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Dessalement Eau Mer

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Sur le plan mondial, la population augmente rapidement et la demande en eau de bonne
qualité est de plus en plus forte (1000 m3 par an et par habitant est le minimum vital) ce qui
finira par rendre les réserves insuffisantes. Face à ce problème majeur de manque d’eau, le
dessalement de l’eau de mer s’avère comme une solution fiable de production d’eau douce.

Il y avait plus de 10 350 unités de dessalement dans plus de 140 pays du monde, qui
produisent plus de 37 750 millions m3/j de l’eau dessalée adaptée à la consommation usuelle.
L’eau dessalée peut être destinée vers de nombreux domaines comme: la consommation
humaine, l’industrie, l’irrigation, la production de l’eau embouteillée et de l’eau distillée…etc
(METAICHE, 2006).

Dans ce chapitre, nous décrivons brièvement les procédés les plus utilisés pour dessaler
l’eau de mer et la rendre potable. Après, nous présenterons les inconvénients et les problèmes
techniques rencontrés en dessalement.

III.1. Définition de dessalement


Le dessalement est un procédé de déminéralisation. Il a pour but l’obtention d’eau de
salinité voisine de celle des eaux douces naturelles à partir d’eau de mer ou d’eau saumâtre
(GERMAIN, COLAS, ROUQUET, 1997).

III.2. Composition et salinité de l’eau de mer

III. 2.1. Composition

L’eau de mer est une solution complexe qui contient, tout au moins à l’état de traces, tous
les éléments chimiques connus. Ils se présentent soit à l’état de molécules soit à l’état d’ions
(LECLERC, 1978).

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Tableau 4 : Composition chimique de l’eau de mer.

Eau de mer Méditerranée Golfe arabique


standard Toulon Koweït
ppm % ppm % ppm %
Salinité totale 35 000 39 000 45 000

Sodium 10 760 30,7 11 970 30,7 13 830 30,7


Magnésium 1 294 3,7 1 440 3,7 1 660 3,7
Cations

Calcium 412 1,2 450 1,2 530 1,2


Potassium 387 1,1 440 1,1 497 1,1
Total cations 12 853 14 300 16 517
Chlorures 19 353 55,3 21 570 55,3 24 900 55,3
Sulfates 2 712 7,7 2 990 7,7 3 500 7,7
Anions

Bicarbonates 142 0,4 153 0,4 182 0,4


Bromures 67 0,2 75 0,2 86 0,2

Total anions 22 274 24 788 28 668


Source : MAUREL, 2006

Dans le cas des mers ouvertes, la proportion des différents sels en présence est relativement
constante comme le montre le tableau ci-dessus. En particulier, la somme des ions chlorures
et sodium représente environ 85 % du poids total des sels. En revanche, dans les mers fermées
ou les grands lacs salés, la concentration par évaporation à partir d’apport d’eau de surface
faiblement salées mais relativement différentes de celle de l’eau de mer, conduit quelques fois
à des compositions ioniques très particulières (MAUREL, 2006).

III.2.2. Salinité

La salinité des mers ouvertes sur les masses océaniques (Atlantique, Manche, Mer du Nord,
Pacifique) est de l’ordre de 35 g/l et c’est cette valeur qui est considérée comme salinité
standard de l’eau de mer. Des variations plus ou moins importantes autour de cette valeur
moyenne existent en fonction du bilan précipitations-évaporations. La salinité peut être très
différente dans le cas des mers fermées ou peu ouvertes sur les masses océaniques (Tableau
5) (MAUREL, 2006).

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Tableau 5 : Salinité de l’eau de mer

Mer Concentration en sel

Mer Méditerranée 36 à 39 g/l


Mer Rouge ≈40 g/l
Mer Baltique 7 g/l
Mer Caspienne 13 g/l
Mer Morte 270 g/l
Golf arabo-persique 40 à 70 g/l
Mer Noire 20 g/l
Source : MAUREL, 2006

III.3. Schéma général d’une installation de dessalement


Une installation de dessalement peut être schématiquement subdivisée en 4 postes (Figure 3) :

 Une prise d’eau de mer ;

 Un poste de prétraitement ;

 L’installation de traitement proprement dite ;

 Un post-traitement.

