Comment Comprendre Le Coran
Comment Comprendre Le Coran
Comment Comprendre Le Coran
Coran?
écrit par
Mohammed Ben Jamil Zeino
traduit par
Abu AbdAllah Mohammed al Maghrebi
Editions Al Boukhari
Au Nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux,
Louange à Allah, nous Le louons, Lui implorons soutien et pardon, et nous Lui
demandons protection contre notre propre mal. Préserve-nous du châtiment de nos
mauvaises actions.
J’atteste que seul Allah mérite qu’on L’adore, l’Unique sans associé, et j’atteste que
Mohammed est Son serviteur et messager.
Certes, Allah le Très Haut fit descendre le Coran glorifié sur les gens, pour qu’ils
l’apprennent, méditent dessus et le mettent en pratique; Allah le Très Haut a dit :
< [Voici] un Livre que Nous avons fait descendre sur toi, chargé de
bénédictions, afin qu’ils méditent sur ses versets et que les doués
d’intelligence réfléchissent ! > [38:29] et Allah a rendu facile sa compréhension
pour celui qui veut en tirer profit, Allah le Très Haut a dit :
< Nous avons rendu le Coran facile, en vue de Rappel
- Seulement est-il un homme pour méditer le rappel ? > . [54:17]
En plus, Allah l’a fait descendre en langue arabe pour que les arabes le comprennent,
aient foi en Lui (le Coran) et le transmettent, ainsi, au reste de la communauté, le Très
Haut a dit :
< Nous l’avons fait descendre, un Coran en [langue] arabe, afin que vous
raisonniez > . [12:2]
Et la compréhension du Coran exige parfois la consultation des livres de l’exégèse,
surtout lorsqu’il s’agit de versets qui ont besoin d’interprétation et d’éclaircissement.
J’invite, donc, le lecteur vers certaines catégories d’interprétation qui aident à la
compréhension du Coran et à son explication ; pour évoquer, ensuite, l’interprétation de
certains versets dont le style général demande une interprétation et un éclaircissement
tout en cherchant parmi les paroles des exégètes, l’interprétation la plus vraisemblable
avec parfois l’évocation de l’argument.
J’implore Allah qu’Il en fasse bénéficier les musulmans et qu’Il le rende sincère ne
cherchant que Son visage glorifié.
L’interprétation du Coran par le Coran est le plus haut degré d’interprétation car les
termes du Coran s’interprètent les uns les autres.
Premier exemple :
Le Très Haut a dit : < par le ciel et par le tariq
- et qui te dira ce qu’est le tariq ?
C’est l’étoile perçante > [86:1 à 3]
[l’étoile perçante] est l’explication du terme [tariq]
Deuxième exemple :
Allah a dit : < Ils t’interrogent sur le vin et les jeux de hasard. Dis : « En l’un
comme en l’autre résident un péché (ithm) grave et certaines utilités pour
l’homme, mais dans les deux cas, le péché l’emporte sur l’utilité > . [2:219]
En fait, dans un autre verset, on trouve l’interdiction du « ithm » qui réside dans le vin :
< Dis : « Mon Seigneur m’a interdit que les turpitudes, tant apparentes que
secrètes, de même que le " ithm" (péché), l’agression sans droit » > [7:33]
Le ithm regroupe toute désobéissance dont résulte un péché, d’autres savants disent que
c’est spécialement le vin. Ces vers de poème le confirment :
J’ai bu le « ithm » jusqu'à ce que ma raison s’est égarée.
Certes, le « ithm » fait perdre la raison.
Cependant le terme « ithm » ne se limite pas au seul vin, mais il est l’un des termes qui
s’y appliquent.
Il est dit dans certains livres authentiques : qu’on peut nommer le vin par « ithm ». [voir
« Fath al Qadir » de Chawkani : tome 2, p.200]
Troisième exemple :
Le Très Haut a dit : < En vérité les bien-aimés d’Allah (awliyya’ Allah) seront à
l’abri de toute crainte, et ils ne seront point affligés > [10:62] et Il a expliqué les
bien-aimés (awliyya’) par : <Ceux qui croient et qui craignent [Allah] > [10:63]
Je dis : Dans cette interprétation il y a réponse à ceux qui prétendent que le bien-aimé
[d’Allah] « le wali » est celui qui connaît l’inconnaissable « al ghayb » ou celui qui fait
des prodiges, ou celui dont la tombe est surmontée d’un dôme ou autres parmi les
fausses croyances.
A vrai dire, tout homme qui croit en Allah obéit à Ses ordres et s’éloigne de Ses interdits
fait partie des bien-aimés d’Allah - awliyya’ Allah - et le prodige n’est pas une condition
(pour être wali), elle apparaît parfois et elle disparaît.
Certaines choses prodigieuses peuvent apparaître par les mains de certains soufis et
innovateurs et ceci fait partie de la sorcellerie dont Allah dit :
< Et voilà que leurs cordes et leurs bâtons lui parurent ramper par l’effet de
leur sorcellerie > [20:66]
Des choses semblables apparaissent chez les mages en Inde et autres endroits.
1/ Premier exemple :
Allah a dit : < Et préparez contre eux tout ce que vous pouvez comme force >
L’interprétation de force (quwah) se trouve dans ce qu’a dit le
Prophète (pbl) :
« Attention ! La force c’est le tir (il répéta ceci trois fois) ». [Rapporté par
Moslim]
Al Qortobi a dit : Il a expliqué la force par le tir bien que la force se manifeste par la
préparation d’autres armes de guerre, et ceci parce que le tir a beaucoup d’effet sur
l’ennemi, et il est plus pratique car il se peut qu’en tirant on atteint le chef de l’armée ce
qui peut l’effrayer [l’armée] et la mettre en déroute. [al Hafiz l’a évoqué dans son livre «
Fath al Bari »]
Je dis : jusqu'à nos jours l’efficacité des armes de guerre modernes dépend du tir, c’est
pour cela que l’Islam insiste à l’apprendre surtout dans le milieu des jeunes. Si
seulement ils l’auraient appris avec la natation au lieu d’apprendre d’autres sports.
L’envoyé d’Allah (pbl) a dit : « Celui qui a appris le tir puis l’a abandonné, soit
n’est pas des nôtres soit a certainement désobéi ». [Rapporté par Moslim]
Et le prophète (pbl) passa auprès de gens qui s’exerçaient à l’arc leur dit : « Tirez, fils
d’Ismaïl ! Votre père était un grand tireur, tirez et je fais partie des fils de
tel, certains parmi l’un des deux groupes s’abstinrent de tirer.
- Pourquoi ne tirez-vous donc pas, demanda l’envoyé d’Allah
- Comment oserions-nous tirer si vous faisiez partie de l’autre groupe ?
répondirent-ils
•Tirez, dit le prophète (pbl) et je fais partie de vous tous ». [Rapporté par al
Boukhari]
•
2/ Deuxième exemple :
Le Très Haut a dit :
< Aux bel-agissants reviendra la plus belle, avec un surcroît (ziyadah) > [10 :
26]
Le prophète (pbl) a expliqué le surcroît par le fait de voir la face d’Allah le Très Haut
lorsqu’il a dit :
« Il (Allah) soulève le voile et voilà qu’ils n’ont jamais rien reçu de plus
cher que la vue de leur Seigneur, puis il récita le verset : < Aux bel-
agissants reviendra la plus belle, avec un surcroît > ». [Rapporté par Moslim]
3/ Troisième exemple :
Allah a dit : < Le jour où une jambe sera découverte > . [68:42]
Dans le livre de l’exégèse (Kitab attafsir) al Boukhari évoqua pour l’interprétation du
verset ci-dessus, le hadith suivant :
L’envoyé d’Allah a dit : « Notre Seigneur découvre Sa jambe et tout croyant et
croyante vont se prosterner devant Lui, celui qui se prosternait ici-bas par
ostentation devant les gens ou pour s’acquérir un rang élevé parmi eux, va
essayer de se prosterner mais son dos va former un seul bloc (qui l’en
empêchera) ». [Chapitre : le jour où une jambe sera découverte, tome 6 / p. 72]
Et ceci n’implique pas une assimilation ou un anthropomorphisme < Il n’y a rien qui
Lui ressemble > [42:11] car les gens de la Sunna et de la communauté affirment la
description qu’Allah a donné de Lui-même tels que les mains, le visage (al wajh), l’ouïe
et la vue, et affirment la description que lui a donné Son envoyé (pbl) comme la jambe,
les doigts, le pied, des attributs dignes de Sa souveraineté, et on ne connaît pas comment
ils sont.
4/ Quatrième exemple :
Ibn Mass’ud (raa) a dit : Quand Allah fit descendre < ceux qui croient et n’ont pas
obscurci leur foi d’iniquité > [6:82], cela pesa lourd pour les compagnons et dirent
au prophète e :
- Qui parmi nous n’a jamais été inique envers lui-même ?
- Ce n’est pas ce que vous pensez, répondit l’envoyé d’Allah, l’iniquité (dans ce verset)
c’est l’association, n’avez-vous donc pas entendu ce qu’a dit Loqmane à son fils :
< Ô mon fils, n’associe à Allah personne. Lui associer est iniquité > [31:13]
Parmi les leçons qu’on peut tirer du hadith : c’est que l’iniquité a plusieurs degrés (qui
diffèrent selon la gravité du péché) et que les péchés ne s’appellent pas association, et
que celui qui n’associe rien à Allah a la sécurité et fait partie des bien-guidés. [évoqué
par al Hafiz dans le livre « Al Fath »]
Je dis : il y a de nombreux exemples de l’interprétation de l’envoyé d’Allah (pbl) du
Coran, je les réunirai bientôt - si Allah l’a voulu - dans un livre intitulé : «
L’interprétation prophétique du Saint Coran » ou « Interprétation du Coran par le
hadith authentique du prophète (pbl) »).
