Chakir Projet 2
Chakir Projet 2
Chakir Projet 2
INTRODUCTION
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3. Construire un business plan solide
4. Expliquer l’usage des fonds investis
SYNTHESE
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
3
INTRODUCTION :
Ceci est d’autant plus vrai pour les pays développés, mais est aussi valable pour les
pays en développement, dont le Maroc. « L’économie marocaine ne peut être compétitive que
par l’introduction et le développement des innovations technologiques » (A.Mokhtari, 2011).
Pourtant, dès qu’il s’agit de satisfaire les besoins de financement, les entreprises
innovantes se heurtent à de nombreux défis (M. Cherif, 1999) relatifs à l’asymétrie
d’information et au bruit de communication entre les créateurs d’entreprises innovantes et les
systèmes de financement traditionnels. L’un des défis essentiels rencontrés par les jeunes
entreprises innovantes est le comportement prudent de certains bailleurs de fonds. Cette
prudence se traduit souvent par des effets d’évictions des jeunes entreprises innovantes des
circuits de financement traditionnel (M. Cherif, 1999).
L’objectif de cette contribution est d’explorer, tout d’abord, les différentes phases de
développement et de financement des jeunes entreprises innovantes. Ensuite, une exploration
des différentes sources de financement de l’innovation au Maroc s’impose, avant de clore
4
avec des perspectives susceptibles de contribuer à l’amélioration du système de financement
marocain.
5
I. Définition, importance de l’innovation et intérêt économique
Qu’est‐ce qu’une entreprise innovante ? La question n’est pas anodine car elle soulève
de nombreuses interrogations techniques mais aussi fiscales, avec des incidences importantes
en termes de financement sur ce type de structure.
Nous allons essayer de définir quelques notions de base afin de mieux cerner le sujet.
6
Dans nos pays industrialisés, pacifiés, les guerres ont été éradiquées, cependant les
affrontements, antagonismes perdurent entre pays se concrétisant notamment de nos jours au
niveau économique. On cherche à devancer ses concurrents, on parle ainsi de « guerre
économique ». On observe enfin que les pays les plus innovants bénéficient d’une croissance
plus dynamique que les autres. « L’innovation est le nerf de la guerre ».
Nous allons donc dans un premier temps définir l’innovation et ensuite développer la
façon dont l’innovation peut être le vecteur de la croissance d’une économie.
1.1. Définition
L’innovation incrémentale consiste quant à elle à innover sur une partie des méthodes,
processus ou technologie en place. En général, cette innovation sert plutôt à gagner en
compétitivité (en terme de coût ou de temps) plutôt qu’à ouvrir de nouveaux marchés. On
observe plusieurs types d’innovations :
De produits,
De procédés,
Commerciales,
Organisationnelles,
Sociales.
Les innovations incrémentales sont plutôt des innovations permanentes alors que les
innovations de rupture fonctionnent plutôt par cycle. Des nouveaux outils vont améliorer la
7
productivité des salariés à l’inverse une innovation de rupture va amener de nouvelles
technologies et donc de nouvelles façons de travailler. Nous allons maintenant nous intéresser
dans le prochain paragraphe à la manière dont l’innovation intervient dans la croissance
économique.
Nous allons revenir plus précisément sur l’intérêt de l’innovation dans nos économies
capitalistes. Schumpeter a été le premier économiste à parler d’innovation comme moteur de
la croissance. Il a développé la notion d’« entrepreneur innovateur » grâce auquel il se crée
une dynamique économique à travers des progrès aussi bien quantitatifs (avec l’augmentation
du niveau de production) que qualitatifs. L’entrepreneur est donc l’acteur fondamental de la
croissance économique. Il aime le risque et est à la recherche du profit maximal. L’innovation
lui permettra d’obtenir un monopole temporaire sur le marché. Il sera ainsi le seul pendant un
certain temps à pouvoir produire cet objet qui lui rapportera donc une rente.
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consommateurs. Pas n'importe quels producteurs : uniquement un tout petit nombre d'entre
eux, que Schumpeter désigne sous le nom d'entrepreneurs. Mais qu’est‐ce qu’un entrepreneur
pour Schumpeter? Ce n'est pas une profession, tous les chefs d’entreprise ne sont pas des
entrepreneurs. Certains l'ont été mais ne le sont plus. Par exemple Henry Ford a été
entrepreneur au sens de Schumpeter lorsqu’il a introduit le fameux modèle de la Ford T, ou
bien la division du travail dans l’industrie automobile, ou encore lorsqu'il multiplie par deux
les salaires de ses ouvriers, avec toutes les conséquences qui en découlèrent à chaque fois.
