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Révolution Française

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Révolution française

La Révolution française est une période de bouleversements


sociaux et politiques de grande envergure en France, dans ses Révolution française
colonies et en Europe qui a duré de 1789 à 1799. Il s'agit d'un
moment crucial qui met fin à fin de l'Ancien Régime un peu plus
de trois ans après la prise de la Bastille.

La Révolution française a légué de toutes nouvelles formes


politiques, notamment au travers de la Déclaration des droits de
l'homme et du citoyen de 1789 qui proclame l'égalité des citoyens
devant la loi, les libertés fondamentales, et la souveraineté de la
Nation, apte à se gouverner au travers de représentants élus.
« Mythe national », ses valeurs et les institutions de la Révolution
dominent encore aujourd'hui la vie politique française. La
Révolution a entraîné la suppression du système féodal, une plus
grande division de la propriété foncière, l'abolition des privilèges,
la limitation de l'exercice du pouvoir politique, le rééquilibrage Prise de la Bastille le 14 juillet 1789 par Hoüel.
des relations entre l'Église et l'État et la redéfinition des structures
Date 5 mai 1789 – 9 novembre 1799 Lieu France
familiales. Plusieurs centaines de milliers de personnes y
Résultat Fin de l'Ancien Régime et de la monarchie
trouvèrent la mort, notamment sous la Terreur, ainsi que pendant
absolue française
les tentatives de contre-révolution, principalement la guerre de
Naissance de la Monarchie constitutionnellepuis de la
Vendée. Les guerres de la Révolution française, qui ont touché
Première République
une large partie de l’Europe continentale, ont abouti à la création
et à la transformation des frontières et des États d'Europe, son
Chronologie
expansion et son audience contribuant à la diffusion des idées 5 mai 1789 Ouverture des états
révolutionnaires dans les « Républiques sœurs » puis dans toute généraux à Versailles
l'Europe. Ces guerres ont ensuite trouvé leur prolongement dans 20 juin 1789 Serment du Jeu de paume
les guerres napoléoniennes durant le premier empire et ont ainsi
14 juillet 1789 Prise de la Bastille
déclenché une vague de conflits mondiaux qui s'est étendue des
Caraïbes au Moyen-Orient.
4 août 1789 Abolition des privilèges et
des droits féodaux
La Révolution française diffère des autres révolutions par ses 26 août 1789 Adoption de la Déclaration
exigences universalistes en ce qu'elle est destinée à bénéficier à des droits de l'homme et
1
toute l'humanité . Dès son commencement, la portée universelle du citoyen
des idées de la Révolution française a été proclamée par ses 21 juin 1791 Fuite de Louis XVI et
partisans et l'ampleur de ses conséquences soulignée par ses arrestation à Varennes
2 3
détracteurs . La Révolution est restée un objet de débats ainsi
14 septembre 1791 Louis XVI prête serment à
qu'une référence controversée tout au long des deux siècles qui
4 la Constitution : Début de
l'ont suivie, en France et dans le monde . Elle a créé des divisions
la monarchie
immédiates et durables entre les partisans des idées constitutionnelle.
révolutionnaires et les défenseurs de l'ordre ancien, ainsi qu’entre
10 août 1792 Prise des Tuileries avec
les anticléricaux et l'Église catholique. Elle est considérée par la
l'aide des Fédérés
majorité des historiens comme l'un des événements majeurs de
5 marseillais. Leur chant de
l'histoire mondiale .
marche sera adopté par la
Elle marque le début d’une période de grande instabilité foule parisienne et baptisé
institutionnelle en France et en Europe au cours de laquelle se La Marseillaise. Chute de
succèdent trois monarchies constitutionnelles, deux éphémères la monarchie et
républiques et deux empires, jusqu’à l’avènement définitif de la suspension de Louis XVI.
République au cours des années 1870. L'histoire contemporaine 21 septembre 1792 Au lendemain de la
fut marquée par les héritages de la Révolution française quand la bataille de Valmy, la
plupart des mouvements révolutionnaires l'ont perçues comme un Convention nationale
6
événement précurseur . Ses grandes phrases et ses symboles abolit la royauté et fonde
culturels sont devenus les étendards d'autres bouleversements la Ire République.
majeurs de l'histoire moderne, y compris lors de la révolution 21 janvier 1793 Exécution de Louis XVI
7
russe plus d'un siècle plus tard . 9 thermidor an II Fin de la Terreur et chute
de Robespierre.
18 brumaire an VIII Coup d’État établissant le
Consulat, dominé par
Bonaparte.
Sommaire
Chronologie et périodisation
La France dans les années 1780
La société française
Résistance à la monarchie absolue et désir de réforme
1789 : fin de la monarchie absolue et de l’Ancien Régime
Révolution juridique (mai-début juillet 1789)
Campagne électorale pour l'élection des députés aux états généraux
Les députés du tiers état s'opposent au roi
Été 1789
La crise de juillet
Journée révolutionnaire du 14 juillet
Après la victoire populaire
Grande peur dans les campagnes françaises et nuit du 4 août 1789
La marche des femmes sur Versailles : Paris de nouveau capitale
Régénération de la France
Réorganisation administrative
Question religieuse

Échec de la monarchie constitutionnelle


Fête de la Fédération
Varennes et ses suites
Constitution de 1791
Assemblée législative
Agitation sociale et religieuse
Déclaration de guerre
Vetos royaux

Le 10 août 1792
Forces en présence à la Convention
Première République
Girondins et Montagnards
Procès et mort du roi
Vendée
Fin des Girondins
République en danger (1793)
Redressement
Lois, mouvements populaires et renforcement gouvernemental
Victoires et répressions
Fin de la Vendée
Stabilisation gouvernementale et crise populaire
Gouvernement révolutionnaire
Déchristianisation
La lutte des factions
Drame de germinal
Aboutissement et conséquences
Robespierre et la Terreur
Directoire (26 octobre 1795 – 9 novembre 1799)
Notes et références
Notes
Références
Annexes
Bibliographie
Sur la période
Instruments de travail
Grandes problématiques
Aspects historiographiques
La Révolution et les arts
La Révolution et les sciences
Articles connexes
Articles généraux
Listes

Voir aussi
Liens externes

Chronologie et périodisation
Elle est traditionnellement comprise entre l'ouverture desétats généraux, le 5 mai 1789, et le coup d'État du 18 brumaire de Napoléon
Bonaparte, le 9 novembre 1799. La fin de la Révolution française est généralement située au coup d’État du 18 brumaire (du 8 au 10
novembre 1799), lorsque Napoléon Bonaparte accède au pouvoir et inaugure la période du Consulat qui aboutit, cinq ans plus tard, à
l'avènement de l'Empire. Cependant, elle a été partiellement perpétuée par Napoléon lors de l'expansion du Premier Empire français.
Si la plupart des manuels d'histoire et nombres d'historiens découpent la Révolution en quatre périodes — Constituante, Législative,
Convention, Directoire — Michelet et l'historiographie marxiste la terminent à la chute de Robespierre. Cette périodisation a souvent
dépendu des convictions ou arrière-pensées politiques des intéressés en faveur soit de la République « parlementaire », soit de la
8
« souveraineté populaire » . L'historiographie distingue classiquement deux temps, deux révolutions successives, qui ont transformé
d'abord le Royaume de France en une monarchie constitutionnelle, puis en Première République, mettant fin à une société d'ordres et
aux anciens privilèges.

La France dans les années 1780

La société française
La société sous l'Ancien Régime repose sur l'existence d'une mosaïque de droits médiévaux, les privilèges (leges privatae, lois
9
particulières) dont disposent les corps constitués (clergé, noblesse, bourgeoisie, communauté, villes, Universités, métiers) . La
Révolution française, qui naît notamment d'une crise financière due à la participation de la France à la Guerre d'indépendance des
États-Unis, concentre essentiellement discours et critiques sur les privilèges fiscaux du clergé et de la noblesse, deux des trois ordres
de la société féodale. Le poids des impôts est inégalement réparti entre ceux-ci et le
tiers état, alors que celui-ci est le plus productif et
qu'il doit également verser des impôts auprès des deux autres ordres. À l'intérieur même du tiers état (qui représente 97 % de la
10
population) , il y a aussi de fortes disparités selon le métier, la province, voire la ville. Ainsi, les lois sont différentes en Bretagne et
en Languedoc.

Ces disparités sont soit le fruit des agrandissements successifs du royaume (le nouveau territoire reconnaît la souveraineté du roi de
France et demande à celui-ci le respect de ses coutumes), soit des traditions sociales ou professionnelles. Les privilèges gênent
l'établissement d'une politique générale, entravent les volontés de réforme du gouvernement (notamment sous Louis XV), ralentissent
les échanges.

Au XVIIIe siècle, l'essor de nouvelles catégories sociales dans les villes et dans les gros bourgs est indéniable. Parmi les nouvelles
couches, on distingue d'une part une bourgeoisie marchande ou financière, qui profite de l’enrichissement global et, pour une partie
d'entre elles, des grandes spéculations boursières sous Louis XVI,des laboureurs, des paysans riches qui peuvent of
frir à leurs enfants
11
une éducation, et d'autre part une bourgeoisie de fonctionnaires et d'hommes de loi qui aspire à jouer un rôle politique .
Cependant la société semble se figer, l’accès à la noblesse se ferme. D'autre part, dans les années 1780, les nobles remettent en
12
vigueur des droits féodaux oubliés et contrôlent avec plus de rigueur leur perception : c’est la réaction seigneuriale. Cette crispation
est très mal vécue par les paysans qui réclament l'abolition de certains droits comme l'exploitation exclusive des communaux. À la fin
des années 1780, les mauvaises récoltes jettent à la rue les membres les plus fragiles des communautés. L'historien Jean Nicolas
e
recensant pendant tout le XVIII siècle, qu'il appelle le « siècle d'intranquillité », pas moins de 8 528 révoltes de communautés
13
paysannes qui se politisent de plus en plus . Les conditions climatiques sont éprouvantes en 1788 avec une sécheresse au printemps,
Note 1
de violents orages le 13 juillet, provoquant de mauvaises récoltes faisant monter le prix des céréales et du pain . La rudesse de
14
l'hiver qui suit fait lui grimper le prix du bois de chauffage. Ces phénomène attisent l'agitation populaire . Le politique étant
Note 2
considéré comme responsable du manque de grains . Des révoltes de subsistances en 1788 attestent, elles aussi, d'une crise
15
frumentaire à l'origine partielle de la Révolution .

Résistance à la monarchie absolue et désir de réforme


En 1788, le pouvoir repose sur le modèle politico-social d'une monarchie absolue de
droit divin : le roi, représentant de Dieu sur Terre, est « délié des lois » tout en
16
devant respecter les « lois fondamentales du royaume » . Il est le garant de la
sécurité, de la justice et de la foi de ses sujets. Il ne tire sa souveraineté d'aucune
instance humaine mais doit gouverner avec le consentement des corps constitués.
17
Les contradictions internes du modèle vont ouvrir la voie à la Révolution .

Dans leur immense majorité, les Français restent attachés à la forme monarchique.
Note 3
Le roi, aimé et respecté , est perçu comme un « père du peuple », de « la
18
Nation » , puis comme « père des Français ». En 1788, une réforme de l’État est
19
espérée sous son autorité et en son consentement .

Les corps constitués quand ils s'opposent au pouvoir royal le font pour la défense de
leurs intérêts propres sans cependant le remettre en cause ou s'y opposer
idéologiquement. Les Parlements cours de justice d'Ancien Régime et les États
provinciaux instrumentalisent leur droit de remontrance lors de l'enregistrement des
lois pour s'opposer aux réformes ministériels du Conseil du roi. Bien qu'ils protègent Louis XVI en costume de sacre avec
avant tout leurs privilèges, ils se pensent et passent aux yeux de l'opinion publique les 'regalia et la croix de l'ordre du
Saint-Esprit par Antoine-François
naissante, dans une rhétorique de défense du peuple contre le despotisme ministériel,
Callet (1781).
comme les représentants de la Nation. La monarchie en dépit de la pression fiscale
demeure respectueuses de ces corps intermédiaires jusqu'au coup de force du
20
chancelier Maupéou qui rompt l'équilibre en 1771 . Ses membres les plus radicaux rejoignent ce qu'on appelle le « parti patriote »,
fer de lance de la contestation pré-révolutionnaire. La synthèse de leurs combats et de leurs revendications, dans leur dialogue avec
21
les thèses rousseauistes, devait à la faveur des événements de 1789, donner corps auxprémices idéologiques de la Révolution .

En définitive, les remises en cause de l'absolutisme sont rares et marginales avant 1789. Elles sont avant tout philosophiques et
22
religieuses avant d'être politiques ou sociales . On trouve par contre un désir unanime de réforme chez les Français, porté par leurs
23
députés qui expriment le souhait d'un État plus ef
ficace et une monarchie régénérée .

1789 : fin de la monarchie absolue et de l’Ancien Régime

Révolution juridique (mai-début juillet 1789)

Campagne électorale pour l'élection des députés aux états généraux


Bien que dépourvue de toute autorité législative, la réunion des états généraux a suscité de grands espoirs parmi la population
24
française . Les paysans espèrent une amélioration de leurs conditions de vie avec l'allègement, voire l'abandon des droits
25
seigneuriaux . La bourgeoisie espère l'instauration de l'égalité devant la loi et plus confusément, l'établissement d'une monarchie
26
parlementaire ou d'un gouvernement représentatif . Elle peut compter sur le soutien d'une petite partie de la noblesse acquise aux
idées nouvelles et du bas-clergé sensible aux difficultés du peuple. Dès la fin de l'année 1788, mémoires, libelles et périodiques sur la
27
convocation prochaine se multiplient . Villes et villages français s'informent ainsi des débats sur la composition et l'organisation des
États du royaume. La tradition avait sanctionné la pratique d'un vote par ordre qui met le tierd en minorité. En septembre 1788, le
28
Parlement de Paris confirme que les États doivent prendre les formes de1614 .

Le tiers état réclame d'une part le doublement du nombre de ses députés afin qu'il corresponde à son poids réel dans les bailliages,
ainsi que le principe du vote par tête où chaque élu dispose d'une voix. Louis XVI accorde le doublement mais garde le silence sur la
modalité du vote. Cet effacement de l'autorité royale permet l'émergence d'un « parti patriote » à Paris et en province. A la faveur du
développement d'une opinion publique, des échauffourées urbaines, en particulier à Rennes et en Dauphiné, émaillent les quelques
29
mois qui séparent la convocation de la réunion des députés à eVrsailles .

Les députés du tiers état s'opposent au roi

Le 1er mai 1789, les députés arrivent à Versailles. Alors que ceux du clergé (291) et de la noblesse (270) sont reçus en grand apparat,
30
ceux du tiers état (584) sont ignorés. Le 5 mai, le roi ouvre les États généraux. Son discours met en garde contre tout esprit
d'innovation ; celui de Necker n'aborde que les questions financières. Aucune évocation des réformes politiques tant attendues n'est
faite. Le pouvoir ne prend pas clairement position sur les modalités du vote. Les députés tiers s'engagent alors dans un processus de
résistance et d'insubordination mené par Barnave, Mounier, Mirabeau et Rabaut Saint-Etienne. Ils refusent de se réunir séparément
des deux autres ordres. Dans le courant du mois de mai, les assemblées du Clergé et de la Noblesse acceptent de renoncer à leurs
privilèges fiscaux. Au bout d'un mois de discussions, sur une motion de l’abbé Sieyès, le tiers état prend l'initiative de vérifier les
pouvoirs des députés par bailliage et sénéchaussée en l'absence des ordres privilégiés. Le 13 juin, trois curés répondent à l'appel. Le
16, ils sont dix.

Le 17 juin 1789, le tiers et quelques députés de la noblesse et du clergé, sur proposition de Legrand et à l'invitation de Sieyès,
31
prennent le titre d’« Assemblée nationale » . Le 19 juin, le clergé, qui compte une minorité de curés sensibles aux problèmes des
paysans, décide de se joindre aux députés du tiers état pour la vérification des pouvoirs. Le 20 juin, le roi fait fermer la salle des
Menus Plaisirs, lieu de réunion du tiers état. Ceux-ci se dirigent alors vers unesalle de jeu de paume voisine.

Dans un grand enthousiasme, ils prononcent le Serment du jeu de paume. Ils


s’engagent à ne pas se séparer avant d’avoir donné une Constitution écrite à la
France.
32
Lors de la séance royale du 23 juin 1789, Louis XVI, jusqu'alors silencieux ,
définit un programme de travail, proposant aux députés de réfléchir aux réformes
concrètes dont il esquisse l'économie et ordonne aux députés de siéger en chambres
séparées. Alors que les députés de la noblesse et du haut clergé obéissent, les
députés du tiers état et ceux du bas clergé restent immobiles. Bailly, élu président en
tant que doyen, répond au marquis de Dreux-Brézéleur sommant de se retirer que la Le Serment du Jeu de paume
« Nation assemblée n'a d'ordre à recevoir de personne » et Mirabeau l'apostrophe en par Jacques-Louis David
33
affirmant que seule la force pourrait les faire quitter les lieux . Face à cette
34
résistance, le roi invite le 27 juin les trois ordres à débattre ensemble .

L’Assemblée reprend alors immédiatement sa marche en avant. Le 9 juillet, elle se proclame Assemblée nationale constituante.
Durant ces journées, elle réalise une autre révolution décisive : beaucoup de députés, effrayés par la tournure des événements,
démissionnent ; l’Assemblée déclare qu’elle tient son mandat non pas des électeurs individuellement pour chaque député, mais
35
collectivement de la Nation tout entière. C'est la mise en application du principe de la souveraineté nationale défendu par Diderot .
Cette assemblée peut s’appuyer sur les espoirs de la majorité de la Nation, sur les réseaux de « patriotes ». En face, il n’y a que des
ministres divisés, un gouvernement sans ressource financière et un roi velléitaire qui recule. Des rumeurs d'arrestations des députés
36
du Tiers circulent alors à Versailles, à Paris et en province .

