I-
Milieux,
societes et
archéologues
(11) Nous ne nous lancerons pas à ce sujet dans la discussion entre le réalisme
et I’instrumentalisme, même si elle permet de relativiser les solutions que nous pré-
tendons apporter aux problèmes du développement.
INTRODUCTION 13
(12) On a souvent écrit sur ce que l’homme a perdu de cette façon dans son
rapport au monde en découvrant dans notre propre histoire comme dans celle de
primitifs P ce que permettaient d’autres moyens d’accès au non-humain.
14 MILIEUX, SOCIÉTÉS ET ARCHÉOLOGUES
II
(13) C’est comme un hommage au travail que l’Orstom effectuait, parfois d’une
façon informelle, il y a trente ans dans ses centres outre-mer.
18 MILIEUX, SOCJÉTÉS ET ARCHJ~OLOGUES
BIBLIOGRAPHIE
RÉSUMÉ
C’est à travers des exemples océaniens que nous nous proposons d’exa-
miner la façon dont le paysage est manipulé, produit, pensé, en somme
apprivoisé et socialisé. S’interroger sur l’histoire et la préhistoire des îles du
Pacifique, c’est aussi s’interroger sur les modalités de transfert des plantes
utiles. Celles-ci servant à la fois de subsistance à bord des pirogues et de
boutures pour l’établissement des jardins, lesquels relèvent d’une archéolo-
gie << récente >>. Cette archéologie des jardins n’a disposé que tardivement
des dispositifs techniques susceptibles d’éclairer la situation contextuelle des
sites qu’elle étudiait.
zons horticoles, ainsi que l’étude des mythes d’origine des plantes
cultivées, permettent de déboucher sur une singulière relation entre
entités politiques et végétaux.
Le cadre géographique est océanien, et à travers notre propre expé-
rience de terrain, concerne l’île de Futuna. C’est une région du globe,
comme tant d’autres, où les diverses plantes ont autant sollicité l’ima-
ginaire des insulaires que de ses visiteurs. Ces derniers ont, par exem-
ple, converti les fruits d’arbres à pain en produits d’abondance... tan-
dis que les autochtones firent naître le cocotier d’une anguille.
des <c chemins de la loi >> par les autochtones (Chatwin B. 1988 : 10).
Les Aborigènes qui parcourent ces chemins et en connaissent le
<< chant >> retracent leur propre interprétation du monde. Le paysage
peut alors être comparé au corps humain. Si les parures, les peintu-
res, les tatouages ou les scarifications sont une sorte de miroir struc-
turé, et structurant, dans lequel les hommes apprennent à se voir
ou mieux se représenter, de même le paysage e s t 4 le reflet d’une
organisation mentale. Penser le paysage, c’est le penser à travers la
société qui l’a mis au monde, et ainsi, c’est penser son être, son
identité.
28 MILIEUX, SOCIÉTÉS ET ARCH.ÉOL0GUES
le rapport que l’homme noue avec son milieu est éminemment des-
tructeur. Néanmoins, penser cette relation en terme d’exploitation
à caractère ravageur n’a de sens que relativement à la logique de pro-
duction du monde occidental. Cela n’est possible que pour une société
qui, d’une certaine manière, voit dans le paysage un objet de
consommation.
L’archéologie des jardins n’est cependant pas qu’une affaire d’his-
toire des techniques. L’agriculture, comme l’horticulture et plus par-
ticulièrement l’irrigation, en permettant une intensification du poten-
tiel de production, est bien souvent liée à une hiérarchisation du pou-
voir. Sans doute cette corrélation remonte-t-elle en partie au temps
de G. Childe, qui fit de la domestication, le personnage-clef de sa
a révolution néolithique >) et de K.A. Witdogel (1957) ainsi que de
J.H. Steward (1955) qui firent de l’irrigation la condition sine qua
non de l’émergence d’une structure étatique.
L’archéologie horticole océanienne nous offre elle aussi sa propre
version des choses. Elle nous apprend par exemple que la Nouvelle-
Guinée rivalise avec les anciens foyers de domestication des plantes
que sont la Mésopotamie ou le Mexique, puisque les habitants des
hautes terres de l’île-continent pratiquaient une forme d’horticulture
il y a 9000 ans dans les marécages (Golson J. et Gardner D.S. 1990).
Sans doute les hommes utilisaient-ils alors des plantes endémiques,
comme certaines variétés de bananier, de canne à sucre ou de taro.
Aujourd’hui, ces végétaux sont relégués à l’arrière-plan, la place de
choix étant occupée en de nombreuses régions par la patate douce
aux avantages certains : rendement supérieur à celui du taro et de
l’igname, maturation possible en altitude, tolérance pour les sols pau-
vres, etc. Là encore, cette période a été qualifiée de << révolution ipo-
méenne s (Watson J.B. 1965). En effet, l’arrivée de la patate douce
il y a trois ou quatre cents ans, a certainement contribué à modifier
‘ les données socio-politiques d’antan, en jouant un rôle prépondérant
dans la domestication du porc (parce que nourriture porcine) et pour
le développement des échanges cérémoniels concomitants, dans les-
quels s’inscrivent les Big men (Fei1 D.K. 1987, Lemonnier P. 1990).
Il est clair que derrière cette histoire par les révolutions, surgit une
tendance qui préconise les ruptures et les conversions. Et, comme
l’écrit G. Guille-Escuret (1989 : 115) : (( on de’couvre vite que si des
socie3ëj s’adaptent )) à leur environnement, c’est en fabriquant des
((
V. UN JARDIN IDENTITAIRE
BIBLIOGRAPHIE
RÉSUMÉ
mental and symbolic organization of this tribe territory at the dawn of the
historical period.
Anapua rockshelter, whose stratigraphy is showing a prehistoric occupa-
tion extending back to the Settlement Period, is providing light on marine
exploitation and strategy over centuries. The archaeologists tendancy , about
fish remains and fishooks varieties diminutions is to explain it, as elsewhere
in Oceania, partly by an impoverishing marine fauna as the reflection of
an over exploitation and partly due to a technological loss from Marque-
sans themselves ! Such propositions should be given with most precautions.
They should be taken in account only when carefully controlled and over-
crossed, in the same area, by many attentive studies of differents cases and
a good knowledge of the culture over Past and Present.
I. INTRODUCTION
II. DIACHRONIE
tant dans leurs dimensions que dans leurs formes. Ils sont destinés
à une grande variété de poissons et à dBérentes techniques de pêche,
dans des zones maritimes diverses. A l’inverse, dans les niveaux supé-
rieurs, ce sont essentiellement les hameçons de dimensions moyen-
nes qui sont utilisés, les formes deviennent standardisées pour finir
par se réduire pratiquement à un seul type : l’hameçon élémentaire
simple direct destiné uniquement à la pêche littorale. Dans les niveaux
supérieurs, le type IB, mieux adapté aux pêches profondes, est ainsi
particulièrement rare et limité à la seule forme sub-circulaire. Le leurre
à bonite suit cette tendance ; bien représenté dans les niveaux infé-
rieurs, il devient rare dans les niveaux supérieurs. Ce mouvement a
pour parallèle les variations que nous avons vues dans les vestiges
de poissons. Celles-ci montrent un fort pourcentage de scombridés
dans les niveaux inférieurs et leur progressive diminution vers les
niveaux supérieurs.
La figure 5 est une tentative de datation relative de la chronolo-
gie de Anapua, reposant principalement sur les caractères des hame-
çons. Quant aux quatre autres chronologies, elles s’appuient sur des
datations a absolues B.
Anapua révèle, au travers de son matériel, divers caractères qui
nous renseignent sur le peuplement de 1’Ple et sur l’exploitation des
ressources marines ; nous pouvons les résumer comme suit : à l’ori-
gine, l’occupation est peu importante, de petits groupes de pêcheurs
viennent préiever une grande variété d’animaux sans choix particu-
lier, poissons, coquillages, crustacés et tortues. Pour les poissons, la
technique utilisée est essentiellement la pêche à la ligne qui a lieu
du rivage et à partir de pirogues, proches du littoral ou allant plus
au large. La variété des espèces attrapées et des hameçons révèle, de
la part des premiers Marquisiens déjà, une belle connaissance de leur
milieu et des techniques nécessaires à son exploitation. Avec l’aug-
mentation de la population, le site est très fréquenté, les pêcheurs
s’y succèdent avec une telle régularité qu’aucun niveau stérile n’a le
temps de se développer. La collecte de coquillages s’intensifie et plus
encore la pêche. Les poissons sont capturés grâce à diverses techni-
ques, et la ligne avec hameçon ne constitue probablement pas la
méthode principale. D’une pratique individuelle, on passe sans doute
à des méthodes communautaires plus rentables qui traduisent une
augmentation de la population et nécessitent une organisation en
groupe, sous la direction de spécialistes. Le produit de la pêche était
alors partagé collectivement. Vers la fin des temps préhistoriques, on
assiste à une baisse de la capture des bonites et des poissons en géné-
ral. Cette diminution semblerait traduire un appauvrissement du
milieu marin, conséquence d’une exploitation rendue intensive par
l’augmentation de la population. Cette diminution, ainsi que la dis-
parition des tortues, correspond parfaitement au schéma développé
pour le peuplement des Ples du Pacifique. Elle correspond également
ÉVOLUTION CONJOINTE DES PEUPLEMENTS ET DES PAYSAGES 41
III. SYNCHRONIE
mes droit à la maison du roi, située dans une vallée à un mille dans
les terres. Le chemin traversait un bocage de cocotiers, d’arbres à pain
et de mayo. L’herbe était si abondante et si haute qu’elle allait
jusqu’à nos genoux et retardait notre marche ; enfin nous pamîn-
mes à un sentier... un ravin, rempli d’eau ... nous conduisit à un
chemin très bien entretenu. Nous entrâmes ensuite dans une magni-
fique forêt, qui paraissait s’étendre jusqu’à une chaîne de montagne
bordant l’horizon. Les arbres de la forêt, hauts de 70 à 80 pieds,
étaient principalement des cocotiers et des arbres à pain, qu’on recon-
naissait facilement aux fruits qu’ils portaient. Les ruisseaux, qui des-
cendaient des montagnes, arrosaient les habitations de la vallée. On
voyait près des maisons de grandes plantations de taro et de mûriers
rangées dans le plus bel ordre, et entourées de jolies palissades de
perches blanches, coup d’œil qui annonçait de grands progrès dans
la culture. D
Cette description permet de se rendre compte de la répartition
de la végétation dans l’espace, de la coexistence, sous un couvert
d‘espèces utiles, des unités d’habitation et de jardins où étaient cul-
tivées les plantes nécessitant un entretien fréquent ou, comme dans
le cas du taro, un système d’irrigation important.
Aujourd’hui, ce qui subsiste de toutes ces plantations ce sont
essentiellement des réseaux de murs, murets de soutènement sur les
pentes et de retenue des eaux, ou les systèmes de canalisation. Ce
maillage de l’espace varie bien sûr fortement selon les lieux et la topo-
graphie mais les mêmes principes sont habituellement respectés. I1
peut passer presque inaperçu, noyé sous la végétation ou les collu-
vions. Dans les meilleurs cas enfin, les traces repérables sont les espèces
végétales elles-mêmes, souvent revenues à un état semi-sauvage. Elles
se présentent alors par taches, dans leurs terrains de prédilection, au
sein de la végétation actuelle. Les aménagements annexes, comme
les silos surtout, témoignent en outre de l’ancienne activité horticole
pratiquée dans la zone ; les silos communs se repèrent assez aisément,
compte tenu de leur dimensions importantes.
Dans ces lieux manifestement aménagés pour une utilisation
optima de l’espace à des fins de production alimentaire, le type
d’habitat que l’on rencontre est spécifique. I1 est simple, limité et
se cantonne aux terrains les plus ingrats, voire aux accumulations natu-
relles de roches, augmentées des blocs d’épierrement. A leurs côtés,
l’espace était réservé au développement des plantations judicieuse-
ment organisées qui devaient en grande partie servir à la commu-
nauté et être prises en charge par celle-ci. On sait, par la littérature,
que pour de grands travaux, tels les récoltes par exemple, la collecti-
vité se déplaçait dans son ensemble pour y participer. Dans une même
ÉVOLUTION CONJOINTE DES PEUPLEMENTS ET DES PAYSAGES 51
De la vallée au fenua
mentaire des plantations n’est pas ici primordial, les espèces végéta-
les semblent plutôt associées à un aspect cérémoniel, religieux et social
de la vie communautaire.
De part et d’autre de ce centre, deux grandes zones, les plus éten-
dues, sont cultivées et récoltées collectivement, l’une, en aval (II),
est orientée vers l’horticulture, la culture des plantes alimentaires à
tubercules surtout, l’autre, en amont (IV), vers l’arboriculture, la cul-
ture des arbres alimentaires à fruits.
Au fond de la vallée (V), une zone de refuge, de cueillette et
de survie.
En littoral (I), une zone de défense contre les déments, vents
et embruns, et contre ceux d’ailleurs, les ennemis potentiels venant
de la mer. Dans cet espace, la culture ne tient pas une grande place,
si ce n’est celle des cocotiers. Les quelquespaepae témoignent d’une
orientation préférentielle de cette zone vers la pêche, la distribution
des produits de la mer, ainsi que la défense du territoire.
Sur les hauteurs (VI), que ce soit sur les versants ou à leurs som-
mets, les sites repérés sont difficiles d’accès. Ce sont des sanctuaires
où les os des ancêtres sont à l’abri, dans des aménagements sépul-
craux qui dominent l’espace habité tout en étant à l’écart. Ils se
situent également dans cette zone dangereuse de frontière et de pas-
sage entre le fenua et l’ailleurs, où ceux qui habitent l’île peuvent
se manifester et arriver par surprise. On y trouve ainsi, comme à
Teniuaefiti, des sites de refuge, de défense ou de surveillance. Ces
sites se tiennent donc en des endroits retirés, sur les hauteurs où la
végétation ne fut pas ou peu modifiée. Comme les os des ancêtres,
ils sont ainsi confiés à des lieux naturels et souvent remarquables.
La stratégie de l’environnement et l’organisation du territoire, aux-
quelles il vient d’être fait allusion, présentent certains avantages dont
notamment :
L’intérêt de la situation centrale, du <( cœur >> de la tribu, est de
le protéger efficacement au sein de ses cultures, de son paysage cul-
tural et culturel élaboré par la communauté elle-même.