Certes, les interprétations des compagnons (qu’Allah les agrée) comme Ibn ‘Abbas, Ibn
Mass’ud et autres, sont très importantes parce qu’ils ont accompagné le messager
d’Allah et ont acquis le savoir de lui.
1- Premier exemple :
Le Très Haut a dit : < Le Tout Miséricordieux istawa sur le trône > . [20 : 5]
Dans son livre (Al Fath), al Hafiz (Ibn Hajar) a dit : Celui qui a fait revivre et fleurir la
Sunna ; (l’Imam) al Baghawi a dit que selon Ibn ‘Abbas et la majorité des exégètes, le
sens de [Istawa] est [s’est élevé]. Puis, il évoqua la parole d’Oum Salama, Rabi’a, Malek
et autres : L’istiwa n’est pas inconnu, le reconnaître est signe de la foi, le renier est signe
de mécréance. [Tome 3, p. 406]
2- Deuxième exemple :
Le Très Haut dit : < Ou si vous avez touché à des femmes > . [4 : 43]
Dans l’interprétation de ce verset Ibn Kathir évoqua la parole d’Ibn ’Abbas qui dit qu’il
signifie : le rapport sexuel (al djima’).
Ibn ‘Abbas a dit également que l’attouchement (lams), le toucher (al mass) et le contact
(al moubachara) signifient le rapport sexuel, car Allah donne à ce dernier les surnoms
qu’Il veut (beaucoup de savants ont attribué cette interprétation à Ibn ‘Abbas).
Selon Ibn Mass’ud le terme - lams - signifie ce qui est en dehors du rapport sexuel.
Puis Ibn Kathir évoqua la parole suivante d’Ibn Jarir :
Entre ces deux paroles ; la plus proche de la vérité est celle de celui qui a dit que les
paroles suivantes: <Ou si vous avez touché - lamastoum - des femmes > font
allusion au rapport sexuel - al djima’ - à l’exclusion des autres significations que peut
porter le terme - lams - (évoqué dans le verset) vue l’authenticité de l’information dans
laquelle le messager d’Allah a embrassé l’une de ses femmes puis pria sans faire
d’ablutions. [Ibn Kathir : tome 1, p. 502]
S’il s’avère que ce texte (interprétation) appartient avec certitude à Ibn ‘Abbas il ne
contredira pourtant pas le hadith qui explique le verset par la vraie jambe d’Allah et ceci
sans recourir à des comparaisons . En effet, notre Seigneur découvre sa jambe et c’est en
même temps un jour d’affliction et d’horreur.
De plus, il n’est pas loin de dire que le hadith de Abou Sa’id Al Khoudri qui interpréta le
verset n’est pas parvenu à Ibn ‘Abbas. ( Ce genre de situation peut arriver ) comme il est
rapporté dans le Sahih d’Al Boukhari que Abou Moussa demanda la permission d’entrer
chez ‘Omar, et ceci trois fois de suite, sans que ce dernier l’y autorise, et il (Abou
Moussa) rebroussa chemin. Puis ‘Omar a dit : « N’ai-je pas entendu ‘Abdallah Ibn Qays
demander la permission d’entrer ? Laissez-le entrer. » On le chercha mais on le trouva
déjà parti.
Quand Abou Moussa est revenu voir ‘Omar, celui-ci demanda :
-« Pourquoi es-tu parti ? »
-« J’ai demandé la permission d’entrer trois fois, mais on ne me l’a pas donnée et j’ai
entendu le Prophète - Paix et Bénédiction soient sur lui - dire :
« Quand tu demandes la permission d’entrer, répète la trois fois. Si on te la donne entre,
sinon rebrousse chemin. »
‘Omar a dit :
-« Si tu ne me montres pas une preuve évidente de ce que tu viens de me dire, je
t’infligerai une punition douloureuse. »
Il partit voir un groupe d’auxiliaires (Ançars), leur fit part de ce qu’a dit ‘Omar.
Ils dirent à ‘Omar :
-« Ne témoignera en sa faveur que notre cadet. »
Aussitôt, Abou Sa’id Al Khoudri se leva et cita le hadith à ‘Omar. Sur quoi ‘Omar fit cette
réflexion :
-« Ce sont les transactions dans les marchés qui m’ont pris mon temps. »
L’interprétation du Coran par les propos des Suiveurs -Qu’Allah leur soit
Miséricordieux- est très intéressante car ils ont acquis le savoir des Compagnons qui
l’ont acquis de l’Envoyé d’Allah (pbl) .
Exemple :
Dans son livre de l’Unicité -Kitab Attawhid- Al Boukari rapporte [Tome 8 /P.175] que
Abou Al Alia a interprété le verset : < Puis Istawa vers le Ciel > [Sourate 2,verset 29]
par « S’est élevé »
Moujahid a dit : « Istawa » signifie « monta sur le Trône.» [Tome 8 /P.175].
De même At-Tabari rapporte selon Anas Ibn Rabi’ : < Puis Istawa vers le Ciel > «
S’est élevé sur le Ciel» [L’exégèse de At-Tabari].
L’interprétation du Coran par la langue arabe est très importante car Allah le Très-Haut
a dit : < Nous l’avons fait descendre, un Coran en [langue] arabe, afin que
vous raisonniez. > [Sourate 12, verset 2].
1) Exemple :
Dans son livre « Al Fath » (Fath Al Bari) Al Hafedh (Ibn Hajar) rapporte qu’Ibn Battal a
dit :
-« Les gens ont divergé entre eux à propos du vrai sens de « Istawa » dans le verset : <
puis Istawa vers le Ciel. > [Sourate 2, verset 29].
Les Mou’tazilites l’ont interprété par : « l’envahissement, la domination et la supériorité
», ils ont pris comme argument les paroles d’un poète :
-« Bichr Istawa (a envahi) sur l’Iraq
sans se servir d’épée ni couler de sang. »
Puis Al Hafedh répondit à cet avis en disant :
-« L’interprétation des Mou’tazilites est fausse car Il (Allah) est toujours dominateur
supérieur et envahisseur. »
Il évoqua plusieurs interprétations puis conclut par la parole suivante :
-« …et l’interprétation de Istawa par « s’est élevé » est la plus juste ; c’est la voie de la
vérité et la parole des Gens de la Sounna -Ahl Al Sounna- parce que la description
qu’Allah a donnée de Lui-même c’est qu’Il est le Très-Haut -Al A’la-
Allah a dit : < Pureté à Lui, Il est Très élevé -ta’ala- au-dessus de ce qu’ils Lui
associent. >
Al A’la: C’est un Attribut de l’Essence "Sifat ad-dhat" [Fath Al Bari Tome 13 / P.406].
Je dis :
« Le plus juste est de dire que l’Istawa est un Attribut qui concerne les Actes d’Allah
-Sifat fi’liyyah- et qui est en relation avec Son Essence. -Allah est plus Connaisseur- [voir
l’explication de la Profession de Foi -Al Wassitiyya- de Al Harras /P.91]
Dans son livre « Al Fath » Al Hafedh a dit que Abou Ismail Al Harawi rapporte dans son
livre « Kitab Al Farouq » avec une chaîne de rapporteurs -Sanad- qui remonte jusqu’à
Daoud Ibn Ali Ibn Khalaf que ce dernier a dit : « Nous étions chez ‘Abdallah Ibn Al
’Arabi (il s’agit du célèbre lexicographe: Mohammed Ibn Zayad), quand un homme lui
demanda l’explication du verset : < le Tout-Miséricordieux Istawa sur le Trône >
- Il est sur le Trône comme Il nous a informé , répondit-il.
- O Abou ‘AbdAllah, son sens (le sens de Istawa) c’est dominer (Istawla).
- Tais-toi, répliqua Mohammed Ibn Zayad, on ne dit que quelqu’un n’a envahi ou
dominé -Istawla- qu’après avoir combattu un adversaire.
D’autres ont dit : « Si le terme Istawa signifiait dominer (Istawla) Allah n’aurait pas
privilégié le Trône puisqu’Il domine toutes ses créatures ». [Tome 13 /P.406].
Le plus étonnant est que les ‘Acharites ont pris des Mou’tazilites l’explication de «
Istawa» par dominer «Istawla», et cette interprétation s’est répandue dans les livres de
l’exégèse de l’Unicité -Tawhid- et dans les lèvres de beaucoup de gens .
Ils renièrent ainsi qu’Allah Glorifié est Élevé par rapport à Ses créatures, comme c’est
prouvé par les versets, les hadiths authentiques, les paroles des Compagnons, des
Suiveurs et des Imams Moudjtahid. Ils allèrent jusqu’à contredire la langue arabe par
laquelle le Saint Coran fut descendu.
Ibn al Qayyem - qu’Allah lui accorde sa miséricorde - a dit : Allah a ordonné aux Juifs de
dire « Hittah » - Rémission - (de vos péchés) tandis qu’eux ont falsifié le mot et ont dit :
« Hintah» qui signifie «froment».