Été 1789

La crise de juillet

Louis XVI déclare sans valeur la


nouvelle Assemblée mais la laisse
siéger sans intervenir ouvertement.
Le 25 mai, des Gardes françaises
défilent à Paris en faveur des
députés révoltés et les électeurs
parisiens se réunissent en
assemblée. Mais, dès le 26, des
Le peuple délivrant les gardes ordres de marche sont délivrés à six
françaises à l’abbaye St-Germain, le régiment et une troupe d'environ
37
30 juin 1789 par Pierre-Gabriel 20 000 hommes - une « véritable
Berthault, musée Carnavalet. petite armée » - est appelée aux
abords de la capitale afin de
maintenir l'ordre à Paris et à
38 Necker
Versailles . Or l'ensemble de la population parisienne est agitée : la bourgeoisie a
peur pour la survie de l’Assemblée ; le peuple, lui, craint que les troupes ne coupent
les routes du ravitaillement des Parisiens alors que le prix du pain est au plus haut. Début juillet, des émeutes éclatent aux barrières
d’octroi. Le roi renvoie ses ministres jugés trop libéraux, parmi lesquels Necker, contrôleur des Finances, remercié le 11 juillet et
39
invité à sortir du royaume . La nouvelle est connue à Paris le 12. Les Parisiens s'arment et manifestent. Dans l’après-midi, dans les
jardins du Palais-Royal, le journaliste Camille Desmoulins exhorte la foule à se mettre en état de défense. Il considère le renvoi de
Necker comme une attaque contre le peuple. Dans les jardins des Tuileries et aux Invalides, les Parisiens se heurtent au régiment dit
40
du Royal-Allemand du prince de Lambesc dont les soldats sont accusés d'avoir tué des manifestants .
41
Le 13 juillet, les barrières d’octroi sont incendiées, les réserves de grains des couvents pillées . A l'initiative du Comité permanent
42
des électeurs de l'Hôtel de ville, une milice bourgeoise, appuyé par Mirabeau à l'Assemblée, se forme pour la défense de la capitale .

Journée révolutionnaire du 14 juillet

La Prise de la Bastille s'explique d'abord par la volonté de trouver la poudre


nécessaire aux milices bourgeoises des districts mais elle est immédiatement élevée
43
au rang d'acte fondateur de la Révolution populaire . Le 14 juillet, les émeutiers du
faubourg Saint-Antoine se rendent autant maître d'une forteresse royale que d'un
symbole du despotisme. C'est aussi la première manifestation des foules
44
révolutionnaires organisées . Le matin, les émeutiers pillent l'arsenal de l’Hôtel des
Invalides où ils trouvent des armes et des canons. Ils arrivent ensuite aux portes de la
prison royale de la Bastille et y retrouvent d'autres émeutiers massés devant la
45, 46, 47
forteresse du Faubourg Saint-Antoine depuis le matin . Face à la foule
Léopold Morice, Prise de la Bastille, marchant sur la Bastille, songouverneur, le marquis de Launay, accède à la demande
Haut-relief en bronze, Monument à la
de médiateurs venus de l'Hôtel de Ville et accepte par écrit la reddition de la
République, Place de la République,
forteresse sous la promesse qu'il ne sera fait aucun mal à la garnison. Il laisse la
Paris.
foule pénétrer dans la première cour. Il se ravise et fait tirer à la mitraille : il y a des
morts. DesGardes françaises mutinés amènent alors des canons pris aux Invalides :
le gouverneur cède et abaisse les ponts-levis. Il est cinq heures de l'après-midi. Les Vainqueurs de la Bastille se dirigent ensuite vers
48
l'Hôtel de Ville avec leurs prisonniers. Sur le chemin, de Launay est massacré. Sa tête est découpée au canif . Arrivés à l’Hôtel de
Ville, les émeutiers accusent le prévôt des marchands Flesselles de trahison. Il est lui aussi lynché et sa tête promenée au bout d’une
pique avec celle de de Launay. Toute la journée, des barrières et des bâtiments fiscaux parisiens sont attaqués et incendiés.

Après la victoire populaire

Louis XVI cherche l'apaisement et vient en personne le lendemain annoncer à


l’Assemblée le retrait des troupes et l'appeler à rétablir l'ordre. Le lendemain, il
rappelle Necker ainsi que tous les ministres renvoyés. À l’Hôtel de ville de Paris,
tous les membres de l’ancienne administration ayant pris la fuite, Jean Sylvain
Bailly, président de l'Assemblée nationale, est nommé par acclamation « Maire de
Paris ». La Fayette est nommé Commandant général de la Garde nationale. Louis
XVI reconnaît la nouvelle organisation municipale qui se met en place, en se rendant
à Paris le 17 juillet. À cette occasion, Bailly lui remet la cocarde bleue et rouge aux
couleurs de la ville de Paris que Louis XVI fixe sur son chapeau, associant ainsi ces
couleurs au blanc de la monarchie. Ce geste paraît sceller la réconciliation de Paris
et de son roi. Dans les faits cependant, le roi accepte mal que son autorité soit tenue
en échec par une émeute parisienne, de la même façon que les députés acceptent
difficilement que leur pouvoir dépende de la violence populaire.

Jean-Laurent Mosnier, Portrait de Pendant ce temps, la renommée des « vainqueurs de la Bastille » gagne la France
Jean Sylvain Bailly, 1789, Musée entière. La force l'a emporté, venant au secours des réformateurs. Très vite, une
Carnavalet interprétation symbolique de la prise de la Bastille est élaborée. La Bastille y
représente l'arbitraire royal. Les bruits les plus fous se répandent, qui décrivent des
cachots souterrains emplis de squelettes et inventent le personnage fabuleux du
comte de Lorges, victime exemplaire de cet arbitraire. Le « patriote » Palloy fait fortune en entreprenant la démolition de la Bastille
et en commercialisant de nombreux souvenirs commémoratifs.

Ces événements déclenchent aussi la première émigration : le jeune frère de Louis XVI, le comte d’Artois, les grands du royaume
comme le prince de Condé, le duc de Polignac et le duc d’Enghien. Leur destination est l’Angleterre, les Pays-Bas ou l’Allemagne.
Tous pensent revenir dans les trois mois.

Grande peur dans les campagnes françaises et nuit du 4 août 1789

Les provinces n'ont pas attendu Paris. Dans de nombreuses villes les patriotes se constituent en comités permanents et prennent
parfois le pouvoir municipal. Ainsi à Rennes et Strasbourg, des groupes assaillent arsenaux où les armes leur sont données sans
résistance; d'autres groupes prennent les citadelles de Bordeaux, Nantes ou Marseille où les garnisons se rendent. En marge de ces
mouvements, se constitue la Garde nationale. Antoine Barnave recommande pour Grenoble qu'elle soit réservée à la « bonne
49
bourgeoisie ». En effet leur rôle est souvent de contrôler les comités permanents et les mouvements
populaires .

Un peu partout dans les campagnes, à partir du 20 juillet 1789 jusqu'au 6 août 1789, la « Grande Peur » se répand : rumeurs de
complots aristocratiques en représailles des évènements de Paris, ou peur plus vague de « brigands » menaçant les récoltes, amènent
les paysans à s'armer et finalement à attaquer de nombreux châteaux, où les archives relatives aux droits seigneuriaux ou aux impôts
sont brûlées. Ces insurrections marquent l'effondrement de l'autorité monarchique, incapable de s'interposer, et déclenchent une
50
vague d'émigration de la noblesse .

Face à ces violences, l'Assemblée réagit en abolissant lesprivilèges, les droits féodaux, la vénalité des offices et les inégalités fiscales
dans la nuit du 4 août 1789. C’est la fin de la société d'Ancien Régime. Toutefois, les députés, presque tous propriétaires fonciers,
qu'ils soient nobles ou bourgeois, se ravisent en partie pendant la rédaction des décrets du 5 au 11 août 1789. Les droits personnels
(corvées, servage…) et le monopole de la chasse noble sont simplement supprimés.
La loi du 11 août 1789 accorde à tout propriétaire le droit de détruire et faire détruire
toute espèce de gibier sur ses possessions, mettant fin au caractère régalien du droit
51
de chasse .

L'abolition des droits réels portant sur la rente de la terre (cens, champart) est
toutefois assortie d'une clause de rachat, que l'Assemblée Constituante fixera à un
prix élevé le 15 juin 1791, empêchant quasiment tout rachat réel, avant d'y renoncer
et de les abolir sans contrepartie le 17 juillet 1793.

Le 26 août 1789, l’Assemblée constituante publie la Déclaration des Droits de


l'Homme et du Citoyen. S’inspirant des principes des Lumières, elle est une
condamnation sans appel de la monarchie absolue et de la société d'ordres et
proclame en principe la démocratie juridique et sociale. Elle est aussi le reflet des
aspirations de la bourgeoisie de l'époque : la garantie de libertés individuelles, la
sacralisation de la propriété privée, l'accès de tous aux emplois publics. La Déclaration des Droits de
l'Homme et du Citoyen

La marche des femmes sur Versailles : Paris de nouveau capitale

Dès septembre 1789, l'Assemblée vote les premiers articles de la future constitution limitant le pouvoir royal. Les difficultés
d’approvisionnement de Paris en grains et une rumeur relative au piétinement de la cocarde tricolore par régiment
le de Flandre fidèle
au Roi, provoquent les journées des 5 et 6 octobre 1789, où une foule majoritairement composée de femmes se rend à Versailles voir
Note 4
le roi . Ce dernier va dans un premier temps satisfaire leurs revendications. Dans la même journée, le président de la
constituante Mounier, va à nouveau demander que Louis XVI promulgue la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789
et les lois du 4 et du 26 août abolissant la société d'ordres. Dans la soirée, à la demande de la commune de Paris, La Fayette arrive
également à Versailles. Le lendemain à l'aube, une partie de la foule menace la famille royale et deux gardes du corps sont tués. Grâce
à l'intervention de La Fayette (selon les conclusions de l'enquête rendues par le Châtelet, sur cet événement, pivot de la révolution) :
Note 5
« le salut du roi, de la reine, de la famille royale, fut uniquement dû à la Garde nationale et à son général » . Après cette journée,
le roi accepte de quitter Versailles.

Désormais, le roi et l’Assemblée nationale siègent à Paris, surveillés par laGarde nationale et menacés par l’émeute.

Le pouvoir royal s'en trouve extrêmement affaibli. La France reste une monarchie mais le pouvoir législatif est passé entre les mains
de l’Assemblée constituante. Des commissions spécialisées issues de l’Assemblée ont la haute main sur l’ensemble de
l’administration qui se soucie de moins en moins du pouvoir du roi. Les ministres ne sont plus que des exécutants techniques
surveillés par l’Assemblée. Néanmoins, le roi garde lepouvoir exécutif. Les lois et décrets votés par l'Assemblée ne sont valables que
si le roi les promulgue. Par ailleurs, les intendants et autres agents de l'administration de l’Ancien Régime restent à leur poste jusqu’à
la formation d’une nouvelle administration. Jusqu'à l'été 1790, les intendants qui n’ont pas démissionné continuent d'exercer leurs
fonctions, bien que leur étendue ait été considérablement réduite.

Régénération de la France

Réorganisation administrative

L'Assemblée constituante, en majorité constituée de bourgeois, entreprend une vaste œuvre de réforme en appliquant les idées des
philosophes et économistes du XVIIIe siècle. Les années de la Révolution française sont caractérisées par un bouillonnement des idées
et des débats dans la France entière. Lapresse ne sera pleinement libre qu'entre 1789 et 1792.

Les premiers travaux de l'assemblée sont consacrés à la réforme administrative. Les circonscriptions administratives de l'Ancien
Régime étaient très complexes. Les généralités, les gouvernements, les parlements et les diocèses se superposaient sans avoir les
mêmes limites. Les députés entreprennent de les simplifier. Ils s'attachent tout d'abord à la réforme municipale, rendue pressante par
le désordre suscité dans l'administration par les troubles de l’été. La loi du 14
décembre met en place la municipalité. À partir de janvier 1790, chaque commune
de France organise l'élection de ses élus. Ce sont les premières élections de la
Révolution.

Par la loi du 22 décembre 1789, l’Assemblée crée les départements, circonscriptions


à la fois administratives, judiciaires et fiscales. Au nombre de 83, ces départements
portent des noms liés à leur géographie physique - cours d'eau, montagnes, mers – et
ils sont divisés en districts, cantons et communes. Au printemps 1790, une
commission est chargée par l'assemblée du découpage de la France et de répondre
La création des départements
aux litiges occasionnés entre les villes candidates à des chefs-lieux. Les nouvelles
administrations élues par les citoyens actifs, c'est-à-dire environ le septième de la
population de l'époque, se mettent en fonction à partir de l'été 1790 jusqu'à 1791.

Question religieuse
Note 6
Dès le 11 août 1789, la dîme est supprimée , privant ainsi le clergé d'une partie de ses ressources. Le 2 novembre de la même
année, sur proposition de Talleyrand, évêque d'Autun, les biens du clergé sont « mis à la disposition » de la Nation pour l'extinction
de la dette publique. Ils deviennent des biens nationaux qui seront vendus par lots pour combler le déficit de l'État. La même année,
les assignats, qui deviendront une forme de papier-monnaie, sont introduits. Vu l’urgence de la situation financière, l'Assemblée
constituante fait des biens nationaux la garantie d’un papier que ses détenteurs pourront échanger contre de la terre. Utilisés d’abord
comme bons du Trésor, ils reçoivent un cours forcé en avril 1790 pour devenir une véritable monnaie. On émet ainsi pour 400
millions d’assignats en titres de1 000 livres : c’est le début d'une forte période d'inflation.

La suppression de la dîme amène l'Assemblée constituante à s'intéresser au financement du culte : pour cela, un Comité
ecclésiastique est constitué. Le 13 février, les vœux de religion sont abolis et lesordres religieux supprimés sauf, à titre provisoire, les
maisons hospitalières et enseignantes. Les municipalités procèdent aux inventaires dans les mois suivants et réclament souvent les
bibliothèques qui vont servir à constituer les premiers fonds des bibliothèques municipales. La vente des biens nationaux débute en
52
octobre ; ils sont souvent rachetés par la bourgeoisie qui dispose des fonds importants qui permettent d'acheter vite .
53
La Constitution civile du clergé, adoptée le 12 juillet 1790 et ratifiée par le roi le 24 août 1790 , transforme les membres du clergé
en fonctionnaires salariés par l’État. Les membres du clergé séculier sont désormais élus et doivent prêter un serment dans lequel ils
Note 7
s'engagent à accepter et protéger la nouvelle organisation du clergé . Suivant une tradition gallicane et janséniste bien ancrée
dans une partie de la bourgeoisie parlementaire, en accord avec une partie de l'héritage des Lumières favorable à la laïcisation de la
société, les députés n'ont pas demandé au pape son avis sur les réformes du clergé catholique. Les premiers clercs commencent à
prêter serment sans attendre l'avis du souverain pontife.

Par décret du 27 novembre, le serment est rendu obligatoire pour bénéficier des traitements et pensions versés aux membres du clergé
constitutionnel. Les ecclésiastiques doivent choisir : peuvent-ils accepter une réforme opérée sans l'aval des autorités légitimes ? Tous
les évêques (ou presque car ces derniers ont été forcés), sauf quatre, refusent de le prêter ; ils entrent en résistance passive et, malgré
la suppression de 45 diocèses, continuent à agir comme si les nouvelles lois n'existaient pas. Les officiers ecclésiastiques députés à la
Constituante doivent prêter serment avant le 4 janvier 1791 ; on dénombre 99 jureurs sur les 250 députés concernés. Mais, dès mars
1791, le pape Pie VI condamne les réformes visant l’Église de France, ce qui amène un certain nombre de jureurs à se rétracter.
54
Malgré la difficulté à dresser des chiffres globaux, on peut estimer à 52 % la proportion d’ecclésiastiques non jureurs ou
réfractaires.

La Constitution civile du clergé a divisé la population en deux camps antagonistes. Pour Michelet, Mignet ou Aulard, elle fut la
grande faute de la Révolution française. Le drame de 1792-1793 est en germe. Dès 1790, des troubles entre Protestants et Catholiques
55
avaient éclaté à Nîmes . La question du serment dégénère en affrontement violent dans l'ouest où les villes soutiennent les prêtres
jureurs et les campagnes les réfractaires.
Échec de la monarchie constitutionnelle
Royaume de France
Fête de la Fédération Monarchie constitutionnelle
Un an après la Prise de la Bastille, la fête de la Fédération donnée
1791 – 1792
le 14 juillet 1790, au Champ-de-Mars, pour célébrer l’avènement
56
de la cité nouvelle , restera la plus éclatante des fêtes
57
révolutionnaires et constitue le couronnement du mouvement
58
des fédérations provinciales . Il s’agit, pour les élus de la
Constituante, d’affirmer la grande fraternité révolutionnaire dans
une journée d’union nationale alors que des milliers de
59
cérémonies analogues ont lieu simultanément en province .

