,50-3, de la façon dont tu vas
l’atteindre aussi ce niveau 1-1,50-3 si tu mets 1-2-3 matchs il y a plusieurs façon de
faire de voir et en voyant tout plein de façon, j’ai vu une manière de un type qui m’a
interpellé et j’ai dit c’est comme ça qu’il faut jouer moi ça me plaît.

Tu attends quoi des paris ? de l’argent, une distraction ?

De dégager des bénéfices. Même un peu même si c’est 10 euros par mois.

Quand tu perds et gagnes tu ressent quoi ? stress (peur de perdre), frustration,

de satisfaction, réalisation de soi et estime de soi (lors de gain), source
adrénaline, de rupture avec le quotidien… Comment tu te sens quand tu
joues ?

107
Il y a quelques choses, … on dit que normalement quant on pari une fois que tu as
validé ton pari tu dois être serein, tu es serein quand tout se passe comme tu l’avais
prévu d’accord, des fois tu es moins serein que d’autre tout dépend de comment ça
se déroule ta soirée les matchs ta confrontation enfin ce que tu as parié. Maintenant
au moment où je valide quand je sors de la validation que ça soit sur internet ou au
tabac je suis confiant à 100%, moi quand je joue quelques chose je suis sûre de moi
de mon analyse, je dis pas que j’ai bon à chaque fois car se serait mentir mais voilà.
Après tu vois d’une façon mais ce n’est pas forcement la façon dont ca va se passer
c’est à prendre en compte. Par rapport à ça nous sur quoi on va miser le plus
d’argent on appel ça soit la sureté soit la sérénité. Dans tous ce qu’on va choisir ce
que nous on trouve de plus soft de plus léger après ces les règles que nous on s’est
imposées tu vois il faut que la côte elle fasse 2 et pas plus de 3 matchs pas plus de
trois côtes différents ajoutées. Après en combi on joue 5 – 6 côtes ajoutées mais on
ne mettra pas du tout la même somme.

Qu’est-ce-que ca vous apporte, dans le quotidien?

En premier lieu c’est un plaisir, ensuite il y a un coter jouer avec l’argent on ne peut
pas le nier il est présent mais surtout le gain plus que le truc de jouer avec l’argent.
Ce qui m’importe le plus entre le jouer avec l’argent et le gain c’est le gain alors que
dans certain cas de figure par exemple mettre 10 euros et se dire je peux prendre 65
euros ça veut dire que tu passes à une côte à 6,50 si ça passe tant mieux mais si tu
joues comme ça tu perds de l’argent c’est obligatoire, c’est beaucoup trop gros. Alors
je dis pas qu’elle passe pas la côte elle peut même passer plusieurs fois mais sur du
long terme si tu choisis que des côte avoisinant les 6 même plus bas même à 4 ou 3
pour moi au bout d’un moment tu perds et sur la longévité sur la durée tu perdra tu
sera en perte. Si tu ajoute tout qu’est-ce que j’ai rentré qu’est-ce que j’ai dépensé tu
fais ta balance des deux tu seras en déficit. Et c’est ça la gestion de bankroll pour
que ta bankroll la somme d’argent que tu as mis il faut qu’elle soit en perpétuel
ascension même si ce n’est pas beaucoup mais faut que ça soit en perpétuel
ascension tu as le droit de perdre tout le monde perd mais sur la durée tu dois avoir
un progrès. Sinon c’est que t’es pas bon, soit tu arrêtes soit tu changes de méthode,
tu te remets en question. Il y a une éternelle remise en question.

D’accord et du coup tu pourrais arrêter de faire des paris?

108
Bas qu’est ce qui me ferait arrêter de parier,… franchement non. Si la seule chose
que me ferait arrêter c’est ma femme (rire) si elle me disait arrête de parier… mais je
ne verrais pas pourquoi elle me dirait ça si si je parierais de l’argent de façon
abusive, si je serais perdant. Si elle me le dirais de façon constructive, si elle me
demanderait d’arrêter je lui dirais bas pourquoi si elle me dis juste je veux que tu
arrête bas c’est nul maintenant si elle me dit arrête parce que regarde à chaque fois
que tu paries au final c’est perdant, si elle me met la preuve sous le nez bas je vais
dire oui c’est vrai tu as raison.

Oui si on te prouve A+B que c’est perdant. Avant tu parierais par passion pour
le foot est-ce-que maintenant on peut dire que c’est une passion pour le jeu le
pari ?

Non, c’est ce que je disais en premier lieu c’est le plaisir c’est ça qui domine tout
parce que regarder les matchs déjà de base on le fait on aime, et maintenant quand
tu paries sur un match tu es encore plus dedans tu vois donc tu aimes encore plus le
match.

Oui donc en faite le pari ça entraîne encore plus le fait d’aimer

Voilà le plaisir, ça c’est une partie, c’est la plus grosse partie. Après sur ce qui va
rester il y a deux partie il y a la partie de jouer avec l’argent et la partie des gains
avec l’argent que tu as déjà et si ça je devais donner un pourcentage il y aurait
beaucoup plus sur le gain moi ma priorité c’est le gain c’est ce que je répète toujours
jouer pour jouer ça m’intéresse pas. S’il n’y aucune côte qui nous dis, où il n’y rien où
on se met d’accord tous les deux on va chercher des trucs on hésite, bas on va pas
jouer on joue aujourd’hui tu vois fin et on passe on travail les jours d’après c’est pas
grave. Donc non on peut pas dire que maintenant c’est un plaisir de parier non car
c’est pas un plaisir de parier pour moi en tout cas, c’est un plaisir de regarder un
match c’est un plaisir de regarder le sport en général, c’est un plaisir de gagner de
l’argent grâce au sport mais pour moi c’est pas un plaisir de parier parce que quand
je perd je suis pas content si c’est juste un plaisir de parier, si la passion c’est devenu
le pari bas tu devrait t’en ficher de perde car quand tu as parié tu as vibré, tu as vibré
pendant le laps de temps c’est ça que tu as cherché, à vibrer, tu as perdu maintenant
recommence (rire) tu vois. Moi je perds une fois je perds deux fois ça peu arrivé
comme je disais il y a beaucoup de série.

109
Oui donc pour toi le pari ça cultive ta passion pour le sport mais ce n’est pas
une passion en elle-même.

Voilà et ce qui s’ajoute c’est le fait de dégager des bénéfices grâce à ça, c’est quand
même un plaisir faut dire ce qui est mais le but premier c’est dégager des bénéfices.
Mais je n’aime pas le jeu pour le jeu.

Tu souhaite aller plus loin dans le domaine des paris ? investir plus de temps ?
d’argent ?

Alors plus de temps non j’en consacre assez dans l’avenir faudrait même condenser
c’est-à-dire faire tout ce que je fait mais sur moins de temps, je sais pas encore trop
comment, j’ai dit à jeremie peut être… là on va finir l’année comme ça quand je dis la
fin d’année c’est jusqu’à la coupe du monde donc juillet après il y aura la trêve donc
en foot en basquet il n’y aura plus rien il y aura un peu de tennis mais au fur et à
mesure je voudrais qu’on se spécialise un peu. Moi je me « gave » de tennis en ce
moment on sais lancer la dessus et c’est plutôt bien je voudrais qu’on se spécialise
pour éviter justement de chacun faire les mêmes choses deux fois, ça sert à rien. Par
exemple les statistiques c’est plus mon rayon comme je lui ai dit ça sert à rien que tu
te mets dessus, les statistiques tu les lis d’une façon tu peu pas les lire de deux
façon, il n’y a pas 150 interprétations. Après c’est au niveau des championnats, donc
c’est se spécialiser sans se spécialiser c’est plutôt se partager le boulot tu vois, après
c’est encore à travailler, à réfléchir. Après c’est plus réduire et genre faire deux
heures le matin faire en deux fois une heure une pause et une autre heure et après
arrêter. Moins faire en petit fraction de temps toute la journée pour pouvoir vraiment
couper. Donc pas plus de temps mais gérer mieux son temps oui.

Après consacrer plus d’argent oui, dans l’idée dès que possible je me remettrait
vraiment sur le net je continuerais à faire au tabac pour pouvoir toujours avoir un peu
de monnaie, ça m’arrange moi que ça soit la FDJ qui me paie mon tabac mes
cigarettes j’aime bien je fais passer un ticket j’achète ça et ça et il me rend encore 10
euros merci, refais un ticket je reviens demain (rire).Donc ça je continuerais toujours
un peu maintenant sur l’investissement oui je voudrais dès que possible repartir sur
une bankroll au moins de 100 euros sur un compte internet pour pouvoir la faire
fructifier.