Prétraitement Installation de Post-traitement Eau


dessalement douce

Saumure

Eau salée

Figure 3 : Schéma général d’une installation de dessalement

Dans le cas de dessalement de l’eau de mer, les rejets de saumure ne posent pas de gros
problèmes bien qu’ils puissent contenir des produits de corrosion ainsi que des réactifs utilisés
(MAUREL, 2001).

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III.4. Prise d’eau de mer

La prise d’eau de mer doit permettre d’obtenir à l’entrée de l’usine de dessalement une eau
de la meilleure qualité possible, en particulier du point de vue matières en suspension. Cette
prise en compte de la qualité de l’eau est d’autant plus importante que le procédé de
dessalement choisi sera l’osmose inverse.

Selon MAUREL (2006), deux technologies peuvent être utilisées : les forages côtiers et les
prises d’eau de surface:

 Les forages côtiers soit verticaux soit sous forme de galeries horizontales permettent
d’obtenir une eau de très bonne qualité et relativement stable (turbidité, température…). Cette
technique est utilisée pour les installations de faible capacité (< 40 000 m3/j). L’inconvénient
des forages côtiers est leur colmatage éventuel au cours du temps.

 La prise d’eau peut être faite en pleine mer. Dans le cas idéal, le captage doit être
effectué en zone profonde, éloigné de la cote, protégé des pollutions et des forts courants et ne
pas être sous l’influence de rejets. La prise d’eau peut aussi être réalisée au moyen d’un
chenal d’alimentation. De tels systèmes permettent d’alimenter des installations de grandes
capacités (> 100 000 m3/j). Les variations de qualité peuvent être élevées suite, par exemple, à
des pollutions ponctuelles (hydrocarbures, algues...).

III.5. Prétraitement

Le prétraitement est l’un des principales filières dans les stations de dessalement de l’eau
de mer, il évite la formation de dépôts sur les surfaces membranaires et afin de produire une
eau conforme à l’alimentation des systèmes de dessalement. Il a pour but d’éliminer les
matières décantables et de réduire les matières en suspension, ainsi que la turbidité
(HAMOUNI, 2008).

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III.6. Différents procédés de dessalement de l’eau de mer

Le classement des différents procédés de dessalement peut se faire en tenant compte de la


forme ou phase (vapeur, liquide, solide) sous laquelle l’eau douce est séparée des saumures
(BOUZOUANE, 1985).

Ces procédés peuvent être classés plus précisément (BOUKEMIDJA, 2007), soit :

A. Selon le principe sur lequel ils se basent

Procédés de dessalement

Par changement A membranes Agissant sur les


de phase liaisons chimiques

Distillation Congélation Osmose inverse Électrodialyse

Flash à multiples effets Compression Echange Extraction par


de vapeur d’ions solvants sélectifs

B. Selon le type d’énergie consommée

Procédés de dessalement

Consommation de chaleur Consommation de puissance


(Distillation) électrique, mécanique

Multiples effets Flash Compression Congélation Compression Osmose Electrodialyse


de vapeur de vapeur inverse

III.6.1. Procédés faisant intervenir un changement de phase

III.6.1.1. Distillation

Les procédés de séparation par distillation consistent en un simple changement de phase


d’une solution d’eau salée qui passe, de l’état liquide à l’état gazeux en agissant sur
l’élévation de la température et/ou la diminution de la pression. Après que l’eau chauffée
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s’évapore, les sels vont se précipiter, et puis par une condensation de cette eau évaporée et un
recueillement avec des organes spéciaux on obtient de l’eau douce. La séparation par
distillation repose donc sur la technique de vaporisation (METAICHE, 2000).