Après une messe célébrée par Talleyrand, le marquis de La Devise : La nation, la loi, le roi
Fayette, suivi par le Corps législatif, jurent fidélité à la Nation, à Informations générales
la Loi et au Roi, puis Louis XVI et la Reine prêtent serment de
60 Statut Monarchie
fidélité à la Nation et à la Loi . Quoique ce moment de
constitutionnelle
communion nationale puisse laisser croire aux observateurs de
l'époque que le roi a accepté les changements issus de la Capitale Paris
61
Révolution, en fait, il n'en est rien ; Louis XVI, à son habitude, Langue Français
louvoie entre les différents courants. Des voix discordantes se font Histoire et événements
entendre et l’unité tant recherchée n’existe ni dans la droite
absolutiste, qui juge le roi prisonnier, ni même à gauche où Marat 4 septembre 1791 Louis XVI prête serment à
62
jette le trouble en s’attaquant à La Fayette , et en prophétisant
la Constitution
63
Varennes . Cette fête, qui doit clore la Révolution, se révèle 10 août 1792 Suspension de Louis XVI
64
illusoire sur ce plan comme sur celui de l'entente nationale . Le
Entités précédentes : Entités suivantes :
peuple cependant croit toujours à la monarchie et s'est écrié
« Vive le Roy ! ». Royaume de République
France française

Varennes et ses suites


Alors qu’à cette période Louis XVI possède d'importantes prérogatives
65
constitutionnelles, que le système monarchique n’est pas contesté et que la figure
66
royale n'est encore que peu attaquée , la tentative de fuite du roi, le 20 et 21 juin
67
1791, est une date clé de la Révolution : elle rompt les liens symboliques unissant
68 69
le roi à la nation , précipite la désacralisation de la personne royale et le
70
renversement de l'opinion à son égard et relance enfin la crainte du complot
intérieur préparant l'invasion, provoquant une série de lois d'urgence qui préfigurent
71
la Terreur . Louis XVI se rendant à l'Assemblée,
4 février 1790. Archives nationales.
Elle entraîne une division entre jacobins monarchistes constitutionnels et jacobins
72
démocrates . Les premiers comme Bailly, La Fayette ou Barnave, pressés de
terminer la Révolution, mettent sur pied la thèse de l'enlèvement du roi et par les décrets du 15 et 16 juillet le font innocenter et
rétablir dans ses fonctions. Ils provoquent une scission, la première, au sein des révolutionnaires dès le 16 juillet 1791 : une pétition
Note 8
réclamant la mise en accusation du roi et l’organisation d'un nouveau pouvoir exécutif , initiée par Pétion et Laclos au club des
Cordeliers, reçoit le soutien d'une partie - réduite - du club des Jacobins et provoque en revanche, le départ d'une majorité de
73
membres, qui fondent le club desFeuillants dont ils prendront le nom .
Le lendemain 17 juillet, la pétition est déposée au Champ-de-Mars, sur laquelle se
Note 9
rassemble une foule de 5 000 personnes . À la suite d’incidents, la loi martiale
est décrétée par la municipalité, dirigée par Bailly. La Fayette fait tirer sur la foule.
74
La fusillade du Champ-de-Mars qui fera 50 morts crée une rupture durable entre
la bourgeoisie modérée constitutionnelle, représentée par les nouveaux Feuillants, et
75
les autres révolutionnaires, démocrates , comme Danton, Marat ou Robespierre ou
républicains comme Condorcet.

Les opinions se radicalisent encore. Des journalistes et pamphlétaires La fête de la Fédération, le 14 juillet
révolutionnaires multiplient les attaques et grossièretés à l'égard du Roi et de la 1790
76
Reine tandis que les journaux royalistes comme « L'Ami du roi » ou « Les Actes
des apôtres » prêchent la résistance
Note 10
ouverte aux changements . Une
répression - ordonnée par l’Assemblée
Constituante - s'abat sur le club des
Cordeliers (qui doit fermer
temporairement), sur des journaux (qui
sont interdits). Danton, Momoro,
Santerre, Hébert s’enfuient en
Angleterre ; Marat se cache dans une
cave, Robespierre chez un ami,
77
Duplay . Une amnistie suivra en Retour de Varennes. Arrivée de
78 Louis XVI à Paris, le 25 juin 1791
septembre suivant . La position des
monarchistes constitutionnels semble
79
La Fayette. affermie . la très grande majorité des
députés veulent croire à la sincérité du roi ainsi qu’à son attachement aunouveau régime
80
et lui renouvellent leur confiance .

Constitution de 1791
81
La Constitution de 1791, achevée le 3 septembre, est acceptée le 13 par le roi qui prête serment de fidélité le lendemain . Les
Constituants reprennent les idées de Montesquieu, sur la séparation des pouvoirs, et de Rousseau sur la souveraineté populaire ainsi
82
que sur la suprématie du pouvoir législatif . Mais leurs applications trop strictes consacrent une séparation trop rigide entre
83
l’exécutif et le législatif ; ainsi, la Constitution ne prévoit rien pour régler les désaccords entre eux et, plus grave, avec le veto
84
royal, les rédacteurs n’ont pas prévu le cas de guerre . Le roi possède le pouvoir exécutif et, même si son autorité directe est très
limitée, il détient le titre de représentant de la Nation, est irresponsable et inviolable devant l’Assemblée, qui ne peut rien contre lui.
Le roi dispose d’un veto suspensif sur tous les décrets – un décret rejeté ne peut être représenté pendant les deux législatures
85
suivantes (en tout presque 6 ans) . Il continue aussi de nommer les ministres, choisis hors de l’Assemblée, les ambassadeurs, les
86
chefs de l’armée et leshauts fonctionnaires .

Assemblée législative
Le pouvoir législatif, qui siège à partir du 1er octobre 1791, est confié à une assemblée unique de 745 députés élus au suffrage
censitaire à deux degrés, l’Assemblée nationale législative. La loi électorale adoptée par la Constituante le 4 décembre 1789 divise
les citoyens en deux catégories : les citoyens «actifs » qui, payant le « cens », ont le droit de vote, et les citoyens « passifs » qui, ne le
Note 11
payant pas, ne votent pas . Ainsi, sur une population estimée à 24 millions d'habitants, la France compte environ 4,3 millions de
87
« citoyens actifs » et 3 millions de citoyens « passifs » . Le 16 mai 1791, les Constituants ayant décidé qu’aucun de leurs membres
Note 12
ne pourra se représenter à la prochaine législature, les députés sont des hommes nouveaux, pour la plupart expérimentés , aisés
88
et plutôt jeunes. Ces nouveaux élus auront en charge la mise en œuvre de la nouvelle Constitution . La droite est désormais
représentée par 250 membres des Feuillants, partisans sincères de la monarchie constitutionnelle, dont le but est de terminer la
Révolution ; le Centre ou Indépendants, que l’on nomme aussi « parti constitutionnel », avec 345 députés non inscrits, représente le
groupe le plus important. La gauche est représentée par 136 membres inscrits au club des Jacobins, essentiellement des futurs
Note 13
girondins, et enfin l’extrême gauche, peu nombreuse, est représentée par les révolutionnaires les plus avancés .

Agitation sociale et religieuse

Le prix du pain reste élevé et des troubles agitent sporadiquement les villes et les campagnes.

Les nouveaux évêques, élus dès janvier par les citoyens actifs, sont sacrés à partir de février et s'installent dans leur diocèse. Ils
89
doivent recruter des curés et ordonnent des séminaristes qui n'ont qu'une formation rudimentaire . Les nouveaux curés s'installent à
partir de février à Paris ; en province, les élections sont plus tardives et marquées par une forte abstention. Elles se déroulent pour
90
certaines jusqu'en février 1792 . Surtout, conformément aux décrets parus entre 1790 et 1792, les circonscriptions paroissiales sont
remaniées et un très grand nombre supprimées, ce qui déclenche un flot de protestations. Si la fermeture de l'église est décidée, c'est
l'émeute, comme à La Fosse-de-Tigné (Maine-et-Loire) où le curé constitutionnel qui doit y procéder est accueilli par des femmes qui
91
le menacent de mort et lui lancent des pierres .

Déclaration de guerre

Les émigrés, regroupés à Coblence autour du Comte d'Artois, demandent


instamment aux souverains étrangers d'intervenir dans les af
faires françaises.

Le 31 octobre 1791, l'Assemblée nationale législative vote un décret qui exige des
émigrés qu'ils reviennent en France dans un délai de deux mois sous peine de voir
Note 14
leurs propriétés confisquées ; le 29 novembre suivant, deux autres décrets
sont votés : un premier concernant l'Électeur de Trèves qui doit disperser l'armée des
92
émigrés , un second qui impose le serment civique aux prêtres réfractaires, sous
peine de privation de pension ou même de déportation en cas de trouble à l'ordre
public.
Note 15
Contre l’avis de la droite modérée , le roi met son veto aux décrets qui
frappent les émigrés et les prêtres réfractaires, mais accepte de sommer l’Électeur de
93
Trèves, vassal de l’empereur d’Autriche, ce qui constitue un véritablecasus belli .
Léopold II, empereur du Saint-
Le vote et le décret qui suivent l'annexion, le 13 septembre 1791, d’Avignon et du
Note 16 Empire.
Comtat Venaissin , jusque-là possessions pontificales, puis l’affaire des
Princes possessionnés, particulièrement ceux d'Alsace, qui s’estiment spoliés par
94
l'abolition des droits féodaux dans leurs fiefs, répandent des alarmes dans toutes les cours d’Europe . Mais le souverain d’Autriche
Note 17
Léopold II qui, depuis le début de la Révolution, n'a fait qu'une déclaration commune, et prudente, avec le roi de Prusse ,
Note 18 95
supprime, le 21 décembre 1791, le principal prétexte pouvant conduire à une déclaration de guerre . La France en cet
96
automne de 1791 n’est menacée par aucune puissance étrangère .

Néanmoins, plusieurs partis intérieurs souhaitent la guerre : le roi tout d'abord, qui espère secrètement une défaite de la France afin de
rétablir entièrement son trône; une partie des Feuillants au pouvoir, tels que Lafayette, en quête d'une certaine gloire militaire ; une
partie des Jacobins, menés par Brissot et Vergniaud, qui voient dans une guerre le moyen de canaliser l'agitation populaire, de
97
consolider la Révolution, de propager les idées révolutionnaires en Europe , voire d'ouvrir des débouchés économiques.

C'est à ce moment que s'esquisse la confrontation entre Girondins et Montagnards. À partir de décembre 1791, Robespierre, Billaud-
Varenne, Camille Desmoulins, Georges Danton, François Nicolas Anthoine, Philibert Simond, François Amédée Doppet, Antoine
Joseph Santerre, Étienne-Jean Panis, soutenus ou entraînés par les journaux, Le Père Duchesnes d'Hébert, Les Révolutions de Paris
de Louis Prudhomme et Sylvain Maréchal, L'Ami du peuple de Marat, L'Orateur du peuple de Fréron, La semaine politique et

98
98
littéraire de Dusaulchoix et, plus modérément, Le Journal universel de Pierre-Jean Audouin, mènent campagne contre la guerre
99
qu'ils jugent contraire à l'esprit pacifique de la révolution, inscrit dans la constitution de 1791 . Ils estiment également que les
ennemis intérieurs de la révolution sont plus dangereux que les émigrés et doivent donc être combattus en priorité.
100
Mais à l'assemblée législative, surtout après la mort de Léopold II, le 2 mars 1792, la solution de la guerre va s'imposer . Louis
XVI renvoie ses ministres feuillants hostiles à la guerre et nomme des ministres girondins favorables.

Le 20 avril 1792, sur proposition de sa part et après un vote à une écrasante majorité de l’Assemblée législative, la guerre est déclarée
101
au « roi de Bohême et de Hongrie», c'est-à-dire à l’Autriche seule et non à l’Empire .

Vetos royaux

Les débuts de la guerre sont catastrophiques : l'armée française, totalement désorganisée par l'émigration d'une partie des officiers
Note 19
nobles subit ses premières défaites qui laissent les frontières nord et nord-est dégarnies.

Ces événements développent chez les patriotes un sentiment de trahison envers la Cour, des aristocrates et des prêtres réfractaires.
Sous la poussée des Girondins, l’Assemblée vote alors trois décrets de précaution et de défense organisant la déportation des prêtres
réfractaires (27 mai), le licenciement de la garde du roi (29 mai) et la constitution d’un camp de gardes nationaux (Fédérés) pour
102
défendre Paris (8 juin) .

Le 12 juin, Louis XVI renvoie ses ministres girondins et, le 13, met son veto aux décrets sur les réfractaires et sur les fédérés. Cette
situation vaut au Roi le surnom de « Monsieur Veto » et provoque le 20 juin 1792 une nouvelle journée révolutionnaire qui voit le
peuple investir les Tuileries. Mais pour une fois, le roi tient bon et, tout en acceptant l'humiliation de porter le bonnet phrygien devant
103
les sans-culottes, refuse de revenir sur sa décision . L’entrée en guerre de la Prusse aux côtés de l’Autriche (6 juillet) oblige
l'Assemblée législative à contourner le veto royal en proclamant « la patrie en danger » le 11 juillet 1792 et en demandant à tous les
Note 20
volontaires d'affluer vers Paris .

Le 10 août 1792
104
Suggéré par la reine et ébauché par Louis XVI, le manifeste de Brunswick , rédigé à Coblence le 25 juillet 1792, est connu à Paris
le 1er août suivant ; ce texte promettant aux Parisiens « une exécution militaire et une subversion totale » s’il est fait la moindre
violence à la famille royale, ne laisse plus aucun doute aux patriotes sur la trahison du roi. D’une rare maladresse, ce document, loin
d’effrayer les sans-culottes, enflamme les sections parisiennes tout en leur donnant le prétexte recherché pour relancer la Révolution
105
et faire chuter la monarchie .
106
Dirigée autant contre l'Assemblée que contre le roi , peu de journées
révolutionnaires ont été préparées plus longuement et plus méthodiquement que
107
cette journée du 10 août 1792 Ainsi, dans la nuit du 9 au 10 août, une Commune
insurrectionnelle se forme à l’Hôtel de ville et remplace la municipalité légalement
établie. Au petit jour, les insurgés composés de gardes nationaux des faubourg
patriotes, et des fédérés se présentent devant les Tuileries que défendent des
volontaires nobles, la garde suisse et une poignée de gardes nationaux. Contenus un
temps, et malgré de lourdes pertes, les insurgés prennent d’assaut le palais qui est
108
investi et pillé et dont une partie de la garde suisse est massacrée . Cependant,
avant l’attaque, le roi accompagné de la famille royale s’est réfugié dans l'enceinte
de l'Assemblée législative qui le reçoit avec respect, mais le suspend de ses
109
fonctions après le succès complet du mouvement insurrectionnel .

Dans le même temps est décrétée l'élection d'une Convention nationale qui, seule,
Danton pourra décider de la déchéance du souverain et aura la charge de rédiger une
110
nouvelle constitution . Le soir du 10 août, l'Assemblée législative désigne par

Note 21
Note 21
acclamation un conseil exécutif provisoire comprenant six ministres ; mais l'Assemblée législative est devenue une simple
111
chambre d'enregistrement: c'est la nouvelle Commune de Paris qui cumule les pouvoirs .

L'entrée en guerre de la Prusse aux côtés de l'Autriche précipite la reprise des opérations militaires et le 19 août, ayant fait leur
112
jonction, les troupes ennemies pénètrent en France faisant tomber les places fortes les unes après les autres . Le danger est extrême
et c’est dans ce contexte queDanton déclare le 2 septembre 1792 : « De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace et la Patrie
est sauvée ». Le peuple, entre panique et rancœur, rend responsable de la situation les ennemis de l'intérieur et se porte le 2 septembre
1792 sur les prisons de Paris où il massacre, après un jugement sommaire, la plupart de ceux qui s'y trouvent incarcérés : les prêtres
113
réfractaires, les suspects d'activitéscontre-révolutionnaires, des détenus de droit commun et même des filles publiques . Les tueries
114
dureront jusqu’au 6 septembre à Paris sans que les autorités administratives osent intervenir , et les députés ne les condamneront
Note 22
pas avant plusieurs mois . Les massacres de Septembrefrappent l'opinion et marquent une radicalisation de la Révolution.

Forces en présence à la Convention


Les élections à la Convention débutent dans les assemblées primaires, et se
déroulent pour la première fois au scrutin universel (masculin) : la participation est
Note 23
très faible . On constate une forte progression des Montagnards, car le choix
115
des députés appartient à une minorité décidée à sauver la république . Deux
camps antagonistes s'opposent : les Brissotins ou Girondins qui se méfient des
Note 24
Clubs, des sections parisiennes et de la Commune de Paris , trouvent leurs
appuis en province et parmi la riche bourgeoisie du négoce et des
Note 25
manufactures . Ils sont très attachés aux libertés individuelles et économiques
de 1789 mais répugnent aux mesures d’exception. Ils sont dirigés par Brissot,
Vergniaud, Pétion, Roland ou plus tard Buzot.

Les Montagnards qui siègent sur les bancs les plus hauts – d’où leur nom –
s’identifient aux Jacobins ; leur électorat est essentiellement parisien et se situe chez
les artisans ruraux et les petits exploitants. Ces défenseurs de la cause populaire sont,
116
comme les Girondins, des bourgeois provinciaux qui se méfient des extrêmes .
Ayant compris que pour vaincre, la Révolution ne pouvait se passer du concours du
peuple, ils réussissent à gagner à leur cause ce Paris populaire, fait d’ouvriers,
117 Madame Roland, égérie des
d’artisans, de boutiquiers , et sont prêts à prendre des mesures d'exception pour Girondins
sauver la République. Leurs chefs sont, entre autres, Robespierre, Danton, Marat ou
Saint-Just.