Ainsi, dans son livre Business Cycles (Les Cycles d'affaires), publié en 1939, le
changement est expliqué par des « grappes d'innovations », le changement suscite le
changement. Cependant, la notion de « grappes d'innovations » suggère, que ce qui est décisif,
c'est le progrès technique, pas les hommes qui l'appliquent. Ce qui fait l'entrepreneur, c'est sa
capacité à mettre en œuvre de nouvelles combinaisons productives, qui peuvent être de cinq
types : ‐ fabrication d'un bien nouveau ; ‐ introduction d'une nouvelle méthode de production ;
‐ ouverture d'un nouveau débouché ; ‐ conquête d'une nouvelle source de matière première ; ‐
réalisation d'une nouvelle organisation (par exemple l'établissement d'une situation de
monopole).
« All Money is not the same ». Les différents modes de financement n’ont pas
forcément la même finalité (C. Saublens, 2011). Les critères d’investissement des différents
acteurs de financement varient selon les phases de développement de la jeune entreprise
innovante. En effet, le développement d’une entreprise innovante implique le franchissement
de 4 phases différentes (Figure 1). Chaque phase possède ses propres défis et ses propres
besoins de financement.
9
Figure 1 : phases de financement de entreprises innovante :
Phase d’amorçage et de démarrage (Seed Stage and startup stage) : Constitue une
phase critique du cycle de développement de la jeune entreprise innovante. Le risque associé à
cette phase est généralement très conséquent. En effet, durant ce stade, l’entreprise n’est pas
encore active sur le marché et ne génère aucun chiffre d’affaire. Il est donc impossible
d’évaluer ou de prévoir son succès commercial.
Le risque pour les investisseurs est très élevé et le financement est par conséquent très
difficile à obtenir.
Durant cette phase, les sources de financement proviennent généralement des business
angels et des fonds personnels des entrepreneurs et de leurs proches « les 3F : freinds, family
and fools ». Bien qu’utiles, ces fonds sont souvent insuffisants pour couvrir toute les charges
engendrées par les activités relatives à la phase d’amorçage (R&D, plan d’affaires initial,
études de marché, proof of concept et prototypage). L’argent des 3F est généralement
complété par des fonds d’amorçage universitaire et des business angels. Des aides publiques
peuvent également intervenir à ce stade. Celles-ci prennent la forme d’aides fiscales, de
subventions directes (prix lors de participation à des concours de création des entreprises
innovantes) ou encore de prêts à taux zéro non remboursables en cas d’échec (C. Savignac,
2006).
Les banques quant à elles sont rarement actives durant cette phase. En effet, les
banquiers s’appuient essentiellement sur l’historique comptable de l’entreprise, sur sa capacité
10
de remboursement et sur les garanties offertes. Pourtant, durant la phase d’amorçage, la jeune
entreprise innovante n’a aucun bien matériel à offrir en garantie. Toute sa valeur réside dans
son actif immatériel difficilement évaluable (connaissances, savoirs faire, etc) . Les sources de
Financement sont donc principalement les 3F (freinds, family and fools), les business angels,
les fonds d’amorçage universitaire et les aides publiques.
A ce stade, l’entreprise innovante peut faire appel aux investisseurs publics spécialisés
ou à quelques acteurs privés, notamment les business angels qui apportent du capital, de
l’expérience du réseau et du temps. Les anglo-saxons parlent alors de smart money (argent
intelligent).
En plus des fonds du capital risque, les premiers résultats financiers permettent de se
retourner, dans certains cas, vers le financement bancaire.
11
A ce stade, l’entreprise est bien établie et entre dans une situation de plein
développement. Elle peut accéder plus facilement à des emprunts bancaires et ouvrir son
capital au public via une introduction en bourse (IPO).
Trade sale : C’est la stratégie la moins couteuse et la plus rapide à mettre en œuvre.
Elle consiste à revendre la totalité de l’entreprise à une autre société souvent issue de
la même branche.