Trois procédés se partagent le marché du dessalement thermique : Le procédé de distillation


à détente étagée (MSF), le procédé de distillation à multiples effets (Multi-Effect Distillation
MED) et le procédé à compression de vapeur (vapor compression).

 Distillation à compression de vapeur

Le dessalement par compression de vapeur consiste à comprimer la vapeur d’eau de mer,


pour la réchauffer, avant de la réintroduire dans la même enceinte pour la condenser et donc
faire évaporer une autre quantité d’eau de mer. La compression peut être obtenue par de la
vapeur issue d’un générateur de vapeur en utilisant un éjecteur (thermo-compression), ou bien
en utilisant un compresseur et on fait alors du dessalement par compression mécanique de
vapeur. La condensation de la vapeur provoque le réchauffement de l’eau salée qui se
vaporise sous l’effet d’une diminution de pression (Figure 4) (ALAOUI, 2008).

Figure 4 : Procédé de dessalement par compression de vapeur (ALAOUI, 2008)

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 Distillation à multiples effets

Il s’est avéré nécessaire d’améliorer la consommation spécifique de l’évaporateur à simple


effet afin d’augmenter le rendement du procédé en récupérant la chaleur d’apport pour une
nouvelle distillation et le processus s’effectue comme suit (BOUKEMIDJA, 2007):

- Dans la première cellule de distillation (Figure 5), l’eau de mer ruisselle sur un serpentin
de tubes chauffés ou sur des plaques, grâce à la chaudière. Elle se transforme ainsi en vapeur à
seulement 70°C, grâce à une pression inferieure à la pression atmosphérique. Cela évite
l’entartrage des tuyaux ;
- L’eau de mer non transformée en vapeur s’accumule au fond de la cellule. Elle se
concentre davantage de sels car celui-ci n’est pas vaporisable ;
- L’eau est pompée, puis envoyée dans la cellule 2 ;
- La vapeur entre dans la deuxième cellule, puis se condense dans le serpentin. Ce passage à
l’état liquide dégage assez d’énergie pour en céder à l’eau de mer. Celle-ci ruisselle sur les
tubes ainsi chauffés et se vaporise ;
- Le même processus se répète dans la troisième cellule. En pratique, on peut placer en série
jusqu’à 6 ou 7 cellules de distillation ;
- Le dernier serpentin est refroidi par l’eau de mer ;
- La vapeur condensée dans les serpentins donne de l’eau douce. Il faut 2 à 4 litres d’eau
salée pour obtenir 1 litre d’eau douce.

Figure 5 : Procédé de dessalement par distillation à multiples effets MED (ALAOUI, 2008)

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 Distillation Multi-Stage Flash (MSF) ou par détentes successives
Ce procédé dit flash consiste à maintenir l’eau sous pression pendant toute la durée du
chauffage, lorsqu’elle atteint une température de l’ordre de 120°C elle est introduite dans une
enceinte (ou étage) où règne une pression réduite (Figure 6). Il en résulte une vaporisation
instantanée par détente appelée flash. Le phénomène de flash est reproduit ensuite dans un
deuxième étage où règne une pression encore plus réduite. La vaporisation de l’eau est ainsi
réalisée par détentes successives dans une série d’étage où règnent des pressions de plus en
plus réduites. On peut trouver jusqu’à 40 étages successifs dans une unité MSF industrielle
(BOUGOUFA, 2004).

Figure 6: Procédé de dessalement par distillation multi flash MSF (ALAOUI, 2008)

III.5.1.2. Congélation
Lorsqu’on refroidie une eau de mer jusqu’à environ - 2 °C, il y a formation de cristaux de
glace constitués d’eau douce. L’eau de mer étant alors plus concentrée, elle résiste mieux à la
congélation. Si on fait baisser davantage la température, la production de glace augmente, le
sulfate de sodium décahydraté à tendance à précipiter à - 9 °C. Pour produire de l’eau pure, il
est donc préférable de ne pas refroidir l’eau au dessous de cette température (DESJARDINS,
1997).

