Ebook Trading Vaguesd Eliott
Ebook Trading Vaguesd Eliott
Ebook Trading Vaguesd Eliott
Les décompositions en vagues sont une stratégie très populaire, mais que peu savent utiliser
correctement. Elle tient en effet compte de différents éléments très importants à comprendre
pour l’utiliser de la manière la plus efficace. En ce sens, elle prend non seulement en compte
d’Elliott, sont inspirées de piliers dans le monde l’analyse technique, tels que Charles DOW et
ses principes fondamentaux, ou encore Leonardo FIBONACCI et ses ratios d’or. Stratégie
très utilisée par certains, elle l’est beaucoup moins par d’autres. Il paraît donc judicieux d’en
étudier les rendements qu’elle génère par les analystes qui utilisent cette méthode. Comment
utiliser cette méthode de manière optimale et quels rendements génère-t-elle ? C’est ce que se
Abstract
Decomposing waves are a very popular strategy, but many people don't really know how to
use them properly. This strategy takes into account numerous important elements that have to
waves, also commonly called Elliott Waves, are inspired by influential pioneers of technical
analysis, such as Charles DOW with its fundamentals principles, or even Leonardo
FIBONACCI with its golden ratio. Often used by some, it is not the case for others. It might
be judicious to study generated yields by some who use this method. How to use it optimally
and what are the generated yields? This is what this Master’s Thesis Research is proposing to
analyze.
Sommaire
Résumé .................................................................................................................................................... 1
Abstract ................................................................................................................................................... 1
Introduction ............................................................................................................................................. 3
1. L’analyse technique : art ou science ? ............................................................................................. 5
1.1. Qu’est-ce que l’analyse technique ? ........................................................................................ 5
1.1.1. Définition......................................................................................................................... 5
1.1.2. Grands principes .............................................................................................................. 9
1.2. Finance comportementale et analyse technique .................................................................... 12
1.2.1. Psychologie des investisseurs et mouvements de foules ............................................... 12
1.2.2. Biais cognitifs et émotionnels ....................................................................................... 18
2. Les décompositions en vagues : peut-on vraiment prévoir les cours ?.......................................... 23
2.1. Les grands acteurs et leurs travaux ........................................................................................ 23
2.1.1. R. N. ELLIOT et ses influences .................................................................................... 23
2.1.2. Les découvertes de Charles DOW ................................................................................. 25
2.1.3. Les découvertes de Leonardo FIBONACCI .................................................................. 33
2.1.4. Popularisation de la stratégie des vagues d’Elliott ........................................................ 36
2.2. Principes de fonctionnement et utilisation............................................................................. 38
2.2.1. Principes de base de la théorie d’Elliott ........................................................................ 38
2.2.2. Dynamique des vagues d’Elliott .................................................................................... 46
2.2.3. Règles elliottistes ........................................................................................................... 59
2.2.4. Utilisation pratique ........................................................................................................ 62
3. Les décompositions en vagues : de bonnes performances ? .......................................................... 72
3.1. Performances des décompositions en vagues ........................................................................ 72
3.2. Versus stratégie Buy & Hold ................................................................................................. 77
Conclusion ............................................................................................................................................. 79
Annexes ................................................................................................................................................. 81
Bibliographie ......................................................................................................................................... 86
Introduction
Ce travail de recherche portera sur une stratégie particulière de l’analyse technique : les
décompositions en vagues des cours de bourse. Cette stratégie, décriée parfois, sollicitée
d’autres fois, fait l’objet d’interprétations qui peuvent être bien divergentes entre les analystes
qui l’utilisent. Certains vont observer une vague d’impulsion alors que d’autres analyseront ce
Cette stratégie, relativement difficile à mettre en œuvre, de par la géométrie fractale qui
caractérise les cours notamment, demande une réelle expérience sur les marchés. En effet,
dans une même phase d’impulsion, on trouve des vagues de correction à une échelle de temps
plus courte, dans laquelle on trouve d’autres vagues d’impulsion et de correction sur une
échelle de temps encore plus courte. Il est possible de subdiviser toutes les vagues.
Il semble très intéressant d’étudier cette stratégie d’investissement, notamment parce qu’elle
est l’aboutissement deux fondements : le premier relève de ce que certains appellent « l’art
divinatoire » avec la théorie de Charles DOW, le second est basé sur un fondement plus
scientifique avec les ratios de Leonardo FIBONACCI et ses nombres premiers. Les travaux de
recherche de cet Ebook seront issus d’ouvrages ou papiers de recherche d’auteurs qui font
LEBON, etc.), ainsi que des recherches sur des sites Internet jugés fiables (confrontation avec
différents sites...).
Pourquoi certains analystes en font leur spécialité ? Plus concrètement, les décompositions en
3
vagues génèrent-elles des rendements récurrents pour ceux qui les utilisent ? En effet, la
question des rendements n’a jamais été abordée. C’est véritablement pour avoir la réponse à
ces questions que ce travail de recherche a été entrepris. L’objectif de cet Ebook est de fournir
au lecteur une vue théorique, qui lui permettra de connaître les fondements de cette méthode
et de développer sa culture financière, mais aussi une vue pratique par l’établissement de
règles d’utilisation et d’interprétation qui lui permettra une mise en œuvre directe de cette
stratégie.
C’est pourquoi des rappels fondamentaux seront effectués au début de cet Ebook sur l’analyse
technique, ainsi que les principes y afférents. Il semble en effet judicieux d’effectuer ces
rappels, notamment parce que nombreuses sont les personnes qui utilisent l’analyse technique
sans réellement connaître son origine et ses principes de base, alors qu’ils ne peuvent qu’être
utiles à la bonne compréhension du fonctionnement des marchés reflété sur les graphiques et à
analyse technique puisqu’elle reflète la psychologie des investisseurs dans les cours. Tout
investisseur averti sait bien que certains phénomènes inexpliqués ne peuvent que provenir de
euphorie, etc. Le développement de ces parties permettra de faire le lien avec les
de cette méthode ainsi que les précurseurs qui ont permis de constituer les fondements de
décompositions en vagues est un prérequis. Nous exposerons enfin les performances générées
4
1. L’analyse technique : art ou science ?
1.1.1. Définition
Avant d’aller dans les détails, d’établir telle ou telle stratégie, il est nécessaire de revenir sur
les tenants et les aboutissants de l’analyse technique, de son origine, des critiques émises à
son égard et de sa place dans le monde financier actuel. En effet, pour une application précise
L’analyse technique a commencé à être utilisée au XVIIe siècle par les japonais pour prévoir
l’évolution des cours du riz. Munehisa HOMMA, considéré comme étant le « dieu des
marchés », s’est rendu compte que la psychologie et les émotions avaient un certain impact
sur les marchés. Les prix des récoltes pouvaient avoir des valeurs bien différentes en fonction
de la perception de ces récoltes par les intervenants. Cet homme aurait été l’auteur des
représentations graphiques en chandeliers japonais, technique qui sera popularisée par Steve
NISON suite à un voyage professionnel au Japon à la fin des années 1990, dans son livre
A la fin du XIXe siècle, de grandes théories font leur apparition, notamment la théorie de
posé les bases de cette discipline, notamment au travers de ses nombreux articles publiés dans
le Wall Street Journal. Robert RHEA révèlera au grand public une formalisation claire de la
L’analyse technique a pour objectif de prévoir et d’anticiper l’évolution d’un marché sur la
base de l’analyse d’un graphique. Il permet plus précisément d’anticiper les tendances futures
5
des cours boursiers. L’analyste dispose pour cela essentiellement des prix et des volumes,
mais aussi des plus hauts et les plus bas des séances avec les cours d’ouverture et de clôture
en fonction du type de graphique utilisé (ligne continue, bar chart ou chandelier japonais).
D’abord, l’analyse de l’évolution du marché peut porter sur toute classe d’actifs : actions,
indices, matières premières, devises, taux, mais également aux contrats à terme, options, etc.
Ensuite, l’analyse du marché sur la base d’un graphique comporte deux aspects : l’analyse
biseau, double-top, etc.), le second s’attache davantage à utiliser les indicateurs techniques qui
bénéficient d’un certain aspect scientifique, et ce, notamment grâce à l’avènement des
prévoir les cours constitue la vocation même de l’analyse technique. C’est une méthode qui
s’attache davantage à ce qui va se passer qu’à ce qui s’est produit dans le passé, même si
l’historique conserve toute son importance. En effet, c’est à partir de ce qui s’est produit que
Les capacités prédictives offertes par l’analyse technique peuvent avoir un impact beaucoup
plus important que l’on ne peut imaginer. Il est par exemple possible d’effectuer des
prévisions sur l’économie. Par exemple, prévoir l’évolution du prix des matières premières
permet de s’attendre à une inflation plus ou moins forte. Une anticipation de baisse de prix
l’inflation.
Le suivi des devises ou autres actifs sur les marchés à terme (futures) donne parfois des
indications étonnantes, de par sa similarité avec les marchés au comptant. Il peut donc être
6
très utile de suivre de près ces marchés à terme qui donnent assez souvent des indications
La grande force de l’analyse technique est qu’elle permet d’étudier toute classe d’actifs. A
l’inverse de l’analyste fondamentale qui doit se spécialiser sur un secteur en particulier avec
un certain nombre de titres (pour bien connaitre les fondamentaux des sociétés qu’il analyse,
il doit faire la part des choses), l’analyste technique peut effectuer des analyses sur les actions,
les taux, les matières premières, les devises, dès lors qu’il a à sa disposition l’historique des
Il ne serait pas injuste de dire que l’analyse technique relève de l’art, étant donné la part
importante de subjectivité qui biaise l’interprétation d’un même graphique d’un analyste à un
autre. En effet, tous les analystes agissent et pensent de manière différente. Et même si, la
plupart des analystes se rejoignent sur telle ou telle prévision, ils n’interviendront pas sur le
achèteront à la cassure d’une résistance alors que d’autres attendront un pull-back avant
d’entrer sur le marché. Le profil des intervenants est différent : certains interviennent à court
terme, d’autres à plus long terme, certains sont opportunistes, d’autres plus agressifs. Mais
par-dessus tout, il est important de garder à l’esprit que l’évolution des cours est régie par la
provoquer des mouvements de masse (manipulation de cours). Pour cause, si les analystes
techniques avaient la possibilité de le faire, ils auraient déjà été très riches. Pour le moment, il
apparaît plus juste de dire que l’analyse technique relève de l’art plutôt que de la science.