Secondary sale : Cette stratégie de sortie permet à l’investisseur en capital risque de
céder sa participation à un autre investisseur financier qui prend le relais du VC (S.
MANIGART et O. WITMEUR, 2010).
Buy out : Cette stratégie consiste à racheter les actions du capital risqueur par
l’entrepreneur lui-même.
IPO : Initial Public Offering (Introduction en Bourse) : Cette technique renforce la
notoriété de l’entreprise. Elle permet au VC de lancer la vente de des actions au public
12
Ministère chargé de la Recherche Scientifique. Cette initiative vise à créer un environnement
favorable à la recherche et à l’innovation
Le Réseau Maroc Incubation et Essaimage (RMIE) est géré par le Centre National
pour la Recherche scientifique est Technique (CNRST). Il a pour mission de favoriser,
d’accompagner et de soutenir la valorisation des résultats de la recherche académique et la
création d’entreprises innovantes (spin-offs) à travers une démarche d’incubation et
d’essaimage.
13
Outre l’action d’accompagnement, de formation et de networking, le RMIE apporte un
appui financier aux porteurs de projets innovants dans la limite d’un plafond de 230 Milles
Dirhams. Cet appui financier est destiné à soutenir les études et les expertises nécessaires à la
validation du business plan (études de faisabilité technique, prototypes, brevets, étude de
marché, étude financière, etc).
1.5. INNOV’ACT
L’industrie du capital investissement est très récente au Maroc (début des années 90).
L’AMIC (L’Association Marocaine des Investisseurs en Capital) créée en 2000, regroupe
aujourd’hui la quasi-totalité des investisseurs en capital marocains.
En moins de 15 ans, les montants levés cumulés par l’industrie marocaine du Capital
Investissement sont passés de 400 millions de Dirhams à 10,68 milliards de Dirhams.
14
Le potentiel de développement de l’industrie du capital investissement, à inciter
quelques acteurs bancaires marocains (Attijariwafa bank, BCP, BMCE, etc) et compagnies
d’assurances (CNIA, WAFA Assurance, AXA, etc) à créer leurs propres fonds de capital
investissement.
Les business angels (ou investisseurs providentiels) sont des personnes physiques
(souvent des femmes ou des hommes d’affaire), passionnés par l’aventure entrepreneuriale et
disposant d’un patrimoine privé important. Les business angels investissent une partie de leur
richesse dans des entreprises innovantes à fort potentiel de croissance. Contrairement à
d’autres pays, le phénomène de business angels est très récent au Maroc. Le premier réseau
15
marocain de business angels (Atlas Business Angels) a été crée en 2008. Il s’agit d’un réseau
qui regroupe une trentaine d’investisseurs individuels. Les business angels apportent aux
jeunes entrepreneurs du capital, de l’expérience, de la crédibilité, du réseau et du temps,
maximisant ainsi les chances de succès de la jeune entreprise innovante.
Société en phase d’amorçage : le capital d’amorçage est défini par les lignes
directrices comme : « le financement fourni pour étudier, évaluer et développer
un concept de base préalablement à la phase de démarrage ». Cette phase
correspond à la période au cours de laquelle l’entreprise n’est qu’au stade de
projet et n’est donc pas encore constituée juridiquement. La société est donc en
phase de formation.
Société en phase de démarrage : le capital de démarrage est défini par les
lignes directrices comme : « le financement fourni aux entreprises qui n’ont
pas commercialisé de produits ou de services et ne réalisent pas encore de
bénéfices, pour le développement et la première commercialisation de leurs
produits ».
Société en phase de croissance ou d’expansion : le capital d’expansion est
défini par les lignes directrices comme : « le financement visant à assurer la
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croissance et l’expansion d’une société qui peut ou non avoir atteint le seuil de
rentabilité ou dégager des bénéfices, et employé pour augmenter les capacités
de production, développer un marché ou un produit ou renforcer le fonds de
roulement de la société ».
Un Business Angel est une personne physique qui investit une part de son patrimoine
dans une entreprise innovante à potentiel et qui, en plus de son argent, met gratuitement à
disposition de l'entrepreneur, ses compétences, son expérience, ses réseaux relationnels et une
partie de son temps.