En dehors de sa fonction première, la zone horticole, qui suit
l’espace littoral, fait également office de zone tampon. En cas d’atta-
que, l’ennemi, après s’être heurté à la bande côtière, devra encore
affronter et traverser les vastes << jardins s de cette basse vallée (zone
II). S’il y détruit les récoltes, la gravité de ce geste ne sera pas tragi-
que car, les plantes ayant des cycles de G à 12 mois, la remise en
état des cultures sera relativement rapide. L’ennemi s‘y épuisera sans
doute déjà avant d’arriver au cœur où se concentrent les maisonnées
(le commodore D. Porter l’expérimentera en 1813, lors des combats
livrés contre la coalition Taïpi, dans la vallée de Taipivai, à Nuku
Hiva, et également les Français, vers 1840, dans la vallée de Vai-
tahu, à Tahuata, une île du groupe sud cette fois).
Au-delà du centre communautaire III, la zone IV, comparée à
ÉVOLUTION CONJOINTE DES PEUPLEMENTS ET DES PAYSAGES 53
II, concentre en revanche l’essentiel de la réserve alimentaire sous
forme de taro, de bananes.. . mais surtout d’arbres fruitiers, tels le
ihi et le mei. Ceux-ci sont à la base de l’alimentation car, en dehors
de l’usage quotidien qui en était fait, leur production était stockée,
pour le mei surtout et peut-être le taro dans une moindre mesure,
dans des fosses-silos afin de pallier les périodes de restriction entre
deux récoltes ou lors d’incidents indépendants des cycles climatiques...
La localisation de cette zone IV assurait aux plantations une humi-
dité constante, même en période de sécheresse. La zone II, quant
à elle, plus proche de la mer, devait présenter sans doute des diffi-
cultés d’entretien et d’irrigation, car l’humidité ambiante n’y était
certainement pas suffisante tout au long de l’année. Dans la zone
IV au contraire, le taro pouvait se maintenir sans entretien particu-
lier, et les grands arbres également ; leur survivance en témoigne.
Cette présentation de Haka’ohoka schématise, autour de la ques-
tion traitée << Histoire des peuplements et transformation des paysa-
ges >>, le fonctionnement de l’occupation d’une vallée. La réalité, en
fait, propose des variantes en fonction de la pression du milieu, de
l’originalité du groupe humain ou des événements politiques.. .
La vie de la communauté se ramifiait sur tout le territoire de la
vallée. Elle appuyait son équilibre sur une réelle spécialisation de
l’espace. L’équilibre alimentaire de cette société, en particulier, reposait
sur l’exploitation raisonnée des ressources végétales auxquelles s’ajou-
taient celles venant de la mer (poissons, coquillages, crustacés et
algues) et celles tirées de l’élevage extensif du porc. Le domaine de
la vallée le plus fréquemment utilisé par la tribu ne doit pas ainsi
occulter des espaces moins fréquentés ou géographiquement plus en
marge, tels les flancs escarpés, les lignes de crête et les points encaissés
du lit du torrent. Si les diverses activités humaines se concentrent
en des nœuds géographiques précis, elles s’étendent également sur
un réseau, plus lâche, ponctué de lieux bien connus et visités occa-
sionnellement. Ainsi, les tâches liées à l’exploitation de la mer ont
conduit les Marquisiens à connaître parfaitement les hauts fonds, les
<< trous à thons D, les moindres rochers, les petits abris dans les falai-
ses où parfois, un simple point de relâche, un atelier, un autel, furent
installés. La plupart de ces lieux sont encore connus et utilisés.
Pour les travaux liés à la culture, l’épierrement, les travaux de
terrassement et la constitution de murets furent effectués sur tous les
terrains sufisamment propices, même s’ils étaient éloignés, difficiles
d’accès ou ingrats. Les fonds de vallons furent également utilisés pour
les plantations : bananiers, arbres à pain et dava.. . qui semblent avoir
été cultivés même fort loin des habitations. En dehors des cultures,
il y avait également une grande activité de cueillette et de ramas-
sage de fruits, plantes et racines. Les flancs de vallée, les points éle-
vés en altitude constituaient des réservoirs indispensables où l’on récol-
tait certains bois comme le santal, certaines plantes utiles à la phar-
54 MILIEUX, SOCIÉTÉS ET ARCHÉOLOGUES
Le fenua
IV. CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
TabZeazi 1
PRINCIPALES ESPÈCESARBUSTIVES DE LA FORÊT DE HAKA'OHOKA
ENTRE O ET 400 M D'ALTITUDE
_.
1800
1400
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COO
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2 O O 3 4.
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Figzlre 2
VESTIGES ICHTYOLOGIQUES DE ANAPUA :
RÉPARTITION DES FAMILLES SELON LES PHASES CHRONOLOGIQUES DE L'ABRI.
p
Figzlre 4
&PARTITION STRATIGRAPHIQUEDES HAMEÇONS
SELON LEUR DIMENSION, LEUR FORME ET LE TYPE DE LEUR TETE
I O
1 : 1 1 1
Figare 5
DATATION RELATIVE DE ANAPUA D'APRÈS
LES CARACTÉRISTIQUES DES HAMEÇONS ET
SELON CINQ CHRONOLOGIES MARQUISIENNES
Figare G
t
TeniuaeCiti
(530 m d'altitude) Y. ,O" *II
.-<".
%
... COUPS d'eau principal et secondaire
y Numérotation de zone
JeamChristophe GALIPAUD
RÉSUMÉ
La Nouvelle Calédonie occupe une situation originale au Sud-Ouest de
l’arc insulaire mélanésien. Cette position a pu, au cours des millénaires, favo-
riser le développement d’une culture propre, alimentée par des apports exté-
rieurs constants, aussi bien du Nord-est que de l’Est.
Les recherches archéologiques conduites sur la Grande-Terre depuis plus
de quinze ans ont permis de définir les grandes étapes du peuplement de
l’île et de l’évolution des cultures. Néanmoins, de nombreux points sont
encore sujets à controverse. L’inventaire des sites archéologiques n’est pas
terminé et la découverte récente de plusieurs sites très anciens montre que
des surprises sont encore possibles.
Les traces du peuplement le plus ancien, à l’heure actuelle, proviennent
toutes de la zone littorale de la Grande-Terre et des îles Loyauté. Cette dis-
tribution géographique préférentielle des sites anciens pouvait s’expliquer
logiquement : ces marins colonisateurs qui peuplèrent si rapidement les îles
de la Mélanésie occidentale et orientale souhaitaient garder le contact avec
l’élément marin d’où ils tiraient leur subsistance.
La proximité de la mer a dû pendant les deux mille ans de cette occu-
pation, avoir une influence importante sur l’évolution des sites et, plus tard,
sur leur conservation. L’histoire de cette évolution naturelle ne peut être
dissociée de l’évolution culturelle.
Dans les chapitres suivants, je décrirai le contexte .de cette implantation
humaine ancienne et la chronologie de son évolution. J’évoquerai ensuite
l’influence possible du milieu à certains tournants de cette évolution.
larges : pas de marais ni d’eau douce aux îles Loyauté, pas de passe
à Arama. Une caractéristique cependant semble commune à tous les
sites : ils sont ouverts aux alizés et protégés des vents de tempête.
Dans son article, D. Frimigacci partait du principe que l’envi-
ronnement géographique avait subi peu de transformations pendant
les trois derniers millénaires et que le choix des <t Lapita >> correspon-
dait aux conditions d’installation idéales : plaine fertile, eau douce
en abondance, accès aux ressources de la mangrove. La découverte
de nouveaux sites dans des zones géographiques moins favorables
remet en question cette hypoth’ese. I1 sera intéressant d’étudier l’envi-
ronnement de préférence de ces populations. I1 sera également néces-
saire d’évaluer les transformations de cet environnement.
L’absence de plaine côtière d’une part, et les phénomènes tecto-
niques locaux qui ont affecté la côte Est à une période récente d’autre
part, expliquent en partie la rareté des sites anciens sur cette côte.
I1 n’est pas impossible que certaines de ces installations anciennes
soient ennoyées. La découverte de sites Podtanéan (voir plus loin) à
Tiwandé, Baye, Canala, Cap Bocage et Goro montre que l’homme
était également présent sur cette côte.
Tous les niveaux Lapita sont sur une plage fossile issue de la der-
nière transgression holocène et dont le niveau d’extension maximum
est daté de 3 200 BP. A cette époque, le niveau de la mer sur la
côte ouest se trouvait à un mètre au dessus du niveau actuel. Une
descente à - 0,5 m s’est produite autour de 2 900 BP. Elle fut sui-
vie d’une lente remontée jusqu’au niveau présent (Baltzer F. 1982 :
23-32). Ces fluctuations du niveau marin, malaisées à déterminer,
ont eu sans aucun doute une influence non négligeable sur le choix
des emplacements initiaux et sur la conservation ultérieure des traces
de ces premières installations.
Le site de Patho à Maré, découvert en 1987, se trouve sur la côte
est de l’île, à égale distance des sites de Kurin et de Padewia. Les
travaux récents dans cette région (Galipaud J.C. et Kasarherou E.
1986, Galipaud J.C. et Semah A.M. 1992) montrent que les témoins
de l’occupation Lapita sont présents le long de la côte, sur une dis-
tance de plus de 7 kilomètres, entre les tribus de Kurin et de Patho.
C’est le site le mieux conservé de cette période en Nouvelle-Calédonie.
I1 est séparé de la mer par un cordon littoral de plusieurs mètres
de hauteur dont la formation semble contemporaine ou légèrement
postérieure à l’abandon du site. Ce cordon a protégé le niveau archéo-
logique des atteintes ultérieures de la mer.
Tous les sites à dominante Lapita contiennent dans les niveaux
anciens de la poterie Podtanéan. Ce type de poterie est également
présent autour des sites Lapita et dans des contextes non Lapita. On
ne peut donc dissocier les sites Podtanéan des sites proprement Lapita.
68 MILIEUX, SOCIÉTÉS ET ARCHÉOLOGUES
BIBLIOGRAPHIE
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0
BELI LIP
Q
wc
J
Figwe 1
LES SITES ARCHÉOLOGIQUES DE LA PÉRIODE DE KONÉ EN NOUVELLE-CALÉDONIE
noir, zones d’existence de la poterie de type Podtanéan ; les sites contenant des poteries de type Lapita sont soulignés).
Figure 2
DIAGRAMME DE RÉPARTITION DES DATATIONS,
PÉRIODE DE KONÉ
3500
- - . . .= . . =
. ....
- 3000
-
- 2500
-
m . .
.. ..
-
9 .
. .- 2000
-
- 1500
-
1O00
RÉSUMÉ
The <( High-Piura B is. in the lower Andes at the Peru-Ecuador border
and was long considered as unsuitable for establishment of the great Andean
civilizations. New data on settlements and Formative cultural patterns in
this sector, from 1000-200 BC, contradict this and give a better picture
of the development processes at both local and andean levels. A review of
contemporaneous and later regional prehispanic traditions attests for an ori-
80 MILIEUX, SOCIÉTÉS ET ARCHÉOLOGUES
INTRODUCTION
I. PROBLÉMATIQUE
II.L’ENVIRONNEMENT GÉOGRAPHIQUE
jarres à haut col et de rares bols à fond plat, décorés d’incisions lar-
ges, parfois remplies de pigments rouges ou blancs, et de registres
d’impressions circulaires ou ovales alignées. I1 est probable que cette
première occupation de la vallée de Catamayo résulte d’une coloni-
sation, qui pourrait être d’origine orientale.
On ignore tout du peuplement du secteur central, correspondant
aux Andes du département de Piura, à cette époque. Plus au sud,
dans le département de Cajamarca, une même tradition céramique
occupe de nouveau une aire assez vaste couvrant les vallées de Paco-
pampa (<<Pandanche A B 3 440 5 340 BP) - (Kaulicke P., 1981),
où elle est peut-être précédée d’une phase plus ancienne (4 075 -1-
115 BP) (ibid.) ; de Cajamarca (e Huacaloma ancien B)et le moyen
Jequetepeque (Montegrande). Elle partage plusieurs traits communs
avec les traditions côtières contemporaines et tout particulièrement
avec certains récipients des phases tardives de Valdivia (ibid, p. 389).
La position chronologique de cette tradition reste cependant mal éta-
blie. Les plus anciennes datations obtenues dans les vallées de Caja-
marca - 3 080 -c BP - (Terada K. et Onuki Y. 1983) et Jequete-
peque - 3 090 -c 50 BP - (Ravines R., 1982b) pourraient témoi-
gner d’un développement un peu plus tardif de ce secteur méridio-
nal, à une époque où des évolutions importantes ont déjà eu lieu,
plus au nord.
Cette période, qui voit l’implantation en plusieurs secteurs, et par-
ticulièrement les vallées inter-andines, d’un peuplement sédentaire,
est donc caractérisée par des mouvements de population et d’idées
importants, ayant directement affecté, depuis des origines diverses,
notre région d’étude.
sur moins d’une dizaine d’hectares, sont associées des datations cou-
vrant le M’ et VIP siècle. Une évolution importante semble avoir lieu
dans le courant du VIP siècle. Elle est marquée, sur le site, par l’érec-
tion d’une nouvelle série de plate-formes et d’éddifices monumentaux,
organisés sur 25 hectares, autour d’une place centrale (Fig. 4 ) . Les
poteaux faisant partie des nouveaux bâtiments ont fourni une data-
tion de 2 630 * 160 BP, alors que des niveaux d’occupation de cette
même phase ont été datés de 2 420 +. 670 BP et 2 330 + 230 BP.
Contemporainement à cet embellissement du site, on note une nette
évolution des formes céramiques, des techniques décoratives et de l’ico-
nographie. Les tessons de cette phase Panecillo (w-IVsiècle av. notre
ère) sont également présents en plusieurs points de la vallée, qui paraît
avoir connu, pour la première fois, un peuplement diffus, assez con-
séquent. Ces sites d’habitat sont installés sur les contreforts andins
de part et d’autre de la vallée du Yapatera (Panecillo, Chapka) et
sur des terrasses alluviales anciennes dispersées dans la basse plaine
(Batanes et sans doute La Encantada). La proximité des cours d’eau
semble avoir été recherchée.