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III.6.2. Procédés utilisant des membranes

III.6.2.1. Osmose inverse


L’osmose inverse est un procédé de séparation de l’eau et des sels dissous au moyen des
membranes semi-perméables sous l’action de la pression. Ce procédé fonctionne à
température ambiante et n’implique pas de changement de phase (BOUGOUFA, 2004).
Lorsque l’eau pure et l’eau salée sont séparées par une membrane semi-perméable, une
partie de l’eau pure pénètre dans l’eau salée à travers la membrane. Ce passage à travers la
membrane se poursuit tant qu’existe une différence de concentration. Ce phénomène est
appelé « Osmose » et la force motrice est dite « pression osmotique ». Si l’on exerce une
pression suffisante pour surmonter la pression osmotique (Figure 7), le passage à travers la
membrane s’effectue en sens inverse. Ce phénomène est appelé « osmose inverse ».

Le dessalement de l’eau de mer par osmose inverse nécessite un prétraitement très poussé
afin de prévenir le colmatage des membranes (BENSAADI, 2004).

Figure 7 : Procédé de dessalement par osmose inverse (TAHRI, 2007).

III.6.2.2. Électrodialyse
Le procédé de séparation par membrane d’électrodialyse consiste à séparer électriquement
les molécules de NaCl contenues dans une eau concentrée en anions (Cl-) et en cations (Na+).
Puis à une dialyse par des membranes appropriées séparant l’eau douce et les ions produits
(BENSAADI, 2004).
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Selon DEGREMONT (1978), si un liquide riche en ions est soumis à un champ électrique
grâce à deux électrodes entre lesquelles on applique une différence de potentiel continue, les
cations de Na+ vont se diriger vers l’électrode négative (cathode) tandis que les anions de Cl-
vont se diriger vers l’électrode positive (anode). Si rien ne s’oppose à leur mouvement, ils
viennent se décharger sur les électrodes de signes contraires, il y a électrolyse. En revanche, si
l’on place entre les deux électrodes un ensemble de membranes de dialyse sélectives :

Les unes négatives, perméables aux cations seulement.


Les autres positives, perméables aux anions seulement.

Les deux types de membrane doivent se disposer alternativement comme l’indique la


figure 8, afin d’éviter la migration des ions, car les membranes cationiques arrêtent la
migration des anions et les membranes anioniques arrêtent la migration des cations.

Le système comporte trois paires de membranes, les compartiments 1, 2, 3, 4 et 5 sont


alimentés par un courant d’une solution de chlorure de sodium, les ions des compartiments 1,
3 et 5 passent dans les compartiments 2 et 4 sous l’effet du champ électrique créé par les
électrodes. L’eau des compartiments 1, 3 et 5 s’appauvrit en sel (se dessale) tandis que celle
des compartiments 2 et 4 se concentre en sel (saumure).

Liquide de rinçage d’électrode


Eau concentrée
+ + + - Eau dessalée
Anode Cathode
+ + +
+ Na Na Na NaOH -
1 2 3 4 5 +H2
- - -
Cl2 Cl Cl Cl

Eau de mer
Rinçage anode Rinçage cathode
Liquide de rinçage d’électrode

Figure 8 : Procédé de dessalement par électrodialyse (METAICHE, 2000)

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III.6.3. Procédés agissant sur les liaisons chimiques

III.6.3.1. Echange d’ions

Ce procédé consiste en une élimination totale des sels par l’utilisation des produits
chimiques appelés « échangeurs d’ions » qui sont des substances granulaires insolubles
comportant dans leur structure moléculaire des radicaux acides ou basiques susceptible de
permuter les ions positifs ou négatifs fixés sur ces radicaux, contre des ions de même signe
(Na+ et Cl-) se trouvant en solution salée. Il utilise des résines synthétiques, les unes capables
d’absorber les anions, les autres les cations (BENSAADI, 2004).