110
Et ça t’intéresserais de devenir influencer, te faire connaître sur snap, faire un
site…

Non c’est pas mon truc, faut avoir une partie commerciale, le fait de toujours avoir
besoin de plus en plus de monde qui te suivent… donc faut une partie commerciale,
et je suis pas comme ça, je fais pas de snap. Donc nan je ne suis pas comme ça
donc je vois pas comment du jour au lendemain on pourrait se mettre donc nan. Mon
but c’est de faire de l’argent. Mais après si je connaîtrais quelqu’un, un ami, ou de la
famille qui me dit tiens moi je veux parier mais j’y connais rien tu me dis et je joue ce
que tu me dis. Bas il n’y a pas de problème je partage, tous les jours j’envoie ce que
je joue. Après je le préviens que ce que je joue c’est pas sûre de gagner. Moi je dis
c’est rentable à long terme si tu t’amuses à jouer une fois sur deux une fois sur trois..
bref si tu as pas de chance tu joueras à chaque fois tu tomberas sur le mauvais truc,
ou au contraire sur le bon truc mais à terme c’est pas bon donc soit tu joues comme
de façon continue et à terme tu seras gagnant soit oublie.

Oui faut être régulier

Oui la régularité c’est important tu peux t’arrêter pour te remettre en question, voir
corriger mais pour être encore plus fort. Si tu joues comme ça une fois de temps en
temps, c’est pas la peine autant aller chercher des grosses côtes et la tu vas te
remplir les poches une fois voilà. Après tu vas perdes, tu vas perde, mais le jour où
tu vas prendre tu vas bien prendre. Que moi quand tu gagnes tu ne gagnes pas
spécialement beaucoup tu doubles. Ma politique c’est ça tu doubles l’argent que tu
mets. Mais tu es obligé de répéter pour faire du gain. Ce qui est important c’est la
gestion des mises sur quoi tu es le plus sûre et ce qui va être les côtes les plus
basses c’est là que tu mets le plus d’argent. Dans la régularité c’est là que tu
gagneras le plus, après le reste c’est du bonus, les petits cartonnages ce que j’appel
les petits cartonnages c’est aller chercher les grosses côtes. Tu mets 100euros sur
les côtes où tu doubles ça fait 200 euros tu peux te permettre de mettre 10euros sur
des petits fun à des côtes de 10-12 et là tu prends 110 120 130. C’est proportionnel
en faite. Là je mets 20 euros environ sur les combi à 2 donc on mais 2euros en
moyenne sur les petits funs. C’est ce qu’on appel la gestion des mises et c’est très
important si tu veux être en bénéfice sur le long terme c’est ça qui fait tout quand tu
veux être dans le bénéfice à long terme.

111
Et par rapport au groupe de parieur comment ça se passe ? Comment les
rejoindre et tout ce qui en découle (avantage, inconvénient) pourquoi ça
t’intéresser pas ? Pourquoi tu ne veux pas t’y abonner ?

Pour les rejoindre en général il a deux possibilités, soit tu payes ils offrent des
abonnements au mois à l’année aussi, bref tu payes leurs pronostiques. Soit tu les
parraine, dans ce cas il te donne un lien qui te transfert vers un bookmaker tu t’inscrit
sur le bookmakers tu verses des sous et le bookmaker il estime que c’est grâce à la
personne par qui tu es passé qu’il y a un joueur de plus donc lui il a des retombés
après je sais pas si c’est financiers, des avantages, des cadeaux, les gros je pense
c’est de l’argent. Donc ça c’est les façon de les rejoindre, après les avantages c’est
que toi si tu as pas envie de te prendre la tête à faire des analyses, par exemple si toi
tu connaît rien au sport tu peux parier, en connaissant rien mais en suivant les bons
pronostiqueurs tu peux quand même parier, et faire de l’argent dessus après je dis
pas qu’ils en vivront. Après les avantages pour les gens qui suivent le sport qui
connaissent bas c’est parce eux ils n’arrivent pas à faire de l’argent, ils parient mais
ils perdent et ils voient des gens gagner donc ils les suivent. Après des avantages
j’en vois pas non beaucoup… Après il y en a certain qu’on d’autre logiciel, des trucs
payants que je n’utilise pas car c’est payant, là c’est un avantage. Eux puisqu’ils ont
beaucoup de monde qu’ils font pas mal d’argent grâce à ça ils peuvent se permettre
d’acheter des logiciels payants et performant, où c’est mis à jour tous les jours et il y
aura des informations que moi je n’aurais pas spécialement ou je j’aurais mais plus
difficilement ou plus tardivement voilà. Mais après des avantages pour moi il n’y en a
pas tant que ça.

Et des inconvénients

Je ne peux pas dire car moi je les suis mais je suis pas abonné. Donc je sais pas
trop, je dirais c’est pas toi qui gère tu suis un mec « bêtement » après il y en a ça ne
dérange pas s’ils s’abonnent c’est que ça ne les dérange pas.

Et du coup pourquoi ça ne t’intéresse pas ?

Bas justement parce que moi je suis dedans déjà, donc comme je disais j’ai une
opinions sur tous les sports que je suis, je m’y intéresse depuis toujours donc j’ai
mes avis. Le fait de t’abonner bas ça sert à rien de t’y connaître autant pas t’y

112
connaître même au moins tu les suis aveuglement. Moi s’il me donne un prono je
vais avoir un avis déjà dessus de base, peut-être se sera le même que lui mais pas
obliger. Et même si j’ai pas d’avis je suivrais pas le sien. Car quand je paris, si j’ai un
reproche à faire c’est à moi que je le fait, je peux m’en prendre qu’a moi-même si je
perds et pareil si je gagne. S’il me donne un prono que j’avais pas vu j’ai l’analyser et
si je décide de jouer et que je gagne je vais pas aller le remercier car je les pas joué
bêtement je les analysé et c’est moi qui décidera de le jouer ou non c’est pas lui
parce qu’il l’a dit. Il a fait son taf mais moi derrière j’ai été vérifié je les pas suivit à
l’aveugle, pour moi je le suit pas j’ai pris son prono qu’il a donné, j’ai fait mon analyse
et je décide ou non de le jouer, donc je ne le remercie pas je lui en veut pas. Je ne
m’abonnerais jamais à quelqu’un de payant, après je peux m’abonner à des gens
pas payant, ça me gêne pas mais pour que je reste abonné à eux faut que ca tourne
faut que eux ils aient des bons résultats et il n’y en a pas beaucoup. Des vrais que
ne mentent pas qui ne trichent pas. Car il y en a plein après une fois que les matchs
sont terminés ils publient « on avait annoncé … » mais ils ne montrent pas de ticket
donc c’est beau de dire ça je l’avais dit ça passait, bas moi aussi je peux le faire.
C’est facile. Donc je ne ‘abonnerais pas à quelqu’un de payant car à partir du
moment où il donne un prono toi tu l’as payé le prono et si tu n’es pas d’accord avec
bas moi perso je ne le joue pas donc tu payes pour ne pas l’utilise donc non ça ne
m’intéresse pas aucunement. Après il y en a où ses des sites gratuits il y a un
espace privé où pour y accéder faut le parrainer comme je t’expliquais donc il y a le
lien vers le bookmaker, mais à lui tu lui donne rien juste de la force ça fait une
personne en plus dans son groupe. Là j’y suis mais c’est juste en complément, car je
trouve qu’il fait du bon boulot, il ne fait pas de blabla, il perd il assume.

Ok bas c’est bon merci beaucoup !

113
Annexes

Annexe 2 « Le parieur engagé »

Présentation.

Johnatan, en couple, un enfant 29 ans.

Avant de commencer les paris, est-ce-que tu jouais à des jeux d’argent ?

Est-ce que je jouais à des jeux d’argent, euh non…

Tu ne faisais pas de jeux à gratter, loto ?

Euh non pas trop mais j’ai commencer jeune les paris sportifs j’ai commencé je
n’étais pas majeur, enfin de temps en temps je grattais tu vois mais c’était pas moi
qui allais acheter les tickets c’était par exemple mes parents, ou bien à des
anniversaires des choses comme ça tu vois. Mais sinon non pas de jeu d’argent.

D’accord, et du coup tu as commencé à quel âge les paris ?

J’ai du commencé j’étais au lycée je devais avoir 16ans je pense, ouai 16 ans.

Ok et pourquoi tu n’es pas intéressé par les jeux du type jeux à gratter ou
loto ?

Parce que ça ne m’attire pas plus que ça pour moi c’est vraiment de la chance à
100%, alors que les paris sportifs tu vois il y a une part de chance mais c’est toi qui
te la crée la chance, par rapport au loto où voilà c’est au petit bonheur la chance tu
choisis les numéros ou le bon ticket.

Es tu passionné de sport ? de football ?

