Science & Mathematics">
Corrosion
Corrosion
Corrosion
Mécanismes de corrosion
2.1. Mécanisme oxydo-reduction
Ces réactions d'oxydation et de réduction sont très courantes lors de la production d'énergie,
par exemple:
Chez l'homme, l'oxydation des sucres et des graisses fournit l'énergie nécessaire à la
vie.
Les réactions de combustion, qui sont des réactions d'oxydation, fournissent la
majeure partie de l'énergie que requiert notre mode de vie actuel.¨
Les réactions d'oxydo-réduction sont remarquables car elles peuvent se produire entre des
réactifs qui ne sont pas directement en contact mais réunis par un circuit externe par lequel
passent les électrons. Il faut connaître les deux sortes de conducteurs d’électricité :
Nous pouvons ainsi utiliser des réactions chimiques pour produire de l'énergie électrique, et
de l'énergie électrique pour produire des réactions chimiques. Dans le premier cas nous
parlerons de piles et dans le deuxième cas il s'agira de l'électrolyse.
Electrochimie est une partie de la chimie qui étudie la transformation de l'énergie chimique
en énergie électrique et inversement. L'étude de l'électrochimie est importante car c'est un
domaine de la chimie qui trouve beaucoup d'applications dans la vie de tous les jours. Ainsi
par exemple une pile rechargeable transforme de l'énergie chimique en énergie électrique
quand on l'utilise et transforme de l'énergie électrique en énergie chimique quand on là
recharge.
Lors de la corrosion d’un métal, celui-ci cède des électrons et forme des composés très
différents du métal de départ. Ce phénomène spontané a des conséquences économiques
importantes. Chaque année par exemple, le 1/5 de la production mondiale de fer est destinée à
remplacer le métal qui se corrode spontanément.
Deux cas se présentent :
Module : Corrosion
Enseignante : A.DJOUADI
Si la couche est perméable à l'oxygène, l'oxydation peut se poursuivre: le métal est
corrodable. Le fer, le métal le plus employé, se range malheureusement dans cette
catégorie.
Oxydation
La rouille est un oxyde de fer. On dit que le fer s'oxyde car il réagit avec le dioxygène de
l’air.
Actuellement le terme oxydation est devenu plus général, l'oxygène n'intervient pas forcément
dans toutes les réactions d’oxydation.
État initial
Fer Chaque atome de fer a le même nombre d'électrons et de
protons s’il n’est pas chargé.
Dioxygène Idem, il est globalement non chargé.
État final
Rouille Des atomes de fer et d'oxygène se sont associés pour
former des "molécules". C'est également un corps composé
globalement non chargé.
Module : Corrosion
Enseignante : A.DJOUADI
Le fer donne facilement des électrons à l'oxygène qui est électronégatif. Il y a donc
un transfert d'électrons entre Fe et O2. Le schéma suivant généralise la notion de réaction
d’oxydo-réduction :
Oxydation : Prendre un (ou des) électron(s) à une substance qui est ainsi oxydée.
Réduction : Donner un (ou des) électron(s) à une substance qui est ainsi réduite.
Exemple :
Le carbone passe du n.o. (–4) au n.o. (+4). On peut expliquer ceci en considérant que le
carbone perd 8 électrons lors de la formation de CO2.
De la même manière on peut dire que l'oxygène passe du n.o. (0) à (–2). On a donc 4 atomes
d'oxygène qui gagnent chacun 2 électrons. Au total ce sont donc 8e– qui sont gagnés par
l'oxygène.
Module : Corrosion
Enseignante : A.DJOUADI
2O2 + 8e– CO2 + 2H2O
Exercice 1: L'extraction d'un métal de son minerai repose toujours sur des réactions d'oxydo-
réduction. Ainsi, pour isoler le plomb de la galène, PbS, on oxyde d'abord PbS selon :
2PbS (s) + 3O2 (g) 2PbO (s) + 2SO2 (g)
Après quoi, on traite l'oxyde de plomb par le monoxyde de carbone (CO) pour produire du Pb
pur :
PbO (s) + CO (g) Pb (s) + CO2 (g)
Dans chacune de ces réactions :
a) Identifier quels sont les atomes oxydés et réduits.
b) Identifier quels sont le réducteur et l'oxydant.
c) Déterminer le nombre d'électron(s) transféré(s) lors de chaque réaction.
a)
b)
c)
Le fer s'oxyde facilement (rouille) alors que l'or ne s'altère pas. Chaque substance a une
tendance propre à prendre ou donner des électrons. On utilise pour quantifier cette tendance le
potentiel redox. Cette grandeur est fortement liée à l'électronégativité.