7
Cependant, certaines critiques sont émises à l’égard de cette méthode d’analyse, parmi
La théorie de la marche aléatoire repose sur l’Hypothèse d’Efficience des Marchés (Eugene
FAMA) selon lequel le marché prend tout en compte. Dès lors, les mouvements des cours
solution consisterait à acheter et conserver (Buy and hold) car il est impossible de battre le
marché. Cette part aléatoire des fluctuations des cours n’est pas négligée par l’analyse
technique, mais souligne qu’il n’est pas réaliste que les cours suivent un processus totalement
aléatoire. En effet, comment peut-on expliquer les bonnes performances réalisées par les
intervenants utilisant des stratégies trend-following ? Comment peut-on identifier d’un coup
d’œil, si un marché est haussier ou baissier. Il serait difficile pour les partisans de la marche
aléatoire de démontrer que le graphique ci-dessous (voir Graphique 1) n’a pas de réelles
tendances identifiées.
8
Si les marchés étaient réellement totalement aléatoires, il ne serait pas possible d’établir des
stratégies de prévision. Les fluctuations peuvent paraître totalement aléatoires pour des
personnes non averties. Ce hasard semblera prendre de moins en moins de place au fur et à
mesure que cette personne acquerra des connaissances d’analyse technique et graphique.
Le lecteur de cet Ebook est par conséquent sur la bonne voie pour améliorer sa
compréhension ainsi que sa lecture graphique et plus particulièrement dans le domaine des
décompositions en vagues.
L’analyse technique est une discipline qui repose sur plusieurs principes sans équivoques et
En bourse, le timing est primordial. C’est pourquoi l’analyse fondamentale permet de savoir
« Si » il faut acheter un titre, alors que l’analyse technique permet de savoir « quand » il faut
acheter ce titre. En effet, les analystes fondamentaux se basent sur les résultats financiers
(états financiers, rapports financiers, estimations, etc.) des entreprises du secteur qu’ils
couvrent. Ils prennent en compte la notion de valeur théorique et s’attachent à estimer les
résultats futurs d’une société (taux d’actualisation…), pour les comparer au cours du titre
effectivement coté sur le marché. Ils fondent ainsi leurs recommandations à l’achat ou à la
L’analyse technique, elle, repose trois grands principes dont il est difficile de se défaire
lorsqu’une personne souhaite se former à cette discipline : Les marchés sont efficients, les
9
Les marchés sont efficients
Avant tout, les marchés sont considérés comme étant efficients. En d’autres termes, les
marchés escomptent toute l’information disponible. Il s’agit ici d’un point fondamental.
Partant de ce principe, il n’est plus utile de se référer à la macroéconomie puisque tout est
inclus dans les cours. La seule étude du prix du titre est nécessaire. Ce principe fait également
l’un de ses défauts puisqu’un mouvement brusque sur les cours ne nous dit rien sur ce qui
seulement l’analyse technique, on voit bien qu’il est difficile d’interpréter de telles situations,
même l’on pourra voir que les cours franchissent tel ou tel support (ou figure chartiste).
les prix augmentent, cela signifie que l’offre est inférieure à la demande et les intervenants
sont bullish. A l’inverse, si les prix diminuent, l’offre est supérieure à la demande et les
intervenants sont bearish. Mais les analystes n’étudient ces fondamentaux qu’indirectement.
Les graphiques boursiers ne sont en rien à l’origine des mouvements des prix, mais sont
simplement le reflet de la psychologie des investisseurs. L’analyste n’a pas besoin de savoir
pourquoi tel titre est en hausse ou en baisse ni pourquoi il évolue de telle ou telle manière, car
cela ne lui est pas nécessaire dans le processus de prévision des cours.
Le deuxième principe non négligeable nous indique que les cours évoluent inéluctablement
dans des tendances. La difficulté réside dans le fait de déterminer l’horizon temporel dans
lequel l’investisseur intervient sur les marchés. Sur un horizon annuel, les cours peuvent
évoluer en tendance haussière, mais seront ponctués de plusieurs tendances baissières sur un
horizon plus court terme. Cela est même quasi-systématique étant donné l’existence de phases
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de consolidations : les cours ne peuvent pas évoluer infiniment à la hausse ou à la baisse. Le
mouvement subit obligatoirement des corrections. Comme le dit le célèbre proverbe : « les
arbres ne montent jamais jusqu’au ciel ». Identifier la tendance est donc primordial et
intervenir sur les marchés contre la tendance est un risque à ne pas négliger. George LANE
disait d’ailleurs « La tendance est votre meilleure amie ». D’ailleurs, la plupart de techniques
utilisées par les intervenants utilisent l’approche trend-following qui signifie littéralement
« suivre les tendances existantes ». Par définition, une tendance a vocation à poursuivre son
évolution sur cette tendance jusqu’à preuve du contraire, c’est-à-dire jusqu’à ce qu’il y ait des
signaux de retournements. On peut faire référence par exemple à la première loi de Newton
dans laquelle il énonce que le mouvement d’un corps reste inchangé, à moins qu’une force ne
lui contraigne à changer d’état. Suivre la tendance jusqu’à ce que l’on identifie des signes de
Graphique 2 : Graphique journalier du S&P 500. La tendance haussière est bien identifiée
11
L’histoire se répète
Le dernier principe, qui n’est pas des moindres, sous-tend que l’histoire se répète. Les cours
reflètent les sentiments et la psychologie des investisseurs. Les graphiques sont le reflet de ce
que pensent les investisseurs, de leur interprétation du marché, de leur crainte, de leur
enthousiasme. Cette psychologie humaine a été étudiée durant de très nombreuses années et il
en ressort que celle-ci est relativement stable dans le temps. Le postulat selon lequel l’étude
Nous pouvons prendre pour exemple les configurations graphiques (figures) appelées
également chart patterns, qui reflètent la psychologie haussière ou baissière des intervenants.
La récurrence des résultats obtenus par l’utilisation de ces chart patterns nous indique que des
La psychologie occupe donc une place essentielle dans l’étude d’un graphique. Mais cet
aspect est trop souvent négligé par les intervenants, ce qui peut causer la ruine d’investisseurs
non avertis.
Les cours sont le véritablement reflet de la psychologie des investisseurs. En effet, derrière les
ordinateurs, bien qu’ils soient en partie automatisés, se cachent des individus qui prennent des
décisions en fonction de leurs savoirs et de leurs convictions, mais également de leur humeur
12
L’Hypothèse d’Efficience des Marchés, concept élaboré par Eugene FAMA lors de ses
travaux sur le MEDAF (Modèle d’Evaluation Des Actifs Financiers), sous-tend que les coûts
de transactions sont nuls, que toute l’information disponible est gratuite et que tous les agents
agissent de manière rationnelle, qu’ils analysent les données froidement sans aucune émotion,
ce qui leur permet de maximiser leur espérance de gain. Mais s’il est vrai que les marchés ne
peuvent être totalement efficients du fait de la psychologie et des différents biais qui
interviennent lors de la prise de décision, cette efficience est bien présente lors de certaines
développé par Charles DOW et que nous développerons plus tard dans cet Ebook (voir partie
2.1.1.).
technique, car elle permet une meilleure interprétation de tel ou tel évènement, comme le
configuration graphique.
Les biais les plus courants en finance comportementale sont les mouvements de foules. C’est
un concept primordial qu’il convient de bien définir au sens psychologique. Une foule n’est
pas qu’un simple rassemblement d’individus. La foule élimine toute personnalité des
individuelles sont remises en cause et une idée directrice guide l’âme collective de la foule.
C’est ce que Gustave LE BON appelle « la loi de l’unité mentale des foules »1. En ce sens,
une dizaine de personnes réunies dans un but précis avec une même idée directrice et donc
sans personnalité consciente individuelle, pourra constituer une foule au point de vue
1
LE BON G. (1905), Psychologie des foules, Félix Alcan, 9ème édition, Paris
13
psychologique. En revanche, un millier de personnes réunies par pur hasard ne le sera pas,
étant donné la personnalité propre à chacune des personnes. Pour résumer ce point, une foule
est constituée d’individus qui ont des pensées, des occupations, des styles de vie, des
caractères et des convictions divergentes, mais qui suivent une seule et même idée directrice
en agissant différemment de la manière dont ils auraient agi s’ils étaient seuls.
Ce que l’on peut ajouter, c’est que bien que deux personnes puissent avoir un niveau
intellectuel très différent l’une de l’autre, leur différence de caractère (passion, sentiments…)
peut être quasi-nulle. C’est ce qui peut expliquer les mouvements de foules, dans lesquels
toujours tendance à suivre une autre personne qu’il pense plus qualifiée. Soit cette personne
dispose réellement d’une information valable et donc l’intervenant a bien fait de la suivre, soit
la personne suivie a pris une mauvaise décision et alors l’intervenant se trouvera dans la
même situation. L’analyse technique a pour principe l’efficience des marchés (comme décrit
plus haut). Mais si les cours escomptent toute l’information disponible, toute information
nouvelle est imprévisible. Il est donc injuste de penser que qu’une autre personne a la capacité
de prévoir quelque évènement que ce soit. Le mimétisme est particulièrement présent avec le
La plupart des intervenants agissent de la même manière aux consensus et aux nouvelles
supérieurs au consensus de marché, alors tout le monde adopte la même posture et sont par
consensus, ils seront davantage short. Le fait de recevoir des informations corrélées incite à
14
agir de la même manière. Le problème qui se pose alors est le timing, car ces évènements sont
intégrés très rapidement aux cours (principe d’efficience) et il est alors difficile de profiter de
Les analyses graphiques effectuées par les analystes ont aussi un grand impact sur le
seuil majeur, par exemple une résistance majeur à 110.91 pour la paire EUR/YEN, tous les
intervenants qui suivent ces analyses auront tendance à réagir à l’approche de ce seuil : prise
Voici comment les cours ont évolués par la suite (voir graphique 4). Seuls les astucieux ont su
15
Graphique 4 : Suite du graphique journalier de l’EUR/YEN. Les cours ont traversés la
Ces deux graphiques montrent bien que la fixation de cette résistance dans cette zone-là a
constitué une zone de prise de décision, aussi bien pour les intervenants bullish que bearish.
D’autres analystes auront vu une autre résistance majeure (par exemple le support juste en-
dessous), pas obligatoirement placée à ce même niveau précis. Les intervenants qui suivent
ces autres analystes auraient établi des stratégies différentes. Les recommandations émises par
les analystes vont bien évidemment dans ce sens. Et plus ces recommandations proviennent
d’analystes reconnus (de grandes banques internationales par exemple), plus elles auront de
En outre, un intervenant sur le marché préfère toujours avoir tort collectivement que raison.
En effet, le risque qu’il ressent, s’il adopte un comportement éloigné de celui des autres
intervenants du marché, est beaucoup plus élevé que s’il suivait les autres, même en ayant ses
propres convictions. En cas d’erreur, il imputera volontiers cette perte à un mauvais signal
16
reçu par l’ensemble des intervenants et ne remettra pas en cause sa compétence. Ce biais peut
être dévastateur.