III.6.3.2. Extraction par solvant

L’extraction par solvant est l’opération fondamentale qui permet d’extraire un composant
(soluté) d’un liquide, par un autre liquide (solvant). Cette méthode repose sur la miscibilité de
certains solvants avec l’eau, sans être solvant pour les sels. On obtiendra de l’eau douce par
extraction, on peut schématiser cette opération comme suit :

Inerte + soluté phase liquide I Extraction soluté + solvant

Phase liquide II par solvant Inerte + traces soluté

La phase liquide I est un mélange homogène. Le solvant ne doit pas être miscible avec l’un
des deux composés initiaux, l’inerte et le solvant ne sont pas miscibles. Ce procédé est utilisé
généralement dans le déphénolage (élimination des phénols) des soudes usées de raffinerie
avec le gazole comme solvant. Le mode de dispersion des deux phases peut être gravitaire par
agitation ou par pulsation (AMAMRA, 1999).

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III.7. Post-traitement

Selon MAUREL (2006), en fonction de l'application de l'eau traitée, le perméat (l’eau


produite par un traitement de dessalement) devrait être traité avant usage final en adoptant les
étapes suivantes :

 Correction de pH
Le perméat présente un pH acide. Ce paramètre doit être ramené à une valeur comprise
entre 6,5 – 7,5 adéquate pour les eaux potables, et aussi pour éviter la corrosion. L’ajustement
du pH est réalisé par injection de la soude ou la chaux.

 Post chloration
Le perméat doit être chloré en utilisant l’hypochlorite de sodium (NaOCl) ou le chlore
gazeux pour éviter toute contamination et développement biologique.

III.8. Critères pour le choix d’un procédé de dessalement

Selon BENSAADI (2004), les facteurs à prendre en compte dans le choix d’un procédé de
dessalement sont de deux ordres :

Critères économiques

 Coût de l’énergie : dépend de sa nature (énergie renouvelable, gaz, fuel) et de sa disponibilité


locale (pays importateurs ou producteurs…) ;
 Coût des produits chimiques : selon qu’ils sont disponibles localement ou importés ;
 Fluctuation des monnaies : particulièrement pour les unités d’osmose inverse, provenant de
manière quasi-exclusive des USA, et dont le coût dépend donc des fluctuations du dollar ;
 Conditions de financement : détails, taux d’intérêt ;
 Coût de la main d’œuvre.

Critères techniques

 Salinité de l’eau à traiter : elle varie de 7 g/kg dans la mer baltique à 270 g/kg dans la mer
morte. En général, les procédés de distillation permettent de traiter des eaux de fortes
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concentrations, lorsque les procédés à membrane sont généralement appliqués aux eaux
saumâtres ;
 Composition chimique de l’eau à traiter ;
 Caractéristiques physiques de l’eau (turbidité, matières en suspension…) déterminent le type
de prétraitement à utiliser ;
 Salinité de l’eau produite : selon l’usage qui en sera fait, elle peut varier de 300 à 500 ppm
pour l’approvisionnement en eau potable à 15-30 ppm pour l’alimentation en eau industrielle ;
 Source d’énergie disponible (gaz, pétrole, électricité, énergie renouvelable, énergie nucléaire
et énergie récupérée).

III.9. Problèmes rencontrés en dessalement

Les principaux problèmes que l’on rencontre dans le dessalement de l’eau de mer sont des
problèmes d’entartrage, des problèmes de colmatage des surfaces d’échange et des problèmes
de corrosion.