Une nouvelle rupture intervient, sans doute au début du IV siè-
cle av. notre ère. Elle est marquée tout d’abord par l’abandon du
centre cérémoniel, qui semble avoir été précédé de l’incendie et de
la destruction de plusieurs bâtiments. L’espace anciennement habité
restera inoccupé pendant 1 500 ans et ce n’est qu’au F ou XP siè-
cle de notre ère que s’implantent, dans le secteur des grandes plate-
formes, un cimetière, puis à la partie sommitale du Cerro, des ter-
rasses et des édifices de grandes dimensions. Postérieurement à l’aban-
don du centre cérémoniel ancien, un autre établissement de moin-
dre importance, aujourd’hui presque entièrement détruit, paraît avoir
été édifié au pied d’une élévation mineure, à quelques centaines de
mètres plus au nord. On observe, à cette époque, une nouvelle évo- .
lution du matériel céramique, caractérisée par une moindre diversité
des formes et un appauvrissement de l’iconographie, réduite à quel-
ques motifs stylisés. Le peuplement de la vallée semble croître de
nouveau sensiblement, avec un maintien de l’occupation des sites anté-
rieurs et l’apparition de nouvelles installations sur des élévations de
la basse plaine (Pappelillo, Campana). Cette phase, dénommée La
Encantada, se terminerait vers le IP siècle av. notre ère, époque à
laquelle apparaît un ensemble de traits témoignant d’une nette rup-
ture avec les traditions culturelles formatives antérieures.
Avant de considérer les différentes données traduisant l’existence
d’influences et de contacts entre le Haut-Piura et les régions voisi-
nes, il nous faut d’abord noter la corrélation de la séquence chrono-
logique locale avec d’autres séquences plus éloignées (Fig. 3). Ainsi,
sur le site de Chavín de Huantar, situé à près de 600 km plus au
sud, on a pu également reconstituer une évolution en trois phases,
sensiblement contemporaines des nôtres. Cette même division, autour
92 MILIEUX, SOCIÉTÉS ET ARCHÉOLOGUES
des dates pivots de 950, 650, 400 et 200 av. notre ère, se retrouve
dans un grand nombre de secteurs intermédiaires (Cajamarca, Paco-
pampa) ayant fait l’objet de recherches récentes. Ces corrélations peu-
vent résulter de très fortes interactions entre les différentes régions,
mais aussi de causes communes de divers ordres (climatologiques, bio-
logiques, sociales...). Elles confirment, en tout cas, une certaine inté-
gration du Haut-Piura dans la sphere méridionale.
Au nord, les traditions culturelles caractérisant le début du pre-
mier millénaire subissent également une forte évolution entre le VP
et le IV’ siècle. Bien que l’on manque de données chronologiques
précises, des influences originaires du sud ont été mises en évidence.
tant dans les Andes (Pirincay, Olsen et al., 1990), Chaullabamba
(Gomis D. 1989), Catamayo D (Guffroy J. 1987)), que sur la côte
< Pechiche incisé, var. A >> (Izumi S. et Terada K. 1966) ; <( transi-
tion Chorrera-Bahia >> (Lathrap D. 1975, figs. 336-337). Elles sont de
natures diverses d’un secteur à l’autre et ne sont peut-être pas stric-
tement contemporaines. Cette évolution est particulièrement marquée
à Catamayo, où apparaissent des formes nouvelles et un style déco-
ratif polychrome, caractéristiques des Andes plus méridionales. Elle
semble ici s’accompagner d’une relative rupture avec l’aire de tradi-
tion Chorerra-Cerro Narrio , dont les pièces importées disparaissent.
Sur la côte, la popularité, dans certains styles de cette époque (Tabu-
chila, Bahia I), du thème des félins et animaux rapaces, absent aupa-
ravant, pourrait également résulter d’influences de mêmes origines.
Bien qu’une caractérisation plus précise des phénomènes soit néces-
saire, ces corrélations chronologiques semblent en tout cas contredire
nettement la thèse d’une frontière anthropo-géographique sous-
développée et isolée des régions voisines. Une analyse de la distribu-
tion de différents traits culturels nous permettra de préciser la nature
et la diversité des interactions.
L’architecture
Le matériel céramique
(7) L‘étude et la détermination des vestiges osseux animaux ont été réalisées par
C.R. CARDOZA(Indea). Celles des vestiges humains par J.P. BARAYBAR(Indea).
L’INFLLJENCE DES CONDITIONS ENVIRONNEMENTALES 101 .
La période intermédiaire ancienne (200 av. notre ère -500 ap. notre
ère)
rés d’incisions larges, proches de ceux du style << Castillo incised >> de
la vallée méridionale de Virú (Strong W.D. et Evans C. 1952) et
de jarres à col droit et lèvre épaissie, trait vraisemblablement origi-
naire du nord (Catamayo C et D ; Cariamanga), connaissant, alors,
une forte popularité dans toute la zone orientale ( C e r e d , Huaca-
bamba, Bagua-El Salado) et miridionale (Pandanche C2, Layson).
Cette double influence stylistique, témoignant peut-être d’une
colonisation pluri-ethnique (Lumbreras L.G. 1979), est encore plus
nette durant la période postérieure Vicús. L’abondant matériel récolté,
dans les années soixante, lors du pillage de milliers de sépultures,
atteste en effet la coexistence de deux principaux styles ( Vicús-Vicús
et Vicús-Moche), dans une situation rappelant celle des styles Local
A et Local B de la période Famative. Le premier montre, selon
l’acceptation générale des chercheurs, de nombreux traits communs
avec plusieurs traditions équatoriennes contemporaines, dont il par-
tage également le mode de sépulture. Le second style (Moche), a une
aire de distribution vaste, couvrant la majeure partie des vallées côceres
plus méridionales déja citées. Leur présence conjointe dans le Haut-
Piura semble s’inscrire, sous des formes socio-politiques sans doute
propres à l’époque, dans un système plus général et plus ancien. Elle
pardt confirmer le caractère pluriel et sans doute stratégique de l’occu-
pation de ce secteur.
Dans le reste de la région, on assiste à un accroissement du peu-
plement, associé à. une grande diversité des styles céramiques, répar-
tis sur de petites aires (Garbanzal, Catacocha, Cariamanga, Namba-
cola, Cerro Narrio tardio etc.), mais souvent héritiers des traditions
précédentes. Le début de cette période voit également le développe-
ment de l’élevage du lama dans les Andes équatoriennes (Pirincay)
(Olsen et d ,1991) et une diffusion des activités métallurgiques (cui-
vre et alliages), dont des vestiges abondants, témoignant d’influen-
ces d’origines de nouveau diverses, furent découverts dans l’ensem-
ble de la zone (Vicús-Loma Negra, Frias, Loja, Cerro Narrio). L’exploi-
tation de filons métallifères pourrait être une des causes du dévelop-
pement de certains de ces secteurs, dont le Haut-Piura et la vallée,
proche, de Frias, où le pillage d’un important trésor - contpant
de pièces d’origines lointaines (culture La Tolita du nord de 1’Equa-
teur) -, a mis en évidence une richesse locale, apparemment dis-
proportionnee par rapport aux ressources de ce petit bassin.
W.CONCLUSIONS
PROVENANCES,STY,LES ET RÉFÉRENCES
DES PIECES ILLUSTREES DANS L’ARTICLE
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Figare 1
CARTE ADMINISTRATIVE ACTUELLE DE LA RÉGION
ET EMPLACEMENT DES VILLES MODERNES CITÉES DANS LE TEXTE
Figure 2
-8 O
Figure 3
TABLEAU DE CORRÉLATION DES DIF?&RENTES PHASES CULTURELLES FORMATIVES
PECHICHE
CHOKGRA-
ENGOROY
MICIEK
PHASE Ill B CATAMAYO C
I
PANDANCHE B1 HUACALOMA
IRECENT
lPHASE1
I
1I”
l
VALUNIA 7
\
Figare 5
i
1
l
Figwe G
__._
...........,,.....___,.._
Blanc
Orange
Gris
C
G
H
Fkure 7
COMPARAISON DE L'ICONOGRAPHIE DU STYLE LOCAL B (A,B,D),
AVEC CELLES DES SITES DE LA PONGA (E) et EL DESCANSO(F)
(ÉQUATEUR) ET DE PACOPAMPA (I) (PÉROU). COMPARAISON
DES SCEAUX CÉRAMIQUES PROVENANT DE ÑAÑAÑIQUE (C),
DE LA CôTE ÉQUATORIENNE (G) ET DE PACOPAMPA (H)
(RÉFÉRENCES : P. VIII).
r
E
G H
D I
Figure 8
COMPARAISON DE L’ICONOGRAPHIE DES STYLES LOCAL B (A, B)
ET LOCAL A (cl,AVEC CELLE DE PIÈCES
PROVENANT DES VALLÉES DE ZANA ET JEQUETEPEQUE (D-GJ),
ET D’UNE REPRÉSENTATION MURALE
DU TEMPLE DE GARAGAY (H) (PÉROU)
(RÉFÉRENCESP. VIII).
I
C
Figwe 9
I F
I
E
La mise en culture
des marécages littoraux de Guyane
à la période précolombienne récente (1)
Stéphen ROSTAIN (2)
RÉSUMÉ
Des champs surélevés amérindiens (buttes rondes ou carrées et billons
allongés), associés à des fossés et des canaux de ceinture, ont été découverts
dans la plaine côtière de Guyane, de 1’Ile de Cayenne au Maroni, dans la
continuité de ceux connus à Surinam. L‘étude de ces structures a été réali-
sée dans le cadre du programme archéologique Orstom de Guyane, en asso-
ciation avec les sciences de la nature. Les travaux géomorphologiques, pédo-
logiques et botaniques ont montré l’anthropisation des buttes, leur fonc-
tion agricole, leurs potentialités chimiques et physiques, et éclairé les phé-
nomènes d’érosion qu’elles ont subi. Grâce à la photo-interprétation, par-
faitement adaptée à cette recherche, une cartographie détaillée a été réali-
sée ainsi qu’une classification des buttes et une analyse de leur organisa-
tion. L’importante mise en culture des marécages fut vraisemblablement due
à une trop forte pression démographique. La découverte de la dense occu-
pation humaine du littoral guyanais renouvelle la connaissance de la pré-
histoire de cette région. Les sites d’habitat associés aux champs surélevés sont
localisés sur les cordons sableux quaternaires parallèles à la ligne de rivage.
Le niveau archéologique y est généralement peu épais mais dense, et for-
mant des concentrations correspondant apparemment à des habitations fami-
liales. La présence importante de meules et de molettes, associées aux nom-
breux fragments de plaques à cuire du type céramique Cayenne peint, atteste
une large consommation de plantes cultivées comme le manioc ou le maïs.
Les premiers champs surélevés ont été édifiés par des populations migrant,
à partir de 1 800 ans BP, depuis le bas Orénoque vers le littoral occidental
(1) Cet article reprend en partie le rapport de recherche Projet savanes - Champs
surélevés amérindiens du littoral de la Guyane, Stéphen Rostain & Pierre Frenay,
OrsromlInstitut géographique national, Cayenne, juin 1991, 80 pp.
(2) Allocataire MRESlOrstom, 1987-1991.
120 MILIEUX, SOCIÉTÉS ET ARC~OLOGTJES
I. INTRODUCTION
Histoire
Ethnohistoire
Ethnologie
Archéologie
Le matexel archeólogique
Outre leur localisation sur des cordons littoraux sableux, les qua-
tre sites de Guyane ont plusieurs points communs. Le matériel céra-
mique et lithique retrouvé dans ces sites est similaire à celui retrouvé
dans les sites de chenier et les monticules de Surinam. Sainte aga-
the, Kamuyune et Bois diable présentaient un important matériel
archéologique en surface, essentiellement composé de tessons de céra-
miques. Cette poterie est dominée par le type Cayenne peint
(figure 4 ) , caractérisé par un dégraissant de chamotte (tessons broyés),
des surfaces bien lissées et un décor principalement peint de motifs
126 MILIEUX, SOCIÉTÉS ET ARCHÉOLOGUES
rouges sur fond blanc ou blancs sur fond rouge. Parmi les formes
de poteries, les plaques à cuire (platines) sont bien représentées, attes-
tant une large consommation de plantes cultivées comme le manioc
ou le maïs. On trouve également beaucoup de formes ouvertes (plats
et assiettes).
Le type Cayenne peint est comparable par ses caractéristiques de
pâte, de forme et de décor, au type Barbakoeba, défini sur certains
sites de cheniers associés aux champs surélevés du littoral oriental de
Surinam. Les influences de la phase Ariste, issue de l’embouchure
de l’Amazone (C. Evans & B.J. Meggers, 1957), sont évidentes
(figure 5 , no 5 & 6) : le dégraissant est identique ainsi que les décors
en grecques rouges sur fond blanc. Toutefois, les poteries sont mieux
cuites que celles de la phase Ariste, moins homogènes. Les décors
sont moins habilement exécutés et les décors blancs n’existent pas
en Ariste.
Le matériel lithique observé sur les quatre sites est composé de
roches non façonnées utilisées en l’état (enclume/percuteur, polissoir
portatif et rectiligne, molette, meule, râpe, lissoir à céramique), de
lames de pierre polie et de quelques éclats de quartz et de quartzite
(figure 6). Les affleurements rocheux sont rares sur la côte et les Amé-
rindiens devaient avoir des difficultés à trouver des polissoirs pour
leurs lames. De rares polissoirs sont signalés sur certains affleurements
rocheux de savanes (J. Hoock, 1971) et il est vraisemblable que plu-
sieurs polissoirs sont actuellement enfouis sous des colluvionnements.
La rareté des affleurements rocheux permet d’envisager que des échan-
ges commerciaux ont eu lieu avec des fabricants de lames, comme
ceux du massif du Brownsberg-Afobaka qui fournissaient les agricul-
teurs des champs surélevés de la côte de Surinam (A. Boomert & S
B. Kroonenberg, 1977) ou ceux de I’Approuague en Guyane (S. Ros-
tain, non publié). Néanmoins, la présence de polissoirs portatifs dans
certains sites montre que certaines lames de pierre polie ont appare-
ment été réalisées sur place.
L’association presque systématique de meules et de molettes au
type céramique Cayenne peint laisse supposer que ces populations
consommaient largement le maïs ou le manioc amer, plantes cultivées.
Des concrétions colorantes râpées, rouges et noires, apparemment
utilisées pour la peinture céramique, sont également retrouvées dans
les sites.