LAKONISHOK, SHLEIFER et VISHNY ont défini une mesure statistique, appelée LSV,
d’autres termes, leur tendance à acheter simultanément des actions alors qu’ils n’auraient pas
où
Avec B(i,t) et S(i,t) le nombre d’investisseurs qui achètent (ou vendent) i représentant les
actions achetées (ou vendues), t le trimestre, H(i,t) la mesure du comportement mimétique par
rapport à l’action i pour le trimestre t. p(i,t) représente la proportion des investisseurs achetant
des actions i et p(t)correspond à la moyenne de p(i,t) sur l’ensemble des actions i qu’un au
moins des intervenants a négocié. Pour terminer, AF(i,t) représente le facteur d’ajustement
On considère que l’espérance est calculée sans absence de mimétisme. En conséquence, B(i,t)
17
Le facteur d’ajustement AF(i,t) est nul si 𝑁(𝑖, 𝑡) = 𝐵(𝑖, 𝑡) + 𝑆(𝑖, 𝑡) est élevé, car p(i,t) tend
vers p(t) quand le nombre d’intervenants s’accroît sur le marché. En revanche, lorsque 𝑁(𝑖, 𝑡)
est faible, le facteur d’ajustement est positif. Il est possible d’interpréter des comportements
Ces comportements sont le reflet d’une bonne partie des intervenants sur les marchés, alors
qualifiés de « suiveurs ». Mais il apparaît important de préciser que bon nombre d’autres
facteurs entrent en compte lors de la prise de décision d’un individu, en particulier les biais
Il existe deux catégories de biais psychologiques : les biais cognitifs et les biais émotionnels.
Les premiers portent sur les connaissances et les croyances de l’individu qui influeront sur sa
Biais cognitifs
Les biais cognitifs portent sur les croyances et les connaissances de l’intervenant qui le
professionnelles auront un impact important sur ses prises de décision. Tous ces éléments
auront pour conséquence d’amener l’intervenant à ne voir que ce qu’il a appris à voir. Ainsi,
mathématique, ont démontré que les intervenants étaient soumis à des cheminements
18
La majorité des intervenants sont par exemple soumis à une forme d’heuristique de
disponibilité dans laquelle ils font appel à des raccourcis mentaux, notamment pour éliminer
adopter directement le même comportement que ce qu’ils ont déjà vécu pour une situation
similaire, souvent par manque d’information. Par exemple, ils entrent en position à l’achat sur
un titre après la hausse d’un titre comparable. Ils font appel à une information facilement
manière objective. Toutes les configurations graphiques doivent être analysées objectivement,
ainsi que le tracé des lignes de supports et résistances. Tracer une ligne de support parce que
l’on se convainc que les cours vont s’arrêter à ce niveau-là n’est pas tout à fait objectif.
Le biais de conservatisme et le biais de confirmation sont aussi très présents sur les marchés.
Les individus victimes du biais de conservatisme vont surpondérer les éléments qui viennent
confirmer leurs opinions. Par exemple, si un intervenant pense qu’un titre va augmenter
fortement, il entrera en position long dès que le titre aura commencé une petite hausse, et ce,
sans même avoir pris en compte les configurations graphiques objectives (double top, triple
résistance, etc.).
Plus grave encore, les individus victimes du biais de confirmation ne vont rechercher que les
informations venant valider leurs opinions et cherchent à éviter toute information qui pourrait
être contraire à leurs convictions. Il s’agit d’un biais que l’on peut qualifier de « dissonance
cognitive », où l’individu ne cherche qu’à avoir raison. Cette analyse totalement subjective
des marchés peut conduire à la ruine sans délai. Par exemple, lors d’un mouvement baissier,
en position à l’achat à l’approche d’un support, sans attendre le rebond. Le marché continuera
19
à la baisse, franchissant le support et continuant son chemin. L’intervenant, ayant toujours la
conviction que le marché va se redresser et pour éviter la douleur procuré par l’encaissement
de la perte (partant du principe « pas vendu pas perdu » (nous étudierons ce comportement
dévastatrice qui le mènera à la banqueroute. Il faut toujours garder à l’esprit que « le marché
peut avoir tort plus longtemps que vous ne pouvez vous permettre de rester solvable ».
Biais émotionnels
Les biais émotionnels portent sur l’influence des émotions agissant sur les individus lors de
leur prise de décision. Daniel KAHNEMAN et Amos TVERSKY ont démontré qu’une perte
réalisée par un individu était perçue comme étant beaucoup plus douloureuse que la
satisfaction procurée par un gain du même ordre. C’est ce qui explique qu’en étant dans une
phase de gain, l’intervenant aura tendance à vouloir prendre ses bénéfices, alors que dans une
phase de perte, l’intervenant ne souhaite pas couper sa position et la laisse courir dans l’espoir
20
Ce graphique indique clairement la façon dont se comporte un individu lors des phases de
gains et de pertes. Dans la phase de gain, l’individu est riscophobe et prend rapidement ses
bénéfices alors qu’en phase de pertes, il est riscophile et espère un retour à l’équilibre.
système de trading qui perd 8 fois sur 10. Ce système sera-t-il accepté ? Il est quasiment
certain que la majorité des individus soumis à ce type de question réponde non. Or, ce
système n’est pas plus à rejeter qu’un autre et peut même s’avérer très rentable, bien sûr à
condition qu’il permette de gagner en moyenne au moins quatre fois plus qu’il ne fait perdre.
Ainsi, un système de trading qui fait perdre 1 000 $ par trade 8 fois et qui génère 4 000 $ de
gain par trade 2 fois, équivaut au point mort (aucune perte, aucun gain). Dès lors que le
système permet de gagner plus que 4 fois le montant des pertes, il peut être judicieux de le
prendre en compte.
Dans la même idée, un système de trading qui permet à un individu de générer 1 000 $ de
gain par trade et qui fait perdre 1 500 $ par trade est-il un bon système ? Encore ici, la
majorité des individus rejetteront le système sans délai. Or, il suffit simplement de se poser la
Il est donc clair par ces exemples que l’individu a une propension naturelle à rejeter tout
système qui lui ferait penser qu’il perdra de l’argent, sans même prendre le temps de se poser
les bonnes questions. Il faut garder à l’esprit qu’il n’existe pas de système de trading parfait,
21
Alors, face à tous ces biais, quel est le bon comportement à adopter ? L’intervenant sur le
marché doit avant tout savoir que les pertes font partie intégrante de l’activité boursière. Le
placement des stops ne doit en aucun cas être remis en cause, même si la perte peut paraître
douloureuse. Il doit aussi savoir que très souvent, les opérateurs perdent plus qu’ils ne
gagnent. Simplement, lorsqu’ils gagnent, le montant est plus important et permet donc de
compenser les pertes et même d’engranger des bénéfices. Il doit toujours veiller à agir
Idéalement, une perte ne doit avoir aucun effet de traumatisme pour l’intervenant et un gain
ne doit lui procurer aucune euphorie. C’est en pratique impossible, mais pour durer sur les
également être son quotidien. Il doit apprendre à le gérer et non à le fuir. Il faut également
qu’il sache rester humble et éliminer tout ego. Ne pas chercher à avoir raison à tout prix et
essayer d’identifier les opportunités qui se présentent (ne pas chercher à la créer) doit guider
Tous ces éléments, pris en compte, permettent de mieux appréhender les marchés et d’établir
des stratégies en toute sérénité. Analyser les cours, essayer de repérer des configurations
graphiques, de décomposer la formation des cours, tout cela amène l’individu à essayer de
trouver la meilleure stratégie. L’une des plus connues, mais pas la plus utilisée, concerne les
décompositions en vagues des cours boursiers, plus connue sous le nom des « vagues
d’Elliott ». En prenant en considération tout ce qui a été étudié précédemment, à savoir les
22
2. Les décompositions en vagues : peut-on vraiment
prévoir les cours ?
La stratégie des vagues d’Elliott est surement l’une des plus connues à ce jour, mais c’est
aussi l’une des plus complexes par sa mise en œuvre. A l’origine de cette stratégie, Ralph
1871 aux Etats-Unis, publie avec Charles J. COLLINS The Wave Principle qui constitue le
point de départ de l’existence de cette stratégie. Mais cela n’est pas été aussi simple pour lui.
Dans les années 1929, R. N. ELLIOTT souffre d’une anémie pernicieuse qui le laisse cloué au
lit. Il est donc contraint à une retraite anticipée, alors âgé de 58 ans. Très souffrant de cette
l’analyse du comportement des marchés financiers. Il analysait des graphiques sur toutes les
sur une période de 75 ans. Il découvre alors, en procédant de la sorte, que des mouvements
majeurs en incluaient d’autres sur une échelle temporelle plus réduite. Cette observation
COLLINS. Celui-ci, qui a pour habitude de repousser les stratégies qui lui sont proposées au
motif qu’il n’y a pas assez de preuve pour en démontrer la véracité, demande alors à en être
23
convaincu. Durant cette période, l’indice DOW JONES n’a cessé de se dégrader jusqu’en
1935. En mars 1935, alors que le DOW JONES risque de clôturer encore au plus bas du jour,
R. N. ELLIOTT décide d’envoyer un télégramme à Charles J. COLLINS pour lui dire que
l’indice est au plus bas et qu’il n’ira pas plus loin. Dans les deux mois qui suivent cet envoi, le
DOW JONES a clairement pris la direction haussière. Très impressionné par la justesse des
prévisions et par son audace, Charles J. COLLINS accepte finalement de collaborer avec R.
Tous ces recherches et analyses de comportement des marchés dans le but d’affiner sa
Charles DOW est considéré comme étant le « père de l’analyse technique ». Le 3 juillet 1884,
C. DOW publie le premier indice composé de prix de clôture de onze actions, dont neuf
représentaient des sociétés ferroviaires et deux des sociétés manufacturières. Il pensait en effet
que ces deux secteurs étaient représentatifs de la santé de l’économie. Au fil des années, C.
DOW inclut des sociétés en faisant toujours en sorte que l’indice représente au mieux l’état de
qu’actuellement. Aujourd’hui, plus d’un siècle après sa mort, le DOW JONES INDUSTRIAL
AVERAGE reste un baromètre de l’activité des marchés suivi par les analystes du monde
entier. A sa disparition, C. DOW ne laisse aucun ouvrage derrière lui, mais heureusement,
subsistent des écrits publiés dans le Wall Street Journal. Il définit plusieurs principes
24
2.1.1.3. Leonardo FIBONACCI
Leonardo FIBONACCI est un mathématicien italien né à Pise en 1175. C’est sans doute le
plus grand mathématicien du XIIIe siècle. Très jeune, il acquiert une véritable passion pour
les mathématiques qu’il découvre lors d’un voyage en Algérie avec son père G. BONACCI.