Ah oui, ce qui fais aussi que je joue sur les paris sportifs parce que je suis un grand
fan de sport.

A quelle fréquence tu paries ? Tous les jours toutes les semaines ?

Euh on va dire presque tous les jours, c’est en fonction de voila ce qui va tomber, les
sports, l’actualité sportive mais généralement je joue presque tous les jours. On va
dire 6,5fois sur 7.

114
D’accord et tu paries sur quoi le foot ou d’autres sports ?

Alors je parie principalement sur le foot parce que c’est le domaine où je m’y connais
le mieux, c’est ma passion je suis énormément l’actualité etc et je parie aussi sur des
sports comme le basket ou le tennis où je suis un passionné mais moins poussé
quand même que le foot.

Qu’est-ce-qui t’a à motivé a faire des paries sportifs ? Qu’est ce qui t’a poussé
à commencer les paris sportifs ?

Bas en faite je jouais déjà au foot en club tu vois, et on en parlait entre nous des
paris sportifs, il y avait des plus grands de mon club de foot qui y jouaient déjà. Et du
coup moi je me sus dis pourquoi pas moi, eux ils jouent ils arrivent à gagner moi je
suis pas plus bête qu’eux pour trouver des scores ou des résultats donc je me suis
lancé là-dessus avec les gars de mon club en faite parce qu’on avait regardé les plus
grands en faire, faire des paris avant nous, tu vois.

C’est de la transmission on va dire.

Oui, et quand tu paries tu t’appuis sur quoi ? Comment ca se passe, tu te

renseignes avant, tu fais au hasard ?

Euh alors je vais regarder la liste de tous les matchs qui sont susceptible de
m’intéresser, et qui vont tomber en paris dans la journée. Après j’ai mes habitudes je
lis la presse sportives tous les matins, donc je vas être au courant de certaines
actualités, mais il y a beaucoup de paramètre que je vais regarder, je vais regarder le
calendrier des matchs, des équipes qui vont s’affronter entres elles, les
compétitions, la forme, si il y en a un qui malade, si il y a un déplacement, par
exemple si il y a une équipe française qui va jouer au Etats Unis tu vois il y a le
décalage horaire qui rentre en compte, enfin il y a énormément de paramètre, et il y a
énormément de paramètres extérieurs avant même de regarder la qualité de l’équipe
tu vois. Ce que je vais faire c’est que je vais essayer de chercher le club que je sens
bien avec une côte qui va pouvoir être jouable, qui va m’intéresser. Avant de
regarder les paris que je vais faire je vais d’abord regarder les matchs qui as, le
programme, pour bien choisir, pour bien affiner mes recherches.

115
D’accord et du coup est ce que tu suis des influenceurs dans le domaine ? Des
communautés sur les réseaux sociaux ? des pronostiqueurs?

Je regardes pas trop, après, en faite j’essai de ne pas trop regarder pour ne pas trop
faire comme eux, … parce que je penses déjà que j’ai pas forcement besoin d’eux,
eux ils vont m’aider dans les paramètres extérieurs mais pas dans le choix, des
analyses de matchs, mais je ne suis pas des mecs en particuliers sur snap ou sur les
réseaux sociaux non je fais pas, avant je regardais un peut mais je me suis rendu
compte au fure et à mesure que bas ils m’apportaient pas grand-chose donc je
préfère me débrouiller tout seul, et puis ça peut m’influencer en erreur donc voila je
choisi de ne pas regarder, de ne pas suivre des mecs mais plutôt à me fier à ce que
moi je vais ressortir.

D’accord et du coup tu fais plus par rapport à la presse que par rapport à des
communautés de parieurs

Non voila je ne vais pas faire confiance aux analyses des autres pronostiqueurs que
je vais trouver sur les réseaux mais par contre je vais aller sur les sites d’actualité de
foot, je fais mes analyse à moi, mais je ne veux pas me faire influencer par les
autres.

D’accord et par rapport à quand tu as commencé les paris quand tu étais

jeune, et maintenant est ce que il y des différences dans la démarche de
l’analyse, est ce que il y a des choses qui ont changé.

Oui il y a des trucs qui ont changé car quand j’ai commencé quand j’avais 16 ans
donc c’était il y a 13ans, il n’y avait pas forcément tous les sites de bookmaker que tu
peux trouver genre winnamax, unibet ça n’existait pas tous ça, moi ce que je
connaissais c’était aller faire les côté matchs au tabac avec la française des jeux tu
vois. Et donc dans les systèmes de communication, de diffusion d’information il n’y
avait pas tous les réseaux sociaux tu n’avais pas tous les sites internet c’était
beaucoup moins développé, j’arrivais à avoir des infos mais c’était beaucoup moins
poussé, aujourd’hui tu peux suivre les joueurs savoir qu’ils sont en rééducation grâce
à leur compte instagram par exemple mais tu peux aller vraiment dans le détail du
joueur, la personne plus que le joueur la personne même tu vois. Et moi quand
j’étais plus jeune non je ne faisais pas de tous ça, je me fiais aux infos que j’avais pu

116
voir à la télé, là le moyen de renseignement il est principalement sur internet alors
qu’avant c’était plus la télé la radio et les journaux. Là maintenant c’est beaucoup
beaucoup internent donc du coup mes analyses étaient beaucoup moins poussées
et puis voilà maintenant j’ai une expérience en tant que parieur quand même ça fait
longtemps que je paris donc coup bas c’est pareil tu apprends, à la force tu
développes c’est comme dans tout travail, on va dire quand tu commences tu suis
une façon de faire et puis après tu développe ta propre façon de faire, au fure et à
mesure et peut-être que dans 10 ans je parierais différemment encore.

Et du coup tu attends quoi des paris, es-ce que c’est vraiment faire des
bénéfices ou bien c’est une distraction pour t’occuper ?

Le premier objectif c’est bien évidement faire un peu de sous pour arrondir les fins de
mois faire des compléments de revenu. Deuxièmement c’est aussi une façon de
participer à ma passion qui est le foot principalement sans en être les principaux
acteurs parce que je ne suis pas dans e monde du foot mais tu vois j’arrive quand
même à faire un peu de sous dans ce monde là sans rentré dedans donc c’est un
certain plaisir car tu as l’impression de profiter de ta passion pour faire un peu de
sous.

C’est un peu un moyen de cultiver la passion en faite ?

Oui voilà c’est ça cultiver la passion et la faire fructifier en gros. Après ça apporte une
certaine adrénaline tu vois quand... moi je vibre autant quand j’ai 5 euros que quand
j’ai mis 100 euros tu vois. Peut être un peu plus quand il y a de l’enjeu tu vois, mais
je vibre j’arrive à vibrer et il y a des matchs où je n’est rien parié dessus des supers
matchs où je vais vibrer aussi tu vois parce que l’affiche elle est belle et puis il va
avoir un matchs « pourris » où les joueurs sont semi-professionnels mais je connaît
un peu l’équipe c’est dans un championnat un peu exotique mais je vais vibrer pareil
alors que c’est une équipe de « bras-cassée » dans la cour européen par exemple
mais pas dans leur championnat. Donc ça procure de l’adrénaline aussi on va dire.
Après oui pour aussi occuper le temps libre, en fonction de la vie professionnelle à
côté de la vie familiale. Ca peut aussi occuper mais après je ne suis pas là à me dire
tiens j’ai rien à faire je vais faire un côté & match ou je vais faire un pari c’est plus
devenu une habitude aussi tu vois tous les jours je sais qu’il faut que je regarde si il y
des trucs à faire si il y a moyen de faire quelque chose.

117
Oui c’est rentré dans le quotidien ?

Oui voilà c’est devenu ouai c’est le quotidien, l’habitude.

Et du coup tu investies combien de temps aux paris? Dans la journée ou par

semaine ?

On va dire à l’heur actuelle je pense par jour il faut au moins 2h pour tout analyser et
bien choisir ses paris, oui je pense que 2h 2h30 c’est pas mal de préparation.

Et tout à l’heure tu m’as dit que tu ne pariais peut-être pas tous les jours mais
tous les jours tu vas faire des analyses ?

Oui tous les jours je vais regarder si il y a quelque chose à faire, tous les jours je vais
regarder après si moi je suis pas convaincu de mon analyse, si je n’ai pas de
possibilité de faire des sous, si il n’y a pas assez pour que je puisse me « régaler »
bas ça peut arrivé que je ne fasse rien. Ca arrive et ça ne va pas me manquer en soi.
Mais oui je vais quand même regarder, par habitude aussi et puis parce que je suis
dedans.

Du coup à l’heure actuelle tu pourrais arrêter d’en faire ? Ca t’embêterait ?