Quelques échantillons d’exsudations végétales solidifiées, peut-être
de courbaril (Hymenaea courbarid, Caesalpiniaceae), ont été retrou-
vées. Cette résine est parfois utilisée de nos jours par les Amérin-
diens pour vernir et imperméabiliser les poteries. D’autres usages sont
toutefois envisageables.
Des lentilles de coquillages, de 30 cm de diamètre en moyenne
pour 10 cm de profondeur, sont présentes sur les sites de Sainte agathe
et de Bois diable. Ce sont essentiellement des Donacidae ainsi que,
LA MISE EN CULTURE DES MARÉCAGES LITTORAUX 127
(3) Les datations ont été réalisées par Marc Fournier, Laboratoire de géochrono-
logie du Centre Orstom de Bondy. Les âges ont été normalisés pour l’abondance
en 13C de - 25 pour 1 000 et corrigés d’un effet réservoir de 400 ans, classique
pour la couche superficielle de l’océan Atlantique. La calibration a été calculée sur
programme Calibeth 1.5b (1991) (courbe de référence M. Stuiver and B. Becker,
Radiocarbon 28 (2B), 1986).
128 MILIEUX, SOCIÉTÉS ET ARCHÉOLOGUES
Les datations tardives obtenues sur les deux sites de Guyane repré-
sentent probablement la fin de l’occupation intensive du littoral par
des sociétés ayant su utiliser les contraintes imposées par un milieu
difficile.
Cette recherche s’oriente directement dans l’optique de l’analyse
de l’interaction Homme/Milieu définie au L.A.T.A.H. (Orstom).
L’étude des vestiges de champs surélevés anciens ne pouvait se res-
treindre à la seule approche archéologique pour deux raisons :
0 hormis la présence de buttes de terre et de fossés de drainage,
(4) I1 s’agit d’une succession de microbassins clos et de microbuttes sur une sur-
face pratiquement horizontale ou de microvallées et microcrêtes, d’une hauteur de
quelques centimètres à 2 m qui se suivent le long d’une pente )> (J. Lozet &
C. Mathieu, 1986, p. 94).
LA MISE EN CULTURE DES MARÉCAGES LITTORAUX 129
La stratifrcation
Phénomènes d’érosion
fois, sous une trop forte pression démographique, les populations ont
pu être contraintes de chercher de nouveaux terrains, peut-être moins
propices,, et amenées à cultiver dans les marécages sur buttes artifi-
cielles. L’édifìcation des buttes implique un important effort, qui
devait être justifié par leur utilisation intensive et une rotation moindre
que celle exigée par l’abattis.
Le travail investi dans la construction des champs surélevés peut
laisser supposer que ceux-ci étaient utilisés en permanence ou semi-
permanence, et sur une plus longue période que les abattis. L’hypo-
thèse inverse - d’une population importante et douée d’une bonne
connaissance du milieu comme des techniques de culture, préférant
construire et cultiver des buttes pour obtenir de meilleurs rendements
que n’en offre l’abattis -, paraît, si elle ne peut être tout à fait
écartée, moins probable.
IV. BOTANIQUE
v. ARCJ&OLOGIE AÉRIENNE :
TOPOGRAPHIE ET CARTOGRAPHIE
Démographie
VI. CONCLUSION
Résultats
L’agriculture sur champs surélevés est une technique qui fut appa-
remment largement employée à certaines époques en Amérique Latine,
mais qui est de moins en moins utilisée de nos jours. Cette techni-
que nécessite un engraissage régulier des champs avec des matières
organiques, notamment les végétaux retirés des fossés intermédiaires.
I1 est également indispensable de contrôler le niveau des eaux, au
moyen de canaux de drainage. La culture sur champs surélevés per-
met une régénération des sols bien meilleure que celle des abattis
142 MILIEUX, SOCIÉTÉS ET ARCJiIÉOLOGUES
sur les terres hautes, et par conséquent, une utilisation sur une plus
longue durée.
Les Amérindiens qui ont édifié les champs surélevés avaient ins-
tallé leurs villages sur des parties hautes comme les cordons sableux
quaternaires. L’environnement immédiat de la plaine côtière leur four-
nissait d’autres sources alimentaires, avec la chasse notamment - tous
les gibiers étant représentés, la pêche en eau salée, saumâtre ou douce,
la cueillette de graines et de fruits et le ramassage de coquillages,
d’œufs, de larves.
Si une estimation démographique des populations amérindiennes
ayant cultivé les champs surélevés demeure difficile à .avancer
aujourd’hui, la seule existence des champs, leur nombre et leur éten-
due, attestent déjà d’une densité humaine importante sur le litto-
ral. A l’époque de l’arrivée des Européens, les Galibi étaient encore
évalués à 6 000, de Cayenne au fleuve Maroni (J. Hurault, 1989),
soit presque 3 habitants au kmz. Les époques qui ont vu l’édifica-
tion et la culture des champs surélevés ont dû compter des popula-
tions plus nombreuses, mais dont l’estimation ne pourra guère être
faite qu’avec l’étude des sites d’habitat associés aux champs.
Certains chercheurs estiment que la technique agricole des champs
surélevés proviendrait d’une source commune, probablement diffu-
sée par la migration arauquinoïde partie du moyen Amazone vers
le nord de l’Amérique Latine (D.W. Lathrap, 1970). Donald W. Lath-
rap suggère également que la tradition arauquinoïde représenterait
l’expansion karib historique, mais plusieurs éléments viennent en con-
tradiction avec cette hypothèse (A. Boomert, 1976). Seules les fouil-
les archéologiques, confrontées aux données ethnohistoriques, pour-
ront répondre à ces questions.
Les champs surélevés sont reconnus sur le littoral du nord de
l’Amérique du Sud, depuis 1’Equateur jusqu’à la Guyane française.
Le Projet savanes a permis ‘de tracer la limite méridionale, devant
1’Ile de Cayenne, de l’extension de cette technique agricole durant
la préhistoire, et de définir la fin de son utilisation probable au moins
jusqu’au xv siècle de notre ère.
Perspectives
ANNEXE I
ANNEXE II
Chenier : << un chenier est un type de plage sableuse (ou très riche en
débris de coquillages) formée sur un substratum de sédiments fins (argiles,
limons, etc.) dans une côte caractérisée par des phénomènes d'accrétion et
de recul D (M.-T. Prost, 1990 :19).
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148 MILIEUX, SOCIÉTÉS ET ARCHÉOLOGTJES
-
O40 m 200
MaogmveadultPcolonisanrlesvasesacnreUes ampsmdew
F a seconda& de la b a s e plaine Lac anificiel (zone d e m a i o n de sable)
a Maraissubccbtier Point&
Cheder de la Sabliere P&t axe de dratnsge
Route
a Zone defrich&-abatt¡s
Sondage B.R.G.M.
Remhlaisablem
F
J
Sito mheologique de BOB DUBLE
Figzcre 4
CÉRAMIQUEDE TYPE CAYENNE PEINT DES SITES D'HABITAT
ASSOCIÉS AUX CHAMPS SU&LEVÉS
1 - Plat creux peint en rouge sur blanc (KAMUYUNE, 91-KAM-1). 2 - Assiette peinte en blanc
sur rouge (KAMUYUNE, 91-KAM-3). 3 - Plat creux peint en blanc sur rouge (KAMUYUNE,
91-KAM-4). 4 - Fragment de panse peinte en rouge sur blanc. (BOIS DIABLE). 5 - Encolure
peinte en rouge avec un cordon appliqué incisé de ponctuations (BOIS DIABLE). 6 - Fragment
de plaque à cuire (platine) présentant des impressions de feuilles sur sa face inférieure (BOIS
DIABLE). 7 - Encolure à décor de colombins apparents (BOIS DIABLE). 8 - Bord peint en rouge
sur blanc (SAINTE AGATHE). 9 - Fragment de panse peinte en rouge et brun sur blanc (SAINTE
AGATHE). 10 - Bord peint en blanc sur rouge (SAINTE AGATHE). 12 -
Fragment de panse peinte en rouge sur blanc (SAINTE AGATHE). 13 - Petit artefact à usage
non déterminé (BOIS DIABLE).
0:4 8
0.10
'.''
0:32
-
o 1 cm 5 10
0=33
Figzcre 5
CÉRAMIQUE DE TYPE CAYENNE PEINT ET PRÉSENCE
DE LA PHASE ARISTÉ DANS L’ILE DE CAYENNE
1 - Plat à décor intérieur blanc sur rouge, la partie centrale est érodée, peut-être par !’usage
(THEMIRE, 89-THE-4). 2 - Plat peint à 1’in;érieur en rouge et blanc, à bord lobé (THEMIRE,
89-THE-5). 3 - Vase-gobelet à bord lobé (THEMIRE, 89-THE-3). Echejle différente : 4 - Fragment
de plaque à cuire à impression végétale sur la face inférieure (THEMIRE). 5 - Appliqué bio;
moqhe (main ou patte) peint en noir sur blanc, de type ENFER POLYCHROME, phase ARISTE
(THEMIRE, 89-THE-1). 2 - Modèle anthropomorphe peint en rouge et noir sur blanc, apparte-
nant probablement à l a même céramique que l’appliqué précédent, de type ENFER POLYCH-
ROME, phase ARISTE (THEMIRE, 89-THE-2). 7 - Fragment de grande jarre à modèle zoomor-
phe (tortue), originellement peint en rouge (MINI-CIRCUIT AUTOMOBILE, 88-MCA-1).
o 1 cm 5
€€€!z€l
Figure 6
QUELQUES OUTILS LITHIQUES DES SITES D'HABITAT
ASSOCIÉS AUX CHAMPS SURÉLEVÉS
90-BOD-1 - Lame de hache simple en pierre polie, de tuf (BOIS DIABLE). 91-BOD-2 - Lame
de hache à encoches en pierre polie, de quartzite fine, retaillée par percussion directe, probable-
ment après cassure accidentelle, avec un tranchant aménagé par quelques enlèvements bifaciaux
(BOIS DIABLE). 90-BOD-2 - Lame de hache simple en pierre polie, de dolérite. Une partie
des faces et le talon sont seulement abrasés (BOIS DIABLE). 90-KAM-1 - Polissoir rectiligne,
d'amphibolite litée (KAMUYUNE). 91-BOD-6 - Fragment de molette de dolérite sur galet natu-
rellement poli, présentant une surface concave polie par l'usage (BOIS DIABLE). 90-BOD-9 -
Fragment d'enclume double, de gneiss amphibolitique, ayant peut-être servi au débitage du quartz
en percussion posée sur enclume (BOIS DIABLE).
l 9 0' - 8 0
PO-BOD-2
w-- 9 1- 8 0 D - 6
Figure 7
COUPE STRATIGRAPHIQUE D’UNE BUTTE DU GROUPE K-IV,
À L’OUEST DE KOUROU (B. BARTHÈS & S. ROSTAIN, 1989)
Figure 8
PROCESSUS D’ÉROSION D’UNE BUTTE ET D’EFFACEMENT
DU CANAL INTERMÉDIAIRE, OBSERVÉ LORS D ’ y SONDAGE
.
DANS L’ENSEMBLE DE CHAMPS SURELEVES
DE LA SAVANE MAILLARD
(S. ROSTAIN &-A. H. VERSTEEG, 1990)
M A I L L A R D O ?O cm 50
€€E!s3
Figzcre 9
INTERPRÉTATION DES PHOTOGRAPHIES IGN 003.100 DE 1955
No 69 & 70 q U 1/10 ooo= (?. ROSTAIN, 1989,
D'APRÈS UNE PREMIERE INTERPRETATION DE J, HURAULT,
1989, COMM. PERS). GROUPE DE CHAMPS SURELEVES T-III
I l I I
I l I I
I l I I
O
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= 4 3 " - 4 - 4
1 r( 1Z.I al 1
Figure 10
INTERPRÉTATION DES PHOTOGRAPHIES IGN Op3.100 DE 1953
No 52 ¿13?AUi1/10 000' (S. ROSTAIN, 1991, DIAPRES UNE PREMIERE
INTERPRETATION DE J. HURAULT, 1989, COMM. PERS.) GROUPES
DE CHAMPS STJRELEVES K-V & K-VI.
Les champs surélevés amérindiens se situent entre les barres prélittorales hautes
de 3 m environ et les bas-fonds marécageux à la cote 1,3 m environ, c'est-à-dire
dans les parties ni trop inondables ni trop sèches. Dans les parties les plus hautes
se trouvent surtout des billons, aménagés parallèlement à la pente de façon à rete-
nir l'eau, tandis que, dans le marais, il s'agit de rosses buttes circulaires.
Au nord, sur une surface de rès de 5 ha, les cfmnps surélevés semblent être
disposés par secteurs homogènes $un demi-hectare environ chacun, qui pourraient
correspondre à des groupes familiaux.
Les fossés de ceinture a paraissent perpendiculairement au sens de retrait des eaux.
Ils ont pu servir à capter peau excédentaire lors de la montée du niveau des marais
en saison des pluies, protégeant ainsi les champs surélevés de la submersion et de
la pollution par des déments extérieurs.
Dans les aires A, les champs surélevés, de petites dimensions, sont ennoyés ar
des colluvionnements issus des buttes elles-mêmes, des barres prélittorales, voire $es
cordons sableux. Un aplanissement général du modelé est observable dans ces secteurs.
Les vestiges récents ne sont présents ue sur les parties hautes. Une douzaine
d'abbatis sont localisés sur les cordons sa8leux. Certains, abandonnés récemment,
sont colonisés par une végétation secondaire plus ou moins importante. D'autres sont
en leine activité et clôturés, vraisemblablement pour empêcher l'intrusion du bétail.
Ees sentiers visibles sur les barres prélittorales sont tracés par les bovins qui vien-
nent paître.
Les fossés d'enceinte ne sont plus utilisés à l'époque de la rise de vue. Ils ro
tégeaient les maisons et les potagers contre le bétad. Ceux locafks près des sur&ce,
inondables permettaient un rapide approvisionnement en eau.
o 100
= € i G i k & O
Marais i 13 m d'altitude
H
Bane prelittorale
Abattis en íriche
Jean-Pierre ROSET
RÉSUMÉ
Geological and prehistoric studies in North-East Niger over the last fd-
teen years are now pointing to a synthesis of knowledge concerning both
the climatic events occuring in this currently desert region over the last ten
millenaries, and the human populations that lived there over the same
period.