C’est dans ce pays qu’il forge son éducation. Il exportera quelques années plus tard, vers
1200, les chiffres arabes et la notation algébrique dans sa ville natale. Il attache une réelle
Au cours d’une nombreuse séries de problèmes qu’il se pose afin d’essayer de les résoudre
(notamment le problème de reproduction des lapins), il fait une découverte qui marquera les
L’un des premiers principes, qui constitue également l’un des trois principes de base de
l’analyse technique, énonce que le marché escompte toute l’information disponible. Il prend
donc pour hypothèse l’efficience des marchés car les cours reflètent les nouvelles, les
émotions mais également les anticipations de tous les intervenants du marché. Même s’il ne
peut prévoir des évènements comme les tremblements de terre et autres catastrophes
naturelles, le marché intègre très rapidement les informations qui viennent impactent le prix
Charles DOW défini également trois types de tendances. Avant de développer ces tendances,
il convient de savoir ce qu’est une tendance au sens de C. DOW. Une tendance haussière est
25
formée par des sommets et des creux de plus en plus haut. A l’inverse, une tendance baissière
Si une tendance ne respecte pas ce principe, la trajectoire des cours est supposée remise en
cause (essoufflement de la tendance). Il est possible d’illustrer cela avec les failure swing top
(sommet inférieur au précédent dans une tendance haussière) et failure swing bottom (creux
A partir de cette définition selon laquelle les variations de cours déterminent la tendance, il est
possible d’identifier les trois tendances majeures. La première tendance est appelée
« tendance primaire » car elle constitue le mouvement majeur des cours. Ce mouvement est
intermédiaires. Enfin, de la même façon, ces mouvements intermédiaires sont ponctués des
26
mouvements mineurs que l’on appelle « tendance tertiaire ». Ces trois tendances sont
Ce schéma montre bien une tendance haussière majeure. Cette tendance se dessine
généralement lors d’une reprise de confiance des intervenants sur les marchés. Il reflète
généralement une bonne santé de l’économie, avec de bons résultats de la part des entreprises
et une bonne activité économique en général. Cette tendance générale est ponctuée de phases
l’économie est ponctué de résultats décevants de certaines entreprises. S’ensuit alors une
période de sell off, autrement dit de vente massive d’actions d’entreprises dont les
de bons résultats.
27
C. DOW compare ces trois mouvements à des marées, des vagues et des ondulations de la
vagues qui constituent la marée et enfin la tendance tertiaire agit comme des ondulations sur
les vagues. Il est possible de déterminer la direction de la marée, à savoir si elle est en train de
monter ou si elle est en train de descendre. Pour cela il faut observer le plus haut point atteint
par les vagues successives sur le sable. Si la prochaine vague atteint un point supérieur à celui
effectué par la précédente vague, la marée est montante. A contrario, si la prochaine vague
Cependant, C. DOW admet une différence avec la mer. Si la marée ne dure que quelques
heures, le mouvement des marchés qui correspondent à la marée peut durer jusqu’à une
année, voire plus. La tendance secondaire dure en général entre trois semaines et trois mois.
Enfin, la tendance mineure ne dure que quelques jours et dure bien souvent moins de trois
semaines.
entrecoupé d’une phase de participation du public. Lorsque le marché évolue dans un trading
range, il peut être soit dans une phase d’accumulation, soit dans une phase de distribution.
Pour savoir s’il s’agit d’une phase d’accumulation ou d’ une phase de distribution, il faut
Si elle se fait par le haut, c’est qu’il s’agissait d’une phase d’accumulation où les acheteurs
sont nombreux et prennent la main sur les vendeurs. Ces acheteurs sont qualifiés d’
28
Au contraire, si la sortie s’effectue par le bas, il s’agit d’une phase de distribution où la
pression des vendeurs est assez forte pour contrer le mouvement des acheteurs. La phase de
distribution arrive lorsque pratiquement toutes les nouvelles positives sont largement
diffusées, dans les médias et les journaux, de sorte que le public intervient en masse (avec des
volumes forts). Les « astucieux » comprennent que le marché devient hautement spéculatif et
Entre ces phases, il y a la phase de participation des professionnels et du public averti. Cette
s’améliore et où les anticipations sur les prix sont positives. C’est une phase où l’information
devient un peu plus consistante, de sorte à pouvoir être analysée par des professionnels et des
suivante.
La théorie des vagues d’Elliott considère bien l’existence de trois phases distinctes dans une
une tendance haussière (vague 1), l’entrée des professionnels correspond à la vague 3 (vague
29
2.1.2.4. Le volume doit confirmer la tendance
Le volume n’est pas aussi important que les prix, mais constitue un facteur majeur à prendre
règle générale, les volumes doivent évoluer dans le même sens que la tendance. Ainsi, une
tendance haussière doit s’accompagner de volumes croissants et une tendance baissière doit
voir ses volumes diminuer. En effet, s’il y a des acheteurs qui soutiennent le marché, les cours
évoluent à la hausse et s’il n’y a pas d’intervenants ou peu, les cours ne peuvent plus grimper.
Cependant, force est de constater qu’il arrive qu’une tendance baissière soit accompagnée de
forts volumes. Ceci s’explique par une vente massive des actifs en question (beaucoup de
Il est possible de tracer des lignes de tendances sur les volumes afin de les comparer
directement aux cours. Une divergence baissière sera constituée lorsque l’on observe une
hausse des cours et dans le même temps une baisse des volumes. Il faut dans ce cas rester très
vigilant car ces volumes annoncent un retournement probable. Dans le cas contraire, où l’on
observe une divergence haussière sur les volumes, il faudra redoubler de vigilance. En effet,
comme explique plus haut, les forts volumes peuvent refléter une forte présence de vendeurs.
Quoiqu’il en soit, l’analyse du marché dans son ensemble doit toujours être privilégiée.
graphique 5).
30
Graphique 5 : Graphique hebdomadaire du CAC 40. Fin 1998, on constate des pics de
volumes lors de la baisse brutale des cours. Ensuite, la tendance haussière s’est reprise et
Dès lors, si l’on assiste à une hausse du cours d’un titre accompagnée de faibles volumes et à
plus forte raison des volumes en baisses (divergence), on peut s’attendre à un essoufflement
du mouvement à la hausse. Les volumes sont par conséquent aussi très utilisés pour confirmer
les configurations graphiques. Par exemple, les intervenants qui aperçoivent la formation
d’une figure en double-top attendront la confirmation par une cassure de la ligne de cou en
surveillant les volumes. A la cassure, les volumes doivent être élevés : plus ils sont forts, plus
ils sont significatifs et donc à prendre en compte puisqu’il confirme bien la force
31
Graphique 6 : Graphique journalier du titre BMC SOFTWARE INC. De mai à fin juillet, on
pratiquement triplé par rapport aux volumes des sept premiers mois de l’année 2011 lors de
la cassure de la ligne de cou début août, confirme bien l’existence de la figure et constitue un
Cette ligne de cou a constitué un réel seuil psychologique. Dès lors que les cours parviennent
à la franchir, le titre subit un sell off et l’objectif de cours fixé sur cette figure a été largement
atteint.
Ces principes de bases établis par C. DOW doivent être pris en compte par tous les
intervenants qui se destinent à être de véritables techniciens sur les marchés, ou du moins, à
durer sur les marchés. D’autres découvertes ont été réalisées, notamment sur un plan plus
32
2.1.3. Les découvertes de Leonardo FIBONACCI
mathématique notamment.
Sa découverte la plus importante concerne les nombres d’or, qu’il a découvert en essayant de
résoudre un problème portant sur la croissance d’une population de lapins : en supposant une
couple de lapins isolé dans un lieu désert, combien de couples verront-il le jour, sachant que
tous les mois, chaque couple de lapins donne naissance à un nouveau couple à partir du
La réponse à ce problème est la constitution des nombres d’or. Chaque nombre correspondant
à la somme des deux nombres qui le précèdent : 0, 1, 1, 2, 3, 5, 8, 13, 21, 34, 55, 89, 144,
233…
Le « nombre d’or », noté φ (phi), correspond au rapport entre un nombre et son précédent. Ce
rapport est toujours égal à 1.618. Ce qui reste approximatifs pour des petits nombres, mais
Le rapport inverse est appelé « ratio d’or », qui correspond au rapport entre un nombre et son
prochain, doit toujours être égal à 0.618. Dans le même raisonnement, plus les nombres sont
élevés, plus le ratio est précis. Ces chiffres représentent la « divine proportion », comme le
Le rapport des nombres de la série de FIBONACCI peut également s’effectuer avec des écarts
de nombres. Par exemple, il est possible de diviser 144 par 55 et inversement. On obtient alors
2.618 et 38.2 pour l’inverse. Si l’on va encore plus loin en divisant 34 par 144, on obtient
23.6. Ces autres chiffres représentent des niveaux très importants et constituent un outil très
33
Les retracements de FIBONACCI permettent de déterminer des zones de supports et de
résistances sur la bases de ratios de FIBONACCI et dont les cinq principaux sont : 23.6 %,
Dans une tendance haussière, ces retracements permettent d’identifier l’amplitude des phases
de consolidation et de fixer des objectifs de repli. A l’inverse, dans une tendance baissière, ils
permettent d’identifier l’amplitude les phases de rebond. D’un point de vue pratique, les
retracements de FIBONACCI doivent être tracés d’un plus bas à un plus haut pour une
tendance haussière (les pourcentages descendront de 0 % à 100 %) et d’un plus haut à un plus
bas pour une tendance baissière (les pourcentages augmenteront de 0 % à 100 %). Etant très
utilisés, les seuils de supports et résistances de ces retracements seront très surveillés par les
intervenants, ce qui renforce davantage l’idée que les cours reflètent la psychologie des
jouent bien un rôle de supports et résistances. Il est possible de fixer à chaque fois un objectif
de cours.
34
Il est évident que pour une utilisation optimale de cet outil, il faut le coupler à d’autres
le premier semestre 2011, ce qui a causé une forte baisse du marché. Dans le dernier trimestre
2011, les cours forment un double-bottom, le deuxième creux étant un peu plus haut que le
précédent. Ce qui confirme le fait que le mouvement baissier a du mal à s’enfoncer davantage.
Il est également possible d’utiliser les ratios de FIBONACCI pour déterminer des objectifs
temporels, par exemple, quand aura lieu le prochain top sur un graphique. Pour déterminer
quand aura lieu un prochain top (donc plus élevé que le précédent, ou au moins égal), il faut
calculer l’écart entre les deux derniers tops et multiplie cet écart par 1.618 et/ou 2.618. Ce qui
donnera un nombre de jour que l’on ajoutera au jour du dernier top. Cette méthode est très
utile pour anticiper les retournements et se fixer des objectifs (voir graphique 8).
35
Ce graphique illustre parfaitement l’efficacité des prévisions grâce aux ratios de
jours) par 1.618 (nombre d’or), on obtient 70 jours. Ce nombre de jours, qui sera ajouté à la
date du dernier plus haut (le 14 mars), donnera la date du prochain plus haut. Cette méthode
permet véritablement de savoir quand environ le nouveau plus haut sera atteint.
La perfection des nombres trouvés peut paraître comme étant une merveille de la nature dont
les fondements scientifiques ont inspiré R. N. ELLIOTT. En effet, ces retracements sont très
utilisés dans la méthode des décompositions en vagues des cours de bourse. Les travaux de R.