III.9.1. Entartrage

Le tartre est un dépôt de sels minéraux dont la solubilité décroit lorsque la température de
l’eau de mer augmente. Ce dépôt est constitué principalement de carbonate de calcium qui
apparait à partir de 60 °C suivant la réaction :
(CO3H)2 Ca CO3 Ca + CO2 + H2O

La formation du gaz carbonique dans les cellules chaudes provoque une augmentation
d’hydroxyde de magnésium qui précipite suivant la réaction :
Mg + 2 OH Mg (OH)2

D’autre part le sulfate de calcium peut également précipiter dans certains cas, la réaction est
la suivante : Ca + SO4 Ca SO3

La température à laquelle commence la précipitation dépend de la concentration en sels de


l’eau de mer (BOUZOUANE, 1985).

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III.9.2. Colmatage

Les dépôts qui sont à l’origine de l’encrassement des surfaces d’échanges peuvent être
classés en trois catégories :
- Les dépôts minéraux qui correspondent au phénomène d’entartrage constitués
principalement par Ca CO3, Ca SO4, x H2O… ;
- Les dépôts organiques constitués principalement par les matières en suspension, les
acides humiques ou fulviques, les microorganismes ainsi que les produits excrétés par les
microorganismes (polysaccharides) ;
- Les dépôts colloïdaux (silice, soufre, hydroxyde de fer et de manganèse d’aluminium).

En fait, un dépôt est en général constitué par un mélange de ces différents types auxquels il
faut rajouter les produits de corrosion ainsi que les précipités résultants des réactifs ajoutés
(floculants, antitartres,…) (MAUREL, 2006).

III.9.3. Corrosion

La corrosion est définie comme l’attaque, la dissolution des métaux (et en particulier des
métaux ferreux) ainsi que leur transformation progressive en oxyde ou sels plus stables.
Divers mécanismes peuvent être intervenir selon le pH, l’acidité, la présence ou non
d’oxygène dissous et de certains types de microorganismes (TARDAT, BEAUDRY, 1995).

III.10. Inconvénients de dessalement

D’après AKLI (2007), parmi les impacts dus à une usine de dessalement, il y a ceux qui se
limitent à la phase de construction et ceux qui sont à la phase d’exploitation. Les impacts
commencent avec la transformation de l’occupation du sol, puis continuent avec
conséquences visuelles et des nuisances sonores pour s’étendre à des émissions dans
l’atmosphère et des rejets dans l’eau donnent des dommages potentiels pour le milieu
récepteur.

Les activités de construction et d’exploitation auront un impact sur les zones littorales,
affectant notamment la qualité de l’air, la qualité de l’eau, la flore et la faune marine, la
perturbation d’écosystème (dunes de sable, herbiers marins).
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La réduction de l’oxygène dissous dans les eaux réceptrices par suite du rejet de saumure
chaude et les effets nocifs pour les espèces résistantes aux sels sont caractérisés comme étant
des impacts de degré moyen. La turbidité accrue et la limitation de la photosynthèse par suite
de la perturbation des sables dues aux activités d’excavation et de dragage sont caractérisées
comme des impacts de degré moyen. La toxicité due aux produits chimiques est caractérisée
comme étant un impact de degré faible.

III.11. Dessalement de l’eau de mer en Algérie

L’Algérie a connu durant les deux dernières décennies du siècle passé une sécheresse
persistante et particulièrement dans sa partie Ouest. Cette situation a entraîné un rabattement
du niveau des nappes aquifères du fait du volume mobilisé des eaux souterraines et du volume
des réserves des barrages (Anonyme, 2007). Devant cette situation et pour assurer un niveau
acceptable en matière d’alimentation en eau potable des populations, l’Algérie a opté pour
l’option de dessalement de l’eau de mer (un littoral de 1200 Km sur la méditerranée).

L’expérience Algérienne en matière de dessalement d’eau est étroitement liée au


développement de l’industrie pétrolière et sidérurgique. En 1964, trois petits blocs de 8 m3/h
ont été installés au complexe Gaz liquéfié d’Arzew. En 1969, une autre installation a vu le
jour à Arzew d’une capacité de production de 4560 m3/j. Au départ et avec l’inauguration de
l’unité d’osmose inverse de Mostaganem de 57 600 m3/j était l’installation la plus importante
dans le monde.