Je pourrais arrêter bien sûre car il d’autre chose plus importante dans la vie,
maintenant est ce que ça m’embêterait… c’est comme tout je pense comme toute
addiction, ça reste une addiction le pari sportif, comme l’alcool, les drogues ou
comme le café ou la cigarette tu peux arrêter du jour au lendemain pense que pour
un vrai parieur il peut arrêter mais c’est très dure de s’y tenir. Après voilà il y en a qui
arrive à le faire en se faisant interdire… tu peux te faire interdire de jouer, de parier,
comme ceux qui se font interdire dans les casinos, après je pense que faut avoir…
est ce que je pourrais arrêter… depuis que j’ai commencé les paris à l’age de 16ans
il y a eu d’énorme période où je n’ai pas parié, des périodes de plus d’un an sans
parier. On va dire que là c’est une période de ma vie où j’ai décidé de faire des sous
avec ça, c’est plus seulement un plaisir maintenant j’essai de faire un peu de sou, en
complémentent de mes revenus.

Aujourd’hui l’activité de faire des paries ça à changé puisque qu’aujourd’hui tu

t’investis plus pour essayer d’en tirer des bénéfices.

118
Oui oui c’est ça, pour moi je le considère comme un deuxième boulot, qui pourrait
s’arrêter du jour au lendemain, comme si je démissionnais mais je vais encore avoir
l’habitude de me dire tiens qu’est ce qui sont en train de faire à cette heur là, comme
dans un travail je vais garder les habitudes. Donc je pense ça va manquer un peu au
début mais après voilà, mais après c’est difficile dans le sens où le foot moi c’est ma
passion et que je ne pourrais pas me passer du foot donc je serais toujours un peu
relié aux paris sportifs car ils nous font du bourrage de crâne dans toutes les
émissions dans tous les matchs de foot tu vois des pubs pour beaucoup de
bookmakers qui poussent plus ou moins à consommer en gros. Et donc ça pourrais
être difficile mais en tout cas je ne serais pas prêt à me priver de ma passion du foot
pour me privé des paris sportifs. Après ce qu’on peut faire, enfin maintenant sur
winnamax tu peut jouer 10centimes donc qu’est ce que c’est 10centimes c’est rien.
Donc tu peux continuer à jouer par exemple 10centimes sur quelques matchs gagner
des bénéfices vraiment médiocre mais avoir toujours cette sensation cette adrénaline
et le plaisir.

Est-ce qu’on peut dire que c’est aussi une passion pour le jeu, est-ce que les
paris deviennent une passion et ce n’est plus la passion seulement pour le
foot, mais dans le faite de parier aussi ?

Non je pense pas, je ne vais pas parier sur tout et n’importe quoi je ne vais pas parier
sur un combat de coq, non. Après j’ai l’esprit de compétition j’aime gagner j’aime
avoir raison sur quelque chose donc le prouver en ayant des résultats sur le pari ça
peut être un exemple. Mais je ne suis pas un joueur, comme je dit je ne fait de grille
de loto je fais pas tout ça, c’est vraiment parce que c’est le foot, les sports qui me
passionne qui font que j’ai envi de m’investir dedans. Je vais dire une chose si du
jour au lendemain on me permet d’intégrer quelque chose, une structure dans le
monde du foot, ça peut être un club de foot je ne sais pas un quotidien sportif
n’importe quoi en lien avec le foot et bas les paris sportifs ça passera totalement de
façon secondaire parce que je serais dans ma passion tu vois.

Après je pense que ceux qui jouent sur les paris sportifs de foot en tout cas le
sentiment que j’ai c’est que ce n’est pas gens qui ont envie de vivre de pari comme
ça c’est déjà des passionnés de foot à la base, je pense.

119
Donc le pari vient en plus de la passion du foot mais de base c’est la passion
pour le foot qui est là.

Oui voilà et c’est ce qui m’a aussi amené à ça.

J’ai vue que sur les bookmakers en ligne, on crée un compte et on crée une
bankroll.

La bankroll c’est ton captal de départ c’est comme un plafond que tu te mets. Tu
investis un capital de départ après tu vas faire tes paris en fonction, en pariant un
pourcentage de ce capitale de départ et la bankroll c’est ton capitale de départ avec
tous tes bénéfices à la fin. Et ton capital de départ il ne faut jamais que l’épuise. Le
but c’est faire des sous s’en jamais devoir en remettre, moi par exemple ma bankroll,
par exemple sur un captal de départ de 100 euros je vais me dire dès que j’arrive à
50 euros à 150 euros je vais retirer 50 euros je vais les enlever et les mettre sur mon
compte bancaire je fais un virement et je repart de 100euros mon capital de départ et
je réinvestit 10euros par là 20 par là jusqu’à temps d’atteindre 150 euros et je
rebascule 50 euros derrière.

Mais jamais tu descends en dessous de 100 ?

Ca met déjà arrivé mais si tu arrives à 0 bas ça devient problématique car là, enfin si
tu arrives à 0 ça veut dire que tu as joué que tu as investis des sous mais que tu n’as
rien gagné. Te mettre un plafond à 50% au dessus de ton capital de départ bas tu es
sûre que dès que tu atteints ce pallier là tu mets de côté, et au bout de deux fois tu
as déjà remboursé ta mise de départ. Dès que tu fais deux retraits de 50 euros alors
qu’à la base tu as investit 100euros bas maintenant tu es gagnant maintenant tu
deviens bénéficiaire.

Toi tu as investit combien depuis que tu as commencé sur internet ?

Sur internet ça fait très longtemps que je suis sur internet du coup mes pallier n’ont
pas changé. Depuis que j’ai commencé je ne sais pas combien… sur winamax j’ai
dût mettre peut être 350 euros 400 euros je pense sur internet car avant winamax
j’étais sur autre chose. Mais c’est maximum, je ne suis même pas sûre de les avoir
mis.

D’accord, et tu peux me parler des combis double chance ?

120
Sur un match, le double chance ça ne marche que sur un match, entre deux équipe
à partir du moment ou te peux ne pas avoir de gagnant, c’est-à-dire qu’il peut y avoir
un match nul donc généralement c’est sur les sports d’équipe, comme le rugby, le
foot, le basquet. La double chance ça te permet de choisir deux options sur trois
possible à savoir le vainqueur à domicile, le vainqueur à l’extérieur ou le match nul tu
peux choisir, admettons Paris Marseille, tu choisis paris gagne et match nul, ça
permet de te sécuriser en faite. Comme ça si tu as un petit doute tu dis bon je vais
diminuer la côte mais si il y a match nul je ne ai pas de mauvaise surprise. En gros
sur tros chance possible en termes de probabilité tu es à deux sur trois. A niveau
égale des équipes tu es gagnant tu gagne un pourcentage de chance
supplémentaire. Ca permet d’avoir un peu plus de chance de gagner.

Et du coup tu es joue beaucoup des doubles chances ?

Ca va être en fonction des compétitions vraiment, et s j’arrive à jouer une double

chance ça veut dire que je ne suis pas totalement confiant sur l’équipe qui va gagner
donc se serait vraiment si admettons la veille j’ai fait un bon billet que j’ai réinvestit un
petit pourcentage pour la journée d’aujourd’hui et que je vais mettre un euro sur un
truc fun je veux tenter le truc donc je vais faire un paris 4 5 paris avec une mise d’un
euro et là je vais aller jouer les grosse côtes mais en double chance, c’est-à-dire par
exemple Paris contre une équipe très mal classée dans le classement je vais jouer le
nul, ou le N 2 c’est-à-dire l’équipe mal classée qui va gagner en gros pour avoir une
belle côte intéressante tout en minimisant les risques tout en sachant que je vais
avoir peu de chance gagner.

Et dans les paris, j’ai vu qu’on pouvait jouer plusieurs choses, par exemple
bien sûre le gagnant le perdant, mais aussi le nombre but…

Oui tu peux jouer beaucoup de chose.

Et toi quand tu joues en générale tu joues sur quoi ?