N. ELLIOTT ont beau être fondés sur des principes fondamentaux du « père de l’analyse
les difficultés pour être reconnus. Cependant, ils constituent aujourd’hui une référence pour
Les décompositions en vagues constituent une méthode qui s’est vraiment popularisée au
travers de grandes crises ayant incité tous les intervenants à écouter les gourous de la finance,
parmi lesquelles se trouvait Robert PRECHTER, une référence mondiale spécialiste des
vagues d’Elliott. Il a en effet étudié cette théorie depuis des dizaines d’années et ses
recherches lui ont permis d’éviter de tomber dans l’oubli. En effet, la popularité de ces
l’ouvrage Elliott Wave Principle en 1978, ainsi que ses analyses qui ont été publiées dans la
36
Après avoir été diplômé en psychologie à l’université Yale en 1971, il travaille en tant
qu’analyste au sein de Merrill Lynch. Il découvre alors après quelques années la théorie des
vagues d’Elliott. Après de nombreuses recherches, il découvre que les marchés ne sont rien
d’autre qu’une « affaire de psychologie de masse »2. Il part du postulat que le comportement
du marché est piloté par l’humeur sociale : il définit même le concept de « socionomie ».
Durant les années 1970, les marchés actions étaient fortement baissiers, mais R. PRECHTER
prédisait le contraire avec des marchés très haussiers, en utilisant les vagues d’Elliott. Le
début des années 1980 lui donne raison et cette stratégie commence à bâtir sa renommée. La
renommée de la stratégie des vagues d’Elliott a vraiment été très forte lorsqu’il a réalisé un
qui l’a élu « gourou de la décennie ». Il a été également désigné comme étant l’un des
fait des recherches sur tous les écrits d’Elliott, ses publications et les a tous rassemblé. Sa
légitimité s’est avérée lors de grandes crises financières, par exemple le krach d’octobre 1987.
Tous les financiers et les médias ont considéré R. PRECHTER comme étant le « gourou » des
marchés, le « maître » incontesté dont les analyses étaient indiscutables. Et ce, à tel point
qu’ils considéraient tous que ses analyses avaient le pouvoir à elles seules d’impacter les
2
PRECHTER R. (2003), Prechter’s Perspective, New Classics Library, Gainesville, Georgia
37
Aujourd’hui, R. PRECHTER est président d’Elliott Wave International (EWI), qui est l’une
des plus grandes entreprises de prévisions des marchés. L’entreprise publie des analyses sur
les actions, obligations, matières premières (métaux et énergies) ainsi que sur les devises.
Economics (LSE).
Tous ces principes de fonctionnement des marchés, aussi bien au niveau de la psychologie
que des découvertes qui ont bouleversé le monde de l’analyse technique, étant connus et bien
de la manière la plus précise possible et de savoir si son application sur les marchés génère
L’ouvrage publié par Charles J. COLLINS intitulé The Wave Principle en 1938 basé sur les
Les marchés évoluent selon trois aspects fondamentaux dans la théorie d’Elliott : l’évolution
des cours (configurations graphiques), les ratios et la cyclicité. Ces trois aspects sont à
prendre en compte dans cet ordre précis. L’évolution des cours concerne les tendances et les
mouvements de corrections. Les ratios portent sur les retracements et la fixation d’objectifs de
cours. Enfin, la cyclicité doit permettre de savoir quand ces mouvements de marchés et ses
38
Comme décrit précédemment, la théorie d’Elliott est véritablement fondée sur la théorie de
sur les nombres d’or et ratios de FIBONACCI qui sont le reflet d’une loi universelle de la
nature.
Les marchés évoluent selon un cycle qui se décompose en huit vagues : cinq vagues
vagues de correction (a, b, c). Les cinq premières vagues de tendance sont elles-mêmes
composées de trois vagues d’impulsion (1, 3, 5) et de deux vagues de correction (2, 4).
(dont trois d’impulsion (1, 3, 5) et deux de correction (2, 4)) et toute vague de correction est
composée de trois vagues a, b et c (dont deux vagues d’impulsion (a, c) et une vague de
correction (b)).
Pour être plus clair, voici ce que représente un cycle de huit vagues :
39
Une phase d’impulsion est toujours composée de cinq vagues et une vague de correction est
toujours composée de trois vagues. Par exemple, la vague 1 est une vague d’impulsion : elle
sera composée de cinq vagues (1), (2), (3), (4) et (5). La vague 2 est une vague de correction :
Voici un exemple :
correction). Or 34 est un nombre de FIBONACCI. Pour aller plus loin, la subdivision des 34
40
vagues, 8 vagues, 5 vagues, 3 vagues, etc. Pour décomposer les vagues en cinq pour les
Si les vagues de correction se forment dans une tendance haussière (voir théorie de DOW), il
s’agira de simples vagues de correction (formé par 3 vagues). Les vagues d’impulsion,
(I). Si en revanche, les vagues de correction se font dans une tendance baissière, elles seront
alors composées de cinq vagues d’impulsion baissières, une phase de rebond à trois vagues et
à nouveau cinq vagues d’impulsion baissières. Ces trois phases correspondront au mouvement
de correction de la phase de degré supérieur (II). Rappelons quand même qu’une correction
exemple.
II
Plus prosaïquement, toute phase de correction dans une tendance haussière sera composée de
trois vagues (correction) et toute phase de correction dans une tendance baissière sera dotée
41
de cinq vagues (impulsion). A l’inverse, toute phase de hausse dans une tendance haussière
sera composée de cinq vagues (impulsion) et toute phase de rebond dans une tendance
baissière sera dotée de trois vagues (correction). Ainsi, observer une phase de correction en
cinq vagues dans un bull market est impossible. Il s’agit sans doute de la première vague de
tendance baissière.
Cette décomposition en vagues peut s’appliquer sur des échelles de temps très larges : du
Grand supercycle qui peut aller jusqu’à deux-cents ans, au cycle mineur qui peut ne
représenter que quelques heures. Mais ce qu’il faut retenir par-dessus tout, est que le cycle de
huit vagues se produit indépendamment du cycle temporel. Autrement dit, il se produit tout le
Pour déterminer quel mouvement représente quelle vague, il faut savoir ce que chaque vague
Vagues 1
Il est généralement très difficile d’identifier une vague 1, notamment du fait qu’elle soit
souvent interprétée comme étant un simple rebond. Elle fait en principe suite à une très forte
tendance baissière. Elles sont courtes et rapides : il arrive parfois qu’elles se décomposent en
seulement trois vagues au lieu de cinq (cas rare), même si c’est une vague d’impulsion. D’où
la difficulté de l’interpréter. C’est à ce moment-là que les plus initiés, aussi appelés
42
Vagues 2
Les vagues 2 sont généralement assez violentes. Elles corrigent la vague 1 de manière assez
prononcée, ce qui tend à faire penser à une reprise de la tendance baissière (donc à une vague
C). Cette vague 2 peut parfois même corriger jusqu’à presque 100 % du mouvement de la
vague 1, sans toutefois pouvoir corriger davantage (cela invaliderait ce scénario selon lequel il
s’agissait d’une vague 2). Il est alors possible d’observer une configuration graphique en
double-bottom (dans le cas d’un mouvement bull), ou en double-top (dans le cas d’un
mouvement bear).
Vagues 3
plus longtemps et sont plus dynamiques que les autres vagues (extensions). Elles ne sont
jamais les plus courtes. C’est dans les vagues 3 qu’interviennent la majorité des intervenants
(professionnels et public initié), qui sont alors qualifiés de « suiveurs ». Cet engouement se
confirme alors par une reprise du volume qui vient confirmer la qualité du mouvement.
Vagues 4
Elles sont par principe moins significatives que les vagues 2 en termes de correction. Elles
viennent consolider le marché mais évoluent cependant de manière plus ou moins complexe,
avec notamment le principe d’alternance qui sera développé dans la prochaine sous-partie.
Cette correction des cours ne peut jamais retracer à 100 % la vague 3 et à plus forte raison, ne
doit jamais enfoncer le sommet de la vague 1 (dans une tendance haussière) ou le creux de la
43
Vagues 5
La vague 5 est une vague de fin de tendance qui est en général peu dynamique (moins
dynamique que la vague 3), qui dure assez longtemps et qui permet au marché d’atteindre un
nouveau plus haut, même si cela n’est pas toujours vrai : c’est le phénomène de distribution
développé précédemment qui est en marche. Les petits porteurs entrent en position alors que
les « astucieux » distribuent leurs positions pour sortir du marché. On constate alors une
baisse du volume et le marché peine à atteindre un nouveau sommet (pour une tendance
haussière) ou un nouveau creux (pour une tendance baissière). Les vagues 5 connaissent
prochaine sous-partie.
Vagues A
Tout comme pour la vague 1, il est assez complexe d’interpréter les vagues A qui peuvent être
perçues comme une simple phase de correction technique. La vague A doit par conséquent
être composée de cinq sous-vagues, étant donné qu’il s’agit bien d’une vague d’impulsion.
Vagues B
Cette vague corrige la vague A dans de faibles volumes et il peut arriver parfois qu’elle
44
Vagues C
Les vagues C ont un comportement assez similaire aux vagues 3. Il est en conséquence très
difficile de les interpréter. En effet, elles sont en général assez longues avec une reprise du
volume. Ce qui reflète véritablement les caractéristiques des vagues 3. Sommes-nous entrés
dans un réel marché baissier ou sommes-nous simplement dans une phase de correction
Schéma n°1
Forte baisse
dans un
marché
haussier
Schéma n°2
45
La compréhension ainsi que l’assimilation de la personnalité et de la psychologie intervenant
dans chacune des vagues est primordiale pour mieux les interpréter. Il est cependant peu
judicieux de s’en tenir seulement à cet aspect des vagues, sans tenir compte de la dynamique
et des règles qui les composent. La prise en compte de l’ensemble de ces éléments habilitera
Ce qu’il faut savoir avant tout, c’est que la dynamique des vagues d’impulsion est différente
de celles des vagues de correction. C’est pourquoi il est important de les séparer en deux
catégories, en commençant par les vagues d’impulsion, puis par les vagues de correction.
Extensions
connaissent plusieurs subdivisions qui, au final, ne représentent qu’une seule et même vague.