Au centre, siège une majorité de députés : les « Indépendants », appelés aussi le Marais ou la Plaine qui sont attachés à la Révolution,
118
mais sans hommes marquants ; leurs opinions sont fluctuantes . Ils soutiennent les Girondins pour défendre la propriété et la liberté
et les Montagnards quand il s’agit de secourir la nation. Mais, pour tous ces groupes, aucun relevé précis ne peut-être établi pour les
119
définir avec clarté car aucun ne possède de lignes politiques limpides ; ils demeurent très instables .

Le 20 septembre 1792, la victoire de Valmy sur les Prussiens par l’armée française, commandée par le général Dumouriez, arrête
l’invasion. Le 8 octobre, ce dernier pénètre en Belgique pour obliger les Autrichiens à lever le siège de Lille et les refouler hors des
120
frontières . Le Général Custine s’empare de Spire (30 septembre), de Worms (5 octobre), puis de Mayence et de Francfort (les 21
et 22 octobre), ce qui lui permet de tenir la rive gauche duRhin alors que Dumouriez, en remportant la victoire décisive de Jemmapes
le 6 novembre 1792, se rend maître de la Belgique. À cette période les troupes françaises occupent aussi la Savoie, possession de la
Note 26
Maison de Savoie . Partout les Français propagent leur idéal révolutionnaire et on commence à parler des frontières naturelles ;
120
mais ce sont surtout les rapports de force militaire et diplomatique qui se trouvent modifiés .

Avant de se séparer, le 20 septembre 1792, l’Assemblée législative décide de laïciser l'état civil, qui devra désormais être tenu par les
communes, d’autoriser le divorce et décrète le renouvellement complet de la Commune insurrectionnelle de Paris. Le lendemain, 21
septembre, la Convention nationale tient officiellement sa première séance ; disposant provisoirement des pouvoirs législatif et
exécutif celle-ci proclame d’emblée l'abolition de la royauté, l'avènement de la République en France et décide que la nouvelle
constitution sera ratifiée au suffrage universel. Le lendemain elle décrète qu’à partir de cette date tous les actes publics devront
121
débuter de l’an I de la République : c’est pour la France, le début d'une ère nouvelle.

Première République

Girondins et Montagnards

Procès et mort du roi

Après le 10 août, puis l'abolition de la monarchie, le sort du roi déchu, prisonnier au


122
Temple , est en question. À cette période la Convention est dominée par les
Girondins car la plupart des élus du Centre leur sont favorables ; ils sont ainsi
123
majoritaires au conseil exécutif . L’ouverture prochaine du procès du roi les
124
divise ; dès lors ils cherchent à en retarder le jugement qu’ils trouvent inopportun
alors que les Montagnards, plus radicaux, veulent une rupture définitive avec
125
l’ancien régime pour asseoir la République . Mais, déjouant tous les calculs, la
découverte, le 20 novembre 1792 aux Tuileries, dans « l'armoire de fer » de
L'exécution de Louis XVI documents accablants pour le roi rend le procès inévitable : dès lors ne pas statuer
sur son sort peut provoquer une nouvelle flambée révolutionnaire. Malgré le principe
de la séparation des pouvoirs, c’est la Convention qui va juger le roi ; ainsi, le procès
qui commence le 11 décembre 1792 sera le début d’une lutte à mort entre Girondins et Montagnards pour le contrôle de l’Assemblée
126
et de la Révolution .
Note 27
Le roi, qui ne connaît pas encore officiellement les faits qu’on lui reproche, explique qu'il n'a agi que pour le bien de la France ,
mais il ignore encore la découverte de l’armoire de fer et de ses papiers compromettants ; pris au dépourvu, il se défend mal et nie
127
même l’évidence . Cependant, dans ce procès les fautes du roi, même prouvées, comptent peu devant l’utilisation politique de la
126
sanction , alors même que Marat a arraché à l’Assemblée « que la mort du tyran » soit votée par appel nominal à haute voix : c’est
128
un grand avantage pour les partisans de la mort car les députés vont devoir voter sous les yeux et sous la pression des tribunes .
129
Ainsi le régicide va devenir une preuve de la sincérité républicaine . Le 15 janvier, à l'issue des débats, le roi est reconnu coupable
à une écrasante majorité, 693 voix contre 13, et le 17 janvier il est condamné à mort par une majorité plus étroite, 387 voix contre
130
334 . Philippe-Égalité, duc d'Orléans et cousin du roi, va lui aussi voter la mort, marquant le point de départ de la lutte entre
orléanistes et légitimistes qui prendra place le siècle suivant. Le sursis et l'appel au peuple demandés par les Girondins sont repoussés
le 20 janvier. Louis XVI est guillotiné le 21 janvier 1793 place de la Révolution.
131
Son exécution fait une impression profonde dans la population française et frappe de stupeur les souverains d'Europe : elle est
aussi un défi à l'Europe monarchique. La déclaration de guerre à la Grande-Bretagne et aux Provinces-Unies, le1er février 1793,
entraîne la formation de laPremière Coalition des puissances européennes contre la France révolutionnaire.

Vendée

Pour faire face et remplacer les volontaires de 1792, qui ont légalement quitté l’armée, la Convention décrète une levée de 300 000
Note 28
hommes le 24 février. Cette levée doit se faire par tirage au sort, ce qui provoque une vaste protestation spontanée, dans tout le
132
pays , et particulièrement au sein de la paysannerie en Alsace, en Bretagne, dans tout le Massif central et les Pyrénées. Dans la
plupart de ces régions, les soulèvements armés retombent ou sont étouffés avant d’avoir pu se développer mais en Anjou et dans le
133
Poitou, la rébellion s’organise et prend de l’ampleur .

L'insurrection vendéenne, qui débute à Cholet le 3 mars 1793, est la manifestation intérieure la plus grave que rencontre la
Révolution. Le nombre des victimes varie, suivant les historiens, de 117 000 à plus de 250 000, mais un bilan définitif semble
impossible à établir faute de sources fiables.
134
134
Son déclenchement est directement lié à l’effort de guerre décidé à l’Assemblée par le décret du 24 février . Les causes en sont
toutefois plus complexes. Les vendéens, qui avaient rédigé des cahiers de doléance, avaient vu d'un bon œil les évènements de 1789 ;
mais au cours des années qui suivirent, les frustrations vont s'accumuler. Les paysans vendéens ne profitent pas de la vente des biens
nationaux, et sont profondément blessés dans leurs convictions par la tournure anticléricale que prend la Révolution, en particulier
après la constitution civile du clergé. L'exécution de Louis XVI ne sera pas comprise par une population assez proche de la petite
noblesse locale. Aussi, lorsque arrivent les représentants char
gés du tirage au sort des jeunes hommes, ils refusent d'aller se battre loin
de leurs villages pour un régime qui heurte leurs convictions et dont ils se sentent délaissés. C'est l'insurrection…
135
Cette insurrection prend très vite de l’importance quand la Vendée se soulève d’un bloc . Pour tenter d’arrêter ces émeutes la
Convention vote, le 19 mars 1793, une loi qui met en place une véritable logique de terreur : tous les insurgés pris les armes à la main
136
ou convaincus d’avoir participé aux attroupements seront exécutés . Très vite, à la Convention, les insurgés sont traités de
137
« brigands » et Paris donne le nom de « Guerre de Vendée » à leurs soulèvements . Pour terroriser les ennemis de l’intérieur et de
l’extérieur, la convention crée le Tribunal révolutionnaire le 10 mars et, pour mener à bien cette politique, le Comité de défense
138
générale est transformé en Comité de salut publicle 6 avril .

Fin des Girondins

Les mois qui suivent l’avènement de laRépublique résonnent des affrontements entre Montagnards et Girondins. Les divergences qui
sont apparues au printemps de 1792 sur les nécessités de la guerre ont laissé des traces ; ainsi le 10 août 1792, après la victoire de la
Commune insurrectionnelle et des sans-culottes, les rivalités entre les deux groupes apparaissent très vite comme un conflit de
139
classe : c’est donc deux façons de concevoir le contenu à donner à la République qui provoque l’affrontement, même si ces
140
différences politiques ne sont pas propres uniquement aux Girondins mais reflètent aussi l’état d’esprit de la province . Mais en
définitive la Gironde disparaîtra de la scène de la Révolution à la suite de ses incohérences politiques et principalement d’avoir voulu
la guerre sans s’être donné les moyens de la mener ; d’avoir voulu abattre la monarchie pour ensuite essayer de la sauver ; d’avoir,
par son libéralisme, renforcé la crise sans trouver les solutions pour y remédier ou pour avoir relancé le mouvement révolutionnaire
141
pour ensuite en freiner l’élan . Les journées révolutionnaires des 31 mai et 2 juin 1793, avec l’arrestation des principaux chefs
Girondins, mettent fin à leur prépondérance politique.

République en danger (1793)


L’exécution du roi le 21 janvier 1793, la politique de conquête et d’annexion de la
Convention, l’agitation des révolutionnaires dans divers pays d’Europe ainsi que les
Note 29
révoltes vendéennes puis « fédéralistes » , font rebondir la guerre à
142
l’extérieur et la provoquent à l’intérieur, plaçant la République dans une situation
mortelle. Avec la Première Coalition c’est toute l’Europe absolutiste qui s’est liguée
Note 30
contre la France . Au printemps, avec l’offensive des coalisés, toutes les
conquêtes qui ont suivi la victoire de Valmy sont perdues et la République se
retrouve dans une situation militaire pire qu’en 1792 : très vite les frontières sont
franchies par les Autrichiens, les Prussiens, et les Anglais au nord et à l'est, les
Espagnols au sud-ouest, les Piémontais au sud-est. À l’intérieur, l'insurrection
Note 31
vendéenne, devenue royaliste après sa reprise en main par les nobles , a pris
de l’ampleur et s'étend sur plusieursdépartements de l'ouest de la France ;Saumur et
Angers tombent (9 et 18 juin 1793), mais Nantes résiste (28 juin). Des révoltes
Note 32
royalistes se développent également en Lozère et dans la vallée du Rhône . La
Convention nationale prescrivit alors par décrets des 26 février et 12 août 1793, L'assassinat de Marat, par David,
l'amalgame des deux armées françaises composées des régiments d'Ancien Régime 1793.
et des bataillons de volontaires nationaux et que ces corps prendraient à l'avenir le
nom de demi-brigades.

Note 33
Note 33
Après le coup de force qui met fin à l’hégémonie girondine les Montagnards se retrouvent seuls au pouvoir et dominent la
143
Convention : avec les Jacobins ils ont désormais la charge de conduire la guerre et de régler les problèmes politiques et sociaux
engendrés par les circonstances. Après l’insurrection du 2 juin des sections parisiennes contre l’Assemblée, les députés girondins qui
ont pu échapper à la répression parisienne appellent à la révolte contre Paris et sont soutenus par les autorités départementales dans
144
de nombreuses régions de France . L’assassinat de Jean-Paul Marat le 13 juillet par Charlotte Corday, une jeune Normande,
145
augmente les tensions politiques. La situation explique la radicalisation des mesures admises entre juin et septembre 1793 .
Note 34
Le 24 juin 1793, la Convention adopte une constitution très démocratique et décentralisée, ratifiée par référendum . La
Constitution de l'an I cherche à établir une véritable souveraineté populaire grâce à des élections fréquentes au suffrage universel, la
Note 35
possibilité pour les citoyens d'intervenir dans le processus législatif et reconnaît le droit à l’insurrection (ce qui légitime après
146
coup les journées du 10 août et du 2 juin) . Cette constitution ne sera finalement jamais appliquée, car la Convention trouve dans la
147
guerre le moyen de se maintenir au pouvoir jusqu’à la paix et en ajourne l’application le 10 août 1793 . Il est vrai que mettre en
œuvre cette Constitution aurait exigé que la Convention se sépare et que les Montagnards renoncent au pouvoir qu'ils venaient
d'arracher aux Girondins.Saint Just en justifie la suspension en expliquant que : « Dans les circonstances où se trouve la République,
la constitution ne peut être établie, on l'immolerait par elle-même. Elle deviendrait la garantie des attentats contre la liberté, parce
qu'elle manquerait de la volonté nécessaire pour les réprimer .»

Principal organe de gouvernement, le Comité de salut public est créé le 6 avril 1793 en remplacement du Comité de défense
générale ; il est composé de neuf membres élus, issus de l’Assemblée, parmi lesquels figurent Danton et Barère. Le 10 juillet suivant,
une crise interne et la gravité des évènements en imposent le renouvellement : Danton jugé trop modéré est écarté ; le 27 juillet, le
Note 36
comité est complété avec la nomination de Robespierre et les 14 août et 6 septembre 1793 par les autres membres. Le « Grand
Note 37
Comité de l'an II » qui doit gouverner la France jusqu’à la victoire est né : il est créé pour agir et pour vaincre. Ses membres,
au nombre de douze, sont réélus tous les mois par la Convention ; il a l'initiative des lois, le pouvoir exécutif, nomme les
fonctionnaires et centralise le pouvoir ; il est dominé par la personnalité de Robespierre qui impose la politique du Comité à la
148
Convention et aux Jacobins. Chaque membre se spécialise dans un domaine particulier
, comme Carnot aux armées .

Le Comité de Sûreté Générale est le second Comité de Gouvernement ; ses membres, tous Montagnards, sont aussi issus de la
Convention. Créé le 2 octobre 1792, et renouvelé le 12 septembre 1793, les députés qui le composent sont au nombre de douze dont
149
Vadier, Amar, ou Voulland qui s’y montrent inexorables. Son rôle est considérable : ce comité a des droits particuliers sur les
150
enquêtes, les arrestations, les prisons ainsi que sur la justice révolutionnaire et trouve son autorité dans la Terreur qu’il cherche à
151 Note 38
étendre et à perpétuer . Une rivalité de compétences l'oppose au Comité de salut public . Pour appliquer les mesures
153
adoptées, la Convention décrète (9 mars 1793) l’envoi systématique, dans les départements et aux armées, de certains de ses
membres : les Représentants en mission qui ont des pouvoirs très étendus pour prendre les mesures qui leur paraissent nécessaires,
pour rétablir l’ordre partout où il est perturbé et de mettre en arrestation ceux qu’ils jugent suspects. Ils procèdent deux par deux,
152
prennent leurs arrêtés en commun et doivent rendre des comptes à laConvention .

Redressement

Lois, mouvements populaires et renforcement gouvernemental

Après le 2 juin, et l’arrestation des principaux chefs Girondins, les Montagnards peuvent gouverner mais doivent tenir compte des
Note 39 154
sans-culottes et de leurs représentants extrémistes, dont ils ont eu besoin pour vaincre leurs adversaires girondins, mais à
155
qui ils ne comptent pas céder le pouvoir , ni accéder à leurs revendications. Ils tentent de les contrôler au travers des jacobins, pour
Note 40
parvenir à couper court aux menaces d’insurrections, que propagent régulièrement dans Paris ces terroristes que sont les
Note 41 Note 42
Enragés , et dont ils craignent d’être finalement les victimes . À leur arrivée au pouvoir, et comme leurs prédécesseurs,
les Montagnards se refusent à toucher à la liberté économique. Ils ne veulent pas prendre le risque d’être débordés en affrontant le
156
mouvement populaire – dont ils reconnaissent le bien-fondé des revendications – et essayent plutôt d’en dénigrer les meneurs.
Néanmoins, le petit peuple des sans-culottes se préoccupe d’abord de la cherté et de
la rareté des denrées ; les Enragés, qui se montrent leurs représentants les plus
157
authentiques, luttent depuis des mois, soutenus par le mécontentement populaire ,
Note 43
pour obtenir des améliorations sociales . La mort de Marat, le13 juillet, permet
au journaliste Jacques-René Hébert, de se présenter comme son héritier tout en
reprenant à son compte le programme des Enragés ; il se trouve ainsi en concurrence
158
avec eux pour la succession politique de « l’Ami du peuple » . Dès lors, afin
d’attirer à lui la sans-culotterie parisienne, il lutte pour évincer l'ancien prêtre,
Jacques Roux, le chef des Enragés, qu’il accable et dénonce aux Jacobins comme
159
responsable des mesures de violences du 31 mai . Candidat au pouvoir, Hébert, à
partir du 1er août 1793 s’éloigne des Montagnards et profite de l’instabilité sociale
160
pour attaquer le gouvernement .
Note 44
Toutefois le « prêtre rouge » , et son groupe, quoique parfois excessifs, ne
représentent pas en eux-mêmes un véritable danger pour le gouvernement car,
malgré le soutien du peuple, ils ne jouissent d’aucun appui pour atteindre la sphère Gravure sur cuivre représentant
161 Note 45 l'exécution de Marie-Antoinettepar
où se dispute le pouvoir . En revanche le groupe des Cordeliers , dont
Charles Monnet, 1794.
Jacques-René Hébert est un des membres éminents, se présente autrement plus
redoutable : il soutient ce dernier, qui bénéficie déjà d’appuis multiples, même en
province et est aussi le chef des « Hébertistes » ainsi que le fondateur du « père Duchesne », seul grand journal populaire, dont les
propos, souvent démagogiques et parfois orduriers, sont aussi diffusés grâce à Vincent et à Bouchotte dans les armées de la
162
République ; enfin les « « hébertistes ont une grande influence sur la Commune de Paris. Après les journées de septembre, et la
Note 46
disparition des Enragés » , Hébert et ses amis s’attaquent ouvertement aux Montagnards, les identifiant à des « nouveaux
163
brissotins » et en demande l’épuration à laConvention .