Alors moi ce que je préfère jouer c’est la victoire le nul ou la défaite. Car quand j’ai
commencé avant qu’il y ai tout ça sur internet, quand j’ai commencé c’était ça c’était
soit jouer les scores exactes 2-1 par exemple, le truc improbable, soit choisir qui va
gagner ou si il y aura match nul. Maintenant depuis que j’ai basculé sur internet on
t’arrose de cote, sur un même match il y a minimum 40 côtes sur un match normale,

121
tu auras 40 possibilités, tu peux jouer le nombre de but, qui va marquer, quand est
ce qu’il y aura un but, dans le quart d’heur où il y aura un but, tu peux même dire
maintenant s’il y aura un but qui sera marqué de la tête du pied gauche enfin ça va
extrêmement loin maintenant dans les paris. Et encore nous on est bridés en France,
par exemple en Angleterre il me semble tu peux jouer tel joueur aura un carton rouge
dans ce match là, tu vois. Maintenant en Angleterre tu peux vraiment, … ça vient de
là je crois les paris, et eux vraiment tu peux parier sur tout vraiment tout. Donc j’ai
l’impression qu’en France il essaie de développer aussi ça mais ça reste dans le
cadre du match en lui-même et pas des « dommages collatéraux » on va dire qui
pourraient avoir. Après moi je reste un peu à l’ancienne tu vois je préfère jouer celui
qui va gagner. Voila et comme je te dis après je me fais plaisir de temps en temps en
cherchant LA grosse côte et avec une petite pièce d’un euro je vais dire un match au
hasard tiens je vais jouer un score exacte je vais dire 3-1 il y a une côte à 7 1euros
7euros c’est bien tu vois. Mais vraiment moi je reste sur le gagnant, j’essaie mais ça
m’arrive de jouer autre chose.

Est-ce-que à l’heure actuelle tu vas jouer sur des équipes, hors Europe ?

Oui bien sûre, parce qu’on va dire il y a des championnats hors Europe, comme en
Amérique du sud par exemple il y a pas mal de petits championnats où moi je se suis
à l’aise avec ces équipes je les connais je connais les joueurs, parce que j’essai tu
sais les grands joueurs que tu trouves en Europe dans les grandes équipes clubs
européens qui ne sont pas européens bien souvent ils viennent d’Amérique du sud
soit c’est des argentins des brésiliens, donc du coup moi en fan de foot j’aime bien
suivre ces joueurs qui vont bientôt passer le cap d’aller en Europe, donc du coup je
suis énormément les équipes qui y a en Amérique du sud, tu vois le championnat,
colombien, argentin, mexicain, les compétitions aussi du continent les compétions
continentales. Donc oui je suis, je peux même faire plus de sous sur les matchs en
Amérique du Sud que sur les matchs européens. Parce qu’en Europe il y a
beaucoup de championnat et des championnat majeur où c’est enfin où le grand
favoris il peut se faire battre par n’importe qui alors que dans les championnats
mineurs ou les championnats hors Europe bien souvent tu as trois quatre favoris qu’il
faut suivre toute l’année et quand tu les suis toute l’année tu es capable de savoir
quand ils vont gagner quasiment tout le temps, à 80%. J’ai des excellente stats sur
les matchs d’Amérique du Sud mais parce que je les suis. Je déteste jouer une côte

122
parce qu’elle est intéressante, parce que je vais juste regarder les classements, les
statistique, non moi j’aime bien connaitre les joueurs j’aime bien connaitre la forme
de l’équipe, les voir jouer, j’aime ben tout ça tu vois. J’aime pas jouer une pièce sur
une équipe que je ne connais pas.

Et du coup ça quand tu as commencé les paris, tu jouais sur des équipes hors
Europe, ou c’était plus restreins ?

Non parce que justement c’était plus restreins, bas en faite quand j’allais au tabac tu
demandais la grille des côtes et matchs en gros tu avais les cinq plus grands
championnats européen et la deuxième division française mais maintenant sur
winamax tu as tous les championnats de tous les pays tu vois tu veux jouer le
championnat au Kazakhstan tu peux. Donc tu n’avais pas du tout la même base de
données en faite à exploiter. Aujourd’hui voilà avec Internet il n’y a plus de frontières
tu peux tous suivre. Donc ça ça a évolué et c’est mieux, c’est un avantage pour nous
parce que voilà moi j’ai pas l’impression de faire des sous sur les grands matchs sur
les gros championnats mais plus sur les championnats mineurs, donc temps mieux
pour moi en tant que parieur.

Est-ce-que tu souhaite aller plus loin dans le domaine, c’est-à-dire investir plus
de temps d’argent, et évoluer ou bien le stade où tu es ça te suffit ?

En faire mon métier je pense qu’il faut déjà avoir un capital de départ, et je pense
aussi que quand tu as une vie familiale c’est pas évident. Donc faire des sous, par
exemple ouvrir une entreprise travailler dedans, je pense que si j’arrive à gérer un
gros montant, il faut avoir un gros montant si tu as un gros capitale et que tu vois que
t’arrive à le développer tes analyses elles sont bonnes que tu gagnes avec des gros
montants, car forcement quand tu investis des plus petits montants quand tu veux
gagner un peu de sous il faut que tu prennes des risques tandis que quand tu as des
gros montants à gérer tu n’as pas besoins de prendre des risques, tu fais des petites
côtes qui passe ou qui passe pas. Donc après pour être sure de savoir si je suis
capable d’en faire mon métier il faudrait que j’ai un gros capital de départ à gérer, on
va dire tu me mets 5 000 euros sur un compte si au bout d’un certain délai j’arrive à
faire beaucoup de sous bas je vais dire ouai ok il faudrait peut être que je me tourne
là dedans car je suis bon, maintenant je pense pas que j’investis suffisamment
d’argent la dedans et je cherche suffisament de gain aussi pour en faire mon métier

123
maintenant. Faut être aussi objectif quand tu es un passionné de sport tu n’est pas
forcement objectif car tu as des équipes favorites. Faudrait vraiment être un expert et
que je me rende compte que je suis vraiment bon, tu vois. Là je trouve que je suis
bon que je me débrouille bien maintenant il y a la capacité à gérer une grosse
somme d’argent quand tu joues 1000 euros c’est pas la même chose que quand tu
joues 1 euro. Donc voilà faut aussi pouvoir avoir les capacités mentales pour pouvoir
gérer un gros budget. Et ça est ce que j’en suis capable sur les paris sportifs, je sais
pas car j’ai jamais eu à le faire moi je gère un budget minime par rapport à ce que les
bookmakers ils peuvent jouer ou les gros parieurs tu vois. Quand tu vas sur internet
tu trouves des gens qui vont te mettre là j’ai mis 5000 euros sur un pari, ils perdent,
bas le lendemain pour se re faire, car il c’est pas qu’il a pas le choix mais ils veulent
pas être perdant donc ils vont rejouer le double 10 000 tu vois c’est pas la même. Toi
si tu perd 5 000 est ce que tu as 5 000 à remettre derrière… Donc je pense que pour
être sûre d’être capable d’en faire ton métier il faut avoir des gros sous à gérer dans
le domaine pour moi, je pense. Parce que quoi que tu dises même si tu peux vibrer
autant pour 1 euros que pour 1 000 euros tes analyses et tes choix vont pas être
pareil vont pas être les mêmes, donc voila je pense qu’avec les mises que j’ai et ma
bankroll mon capital de départ, je gère plutôt bien, maintenant est ce que se serait la
même si j’avais des gros sous à gérer je sais pas. Et je suis pas prêt à passer ce
cap, j’ai pas, je suis pas convaincus que ça pourrais devenir un choix, après je sais
pas on ne sait jamais la vie peut faire que je vais vouloir m’engager la dedans,
maintenant je n’ai pas forcement envie.

Oui tu n’as pas forcement envie tout de suite

Non non.

Et par rapport à Internet, on en a parler tout à l’heure, ça a changé tes

pratiques…

Oui carrément

Mais en quoi exactement ? Tu m’a dis tu peux parier sur plus de matchs tu suis
plus personnellement les joueurs, il y aurait autre chose ?

Bas oui tu suis plus les équipes, bas c’est simple avant quand moi j’ai connu, les
paris tu pouvais jouer que sur le foot, et comme je te disais c’était que sur les cinq

124
grands championnats on va dire, après Internet est arrivé maintenant tu peux jouer
sur le curling, tu peux jouer sur les jeux olympiques, le billard, la formule 1.Tu peux
jouer sur tout vraiment tu peux jouer sur tous les sports, tu as une base de donnée
énorme elle est intarissable car ils trouveront même des matchs de criquets dans
n’importe quelle contré lointaine, ils te trouverons toujours quelques choses les
bookmakers, alors qu’avant tu n’avais forcement, enfin avant par exemple tu arrivais
aux périodes de trêves internationales ou de fins de saisons tu allais au bureau de
tabac tu demandais la grille des côtés matchs il te disait il n’y en a pas il n’y a pas de
côté match, alors que sur winamax tous les jours tu as des milliers de côtes, tous les
jours, chaque jour, donc on va dire il y a beaucoup de chose, les bases de données
se sont énormément élargies, les possibilités.

Oui ça a ouvert les champs des possibles.

C’est ça, avant tu étais plus ou moins limité.

Et tout à l’heure tu me disais que c’était quand même une addiction, est ce que
tu te considère comme un peu addicte aux paris ?