Un Business Angel est une personne physique qui investit une partie de son
patrimoine au capital d’entreprises qui sont généralement jeunes, innovantes et qui présentent
un fort potentiel de croissance. En plus de cet apport financier – et c’est là toute sa valeur
ajoutée – le Business Angel met gratuitement à disposition de l’entrepreneur une partie de son
temps, de son expérience et de son réseau de relations. Ainsi, le Business Angel n’est pas un
investisseur passif. Il a pour vocation d’accompagner et de conseiller l’équipe d’entrepreneurs
afin de l’aider à gagner en efficacité et en performance. La prise de participation du Business
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Angel est généralement minoritaire afin de laisser les rênes de l’entreprise entre les mains de
ses fondateurs.
L'ancien chef d'entreprise ou le cadre supérieur qui a un certain patrimoine et qui est
en mesure d'investir entre 5 000 et 200 000 euros par an,
L'entrepreneur qui a précédemment créé son entreprise, l'a revendue quelques années
plus tard et qui peut investir des montants entre 50 000 et 500 000 euros. Ce type de
Business Angels, quoiqu'en plus petit nombre, a tendance à se développer,
Le membre d'un "family office" (regroupement d'investisseurs membres d'une même
famille).
Le terme "innovant" s'entend dans le sens de "ce qui est nouveau par rapport à
l'existant". Il ne s'agit donc pas uniquement de l'innovation technologique (OSEO, Dirrecte,
Ministère de la recherche).
Dans la plupart des cas, le Business Angel est plus âgé que l'entrepreneur. Il peut donc
lui apporter les compétences acquises au cours de sa carrière professionnelle. Quand plusieurs
Business Angels se réunissent pour investir dans un projet commun, les compétences se
trouvent multipliées et l'accompagnement de l'entrepreneur encore plus riche
d'enseignements.
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Le Business Angel est souvent un ancien cadre, il apporte donc son expertise
technique à l'entrepreneur. Il lui permet de relativiser et d'appréhender le court terme. Si le
Business Angel est lui-même un ancien créateur d'entreprise, l'apport de son expérience est
alors double.
Chacun possède son faisceau de relations qui peut apporter notoriété et crédibilité au
projet. Ces divers réseaux offrent la possibilité d'ouvrir des portes, qu'elles soient financières,
relationnelles ou encore politiques. Avoir de bons contacts permet par la suite de négocier
plus facilement, notamment, avec des capitaux-risqueurs.
1.7. Du temps
Si l'entrepreneur le désire, le Business Angel peut passer du temps avec lui pour lui
apporter divers conseils, sans toutefois participer directement à la gestion de l'entreprise.
La plupart des Business Angels n’investissent pas de façon isolée mais « en réseau ».
En effet, dans l’objectif de performances et pour des raisons pratiques, les Business Angels se
regroupent pour mutualiser leurs opportunités d’investissements, analyser ensemble les
dossiers et assurer le suivi de leurs participations. Cette approche leur permet :
Lorsque plusieurs Business Angels investissent dans une même entreprise, ils signent
avec l’entreprise un pacte d’actionnaires. Quand le nombre de Business Angels investissant
dans une même entreprise est trop important, ces derniers nomment un ou plusieurs
représentants qui suivront cette participation pour le compte du groupe.
En plus d’investir « en réseau », les Business Angels co-investissent souvent aux côtés
d’autres partenaires. La plupart des réseaux de Business Angels entretiennent des relations
étroites avec les fonds d’investissement et, en particulier, avec les fonds d’investissement
régionaux. Ces fonds apprécient de participer à des opérations aux côtés des Business Angels
20
car les apports des Business Angels et de ces équipes de professionnels sont souvent très
complémentaires.
5. Éviter l’ingérence
Les Business Angels investissent une part de leur patrimoine personnel. Dès les
premières difficultés, ils ont tendance à privilégier des stratégies prudentes ou de court terme,
en intervenant directement et fréquemment sur certaines décisions de l’entreprise. Entre
surveillance et ingérence, il convient de tracer une frontière nette. Cette frontière, si elle est
bien respectée, évitera de biaiser la gouvernance en enlevant au dirigeant une part de sa
responsabilité et en risquant une situation confuse et potentiellement dangereuse pour toutes
les parties.