Ces extensions ne peuvent se produire que sur une seule des trois vagues d’impulsion. La
vague qui fait l’objet d’une extension sera donc beaucoup plus longue que les autres. Si les
extension. De même, si la vague 1 subit une extension, il est fort probable que les vagues 3 et
5 aient des tailles approximativement équivalentes. Il arrive parfois que les extensions
prennent la forme de subdivisions dont l’amplitude et la durée coïncident avec les quatre
autres vagues de la tendance. Ce qui complexifie l’interprétation des vagues. Cela peut en
46
effet donner une tendance à neuf vagues dont il est difficile de savoir quelle vague subit une
Schéma n°3
Dans la pratique, c’est souvent la vague 3 qui fait l’objet d’une extension. Pour rappel, la
vague 3 ne doit jamais être la plus courte. C’est une des règles elliotistes à maîtriser et elle
3
Elliottwave.com
47
Il arrive aussi assez souvent qu’une extension subisse elle-même une extension. Par exemple,
la vague 3 subit une extension. Dans cette même vague, il peut y avoir cinq autres vagues
Il est possible d’estimer la longueur des extensions grâce aux ratios de FIBONACCI. Les plus
utilisés seront 1.618 et 2. Ainsi, lorsque la vague 1 et la vague 3 sont à peu près équivalentes,
il est possible de multiplier la taille de l’une de ces vagues par 1.618 ou 2 pour fixer le
Failure
Il arrive parfois la vague 5 n’arrive pas à atteindre un nouveau sommet (dans un marché
haussier) ou un nouveau plus bas (dans un marché baissier) et donc n’arrive pas aller plus loin
que la vague 3. C’est ce qu’appelle R. N. ELLIOT une failure. Cela se produit généralement
lorsque la vague a été particulièrement significative. Pour anticiper la failure, il faut suivre
48
Failure dans un marché haussier
Après une vague 3 très efficace, il faudrait s’attendre à une vague 5 plus laborieuse.
Cette figure s’effectue principalement sur la vague 5. C’est formation en biseau ou diagonal
chaque vague sera composée de trois vagues (formation en 3-3-3-3-3). Ces vagues seront de
plus en plus réduites. La figure sera confirmée lors de la cassure du biseau, qui normalement
doit se faire à la fin de la cinquième vague (cinq vagues composées de trois vagues chacune).
La cassure se fera par le bas pour un biseau haussier et par le haut pour un biseau baissier.
49
Voici ci-dessous les biseaux respectant ces principes.
Cette formation des vagues fonctionne aussi bien pour un biseau fermé (comme ci-dessus)
4
Elliottwave.com
50
Le point important à retenir, est que dans ce cas de figure et seulement dans ce cas, le bottom
Voici donc les principales caractéristiques concernant la dynamique des vagues d’impulsion.
Les vagues de correction, qui en général, sont plus difficiles à identifier présentent des
caractéristiques différentes.
Comme dit précédemment, les vagues de correction sont des vagues se forment dans le sens
connaissent un plus grand nombre de configurations que les vagues d’impulsion. Il n’est donc
pas chose aisée d’être certain que telle vague est bien une vague de correction, sauf lorsque la
vague est déjà bien derrière nous. Le point important à retenir est que les vagues de correction
cinq vagues qui fait son apparition contre la tendance ne constituera jamais une vague de
Les vagues de correction connaissent deux types de variations : les corrections sharp qui sont
mouvement précédent (souvent une vague 2) et les corrections sideways qui représentent
mouvement (souvent une vague 4). Le principe d’alternance qui s’applique à ces types de
51
Les figures de correction sont principalement au nombre de quatre : les zigzags, les flats, les
Zigzags
Les zigzags ont une formation en 5-3-5, c’est-à-dire que les trois vagues de correction sont
subdivisées en cinq vagues, trois vagues puis cinq vagues (voir schémas ci-dessous).
52
A noter que dans ces mouvements de correction, la vague B retrace faiblement la vague A et
la vague C surpasse largement la vague A. Il arrive parfois, dans une moindre mesure, de
rencontrer deux zigzags à la suite, séparés par une correction de trois vagues : les doubles
Il est également possible d’observer de manière encore plus rare des triples zigzags (alors
séparés par deux phases de corrections de trois vagues. Voici ci-dessous ce qui s’est produit
5
Elliottwave.com
53
Les cours ont suivi exactement le mouvement du double zigzags ABC deux fois, séparé par
Flats
Les flats ont une formation en 3-3-5, à la différence des zigzags. La vague A manque de force
et n’arrive pas à se développer en cinq vagues, mais seulement trois. Cela témoigne de la
faiblesse du mouvement correctif. La vague B, comme à son habitude, formée de trois vagues,
bien de cinq vagues et termine sa course proche du niveau de la vague A (et peut même la
dépasser), contrairement aux zigzags dans les lesquelles la vague C surpasse largement la
54
Généralement, les corrections en flats font suite à un mouvement précédent très efficace. En
d’autres termes, plus le mouvement précédent est puissant, moins la correction en flat sera
significative. Cela témoigne de la force de la tendance sous-jacente. Les flats reflètent donc
Comme précisé dans le paragraphe précédent, il arrive, même plus fréquemment, que la vague
C dépasse la vague A : les expanded flats selon PRECHTER ou les irregular flats selon
ELLIOTT. Le début de la figure est identique, avec la vague A en trois vagues, sauf que la
vague B, aussi composée de trois vagues, va retracer plus que le mouvement effectué par la
vague A. De plus, la vague composée de cinq vagues va réussir à dépasser le point formé par
55
Plus que des schémas, visualiser cette situation sur un graphique réel sera plus parlant. Ci-
dessous, un graphique6 illustrant l’irregular flat sur le DOW JONES d’août à novembre 1973.
Triangles
Les triangles ont une formation en 3-3-3-3-3. Ces figures sont souvent synonymes de perte de
vitesse, diminution des volumes et de la volatilité. Elles font souvent leur apparition avant le
formation A-B-C). Ces triangles, qui sont le reflet d’une consolidation très modérée, retracent
6
Elliottwave.com
56
Les vagues sont au nombre de cinq, mais toutes subdivisées en trois vagues, dont la taille
devient de moins en moins significative. La rupture d’une des droites d’un triangle dans le
cependant des faux signaux qu’il convient de surveiller attentivement. Par exemple, il se peut
que la cinquième vague sorte du triangle prématurément pour poursuivre sa tendance avant
même de reprendre appui sur le triangle. Parfois même, les cours sortent du triangle pour
évoluer dans le sens contraire à la tendance majeure, et ce, avant de repartir brutalement dans
triangle en général, notamment le fait que pour être valide, un triangle doit faire l’objet d’au
57
moins quatre points de contact : deux sur la droite de résistance et deux sur la droite de
support.
Double-trois et triple-trois
par une vague X (composant un total de sept vagues).Quant au triple-trois, trois mouvements
Double-trois Triple-trois
Ces différents types de figures de correction prennent parfois la forme de combinaison entre
elles. Ce cas de figure est plus rare, mais a quand même le mérite d’exister. Voici ci-dessous
un exemple de combinaison.
Il peut également y avoir une combinaison en flat, zigzag suivi d’un autre zigzag.
58
Pour laisser le moins de place possible au hasard et essayer de repérer les vagues de la
parfaitement.
2.2.3.1. L’alternance
vagues 2 et 4. Certes, ce principe ne dit pas précisément ce qui va se passer, mais il est très
utile pour donner des indications claires de ce qui ne devrait pas se passer. Ce principe est
fortes chances que la vague 4 corrige de manière plus simple (en sideways). L’inverse est tout
Les corrections complexes peuvent être identifiées par des formations en triangles ou en
irregular flats et les corrections simples seront davantage représentées par des formations en
7
Elliottwave.com
59
zigzags ou en flats. Il s’agit donc d’un principe simple à comprendre, mais qui peut être
précieux pour anticiper la manière dont les choses devraient évoluer ou pas.
Règle 1
La vague 3 ne peut en aucun cas être la plus courte, c’est même la plupart du temps la plus
longue. Elle doit être plus longue qu’au moins une des deux autres vagues d’impulsion de la
tendance principale. Il est cependant possible de voir une vague 3 d’une longueur
relativement proche d’une autre vague, mais jamais plus courte. En effet, comme décrit
professionnels et du public initié). S’il s’avère que la vague 3 se trouve plus courte que la
vague 5 par exemple, il faut recommencer le décompte. C’est une règle indiscutable et sans
équivoque.
Règle 2
La vague 2 ne doit pas enfoncer la vague 1 (elle ne peut pas faire de nouveau plus bas dans un
début de tendance haussière). Sinon, il ne s’agit pas d’une tendance haussière et il faudra
davantage assez souvent. Il existe cependant une exception à cette règle. La formation des
vagues en biseau constitue le seul cas où l’enfoncement du point extrême formé pour la vague
1 est autorisé.
Règle 3
La vague 4 ne peut jamais enfoncer le sommet formé par la vague 1. La vague 4 constitue en
effet une correction de la vague 3 qui est la plus longue. Elle vient donc corriger le
60
mouvement précédent avant de repartir à la hausse pour atteindre un nouveau sommet ou
creux (constitution de la vague 5). La correction doit en conséquence ne pas être trop brutale
chevauchement avec le top (pour un marché bull) ou le bottom (pour un marché bear) de la
Règle 4
L’une des trois vagues d’impulsion à une grande probabilité de connaître une extension.
D’après R. N. ELLIOTT, une extension ne doit pas constituer une fin de mouvement. De ce
fait, si une vague 5 fait l’objet d’une extension, le mouvement de correction qui suivra
d’irregular flat), par exemple une vague B qui corrige fortement la vague A au point de
surpasser le sommet (creux) formé par la vague 5 sur la tendance haussière (baissière).
Règle 5
Le calcul d’objectif de cours doit se faire par rapport à la taille des vagues et d’un ratio de
FIBONACCI. Par exemple, si la vague 1 fait l’objet d’une extension, la vague 3 et 5 seront
presque équivalentes (la vague 3 doit cependant être toujours plus longue). Si la vague 1 et 3
sont de tailles relativement proches, la vague 5 sera égale à 1.618 fois la taille de la vague 1
ou 3. Elle pourra également être un peu plus longue, auquel cas il faut essayer d’autres ratios,
Règle 6
La vague parfaite n’existe pas. Cependant, si elle existait, elle serait formée de la manière
suivante : la vague 2 retrace environ 61.8 % du mouvement de la vague 1, la vague 3 qui est
61
la plus longue doit être équivalente à 1.618 fois la vague 1, la vague 4 qui en principe doit être
moins brutale que la vague 2 retracera environ 38.2 % de la vague 3 et donc respecte le
principe de l’alternance et enfin la vague 5 à une taille équivalente à la vague 1. Cette vague
constituerait l’idéal et permettrait une prédictibilité incontestable. Il faut donc, jusqu’à preuve
Règle 7
L’anticipation d’un nouveau point extrême peut se faire par l’utilisation des ratios de
FIBONACCI. Il s’agit d’évaluer l’écart entre les deux derniers points extrêmes (tops ou
bottom) et de le multiplier par le nombre d’or 1.618. Cette multiplication donnera un nombre
de jour, qui à ajouter au jour où a eu lieu le dernier point extrême pour obtenir la date du
prochain point extrême. Cette méthode est décrite plus haut et illustrée d’un graphique.