De même Allah (Exalté soit-Il) nous a informé qu’il s’est élevé « Istawa » sur le Trône ,
les Mouta-awwilounes- ( Ceux qui font passer le terme de la signification prépondérante
à la signification non prépondérante sans argument solide ) ont dit : « Istawla ».
Remarquez qu’en ajoutant la lettre L « Lam » à Istawa ils ont ressemblé aux Juifs qui
ont ajouté la lettre N « Noun » à « Hittah ». [voir le poème -announiah- d’Ibn Al
Qayyem].
2) Exemple :
Ce que raconte Allah à propos de Ibrahim : < Quand il dit à son père et à son
peuple : « Que sont ces statues -tamathil- auxquelles vous vous attachez ? »
> [Sourate 21, verset 52]
Le sens de « tamathil » ce sont les idoles comme le signale l’Imam Ach-Chawkani dans
son livre d’exégèse « Fath Al Qadir . »
Il a dit : « Les « tamathil » sont les idoles, et le timthal -à l’origine- est la matière
modelée pour ressembler à l’une des créatures d’Allah (Exalté soit-Il) .
On dit : « math-thaltou » telle chose à telle chose ; c’est à dire j’ai rendu telle chose
semblable à telle chose, et la chose rendue semblable s’appelle « timthal » [ Tome 12 /
P.411].
Les idoles que les associateurs adoraient représentent les Saints -awliyya’- la preuve
dans ce qui suit :
LA CONNAISSANCE DE L'ISTINBAT
L'istinbat : c'est la déduction avec finesse du sens caché des versets . Des exemples:
2) Ibn Kathir a dit : " quand Ach-Chafi'i a évoqué ce verset : < Qu'aucune (âme) ne
portera le fardeau d'autrui , et qu'en vérité , l'homme n'obtient que (le fruit)
de ses efforts > [53:38-39], il a dit : " Ceci signifie que chaque personne ne portera
pas le fardeau d'autrui , de même elle n'aura la récompense que ce qu'elle a acquis d'elle-
même .
De ce verset là , l'Imam Ach-Chafi'i -Qu'Allah le prenne dans Sa Miséricorde- a déduit
-istanbata- que : si on récite le Coran dans l'intention d'offrir la récompense de cette
récitation aux morts, celle-ci ne leur parviendra pas parce qu'elle ne fait pas partie de
leurs œuvres ni de ce qu'ils ont acquis. C'est pour cela que l'Envoyé d'Allah e n'a pas
encouragé sa Communauté à le faire, ni sous forme explicite ni sous forme subtile, de
même aucun compagnon n'a rapporté ceci.
A vrai dire, s'il y avait du bien dans cette pratique, ils seraient les premiers à la faire.
En fait, dans ce genre d'adoration , il faut se limiter aux textes (Coran et Sounnah) et ne
pas agir en suivant des raisonnements par analogie ou selon sa propre opinion.
Par contre, il est reconnu à l'Unanimité que l'invocation et l'aumône parviennent aux
morts, et c'est prouvé textuellement par le Législateur Suprême (Allah).
Quant au hadith que rapporte Moslim dans son Sahih selon Abou Houreyra que
l'Envoyé d'Allah (pbl) a dit : « Quand une personne meurt, son œuvre s'arrête
sauf dans trois choses :
-1 .Un bien qu'il a légué en aumône continue .
-2 .Une œuvre scientifique dont les gens tirent profit .
-3 .Un enfant vertueux qui invoque Allah en sa faveur . », ces trois choses font
partie de ses efforts et de ses œuvres comme ce que rapporte le hadith suivant: " La
plus pure chose que quelqu'un mange c'est ce qu'il a acquis (de ses propres
mains) et son enfant fait partie de ce qu'il a acquis » [Rapporté par At-
Tirmidhi et Abou Daoud qui l'a authentifié (Jami' al Oussoul)].
Le bien que lègue la personne en aumône continue, fait partie de ses œuvres car Allah a
dit : < C'est Nous qui ressuscitons les morts et écrivons ce qu'ils ont fait
(pour l'au-delà) ainsi que leurs traces (conséquences de leurs actes) >
[36:12].
De même , le savoir que la personne propage et grâce auquel les gens sont guidés après
sa mort , tout ceci fera partie de ses œuvres et des fruits de ses efforts , il est rapporté
dans le Sahih Moslim : "Celui qui a appelé à une bonne voie se voit attribué
l'égal du salaire de tous ceux qui la suivent sans pour autant rien
diminuer de leur propre salaire" [voir exégèse d'Ibn Kathir Tome 4 / P.258].
La connaissance des raisons pour lesquelles des versets ont été descendus aide mieux à
la compréhension du Coran glorifié. En voici des exemples :
1) Le Très-Haut a dit : < Dis : " Invoquez ceux que vous prétendez (être des
divinités) en dehors de Lui. Ils ne possèdent ni le moyen de dissiper votre
malheur ni de le détourner.
Ceux qu'ils invoquent n'aspirent qu'à un moyen qui les mène -al wassilah-
vers leur Seigneur : qui d'entre eux s'approcherait le plus de Lui ? Ils
espèrent Sa Miséricorde et craignent Son Châtiment. Le Châtiment de ton
Seigneur est vraiment redouté > [17:56-57].
Ibn Mass'oud a dit : « un groupe d'humains adorait un groupe de djinns. Tandis que ces
djinns ont embrassé l'Islam, le groupe d'humains, par contre, s'attachait toujours à les
adorer. Allah révéla : < Ceux qu'ils invoquent n'aspirent qu'à un moyen qui les
mène -al wassilah- vers leur Seigneur > » [Al Boukhari et Moslim].
Al Hafedh a dit : les humains continuaient à adorer les djinns, alors que cela déplut à ces
derniers, parce qu'ils se sont convertis à l'Islam et n'aspirent depuis qu'à un moyen -al
wassilah- qui les mène vers leur Seigneur .
L'Imam At-Tabari rapporte, selon une autre version, qu'Ibn Mass'oud ajouta : " Le
groupe d'humains qui adorait les djinns ne s'est même pas rendu compte qu'ils ont
embrassé l'Islam " , et c'est sur cette version que s'appuie l'interprétation de ce verset
[Fath al Bari Tome 8 / P.397].
" invoquent " signifie qu'ils implorent Allah en demandant de les rapprocher de Lui .
" n'aspirent qu'à un moyen -al wassilah- qui les mène vers leur Seigneur "
signifie qu'ils se rapprochent de Lui en L'obéissant et en faisant les œuvres qu'Il agrée .
" qui d'entre eux s'approcherait le plus de Lui " signifie qui d'entre eux
s'approcherait le plus d'Allah par les bonnes œuvres .
" ils espèrent Sa Miséricorde et craignent Son Châtiment " signifie que
l'adoration ne s'accomplit que par amour et espoir .
" le Châtiment de ton Seigneur est vraiment redouté " signifie qu'il faut que Ses
serviteurs Le redoutent et Le craignent .
Je dis : ce verset répond à ceux qui invoquent les Prophètes et les gens vertueux en
dehors d'Allah et ils cherchent le moyen de se rapprocher d'Allah en gardant chez eux
leurs traces matérielles. Or s'ils se rapprochaient d'Allah en ayant la foi en eux et en les
aimant, ce serait mieux.
2) Selon AbdAllah Ibn Mass'oud (raa) : "Quand Allah révéla: < Ceux qui ont cru et
n'ont point mélangé leur foi avec quelque iniquité, ceux-là ont la sécurité ;
et ce sont eux les biens guidés > [ 6 : 82 ].
Les Compagnons du Prophète (pbl) ont dit: « Qui parmi nous n'a jamais fait preuve
d'iniquité ? » Et Allah révéla : < N'associe à Allah personne. Lui associer
quiconque est iniquité > [31: 13 ] " -Rapporté par Al Boukhari- .
3) Al Boukhari rapporte que Ourwah a dit : " Zoubeyr s'est disputé avec un auxiliaire
-ançar- à propos d'une eau qui descend d'une montagne dans la région de Al Harrah " .
Le prophète (pbl) a dit : O Zoubeyr, arrose (ton champ) puis envoie-le à ton
voisin.(Le champ de l’auxiliaire se trouve en bas de celui de Zoubeyr).
Ô envoyé d’Allah, répliqua l’auxiliaire, c’est parce qu’il est le fils de ta tante (que tu as
jugé en sa faveur).
Le visage du prophète e changea puis dit : O Zoubeyr, arrose ton champ et
retiens l’eau si longtemps qu’elle atteint les extrémités des racines des
palmiers et ce n’est qu’après que tu l’envoie à ton voisin.
Et le prophète (pbl) a donné gain de cause à Zoubeyr quand l’auxiliaire contesta son
jugement alors qu’auparavant un simple arrangement aurait résolu le problème.
Zoubeyr a dit : sans doute, ces versets ont été descendus à son sujet :
< Non ! … Par ton Seigneur ! Ils ne seront pas croyants aussi longtemps
qu’ils ne t’auront demandé de juger de leurs disputes et qu’ils n’auront
éprouvé nulle angoisse pour ce que tu as décidé, et qu’ils se soumettent
complètement (à la sentence) > [4 : 65] -al Boukhari T5/P 180-
4) Quatrième exemple :
Selon Houdheyfa :
< Et dépensez dans le sentier d’Allah. Et ne vous jetez pas par vos propres
mains dans la destruction > [ 2 : 195 ]
Il a dit : « Il (ce verset) a été révélé au sujet de la dépense (dans le sentier d’Allah) «
avertissant celui qui s’en abstient ». [Rapporté par al Boukhari]
Dans la version de Abu Daoud, il dit : nous partîmes en expédition de Médine vers
Constantinople avec, à la tête de la troupe, Abdur Rahmane Ibn Khalid Ibn al Walid.