Several remains discovered and dated by the author since 1978 in the
.Aïr and the Ténéré provide solid evidence for the new hypothesis that a
process of neolithization began in the south Sahara from the tenth mille-
nary before our time, and was favoured by the then humid climatic condi-
tions. The material culture that began at that time is characterized by lithic
tools and ceramic work, whose evolution over five and a half thousand years
is presented by the author. This neolithic culture was to survive an increa-
singly arid climate until 3 800 BP.
The prevalent humidity between 3 500 and 3 O00 BP no doubt favou-
red the arrival in the .Air of populations which were foreign to the massif.
The newcomers settled at Iwelen between 3 600 and 2 100 BP. Excavation
of t h i s settlement and its necropolis, performed by the author in collabora-
tion with F. Paris, has provided new, essential documentary evidence for
understanding the recent settlement of this South Saharan region. The cera-
mic work, representing a complete break with age-old neolithic traditions,
and the use of metal (copper, then iron) for weapons and tools, constitue
elements of a material culture that now becomes attributable for the first
time to the legendary chariot drivers.
L’industrie lithique est très évoluée sur les trois sites ténéréens, sur
lames et lamelles avec des microlithes géométriques ; elle est plus rudi-
mentaire à Tagalagal, ce qui nous a semblé dû aux moindres quali-
tés clastiques de la roche utilisée.
Même quand on sait que, au cours de ces dernières années, les
gisements sahariens livrant de la céramique n’ont cessé de vieillir,
particulièrement dans les massifs centraux - on se raportera à ce pro-
pos aux travaux de G. Bailloud dans 1’Ennedi (1966), de G. Camps
dans le Hoggar (1969), de B. Gabriel dans le Tibesti (1972), de J.-
P. Maître dans la Tefedest (1974) et de B. Barich dans le Tadrart Aca-
CUS (1978) -, il n’en demeure pas moins que des résultats radiomé-
triques aussi hauts restaient inattendus : ils rangent ces poteries nigé-
riennes parmi les plus vieilles du monde. Au Proche-Orient en effet,
nous rappelerons qu’a l’exception du niveau inférieur du gisement
syrien de Tell Mureybet, attribué depuis les fouilles de J. Cauvin aux
trois premië% siècles du x’millénaire, aucune des dates obtenues
jusqu’à présent pour des sites à céramique n’est antérieure à 9 000
BP. Les résultats du Niger conduisent donc d’abord à remettre en
question la théorie diffusionniste selon laquelle la technique de la
céramique, née au Proche-Orient, se serait ensuite répandue à tra-
vers le monde et notamment vers l’Afrique ; ils démontrent au con-
traire actuellement l’existence d’un foyer africain d’invention de la
céramique,
On retrouve dans cette bande pré-ténéréenne, et parfois jusqu’à
cent kilomètres au nord de l’Adrar Bous, sur au moins une ving-
taine de sites de surface, la même association entre industrie sur lames
et lamelles, céramique, et matériel de broyage des graines. I1 faut
évidemment toujours garder une attitude méfiante vis-à-vis de l’archéo-
logie de surface mais, cependant, l’expérience que nous en avons nous
conduit à estimer que la plupart de ces sites n’ont pas été complè-
tement défigurés par des occupations ultérieures. I1 n’est que de les
comparer entre eux pour le constater. Nous pensons qu’ils témoignent
en réalité d’une occupation humaine bien implantée dans ce secteur
à l’holocène ancien. Définir la nature de cette implantation et, sur
le plan économique, le degré de développement, atteint par ces popu-
lations est en revanche encore bien malaisé. Nous n’avons pu établir
. sans équivoque que nous sommes déjà là, dès cette époque ancienne,
entrés dans la période néolithique. Si l’on définit celle-ci, de la façon
la plus académique, comme étant cette étape dans l’évolution des
sociétés humaines où l’homme produit ses propres sources de nour-
riture, par l’agriculture et l’élevage, et ne se comporte plus en pré-
dateur comme par le passé vis-à-vis de son environnement naturel,
il est en effet évident que nous n’avons encore rien réuni au Niger
qui atteste de façon irréfùtable le passage du premier stade au second,
ni sur les plans palynologique, botanique, faunistique ou simplement
archéologique : l’étude de l’industrie lithique n’a pas fait ressortir
L’OCCUPATION HUMAINE DE L’AÏR ET DU TJ~@RÉ 165
II.L’ÉPANOUISSEMENT DU NÉOLITHIQUE
ont donné un âge 14C plus ancien à 6 325 f 300 ans BP (résultat
provisoire, cf. la liste des datations en annexe). Les conditions de gise-
ment de ce bœuf étaient par contre dBérentes : les ossements très
largement brûlés avaient été rassemblés dans une petite fosse et recou-
verts de gros blocs. Un tel dispositif évoque celui d’une sépulture
véritable ; nous l’avons trouvée au milieu d’un de ces immenses gise-
ments de surface au tissu très lâche de l’Adrar Bous, qui n’a pu être
daté, mais qui est probablement plus récent. Tout bien considéré,
rien ne peut certainement attester davantage la présence des néoli-
thiques que ces carcasses de bœufs, mais les gisements immédiate-
ment contemporains qu’on souhaiterait pouvoir leur associer restent
à découvrir. Nous faisons l’hypothèse qu’ils ne sont pas très nom-
breux dans ce secteur.
Plus au nord, sur la feuille de Rocher Toubeau, le dernier résul-
tat qui nous intéresse concerne le milieu du VIe millénaire et date
à 5 590 f 75 ans BP un néolithique assez particulier, différent du
~
La chronologie rupestre
Gravures et sépultures
Nous avons rappelé plus haut que, pendant la période des chars,
les hommes s’enterraient dans l’Kir sous de gros tumuli à cratère.
Les fouilles d’Iwelen effectuées en collaboration avec notre collègue
F. Paris sont absolument sans équivoque sur ce point.
Nous avons eu, par la suite, parfois l’impression, sur le terrain,
que ce type de sépulture avait perduré au-delà de la disparition des
chars. On continue en effet de les trouver regroupées au voisinage
immédiat, voire au milieu des rochers portant les gravures que nous
attribuons aux hommes à tête fongiforme, c’est-à-dire dans la même
relation de proximité sépultures-rupestres que nous avions à Iwelen.
En outre, lorsqu’ils sont édifiés près des gravures fongiformes, les
tumuli à cratère d’aspect habituel sont associés à d’autres tumuli dont
l’architecture, un peu clifErente, semble en dériver directement. L’évo-
lution se caractérise par l’augmentation des cratères sur un même
monument. Dans le kori Amanade, par exemple, nous avons cons-
taté l’existence de plusieurs monuments possédant trois cratères som-
mitaux accolés. Dans le kori In Efissek, les constructions funéraires
dispersées dans la zone des gravures présentent souvent des cratères
géminés ou multiples. Dans ce dernier cas, les tumuli comportent
une dépression sommitale centrale et quatre ou cinq cratères secon-
daires plus petits, disposés en couronne autour de celle-ci. Aucune
fouille n’ayant encore été effectuée sur ces monuments, nous avions
en tête l’hypothèse qu’ils pouvaient être ceux qu’édifiaient les fon-
giformes pour y déposer leurs morts. Ils ne faisaient en somme que
traduire, dans les pratiques funéraires, une évolution parallèle à celle
que nous avions constatée dans l’art, depuis l’époque d’Iwelen.
F. Paris a récemment apporté la preuve que l’habitude d’inhu-
mer les morts sous des tumuli à cratère a en réalité persisté dans l’Kir
beaucoup plus longtemps que tout ce qu’on pouvait supposer. En
octobre 1988, ce chercheur a en effet eu l’occasion de fouiller un
de ces monuments, toujours dans le secteur d’Iwelen, mais à quel-
que distance du site archéologique principal. I1 s’agissait d’un tumulus
à cratère unique, d’architecture classique bien qu’il fut édifié sur une
sépulture beaucoup plus ancienne, recouvrant les restes d’une femme
inhumée selon les traditions répertoriées dans la nécropole voisine.
L’état de conservation exceptionnel de la morte devait permettre
d’effectuer des mesures radiométriques à la fois sur ses cheveux, le
collagène et les carbonates de ses os, le tissu de ses vêtements et le
cuir du linceul qui l’enveloppait. F. Paris a exposé lors du Colloque
de Maghnia (Algérie) de novembre 1990 l’ensemble de ses observa-
tions et les résultats des datations obtenues par J.-F. Saliège (sous
presse). Ces datations sont remarquablement cohérentes puisque toutes
les cinq sont comprises entre 1 220 +. 60 ans BP (tissu) et 1 145 ~t
L‘OCCUPATION HUMAINE DE L’AÏR ET DU TÉNÉRÉ 179
ter. Tant que ce travail systématique n’aura pas été entrepris par un
spécialiste de l’épigraphie berbère, on peut penser qu’on se privera
d’une source d’information importante, qui contribuerait sans doute
à élucider les problèmes chronologiques. Encore faudrait-il qu’un tra-
vail de cette nature soit mené en liaison avec l’archéologue ayant en
charge l’étude des autres catégories de figurations. C’est le souhait
que nous formulons, avec la conviction que les progrès futurs dans
l’analyse des gravures de l’Air dépendent désormais d’une telle
coopération.
noir est alors le plus souvent posé sur un trait incisé. Puis le décor
en creux disparaît et seul subsiste le décor peint, qui évolue à son
tour. La forme de prédilection est un pichet à fond hémisphérique
muni d'une anse (figure 9)' mais la céramique ancienne d'Assodé
comporte évidemment bien d'autres récipients, destinés à tous les usa-
ges domestiques courants. Parmi ceux-ci, nous signalerons encore de
grandes jarres à anses verticales sur lesquelles nous avons répertorié
une quinzaine de décors peints dBérents (J.P. Roset, recueil en
préparation).
L'attribution des villages abandonnés de l'Kir présentant ce type
d'architecture et de céramique peinte aux ancêtres des actuels habi-
tants du massif, les Touareg de souche Kel Owey, ne semble guère
faire de doute. Nos informateurs ont été unanimes sur ce poinr. Les
observations archéologiques et la tradition orale vont ainsi dans le
même sens, pour faire de l'ancienne capitale de l'Air, Assodé, une
ville Kel Owey dès son origine. Si nous confrontons ces résultats aux
données historiques, il apparaît que le choix du site d'Assodé pour
édifier cette capitale a dû suivre de peu l'arrivée des Kel Owey dans
l'Air, qu'on estime généralement s'être produite dans le courant de
ce XIV' siècle (Y. Urvoy, 1936 ; J. Nicolaisen, 1963).
ANNEXE
tion effectuée sur des ossements de bœuf brûlés prélevés par A.B. Smith
(N-870).
- 4 780 f 60 ans : Rocher Toubeau, gisement 5 (20"42'00" nord et
08"38'00" est). Gisement de surface du néolithique de faciès << ténéréen D.
Prospections et fouilles J.P. Roset, 1981. Datation par J.C. Fontes sur les
charbons issus d'un foyer. Inédite.
- 4 635 f 70 ans : Izouzadene (19"33'40" nord et 09"10'00" est).
Gisement de surface du néolithique de faciès u ténéréen B. Prospections et
fouilles J.P. Roset, 1985. Parcelles charbonneuses prélevées dans un foyer
et datées par J.-F. Saliège. Inédite.
- 4 470 +_ 115 ans : Areschima (18"09'00" nord et 10"03'00" est).
Gisement de surface du néolithique de faciès < ténéréen B. Prospections et
fouilles J.P. Roset, 1970. Charbons issus d'un foyer datés par Teledyne Iso-
topes Westwood Laboratoires, New York, échantillon 1-53-49.
- 4.480 i- 80 ans : Areschima (18"09'00" nord et lO"O1'00" est).
Gisement de surface du néolithique de faciès <( ténéréen >>. Prospections et
fouilles J.P. Roset, 1985. Datation J.-F. Saliège sur les charbons issus d'un
foyer. Inédite.
- 4 390 1 ? : Adrar Bous. Sépulture monumentale en forme de plate-
forme circulaire surbaissée. Mission anglaise dans l'kir, J.D. Clark, 1970.
Présence de charbons dans la tombe, datés par le Department of Geophy-
sics and Planetary Physics of the University of California à Los Angeles, EU.
- 4 090 f 80 ans : Tassagaouacheret (18"06'10" nord et 08"46'30"
est). Gisement de plein air du néolithique final de l'kir comportant un
sous-sol. Prospections et fouilles J.P. Roset, 1979. Datation J.C. Fontes sur
les charbons issus d'un foyer. Inédite.
- 4050 +- 150 ans : Rocher Toubeau, gisement 9 (21"06'00" nord et
08°52'20'' est). Gisement de surface du néolithique de faciès u ténéréen )>.
Prospections et fouilles J.P. Roset, 1981. Datation J.C. Fontes sur les char-
bons issus d'un foyer. Inédite.
- 3 880 -c 105 ans : Azrou (20'02'20'' nord et 08"36'00" est). Gise-
ment de plein air du néolithique final de l'Aïr comportant un sous-sol. Pros-
pections et fouilles J.P. Roset. Datation J.C. Fontes sur les parcelles char-
bonneuses prélevées dans la couche profonde (vers moins 0,30 mètre), 1980.
Inédite.
- 3 930 -c 110 ans : Azrou. Mêmes coordonnées géographiques que
le précédent, même gisement. Datation croisée avec A.W. Fairhall, Univer-
sity of Washington, EU, (UW-609, 1980), sur l'échantillon daté par J.C. Fon-
tes de 3 880 -r- 110 ans. Inédite.
- 3 810 100 ans : Tassos (19"43'40" nord et 08"20'10" est). Gise-
ment de surface du néolithique final de l'kir. Prospections et fouilles
L’OCCUPATION HUMAINE DE L’ARET DU TJ~NÉRÉ 187
J.P. Roset, 1981. Datation J.C. Fontes sur les charbons issus d’un foyer.
Inédite.
- 3 810 i 60 ans : Rocher Toubeau, gisement 7 (20”56’20” nord et
08”31’00” est). Gisement de surface du néolithique de faciès U ténéréen B.
Prospections et fouilles J.P. Roset, 1981. Datation J.C. Fontes sur les char-
bons issus d’un foyer. Inédite.