Oui je pense quand même d’une façon ou d’une autre oui parce que je te dis tous les
jours je vais regarder s’il y quelque chose à faire et oui c’est une addiction, le jeu ça
reste une addiction après quand tu es conscient de ça ça va. Il faut être capable de
se limiter, c’est comme la cigarette ou l’alcool il faut, c’est une habitude qui peut
devenir une mauvaise chose pour toi. Après il faut être conscient de ça, après je
pense que quand tu sais que déjà c’est une addiction, c’est que tu as conscience
que ça peut nuire à ta vie. C’est pour ça qu’il faut se limiter, moi je dis que c’est une
addiction mais ça prendra jamais le pas sur ma famille, enfin si j’ai le choix entre
avoir un steak dans mon frigo ou faire un coté match le choix il sera vite fait. Je ne
vais pas aller tuer pour un coté match mais ça reste une addiction, il faut le contrôler.
Tu ne bois pas 15 cafés par jour tu en bois 2 3 le matin maxi tu vois ce que je veux
dire, tu fumes pas un paquet de cigarette par jour t’en fumes 5 c’est bien, faut se
limiter c’est tout, c’est une addiction mais faut être capable de se limiter. Il y a des
gens addictent au chocolat, il y a des gens addictent au coca qu’est ce qu’ils feront
s’ils avaient une bouteille de coca avec eux tu vois, faut savoir se limiter ça reste une
addiction mais faut savoir se limiter.

125
Du coup toi dans la pratique tu t’ai imposé des règles pour te gérer et limiter ?

Oui oui carrément, déjà c’est simple depuis que je me suis inscrit sur Internet, moi je
joue plus rien au tabac, c’est fini, et sa veut dire que je n’investis pas des sous que
j’ai, … du palpable tu vois j’ai pas de liquide à mettre dedans ni à récupérer. En plus
quand tu t’inscris sur Internet il te demande de mettre tes plafonds que tu veux
investir hebdomadaire, qui permet de te contrôler. Moi j’ai mis les plafonds les plus
stricts comme ça je ne risque pas de dépasser et depuis que je suis dessus j’ai
jamais eu besoin, de les dépasser ou envie de les dépasser, non j’ai jamais été
confronté à ça et j’espère pas… Il faut que ça soit du contrôle, il faut que tu te
contrôle c’est-à-dire qu’il faut tu joues si tu sais qu’il y a possibilité de faire quelque
chose. Par exemple si j’ai une mauvaise série, tu vois par exemple je tourne bien la
semaine je fait des sous et les jours où il y plus de matchs j’ai du mal à en faire et je
me dis, enfin tu peux être tenter de te dire, surtout avec internet ou tu n’est pas
obliger d’aller au tabac, donc tu n’as pas la démarche de sortir de chez toi, d’aller au
tabac donc il faut qu’il soit ouvert, d’arriver à l’heure pour faire le truc. Sur internet tu
vois tes matchs sont finis, tu as envi de remettre 20 euros sur un en cours tu peux, tu
peux jouer à tout moment avec internet, les bookmakers, tu peux jouer à tout
moment de la journée à n’importe quelle heure. Donc ça peut être intéressant sur
certain point parce que tu as plus de choix plus de ceci plus de cela par contre tu as
moins de limite, parce que je te dis rien que le fait d’aller au tabac ça reste une
grosse limite. Parce que par exemple moi les championnats sud américain ils
commencent dans la nuit le tabac il est pas ouvert la nuit donc ça va pas me forcer à
aller au tabac pour mettre des sous tandis que sur internet si tu as envi de jouer car
j’ai perdu ma journée mais j’ai des matchs d’Amérique du Sud bas vas y je vais
remettre un petit billet la dessus et après c’est le piège parce que ça veut dire tu
tentes de te refaire et là tu peux tout perdre.

Dans ton travail d’analyse des matchs, qu’est ce que tu penses qui est
essentiel, les statistiques par exemple ?

Pour moi les stats sont importantes mais pas déterminantes. En fait tu peux tellement
faire parler les stats, que tu trouveras toujours le contre-exemple de telle ou telle
statistique. Pour moi il y a plusieurs choses importantes dont l’état de forme des
joueurs, l’enjeu du match, le lieu, les conditions climatiques et donc les stats.

126
Et du coup qu’est-ce-qui va faire que tu vas dévider d’étudier tel match est-ce
seulement le fait que tu connaisses les équipes ou il y a d’autres facteurs ?

Les facteurs qui vont faire que je décide de choisir un match sont surtout le rapport
prise de risque/cote, mes connaissances des équipes et le niveau de la compétition.

Très bien merci beaucoup !

127
Annexes

Annexe 3 Thomas David Auteur du site www.gagnerauxparissportifs.com.

Avant la création de votre site :

Jouez-vous à des jeux d’argent ? lesquels ?

Oui, aux paris sportifs.

Etes vous un passionnez de sport ? de football ?

A fond oui !!! Surtout de foot.

A quelle fréquence pariez-vous ?

Hebdomadaire

Sur quoi vous pariez ?(football,..)

Football, Tennis, Basket

Quand avez-vous commencé les paris et Qu’est-ce-qui vous a motivé à faire

des paries sportifs ?
En 2010 pour gagner un peu d’argent de poche.

Pensez vous que les réseaux sociaux relatifs aux paris sportifs ont changé vos
pratiques ? Comment ?
Les réseaux sociaux non car je n’ai jamais été fan des réseaux sociaux à proprement
parler. Mais des sites web m’ont aidé et j’ai créé mon propre site très rapidement et
c’est à travers celui-ci que j’ai appris.

Après la création de votre site :

Pariez-vous toujours ? A quelle fréquence (plus qu’auparavant) ? Vous pariez

sur quels sports ?
Oui je parie toujours, plus qu’auparavant, plusieurs fois par jour. Sur le foot, le tennis,
le basket, le futsal et les chevaux.

128
Faites vous d’autres types de jeux d’argent, à l’heure actuelle ? (jeux à gratter,
loto…) Lesquels ?
Absolument aucun et je n’en ai jamais fait. Ce sont des jeux de pur hasard, on ne
peut pas gagner à long terme contrairement aux paris sportifs et au poker (auquel je
ne joue pas non plus). Car dans les paris sportifs et le poker, on peut avoir une
longueur d’avance sur les opérateurs de paris en ligne et en sortir gagnant.

Quand et Pourquoi avez-vous décidé de créer votre site et votre chaîne ?

Au départ pour apprendre et partager ma passion et ensuite pour vendre mon
expertise.

Vous attendez quoi des paris ? de l’argent, une distraction ? Qu’est-ce-que ca

vous apporte, dans le quotidien?
Les paris sportifs ne sont pas une distraction, c’est un travail. Il y a de l’argent à
gagner et quand on en maîtrise les rouages et les mécanismes, il devient presque
difficile de perdre de l’argent. Donc oui j’attends de l’argent et plus que ce que peut
rapporter n’importe quel produit bancaire aujourd’hui. Voire même plus que
l’immobilier. Et beaucoup plus rapidement et avec un capital initial bien moins élevé.

Vous attendez quoi de votre site et votre chaine ? Le partage ? La rentabilité ?

Apprendre encore et toujours, échanger, partager, découvrir de nouvelles choses. La
chaîne en elle même ne me rapporte rien. C’est les produits que je propose qui me
rapporte de l’argent (formations, groupe privé et coaching)

Vous affirmez être passionné de paris sportifs (dans votre description youtube)
Est-ce-que vous diriez que c’est plus une passion pour les paris sportifs, ou
cela reste une passion pour le sport tout de même ?
J’aime le sport mais ce n’est plus une passion. Je n’aime plus regarder du sport pour
regarder du sport. Il y a un intérêt derrière. Comme avoir des informations sur la
forme des joueurs de tennis par exemple. Je ne regarde jamais les matchs sur
lesquels je parie. J’aime les belles affiches et les grandes compétitions. J’ai toujours
une passion pour ça. Les paris sportifs sont une passion, un loisir et un travail à la

129
fois. Cela s’est transformé en une passion de gagner de l’argent en étant plus malin
que les opérateurs de paris sportifs.

Aujourd’hui vous êtes l’auteur du site www.gagnerauxparissportifs.com, et

vous avez une chaine youtube avez-vous d’autre réseaux sociaux ou site ?
Oui, j’ai une chaine youtube à travers laquelle je communique majoritairement. Une
page facebook, qui n’est qu’une vitrine pour amener du trafic sur ma chaine youtube.
J’ai également un site privé regroupant une communauté de parieurs qui a accès à
de la formation sur les paris sportifs, des séances de coachings, des astuces et
conseils exclusifs et une relation privilégiée avec moi et les autres membres pour
apprendre plus vite.

Combien de temps consacrez-vous sur vos réseaux sociaux (par jour ou

semaine) ?
2 heures par semaine de présence et une quinzaine d’heures de travail pour la
totalité du site, la création de formation...