Nous trouvâmes les soldats romains, tous collaient leurs dos au mur de la ville.
Un homme parmi nous se jeta sur l’ennemi.
Des gens dirent : doucement! doucement! Dieu soit loué, il s’est jeté par ses propres
mains à la destruction!
Sur ce, Abou Ayyoub al ançari leur dit : ce verset a été descendu à notre sujet : nous la
communauté des auxiliaires -ançars-. Quand Allah a fait triompher Son prophète et a
fait prévaloir l’Islam (sur tout autre religion), nous nous sommes dit: « revenons à nos
biens pour les rétablir ». Et Allah fit descendre:
< Et dépensez dans le sentier d’Allah. Et ne vous jetez pas par vos propres
mains dans la destruction >
Se jeter par ses propres mains dans la destruction c’était le fait de revenir à ses biens, de
les rétablir et d’abandonner le combat dans le sentier d’Allah - al Jihad -
Abou Imrane a dit : Abou Ayyoub est resté combattant dans le sentier d’Allah jusqu’à ce
qu’il fut enterré à Constantinople.
[Rapporté par Abou Daoud avec une bonne chaîne de rapporteurs]
[Voir jami’ al oussoul T2/32 ]
Cette connaissance aide aussi à la compréhension du Coran glorifié, car le Très Haut a
dit : < Si Nous abrogeons un verset quelconque ou que nous le faisions
oublier, Nous en apportons un meilleur, ou un semblable > [ 2 : 106 ]
L’abrogation - naskh - : c’est l’enlèvement d’une loi divine - hukum char’i - en
s’appuyant sur une preuve divine - dalil char’i - qui lui est postérieure. La loi qui a été
enlevée c’est l’abrogé - al mansukh -
La preuve qui a fait que cette loi soit enlevée s’appelle : l’abrogeant -an nassikh-.
L’action d’enlever s’appelle : l’abrogation - an naskh -
D’une manière générale, on peut attribuer le terme « abrogeant - an nassikh - » soit à
Allah (voir verset ci dessus), soit au verset en disant - par exemple - : tel verset est
abrogeant -nassikh- de tel verset , ou bien à la loi en disant par exemple : telle loi - hukm
- est abrogeante de telle loi - hukm -.
1. Premier exemple :
Salamah Ibn al Akwa’ t a dit : quand fut descendu le verset suivant : < A ceux
qui en sont capables [capable de jeûner] (mais le rompent), incombe
comme rançon de nourrir un pauvre > [ 2 : 183 ] : Celui qui le veut peut
manger (le jour du mois de Ramadan) et paie par la suite une rançon en
nourrissant un pauvre jusqu’à ce que fut descendu le verset qui l’abrogea.
Dans une autre version : jusqu’à ce que soit descendu le verset suivant :
< Quiconque parmi vous sera témoin de la naissance de ce mois, le
jeûnera > [2: 85] - Al Boukhari et Moslim -
De même, quand AbdAllah Ibn Omar récita le verset suivant :
< A ceux qui en sont capables, incombe comme rançon - fidyah - de
nourrir un pauvre > , il dit : c’est un verset abrogé - mansukh - [Rapporté par
al Boukhari]
Ibn Abbas, quant à lui, estime que c’est un verset péremptoire - muhkam - .
Al Boukhari rapporte que Ata’a a entendu Ibn Abbas réciter ce verset :
< A ceux qui incombe yotiqounahou comme rançon de nourrir un
pauvre > , puis (Ibn Abbas) ajouta: ce n’est pas un verset abrogé, mais il
s’applique aux hommes et aux femmes vieillards qui ne peuvent pas jeûner. Ceux
là nourriront pour chaque jour un pauvre.
Et la signification du verbe « yotiqounahou » (dans le verset) ce n’est pas : « en
sont capables » mais plutôt : « ne pourraient le supporter qu’avec grande
difficulté ».
2. Deuxième exemple :
Le Très Haut a dit : < Que vous manifestiez ce qui est en vous ou que
vous le cachiez, Allah vous en demandera compte > [ 2 : 284 ]
Ce verset a été abrogé par le verset suivant :
< Allah n’impose à aucune âme que selon sa capacité > [ 2 : 286 ]
3. Troisième exemple :
Le Très Haut a dit : < Celles de vos femmes qui forniquent, faites
témoigner à leur encontre quatre d’entre vous. S’ils témoignent, alors
confinez ces femmes dans vos maisons jusqu’à ce que la mort les
rappelle ou qu’Allah décrète un autre ordre à leur égard.
Les deux d’entre vous qui l’ont commise [la fornication], sévissez
contre eux. S’ils se repentent ensuite et se réforment, alors d’eux
écartez-vous > [4:15-16 ]
Ces deux versets ont été abrogés par le verset de la Sourate « la lumière » suivant :
< la fornicatrice et le fornicateur, fouettez-les chacun de cent coups
de fouet > [24:2]
Cette sanction s’applique sur les célibataires. Quant à l’adultère c’est la lapidation
qu’on applique comme c’est rapporté par la Sunna.
4. Quatrième exemple :
Le Très Haut a dit : < S’il y a cents endurants parmi vous, ils vaincront
mille > [8:65]
Ce verset a été abrogé par les paroles divines suivantes :
< Maintenant Allah a allégé votre tâche, sachant qu’il y a de la faiblesse en
vous. S’il y a cent endurants parmi vous, ils vaincront deux cents > [8:66]
LES RAISONS QUE CACHE L’ABROGATION
La connaissance de ce qui est Mecquois et de ce qui est Médinois dans le Coran aide à
mieux le comprendre et l’interpréter.
C’est pour cela qu’elle fût l’intérêt de certains compagnons et de certains successeurs.
Ibn Mess’oud a dit: “Par celui que nul n’est en droit d’être adoré que Lui que nul sourate
et verset ne sont descendus sans que je sache dans quelle circonstance ils ont été révélés.
Et si je connaissais quelqu’un plus connaisseur du livre d’Allah que moi que peuvent
atteindre les chameaux j’irais à sa recherche.” [Al Boukhari].
Chaque verset du Coran que les compagnons - qu’Allah les agrée - apprennent, le
mettent en pratique.
Ibn Mess’oud a dit: “Lorsque l’un de nous apprend dix versets, ne les dépasse pas avant
qu’il comprenne leurs significations et avant de les mettre en pratique” [Ahmed Chakir a
qualifié sa chaîne de transmission d’authentique].
Et ceci conformément au conseil du Messager d’Allah qui avait dit: “Lisez le Coran,
mettez-le en pratique et n’en faites pas une source de subsistance”
[Authentique: Rapporté par Ahmed].
La victoire qu’Allah a promise à Son Envoyé aux compagnons et aux successeurs ne s’est
réalisée qu’après avoir mis en pratique le Coran. Et cette victoire ne s’est retardée que
parce que beaucoup de musulmans ont négligé ce côté, et ils n’auront la suprématie que
s’ils usent d’efforts pour le comprendre et le mettre en pratique.
1) Le Coran Mecquois :
C’est la révélation qui fût descendue sur le Messager d’Allah e avant l’émigration, que ce
soit à la Mecque ou en dehors de la Mecque.
2) Le Coran Médinois :
C’est la révélation qui fût descendue sur Mohammed e après l’émigration, que ce soit à
Médine ou en dehors de Médine comme ce qui a été révélé au Pèlerinage d’Adieu (à la
Mecque).
Exemple:
“Un juif vint dire à Omar ibn al Khattab : “O Emir des Croyants ! Je vous ai entendu
réciter dans votre livre un verset ; s’il avait été descendu sur nous, communauté des
juifs, nous aurions pris le jour de sa descente comme une grande fête - Omar dit : “De
quel verset parles-tu ?” - Il répondit : < Aujourd’hui j’ai parachevé pour vous
votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et j’agrée l’Islam comme
religion pour vous. > .
Omar dit alors : “Je sais dans quel jour et dans quel endroit il a été révélé. "Il fut révélé
au Messager d’Allah à ‘Arafat le vendredi." [Al Boukhari].
Je dis : “Ce verset est une réponse claire à ceux qui prétendent que la bonne innovation
existe dans l’Islam, l’Imam Malik a dit : “Celui qui ajoute à la religion de l’Islam une
innovation qu’il juge bonne c’est comme s’il prétendait que Mohammed e a trahit le
message car Allah a dit : < Aujourd’hui j’ai parachevé pour vous votre religion…
> ce qui ne faisait pas à son époque partie de la religion ne saurait en faire partie
aujourd’hui.”.
1- L’appel (des gens) à l’unicité d’Allah que les associateurs ont reniées.