- 3 595 i 100 ans - 2 100 * 50 ans : Iwelen (19”46’35” nord et
08”26’00” est). Vaste ensemble post-néolithique groupant un gisement de
plein air, une nécropole et une station de gravures rupestres attribuables
à la période des chars. Prospections J.P. Roset, 1979 ; fouilles F. Paris et
J.P. Roset entre 1980 et 1987.
Dix-huit résultats, la plupart inédits, sont échelonnés entre ces deux âges
extrêmes :
- Six dates concernent le gisement, entre 2 680 i 40 ans BP et 2 100
50 ans BP (sur les charbons provenant de foyers dans le périmitre fouillé),
- les autres résultats datent les sépultures monumentales et ont été obte-
nus sur des débris organiques prélevés au contact des squelettes (fragments
de cuir ou de bois, parcelles charbonneuses).
Les analyses ont été effectuées par J.C. Fontes et J.-F. Saliège ; d’autres
datations, qui devraient doubler le nombre des résultats déjà acquis, sont
en cours au Laboratoire de géologie dynamique de l’université Pierre et Marie
Curie, Paris (J.-F. Saliège).
BLBLIOGRAPHE
Figwe 5
TASSOS. PERSONNAGES REP~SENTATIFSDE LA PÉRIODE DES CHARS
DANS L'AÏR.AU CENTRE, DEUX REPRÉSENTATIONS MASCULINES.
A GAUCHE, UNE REPRÉSENTATION FÉMININE
(HAUTEUR M: 0,79 M). LES GRAVURES SONT OBTENUES
PAR BOUCHARDAGE SUPERFICIEL DE LA ROCHE
(GRANITE A GRAIN FIN). PHOTO J.-P. ROSET.
Figwe 6
TAGUEI.PERSONNAGE A TÊTE FONGIFORME CARACTj%ISTIQUE DE LA PREM&RE
PÉRIODEPOSTÉRIEUREAUX CHARSDANS L ' A ET ~ BCEUF A PENDELOQUE
(HAUTEUR DE L'HOMME : 0.36 M). PHOTO J.-P. ROSET.
Figgzcre 7
/
Figlcre 9
PROFIL ET COUPE D’UN P1CHET.A DÉCOR, INCISÉ BT PEINT, NOIR
SUR ENGOBE ROUGE, _CARACTERISTIQUEDE LA SERE ANqIENNE
DES POTERIES D’ASSODE. HAUTEUR : 175 MM (DESSINCH. LINEATTE).
Esquisse géoarchéologique
de l’évolution des sociétés
pendant les deux derniers millénaires
au Diamaré (Cameroun septentrional) :
les données disponibles et leur intégration
Alain MARLIAC(1)
&SUMÉ
Un ensemble de données gé&hronologiques et phytogéographiques con-
cernant l’évolution et l’exploitation des milieux du Diamaré (Cameroun sep-
tentrional) permettent à un certain niveau de généralité et sous le modèle
déterministe classique de dessiner l’évolution globale des deux cultures prin-
cipales, salakien et mongossien dans leur environnement entre le V’ et le
XVF siècles. Après une phase de concentration villageoise dans les vallées,
une expansion est notée au XII’ siècle pour le salakien, tandis que le mon-
gossien dans la plaine du Logone continue à se concentrer sur des buttes.
Cette évolution serait concomittante de l’adoption des sorghos daru.
I
qui témoigneraient de la liberté des hommes et qui permettraient
aussi de mesurer les effets induits et cumulés des agressions anthro-
piques. Quand on a des données, elles sont rares et courtes ou ne
concernent pas directement la région dont nous parlons. C’est donc
sous le modèle pré-cité comme cadre général, que nous présenterons
celles qui sont disponibles aujourd’hui. Elles permettront malgré leurs
insuffisances d’avancer des hypothèses dont l’inachèvement et le carac-
tère provisoire seront la garantie d’explications futures moins déter-
ministes (fig. 1).
I. PALÉOGÉOGRAPHIE HOLOCÈNE 2 ./
,‘
‘ I
(3) Éclairantes sont sur ce point les contributions du chapitre III de l’ouvrage
édité par J.D. Clark et S.A. Brandt en 1984. On y voit, dans un même milieu con-
traignant, le Kalahari, les adaptations variées que des groupes de chasseurs-cueilleurs
(San et Kung) peuvent réussir au contact de producteurs.
200 MILIEUX, SOCIÉTÉS ET ARCHÉOLOGUES
(4) Bien entendu, si ce <( cordon dunaire 2 est le fruit d’un accident tectonique,
le scénario bioclimatique apparaît tout dBérent : plus de e miga-Tchad 2 !
(5) Pour la partie centrale du Diamaré par ex. : Les atterrissages successifs de
<(
et le Bahr el Ghazal est actif encore que les sites haddadiens (Age
du fer du III’ au XIII’ ad.) soient parfois découverts dans le lit du
Bhar, ce qui prouve qu’il a pu ne pas s’écouler pendant des pério-
des assez longues. I1 suffit d’ailleurs d’une faible oscillation de la
cote 284 à la cote 286, pour que le Bhar coule. I1 n’y a pas de for-
mation typique reflétant des variations de niveaux lacustres de forte
amplitude. L’évaporation était plus faible que de nos jours. En
résumé, pour la même période, on peut étendre au Diamaré lato
sensu l’expression d’optimum climatique décernée pour la zone du
lac Tchad.
Apports fluviatiles plus grands, nappes en charge, tout ceci asso-
cié à la pluviosité devait donner un paysage plus engorgé avec lagu-
nes, étangs pérennes dans les dépressions (Dargala, Ngassa), boise-
ments importants des bas-fonds et paysage de savane arborée sur les
interfluves. L’érosion devait être faible. Le centre de notre région,
comme la plaine interne (ou sableuse) du Logone (Brabant P. et
Gavaud M. 1985) étaient engorgés, périodiquement du moins, et por-
taient des Combretaceae, typiques de la zone soudanienne. A partir
du début du II’ millénaire, la tendance générale sèche s’accentue avec
la baisse continue en pourcentage de I’élément soudanien (Maley J.
1981 : 117) (6).
Nous avons considéré (Marliac A. 1991 : 94) la dernière basse ter-
rasse (bt2) en place au début du Ier millénaire. Les formations allu-
viales postérieures sont très mal connues car, peut-être aussi, mal indi-
vidualisables sur une courte période où, de plus, le climat n’a pas
connu d’oscillation forte. Ce sont de minces dépôts sablo-argileux de
petit volume plaqués sur les basses terrasses, des dépôts de bas de
pente ou les atterrissemments sableux aux défluences désordonnées
des mayos ( 7 ) dans la plaine du Logone ou derrière le cordon dunaire
de 320m.
Le climat étant consid&é comme peu différent de l’actuel ou peu
agressif durant le premier millénaire ad. (<<optimum climatique D),
les modifications botaniques ou morphologiques enregistrées sont plu-
tôt attribuables, à petite échelle, aux actions directes ou induites des
groupes humains qu’à des oscillations climatiques. Dès lors, une partie
de ces dépôts, que nous appellerions << bt3 D est plus le résultat d’une
érosion anthropogène que d’une érosion naturelle.
Sinon, on peut les attribuer à une érosion anthropogène démar-
rée au II’ millénaire, avec la phase sèche des ~ W - X Iad. V (Marliac
A. 1991 : 785) (8).
(6) Ex : les Combretaceae dont la présence s’amenuise près du lac vers 1500
(Maley J. 1981 : 114).
(7) maayo/ PI. muje : rivière.
(8) Ou même encore à des impacts humains encore plus récents !
/ .
. .
tal des Mandara, la phase sèche repérée vers les X-XII'siècles. Ainsi,
. ...
après un déclin de la < forêt sèche >> et de la savane arborée (en par-
,
I
, ticulierc les acacias) accompagné par un accroissement des Balanites
<
(
,'
. et,PÓ&et Y. 1986 : 165). Pour ce qui concerne les sols de bt2, celle-ci
: , *est:acpellement entamée sur presque tout le parcours des mayos (par
j '. ekf';à $ & k , Djappaï). Si l'installation salakienne a pris fin au milieu
. :.dud&Ï=; cette érosion aurait donc débuté au plus tard à cette date.
I .
pation prolongée, en petites buttes peu étendues. Ces salakiens $taient . -..*. '
en saison sèche. , C ~ !
.. . ' : .
204 ET ARCHÉOLOGUES
MILIEUX, SOCJJ~%S
(13) Raral/pl. hare : sol nu argileux utilisé de nos jours pour le mil repiqué durra
appelé mukwaari.
(14) Ou alors l’adoption du a mil flottant n attesté chez les Mousgoum.
206 MILIEUX, SOCIÉTÉS ET AE¿CHÉOLOGUES
BJBLIOGRAF'HIE
.L.
I
/ i.,
I
i Lac de L I r l
.\. L. TCH A 0
>
\. P . . . . . lOnhm
Fknre 2
FORMATIONS SUPERFICIELLES,, SITES ARCJ&OLOGIQUES
ET EMPLACEMENTS DES SEQUENCES POLLINIQUES
14' . 68-
11'
10'
-
24 '
I I '
L’environnement
et les usages alimentaires en vigueur
à l’époque protohistorique
dans l’extrême-nord du Cameroun
Michèle DELNEUF
Thierry O R O
RÉSUMÉ
Ces restes ont été extraits de deurfaçons, soit par flotation d’un
volume de sédiments pris dans la coupe de Mow0 Butte 1, soit grâce
à un ramassage manuel dans les niveaux habités de Louggéréo 2A.
Le site de MowoIbutte 1
, *
La batte 2A de LoaggeTeÓ ‘ I
Figzlre I
GRAINES ET FRUITS CARBONISÉS DES ESPÈCES UTILISÉES
À MOW0 1 ET LOUGGÉRÉO 2A
Goray, des fruits de vitex doniana ont été retrouvés dans trois niveaux
distincts, tous anthropisés. Les premiers macro-restes apparus sont insé-
rés dans une structure terminée par une plaque d’argile durcie. Les
suivants correspondent aux occupations datées, après calibrage, de
980-1275 et 785-1280 AD. Ces prélèvements se situent nettement au-
dessus et au-dessous des précédentes attestations de sorghzlm s-. Ils
sont respectivement associés à une nouvelle plaque d’argile durcie et
à une fosse contenant d’autres restes végétaux.
La position de ce gisement au bord du mayo Boula, très précisé-
ment au-dessus de deux << basses-terrasses récentes >>, btl et bt2 (Marliac
A., 1988a, figure 6 et p. 29), évoque, comme à Mowo-butte 1, une
station favorable pour cette essence.
La profondeur des deux prélèvements et leurs datations reconnues
par l’auteur placent ces restes de vitex au début, vers le XP siècle
ad., et à la fin de l’occupation principale, vers le XIV’siècle ad. Le
premier prélèvement, peu profond, se situerait donc dans ce que
l’auteur appelle une e culture polluante s, placée vers le XVIIP siècle
de notre ère (Marliac A., 1988a, tableau X et p. 65).
Nous sommes 12 à une époque légèrement antérieure à Louggé-
ré0 2A (cf. 1289 et 1614 en dates calibrées).
Les liens chronologiques de ces diffe‘rents gisements avec des épi-
sodes climatiques d’un plus large contexte, le pourtour nord et est
du Lac Tchad, trouvent ici quelques arguments complémentaires
(Maley, 1981, 65). En fonction des dates connues, on se réferera tout
d’abord à la période reconnue globalement sèche au XII’ siècle ad. ;
puis, après plusieurs péjorations climatiques dont nous n’avons que
des témoignages indirects dans l’histoire des mouvements de popu-
lations de cette partie du bassin, à une relative amélioration (de courte
durée semble-t-il) au début du XVP siècle ad.
L’étude palynologique, évoquée plus haut, pour la butte 1 de
Mowo, laissait déjà entendre que, dès avant le XVI’ siècle ad., le pay-
sage ancien de ce gisement subissait vraisemblablement des précipi-
tations brutales, témoignant en faveur d’un assèchement climatique
plus général. La présence de ce vitex, au début de la séquence lar-
gement avant ce XVI’ siècle, puis plus haut celle de bombax sp.,est
ainsi là pour évoquer quelques survivances humides dans ce paysage
déjà en cours de dégradation.
La seconde hypothese s’appuie sur la présence de vitex dans une
partie du complexe archéologique, en 2 A, où l’occupation est con-
tinue, et qui ne semble pas présenter les conditions naturelles d’humi-
dité nécessaires pour en favoriser la croissance. Est-ce alors dû à une
préservation d’origine humaine ? La question mérite d’être posée ainsi.
Les arguments apportés à un usage domestique des dérivés de vitex
doniana Ces ces époques protohistoriques sont étayés par la position
et le contenu des structures archéologiques où ils apparaissent.
Ainsi, il convient de reprendre quelques détails de l’organisation
220 MILIEUX, S O C I É ~ ~ET
S ARCHÉOLOGUES
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
I _-- Promontolrc n a l u r c l
B
Cmte 1
CARTES DES SITES DU DIAMAR$ (,A)
ET DES BUTTES DE MOWO-LOUGGEREO (B)
Figare 1
ZIZIPHUS SP. PROVENANT DU DÉBUT
DE L'OCCUPATION DE LOUGGÉRÉO ZA
Figure 2
FORMES ACTUELLES ET FOSSILES DE FRUITS
DE V l E X DONIANA
Figure 3
GRAIN CARBONISÉ DE SORGHUM C A U D A ~ M
Figure 4
GRAINS ACTUELS ET FOSSILES
D 'HIBISCUS SABDARIFA
Fkzcre S
GRAIN D'ABELMOSCHUS ESCULENTUS (CAMEROUN)
Figare 6
FORME ACTUELLE D'ABELMOSCHUS
ESCULENTUS (CAMEROUN)
Le Bassin de I’Azawagh : peuplements
et civilisations, du néolithique
à l’arrivée de l’islam
François PARIS
RÉSUMÉ
L’Azawagh est un bassin fossile du nord Niger, l’un des plus impor-
tants du Sahara avec une superficie de plus de 420 O00 k m z . Traditionnel-
lement présentée comme une vallée fossile drainant les eaux venues du sud
du Hoggar et de l’Aïr, il semble qu’il faille, du moins pour la période holo-
cène, nuancer ce jugement. Des traces de terrasses alluviales ont bien été
retrouvées lors de recherches menées entre 1985 et 1990 par l’équipe pluri-
disciplinaire du programme Azawagh ; elles n’ont pu être précisément datées
par manque de raccord stratigraphique, mais il semble bien qu’elles se rap-
portent aux épisodes les plus humides du pléistocène.