Tous ces principes et règles qui sont le fondement de la dynamique des vagues d’Elliott sont
le reflet des travaux R. N. ELLIOTT qui s’inspire de la théorie de DOW, insistant sur
Appliquer les vagues d’Elliott reviendrait à appliquer l’ensemble des principes qui ont, entre
autre, fondé l’analyse technique. Tous ces concepts théoriques d’importance fondamentale
Avant toute chose, il convient de déterminer les bases de notre analyse en fonction du style
d’intervention sur le marché propre à chacun. Est-on un investisseur court terme (intra-day,
journalier), de moyen terme (hebdomadaire) ou de long terme (mensuel, annuel). Mais même
62
avec la détermination de l’échelle de temps, il convient de garder à l’esprit le phénomène qui
constitue la base même des vagues d’Elliott : la fractalisation des cours. Ainsi, des vagues
graphique journalier.
L’idéal donc, pour identifier les vagues, est de garder trois échelles de temps différentes : une
échelle de temps normale (adapté à notre profil), une deuxième échelle un peu plus longue et
une troisième échelle encore un peu plus longue. Le graphique ayant la plus grande échelle de
temps permet d’identifier la tendance générale, l’échelle intermédiaire permet de voir les
décompositions des vagues majeures et enfin l’échelle de temps principal (la plus petite)
permettra d’affiner les configurations graphiques et d’identifier les figures qui se forment. Il
faut toujours garder plusieurs échelles de temps pour ne pas être pris à contre-courant.
Par exemple, apercevoir une la formation de cinq vagues sur l’échelle de temps réduite peut
permettre à une échelle de temps un peu plus grande, d’observer que ces cinq vagues ne
forment que la première (vague 1) des cinq vagues d’impulsion. Ainsi, dans la première
échelle de temps, là où il faut s’attendre à une correction A-B-C correspondra sur la deuxième
échelle de temps à la vague 2. Or, il est clair qu’après une vague 2, une vague 3 est attendue,
ce qui n’est pas le cas de la correction en vagues A-B-C. D’où l’importance des échelles de
temps.
Repérer la première vague (vague 1) n’est pas chose aisée, comme expliqué précédemment.
Donc une fois les échelles de temps choisies, il faut identifier les points extrêmes à l’aide du
graphique dont l’échelle de temps est la plus élevée. En effet, un décompte de vagues
commence à partir d’un plus bas pour une tendance qui s’annonce haussière, ou d’un plus
haut pour une tendance qui s’annonce baissière. Il faut veiller à faire attention de ne pas
63
confondre une vague 1 et vague de correction B. Respecter les points extrêmes doit pouvoir
première vague, il faut chercher à décomposer la tendance majeure en vagues selon le respect
de la dynamique, des principes et des règles elliottistes. Il faut avant tout essayer de repérer à
important de bien garder à l’esprit les points extrêmes qui conditionnent, entre autre, le
passage d’une vague à une autre. La phase de décompositions en vagues débute alors et il faut
veiller à ce que ces décompositions respectent bien les fondamentaux des vagues d’Elliott
Graphique 9 : Graphique journalier du CAC 40. La formation des vagues est claire et sans
64
La vague 3 majeure vient d’être formée et la vague 4 majeure doit être en cours de formation.
Les décompositions en vagues fournissent donc une information précise et les règles sont bien
respectées. En effet, en respect des règles elliottistes, la vague 2 majeure retrace la vague 1
majeure en trois mouvements (qui peut elle-même être presque subdivisée en double-trois)
sans toutefois l’enfoncer. La vague 4 majeure n’a pas enfoncé le top de la vague 1 et devrait
corriger de manière un peu plus brutale les cours (étant donné que la vague 2 majeure à
davantage consolider que véritablement corriger. La vague 3 est égale à 1.328 fois (nombre de
FIBONACCI) la vague 1. La vague 5 lorsqu’elle aura lieu, devrait avoir une taille similaire à
la vague 1 (la vague 3 ayant subi une extension). Si ce n’est pas le cas et que le bottom de la
vague 4 enfonce le top de la vague 1, c’est qu’il ne s’agissait pas d’une vague 4. Il faut alors
revoir la formation des vagues (peut-être que les vagues majeures 1, 2 et 3 ne constituent en
réalité que la vague 1). Toutes les vagues mineures qui ont été subdivisées respectent
Il convient de bien cependant de bien garder à l’esprit qu’il existe d’autres types de
plusieurs scénarios possibles, le but ultime étant de trouver le scénario le plus probable.
Mais au-delà des ratios, l’allure des vagues apparaît comme très importante aux yeux de R. N.
ELLIOTT. Dans le cas où l’allure n’est pas identifiable, le respect des ratios devient
primordial.
Pour rappel, toutes les décompositions en vagues respectent la suite de FIBONACCI : total de
65
vagues d’impulsion et de deux vagues de correction) et trois vagues de correction de cette
Ratios de FIBONACCI
En règle générale, la vague 3 doit être multipliée par 1.618 qui constitue l’objectif minimum
(comme vu plus haut, elle a été multipliée par 2) à compter de la vague 2. Il est également
possible de fixer un objectif pour la vague 5. Celle-ci doit être multipliée par 3.236 (qui
vague 3 sont de tailles assez proches, la vague 5 devrait connaître une extension. L’objectif
fixé pour le point extrême de la vague 5 en extension peut être obtenu en multipliant l’écart
existant entre le point extrême de la vague 1 et le point extrême de la vague 3 par 1.618. Cet
objectif sera fixé à compter de la vague 4. Dans un triangle symétrique, chaque rétrécissement
Retracements de FIBONACCI
Les pourcentages de retracements les plus utilisés sont 61.8 % (qui est souvent arrondi à 62
%), 38.2 % (arrondi à 38 %) et 50 %. Ces ratios permettent de fixer des objectifs. Il est
Dans une forte tendance, les cours ont tendance à retracer 38 % du mouvement précédent.
Dans le cas d’une faible tendance, les cours retracent généralement 62 % du mouvement
précédent.
De ce fait, il est possible de déterminer des objectifs pour les vagues d’Elliott. Dans une
tendance forte (vagues 1, 2, 3, 4, 5), les vagues de correction A aura très souvent tendance à
66
important à retenir, c’est qu’il de configurations qui reviennent le plus souvent. Autrement dit,
retracements, mais qui seront quand même valides. De manière plus générale, ce qu’il est
important de retenir, c’est que les corrections se font sur les ratios (voir graphique10). Une
Comme toujours, le respect des règles et principes des vagues d’Elliott conditionnera la
2011 à mi-mars 2013. Les vagues ont également été décomposées en vagues majeures et en
vagues mineures subdivisées pour montrer que les décompositions ne sont pas le fruit du
hasard.
Les cours ont bien retracé 50 % de la tendance baissière (vague A). La vague B, qui a un
67
de la tendance sous-jacente. Cette dernière vague respecte bien aussi son comportement qui
ressemble à la vague 3.
Il est possible de remarquer la formation d’un biseau descendant qui vient confirmer la fin de
la vague 5. Les cours ont bien effectué cinq points de contact avec le biseau avant sortir et de
Comme toujours, il est bon de rappeler que les décompositions en vagues présentent sur ce
graphique respectent bien les règles elliottistes. La taille des vagues est bien respectée, la
vague 3 n’est jamais la plus courte, les vagues 2 n’ont jamais corrigé à 100 % les vague 1,
aucune des vagues 4 n’a enfoncé le point formé par la vague 1, etc.
Les retracements de FIBONACCI sont donc très efficaces pour prévoir l’ampleur des
mouvements de correction.
Une autre technique très efficace consiste à tracer des canaux de tendance. D’après R. N.
ELLIOTT, les vagues ont tendance à entrer en contact avec les droites des canaux, chaque
point de contact correspondant au point formé par une vague. Dès l’identification de la
tendance, il convient de tracer le canal correspondant, qui sera un canal temporaire. Pour cela,
il faut attendra la formation de la troisième vague. Dès lors, il faudra tracer une droite reliant
le point extrême de la vague 1 et le point extrême de la vague 3. Une droite parallèle sera
ensuite tracée de sorte qu’elle ait un point de contact avec la vague 2. Cette droite permettra
Si celle-ci ne trouve aucun point de contact avec la droite parallèle tracée, il faut réajuster le
canal. La droite inférieure du canal doit relier les points extrêmes formés par les vagues 2 et 4.
La droite supérieure du canal est alors réajustée pour qu’elle soit parallèle à la droite
68
inférieure, tout en étant en contact avec la vague 3 (si celle-ci a une taille normale (la droite
qui relie la vague 1 et 3 ne doit pas être presque à la verticale)). S’il s’avère que la vague 3
développe une taille anormale (très supérieure), il convient d’ignorer ce point et tracer la
droite parallèle à la droite inférieure, en faisant en sorte qu’elle soit au contact de la vague 1
Epaule-tête-épaule
Dans la formation de cette figure, la vague 3 doit constituer la première épaule. La vague 4,
qui corrige la vague 3, doit permet de fixer le premier point de la ligne de cou. La formation
de la vague constitue ensuite la tête. Enfin vient le mouvement de correction avec la vague A
qui vient constituer le deuxième point de la ligne de cou, la vague B corrige la vague A et
revient au niveau de la vague 3 pour former la deuxième épaule. La vague C doit être
suffisamment forte pour dépasser la ligne de cou et corriger alors l’intégralité de la figure. Il
8
Elliottwave.com
69
confirmée par les volumes. Ils sont donc également utiles pour savoir dans quelle vague les
Drapeaux
Ils ont souvent lieu lors de phases de consolidation. Il faudra alors surveiller les vagues de
correction mineures pour savoir si la formation d’un drapeau est en cours. Par exemple, les
corrections en zigzag (5-3-5), les vagues formant le mouvement A-B-C de cette figure
Double top
fixe le point de la ligne de cou. En revanche, la vague 5 n’arrive pas à atteindre un nouveau
sommet (failure) et arrive au même niveau que la vague 3, voire légèrement inférieur. Le
totalement la vague 5 qui manquait de force, la vague B corrige légèrement la vague A pour
L’utilisation d’indicateurs techniques, en particulier, des oscillateurs bornés, sont très utiles
pour situer les vagues dans la tendance majeure. L’utilisation donc du RSI et/ou encore de
l’indicateur stochastique permet de confirmer tel ou tel scénario. Ainsi, la formation d’une
vague 3, très dynamique et qui correspond à l’entrée sur le marché des professionnels et du
public averti (faisant suite à la phase d’accumulation), doit se caractériser par un indicateur
RSI en surachat (au-dessus du niveau des 70 généralement, selon la période utilisée pour le
RSI) pour un marché haussier, ou de survente (en-dessous des 30) pour une marché baissier,
70
de même que pour le stochastique qui doit se trouver au-dessus du niveau des 80 (pour un
L’indicateur stochastique doit traduire une inertie haussière (baissière) en restant bloqué dans
sa zone supérieure (inférieure). Le fait de rester bloqué dans les zones extrêmes peut traduire
extrêmes pour ce genre de situation. La vague 5, qui correspond à l’entrée sur le marché du
grand public (information largement diffusée dans les médias), correspond également à la
sortie des « astucieux » qui « distribuent » leurs positions. Elle se caractérise bien par la fin
d’un mouvement, avec une dynamique moindre que la vague 3. C’est en général sur ce genre
de vague qu’apparaissent les divergences entre les cours et les indicateurs techniques. Ces
Très utiles dont dans l’aide à la prise de décision, ces indicateurs permettront de confirmer le
s’assurer que les décompositions respectent bien les règles et les principes elliottistes.