Allah dit d’eux :
< Quand on leur disait « La Ilaha illa Allah » ils se gonflent d’orgueil, et
disaient : « Allons-nous abandonner nos divinités pour un poète fou ? » >
[37 : 35-36]
En fait, l’homme arabe (de l’époque) comprenait la signification de « la Ilaha illa Allah »
et que celui qui prononce cette formule doit abandonner l’adoration d’autre qu’Allah,
contrairement aux musulmans de notre époque, ils ne comprennent pas sa signification
qui est que nul n’est en droit d’être adoré qu’Allah. C’est pour cela que tout en la disant
de leurs langues, ils l’annulent par leurs actes en invoquant d’autres qu’Allah, en
prenant comme juge une législation autre que celle d’Allah, en faisant des vœux à autres
qu’Allah et en commettant d’autres actes d’association.
3- désapprouver ceux qui adorent les « awliyya » lorsqu’ils prétendent que ces derniers
les rapprochent d’Allah et qu’ils ne font que leur demander qu’ils intercèdent en leur
faveur auprès d’Allah.
Allah répond à eux en leur disant : < … Tandis que ceux qui prennent en dehors
de lui des « awliyya » (disent) : « Nous ne les adorons que pour qu’ils nous
rapprochent davantage d’Allah ». En vérité, Allah jugera parmi eux sur ce
en quoi ils divergent. Allah ne guide pas celui qui est menteur et grand
ingrat > [ 39 : 3 ]
< Ils adorent au lieu d’Allah ce qui ne peut ni leur nuire ni leur profiter et
disent : « Ceux-ci sont nos intercesseurs auprès d’Allah ». Dis : «
Informerez-vous Allah de ce qu’il ne connaît pas dans les cieux et sur la
terre ? »
Pureté à lui. Il est Très élevé au-dessus de ce qu’ils lui associent ! > [ 10 : 18 ]
Il a, en effet, jugé que tous ceux qui adressent à autre qu’Allah une partie des adorations
telles que l’invocation sont tombés dans la mécréance et l’association, même si leur
intention était de se rapprocher davantage d'Allah et de leur demander intercession
auprès de lui. Et malheureusement ! Ce genre d'idées s'est répandu chez beaucoup de
musulmans.
Si tu demandes à un musulman :
- pourquoi invoques-tu ces awliyya ?
Il te répondra : - Je veux qu’ils me rapprochent davantage d’Allah et qu’ils intercèdent en
ma faveur auprès de lui.
4- appeler (les gens) à croire au Jour Dernier : qu’ils vont être ressuscités pour être
jugés, car ceci a été renié par les associateurs de la Mecque, Allah leur a répondu en
disant :
< Ceux qui ont mécru prétendent qu’ils ne seront point ressuscités. Dis : «
Mais si ! Par mon Seigneur ! Vous serez très certainement ressuscités puis
vous serez certes informés de ce que vous faisiez. Et cela est facile pour
Allah > [64 : 7].
5- Défier les Arabes -malgré leur éloquence- à produire une sourate semblable à celle du
Coran. Allah les a défié par les paroles suivantes :
< … Ou bien ils disent : « Il (Mohammed) l’a inventé » Dis : « Composez
donc une Sourate semblable à ceci … > [ 10 : 38 ]
6- L’évocation des histoires de ceux qui ont démenti (les avertissements et les signes) et
qui ont été exterminés comme : le peuple de Noé, de Houd, de Saleh, de Chou’ayb, de
Moïse et d’autres. Allah dit, en menaçant les associateurs de la Mecque : < N’as-tu pas
vu comment ton Seigneur a agi avec les Aad [avec] Iram, [la cité] à la
colonne remarquable, dont jamais pareille ne fut construite parmi les villes
? Et avec les Tamud qui taillaient le rocher dans la vallée ? Ainsi qu’avec
Pharaon, l’homme aux épieux ? Tous, étaient des gens qui transgressaient
dans [leurs] pays, et y avaient commis beaucoup de désordre.
Donc ton Seigneur déversera sur eux un fouet du châtiment. Car ton
Seigneur demeure aux aguets > [ 89 : 6 à 14 ]
7- Inciter à patienter
Allah le Très Haut a dit : < Supporte avec patience ce qu’ils disent, mets-toi à
part d’eux d’une façon convenable > [73:10]
8- Lutter contre les associateurs en utilisant le Coran comme arme et discuter avec eux
de la meilleure façon conformément aux paroles divines suivantes : < …et avec ceci
( le Coran ) lutte contre eux rigoureusement > [25 : 52], < … Et discute avec
eux de la meilleure façon > [ 16 : 125 ]
9. Prouver par les signes universels et par les arguments rationnels l’unicité de la
Seigneurie qui exige obligatoirement l’unicité de l’adoration.
Exemple : Allah a dit : < Ne considère-ils donc pas les chameaux, comment ils
ont été crées, et le ciel comment il est élevé, et les montagnes comment
elles sont dressées, et la terre comment elle est nivelée ? > [ 88 : 17-20]
10- Le Coran mecquois se distingue en majorité par son style dont les mots sont
percutants et qui raisonnent dans les oreilles, des mots dont les lettres lancent la menace
et le châtiment.
Exemple : < Le fracas ! ( al qari’ah ! ) > [ 101 : 1 ]
< Quand l’assourdissante ( as-Sakhah ) viendra ! > [ 80 : 33 ]
< T’est-elle parvenue, la nouvelle de l’occultante ? > [ 88 : 1 ]
< Quand l’échéante écherra > [56:1]
< Mais non (Kalla) ! S’il ne cesse pas, Nous le saisirons certes, par le toupet
> [96:15]
Le terme ( kalla ) signifie la réprimande [voir Ulum al Qur’ane de Al Qattane]
1. A appeler les gens à combattre et à tomber martyr dans le sentier d’Allah, car
lorsque les musulmans avaient émigré vers Médine et y avaient établi leur Etat
Islamique, ils étaient dans l’obligation de défendre leur religion et leur Etat. C’est
pour cela que le Coran révélé après l’Hégire les encourage à combattre :
< Certes, Allah a acheté des croyants leurs personnes et leurs biens en
échange du Paradis. Ils combattent dans le sentier d’Allah : ils tuent,
et ils se font tuer... > [9 :111]
2. A montrer les lois de l’Islam : comme le statut juridique des transactions à base
d’intérêt usuraire -riba-, Allah a déclaré la guerre à celui qui les pratique :
Allah dit : < O les croyants ! Craignez Allah ; et renoncez au reliquat de
l’intérêt usuraire, si vous êtes croyants. Et si vous ne le faites pas,
alors recevez l’annonce d’une guerre de la part d’Allah et de Son
Messager. Et si vous vous repentez, vous aurez vos capitaux. Vous ne
léserez personne, et vous ne serez point lésé. > [2 : 278-279]
3. A punir celui qui transgresse les limites d’Allah -al hudud- en commettant la
fornication -zina-, le vol et autres peines de droit qui assurent la sécurité et la
stabilité de la société.
Concernant la sanction de celui qui commet la fornication, Le Très-Haut a dit : [ La
fornicatrice et le fornicateur, fouettez-les chacun de cent coups de fouet. ]
[24 : 2]
Concernant la sanction de celui qui commet le vol, Il dit : < Le voleur et la voleuse, à
tous deux coupez la main, en punition de ce qu’ils se sont acquis et comme
châtiment de la part d’Allah. Allah est Puissant et Sage. > [5 : 38]
1. A faire taire les gens du Livre (Juifs et autres) en débattant avec eux et à
témoigner sur eux.
Le Très-Haut a dit : < Et ne discutez que de la meilleure façon avec les
gens du Livre, sauf ceux d’entre eux qui sont injustes. > [29 : 46]
Lorsqu’on qualifie une sourate de Mecquoise, il ne faut pas comprendre qu’elle est
entièrement pré-hégirienne et vis-versa: car on peut trouver des versets post-hégiriens
dans une sourate pré-hégirienne et vis-versa, mais c’est une description qui caractérise
la majorité des versets qui constituent la sourate, c’est pour cela que se répète souvent le
titre suivant: “Sourate Mecquoise sauf le verset tel qui est Médinois” et vis-versa.
Exemple: La Sourate “Le Butin” - al anfal - est Médinoise et certains savants ont excepté
le verset suivant: < Lorsque les mécréants usent contre toi des stratagèmes,
pour t’arrêter, te tuer ou te bannir. Leurs stratagèmes…. Mais Allah use des
siens. Et Allah est le plus fort en stratagèmes… > [8:30].
Mouqatil a dit: “Ce verset a été révélé à la Mecque et son sens apparent le prouve: il
décrit comment les associateurs ont comploté contre le Messager d’Allah e dans la
Maison de consultation - Dar an-Nadwa - et ceci avant l’émigration - préhégire -.
Le Cheikh de l’Islam Ibn Taymiyya voit que quand les musulmans sont en état de
faiblesse, ils doivent surtout mettre en pratique le Coran pré-hégirien -Mecquois-, étant
donné qu’il appelle à prendre en patience le mal que leur infligent les mécréants et à la
non-confrontation avec eux. Contrairement au Coran post-hégirien -Médinois-, qui
appelle au jihad et à la recherche de la suprématie, doit être appliqué quand les
musulmans sont en état de force. Et il dit :
<< Tout croyant, qui ne peut soutenir la religion d’Allah et de son Envoyé ni avec sa
main ni avec sa langue à cause de la situation de faiblesse qu’il vit, doit se conformer
essentiellement aux versets révélés avant l’Hégire car agissant ainsi il réussira à la
soutenir avec son cœur et les moyens dont il dispose .