Les deux acteurs du financement capital risque sont soumis à certaines règles
communes en matière d’investissement. Dans cette partie, nous en présenterons quelques-
unes qui doivent être retenues comme étant les plus importantes.
Tout d’abord, une faible liquidité ce qui engendre une inexistence d’une place de
marché commune dans les modèles traditionnels. En effet, créer un marché est coûteux, il faut
s’assurer que la transaction a bien été faite, notifier le changement de propriétaire, informer le
21
réseau de la mise en vente ou le besoin d’achat et ainsi coordonner beaucoup d’actions
provenant d’acteurs aux besoins forts différents. Nous pourrions imaginer que la liquidité
dans ce genre de classe d’actifs ( startups, PME ) augmente si la population avait une plus
grande propension à vouloir détenir de telles classes dans un premier temps et puis à vouloir
les échanger. Cette augmentation de la liquidité peut être envisager, notamment avec des
solutions de crowdfunding ou alors via l’échange de ces titres sur des bourses d’échange telles
que l’AIM ( Alternative Investment Market ).
Une forte asymétrie de l’information due à de faibles obligations légales de publier les
comptes sur des plateformes faciles d’accès dans certains pays comme en France où les
micro-entreprises peuvent demander la confidentialité11. Cependant, même en Belgique qui
est très transparente au niveau de la publication des comptes annuels des PME, celles-ci
peuvent publier leurs comptes en suivant un schéma abrégé. Ce manque d’information peut
augmenter la difficulté d’évaluation d’une société pour les investisseurs n’ayant pas des
informations aussi complètes que pour les grandes entreprises.
22
l’entrepreneuriat ont montré à contrario que certains facteurs pourraient influencer les
investissements consentis par les business angels. Ainsi, un PIB par habitant élevé ou encore
une société où les liens familiaux sont très importants favorisent les investissements. A
contrario, un système bancaire trop développé aurait un impact négatif. Essayons de disserter
dans quelle mesure les conditions macroéconomiques n’auraient pas d’impact ou en tout cas
un impact limité sur la comptabilité des investissements des business angels.
Un PIB élevé pourrait logiquement favoriser l’activité des business angels dans la
mesure où les ménages disposent de revenus plus élevés, ce qui leur permettrait d’épargner
plus et d’être en mesure d’investir dans des projets plus risqués. Cependant, une croissance
trop élevée du PIB pourrait également avoir un impact négatif. Les entreprises produisant
cette croissance du PIB font généralement partie de l’indice boursier du pays en question. Si
ces entreprises font preuve d’une croissance soutenue, il est peut-être plus intéressant pour
une personne fortunéede préférer ce couple de risque/rendement par rapport à celui proposé
par les activités de business angel ou venture capitalisme.
Il est facile d’imaginer qu’un système bancaire développé ait un impact négatif. Il est
communément admis qu'en Europe le système bancaire est plus développé et que les
Européens ont moins tendance à détenir des actions que leurs homologues anglo-saxons,
notamment à cause de systèmes sociaux faisant preuve de plus de largesse à l’égard de leurs
citoyens tels que dans les pays suivant un modèle de capitalisme rhénan. En conséquence, les
européens préfèrent placer leurs avoirs excédentaires sous forme de compte épargne ( argent
géré par les banques ) plutôt que sur le marché des actions. Cela peut avoir un impact
également sur l'activité des business angels dans la mesure où si vous avez plus l'habitude
d'acheter des actions parce que vous devez financer votre pension en temps normal, il vous
sera sûrement plus facile de migrer vers des classes d'actifs plus risqués, ceux-ci restant
fondamentalement des titres de propriétés d'une entreprise. Il vous sera donc plus aisé de
devenir vous-même un business angel ayant déjà des connaissances financières pointues.
Nous avons également évoqué l’impact des systèmes sociaux. Ainsi les décisions
politiques peuvent avoir un impact non négligeable dans de nombreuses industries et
l’industrie du venture capital ne fait pas figure d’exception. Il suffit qu’il soit interdit
d’investir dans certaines classes d’actifs pour que l’activité d’investissement subisse une forte
décroissance. Mais d’autres décisions étatiques peuvent avoir un impact sur l’activité des
business angels. Si le futur business angel ne possède pas de bagage financier suffisant
23
comme c’est le cas actuellement dans beaucoup de pays européens et que l’état ne propose
pas de conseil de gestion financière, ou alors que l’état accorde des déductions de taxes ou
encore qu’un marché pour échanger les titres soit organisé et appuyé politiquement, tout ces
facteurs peuvent jouer un rôle sur leurs activités (AIM voir ci dessus) (Mansson & Landstrom,
2006).