Dans quelles mesures les réseaux sociaux et internet plus largement ont-ils
permis votre développement ?
La croissance est exponentielle. Sur Youtube, je suis passé de 1000 abonnés fin
2016, à 5000 fin 2017 pour atteindre les 10000 en avril 2018. Et sans faire aucune
publicité. Un contenu de qualité se remarque et les algorithmes de Google et
Youtube me le rendent bien en me référençant au mieux. Pour ce qui est de
facebook, ne l’utilisant que très très peu, cela ne me sert presque à rien.

Pour vous le numérique (internet) vous a permis d’étendre de développer votre

passion ? Comment/ Pourquoi ?
Tout est accessible sur internet, le monde et l’information. Je dois tout à internet.
Mon apprentissage dans ce domaine car il n’y a pas de littérature au niveau des
paris sportifs. Les sites d’informations de sport, de streaming vidéo pour regarder les
matchs (car tout le monde ne peut pas se payer canal+, beinsport, eurosport, sfr
sport). Sans compter tout ce qui n’est pas diffusé. Au tennis notamment, il y a 400
matchs par jour et aucun diffuseur à part les sites de paris sportifs!
J’ai rencontré de tas de personnes qui m’ont appris énormément sur les paris

130
sportifs. Je me suis fait des amis que je n’ai jamais rencontrés réellement. J’ai trouvé
des génies, des experts à l’étranger avec qui je n’aurais jamais eu de contact sans
internet. Et aujourd’hui, c’est internet qui me permet de communiquer ma passion. Et
forcément de la développer avec tous les retours, échanges, commentaires,
questions... qu’ils soient positifs ou négatifs.

Que représente le monde des paris sportifs pour vous ? Considérez-vous les
paris comme votre métier ? Votre passion ? les deux ?
Le monde des paris sportifs est malsain et plein d’escrocs. Beaucoup trop de pages
ou de sites essaient de gagner de l’argent sur le dos des parieurs inexpérimentés.
Les parieurs comme moi aident ceux qui veulent apprendre et réussir dans les paris
sportifs. Je ne considère pas les paris sportifs comme mon métier mais comme un
travail. Je ne veux pas avoir les paris sportifs comme seule source de revenus. Je
préfère dire que je parie de manière professionnelle. D’ailleurs je cotoie très peu de
parieurs sérieux. J’en connais hors internet, seulement 2 personnes qui parient
sérieusement et qui gagnent de l’argent. Je fais partie d’un tout petit monde que les
parieurs lambdas rêvent d’atteindre mais ne veulent pas se donner la peine de
travailler pour y arriver. Car comme je l’ai dit, c’est un travail pas un loisir. Celui qui
parie pour le loisir perd. Pas le vrai parieur. Et pour devenir un vrai parieur, certains
cherchent la formule miracle. Et la vérité est bien plus simple, il suffit d’appliquer les
nombreux conseils que je donne ainsi que les quelques autres conseillers sérieux en
la matière. Ils sont simples pour la plupart. Mais cela demande un effort et de la
persévérance. Et ça, pas grand monde n’en a...

131
 Annexes

Annexe 4 : Analyse des story Snapchat, de deux pronostiqueurs

Story snapchat du pronostiqueur pronosmax

Nombre de
Type d'information Analyse Type
snap
Pub pour le groupe public télégramme et Promulgue ses
Story jour l’appli télégramme (accès aux pronostics services, désir
1 24 snaps dessus) d'augmenter le Commercial
en total nombre de ses
abonnés. 2
Bilan de réussite Prouve la justesse de
ses pronostics, désir
de gagner en Succès
crédibilité.
5
Pub pour l’inscription gold avec les Promulgue ses
avantages de l’offre services, désir
d'augmenter le Commercial
nombre de ses
abonnés.
1
Vidéo: arrivé à l’aéroport de Prague + Partage son quotidien
annonce qu’il va faire des analyse + et désire de prouver
propose de répondre aux questions au qu'il travail dur pour
sujet de l’offre gold ou autre. faire des pronostics
justes. Souhaite être
proche de sa Activités
communauté en quotiennes +
répondant aux interactions
questions. Désir
d'augmenter son
nombre d'abonnés.
5
Photo, expose son appartement ; se Partage son quotidien,
vante de son logement. désir d'être proche de
Photo de ses activités, ciné. sa communauté et Activités
Photo capture d’écran d’une communique avec quotiennes +
conversation avec un parieur au sujet elle. interactions
d’un voyage à Prague.
3

132
 Vidéo de sa pizza, voyage à Prague Partage son quotidien,
désir d'être proche de
sa communauté.
Activités
quotiennes

3
photo-bilan, informe de son 100% de Prouve la justesse de
réussite cette semaine ses pronostics, désir
de gagner en Réussite
crédibilité.
1
Bilan + photo de ces tickets de paris Prouve la justesse de
ses pronostics, désir
de gagner en
crédibilité. Et souhaite
prouver que lui aussi
Réussite + jeux
joue les côtes qu'il
futurs
donne, que ce qu'il
fait c'est du sérieux
puisque lui aussi le
joue.
2
photo, capture d'écran de ticket de parie Promulgue la qualité
d’un parieur le remerciant « et merciii de son travail, et
pronomax au top $$» prouve que les
abonnés gagnent
Remerciement
grâce à lui. Désir
de ses abonnés
gagner en crédibilité
et augmenter le
nombre de ses
abonnés. 1
Pub pour son appli pronomax, appel à la Promulgue ses
télécharger services, désir
d'augmenter le Commercial
nombre de ses
abonnés.
1
Story jour Capture d’écran de son appli pronomax, Promulgue ses
2 Nombre avec lien vers l’appstore pour aller la services et outils, désir
total de télécharger d'augmenter le Commercial
snap : 11 nombre de ses
abonnés.
3
Promulgue ses
Message d’incitation à soustraire à un services et outils, désir
abonnement Gold, « prend ensuite ta d'augmenter le
place en gold avant la reprise ! Pour nombre de ses Commercial
rappel, on a fait passer encore 3grosses abonnés.
cotes dimanche dont une a 6 les
membres se régalent » 1

133
 Promulgue la qualité
de son travail, et
Capture d’écran d’une conversation d’un prouve que les
abonner, qui lui envoi une photo du abonnés gagnent
résultat de sa mise et le remercie grâce à lui. Désir Interaction +
Pronomax « magnifique cote a 6 en gold. gagner en crédibilité Remerciements
t encaisse bien ? et augmenter le de ses abonnés
Abonner Petit à petit .je t’ai rejoins il y a nombre de ses
peu. j’ai que joué celui là hier. Merci. abonnés et d'être
Pronomax Ok c’est le but on va te guider proche d'eux et à
pour encaisser un max. » l'écoute. 1
Photo expliquant les avantages d’être Promulgue ses
inscrit en gold avec un parrainage donc services, désir
service gratuit, avec lien pour aller d'augmenter le Commercial
directement sur le site pronomax.fr nombre de ses
abonnés. 2
Photo expliquant les avantages d’être Promulgue ses
inscrit en gold sans un parrainage donc services, désir
service payant 20euros par mois, avec d'augmenter le
Commercial
lien pour aller directement sur le site nombre de ses
paypal abonnés.
2
Photo expliquant les avantages d’être Promulgue ses
inscrit en gold sans un parrainage donc services, désir
service payant, mais avec le service d'augmenter le
Coupe du monde 2018 donc le prix nombre de ses
s’élève maintenant à 60euros pour la abonnés. Commercial
saison avec 2mois offerts, avec lien pour
aller directement sur le site paypal

1
Photo avec les consignes explicatives Promulgue ses
pour procéder au paiement + le message services, désir
« on t’attend et tu as ta place direct » d'augmenter le Commercial
nombre de ses
abonnés. 1
Story jour Capture d’écran de son appli Promulgue ses
3 Nombre pronosmax.fr avec la rubrique pronostics services et outils, désir
total de du jour et la rubrique votre place gold, d'augmenter le Commercial
snap : 7 cliquez pour nous rejoindre nombre de ses
abonnés. 2

134
 Message d’informations, « si tu ne veux Promulgue ses
pas t’inscrire pas de soucis ! il y a l’option services et outils, désir
paypal (accès en moins de 10 minutes ) d'augmenter le
tu as 2choix » nombre de ses
Capture d’écran de l’inscription gold abonnés.
service payant 20euros par mois avec la
liste des avantages et l’objectif soit 10
000 euros
Ou l’autre choix qu’il propose comme Commercial
étant « le top du top pour être tranquille
» l’offre exceptionnelle gold service avec
2mois offert 60 euros pour toute la
saison + service coupe du monde incluse