Il va de soi que, pour adopter le bon comportement elliottiste, il faut passer du temps à étudier
les graphiques. C’est véritablement la clé de la réussite et qui fera la différence entre un
graphique horaire par exemple et essayer d’observer chaque vague en prenant en compte les
règles d’Elliott. A force de passer du temps, il deviendra de plus en plus facile d’identifier les
vagues et l’efficacité de cette stratégie ne tardera pas à surprendre par sa capacité prédictive.
Il faut retenir cependant qu’il n’existe pas un seul et unique décompte de vague, mais que
plusieurs scénarios sont toujours possibles. Chercher à établir le meilleur scénario en gardant
71
Les vagues d’Elliott permettent véritablement d’anticiper les tendances et les retournements,
mais son utilisation permet-elle de générer des rendements récurrents ? Répondre à cette
A partir des principes fondamentaux de cette stratégie, j’ai effectué des backtests sur deux
indices (le CAC 40 et le FTSE 100), l’once d’or en euro et une action. Seuls ces actifs seront
traités et pour un souci de qualité et de compréhension, l’analyse sur le CAC 40 sera la plus
développée. La période considérée pour le backtest est de début 2011 à début 2013. C’est une
période assez récente et permet donc d’avoir une meilleure appréhension de l’évolution
Pour chaque backtest, seront communiqués les gains sur des prises de positions long et short,
les pertes subies ou encore le ratio gains/pertes. L’Equity Curve sera également tracée et le
CAC 40
Le premier backtest réalisé concerne le CAC 40 (voir graphique 11 ci-dessous). Les flèches
placées sous les cours correspondent à une position à l’achat, et à l’inverse les flèches placées
au-dessus correspondent à une position à la vente. La petite croix située sous ou sur la flèche
72
Graphique 11 : Graphique journalier du CAC 40 sur la période du 03 janvier 2011 et 01
janvier 2013.
Les prises de positions se font sur toutes les vagues perceptibles (subdivisions), ce qui permet
19 208.47 euros et les pertes de 7 321.94 euros, ce qui génère un gain de 11 887 euros. Le
risque est maîtrisé avec un ratio gains/pertes de 2.6 en moyenne. Le rapport du backtest figure
Il est possible de remarquer que les positions short permettent de générer plus de gains que les
positions long. Pour une position à la vente, 39 prises de positions sur 58 sont gagnantes alors
que pour une position à l’achat, 33 sont gagnantes. En revanche, les positions à l’achat
permettent de générer des rendements plus importants avec un gain moyen de 318 euros par
trades pour l’achat au lieu de 224 euros pour la vente. De plus, les pertes subies sont moins
conséquentes et le Max Drawdown le confirme : 1 272 euros pour les trades long et 2038
73
euros pour les trades short. Ci-dessous l’Equity Curve du CAC 40 avec l’utilisation de cette
2013.
Au final, ce qu’il est possible de retenir dans ce backtest, c’est que les positions à l’achat
génèrent de plus gros rendements, certes moins souvent que les positions à la vente, mais qui
permettent d’effectuer la majeure partie de la performance globale (ici plus de 60 %). Ces
hypothèses sont-elles valables en tout temps ? Il peut être judicieux d’analyser un autre indice.
FTSE 100
Les décompositions en vagues sur les cours du FTSE 100 sur la période définie (la même que
celle du CAC 40 ci-dessus) ont permis de générer un gain de +129.62 %. Le capital de départ
de 10 000 £ a également été plus que doublé (22 962 £). Cependant, la différence de
rendements générés par les trades long et les trades short est nettement moindre. En effet, sur
53 trades à l’achat, 36 sont gagnants. Pour les 53 trades à la vente, 35 sont gagnants. En
74
outre, les rendements générés sont de même ordre, avec des gains moyens de 224 £ par trades
long et de 243 £ par trades short. Le principe selon lequel les positions à l’achat rapportent
plus que les positions à la vente est donc remis en cause pour cette stratégie. Ci-dessous
Graphique 13 : Equity Curve du FTSE 100 sur la période du 03 janvier 2011 et 01 janvier
2013.
Cette stratégie a permis de générer sur l’once d’or en euro une performance de +120.22 % sur
la période considérée. La majorité des gains se font sur les trades long mais les trades short
permettent de gagner davantage sur chaque trade. Le Max Drawdown global est de 425.10 €
pour un gain maximal de 674.70 €. Ci-dessous l’Equity Curve du Gold Ounce EUR
(graphique 14).
75
Graphique 14 : Equity Curve du Gold Ounce EUR sur la période du 03 janvier 2011 et 01
janvier 2013.
Microsoft
Le gain réalisé sur l’action Microsoft est de +59.2 %. Les gains réalisés entre les trades long
et les trades short sont à peu près équivalents. Il en est de même pour le Max Drawdown qui
tourne autour de 725 $. Ci-dessous l’Equity Curve de l’action Microsoft (graphique 15).
janvier 2013.
76
Il faut cependant préciser que toutes les vagues sont prises en compte pour le backtest. Ces
backtests partent donc du principe où le moindre mouvement correctif est pris en compte et
calculé pour le décompte des vagues. Il est cependant rare en pratique de pouvoir identifier
toutes ces vagues étant donné leur complexité. Les performances ne seront donc pas aussi
élevées.
CAC 40
Le cours de clôture du CAC 40 au 3 janvier 2011 est à 3 900.86 points et celui du 1 janvier
2013 est à 3 733.93 points. Si l’on devenait long sur le CAC 40 pendant toute la durée de la
période considérée (du 3 janvier 2011 au 1 janvier 2013) et que l’on dénouait sa position au
terme de cette période, la performance réalisée serait de -4,28 %. Le contraste est saisissant. Il
convient cependant de garder à l’esprit que les performances mirobolantes énoncées dans la
partie précédente reflètent les décompositions « parfaites » des mouvements boursiers. Dans
FTSE 100
Au 4 janvier 2011, le FTSE 100 est à 6 013.87 points et au 2 janvier 2013 à 6 027.37 points.
L’once d’or en EUR cote 1 059.88 au 3 janvier 2011 et 1 266.16 au 1 janvier 2013. La
77
Microsoft
Au 3 janvier 2011, l’action Microsoft vaut 27.98 $ et au 2 janvier 20133, elle vaut 27.62 $. La
Sur une même période de temps, les deux stratégies appliquées permettent de constater des
différences frappantes de performance. Bien entendu, les rendements générés par la méthode
des décompositions en vagues dépendent de l’efficacité de l’analyste qui les utilise. Plus
celui-ci dénombre de vagues, plus il sera en mesure de prendre position et d’anticiper les
prochaines vagues pour ainsi tirer profit de chaque mouvement de marché. Il est important
d’insister sur le fait que dans la pratique, les performances énoncées ci-dessus sont quasiment
irréalisables étant donné qu’il est impossible de prévoir les mouvements de chaque vague
(rebond au lieu de correction…). Elles cependant un bon ordre de grandeur pour les bons
78
Conclusion
Les travaux de R. N. ELLIOTT ont permis aujourd’hui d’établir l’une des stratégies les plus
populaires au monde et surtout l’une des plus grandes capacités de prédictibilité pour celui qui
sait s’en servir. En effet, elle s’inspire de théories et découvertes scientifiques qui lui donnent
une crédibilité certaine. Du reflet de la psychologie des intervenants dans les cours, la
façon dont évoluent la marée, les vagues et les ondulations, la théorie de DOW est réellement
présente. Avec les nombres de FIBONACCI, la nature n’a jamais été aussi bien faite. Les
nombres d’or sont applicables aussi bien au domaine de la peinture (peintres qui utilisent les
popularisation de cette stratégie en tirant son épingle du jeu lors de grandes crises financières.
Cette stratégie, qui peut paraît comme étant hasardeuse pour les plus débutants, doit être le
fruit d’un travail appliqué et constant. En effet, si c’est l’une des stratégies les plus complètes
en termes d’analyse graphique, c’est aussi l’une des plus complexes à mettre en œuvre. Il est
par ailleurs souvent dit qu’il y aurait autant d’analystes que de décomptes de vagues. En
conséquence, pour exploiter cette stratégie de la manière la plus optimale, il faut passer du
temps à scruter les graphiques à la recherche de vagues. C’est la meilleure façon d’apprendre.
La dynamique, les règles et les principes des vagues d’elliott doivent permettre aux
utilisateurs de cette stratégie de se poser les bonnes questions et donc d’identifier les bonnes
79
vagues. Ils guident l’analyste en cas de doute et lui permet de rester totalement objectif,
Les différentes parties de cet Ebook permettent véritablement au lecteur d’assimiler cette
afférente. Tout est en effet lié avec cette stratégie et négliger un aspect revient à diminuer ses
chances de réussite sur les marchés. Devez-vous utiliser ou non cette stratégie ? C’est le but
Les résultats obtenus par la mise en place de backtests rendant compte des performances de la
Ils sont majoritairement positifs. Il faut cependant constater que la stratégie fonctionne de
manière moins efficace sur les marchés actions étant donné la présence d’évènements qui
Il pourrait être intéressant de savoir si les vagues d’elliott constitue une stratégie
l’interprétation des cours et par conséquent, tous les analystes apercevront les mêmes vagues.
Ce qui donnera beaucoup plus de force aux mouvements, puisque tout le monde bénéficie des
mêmes décompositions. On pourrait cependant ajouter qu’il y aura toujours une part de
En attendant, il est clair qu’utiliser cette stratégie de la même manière que le faisait R. N.
ELLIOT reste incontournable pour celui qui veut durer sur les marchés.
80
Annexes
Annexe 1
CAC 40
Annexe 2
FTSE 100
Annexe 3
ONCE D’OR (EUR)
Annexe 4
MICROSOFT CORP.
Bibliographie
FROST A. J., PRECHTER R. (2000), Elliott Wave Principle, John Wiley, Cornwall
Risk, Econometrica
LE BON G. (1905), Psychologie des foules, Félix Alcan, 9ème édition, Paris
MURPHY J.J. (1986), Technical Analysis of the Financial Markets, New York Institute of
PRUDEN H., PARANQUE B., BAETS W. (2004), Behavioral Finance and technical
ELLIOTT R. N. (2011), Nature’s Law: The secret of the universe, Snowball Publishing