Module : Corrosion
Enseignante : A.DJOUADI
Par exemple le fluor à une très forte tendance à prendre des électrons (donc être réduit) : C'est
donc un oxydant très fort.
Pour mesurer le potentiel redox d'un couple on utilise un potentiomètre. On doit mesurer le
potentiel du couple à étudier par rapport à un autre couple de référence. Ce couple de
référence est constitué d’une électrode à hydrogène et où on a la demi-réaction suivante :
Par conventions, on écrit les équations des couples redox comme des réductions.
On peut ainsi classer les pouvoirs oxydant et réducteur, on appelle ceci la série
électrochimique.
Cette table de potentiel permet de prévoir ce qui va se passer en cas de contact entre deux
substances ainsi que la différence de potentiel mise en jeux.
Exercice 2: Classer les métaux ci-dessous dans l'ordre croissant de leur caractère
réducteur:
a) Cu, Zn, Cr, Fe b) Li, Na, K, Mg c) Ni, Sn, Au, Ag
a) Cu(0.34), Zn(-0.76), Cr(-0.91) donc Cu < Zn < Cr
Module : Corrosion
Enseignante : A.DJOUADI
b) Li(-3.05), Na(-2.71), K(-2.92), Mg(-2.37) donc Mg < Na < K < Li
c) Ni(-0.23), Sn(-0.14), Au(1.5), Ag(0.8) donc Au < Ag < Sn < Ni
Exercice 3: Placer les produits suivants selon l'ordre croissant de leur pouvoir oxydant:
MnO4-, Cl2, Cr2O72-, Mg++, Fe2+, Fe3+.
MnO4-(0.56), Cl2(1.36), Cr2O72-(1.33), Mg++(-2.37), Fe2+(-0.44), Fe3+(-0.036)
Mg++ < Fe2+ < Fe3+ < MnO4- < Cr2O72- < Cl2
Exercice 5: Les paires d'ions suivantes peuvent-elles coexister dans une solution
aqueuse?
a) Cu+ et Fe3+ b) Co3+ et Fe2+ c) Fe3+ et I– d) Al3+ et Co2+
a) non b) non c) non d) oui
Un métal qui ne s'oxyde pas spontanément à l'air est dit « noble ». Cette notion est
directement liée au potentiel d'oxydoréduction du couple oxyde/métal : plus le potentiel est
élevé, plus le métal est « noble ». Ceci intervient également dans la corrosion galvanique : le
métal le moins noble se corrode alors que le métal le plus noble est protégé. Certains métaux
considérés comme inoxydables sont en fait protégés par une couche d'oxyde compacte
adhérente et surtout étanche à l'oxydant, comme l'aluminium et le titane : ils ne sont pas
nobles, mais leur corrosion est très lente car les oxydes d'aluminium et de titane sont étanches
à l'oxygène. On peut donc classer les métaux du plus noble au moins noble :
Module : Corrosion
Enseignante : A.DJOUADI
Au > Ag > Cu > Pb > Sn > Ni > Cd > Fe > Cr > Zn > Al > Ti > Mg > Na > Li
F2 +2,87 F-
Au+ +1,69 Au
Cu2+ +0,34 Cu
Pb2+ -0,13 Pb
Sn2+ -0,13 Sn
Ni2+ -0,25 Ni
Cd2+ -0,40 Cd
Fe2+ -0,44 Fe
Cr3+ -0,74 Cr
Zn2+ -0,76 Zn
F2 +2,87 F-
Au+ +1,69 Au
Module : Corrosion
Enseignante : A.DJOUADI
Cu2+ +0,34 Cu
Pb2+ -0,13 Pb
Sn2+ -0,13 Sn
Ni2+ -0,25 Ni
Cd2+ -0,40 Cd
Fe2+ -0,44 Fe
Cr3+ -0,74 Cr
Zn2+ -0,76 Zn
Pour trouver les valeurs de potentiels dans d'autres conditions, on utilise l'équation de Nernst:
Loi de Faraday
Charge d'une mole d'électron : 6,02 . 1023 . 1,6 . 10-19 C = 96500 C = 1 F
1 F = 1 Faraday = charge d'une mole d'électrons. On peut faire passer le courant pendant
un temps plus ou moins long. La quantité de métal déposée dépend donc de l'intensité du
courant ainsi que de la durée de l'électrolyse.
La loi de Faraday est la suivante :
Module : Corrosion
Enseignante : A.DJOUADI
i = intensité [ C / s = A ]
t = temps [s]
ne = nombre d'électrons cédés ou gagnés.
M = masse moléculaire de la substance.
m = masse de substance.
Module : Corrosion
Enseignante : A.DJOUADI