La relative stabilité dans la comptabilité des investissements effectués par les business
angels mise en avant par Argerich peut être due à d’autres motifs. Cela peut être dû à l’inertie
en matière d’investissement, les investissements étant des projets de long terme le marché du
venture capitalists n’est pas aussi sensible aux soubresauts de la consommation mondiale et de
sa production. Dans la même optique, les entreprises financées sont présentes dans des
marchés de niche dont les investissements ne sont pas toujours reliés à la consommation
d’aujourd’hui. Ou bien encore que dans certaines de ces start-ups, il n’y a pas de production
massive de produit. La valeur de l’entreprise réside dans les actifs intangibles de son bilan.
Nous pensons en particulier aux entreprises présentes dans des secteurs tels que les
biotechnologies.
Les business angels et les venture capitalists devront vérifier la viabilité de ces grandes
classes de facteurs afin de déterminer de la viabilité ou non des projets qui leur sont présentés.
Le partage de ces grandes classes de risques explique également la raison pour laquelle nous
avons décidé de nous intéresser également aux venture capitalists. Qui plus est la littérature
académique est plus fournie pour les venture capitalists pour diverses raisons. A titre
d’exemple, la meilleure organisation de ceux-ci permet un accès plus facile à des données
analysables et leur objet d’étude est également plus mature. La question suivante est donc
d’étudier les divergences entre les venture capitalists et les business angels et de comprendre
dans quelle mesure les enseignements des venture capitalists peuvent être appliqués ou non
dans les processus de décision des business angels.
24
« Un tiers des start-up ne passent pas le cap des 5 ans », constate Tanguy de la
Fouchardière, business angel et président de France Angels, la fédération de réseaux
d’investisseurs privés français qui compte 4.500 membres. En 2016, elle a investi 40 millions
d’euros sur 350 entreprises pour un montant global de financement de plus de 120 millions
d’euros grâce à l’effet de levier provoqué auprès d’autres investisseurs. « La concurrence est
sévère entre les projets qui nous sont présentés. Mais la quantité n’est pas forcément égale à
la qualité ». Sur les 10.000 dossiers qu’elle reçoit chaque année, elle en finance 3 à 5%.
Comment sortir du lot, séduire et convaincre les business angels ? Suivez les conseils
de Tanguy de la Fouchardière.
1. Savoir s'entourer
« Je n’ai jamais vu de grande entreprise avec une seule personne. Nous privilégions
les projets avec plusieurs entrepreneurs. Même une équipe légère, avec deux associés, est
préférable à une personne seule. L’équipe, c’est souvent ce qui est le plus défaillant. Le
fondateur ne peut pas tout porter tout seul et sera d’autant plus créatif s’il confronte ses idées
à quelqu’un d’autre. »
Vous devez avoir validé le "proof of concept". « Ce que vous proposez doit
être innovant, ou au moins différenciant, basé sur un business récurrent et non une
spéculation momentanée. Le but est de créer de la valeur sur le long terme. » Même si vous
n’avez encore que peu de chiffre d'affaires, vous devez pouvoir témoigner de la réussite
d’objectifs via vos premiers résultats : projets pilotes, retours positifs du marché, accords de
distribution, version bêta d’un site internet, communauté de followers...
25
3. Construire un business plan solide
Une idée seule ne vaut pas grand-chose. C’est sa mise en œuvre et son exécution qui
importent. « Un business plan objectif constitue l’instrument de dialogue le plus important
pour convaincre. Basé sur les deux prochaines années, il doit détailler mois après mois les
ressources internes mobilisées pour satisfaire le client » et les projections d’évolution en
termes de croissance et de rentabilité. En d’autres termes, comment l’entreprise va acquérir du
chiffre d’affaires, pour quelles charges derrière, et comment va évoluer son business model.