Pour éviter d’offrir aux meneurs sans-culottes un terrain de propagande, tout en calmant le mécontentement du peuple urbain touché
par les difficultés d'approvisionnement, la hausse du prix des denrées alimentaires et la dévaluation du cours de l'assignat, le Comité
de salut public met sur pied la terreur économique. Dès le 26 juillet 1793, la Convention vote la peine de mort contre les accapareurs,
164
c'est-à-dire contre ceux qui stockent les denrées alimentaires au lieu de les vendre . Cependant, si les Montagnards ont dû faire des
165
concessions, ils résistent encore à la pression sans-culottes en refusant de s’engager davantage dans l’économie dirigée pour ne
166
pas s’aliéner la bourgeoisie et la paysannerie : unrefus formel est opposé aux autres exigences sans-culottes .

Pourtant le 23 août 1793, sous la pression populaire, la Convention cède et, après des modifications, décrète la levée en masse. Celle-
ci permet d'envoyer sous les drapeaux tous les jeunes gens de 18 à 25 ans célibataires ou veufs sans enfants.ous
T les Français doivent
participer à l'effort de guerre et toute l'économie de la nation est tournée vers la guerre. De septembre au printemps 1794, la levée en
masse fournit près de 400 000 hommes portant l’armée à 750 000 soldats. La République se donne les moyens de vaincre en
167, 168
opposant à l’ennemi des forces supérieures sur toutes les frontières . (Onze armées sont créées)

La perte de Toulon (27 août 1793) affaiblit considérablement la position gouvernementale et sert de prétexte aux groupes radicaux
pour provoquer les journées des 4 et 5 septembre 1793. La Convention envahie est contrainte de céder sur une série de mesures de
Note 47
longtemps réclamées : notamment la levée d'une armée révolutionnaire parisienne pour la réquisition des grains et leur
transport sur Paris, ainsi que la rétribution des sans-culottes qui siègent dans les sections, puis, le 11 septembre, le maximum national
des grains et des farines. Cependant, l’inertie du gouvernement provoque une nouvelle émeute le 22 septembre, l’obligeant à décréter
,
le 29 suivant, la loi du maximum général qui bloque les prix au niveau de ceux de 1790 augmentés de 30 %, la loi fixe aussi le
169
maximum des salaires. Enfin le cours forcé de l'assignat est instauré . Mais ces mesures ne permettent pas de mettre fin aux
170
difficultés de ravitaillement des villes. Le pouvoird'achat des salariés, payés en assignats, ne cessera de s'éroder .

Imposée par la rue, à la suite de ces journées révolutionnaires, la terreur est « mise à l'ordre du jour » le 5 septembre 1793 : elle se
171
trouve affermie, avec la dictature, par le renforcement de la centralisation . Le 17 septembre 1793 la terreur légale est instaurée
avec la loi des suspects. Le décret donne des suspects une définition très large, ce qui permet de toucher tous les ennemis de la
Révolution : les aristocrates, les émigrés, les prêtres réfractaires, les fédéralistes, les agioteurs et leurs familles entrent dans cette
Note 48 172
Note 48 172
catégorie . Ils doivent être emprisonnés jusqu'à la paix . Les sociétés populaires, contrôlées par les sans-culottes, reçoivent
des pouvoirs de surveillance et de police. Cependant l’ef
fervescence de ces journées deseptembre n’empêche pas le gouvernement de
reprendre la situation en main.

Si les journées des 4 et 5 septembre 1793 sont une victoire des organisations populaires les plus combattives, elles sont aussi – non
sans ambiguïtés – un succès des instances dirigeantes qui ont contourné les demandes des groupes radicaux à l’Assemblée tout en
173, 174
poussant les plus extrémistes dans l’illégalité : leur autorité en sort renforcée mais ils ont dû se renouveler (13 septembre) et
Note 49
admettre des représentants des sans-culottes ; les Enragés évincés, les violences contre l’organisation révolutionnaires du
175
Comité de salut public ont pris fin. C’est une nouvelle avancée vers un affermissement du gouvernement révolutionnaire . À partir
de l’automne les organisations populaires portent ombrage aux autorités et marquent le divorce naissant entre le gouvernement
176 177
révolutionnaire et le mouvement populaire . C’est à cette période que la France change de forme de gouvernement .

Victoires et répressions

La politique volontariste impulsée par le Comité de salut public permet de faire face et de redresser la situation tant à l’intérieur qu’à
l’extérieur ; les premières mesures – favorisées par la mésentente des coalisés – sauvent la République et la Révolution. Dès le 8
septembre 1793, les armées républicaines remportent leurs premiers succès à Hondschoote puis le 16 octobre suivant à Wattignies :
178 Note 50 179
succès qui, sans être décisifs , permettent de ralentir l’invasion , et justifient le redressement militaire français .

Les victoires de décembre (Wissembourg le 26 et Landau le 28) contre les Austro-prussiens et les Saxons, et ceci malgré l’échec à
Collioure et Port-Vendre contre les Espagnols, (décembre) mettent les coalisés, contenus sur l’ensemble des fronts, sur la
180
défensive ; ainsi l’entrée en guerre des Anglais, des Hanovriens et des Hollandais n’est pas parvenue à modifier les rapports de
force en Europe. Mais sur le fond, pour la République, la situation militaire ne changera pas avant que les grandes mesures et l’effort
181
de guerre décidés lors de la levée en masse ne se fassent pleinement sentir avec la grande offensive et les victoires du printemps
1794 qui rejetteront l’ennemi au-delà des frontières et permettront à la France de se retrouver dans une situation proche de celle qui
182
était la sienne à la fin de l'année 1792 .

Sur le plan intérieur, la révolte « fédéralistes » s’essouffle ; par chance pour la Convention, les départements frontaliers lui étaient
restés fidèles et, comme le soulèvement est plus développé en surface qu’en profondeur, le pouvoir parisien ne tarde pas à
183
recommencer de s’imposer dans les grandes villes : Marseille est reprise le 25 août 1793, Bordeaux le 18 septembre, Lyon le 9
octobre, alors que Toulon livrée aux Anglais le 27 août ne sera reconquise que le 19 décembre. Dans la plupart des villes reconquises,
Note 51
une répression brutale s’organise . Toutefois la Corse, soulevée par Paoli dès le mois de mai, est perdue ; les Français, hormis
183
quelques ports, n’y possèdent plus queBastia . Le 19 janvier 1794, appelés parPaoli, les Anglais commencent à occuper l’île.

Fin de la Vendée

Après les revers du printemps et de l’été 1793, les troupes républicaines reprennent le dessus en automne et infligent une première
défaite à l'Armée catholique et royaleà la bataille de Cholet (17 octobre) sans toutefois la détruire, ce qui permet à son nouveau chef,
Henri de La Rochejacquelein, de tenter de prendre le port de Granville, dans le Cotentin, pour réaliser une jonction avec les Anglais
et les émigrés qui doivent y débarquer. Cette expédition, connue sous le nom de Virée de Galerne, se solde par un échec (14
Note 52
novembre 1793) mais témoigne de la force et de la détermination des Vendéens. Après ce revers, les restes de l’armée royale
184
se dirigent vers Le Mans où ils sont écrasés (16-19 décembre) ; le restant est massacré à Savenay (22-23 décembre 1793) . La
Grande Armée Catholique et Royale n’existe plus.

Les républicains reprennent le contrôle de la Vendée et des départements voisins insurgés et y organisent une répression terrible : les
Note 53
décrets des 1er août et 1er octobre 1793 ont décidé de la destruction de la Vendée . Entre décembre 1793 et février 1794, avec
une extrême barbarie, le représentant en mission Jean-Baptiste Carrier fait exécuter plusieurs milliers de personnes à Nantes où les
184
noyades et les fusillades collectives sont restées sinistrement célèbres . À Angers, près de 2 000 femmes sont exécutées ; la
185
répression s’abat aussi sur Saumur . Le 17 janvier 1794 sont organisées les colonnes infernales commandées par le général Louis
Marie Turreau ; dans le bocage vendéen, celles-ci brûlent les villages et massacrent la population sans faire de différence entre
186
patriotes et rebelles, et en pratiquant, en plus des meurtres, le viol, et l'infanticide . Ces répressions, d’une grande sauvagerie,
entraînent la réaction des Vendéens. Ce nouvel aspect de la lutte, sous forme de guérilla, permet encore au printemps de 1794, aux
insurgés vendéens, sous le commandement de Stofflet ou de Charette, de remporter quelques succès ponctuels. Néanmoins ces
combats prendront fin, pour la plupart, en 1795 et 1796, après l'arrestation et l'exécution de ces deux chefs. Il faudra pourtant attendre
le Concordat de 1801 pour que la Vendée soit plus durablement pacifiée.

Stabilisation gouvernementale et crise populaire

Gouvernement révolutionnaire

Le principe de ce gouvernement est fixé, dans ses grandes lignes, dès avril 1793; sa charte basée sur le rapport de Saint-Just du 10
octobre 1793 – qui déclare « le gouvernement révolutionnaire jusqu’à la paix » – est nettement renforcé par le décret du 4 décembre
187
1793 (14 frimaire an II) . Ce gouvernement – le plus révolutionnaire et le plus républicain de la Révolution – sera le seul dont les
188
statuts lui permettront de faire exécuter ses volontés . C’est un gouvernement deguerre qui doit revenir à un régime constitutionnel
187
« régime de la liberté victorieuse et paisible », dès que les ennemis seront vaincus .

Il s’agit, pour le pouvoir constitué, de contrôler principalement le processus anarchisant vers lequel tend la sans-culotterie
Note 54
parisienne ; ainsi, le décret du 14 frimaire an II est le premier effort pour coordonner les mesures révolutionnaires afin de
189
bloquer les décisions désordonnées des comités et des sections parisiennes . En conséquence, une constitution provisoire est mise
en place pour la durée du gouvernement révolutionnaire. Ce décret en organise les moindres détails : il s’agit de mettre un terme aux
initiatives désordonnées desReprésentants en mission, de renforcer la centralisation, de supprimer aussi les « armées révolutionnaires
Note 55
départementales » ainsi que les tribunaux révolutionnaires locaux : désormais le seul Tribunal révolutionnaire se tiendra à
Paris. La Convention devient le « centre unique de l’impulsion du Gouvernement » et élit les deux Comités de gouvernement (Salut
190
public et Sûreté générale) dont la loi fixe les compétences ainsi qu’aux autres or
ganismes de la République .

Déchristianisation

Les multiples fractures apparues dès les débuts de la Révolution entre le clergé et les
révolutionnaires ont créé une dynamique de crise qui s’est progressivement
191
envenimée avec la radicalisation des évènements : ainsi, la déchristianisation
précède la terreur et finit par se confondre avec elle. Née en province, où les
192
premières manifestations se développent visiblement en août 1793 , la
déchristianisation a un démarrage relativement tardif à Paris. Organisé, mais non
Note 56 193
imposé , ce mouvement s'étend dans de nombreux départements .
Iconoclasme, vandalisme et blasphèmes anti-chrétiens vont être officiellement Fête de la Raison à Notre-Dame de
encouragés par les représentants en mission et par les sociétés populaires, accélérant Paris le 10 novembre 1793. Une
ainsi l’écroulement de l’Église constitutionnelle patiemment mise en place depuis montagne est édifiée dans le chœur,
194 une actrice personnifie la Liberté. La
1791 .
Convention vient assister à la
195
Les hébertistes utilisent ce mouvement pour déstabiliser le gouvernement et cérémonie.
développent le culte des martyrs de la Révolution alors que la Convention – surprise Estampe, Paris, BnF, département
des estampes et de la photographie,
puis conquise dans un premier temps [pas clair] – adopte le calendrier républicain le 5
1793.
octobre 1793. La fête de la Raison est célébrée le 10 novembre suivant dans la
cathédrale Notre-Dame de Paris, transformée en temple de la Raison pour
196
l’occasion : l’hébertisme semble alors maître de la ville et de la Révolution . Le 23 novembre, la Commune ordonne la fermeture
des églises. Mais le Comité de salut public, autant que les robespierristes, sont hostiles à la déchristianisation et voient les dangers
Note 57
que fait courir ce mouvement à laRépublique tant à l’intérieur qu’à l’extérieur .

L’intervention de Danton, appuyé par Robespierre, donne à réfléchir aux dirigeants de la Commune et, dès lors, le mouvement reflue.
Mais le Comité de salut public, s’il rappelle la liberté des cultes (6 décembre 1793), ne peut pas le faire observer normalement et
197
n’obtient là qu’un succès de principe . Contenu à Paris le mouvement balaiera le pays pendant des mois encore.
La lutte des factions

Si, en décembre 1793, la situation militaire a commencé à s’améliorer, celle des sans-culottes n’a guère progressé et le
mécontentement populaire demeure. Avec la disparition des Enragés, Hébert et les Cordeliers se retrouvent au premier plan des
Note 58, 198
républicains « Exagérés » et profitent de la situation sociale pour demander des mesures toujours plus extrêmes . Cette
surenchère des ultra-révolutionnaires indispose les « Indulgents » qui supportent mal les discours enflammés des partisans de la
199
Terreur . Pour les Indulgents, la guerre intérieure terminée, l’invasion contrôlée, la Terreur et son cortège de contraintes
économiques et sociales n’ont plus de raison d’être ; dès lors, ils se lancent dans une campagne pour l’indulgence et Danton réclame
« l’économie du sang des hommes » (2 frimaire - 22 novembre 1793) alors que, de son côté, son ami Desmoulins, dans son nouveau
200
journal Le Vieux Cordelier, (15 frimaire – 5 décembre) s’attaque aux Exagérés et demande un comité de clémence . Face à la
faction des Ultras (Hébertistes ou Exagérés), celle des Indulgents (Dantonistes ouCitras) s’est formée.

Drame de germinal

En luttant contre les factions des Ultra-révolutionnaires et des Indulgents, le Comité de salut public poursuit son objectif de
198
stabilisation de la Révolution . Lors de la lutte contre la déchristianisation, le Comité a imposé son point de vue au mouvement
201
populaire et donné des garanties auxmodérés tout en faisant croire aux uns et aux autres qu’il est favorable à leurs revendications :
Note 59
Robespierre, pour sa part, s’étant un temps rapproché des Indulgents . Or, il n’en est rien, car pour le gouvernement il ne s’agit
pas seulement de vaincre mais d’anéantir l’ennemi, le coalisé comme le royaliste et pour imposer la paix, la Terreur est un outil qui
202
lui paraît indispensable . L’hiver 1793-1794, extrêmement dur pour le peuple touché par le froid et la faim, est l’allié des
extrémistes ; Hébert en profite, une nouvelle fois, pour pousser lessans-culottes dans la voie de la violence : on pouvait craindre alors
200
un nouveau 31 mai ainsi qu’un renouvellement desmassacres de Septembre . Provisoirement, les divers groupes de la Montagne et
de la Commune s'entendent pour clamer au nom de l'égalité et du genre humain l'émancipation des Noirs dans les colonies : le 15
pluviôse an II-3 février 1794 trois nouveaux députés de Saint-Domingue, dont deux de couleur, sont admis à l'assemblée nationale.
Le lendemain 16 pluviôse-4 février l'esclavage colonial est aboli après interventions de Levasseur, Lacroix, Grégoire, Cambon,
203
Danton, Bourdon de l'Oise . Les trois députés de Saint-Domingue sont accueillis chaleureusement le soir même au club des
204
jacobins par Simond, Momoro, Maure . La mesure abolitionniste est également saluée par La feuille de salut public organe
205
officieux du comité de salut public . Enfin le 30 pluviôse-18 février le décret fait l'objet d'une cérémonie au Temple de la Raison
(Notre-Dame de Paris) sous la houlette de Chaumette, qui suscitera quelques jours après chez Hébert « la grande joie » du Père
206
Duchesne .

Les décrets de ventôse (26 février et 3 mars 1794) – manœuvre du gouvernement pour couper les sans-culottes de leurs chefs ultra-
207
révolutionnaires – légalisent la séquestration des biens des personnes reconnues ennemies de la République ; ces biens doivent
208
servir à soulager les malheureux . Mais ces mesures ne suffisent pas à calmer l’agitation sans-culottes et Jacques-René Hébert a
beau jeu de dénoncer la faction des « Endormeurs » de la Convention, ceux qui veulent mettre sur un même pied les « vrais
209
patriotes » et les Indulgents , « qui veulent détruire les échafauds parce qu’ils craignent d’y monter .»

La situation étant explosive, le pouvoir révolutionnaire redoute le pire. Des révélations concernant les factions vont confirmer
Robespierre et Saint-Just dans leurs appréhensions. En effet depuis l’automne 1793, dénoncée par deux Montagnards (Fabre le 27
septembre et Chabot le 14 novembre) auprès des Comités[pas clair], la « faction hébertiste » est soupçonnée de tremper dans une vaste
210
« conspiration de l’étranger » que le pouvoir ne veut cependant pas ébruiter de crainte de discréditer et de rompre l’unité de la
Note 60
Montagne ; à cette période, Robespierre ne veut pas s’attaquer à la Commune de Paris, forteresse sans-culotte, soutenue par
211
certains membres des Comités de gouvernement soucieux de protéger Hébert .