Les versets (post-hégiriens) qui appellent à soumettre les infidèles aux lois d’Allah et les
assujettir à la capitation sont le devoir de tout croyant -en état de force- capable de
soutenir la religion d’Allah et de son Envoyé avec sa main ou avec sa langue : les
dernières années de la vie de l’Envoyé d’Allah et l’époque de ses khalifes bien guidés en
étaient l’exemple le plus concret et il en sera ainsi jusqu’à la fin des temps, car il y aura
toujours une fraction de cette communauté, qui ne cessera de proclamer la vérité par
laquelle elle soutiendra parfaitement la religion d’Allah et de son Envoyé.
Par conséquent, tout croyant qui vit dans un endroit ou une époque où il est en état de
faiblesse, doit mettre en pratique les versets qui appellent à se montrer patient et à
pardonner à ceux qui font du tort à Allah et à son Envoyé parmi les gens du livre et les
associateurs. Tandis qu’en état de force, les gens (croyants) doivent mettre en pratique
les versets qui appellent à combattre les meneurs de la mécréance qui dénigrent la
religion et le verset qui appelle à combattre les gens du livre jusqu’à ce qu’ils versent la
capitation par leurs propres mains en signe d’humilité. >>
[ as-Sarim al masloul P.221 ]
Je dis : les paroles divines suivantes appuient les dires d’Ibn Taymiyya :
< Dis à ceux qui ont cru de pardonner à ceux qui n’espèrent pas les jours
(ne craignent pas) Allah afin qu’il rétribue [chaque] peuple pour les acquis
qu’ils faisaient. > [45 :14]
Avant l’émigration, pendant que les musulmans étaient en état de faiblesse à la Mecque,
Allah a ordonné à son Envoyé d’appeler à supporter et à pardonner aux mécréants qui
leur font du tort, et de ne pas se venger. Il est donc autorisé d’être tolérant vis-à-vis des
mécréants quand les musulmans sont en état de faiblesse.
Le Coran a été révélé à l'Envoyé d'Allah e par fragments selon les circonstances pour des
raisons bien valables :
1- Pour affermir le cœur du Prophète e : c'est avec cet argument qu'Allah a répondu aux
contestations des mécréants à ce sujet en disant :
< Et ceux qui ne croient pas disent : "Pourquoi n'a -t-on pas fait descendre
sur lui le Coran en une seule fois ?" Nous l'avons révélé ainsi pour raffermir
ton cœur; et (dans ce but aussi) Nous en espaçons la diction (et Nous
l'avons récité soigneusement) > [25:32].
L'érudit savant Abou Chama avait dit: " Si on nous demande: Pour quelle raison a-t-il
été descendu par fragments et non en une seule fois comme les livres précédents? Nous
dirons qu'Allah s'est chargé de répondre à cette question, Il dit: "Et ceux qui ne
croient pas disent: "Pourquoi n'a-t-on pas fait descendre sur lui le Coran en
une fois?" C’est à dire comme il a été descendu aux messagers avant lui , Allah
répondit: "Nous l'avons révélé ainsi" c'est à dire par fragments "pour raffermir
ton cœur": pour donner davantage de force à ton cœur, car lorsque la révélation se
succède à mesure que de nouvelles circonstances se présentent, elle apporte le soutien et
le réconfort au Messager qui bénéficiera ainsi des visites périodiques de l'Ange Gabriel
avec ce qu'il a ramené comme message auprès du Tout Puissant. Il jouira par ce fait d'un
bonheur que les langues sont incapables de décrire. Et c'est pour cela qu'au mois de
Ramadan, il était plus généreux à dispenser le bien car l'Ange Gabriel le fréquentait
souvent pendant cette période.
2- Le défi et la réduction des adversaires à l'impuissance:
Les mécréants, tout en soulevant leur objection (comme cité ci-dessus), étaient
émerveillés par le fait qu'il soit descendu par fragments, Allah les a, dès le
commencement, défié à lui opposer une sourate d'un mérite égal, il s'ensuit que
l'impuissance de ses adversaires est prouvée, non seulement à l'égard du Coran tout
entier, mais aussi à l'égard de chacune des parties dont il est composé .
Cette raison même est évoquée dans certaines versions où on rapporte d'Ibn 'Abbas qui
disait à propos de la descente des versets du Coran: "A chaque fois que les associateurs
apportent quelques ambiguïtés, Allah apporte la vérité avec la meilleure réponse"
[Rapporté par Ibn Abi Hatim]
3- La facilité de l'apprentissage et de la compréhension:
Comme le Coran fut révélé par fragments, les gens peuvent facilement l'apprendre par
cœur et le comprendre surtout quand il s'agit de gens illettrés comme les Arabes vers qui
est descendu le Coran avec leur langue. Ceci les a beaucoup aidé à l'apprendre par cœur
et à en comprendre le sens. Au fur et à mesure qu'un ou plusieurs versets leurs sont
communiqués, ils l'apprennent par cœur, méditent sur le sens et les mettent en pratique.
Omar avait dit: "Apprenez le Coran par parties de cinq versets car Gabriel avait
l'habitude de transmettre au Prophète e du Coran des parties de cinq (versets)
" [Rapporté par Al Bayhaqi avec une bonne chaîne de rapporteurs dans son livre
"Chou'ab Al Imane"].
4- Revivifier les âmes des croyants en les prédisposant à accepter ce qu'Allah a fait
descendre du Coran et à le mettre en pratique:
De la sorte les musulmans attendaient avec impatience la descente du verset surtout
dans des circonstances où ils en ont vraiment besoin comme les versets de la diffamation
-versets qui avaient innocenté Aicha- et les versets d'anathème -li'ane- (voir du verset 6
au verset 9 de la sourate 24).
5- Le suivi des événements et la progression dans la législation:
Le Saint Coran descendait par degré , en commençant par ce qui est principal:
a) Le Saint Coran s'est intéressé en premier lieu aux principes de la foi -al Imane- qui
sont la croyance en Allah , en Ses Anges , en Ses Messagers , et au Jour Dernier; et les
détails qui s'en rapportent tels que la résurrection; les comptes que doit rendre toute
personne (auprès d'Allah), le Paradis et l'Enfer… en apportant les preuves évidentes qui
déracinent les fausses croyances des cœurs des associateurs pour y faire pousser le vrai
dogme musulman.
b) Puis il commença à appeler les gens aux bonnes valeurs et au bon comportement, à
interdire la turpitude et l'acte répréhensible pour déraciner toute sorte de corruption et
de mal, ensuite émettre les règles du licite et de l'illicite qui consernent les aliments, les
boissons, les biens, l'honneur, le sang, etc…
c) Le Coran était révélé à mesure des circonstances qui se présentent aux musulmans
dans leur long Jihad pour que la Parole d'Allah soit la plus haute et il les encourage à
persévérer dans cette voie [voir mabahit fi Oulou al Qur'an].
EXEMPLES DE LA DESCENTE DU CORAN PAR DEGRÉS:
Enfin, le Très-Haut révéla : < O les croyants ! Le vin, le jeu de hasard, les pierres
dressées ne sont qu'une abomination, œuvre du diable. Ecartez vous-en,
afin que vous réussissiez > [5:90].
3) Aicha t a éclairci la raison de la façon dont est descendu le Coran en disant : "Parmi
les premières sourates qui ont été révélées, une sourate du Moufassal qui fait allusion au
Paradis et à l'Enfer, et ce n'est que lorsque les gens se sont repentis et embrassés l'Islam
que furent instaurés le licite et l'illicite. Et si c'était l'ordre de ne pas boire le vin qui était
descendu le premier, ils auraient dit: "Nous n'abandonnerons jamais le vin " et si c'était
l'ordre de ne pas commettre la fornication qui était descendu en premier, ils auraient dit:
"Nous n'abandonnerons jamais la fornication". [Rapporté par Al Boukhari]
Résumé
Les qualités du Coran sont nombreuses, Allah l’a décrit comme suit : < C’est un Livre
souverain (inattaquable) le faux ne l’affecte ni de devant ni de derrière.
C’est une descente venue du Sage, du Glorifié > [41:41-42]. Le Messager d’Allah
(psl) dit de lui : « Je vous ai laissé deux choses après quoi vous ne vous
égarerez pas (si vous vous y attachez) : le livre d’Allah et ma voie (sunna)
et ils ne se sépareront qu’après être présentés devant moi quand je serai
près du bassin (le Jour de la Résurrection) ». [authentique, rapporté par Al
Hakim]
Gladstone (ancien premier ministre de la Grande Bretagne) a dit : Tant que le Coran
existe, l’Europe n’a aucune prise sur l’Orient Islamique.
Le Saint Coran s'est intéressé à de nombreux sujets importants tels que les ordres et les
interdits, le châtiment et la bonne rétribution (le Jour Dernier), les exhortations sages et
les paraboles, les conseils et les histoires, les prédictions, les sciences profanes, les
phénomènes de la création, les preuves de la résurrection, et d'autres sujets.
Lorsque l'on examine attentivement le Coran, et malgré l'étendue et la complexité de ses
sujets, on le trouve d’une éloquence, d’une finesse, d’une harmonie et d’une conformité
incomparables, son début ressemble à sa fin, ses différentes parties se ressemblent dans
leur beauté, jamais on ne se lasse de le lire, ni on a le moindre doute (que c'est la parole
d'Allah) quand on l'examine attentivement. Il accroît la guidée et la foi des croyants, et
ses composantes sont en parfaite cohésion, son début approuve sa fin.