« Derrière le tableau Excel, il faut voir la réalité et décomposer le business plan. » Par
exemple, j’embauche un commercial à telle date, les premières signatures tomberont quelques
mois plus tard, je serai payé encore plus tard, etc. Se basant sur des hypothèses de
développement, le business plan se déroule rarement comme prévu. A vous de prouver votre
capacité d’adaptation. « Le business angel prend un risque et doit être certain que l’équipe
saura le gérer et piloter un changement de stratégie, au besoin. »
Point d’artifice. Le but du jeu n’est pas simplement de séduire ou de vous vendre mais
d’entamer une longue relation, sur cinq ans en moyenne, qui doit être la plus authentique
possible. En termes de transparence, l’entrepreneur doit assumer ses erreurs et ses difficultés
et reconnaître là où il a besoin d’aide. « Un business angel n’est pas seulement là pour
apporter de l’argent mais aussi pour accompagner. Soyez à leur écoute et acceptez de
répondre aux questions qui dérangent et de vous remettre en cause. D’autant que leur
approche est bienveillante ».
26
« Même si vous essuyez un premier refus, n’hésitez pas à revenir une fois votre projet
plus mûr et plus avancé. Soyez combatif car on se nourrit des échecs. »
Selon les données de Crunchbase ci-dessous, voici les 50 meilleurs business angels, classés
par nombre d’investissements réalisés.
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50) Elad Gil (45 investissements)
Créé dans la lignée du Kluster CFCIM, le Club des Business Angels (BA) regroupe
aujourd’hui une dizaine de dirigeants d’entreprises de renom.
Cette initiative a pour objectif d’encourager les interactions constructives entre des
investisseurs providentiels et entre autres les 25 startups sélectionnées dans le cadre du
programme d’incubation de la CFCIM, indique un communiqué de la CFCIM.
Face au constat que le financement reste le principal obstacle auquel se heurtent les
porteurs de projets innovants pour l’aboutissement de leurs ambitions entrepreneuriales, la
CFCIM a souhaité instituer cet espace de rencontre privilégié rassemblant BA et startupeurs
au sein d’un même cercle.
28
Ce qui freine les startups et les BA :
Selon une étude que Médias24 a pu consulter, il existe plusieurs facteurs qui freinent
le développement des startups au Maroc :
VII. Résumé :
Un BA est une personne physique qui décide d’investir une partie de son patrimoine
financier dans des sociétés. Le BA est souvent un cadre d’entreprise en activité ou un ancien
entrepreneur, il a donc une réelle expérience de la vie entrepreneuriale qui l’amène à partager
son carnet d’adresse et à donner des conseils judicieux pour favoriser le développement de
l’entreprise et la conduire à sa réussite tous pour suivre un même objectif, dégager une plus-
value substantielle via leur investissement.
Les BA finance uniquement des projets innovent à fort potentiel de croissance. Les
BA apportent non seulement des fonds pour renforcer les fonds propres de l’entreprise et lui
permettre de percer dur son marché, mais aussi leur expérience et leur compétence. Ils restent
29
minoritaires au capital de l’entreprise mais participent activement à la vie de l’entreprise et à
la prise de décision. Les BA interviennent sur des montant généralement inférieur à un 1
Million d’euros, en moyenne entre 300 000 et 500 000 euros lorsqu’ils se regroupent pour
financer un projet auquel ils croient. Le ticket moyen, c’est-à-dire la somme investie par un
BA est de 10 000 à 20 000 euros.
La sélection est sévère, mais elle ne porte que sur la faisabilité du projet porté par
une équipe compétente. Elle se fait en plusieurs étapes. Le dépôt d'un dossier de présentation
du projet de quelque page, si le projet est retenu, l’équipe est invitée à présenter oralement son
projet, si la présentation à intéresser un ou plusieurs BA ceci vont approfondir l'examen du
projet et commencer les négociations sur les conditions de la rentrée en capital. Le projet est
financé après la signature du pacte d'actionnaires.
La durée de la levée de fonds est variable mais s'étale tout de même sur plusieurs
mois. 3 mois environ le début de la mise en forme du projet et la rédaction de l’exécutif
semerine entre 5 et 9 mois entre le premier contact et la signature de la levée et le versement
des fonds. La durée moyenne est environ 1 an.