Une chronologie des variations climatiques a pu être établie, en accord
avec les données obtenues dans les bassins du Tchad à l’est, et de 1’Aza-
wad à l’ouest. Les occupations humaines correspondantes n’ont pu être datées
qu’à partir de 6 500 BP. Culturellement, trois phases ont été reconnues pour
le néolithique : une période Q moyenne B, proche par son industrie lithi-
que, son matériel céramique et ses modes de subsistance du néolithique
ancien défini par J.-P. Roset dans l’Aïr méridional ; une phase e récente B
qui se manifeste, vers 5 200-4 O00 BP par l’apparition d’un nouveau style
céramique, d’un industrie lithique à la composition différentes (moins de
microlithes par exemple) et la généralisation de l’élevage de bovins ; une
phase finale qui correspond, vers 3 800 BP, à la dernière phase humide con-
séquente ; c’est en fait, sur le plan de la culture matérielle, le prolonge-
ment de la période précédente avec une céramique encore plus riche dans
ses décors et une industrie lithique de plus en plus pauvre. Parallèlement
à cet épisode, se développe une culture d’origine plus méridionale mais ayant
laissé des traces à In Tékébrin, montrant que l’on savait transformer le mine-
rai de cuivre vers 3 600 BP. Les conditions climatiques s’aggravant, ces popu-
lations de culture soudanaise seront remplacées par des gens de culture ber-
bère, constructeurs de monuments funéraires. Les tous premiers arrivés édi-
228 MILIEUX, SOCIÉTÉS ET ARCHÉOLOGUES
fiaient des tumulus en forme de croissant, à une date antérieure à 3 600 BP,
mais ils furent ensuite remplacés par d’autres groupes qui enterraient leurs
morts sous des tumulus à cratère et des bazinas.
The Azawagh in northern Niger is one of the most important fossil basins
in the Sahara, covering an area of 426,000 sq. km. Usually described as a
fossil valley wich drains water from the south of the Hoggar and the Air,
it seems that this definition should be slightly modified, at least for holo-
cene period. During research by the multidisciplinary Azawagh Program
team, between 1985 and 1990, traces of alluvial terraces were found ; due
to lack of a stratigraphic link the traces could not be precisely dated, but
it would seem that they do relate to the wettest periods of the Pleistocene.
A chronology of climate variations was established consistent with infor-
mation obtained in the Chad basins to the east, and in the Azawad basins
to the west. , Corresponding human occupations could only be dated from
6 500 BP. Three cultural phases were established for neolithic : - a
< medium B period, close to that of the old neolithic, as defined by J.P.
Roset in the southern Ai, because of its lithic industry, pottery, and means
of subsistence ; - a Q recent phase, wich appears around 5 200-4 O00 BP,
)>
with a new style of pottery, a different lithic industry (e.g., less microli-
thic), and widespread cattle raising ; - a e final D phase, around 3 800 BP.
wich corresponds to last main wet period. The cultural objects indicate that
it was an extension of the preceding period with even more richly decora-
ted pottery and a diminishing stone industry. Parallel to this period, a cul-
ture of more meridiona1 origin developed, traces of wich have been found
at In Tékébrine, with indications that copper was worked around 3 600 BP.
Climatic conditions worsened, so the sudanese population was replaced by
Berbers, builders of funeral monuments. The first Berbers to arrive built
crescent-shaped tumuli, prior to 3 600 BP, but they were replaced by other
groups who buried their dead under crater tumuli and bazinas.
I. GÉOMORPHOLOGIE
Stratigraphie et paléo-environnement
Données archéologiques
(1) U W 9 6 . 8475 r 100 BP, Mc740. 8 900 f 230 BP et UW97. 9 210 f 115
BP pour le site Launey, Mc212. 8 670 5 150 BP pour Amekni.
LE BASSIN DE L’AZAWAGH 233
La chronologie
La céramique
Les os humains
(2) Tandetron.
236 MILIEUX, SOCLÉTÉS ET ARCIdOLOGUES
Fouilles et collectes
TabGeau n o 1
RÉPAR..ITION DES DATES 14C RETFNJES
POUR L’ETUDE DE L’OCCUPATION HUMAJNE
Azawagh 24 30 54
Ighazer 65 10 75
Total 89 40 129
Le néolithique ancien
Le néolithique moyen
(3) Les pointes d’Oman (fig. no 2) ont été identifiées par H. Breuil qui les définit
comme une < lame appointée ayant à la base une longue barbelure unilatérale >>.
J. Tixier en donne la définition suivante << petite lame ou lamelle à extrémité dis-
tale naturellement aiguë ou appointie par de légères retouches, dont la base a été
aménagée, par retouches abruptes - plus rarement envahissantes -, en fin perçoir
à double épaulement, très souvent arqué ... I1 est à peu certain que nous avons là
une armature, l’extrémité opposée au perçoir (typologique) étant toujours aiguë )>.
LE BASSIN DE L‘AZAWAGH 24 1
Takene Bawa 1
Takene Bawa 2
Takene Bawa 6
( 4 ) J.D. CLARK(5760 2 500 BP, UCLA 500) J.P. ROSET(6 325 f 300,
Pa 330), F. PARIS(6 200 -t- 250, Pa 753). Ces trois dates ont été obtenues sur des
restes de bovidés inhumés.
LE BASSIN DE L’AZAWAGH 243
Le néolithique récent
poteries sont toujours montées par martelage, mais les parois sont
plus minces et la cuisson est différente, meilleure. I1 est probable
que les potiers de cette époque utilisaient un type particulier de four,
comme H. Lhote l’avait signalé dans la région d’Arlit, et comme nous
avons pu le voir aussi sur les sites d’Ikawaten et In Tuduf. L’archi-
tecture précise de ces fours n’est pas encore très bien connue. A In
Tuduf et Ikawaten, nous avons des vestiges de parois de terre cuite,
qui montrent qu’elles étaient montées autour de tiges, brûlées ensuite
pour solidifier l’argile. La couleur des’ pots traduit une cuisson en
milieu oxydant, l’ait devait donc circuler à l’intérieur de ce four. Cette
meilleure cuisson, la minceur des parois et la moindre quantité de
dégraissant végétal rendent ces poteries plus difficiles à dater par la
méthode du carbone 14.
Les restes d’animaux domestiques sont très nombreux, bovidés,
caprins et ovins, mais la chasse et la pêche sont encore des activités
importante. Nous n’avons toujours pas de preuve directe d’une agri-
culture, seule la présence de matériel de broyage atteste la consom-
mation de graines moulues.
L’importance des sites, installés autour de points d’eau, montre
qu’il s’agit de villages de sédentaires. Toutefois, à Mentes, nous som-
mes en présence de petits sites séparés les uns des autres par quel-
ques centaines de mètres. S’agit-il d’habitats dispersés ou de petits
campements saisonniers ? I1 n’est actuellement pas possible de répon-
dre à cette question.
Le néolithique final
CONCLUSION
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Curte 1
LIMITES DU BASSIN DE L'AZAWAGH. LA ZONE
ENCADRÉE REPlZÉSENTE LA F&GION ÉTUDIBE
ALGERIE
+ + + + + +
t + t t t
[1Vallee fossile
Mare au lac du Quaternaireancien
p.-- Escarpunent
o 25 50km
r---’
Figwe 1
TABLEAU SCHÉMATIQUE MONTRANT L'APPARITION DES PRINCI-
PAUX ÉVÉNEMENTSCULTURELS PAR RAPPORT AUX VARIATIONS
CLIMATIQUES. LES TRAITS PLEINS SUR LA COURBE CLIMATIQUE
REPRÉSENTENT LES PÉRIODES QUE NOUS AVONS DATÉES,
L'OCCUPATION HUMAINE CORRESPONDANTE EST ILLUSTREE
PAR DES BLOCS DIAGRAMMES
(LES CHIFFRES INDIQUENT LE NOMBRE DE DATATIONS)
e
O
O
-cn
O
O
-03
r
11
I I
--
O
_.-'
<----
------ --_____
l;r O
o
O
-(D
__ -- -_-
i
Figwe 2
EXEMPLES DE POINTES D’OUNAN, PROVENANT
DE TAMAYA MELLET 1
Figzrre 3
DENT D'HIPPOPOTAME CISELÉE,
INTERPFGMECOMME UNE PEIGNE DE POTIER
O 4cm
Figzcre 4
POTERIE DU NÉOLJTHIQUE MOYEN (TAKENE BAWA 6)
DATEE DE 5 880 5 200 BP,
DÉCORÉE PAR IMPRESSION DIRECTE AU PEIGNE
Figare 5
TESSONS DU NÉOLITHIQUETERMINAL, PROVENANT D'IN TUDUF
---
U
Fìgure G
POTERZED'IN T É ~ B R I N
\
\
I
I ./
\ I /
\ I /
I /
'\ I
.'
\
'' I 0
0
I 0
QUESTIONS GÉNÉRALES
ET RÉFLEXIONS
Pluridisciplinarité pratique
et commensurabilité :
à propos de l’archéologie,
de la pédologie et de la physique (1)
Alain MARLIAC
RÉSUMÉ
A partir de l’approche bidisciplinaire de la fouille d’une butte anthro-
pique au Diamaré (Cameroun septentrional), la question est posée de la
légitimité du croisement des deux discours scientifiques sur les faits exhu-
més, obtenu à l’aide du langage naturel.
A. I1 est clair qu’un tel site (butte d’habitat) est une combinai-
son dans l’espace de caractères naturels et de caractères anthropiques
ou induits, par; l’homme, cette < combinaison D ayant à la fois une
et << des )) hïstoires en fonction de la dynamique des milieux et de
la dynamique du groupe ayant habité le site (cf. aussi Holl A. 1988 :
15) (fig. 2). Comment saisir, définir, puis interpréter les dBérents
<<composants/caractères>> de cette <( combinaison >> puisqu’ils relèvent
de champs scientifiques différents ?
Nous avons choisi de poser le problème général à partir de
traits B observés lors de la fouille de 1988 ( 4 ) , traits saisis à dBé-
rentes échelles (du < micro P au macro )>)et à partir des deux disci-
<(
(5) Boue malaxée avec de la paille et parfois de petits tessons, appelée aussi poto
poto, façonnée en briques ou boules crues qui seront empilées pour monter les murs.
PLURIDISCIPLINAEUTÉ PRATIQUE ET COMMENSURABILITÉ 265
(9) <( ... there is more of a trend to see man’s life-style as being adapted to
the environment rather than being determined by it (J.-G.EVANS1978 : 10).
)>
G the attributes that define a particular climatic or vegetational zone do not neces-
TITRE DE CHAPITRE 269
IV. CONCLUSIONS ET PERSPECTIFfES ’
sarily impinge on human activities within it, while, if they do, it does not follow
that a change in zonal properties will meet with a corresponding change in response D
Higgs. ES 1972 (ed)., cité par EVANSJ.-G. << Economic arrangements made by pre-
historic communities were not controlled by but rather adjusted to available resour-
ces D. CLARK J.G.D. 1975, cité par J.-G. EVANS.
(10) Cf. bibliographie in fine.
270 MILIEUX, SOCIÉTÉS ET ARCHÉOLOGUES
BIBLIOGRAPHIE
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A...F vadyerd'-*lon
Figare 3
PRÉSENTATION ET TOPOSÉQU$NCES
DES MATÉRJAUX ANTHROPIQUES ET SEDIMENTAIRES
Figure 4a (a' droite)
COUPE STRATIGRAPHIQUE DU TERTRE
Figure 4b (a' gauche)
COUPE DU SOL u HARDÉ >>
O
1, I
1
2
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5Cpvlluro
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4
N S
Une archéologie pour quoi faire ?
Bertrand GÉRARD
Sade (1)
RÉSUMÉ
(1) (1795), La philosophie dans le boudoir, Paris (La Bibliothèque oblique), 1980.
278 MILIEUX, SOCIÉTÉS ET ARCHÉOLOGUES
I. L’HISTOIRE DU PEUPLEMENT
1. Afrique de l’Ouest
2. Le monde indo-pacifique
(2) Cf. Pour un état récent de ces recherches, Robert LANGDON et Dare11
TRYON : The Langzage of Easter Island. Its Development and Eastern Polynesian
Relationships. Honolulu, The Institute for Polynesian Studies, 1983.
282 MILIEUX, SOCIÉTÉS ET ARCHÉOLOGUES
V. LA PRATIQUE
(8) Le sinanthropus pekinensis fut découvert par Davidson BLACKen 1927. Cette
première découverte se limitait à une molaire de la mâchoire inférieure. A la suite
de la découverte d’autres fragments de vestiges osseux contemporains, *: l’Homme
de Pékin D fut assigné à l’ensemble des pithecanthropus (actuellement, homo erec-
tus) découverts pour la première fois en 1891 par Dubois sur le site de Trinil, dans
1’lle de Java. Cf. François SÉMAH, Anne-Marie SÉMAH et Tony DpIANTONO, I h ont
de‘cozcvertJava, (Pusat Penelitian Arkeologi Nasional et Museum d’histoire naturelle),
1990.
\
290 MILIEUX, SOCIÉTT~ET ARC€&OLOGUES
(9) Cf. LEROI-GOURHAN, Les fouil‘les préhistoriques, Paris (Picard) 1950. Cet
ouvrage ne tient pas compte de dispositifs techniques mis à la disposition des archéo-
logues depuis sa parution (outils informatiques, techniques de datations, enregistre-
ments topographiques, traitements graphiques des données) ; il n‘en demeure pas
moins une des meilleures introductions aux méthodes de fouilles.
UNE ARCHÉOLOGIE POUR QUOI FAIRE ? 291
e L’obélisque >>
(11) Saddam HUSSEIN, président de l’Irak, joua sur la même corde sensible pour
discréditer la présence de forces américaines en Arabie Séoudite, en les accusant
d’occuper les lieux saints de l’islam (août 1990). Quelques années auparavant, l’imam
Khomeiny avait déclaré que la guerre contre l’Irak ne s’a&evverait qu’avec la recon-
quête de Jérusalem.