Les composantes du Coran telles qu'elles sont arrangées et ordonnées, sont disposées
différemment aux autres livres, et malgré ceci, ses idées, ses constructions, les sujets de
ses sourates et versets, sont en parfaite concordance, formant une seule entité complète:
preuve concrète que c'est une œuvre surhumaine, car en général les auteurs de livres
réunissent un groupe de leurs connaissances sous une section, et un groupe de sections
sous un chapitre.
Le Coran quant à lui, c'est la révélation divine: un ensemble de récits ordonnés selon la
sagesse parfaite (d’Allah) et selon l'intérêt -al maslaha-. On n'y trouve ni défauts, ni
contradictions, ils se joignent pour former un seul sujet.
[Voir l’épître: "Mouhim al ikhtilaf wat-tanqud fi al qur'an al karim" de cheikh Yassir
Ahmad Ali Ach-Chamali]
Le cheikh Az-Zarqani disait:
"Cette variation sans précédent de récits qu'offre chaque sourate ou une partie d'elle,
passionne davantage le récitateur, attire l'attention de celui qui écoute, en tire des leçons
celui qui médite dessus. L'image de chaque groupe de versets du Coran est celle d'un
jardin dont les fruits sont mûrs, le visiteur se déplace d'un endroit à l'autre, jouissant de
tous ces fruits, ou celle d'une table garnie de différents plats, l'affamé se rassasie de ces
mets aux différents goûts et couleurs."
[ Voir Manahil al Irfane 1/80 ]
Le professeur Mohammed AbdAllah Draz a dit:
"Un fagot de récits qui s'entrechoquent, et un ensemble de constructions
désordonnées": telle est la remarque des ignorants (malades du cœur) quand on leur
expose une longue sourate.
Or, lorsque l'on examine attentivement cette même sourate, on découvre qu'il s'agit
d'une construction dont les éléments se soutiennent ( qui constituent les objectifs
principaux de la religion -al maqassid el koulliyah- ), bâtie sur de vraies assises
( qui sont les bases de la religion -al ussul- ).
Sur chaque assise sont installées des branches et des sections, en passant d'une de ses
composantes à l'autre, on a l'impression de visiter les différentes chambres et salons
d'une seule construction, son architecture a été faite en une seule fois, pas le moindre
hiatus dans l'arrangement ni dans la concordance, et pas de rupture quand on quitte
une composante vers une autre, au contraire c'est la parfaite harmonie et conformité
entre, d'une part, ses différents ensembles, et d'autre part, entre les individus de chaque
ensemble.
Ajouté à cela, toutes les composantes de la sourate prennent une même direction vers un
objectif précis, tout comme un corps vivant marchant vers une direction précise, et dont
tous les organes s'entraident pour un seul but malgré leurs différents fonctionnements.
[ voir livre: an-naba’ al 'adhime p. 155 ]
Le Très Haut a dit: < Ne méditent-ils donc pas sur le Coran? S'il provenait d'un
autre qu'Allah, ils y trouveraient certes maintes contradictions. > [4:82]
1- L'imam Tabari a expliqué ce verset comme suit:
Ce verset signifie que ceux qui parlent de choses en signe d'opposition à ce que tu leur
dis, ne méditent-ils pas au cours de la nuit sur le livre d'Allah? Car méditer dessus leur
fait comprendre la preuve évidente d'Allah qu'ils doivent te suivre et obéir à ton ordre,
de même que ce que tu leur as apporté est descendu de leur Seigneur car ses idées sont
en parfaite harmonie, ses lois concordent, ses parties s'approuvent les unes les autres, et
témoignent les unes en faveur des autres.
Et s'il provenait d'un autre qu'Allah, on découvrirait que ses lois discordent, ses idées se
contredisent, et certains de ses passages désapprouvent d'autres.
On rapporte d'Ibn Jarir que Qatada a dit:
La parole d'Allah ne se contredit jamais, elle est de toute vérité sans le moindre
mensonge, quant aux paroles des humains, souvent elles se contredisent.
Ibn Yazid (rapporté également par Ibn Jarir) a dit:
Les versets du Coran ne se contredisent pas, ce qui à première vue apparaît comme
différence ou contradiction pour certaines personnes, est dû à leur raison limitée et à
leur ignorance.
Il récita le verset: < S’il provenait d'un autre qu'Allah, ils y trouveraient certes
maintes contradictions. > [4:82]
Et il ajouta: il est du devoir de chaque croyant de dire: "Tout cela vient d'Allah", de
croire aux versets ambigus, ne les oppose pas les uns contre les autres et s'il n'arrive pas
à trouver la vraie signification de ces versets, qu'il dise: "Tout ce que dit Allah est pure
vérité", qu’il sache qu'Allah le Très Haut ne saurait dire quelque chose et la contredire
après, qu'il soit convaincu de la perfection de ce qui vient d'Allah.
[voir exégèse de Tabari 8:567]
2- Dans l'exégèse de ce verset, Al Hafez Ibn Kathir a dit:
Par ces paroles, le Très Haut ordonne de méditer sur le Coran, met en garde contre le fait
de s'en détourner, recommande de chercher les significations prépondérantes
-muhkamah-, et de comprendre ses termes éloquents, tout en informant qu'il n'y a ni
différences, ni instabilités ni contradictions dans le Coran, car c'est un livre descendu
-tanzil- du Sage Digne de louanges, c'est la vérité venant du vrai -al Haqq-, c'est pour
cela que le Très Haut dit: < Ne méditent-ils pas sur le Coran ? ou y a-t-il des
cadenas sur leurs cœurs ? >
Puis il ajouta que le verset: < S'il provenait d'un autre qu'Allah.. > [47:24] signifie:
S'il était inventé, comme le prétendent les ignorants parmi les associateurs et les
hypocrites, ils y trouveraient maintes contradictions. Et puisqu'il est exempt de toute
contradiction, il vient certainement d'Allah.
Tel est le raisonnement de ceux qui sont enracinés dans la connaissance, le Très Haut dit
que leur parole est: < Nous y croyons, tout est de la part de notre Seigneur >
c'est à dire que tout le Coran aussi bien dans ses signes péremptoires -muhkam- que ses
signes ambigus -mutashabih-, est de toute vérité -haqq-. C'est pour cela qu'ils renvoient
l'ambigu au péremptoire.
Quant à ceux qui ont à cœur la déviance, ils renvoient le péremptoire à l'ambigu, ce qui a
causé leur égarement. Par ce fait, Allah le Très Haut a fait l'éloge de ceux qui sont
enracinés dans la connaissance et a maudit les égarés.
[Ibn Kathir 1/129]
3- L'imam Ach-Chatibi a dit: et puisqu'il est prouvé qu'il n'y a pas de différences dans le
Coran, il est donc juge sur tous ceux qui sont en désaccord, car il établit une seule idée:
la vérité, et la vérité est dépourvue de toute instabilité et différence, et tout différent
soulevé par les assujettis -al moukallafine- est renvoyé au Coran qui prévaut sur lui, le
Très Haut a dit: < Si vous vous disputez en quoi que ce soit, renvoyez-le à
Allah et au Messager, si vous croyez en Allah et au Jour Dernier. Ce sera
bien mieux et de meilleure interprétation > [4:59]
Ce verset est une preuve que la vérité dans le Coran est claire et nette, ses
démonstrations sont clairement exposées, rien ne peut prendre sa place et les
compagnons avaient la même vision vis à vis de lui. [Al I'tissam 2:309]
Le Très-Haut a dit : < C’est Lui qui a fait descendre sur toi le Livre : il s’y
trouve des versets péremptoires -mukham-, qui sont la base du livre, et
d’autres versets ambigus -mutashabih-. Les gens qui portent au cœur la
déviance s’attachent à l’ambigu par passion du trouble, passion de trouver
une interprétation -ta’wil- à l’ambigu, nul n’en connaît l’interprétation
-ta’wil- sinon Allah, et ceux de science bien assise disent : « Nous y croyons :
tout cela vient de notre Seigneur. » Mais ne méditent que les doués
d’intelligence. > [3:7]
1. Le ta’wil au sens de l’exégèse -tafsir- c’est à dire les paroles qui expliquent
un terme (du Coran) pour rendre sa compréhension aisée, ceci est l’usage
prépondérant des exégètes tels que Ibn Jarir At-Tabari et autres.
2. Le ta’wil d’une parole qui vise ses réalités (stables à l’extérieur telles
qu’elles sont)
L’interprétation -le ta’wil- de ce qu’Allah nous informe de son essence -dhat- et ses
attributs -sifat- c’est la réalité de son essence sacrée et ce qu'elle comporte comme
attributs, et le ta’wil du Jour dernier c’est ce qui va se passer réellement le Jour dernier.
1. Certains disent que dans les paroles divines suivantes : < ...Les gens qui
portent au cœur la déviance s’attachent à l’ambigu par passion
du trouble, passion de trouver une interprétation -ta’wil- à
l’ambigu, nul n’en connaît l’interprétation -ta’wil- sinon Allah »
l’arrêt se fait ici , et la suite : « ... et ceux de science bien assise... >
entame une nouvelle phrase.
Ceux là visent le deuxième sens du ta’wil qui est : la réalité de ce qui est
voulu par une parole : la réalité de l’essence d’Allah et de sa définition, la
description de ses attributs, ce qui se passe réellement au moment et après
la résurrection sont des choses que seul Allah connaît.