4
Consigne de paiement via paypal et Promulgue ses
procédure à suivre avec le message « GO services et outils, désir
ne ratez pas la grosse cote du jour en d'augmenter le
GOLD ! On t’attend, dispo toute la nombre de ses Commercial
journée ». abonnés.
1

Date de début: 19/01/2018

Date de fin: 21/01/2018
Durée de l'analyse: 3 jours

Heure d'analyse: tous les débuts d'après-midi pendant les 3 jours à environ 14 heures

135
 Story snapchat du pronostiqueur Nabil Biz Biz

Nombre
Type d'information Analyse Type
de snap
Photo capture d’écran de son désir de notoriété, il veut se
profil instagram faire connaître et
Story jour augmenter le nombre de
1 Nombre ses abonnés. Augmenter sa
total de notoriété
snap : 16

1
Photo d’un billet étranger Veut susciter le désir chez
ses abonnés snapchat, il
appel à faire comme lui et
Réussite
veut prouver que ses paris,
ses pronostics, sont justes.
1
Vidéo : film qu’il est en train de Par ce commentaire il
regarder, sur le poker, avec prouve qu'il a de
comme commentaire « ah ca me l'expérience dans le Activités
manque le poker quand je vois domaine du jeu, et donc quotidiennes
ca ! » une certaine expertise et
légitimité. 3
Photo, capture d’écran d’une Il promulgue son site,
question d’un parieur relatif à informe ses abonnés, est
son site : proche d'eux "les amis", il
« ton site c possible de s’inscrire montre qu'il est là pour les
ou pas encore ? Je voulais savoir renseigner qu'il répond aux
si s’était possible que je t’envoie questions.
les sous en mandat et d’avoir un
identifiant et un mot de passe
pour avoir accès a tes pronostic
frère »
« nn pas encore mec bientôt dsl Interactions
»
+ en commentaire « Demain
j’aurai la date exact de la
réouverture du site surement
début semaine pro ! Dsl les amis
on fait au max mais vous
inquiétez pas ce weekend en
attendant les réinscriptions sa
sera poster sur snap et quelques
+ pour ceux déjà vip » 1
Photo nourriture souhait de se rapprocher
de ses abonnés, il partage
son quotidien et pas Activités
seulement des snapchat quotidiennes
relatif aux paris, à son
travail 1

136
Vidéo voyage à Dubaï vidéo en Veut susciter le désir chez
train de conduire une Ferrari ses abonnés snapchat, il
(visible le volant et la route) appel à faire comme lui et Activités
(importer il y a 3 jours) veut prouver que ses paris, quotidiennes
ses pronostics, sont justes.

1
Vidéo voyage à Abu Dabit au Veut susciter le désir chez
volant d’une Lamborghini ses abonnés snapchat, il
(visible le volant et la route) appel à faire comme lui et Activités
(importer il y a 1 semaine) veut prouver que ses paris, quotidiennes
ses pronostics, sont justes.
1
Vidéo d’un parieur ventant les Veut susciter le désir chez
« mérites de Nabil » et ses abonnés snapchat, il
encourageant tout le monde à le souhaite prouver ses
suivre, en voyage à Dubaï en mérites grâce à cette vidéo
train de faire des activités d'un abonné qui atteste Remerciements
(buggy). En commentaire que ces services sont de ses abonnés
« merci la FDJ » (importer il y 6 justes.
jours depuis la pellicule)
1
Photo d’un parieur qui Veut susciter le désir chez
promulgue le compte de nabil, il ses abonnés snapchat, il
est au volant de sa Lamborghini souhaite prouver ses
avec comme commentaire mérites grâce à cette vidéo
« ajouter nabilpronostics si vous d'un abonné qui atteste Remerciements
voulez encaisser aux paris que ces services sont de ses abonnés
sportifs demain un pronostic justes. Désire de prouver + Augmenter sa
sera poster gratuitement sur sa que ce qu'il vend est juste notoriété
story », pub. et fonder grâce au discours
de ses propres abonnés, qui
lui font de la pub.
1
Pub pour son compte snapchat, Promulgue son compte
invitation à partager « bon rdv snapchat, désir
demain midi un pronostic sera d'augmenter son nombre
poster gratuitement en story les d'abonné.
amis !! une cote safe a 2 pour Augmenter sa
doubler ses sous et une cote a notoriété
10 pour le fun !! donc partager
tous la story d’avant »
1
Vidéo de billets + de lui au tabac Désir de prouver sa réussite
en train de passer ces tickets de et la justesse de ses jeux
Réussite
paris et d’encaisser ses gains. puisqu'il gagne et le
prouve. 3

137
 Vidéo d’un parieur abonné, à un Promulgue les avantages de
match de basquet « merci a la ses services par une
Société Nabilpronostics pour ses capture d'écran de
belles places et le repas » remerciement d'un de ses Remerciement
abonnés, souhaite ainsi de ses abonnés
donner envie et augmenter
le nombre de ses abonnés. 1
Story jour Information concernant un Promulgue son site et ses
2 Nombre pronostic NBA "un prono NBA services.
total de sera dispo avant 19h sur le Commercial
snap : 1 site !! Onglet NBA …"
1
Story jour Vidéos de lui avec ses amis, chez Partage son quotidien avec
3 Nombre la maman de son ami, dans un sa communauté, désir Activités
total de bar, dans la rue, … vidéo de son d'être proche d'eux. quotidiennes
snap : 43 quotidien.
26
Vidéos de lui en train de dire des Promulgue son site,
côtes disponibles sur son site ou informe de la présence de
appli en libre et certaine en nouvelle côtes aux forts
privé, c’est-à-dire que pour ceux taux de sureté soit très
abonné bénéficiant donc d’un fiable. Désir d'augmenter Commercial
accès à plus d’avantages et son nombre d'abonné.
côtes. Persuade que tous
peuvent jouer qu’il est sûre de
ses côtes. 8
Vidéo de lui et son ami en Partage son quotidien avec
voiture sa communauté, désir Activités
d'être proche d'eux. quotidiennes
1
Capture d’écran de son appli, de Promulgue ses services et
la rubrique mes matchs on voit outils, prouve qu'il joue ce
ce qu’il a joué. Avec le message qu'il partage donc que c'est
« on attend patiemment la fin du sérieux puisqu'il le joue
Réussite +
du bal pour notre combi des lui-même, désir de gagner
Commercial
coquins de la night !!! » en crédibilité et d'inciter à
le rejoindre dans sa
communauté et s'abonné.
6
Capture d’écran de ses jeux et Partage sa réussite, désir de
gains prouver la justesse de ses
pronostics, désir de gagner
en crédibilité et Réussite
d'augmenter le nombre de
ses abonnés.
2

Date de début: 19/01/2018

Date de fin: 21/01/2018
Durée de l'analyse: 3 jours

Heure d'analyse: tous les débuts d'après-midi pendant les 3 jours à environ 14 heures

138
Résumé :

Où nous avons du sport nous avons des paris sportifs. Les paris sportifs
remontent à l’antiquité. Nous retrouvons divers profils de parieurs, et la signification
du pari varie en fonction de ces derniers. C’est-à-dire que chacun a des raisons
différentes de parier et se situe différemment vis-à-vis du jeu. Avec l’avènement du
numérique, le monde des paris sportifs a changé. Aujourd’hui, nous parions
différemment, grâce à d’autres canaux et d’autres supports, les pratiques des
parieurs évoluent, tout comme leurs profils. Nous retrouvons de nouveaux types de
parieurs et de nouvelles caractéristiques. Ainsi le numérique a bouleversé les
pratiques de tous les parieurs, du petit parieur, au parieur professionnel en passant
par le parieur engagé (qui se situe entre les deux précédents).

Mots clés :

Paris (jeux), Paris sportifs, paris en ligne, jeux d’argent, bookmakers, loisirs, passion,
travail, pronostics, cotes, parieurs, football, matchs, Cote&Match, communauté de
parieurs, jeux de hasard, réseaux sociaux, concours de pronostics, influenceurs
sportifs.

Abstract:
Where we have sports we have sports bets. Sport betting goes back to ancient times.
We find various profiles of bettors, and the meaning of the bet varies according to
these. That is to say that everyone has different reasons to bet. With the advent of
digital, the world of sports betting has changed. Today, we bet differently, thanks to
other channels and other media, bettor practices evolve, just like their profiles. We
find new types of bettors and new characteristics. Thus the digital has upset the
practices of all bettors, the small bettor, the professional bettor through the bettor
engaged (which is between the two previous).

Keywords :

Bet (games), sports bet, online betting, gambling, bookmakers, hobbies, passion,
work, tips, bettors, football, matches, Coté & Match, betting community, gambling,
social networks, contests predictions, sports influencers.

139