294 MILIEUX, SOCIÉTÉS ET ARCHÉOLOGUES
J’ai été souvent frappé par le sens littéral, accordé par certains
intellectuels et hommes politiques africains, à l’expression, forgée par
les palé9ntologues et les préhistoriens : << l’Afrique, berceau de l’huma-
nité D. Enoncée pour signifier que les vestiges les plus anciens du genre
homo >> ont été découverts dans l’est et le sud de ce continent puis,
dans un second temps, qu’il y a tout lieu de penser que l’Afrique
est la << terre originaire >> du maillon repérable le plus ancien du genre
humain, cette hypothèse de travail, formulée de façon très imagée,
propre à séduire les médias, est devenue un aphorisme qui ne signi-
fie rien d’autre que e la terre africaine est la mère de tous les hom-
mes >>. On peut interpréter ce déplacement de sens comme produit
par l’éVeil du nationalisme africain, mais cela n’explique pas tout :
la question de l’hominisation, aussi pertinemment traitée qu’elle
puisse l’être, relève très directement, comme tout discours sur l’ori-
gine ou les fondements (origine du langage, fondements des mathé-
matiques), d’une mythologie (13) en ce qu’elle vise à résoudre une
question qui porte en elle-même une dimension inatteignable.
(13) HEIDEGGER n’éChappe pas à cette contrainte qui le conduisit à adopter une
position idéologique s’inscrivant dans la sphère des certitudes partagées par des nazis,
dont on sait la place qu’y tient <( la fascination originaire B (Ur-... Anfang, Mensch,
Welt, Heimat, Sprung, Sprache, Geschichte).
296 MILIEUX, SOCIÉTÉS ET ARCHÉOLOGUES
il convient ensuite de faire << parler l’objet >> comme l’expriment sim-
plement de nombreux archéologues, c’est-à-dire rechercher en quoi
chaque objet et l’ensemble des éléments pertinents mis en évidence
font sens, permettent de comprendre l’implantation humaine étu-
diée et autorisent de restituer les résultats obtenus dans un contexte
plus global.
Mes collaborateurs quant à eux s’interrogeaient sur les relations
d’un tout autre ordre qu’entretenaient les vestiges avec le lieu où
ils avaient été découverts. Par lieu, il faut entendre le sol ayant con-
tenu les objets mais aussi les morts, les caractéristiques morphologi-
que du site mais aussi le nom de la terre sur laquelle la fouille fut
entreprise.
Lorsque je demandai l’autorisation d’entreprendre des fouilles, le
propriétaire du terrain se sentit tenu de discuter avec les différents
ayants-droit de l’opportunité d’accorder une telle autorisation. En
effet, la propriété du sol acquise selon une procédure financière
moderne ne confère pas au propriétaire de droits sur le nom de la
terre et par là même ne l’autorise pas à disposer des signes du passé
attachés à ce nom. Parfois, je me vis contester également le droit
de tirer publiquement les conséquences de mes recherches ; le texte
suivant correspond à la transcription d’une interpellation dont je fis
l’objet à la suite d’une conférence donnée dans un centre culturel
dont j’ai fait mention plus haut : Toi, Européen, tu fais de notre
passé ton métier ; tu en vis alors que nous en mourons car c’est au
nom de notre passé que l’on nous a condamnés à être chrétiens, ces-
sant ainsi d’être nous-mêmes.
De notre passé, nous ne savons plus rien et le peu que nous en
savons encore, nous ne te le dirons pas. Tu étudies ces pierres, mais
nous sommes, nous, l’âme de ces pierres : nous sommes ce que tu
ne peux comprendre. Rechercher le passé pour qu’un Européen
l’apprenne à nos enfants qui ne parlent plus tahitien, nous ne le
voulons pas. Je préfère pour eux le mystère de l’explication des vieux
qui n’existent plus : ils sauront que les vieux ont su et garderont
pour eux la nostalgie de leur être. Si tu leur expliques le passé à
ta façon qui n’est pas la nôtre, ils deviendront des Européens, comme
ceux des Hawaii qui ne sont plus que des Américains dont les Amé-
ricains ne veulent pas. Si ce que tu nous dis est vrai, que tu t’inté-
resses aux Tahitiens et à leur passé, si tu veux protéger ce passé, alors
rentre chez toi car ici, tu n’es qu’un voleur. D
Cette diatribe peut être mise en rapport avec nombre de discours
nationalitaires tels que la presse nous en livre périodiquement. Ainsi,
près de dix ans après qu’un Tahitien m’eût ainsi pris à parti, pouvait-
on lire dans c Le Monde >> en décembre 1982,’le texte d’une reven-
dication exprimée par des Corses dans des termes comparables :
<( I1 faut que les Français s’en aillent. Nous sommes un peuple
en train de mourir. Les enseignants en Corse ne peuvent pas jouer
298 MILIEUX, SOCIÉT@S ET ARCHÉOLOGUES
Discussion
(15) 9 déc.1977.
(16) Cf. L’introduction au livre édité par Ian HODDER,
Symbolic and stmcttral
archaeology (Cambridge University Press), 1982.
UNE AFXHÉOLOGIE POUR QUOI FAIRE ? 301
(17) Position soutenue par K.C. CHANG(1967), mais que je ne peux reprendre
à mon compte. Je suis en effet convaincu qu’un chercheur en sciences humaines,
fut-il archéologue, ne peut faire I’économie d’une curiosité soutenue pour les avan-
cées d’autres disciplines.
302 MILIEUX, SOCIÉ3%S ET ARCJilÉOLOGUES
BIBLIOGRAPHIE
RÉSUMÉ
L’étude archéologique de la région de Termit, plus poussée qu’il n’est
coutume en préhistoire saharienne, a permis d’élaborer une méthodologie
d’étude des gisements de surface. Grâce à l’abondance des vesüges et à la
multiplication des informations, il a été possible d’obtenir une image plus
détaillée du peuplement ancien du massif, en particulier dans sa période
finale (3 O00 avant J.C. - 500 après J.C.). Dans ces conditions, on s’aper-
.Soit que le e ténéréen x, local est impossible à décrire comme un simple faciès
typologique et se définit comme une société complexe du néolithique final
dont les traces archéologiques sont très diversifiées.
C’est dans ce contexte qu’apparaissent, très tôt, les premiers objets de
métal ; le fer est attesté à Termit, par plusieurs dates très convergentes, à
partir au moins de 1 350 avant J.C. Une telle ancienneté oblige évidem-
ment à reconsidérer les origines de la métallurgie du fer au sud du Sahara
et à en faire une invention autochtone, dans des groupes humains qui res-
tent essentiellement néolithiques.
Under these conditions, the first metal objects are found very early. The
discovery of iron is confirmed at Termit by several highly convergent datings
from at least 1 350 BC. Such an ancient dating compels to reconsider the
origins of iron metallurgy south of the Sahara and to transform it into a
native discovery in human groups which remain mainly neolithic.
(1) Qu’il me soit permis d’exprimer ici ma reconnaissance aux autorités nigé-
riennes, en particulier à Monsieur le ministre de la Recherche scientifique ainsi que,
à titre plus personnel, à Monsieur Boube Gado, directeur de I’IRSH.
(2) Hormis les trois premières, effectuées par 1’Ifan de Dakar, toutes les data-
tions de ce programme ont été réalisées au laboratoire d’hydrologie et de géochimie
isotopique de l’université de Paris Sud (UPS) à Orsay (J.-Ch. Fontes - M. Massot)
ou au département de géologie dynamique de l’université Pierre et Marie Curie
(Upmc) à Paris -Jussieu. (J.F. Saliège et A. Person, qui ont de plus inauguré un
programme de datation sur dégraissants céramiques en zones arides). Dans le texte,
les dates sont exprimées en années réelles avant J.C., à partir de la table de correc-
tion du groupe de Tucson. Cela nous a semblé indispensable car dans les épisodes
les mieux représentés à Termit, le décalage entre I’âge calendaire et I’âge conven-
tionnel BP est souvent considérable.
LA FIN DU NÉOLITHIQUE 305
fin du VIe millénaire, la région est occupée par une population dont
l’outillage, à base de pics-bifaces, de plaquettes encochées et de grosses
haches polies, implique l’existence très probable d’activités agricoles
plus tôt qu’il n’est généralement admis. Curieusement, le v’ millé-
naire av. J.C. n’a pour l’instant fourni aucune datation archéologi-
que, alors que c’est la période des plus hauts niveaux lacustres.
N’accordons pas trop d’importance à cette lacune sans doute provi-
soire et non représentative d’un hiatus dans l’occupation humaine,
même si celle-ci est alors plus clairsemée.
Au contraire, à partir de 3 300-3200 av. J.C. (soit en données
non corrigées, à partir de 4 500 BP), les sites se multiplient et se
révèlent d’une richesse et d’une densité exceptionnelles. Pendant trois
millénaires et plus, la région est peuplée en permanence. Et s’il est
certain qu’il y a évolution au cours de cet épisode, au point que
des transformations capitales s’y produisent, il n’en reste pas moins
que cela se passe sans rupture franche, a fol.ti..i sans qu’il soit besoin
de faire intervenir les envahisseurs qui, dans l’histoire de notre science,
ont parfois suppléé providentiellement les lacunes d’information. Ce
néolithique final, dont l’ensemble typologique le plus spectaculaire
est un faciès local apparenté au ténéréen, va demeurer jusqu’à sa fin
- y compris après l’apparition de la métallurgie du fer -, une cul-
ture à outillage lithique dominant très personnalisé, dont l’évolution
n’est pas synchrone de celle des styles céramiques ni de celles des
modes de vie et d’habitat, lorsqu’on les devine.
Cette culture, si l’on privilégie la continuité - ou ces cultures
si l’on accorde la priorité aux changements -, a aussi laissé le témoi-
gnage de nombreux monuments funéraires de pierres sèches, mis en
réserve du programme actuel, ainsi que des gravures rupestres, rares
et peu spectaculaires, mais qui se sont révélées passionnantes à
l’examen.
Désormais, notre attention va se porter sur cette période termi-
nale et sa grande richesse archéologique. En effet, l’abondance des
sites et la multiplicité des documents, dont l’intérêt intrinsèque est
patent puisqu’elles vont permettre d’affiner les séquences chronolo-
giques et de définir plus précisément chaque culture, offrent en plus
l’avantage d’illustrer beaucoup mieux la démarche méthodologique ;
plus les sources de renseignements sont nombreuses, plus les diffé-
rences vont se creuser entre une exploration rapide, une prospection
<< normale )> et une étude régionale approfondie, en particulier s’agis-
sant, comme à Termit et très souvent au Sahara, de gisements de
surface.
Ce seul terme gisements de surface )> est d’ailleurs insuffisant
c(
(3) Sur les méthodes d’étude des sites de surface sahariens, les choses évoluent
rapidement. Ayant été confrontés à des situations similaires entre elles, les préhisto-
riens du groupe de recherche réuni autour de G. Aumassip sont largement d’accord,
en particulier sur la nécessité de hiérarchiser les informations en fonction de la qua-
lité de leur contexte archéologique.
LA FIN DU NÉOLITHIQUE 307
(4) Il faut rappeler ici que le Q ténéréen D de Termit est plus récent que celui
de l’Adrar Bous, dont I’âge 14C, 5 130 - 300 BP, correspond à un Pge calendaire
situé entre 4 500 et 3 400 avant J.C.
( 5 ) Dans le cadre de cette communication, il est impossible de décrire de façon
exhaustive le faciès technologique, ce qui exigerait dessins et longs développements ;
les outils nommés ici le sont à titre d’exemple.
310 MILIEUX, SOCIÉTÉS ET ARCHÉOLOGUES
nouvelles mesures sur ces mêmes sites de Do Dimmi (7), mais encore
dater le stade précédent à la fin du II’ millénaire avant J.C. (8). On
peut même situer l’apparition des premiers,objets de métal (fer et
cuivre) avant 1 350 avant J.C. ( 9 ) et cela dans un contexte encore
ténéréen, puisqu’ils sont présents sur un site d’artisans spécialisés sur-
tout dans la fabrication de petits grattoirs.
Une telle ancienneté exclut évidemment une origine méditerra-
néenne ou nilotique de la métallurgie du fer au sud du Sahara, déjà
battue en brèche par la multiplication de datations africaines au der-
nier millénaire avant J.C.
On admettra donc l’existence d’un foyer autochtone africain de
métallurgie du fer. Faut-il en furer le berceau à Termit ? Peut-être,
mais sans exclure qu’un prochain programme de recherches oblige
à déplacer précipitamment le c bébé >>.
On l’a dit, cette métallurgie va demeurer, pendant plus d’un mil-
lénaire, dans une ambiance néolithique, ce qui pose un problème
de dénomination : <( protohistoire s (lo), <( Age du fer D, - et même
<< post-néolithique >>, que j’ai, dans un premier temps, utilisé à Ter-
mit, sont des termes impliquant à mon sens, une rupture technique
et socio-économique absente en l’occurrence. Q: Néolithique à métal )>,
à première Vue plus approprié, présente, outre son inélégance, le
défaut inverse en figeant un peu trop dans la mouvance du téné-
réen final une culture en cours d’évolution. Malgré sa lourdeur un
peu pédante, c sidérolithique >> (11). Sur le modèle de Q: chalcolithi-
que )>, est le mot qui décrit le mieux la situation réelle. On pourrait
donc, sauf objections, l’adopter.
I1 resterait alors, compte tenu des datations dont on dispose, à
définir les rapports entre la métallurgie du cuivre de la région d’Aga-
dez (D. Grébénart) et celle du fer à Termit. La question est trop
complexe pour être abordée ici, d’autant plus qu’il faudrait y inté-
grer les données du travail en cours de F. Paris dans I’Azawagh.
Objectifs
Les moyens
La technique
C’est celle des << hypertextes D, disponible sur matériels Mac Intosh
(logiciels hypercard, supercard). Cette technique permet de structu-
rer un ensemble de documents de diverses natures (textes, dessins,
photos, voire images animées, etc.) de façon à permettre de multi-
LJN HYPERTEXTE SUR LES COLLECTIONS 315
Le bilan
Orientation du monument :
sans objet.
Datation :
4445 ? 250 BP sur le collagene du
cuir du linceul.
Fouilles :
O 1 2 F. Paris (1982).
Table des matières
Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Préface par J. GARANGER Professeur à l’université de Paris-I 7
Introduction par A. MARLIAC.. .......................... 9
Pacifique
Amérique du Sud
Afrique tropicale
- hommes et sociétés -
ISBN : 2-86537-576-5
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