Synthèse
30
échange des fonds prêtés. Dans les phases de préfinancement il peut également faire
l'objet d'accompagnement par différentes formes de structures (incubateurs,
pépinières, clubs d'entrepreneurs, autres...). Il peut aussi ouvrir le capital de son
entreprise à des Venture Capitalists (VC) ou à des Business Angels (BA). Ces
différents interlocuteurs sont tous capables dans une certaine mesure de lui fournir des
fonds mais seuls les VC et les BA peuvent lui apporter du capital intellectuel
nécessaire au développement de son activité.
Undertaking a knowledge-based economy requires both financial capital, a
fundamental resource for business creation and development, as well as intellectual
capital that will enable the start-up to gain a competitive advantage. Access to these
two types of capital will allow the entrepreneur to reduce the risks inherent in the
creation phase but also to accelerate its development. To finance his project, the
entrepreneur will also mobilize other types of capital. It usually begins by contacting
family and friends ("love money") but the amount obtained is often insufficient. He
can go to the banker who will demand collateral in exchange for the funds lent. In the
pre-financing phases, different types of structures (incubators, nurseries,
entrepreneurs’ clubs, etc) can also support it. He can also open the capital of his
business to Venture Capitalists (VC) or Business Angels (BA). These various
interlocutors are all able to some extent to provide funds but only VCs and BAs can
provide intellectual capital necessary for the development of its business.
31
32
CONCLUSION
Les Business Angels est une personne physique qui investit son propre argent
dans une entreprise innovante à fort potentiel et qui met à disposition de cette
entreprise ses compétences, son expérience, son réseau relationnel et une partie de son
temps.
Définition donnée par l’association France Angel qui fédère les…. Il s’agit de
financer des entreprises non cotées sur un marché par une prise de participation dans
leur capital (on parle de « capital investissement » ou private equity) durant la phase
de démarrage de leur vie : cela correspond au segment « capital-risque» du « capital
investissement »
Cet investissement, relativement peu liquide, présente un degré de risque élevé.
En contrepartie, la rentabilité potentielle des entreprises qui font l’objet de ce type
d’investissement est très élevée.
Les business angels ne se limitent généralement pas à fournir un apport
financier d’amorçage à des porteurs de projets. Les investissements, réalisés
généralement par d’anciens entrepreneurs, des chefs d’entreprises, des cadres,
permettent un apport de compétences techniques auprès des entrepreneurs.
Les business angels sont généralement très attachés à la double composante de leurs
actions, à la fois investissements financiers et humains.
L’accompagnement des entrepreneurs par les BA en phase de pré-
investissement peut avoir une influence importante sur l’avenir d’un projet. La
contribution apportée par les BA à cette étape cruciale va lui permettre d’améliorer
son projet et augmenter ses chances de trouver un financement.
L’entrepreneur qui recherche des fonds auprès des BA doit prendre conscience
qu’il peut être aidé très tôt dans le processus d’investissement. Pour bénéficier de la
contribution des BA, il doit être convaincant en délivrant des informations pertinentes
c'est-à-dire correspondant à leurs attentes. Pour cela, il peut par exemple se renseigner
sur les structures qu’il va contacter pour essayer de comprendre leur organisation et
leurs spécificités, de connaître les profils des BA et ainsi mieux comprendre leurs
motivations et attentes par rapport aux projets présentés.
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BIBLIOGRAPHIE
Financement des entreprises innovantes au Maroc: Etat des lieux, Mounia DIAMANE
Doctorante, Ecole Doctorale du Groupe ISCAE Casablanca (Maroc), Salah KOUBAA
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Enseignant Chercheur, Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales,
Université Hassan II, Casablanca (Maroc)
LOUVAIN SCHOOL OF MANAGEMENT, Mémoire-projet présenté par Bryan
Mossay en vue de l'obtention du titre de Master en ingénieur de gestion
Les pratiques d’accompagnement des Business Angels en phase de préinvestissement :
une étude exploratoire en France. Gilles CERTHOUX, Alexandre PERRIN.
Les business angels, Matthieu Solignac, Dans Regards croisés sur l'économie 2008/1
(n° 3), pages 185 à 186.
Ecosystème financement, Publié le 20/03/2019
Forbes 9 août 2018 Qui sont les plus 50 plus grands business angels en ce moment ?
Comment les contacter ?
Les echos Entrepreneurs, 6 clefs pour gagner de la confiance d'un business
CHARLOTTE DE SAINTIGNON Le 28/11/2016 à 14:00
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