Pourtant, au printemps suivant, le renforcement du gouvernement, l’affaiblissement des factions rivales ainsi que l’entente entre les
deux Comités a modifié la situation et lui permet d’agir d’autant que les ultras, qui recommencent à s’agiter, en fournissent
l’occasion. Un plan d’insurrection contre la Convention, imprudemment proclamé par Ronsin puis repris par Vincent et Hébert (4
212
mars 1794), précipite la décision . Après une vaine tentative de conciliation de Collot d’Herbois, sous l’impulsion de Robespierre,
213
qui veut abattre la faction qu’il juge la plus dangereuse, le rapport de Saint-Just du 10 mars suivant à la Convention conduit à
l’arrestation des principaux chefs hébertistes Jacques-René Hébert, Momoro, Ronsin et Vincent dans la nuit du 23 au 24 ventôse an
Note 61
II. Quelques jours plus tard ils sont traduits devant le Tribunal révolutionnaire . Amalgamés à des agents du « complot de
214
l’étranger », à la suite d’un procès truqué, ils sont condamnés à mort et exécutés le 24 mars 1794 (4
germinal an II) .
Après s’être débarrassés des hébertistes, Robespierre et Saint-Just, sous la pression de Vadier et ses alliés du Comité de sûreté
215
générale, épaulés par Collot d’Herbois et Billaud-Varenne, reprennent à leur compte le combat contre les Indulgents . Cependant,
l’Incorruptible hésite à se joindre à ceux qui demandent la mise en accusation de Danton, mais cède définitivement après l’échec des
Note 62
entrevues de la fin de ventôse et de début germinal .

Le rapport du 23 mars 1794 (3 germinal an II) de Saint-Just sur « les factions de l’étranger » est présenté le lendemain à la
216
Convention qui accorde ce qu'on lui présente comme une ultime purge parlementaire[pas clair] , alors que Vadier, grand ennemi du
217
Tribun, emporte la décision de faire arrêter les modérés avant le vote du décret d’accusation . Danton, qui a refusé de fuir, (« On
n’emporte pas la patrie à la semelle de ses souliers ! ») est arrêté dans la nuit du 9 au 10 germinal an II avec ses amis : Camille
Desmoulins, pourtant proche de Robespierre,Fabre d'Églantine, compromis dans l’affaire de la Compagnie des Indes, ainsi que treize
Note 63
autres dantonistes ou suspects . Mis en jugement le 2 avril (13 germinal) suivant, ils sont mis dans le même sac que des
Note 64
affairistes accusés de spéculation puis sont condamnés à mort et guillotinés, le 5 avril suivant (16 germinal), après un procès
Note 65
tout aussi truqué que celui des hébertistes. L'aile droite des Montagnards n’existe plus.
218
Le 4 avril 1794 (16 germinal an II), en plein procès des dantonistes, éclate un « complot des prisons » . Révélée par un prisonnier,
Note 66
Alexandre de Laflotte, « la conspiration du Luxembourg », dont le but est de faire évader les inculpés à la faveur d’un
219
soulèvement des prisons, paraît plausible à Robespierre et à Saint-Just qui, dès lors, en admettent la réalité . Ce complot serait
tramé par le général Dillon et un autre détenu, le député du Bas-Rhin Simond ; accusée de financer l’opération, Lucile Desmoulins
Note 67
est incarcérée à Sainte Pélagie . Le 13 avril (24 germinal) suivant, sous le motif d’avoir voulu « … massacrer les représentants
du peuple et replacer sur le trône le fils du tyran… » ils sont, après un jugement sommaire, condamnés à mort. Amalgamés à Pierre-
Note 68
Gaspard Chaumette, oublié du procès hébertiste, à Gobel, évêque abdicataire de Paris, à la veuve Hébert , ainsi qu’à vingt-trois
220
autres accusés, cette nouvelle fournée, de vingt-neuf condamnés, est amenée à l’échafaud dès le lendemain . La purge de Germinal
221
aura fait, en trois phases, près de soixante victimes dont onze députés .

Aboutissement et conséquences

Le dénouement et les suites des événements de germinal sont d’une grande importance car ils signifient que pouvoir
le a la volonté de
refermer la période de « guerre civile », qu’entretenaient les continuelles journées populaires, en se lançant dans la fondation de la
222
nouvelle société attendue depuis les débuts de la Révolution . Mais, si dans l’immédiat le contrôle de la vie politique, en ce
223
printemps 1794, marque une victoire politique et tactique du Comité de salut public et de Robespierre , leur antagonisme croissant
224
avec les mouvements populaires scelle le divorce avec les masses car, au lendemain de l’exécution des principaux fondateurs de la
Terreur, le désarroi de nombreux sans-culottes est manifeste alors que les liens de « fraternité républicaine », qui les associaient aux
225
autorités, se distendent et se rompent : la Révolution se trouve à l’arrêt . Ainsi, de Germinal à Thermidor, les relations entre le
226
gouvernement révolutionnaireet le mouvement populaire ne cesseront de se dégrader .

Robespierre et la Terreur
Alors que la Terreur se ralentit en province, elle s'accentue à Paris après le vote de la loi du 22 prairial de l'an II (10 juin 1794). Le
227
tribunal révolutionnaire peut seul juger des crimes politiques. La définition d'ennemi de la Révolution est élargie et devient floue .
Elle ouvre la voie de laGrande Terreur. Dans les semaines qui suivent, plus de 1 400 personnes sont guillotinées à Paris.

Au début de l'été 1794, l'effort de guerre consenti par la nation porte enfin ses fruits. La victoire de Fleurus, le 26 juin 1794 permet
aux troupes françaises de reprendre la Belgique. Des vivres commencent à être réquisitionnés dans les régions occupées pour être
envoyées en France.

Robespierre, en luttant contre les factions, en faisant revenir les terroristes les plus zélés, s'est fait beaucoup d'ennemis. Il est devenu
l'homme politique le plus influent. Lorsqu'il préside la Fête de l'Être suprême, le 8 juin 1794, ses adversaires murmurent qu'il veut
accaparer le pouvoir. Son retrait temporaire de la scène politique permet la constitution d'un groupe d'opposants autour du Comité de
sûreté générale et d'anciens représentants en mission, commeTallien ou Fouché.
Quand il se décide enfin à réapparaître à la Convention, il brandit la menace d'une
nouvelle épuration, y compris contre certains députés qu'il a la maladresse de ne pas
nommer. Le complot se noue avec le soutien du Marais. Le 9 thermidor an II (27
juillet 1794), il est accusé par l'Assemblée et arrêté. Une action de la commune de
Paris le délivre contre son gré et l'emmène à l'Hôtel de Ville. Mais les sans-culottes,
démoralisés par la mise au pas des sections après l'élimination des Hébertistes, et
mécontents de la stricte application du maximum des salaires, ne se joignent pas aux
amis de Robespierre. La Convention qui l'a mis immédiatement hors la loi, envoie
les troupes qui prennent d'assaut le bâtiment. Il est guillotiné le lendemain, le 28
juillet 1794, avec Georges Couthon, Saint-Just et ses principaux partisans. Les
conventionnels thermidoriens rappellent les députés girondins et mettent fin à la
Terreur.

C'est peu de temps après la fin de la Terreur, le 11 octobre 1794, que les cendres de
Jean-Jacques Rousseau sont transférées au Panthéon, au cours d'une cérémonie
228 Portrait de Robespierre vers 1790.
grandiose . Une autre panthéonisation révèle mieux encore la complexité des mois
qui suivent le 9 thermidor. Le 1er septembre 1794, en effet, Marat entre au
Panthéon ; il en sort cependant dès le 26 février suivant. Entre ces deux dates, les équilibres politiques ont changé à la
229
Convention .

La nouvelle Constitution de l’an III est votée par la Convention le 29 messidor (17 août 1795) et ratifiée par plébiscite en septembre.
Elle est effective à partir du 4 vendémiaire (26 septembre) de la même année et fonde le nouveau régime duDirectoire.

Directoire (26 octobre 1795 – 9 novembre 1799)


Le Directoire dure du 4 brumaire an
IV au 18 brumaire an VIII, selon le
calendrier révolutionnaire. Il s'agit
de la seconde tentative pour créer
un régime stable reposant sur une
230
base constitutionnelle . La
pacification de l'Ouest, la fin de la
Première Coalition permettent
l'établissement d'une nouvelle
constitution. Pour la première fois Audience du Directoire en costume,
en France, le pouvoir législatif le 30 brumaire an IV.
repose sur un parlement bicaméral :
le Conseil des Cinq-Cents (500
membres) et le Conseil des Anciens (250 membres). Le pouvoir exécutif est un
directoire de cinq personnes nommées par le conseil des Anciens sur une liste
Paul Barras portant son costume
fournie par le Conseil des Cinq-Cents. Les ministres et les cinq directeurs ne sont
d'apparat de Directeur.
pas responsables devant les assemblées, mais ils ne peuvent non plus les dissoudre.
231
Comme en 1791, aucune procédure ne permet de résoudre les conflits .

Les Thermidoriens ont imposé que les deux tiers des élus soient issus de la Convention. Les régions de l'Ouest, de la vallée du Rhône
et de l'est du Massif central élisent des députés royalistes. Pendant toute la durée du Directoire, l'instabilité politique est incessante.
Les « réseaux de correspondance », royalistes, mêlent le renseignement, la propagande et l'action politique. Ils quadrillent le pays
avec le soutien des frères de Louis XVI et de puissances étrangères. Les partisans du retour à la monarchie remportent les élections
de mars 1797. Les Républicains modérés organisent en septembre 1797 un coup d'État qui chasse deux des cinq directeurs et destitue
ou invalide l'élection de 177 députés. En 1798, les élections semblent donner la
faveur aux Jacobins. Les conseils s'octroient alors le droit de désigner les députés
dans la moitié des circonscriptions. Les Thermidoriens se maintiennent au pouvoir
mais sont totalement discrédités.

La situation économique contribue aussi à détourner les Français du régime. Les


impôts ne rentrent plus. L'assignat, qui a perdu toute sa valeur, est remplacé par un
autre papier monnaie, le mandat territorial, qui subit en un an le même sort que
l'assignat. À partir de 1797, l'État demande aux contribuables de payer les impôts en
numéraire. Or, avec la crise financière, la monnaie métallique s'est raréfiée. Après
les années d'inflation liées à l'assignat, la France connaît une période de baisse des
prix qui touche principalement le monde rural. Incapable de faire face à l'énorme
dette accumulée par la monarchie absolue et huit années de révolution, les Napoléon Bonaparte face au Conseil
assemblées se résignent à la banqueroute des « deux tiers ». La France renonce à des Cinq-Cents lors du coup d'État
payer les deux tiers de sa dette publique mais consolide le dernier tiers en du 18 Brumaire conduisant à la fin du
l'inscrivant dans le grand livre de la dette. Pour paraître crédible aux yeux des Directoire.
créanciers, un nouvel impôt sur les portes et fenêtres est créé en 1798. Les
gendarmes sont réquisitionnés pour recouvrer l'impôt.

Grâce aux efforts du gouvernement de salut public, les armées françaises sont passées à l'offensive. Au printemps 1796, la France
lance une grande offensive à travers l'Allemagne pour contraindre l'Autriche à la paix. Mais c'est l'armée d'Italie, commandée par le
jeune général Napoléon Bonaparte, qui crée la surprise en volant de victoire en victoire et en forçant l'Autriche à signer la paix par le
traité de Campo Formiodu 17 avril 1797. Entre 1797 et 1799, presque toute la péninsule italienne est transformée en république sœur
avec des régimes et des institutions calquées sur la France. Si les victoires soulagent les finances du Directoire, elles rendent le
pouvoir de plus en plus dépendant de l'armée. Bonaparte devient l'arbitre des dissensions politiques intérieures. L'expédition en
Égypte a comme objectif de couper la route des Indes au Royaume-Uni, mais les directeurs ne sont pas mécontents d'éloigner
l'encombrant soutien du Corse qui ne cache pas son appétit de pouvoir. Par ailleurs, la multiplication des républiques sœurs inquiète
les grandes puissances, Russie et Royaume-Uni en tête, qui craignent la contagion révolutionnaire et une trop forte domination de la
France sur l'Europe. Ces deux États sont à l'origine de la formation de la Deuxième Coalition en 1798. Les offensives anglaises,
russes et autrichiennes sont repoussées par les armées françaises dirigées par
Brune et Masséna.

Le Directoire prend fin par lecoup d'État du 18 brumairean VIII (9 novembre 1799) deNapoléon Bonaparte qui déclare : « Citoyens,
la révolution est fixée aux principes qui l’ont commencée, elle est finie ». Le Consulat est mis en place. Il s'agit d'un régime
autoritaire dirigé par trois consuls, dont seul le premier détient réellement le pouvoir : la France entame une nouvelle période de son
histoire en s’apprêtant àconfier son destin à un empereur.