Le Ministère des Ressources en Eau a lancé un programme (2002-2003) de :

 Réalisation de 21 stations monoblocs de dessalement d’eau de mer de capacité


moyenne (2500 m3/j à 5000 m3/j) à travers six wilayas : Skikda (10 000 m3/j), Tizi ouzou
(Tigzirt 2500 m3/j), Boumerdes (Corso 5000 m3/j), Alger (30 000 m3/j), Tipaza (Bou Ismail
5000 m3/j) et Tlemcen (Ghazaouete 5000 m3/j) (Tableau 6).

 Réalisation de 13 usines de dessalement d’eau de mer totalisant une capacité


d’environ 2.260.000 m3/j (Tableau 7).

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Tableau 6: Petites stations monoblocs de dessalement d’eau de mer en Algérie

N° Willaya Site Commune Capacité (m3/j) Population à servir


01 Tlemcen Ghazaouet I Ghazaouet 2500 33 330
02 Ghazaouet I Ghazaouet 2500
03 Tipaza Bous-Ismail Bous-Ismail 5000 33 330
04 Champ de tir1 Zéralda 2500
05 Champ de tir2 Zéralda 2500
06 Palm Beach Staouali 2500
07 La fontaine1 Ain Benian 2500
08 Alger La fontaine2 Ain Benian 2500 200 000
09 La fontaine3 Hammamet 2500
10 Cap caxine Bordj El Kiffan 2500
11 Bateau cassé1 Bordj El Kiffan 2500
12 Bateau cassé2 Bordj El Kiffan 2500
13 Bateau cassé3 Bordj El Kiffan 2500
14 Réghaia plage2 Réghaia 2500
15 Réghaia plage2 Réghaia 2500
16 Boumerdès Corso Corso 5000 33 330
17 Labri B.Mhidi Labri B.Mhidi 2000
18 Skikda Labri B.Mhidi Labri B.Mhidi 3000
19 Labri B.Mhidi Labri B.Mhidi 2500 66 660
20 Labri B.Mhidi Labri B.Mhidi 2500
21 Tizi Ouzou Tigzirt Tigzirt 2500 16 660
Total 57 500 383 310

Source : AHCENE OUZANE, 2007

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Tableau 7 : Grandes stations de dessalement de l’eau de mer en Algérie

Station de dessalement Capacité de Type de procédé Etat


utilisé d’avancement
production (m3/j)
Complexe Kahrama - Arzew 90 000 MSF En exploitation
Usine de HWD – Hamma 225 000 RO En exploitation
Usine de ADS – Skikda 100 000 RO Travaux en cours
Usine de BWC – Beni Saf 200 000 RO Etude achevée
Usine de SMD – Cap Djinet 100 000 RO Etude achevée
Usine de MT – Fouka 120 000 RO Etude en cours
Usine de STMM– 200 000 RO Etude achevée
Mostaganem
Usine de MBH – Honaine 200 000 RO Etude achevée
Usine de Souk Tlata 200 000 RO Etude en cours
Usine d’El Tarf 50 000 RO Etude achevée
Usine de Macta 500 000 RO Etude en cours
Usine de Ténes 200 000 RO Etude en cours
Usine de Oued Sebt 100 000 RO Etude en cours
TOTAL 2 258 880
Source : AHCENE OUZANE, 2007

Parmi les différents procédés décrits, on peut noter que les deux technologies qui sont les
plus couramment utilisées actuellement sont le procédé par Osmose inverse et le procédé
MSF. Leurs fiabilités respectives sont liées de façon prépondérante à la source d’énergie
employée et à la production réalisée : pour le système par Osmose inverse c’est l’emploi
direct de l’électricité comme source initiale d’énergie pour la production d’eau distillée ; pour
le système MSF c’est l’emploi d’énergie thermique en particulier gazière.

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