Notes et références

Notes
1. Notamment Emmanuel Le Roy Ladurie. V oir Le Territoire de l’historien, Paris, Gallimard, 2014,
(ISBN 978-2-07029-778-8), 544 p..
2. C'est ce que l'historiographie française a retenu sous le nom d'« imputation au politique » des fluctuations
économiques. Voir C. E. Labrousse, La crise de l'économie française à la fin de l'ancien régime et au début de la
Révolution, Volume 1, Presses Universitaires de France, 1944 .
3. Les cahiers de doléances évoquent l’« amour paternel » évoquent « un roi juste et bienfaisant comme un père au
milieu de ses enfants », « un père chéri de ses enfants est bien assuré de leur secours », « le père du peuple et
régénérateur de la France » ; cité par Pierre Goubert et Michel Denis,1789, Les Français ont la parole, extraits des
cahiers de doléances, Paris, Julliard, coll Archives, 1964.
4. C'est pourquoi ces deux journées sont fréquemment connues sous le nom de marche « des femmes ».
5. Procédure criminelle instruite au Châtelet de Paris sur la dénonciation des faits arrivés àersailles
V dans la journée
du 6 octobre 1789, 1790, Archives nationales.
6. Tout d'abord supprimée sous réserve de rachat, elle sera définitivement supprimée, sans compensation, en avril
1790.
7. Différent du serment de fidélité à la Nation àla loi et ou roi.
8. Lors de la fuite du roi le pays avait vécu sans lui et s’était aperçu qu’un roi n’était pas indispensable ; dès lors un
autre régime était envisageable. - Bernardine Melchior Bonnet,La Révolution française (1789-1799), – Librairie
Larousse 1988, p. 34.
9. La fusillade du Champ-de-Marsest un évènement très important car, le 17 juillet pour la première fois, des citoyens
sortent des principes de 1789 en réclamant avec force la déchéance du roi et une République. Bernardine Melchior
Bonnet, La Révolution française (1789-1799), op. cit., p. 34.
10. Après les élections législatives, la droite absolutiste et les « Noirs » (la droite dure), qui prêchaient un retour à
l'avant-Révolution, ont perdu tout crédit depuis V arennes. Ils disparaîtront de la scène politique jusqu'à la fin de la
Convention - Dictionnaire historique de la Révolution françaiseAlbert Soboul (dir.) - « Assemblée nationale
constituante », op. cit., p. 48.
11. Les recherches menées par Jacques Godechot - admises par de nombreux historiens - ont démontré que le
suffrage censitaire, même s’il resserre le corps électoral, s’est montré loin d’être restrictif et démobilisateur
. Jacques
Godechot, Les Révolutions (1770-1799), PUF 1965, p. 306-309 – Voir Élections législatives françaises de 1791.
12. La majorité de ces nouveaux élus ne sont pas des néophytes. Depuis 1789 ils ont fait leur apprentissage politique
dans les assemblées communales et départementales.Albert Soboul, Histoire de la révolution française, vol. 1,
op. cit., p. 256.
13. Tels que Merlin de Thionville, Bazire et Chabot, « le trio cordelier », et quelques démocrates partisans dusuffrage
universel comme Robert Lindet, Couthon, et Carnot. Leur influence sur l’Assemblée est presque nulle, mais, en
revanche, leur ascendant sur les clubs et les sociétés populaires est incontestable. Bernardine Melchior Bonnet, La
Révolution française (1789-1799)op. cit., p. 47 - Albert Soboul, Histoire de la révolution française, vol. 1, op. cit.,
p. 272.
14. Le comte de Provence, notamment, est sommé de rentrer en France dans les deux mois, sous peine de perdre ses
droits lors d’une régence éventuelle.
15. C’est-à-dire des Feuillants qui sont au ministère et conseillent le roi ; ils sont divisés avec les Feuillants laméthistes
(ou fayettistes) partisans d’une guerre limitée qui permettrait à Lafayette victorieux de renforcer sa position, tout en
renforçant la monarchie constitutionnelle en chassant les Jacobins.
16. Après avoir longtemps hésité, les Constituants décrètent un référendum. Le vote étant positif, ces États sont
rattachés à la France.
17. La déclaration de Pillnitz du 27 août 1791 ne s’accompagne d’aucune mesure précise, se limitant à désigner le
danger qui menace le trône de Louis XVI en invitant les autres souverains à joindre leurs forces aux leurs : « alors
et dans ce cas » ils passeraient à l’action ; mais tout ceci était soumis à une entente éventuelle avec d’autres
puissances européennes.François Furet et Denis Richet, La Révolution française, Fayard, 1973, p. 146.
18. Léopold II ne s’oppose pas à ce que Louis XVI demande à l’Électeur de rèves T de chasser les émigrés de ses
possessions.
19. L’armée est aussi en proie au conflit politiqueet social qui oppose la troupe et le commandement aristocratique ; la
confiance n’existe plus et la discipline s’en ressentAlbert Soboul Histoire de la révolution française, t. 1, Collection
Idée - Gallimard 1962,p. 284.
20. Cette proclamation, qui ne sera annoncée à Paris que les 22 et 23 juillet, a pour but de provoquer de nouveaux
enrôlements dans les volontaires nationauxet de pousser les autorités à organiser elles-mêmes la défense.
Jacques Godechot La révolution françaiseop. cit., p. 108.
21. C'est en fait pratiquement l’ensemble du gouvernement patriote (Girondin) du mois de mars 1792 qui est reconduit :
Roland à l’Intérieur, Clavière aux Finances, Servan à la Guerre, auxquels on ajouteDanton à la Justice Monge à la
Marine et Lebrun-Tondu aux Affaires étrangères.
22. Après le 9-Thermidor (27 juillet 1794) et, malgré l’amnistie décrétée par la Convention avant sa séparation,
l’instruction des massacreurs suivra son cours et trente-neuf seront jugés en mai 1796.rois T seulement seront
condamnés à vingt ans de fers. Frédéric Bluche,op. cit., p. 210.
23. Par rapport au précédent, ce référendum permet aux français de 21 ans, domiciliés et vivant de leur travail, y
compris les domestiques et les citoyens « passifs » (citoyens qui ne paient pas d’impôts) de voter . C’est du coup
trois à quatre millions de « passifs » qui obtiennent la citoyenneté, mais pourtant seulement 700 000votants sur 7
millions que comptait le corps électoral se rend aux urnes ; chif fre proche de ceux de la monarchie censitaire, mais
pour la première fois le petit peuple s’y manifeste. La nomination des députés appartient donc à une majorité
dérisoire. Marc BouloiseauLa République jacobine(10 août 1792-9 thermidor an II) Seuil 1972,p. 56-57.
24. Après avoir relancé la Révolution avec la déclaration de guerre le 20 avril 1792, les Girondins, après le 10 août sont
hostiles à tout nouveau bouleversement politique. Bernardine Melchior Bonnet La Révolution françaiseop. cit.,
p. 61.
25. Pour eux la richesse foncière et le capital commercial sont les seuls facteurs de consolidation sociale. Comme les
Montagnards, ils sont attachés au principe de la propriété et voient dans toute restriction autoritaire une menace
pouvant déclencher une escalade désastreuse. Marc Bouloiseau,op. cit., p. 60.
26. Le 27 novembre 1792 la Savoie est réunie à la France et forme le département du Mont-Blanc.
27. Comme la plupart des princes de cette époque, Louis XVI et Marie-Antoinette n’ont pas le sentiment de la
« Patrie ». Pour eux, le pays est leur propriété et les souverains européens formant une grande famille, ce n’est pas
faire preuve de trahison que de faire appel à eux pour remettre le pays à la raison. André Castelot, G. Lenotre Les
grandes heures de la Révolution française – ’Lagonie de la royauté, tome I, Perrin 1962, p. 330-331.
28. La protestation est dirigée contre le tirage au sort – déjà le plus détesté des campagnes sous l’ancien régime – qui
exonère les notables alors que ceux-ci sont considérés comme les grands bénéficiaires de la Révolution. Pour le
peuple c’est à eux d’aller défendre la nation qui les favorisent.Roger Dupuyop. cit., p. 58.
29. Le député Girondin François Buzot esquisse le mot « fédéralisme » en réclamant à l’Assemblée, le 24 septembre
1792, une force publique départementale pour protéger les députés de la Convention ; il servira de prétexte aux
Montagnards pour accuser les Girondins de vouloir faire des 83 départements autant de républiques
indépendantes. Jeanne GrallGirondins et Montagnards – Les dessous d’une insurrection(1793) Éditions Ouest-
France, 1989 p. 23. En définitive ces « fédéralistes » – qui refusent tous une fédération – sont des républicains
modérés favorables à la Révolution ; ils ne veulent que la fin de la domination parisienne et montagnarde. Jean-
Clément Martin La France en Révolution 1789-1799op. cit., p. 155.
30. Seuls en Europe la Suisse, les États Scandinaves et certains États italiens restent en paix avec la France ; mais la
Russie alliée de l’Autriche et de la Prusse est aussi of ficiellement en guerre contre la France qui se bat non
seulement pour son indépendance, mais aussi pour sa dignité nationale, son droit à se gouverner elle-même, et les
immenses avantages qu’elle a retirés de la Révolution.Albert Mathiez La Révolution françaiseop. cit., p. 350.
31. En Vendée, les nobles n’ont pas provoqué lemouvement insurrectionnel : ils n’arrivent qu’après et uniquement
parce qu’on est allé les chercher, et parfois se sont fait prier. Jacques Solé Révolutions et révolutionnaires en
Europe 1789-1918 Gallimard 2008, p. 544.
32. Les soulèvements provinciaux qui font suite aux 31 mai et 2 juin 1793 trop souvent enfermés dans la contre-
révolution, ne sont souvent que la suite de luttes locales qui confrontent révolutionnaires modérés, Jacobins, et
sans-culottes. Jean-Clément MartinLa France en Révolution 1789-1799op. cit., p. 153-154-155.
33. Encore sensibilisés par lesmassacres de Septembre, les départements perçoivent mal les troubles qui agitent
l’Assemblée et y voient des menaces pour la représentation nationale ce qui entraîne de violentes protestations.
Jeanne Grall, op. cit., p. 25. Ainsi le coup de force est mal perçu en province et, à sa nouvelle, de nombreux
départements se soulèvent, en Normandie et en Bretagne notamment. De fait, ce sont les trois-quarts du pays qui
se trouvent en rébellion contre la dictature montagnarde.Bernardine Melchior Bonnet La Révolution française
op. cit., p. 76-77.
34. Pourtant les sans-culottes les plus avertis (lesEnragés) ne sont pas enthousiastes de cet acte constitutionnel dont
ils perçoivent les lacunes. Ils réclament la répression de l’agiotage, de l’accaparement et l’arrêt de la hausse des
prix, etc. Jean-Paul Bertaud, op. cit., p. 208.
35. Initialement conçue par les Girondins (surtout parCondorcet) cette constitution arrive en pleine violence entre ces
deux groupes et est donc le fruit d’un compromis ; après le coup de force du 31 mai et 2 juin 1793 elle subit
quelques remaniements (hostilité au libéralisme girondin) et est adoptée très vite par l’Assemblée dominée par la
Montagne. Le droit d’initiative prôné par les Girondins a disparu, et les Montagnards s’y taillent la part du lion car la
Constitution s’efforce de les maintenir au gouvernement puisqu’ils se sont emparés du pouvoir par la force. Son
principal mérite tient surtout dans les principes qu’elle a proclamés pour la première fois (droits sociaux) et dans les
problèmes qu’elle a posés. Même si elle n’a jamais été appliquée, elle garde une importance capitale. Jacques
Godechot Les Constitution de la France depuis 1789op. cit. 2006, p. 69 à 77.
36. Après les journées des 4 et 5 septembre contre l’Assemblée, les sans-culottes imposent Collot d'Herbois et Billaud-
Varenne, membres (ou proches) des Cordeliers.
37. Le Comité de salut public est conçu comme un régime provisoire qui, logiquement, après la victoire doit laisser la
place à la constitution de 1793. Marc BouloiseauLe Comité de salut publicPUF 1968 p. 5. Cependant il ne possède
la réalité du pouvoir qu’après le décret du 13 septembre qui lui donne la prééminence sur tous les autres comités.
Albert Mathiez, op. cit., p. 425.
38. La rivalité des deux Comités est réelle ; quelques-uns de ses membres sont liés aux ultra- révolutionnaires –
notamment Collot d’Herbois et Billaud-V arenne – abattus par le Comité de salut public en germinal. Mais la loi du 16
avril 1794 porte un premier coup en confiant au Comité de salut public l’inspection des autorités et des
administrateurs ; pour appliquer ces mesures un bureau de police générale est institué dans lequel Comitéle de
Sûreté Générale voit un concurrent. Marc BouloiseauLe Comité de salut publicop. cit., p. 101-102-103.
39. Le rapprochement entre les Montagnards et la sans-culotterie parisienne ne s’est pas fait sans ficultés,
dif car le petit
peuple a peu bénéficié de la Révolution du 10 août 1792 et, s’ils y a participé activement, cette journée n’est pas sa
création. George Rudé,La Foule dans la Révolution française, paris, Librairie Maspero, 1982,p. 135.
40. Ici, le terme de terroriste veut dire partisan de la e
Trreur révolutionnaire et économique.
41. La presque totalité des sans-culottes parisiens se retrouve à cette période (février – septembre 1793) sensibilisée
par les Enragés qui se composent de trois hommes dominants Jacques : Roux, Jean-François Varlet et Théophile
Leclerc, et d’une femme, Claire Lacombe ; qui est la présidente duClub des Citoyennes républicaines
révolutionnaires. François Furet et Mona Ozouf Dictionnaire critique de la Révolution française – Acteurs –
Flammarion 2007,p. 331.
42. On retrouve des rumeurs de « complots aristocratiques » peu de temps avant le 10 août 1793 pour le premier
l’anniversaire du 10 août 1792. Le grand rassemblement pour cette fête peut faire craindre à de nouveaux
massacres de Septembre– que des affiches conseillent – et peut donner l’occasion aux extrémistes de tenter leur
chance. Albert SoboulMouvement populaire et Gouvernement révolutionnaire en l’an II (1793-1794) op. cit., p. 79.
Ailleurs, les sections souhaitent un effort encore plus grand et parlent d'un nouveau2 juin - Jacques Solé, op. cit.,
p. 554.
43. La situation est sérieuse : les départements révoltés ont interrompu leurs livraisons vers la capitale. Le pain
manque, ce qui entraîne de nombreuses manifestations populaires.Albert Mathiez La Révolution françaiseop. cit.,
p. 399. La sécheresse du mois d’août viendra aggraver la conjoncture.
44. Pour des historien comme Albert Soboul ou François Furet et Denis Richet, Jacques Roux s’activait avec
désintéressement et sincérité à soulager la vie du petit peuple sans-culottes. Albert Soboul Mouvement populaire et
Gouvernement révolutionnaire en l’an II (1793-1794)op. cit., p. 101 - François Furet et Denis Richet op. cit., p. 215.
45. Le but du groupe Cordeliers est de se servir du mécontentement du peuple pour éliminer l’équipe dirigeante qui
conduit l’Assemblée et les Comités. Chez eux l’extrémisme est avant tout tactique. François Furet et Denis Richet,
op. cit., p. 216-217.
46. Le 5 septembre 1793 Jacques Roux est arrêté ; (il se suicidera le 10 février 1794) Leclerc etarlet V sont en fuite
ainsi que Claire Lacombe dont la société est dissoute le 20 octobre. (Par la même occasion les clubs féminins sont
interdits) Les Enragés n’existent plus.
47. Cette armée forte de 6 000 hommes et de 1 200 canonniers, qui sera à l’origine de nombreuses exactions,
notamment pendant la période de déchristianisation, sera supprimée après l’exécution des hébertistes en germinal.
48. Réclamés par les groupes les plus radicaux, c’est aussi le début des grands procès devant le tribunal
révolutionnaire et les exécutions de Philippe-Égalité, (6 novembre 1793) Marie-Antoinette, (16 octobre) des
Girondins, (31 octobre) de Madame Roland, (8 novembre) Bailly, (10 novembre) (Barnave (28 novembre), etc. La
terreur est aussi appliquée en province par les représentants en mission. - Frédéric Bluche, Stéphane Rials, Jean
Tulard, op. cit., p. 96.
49. Habilement, le 6 septembre, ils ont fait entrer au Comité de salut public deux membres importants des Cordeliers
proches des sans-culottes, c’est-à-dire des « hébertistes » Collot : d’Herbois et Billaud-Varenne. Jean-Clément
Martin La France en Révolution 1789-1799op. cit., p. 159.
50. À la même période lesespagnols envahissent la plus grande partie du département des Pyrénées-Orientales, (22
septembre) l’armée autrichienne envahitMaubeuge (30 septembre) puis menaceStrasbourg (13 octobre) et l’armée
prussienne investit Landau, place forte qui défend le nord de l’Alsace (27 octobre).
51. Par le décret du 12 octobre 1793, Lyon est condamnée à la destruction : Collot d’Herbois et Fouché y font exécuter ,
début novembre 1793 et sur plusieurs mois, près de deux mille victimes. Àoulon, T dénoncés par les Jacobins
relâchés, huit cents rebelles sont fusillés sans jugement, puis, à la demande des représentants en mission, trois
cents autres sont condamnés le mois suivant, alors qu’à Marseille la répression ne fait pas trois cents victimes. Si à
Bordeaux on ne compte, au début, qu’une centaine de victimes, en juin et juillet 1794, l’arrivée du jeune
représentant en mission Jullien (de Paris) provoque un regain de répression qui en encouragera deux fois plus.
Jacques Solé op. cit., p. 555-556.
52. À la suite de la première défaite se profilent, avec les dif ficultés d’une armée battue, désorganisée et à bout de
souffle, des mésententes entre chefs empêchant toute intelligence concertée avec les coalisés. Pascal Dupuy et
Claude Mazauric, op. cit., p. 227.
53. Toutefois ces décrets demandent de respecter les femmes, les enfants et les vieillards mais aussi les hommes sans
armes. Jean-Clément Martin La Vendée et la Révolution, Perrin 2007 p. 93.
54. Robespierre et ses proches n’acceptent plus l’anarchie vers laquelle tend le mouvement sans-culottes de Paris.
Jacques Godechot, Les Révolutions (1770-1799)– PUF 1965, p. 336.
55. Ces armées révolutionnaires départementales (ou provinciales) se sont rendues coupables de nombreux excès ;
mais, en licenciant ces armées, le pouvoir porte un coup fatal aux ultra-révolutionnaires (hébertistes) dans les
départements dont l’assise militante se trouve réduite à néant. Françoise Brunel Thermidor La chute de Robespierre
Édition Complexe, 1989p. 16-19.
56. La déchristianisation n’est pas non plus un mouvement spontané comme l’avait été la grande peur . Michel Vovelle
La Révolution contre l’égliseop. cit., p. 17.
57. Le danger est réel de voir, à l’intérieur, le mouvement pousser les nombreux Français quisont restés fidèles à leur
religion de rejeter la Révolution et, à l’extérieur
, d’effrayer les états étrangers qui sont restés neutres et en paix avec
la République.
58. Cet épisode de la Révolution, qui oppose uniquement des Montagnards, se noue en septembre-octobre 1793 –
alors que la déchristianisation fait rage en France puis à Paris – entre les modérés appelés, suivant les cas, Citra-
révolutionnaires, Dantonistes ouIndulgents et les Hébertistes, appelés Ultra-révolutionnaires ouExagérés ; ces
derniers étant des membres du club des Cordeliers. - Françoise Brunel, op. cit., p. 19.
59. Le 20 décembre (30 frimaire) Robespierre a obtenu de l’Assemblée un Comité de justice destiné à revoir les cas
des individus incarcérés à tort. Mais les Indulgent veulent un Comité de clémence, c’est-à-dire l’ouverture des
prisons prélude évident à une politique de paix ; cette proposition est contraire à la politique du gouvernement qui la
rejette. Billaud-Varenne fera rapporter le décret le 6 nivôse an II (26 décembre 1793). - Frédéric BlucheDanton
Perrin 1984, p. 413-414-417 - Jacques Solé, op. cit., p. 561 – Robespierre encouragera, dans un premier temps, le
journal de Desmoulins « Le Vieux Cordelier » en qui il voit un rival du journal d’Hébert « Le père Duchêne » et
restera, plusieurs mois en bonne relation avec Danton.
60. Fabre d'Églantine, le 27 septembre, résume à Robespierre le plan supposé d’Hébert. Il s'agit dans un premier temps
d’organiser la famine, d’épurer la Convention, d’exécuter les Girondins arrêtés (les 75), puis d'appréhender Danton,
Lacroix et Robespierre. Dans un deuxième temps, de prendre le pouvoir avec l’aide de l’armée révolutionnaire, du
ministère de la guerre et de la majorité des jacobins. Quant àChabot il a été pris à partie à la Convention à propos
de son mariage avec la jeune sœur d’un riche banquier autrichienJunius ( Frey) et pour ses relations avec des
étrangers véreux. Suspect d’agiotage et après avoir essayé de trouver des appuis, aux abois, il se lance dans la
délation. Le 14 novembre, il dénonce à Robespierre puis au Comité de sûreté générale, un chantage financier ,
partie visible d’un complot contre-révolutionnaire : c’est l'af faire de la Compagnie des Indes, ourdie par le fameux
baron de Batz, pour ruiner la République. L’affaire de la Compagnie des Indes n’en étant qu’une ramification. Même
si Danton ne trempe pas personnellement dans cette af faire il se trouve compromis par certains de ses amis, mais il
en est de même pour les Ultras où Hébert et quelques-uns de ses compagnons sont compromis. Frédéric Bluche
Danton op. cit., p. 391 à 394.
61. En tout vingt accusés : des contre-révolutionnaires commePierre Quétineau et son épouse Jeanne, un aristocrate
le général Laumur ; des étrangers et agents de l’étranger :Anacharsis Clootz, Kock, Proli, Desfieux, Pereira,
Dubuisson ; des patriotes comme Mazuel, Bourgeois, Leclerc, Ancard, Ducroquet, Descombes, et un indicateur :
Laboureau le seul qui sera gracié. L’acte d’accusation dressé contre les quatre dirigeants cordeliers confirme aux
sans-culottes que le procès de germinal est bien leur procès et constitue bien l’aboutissement de la lutte amorcée
par les Comités dès septembre 1793. - Albert Soboul "Mouvement populaire et Gouvernement révolutionnaire en
l’an II (1793-1794)" op. cit.,p. 362.
62. Plusieurs entrevues sont organisées (fin ventôse et la dernière le1er germinal) afin de rencontrer Danton et
Robespierre accepte de s’y rendre ; peut-être pense-t-il que Danton peut se justifier , s’expliquer ou changer de
conduite ; après la dernière entrevue Robespierre dira «: Il y a un trait de Danton qui prouve une âme noire : il avait
hautement préconisé les dernières productions de Desmoulins ; dans la dernière visite dont je parle il me parla de
Desmoulins avec mépris : il attribua ses écarts à un vice privé et honteux, mais absolument étranger à la
Révolution. Cet homme a pour principe de briser lui-même les instruments dont il s’est servi. –» Jean Massin
op. cit., p. 242. Mais il était tout aussi impossible de sauver Desmoulins qui a dansson journal développait les
thèmes de la propagande dantoniste (preuve accablante pour le tribunal) et dont les écrits sont repris par les contre-
révolutionnaires et les modérés. Robespierre lui reprochait, entre autres, son amitié avec le ci-devant général
Dillon : la raison d’état l’emporta sur l’amitié. - Jean-Paul BertaudCamille et Lucile Desmoulins – Un couple dans la
tourmente Presse de la Renaissance 1986,p. 274 et 276.
63. Chabot, Hérault de Séchelles, Claude Basire, Delaunay d’Angers, Philippeaux, Lacroix, l'Abbé d'Espagnac, les
autrichiens Junius Frey, et son frère Emmanuel, le danois Deisderichen, l’espagnolGuzman, le procureur Lullier et
le général Westermann sont guillotinés.
64. Sous l’accusation « d’avoir trempé dans la conspiration tendant à rétablir la monarchie et détruire la représentation
nationale et le gouvernement républicain ». Frédéric Bluche Danton op. cit., p. 462.
65. Le procès des Indulgents est un procès politique : on craint l’éloquence de Danton, or si ceux-ci sont acquittés
(comme Marat en avril 1793) le coup sera fatal pour tout le gouvernement révolutionnaire ; dans ce cas il faut les
condamner, mais cela implique que les débats soient de pure forme. Le procès tournant mal, un décret demandé
par Herman et Fouquier-Tinville, obtenu par le Comité de salut public, stipule que « : Tout prévenu de conspiration
qui résistera, ou insultera à la justice nationale, sera mis hors des débats et jugé sur le champ. Comme » le dira
Fouquier-Tinville à la réception du décret :« Ma foi nous en avions bien besoin ». Pierre Labracherie Fouquier
Tinville - Accusateur publicFayard 1961, p. 157-159.
66. Réels, supposés voire inventés (manipulations policières) les complots et notamment les « complots des prisons »
sont un thème répétitif que l’on retrouve tout au long de la Révolution : dès les massacres de Septembrecomme
pour l’épisode consécutif à laloi du 22 prairial an II (10 juin 1794). Dans le cas du « complot » du 4 avril 1794 (16
germinal an II), ils permettent de guillotiner les épouses deCamille Desmoulins et de Jacques-René Hébert
(Dictionnaire et Histoire de la Révolution françaiseJean Tulard, Jean-François Fayard, Alfred Fierro, op. cit., p. 674
et Dictionnaire Historique de la Révolution françaiseAlbert Soboul op. cit., p. 280) et de se défaire de personnes
gênantes telles Chaumette ou Gobel… C’est aussi un moyen de vider les prisons de Paris, bondées à la suite de la
fermeture des tribunaux de province par la loi du 27 germinal an II – 16 avril 1794.
67. Lucile Desmoulins, qui n’est pas politisée – contrairement àMadame Roland, Charlotte Corday ou Olympe de
Gouges – niera face à ses juges toute implication dans ce « complot ». Il est cependant vrai qu’elle a tenté
d’ameuter tous les amis de son mari afin de demander sa grâce ou sa libération et a écrit aussi des lettres à
Robespierre qu’elle connaissait bien (son témoin de mariage) lettres où, aux demandes de grâce, se mêlaient des
critiques acerbes. - Jean-Paul BertaudCamille Desmoulins op. cit., p. 289-312-313. Le « mouton » Laflotte, détenu
au Luxembourg, a déclaré que :« Le général Dillon et un autre détenu,Simond, avaient ourdi un complot pour
sauver les accusés, assassiner les patriotes et les membres duTribunal révolutionnaire. La femme de Camille
Desmoulins leur aurait envoyé de l’argent à cet ef fet. » - Pierre Labracherie, op. cit., p. 158.
68. Françoise Hébert, comme Lucile Desmoulins n’est pas « politisée ». Si l’on en croit Michelet : « Madame Hébert, ex-
religieuse, spirituelle, intrigante, avait tripoté avec des agioteurs, mais nullement conspiré. -»Jules Michelet,
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105. Michel Vovelle La Chute de la monarchie (1787-1792)Seuil 1972, p. 261.
106. Albert Mathiez La Révolution françaiseLibrairie Armand Colin 1922,p. 211.
107. Jean Massin Robespierre Club français du livre 1956,p. 123.
108. Les blessés sont achevés alors que la plus grande partie des serviteurs du palais sont massacrés et que seules les
femmes sont épargnées. Quelques gentilshommes, habillés en civil, arriveront à s’échapper en se mêlant à la foule.
109. Michel Vovelle La Chute de la monarchie (1787-1792)op. cit., p. 262.
110. Roger Dupuy La République jacobine- Terreur, guerre et gouvernement révolutionnaire - Seuil 2005,p. 12.
111. Jean-Clément Martin La France en Révolution 1789-1799Édition Belin 1990 p. 134.
112. Michel Vovelle La Révolution françaisetome III Éditions Messidor 1986,p. 157.
113. Bernardine Melchior BonnetLa Révolution française– 1789-1799 – Librairie Larousse 1988,p. 57.
114. Frédéric Bluche Septembre 1792 : logiques d’un massacreLaffont 1986, p. 93-94-95.
115. Jacques Godechot Les Constitution de la France depuis 1789Flammarion 2006, p. 70.
116. Marc Bouloiseau, op. cit., p. 60-61.
117. Albert Soboul, op. cit., p. 299. C’est ainsi que le peuple, grâce à la guerre, fait irruption sur la scène politique.
118. Albert Soboul, op. cit., p. 272.
119. Jean-Clément Martin op. cit., p. 142.
120. Roger Dupuy, op. cit., p. 34.
121. Jacques Godechot La révolution françaiseop. cit., p. 115 à 121.
122. Bernardine Melchior BonnetLa Révolution françaiseop. cit., p. 64.
123. Lefebvre, Guyot et Sagnac 1930, p. 127.
124. Bernardine Melchior-BonnetLes Girondins Tallandier 1989, p. 190.
125. Jean-Clément Martin La France en Révolution 1789-1799op. cit., p. 143.
126. Jean-Clément Martin, Violences et révolution - Essai sur la naissance d’un mythe national– Seuil 2006, p. 145.
127. Bernardine Melchior-BonnetLes Girondins Tallandier 1989, p. 195.
128. Albert Mathiez, La Révolution française, Librairie Armand Colin 1922,p. 311.
129. Bernardine Melchior-BonnetLes Girondins op. cit., p. 194-195-203.
130. Albert Soboul, La Révolution française, op. cit., p. 273.
131. Albert Soboul, op. cit., p. 332-333.
132. Roger Dupuy, op. cit., p. 108.
133. Marc Bouloiseau La République jacobine(10 août 1992 - 9 thermidor an II) Seuil 1972,p. 70.
134. Pascal Dupuy et Claude MazauricLa Révolution françaiseLibrairie Vuibert 2005, p. 225.
135. Lefebvre, Guyot et Sagnac 1930, p. 203.
136. Roger Dupuy, op. cit., p. 58-59.
137. Jean-Clément Martin La France en Révolution 1789-1799op. cit., p. 147.
138. Jacques Godechot La révolution françaiseop. cit., p. 131.
139. Albert Soboul op. cit., p. 327.
140. Bertaud 2004, p. 179.
141. Frédéric Bluche, Stéphane Rials,Jean Tulard La Révolution françaisePUF 1989, p. 86.
142. Jacques Godechot La révolution françaiseop. cit., p. 165.
143. Bertaud 2004, p. 200.
144. Jeanne Grall, op. cit., p. 67 et suivantes.
145. Jean-Clément Martin La France en Révolution 1789-1799op. cit., p. 157.
146. Jean-Marc Schiappa La Révolution française 1789-1799Librio 2005 p. 50.
147. Dictionnaire historique de la Révolution françaiseop. cit., p. 283.
148. Albert Soboul Histoire de la révolution française, tome II. Collection Idée - Gallimard 1962,p. 21-22-23. Voir aussi de
Marc Bouloiseau Le Comité de salut publicop. cit..
149. Marc Bouloiseau La République jacobineop. cit., p. 107.
150. Marc Bouloiseau Le Comité de salut publicop. cit., p. 101.
151. Lefebvre, Guyot et Sagnac 1930, p. 251.
152. Michel Biard Missionnaires de la République– Les représentants du peuple en mission (1793-1795) - Éditions du
Comité des travaux historiques et scientifiques 2002,p. 190-191.
153. Ce décret transforme le recours aux envoyés en mission en véritable institution et définit aussi leur pouvoir . À partir
du mois d’avril suivant, pour les missions aux armées, la Convention revoit le rôle de chacun des représentants
appelés à travailler pour la défense nationale, et, pour limiter leurs missions dans le temps, porte à trois le nombre
152
des représentants aux armées qui sont désormais renouvelés par tiers tous les mois .
154. Jean-Clément Martin La France en Révolution 1789-1799op. cit., p. 152.
155. Albert Soboul Mouvement populaire et Gouvernement révolutionnaire en l’an II (1793-1794) Flammarion 1973,
p. 23.
156. Dictionnaire historique de la Révolution françaiseop. cit., p. 418.
157. Dictionnaire historique de la Révolution françaiseop. cit., p. 416 – Jacques Solé, op. cit., p. 552.
158. Albert Mathiez La Révolution françaiseop. cit., p. 399.
159. Albert Soboul Mouvement populaire et Gouvernement révolutionnaire en l’an II (1793-1794) op. cit., p. 167-168.
160. François Furet et Mona Ozouf Dictionnaire critique de la Révolution française – Acteurs –Flammarion 2007, p. 382.
161. François Furet et Denis Richet,op. cit., p. 215.
162. Roger Dupuy, op. cit., p. 238.
163. François Furet et Mona Ozouf Dictionnaire critique de la Révolution française – Acteurs– Flammarion 2007, p. 384.
164. Jean-Clément Martin Violences et révolution op. cit., p. 188.
165. François Furet et Denis Richet,op. cit., p. 229.
166. François Furet et Denis Richet,op. cit., p. 228-234.
167. Bertaud 2004, p. 212-213.
168. Jacques Godechot Les Révolutions, 1770-1799op. cit.p. 170.
169. Albert Soboul Histoire de la révolution française, tome II. op. cit., p. 38.
170. Voir Marc Bouloiseau La République jacobineop. cit., p. 89-90.
171. Albert Soboul Histoire de la révolution française, tome II. op. cit., p. 36-38.
172. Albert Soboul Histoire de la révolution française, tome II. op. cit., p. 37.
173. Jean-Clément Martin, Violences et révolution op. cit., p. 189.
174. Diane Ladjouzi, « Les journées des 4 et 5 septembre 1793 à Paris. Un mouvement d’union entre le peuple, la
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175. Albert Soboul Histoire de la révolution française, tome II. op. cit., p. 35.
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177. Jean-Clément Martin La France en Révolution 1789-1799op. cit., p. 161.
178. François Furet et Denis Richet op. cit., p. 238-239.
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180. Roger Dupuy op. cit., p. 226.
181. François Furet et Denis Richet op. cit., p. 248.
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184. Pascal Dupuy et Claude Mazauric,La Révolution française– Librairie Vuibert 2005, p. 228 - Jacques Solé, op. cit.,
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185. Jean-Clément Martin Violences et révolution op. cit., p. 203.
186. Jacques Solé, op. cit., p. 556.
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205. Yes Benot, art. cit.
206. Père Duchesne no 347 texte cité par Aimé Césaire,Toussaint-Louverture, La révolution françaiseet le problème
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207. François Furet et Denis Richet,La Révolution françaiseop. cit., p. 245 ; Jacques Godechot, Les Révolutions op. cit.,
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208. Bertaud 2004, p. 243.
209. Roger Dupuy, op. cit., p. 266.
210. Bernardine Melchior BonnetLa Révolution 1789-1799op. cit., p. 95 - Jacques Solé, op. cit., p. 562.
211. Frédéric Bluche, Danton, op. cit., p. 396-397.
212. François Furet et Denis Richet,op. cit., p. 245.
213. Roger Dupuy op. cit., p. 252.
214. Bertaud 2004, p. 267.
215. Roger Dupuy op. cit., p. 255.
216. Jacques Solé, op. cit., p. 561.
217. Frédéric Bluche Danton op. cit., p. 453).
218. Bernardine Melchior-BonnetLa Révolution – 1789-1799op. cit., p. 97.
219. Jean-Paul Bertaud Camille et Lucile Desmoulins – Un couple dans la tourmenteop. cit., p. 288.
220. Jean-Paul Bertaud Camille et Lucile Desmoulins : un couple dans la tourmente , op. cit., p. 288 à 291.
221. Dictionnaire Historique de la Révolution française , op. cit., p. 432.
222. Jean-Clément Martin Violences et révolution op. cit., p. 214-216.
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224. Albert Soboul, Mouvement populaire et Gouvernement révolutionnaire en l’an II (1793-1794) , op. cit., p. 352.
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Annexes

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: document utilisé comme source pour la rédaction de cet Révolution française, sur Wikimedia Commons
article. Révolution française, sur le Wiktionnaire

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Jean Jaurès (préf. Madeleine Rébérioux),Histoire socialiste de la Révolution française, Paris, Éditions Sociales,
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Daniel Guérin, La lutte des classes sous la première République, 1792-1797
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Jean-Pierre Jessenne, Histoire de la France : Révolution et Empire, Paris, 1993
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Paris, Flammarion, coll. « Champs », 2007
Jean-Clément Martin, Violence et Révolution. Essai sur la naissance d'un mythe national, Paris, Le Seuil, 2006
(ISBN 2020438429)
Jean-Clément Martin, La Révolution française, historiographiedans l’Encyclopédie Universalis.
Albert Soboul, Comprendre la Révolution française, Paris, 1981
recueil d’articles
Olivier Bétourné et Aglaïa I. Hartig, Penser l’histoire de la Révolution française, deux siècles de passion française
,
Paris, La Découverte, 1989
Une lecture critique des écrits de François Furet et une étude des travaux marquants sur la Révolution
Jacques Godechot, Un jury pour la Révolution, Paris, Robert Laffont, 1974
L'auteur analyse les ouvrages de quatorze écrivains, formant ce jury, traitant de la Révolution française. Il
s'agit de : Alphonse de Lamartine, Thomas Carlyle, François-Auguste Mignet, Adolphe Thiers, Jules Michelet,
Edgar Quinet, Alexis de Tocqueville, Louis Blanc, Heinrich von Sybel, Hippolyte Taine, Alphonse Aulard, Jean
Jaurès, Albert Mathiez et Georges Lefebvre
Alice Gérard, La Révolution française, mythes et interprétations, 1789-1970
, Paris, Flammarion, coll. « Questions
d'histoire », 1970
Somme historiographique en 140 pages
Jacques Solé, La révolution en questions, Paris, Le Seuil, coll. « Points », 1988
Alfred Fierro, Historiographie de la Révolution française, in « Jean Tulard, Jean-François Fayard et Alfred Fierro,
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Guy Antonetti, Histoire contemporaine politique et sociale, 1999, 8e éd., chap. 1, 2
Une bonne introduction avec des sources commentées
Yves Benot, « Dans le miroir truqué des historiens » in La Révolution française et la fin des coloniesop. cit.
Chapitre consacré à l'occultation de la question coloniale par les historiens de la Révolution française.

La Révolution et les arts

François Souchal, Le vandalisme de la Révolution, Paris, Nouvelles Éditions Latines,1993


Philippe Bourdin et Gérard Loubinoux, Les Arts de la scène & La Révolution française , Clermont-Ferrand, Vizille,
Presse Universitaire Blaise-Pascal,Musée de la Révolution françaisede Vizille, 2003
Alessandro Di Profio, La Révolution des Bouffons : l'opéra italien au Théâtre de Monsieur (1789-1792) , Paris,
CNRS Éditions, 2003
La Révolution par l'écriture, les Tableaux de la Révolution française une entreprise éditoriale d'information (1791-
1817), Clermont-Ferrand, Vizille, Presse Universitaire Blaise-Pascal, musée de la Révolution française de V izille,
2005 (ISBN 2-7118-4928-7)

La Révolution et les sciences

Guy Barthélémy, Les savants sous la Révolution, Éditions Cénomane, 1988


Nicole Dhombres, Les savants en Révolution. 1788-1789, Éditions Calmann-Lévy, 1989
Frédéric Lenormand, Les savants de la Révolution, Éditions Milan, 2006
Michel Nusimovici, Les écoles de l'an III, 2010 [1]

Articles connexes

Articles généraux
Bulletin national Mariage en France : Le mariage sous la Révolution
Chronologie de la Révolution française Musée de la Révolution française
Contre-révolution Révolution
Émigration française (1789-1815) Révolution liégeoise
Armée des émigrés La Marseillaise (hymne national)
Finances sous la Révolution Ah! ça ira (chant révolutionnaire)
Glossaire de la Révolution française Écoles de l'an III scientifiques
Historiographie de la Révolution française

Listes
Journaliste sous la Révolution Liste des membres de l'Assemblée législative par
Liste des emplacements de la guillotine département
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française l'Assemblée législative
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française Nom des villes françaises sous la Révolution
Liste alphabétique des membres de l'Assemblée Volontaires nationaux pendant la Révolution
constituante de 1789 Amalgame des deux armées sous la Révolution

Voir aussi

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