2. D’autres disent que l’arrêt se fait à la fin du passage suivant : < ...nul n’en
connaît l’interprétation -ta’wil- sinon Allah, et ceux de science
bien assise... > . Ceux là visent le premier sens qui est l’exégète et la
signification. Ce qu’on rapporte de ceux qui disent que Moujahid (l’élève
d’Ibn Abbas) connaît le ta’wil de l’ambigu, ils veulent dire qu’il connaît son
exégèse et sa signification.
De ce fait, on comprend qu’il n’y a finalement pas de contradiction entre
ces deux opinions, tout cela revient à leur divergence dans le sens du terme
ta’wil.
[ voir Oulom al Qur’an d’al Qattan]
3. Ibn Abbas -qu’Allah l’agrée- a dit : l’exégèse est de quatre sortes :
1. Une exégèse que tout le monde doit comprendre et nul n’est pardonné s’il l’ignore
(comme la connaissance du licite et de l’illicite).
2. Une exégèse que les arabes connaissent car elle fait partie de leur langage courant
(comme le terme Ilah qui signifie celui qu’on adore).
3. Une exégèse que connaissent les enracinés dans le savoir (comme le terme Istiwa
qui signifie l’élévation)
4. Une exégèse que ne connaît qu’Allah (telle que la connaissance du « comment »
-kayfiyya- de l’essence et des attributs d’Allah).
1. L’interprétation -ta’wil- blâmable : c’est de faire passer le terme de la
signification prépondérante -rajih- à la signification non-prépondérante
-marjouh-, en raison d’une preuve qui lui est reliée. Elle est l’usage de beaucoup
de contemporains dans leur interprétation -ta’wil- des textes qui parlent des
attributs d’Allah. En fait, ils se sont réfugiés derrière cette interprétation
prétendant qu’elle convient le mieux pour exempter Allah le Très-Haut de toute
ressemblance -mumathala- avec ses créatures.
Mais ce prétexte est vain car cette interprétation les a fait tomber dans un problème
pareil que celui qu’ils ont fui, voire plus grave encore : lorsqu’ils ont interprété la main
(d’Allah) par sa puissance, ils ont voulu par-là fuire le fait d’affirmer que le Créateur a
une main car les créatures aussi ont une main, le terme main les a mis dans la confusion,
c’est pour cela qu’ils l’ont interprété par la puissance, et c’est de leur part une
contradiction, car il s’ensuit nécessairement dans l’interprétation qu’ils ont affirmée la
même chose que ce qu’ils ont prétendu s’ensuivre nécessairement dans l’interprétation
qu’ils ont rejetée, puisque les esclaves d’Allah ont aussi une puissance.
Donc, si la puissance d’Allah existe réellement comme ils l’ont eux-mêmes affirmée, il en
est de même concernant la main d’Allah : elle existe réellement elle aussi.
Si par contre, l’affirmation de la main d’Allah est vaine et impossible car elle exige,
comme eux prétendent, la ressemblance avec ses créatures -tashbih-, de même
l’affirmation de la puissance est vaine et impossible (car les humains ont eux aussi une
puissance).
De ce fait, il n’appartient à personne de dire : « ce terme est à interpréter (ou est à
prendre de telle manière) -mu’awwal- au sens de le faire passer de la signification
prépondérante à la signification non-prépondérante. Et ce qu’on rapporte des Imams
prédécesseurs -salaf- qu’ils blâmaient les interprètes -les mutaawwil- ce sont ceux-là
même qu’ils désignent : ils ont interprété autrement ce qui leur prête confusion alors
que la même chose n’a pas prêté confusion à autrui (les enracinés dans la science). [Voir
ulum al Qur’an d’al Qattane]
La position des enracinés dans le savoir vis à vis des signes ambigus et la position des
égarés ont été clairement explicitées par Allah le Très haut, Il dit au sujet des égarés: <
Les gens qui portent au cœur la déviance s’attachent à l’ambigu par passion
du trouble, passion de trouver une interprétation à l’ambigu > [3:7].
Et Il dit au sujet de ceux qui sont enracinés dans le savoir:
< Et ceux de science bien assise disent: “Nous croyons: tout cela vient de
notre Seigneur” > [3:7].
Les égarés prennent de ces versets ambigus un moyen pour porter atteinte au livre
d’Allah et créer la dissension entre les gens, ils interprètent autrement ce qui est voulu
par Allah, s’égarent ainsi et égarent autrui.
Quant à ceux qui sont bien enracinés dans le savoir, ils croient que tout ce qui vient
d’Allah est la vérité et il n’y a aucune divergence là-dessus et il ne comporte pas de
contradictions car il appartient à Allah: < S’il provenait d’un autre qu’Allah, ils y
trouveraient certes maintes contradictions > [4:82].
Et tout ce qui est ambigu, ils l’extrapolent au péremptoire -muhkam- pour que le tout
soit péremptoire.
1- Premier exemple:
Ils ( les gens de la Sunna et du Consensus ) disent qu’Allah a deux mains réelles
conformément à Sa Majesté et Sa Grandeur qui ne ressemblent pas aux mains des
créatures, tout comme Il a une essence -dhat- qui ne ressemble pas aux corps de Ses
créatures car le Très Haut dit:
< Nul ne ressemble à Lui; et c’est Lui l’Audient le Clairvoyant > [42:11].
De même Allah s’est élevé sur Son Trône conformément à Sa Majesté: une élévation qui
ne ressemble pas à Ses créatures.
Le Très Haut dit: < Le Tout Miséricordieux sur le Trône s’est élevé -Istawa- >
[20:5].
2- Deuxième exemple:
Ils disent que la bonne rétribution et la mauvaise rétribution font partie du décret
d’Allah le Puissant le Glorifié, mais la bonne rétribution a pour origine le bienfait d’Allah
sur Ses serviteurs, quant à la mauvaise rétribution, elle a pour cause l’action (mauvaise)
de l’esclave d’Allah.
Le Très Haut dit: < Tout malheur qui vous atteint est dû à ce que vos mains
ont acquis. Encore en efface-t-il beaucoup > [42:30].
L’attribution de la mauvaise action à l’esclave est une attribution de la chose à sa cause
et non pas à Celui qui l’a décrétée et l’attribution de la bonne action et de la mauvaise
action à Allah le Très Haut est sous le contexte de l’attribution de la chose à Celui qui l’a
décrétée. Voilà ce qui peut enlever le doute dans le cœur de ceux qui pensent qu’il y a
contradiction entre les versets.
3- Troisième exemple:
Le Prophète e n’avait jamais été en doute sur ce qu’on a fait descendre sur lui, au
contraire il en est le plus connaisseur et en a la plus grande conviction que quiconque,
Allah le Très Haut a dit: < ? Dis (Ô Mohammed): “O gens! Si vous êtes en doute
sur ma religion, moi je n’adore point ceux que vous adorez en dehors
d’Allah > ? [10:104] signifie: que si vous êtes en doute, moi j’ai la conviction ferme (de
ma religion), c’est pour cela que je n’adore pas ceux que vous adorez en dehors d’Allah;
je me désavoue d’eux et j’adore Allah.
Et des paroles divines suivantes: < ? et si tu es en doute sur ce que Nous avons
fait descendre vers toi ? > ne s’ensuit pas nécessairement que le doute est possible
du côté de l’Envoyé d’Allah e ou qu’il a vraiment eu lieu, ne vois-tu pas que lorsqu’Allah
dit: < Dis: “Si le Tout Miséricordieux avait un enfant, je serai, moi, le
premier à l’adorer” > [43:81], est-ce qu’il s’ensuit nécessairement que l’attribution
de l’enfant à Allah est concevable ou qu’Il l’a vraiment eu ?
Non, ceci n’a jamais eu lieu et n’est pas concevable, le Très Haut a dit: < … Alors qu’il
ne convient nullement au Tout Miséricordieux d’avoir un enfant! Tout ceux
qui sont dans les cieux et sur la terre se rendront auprès du Tout
Miséricordieux, en serviteurs > [19:92-93].
De même des paroles divines suivantes: < Ne te mets pas au premier rang des
disputeurs > ne s’ensuit pas nécessairement que l’Envoyé d’Allah s’est réellement
disputé car la mise en garde de quelqu’un contre une chose peut être indirectement
adressée à autrui, médite sur ces paroles d’Allah: < … et que ceux-ci ne te
détournent point des versets d’Allah une fois qu’on les a fait descendre vers
toi. Appelle les gens vers ton Seigneur et ne sois point du nombre des
associateurs > [28:87].
On sait fort bien qu’ils n’ont pas détourné le Prophète e des versets d’Allah et il n’a
jamais associé, mais adresser l’interdiction d’une chose à celui qui ne l’a pas commise a
pour objectif l’avertissement de ceux qui l’ont commise et la mise en garde contre leurs
voies, et de ce fait se dissipent toute confusion et toute pensée défavorable vis à vis de
l’Envoyé d’Allah (psl) .
Allah le Très Haut a dit: < Il y a bien là un Rappel pour quiconque a un cœur,
prête l’oreille tout en étant témoin. > [50:37].
Si tu veux tirer profit du Coran, concentre ton cœur lors de sa récitation, prête ton
oreille, sois présent (corps et âme) comme si c’était à toi que s’adresse la parole, car c’est
une parole venant d’Allah adressée à toi sur la langue de Son Messager e .
Sachant que l’impression n’est parfaite que si elle requiert les conditions suivantes:
1. l’agent qui exerce l’impression doit être adéquat
2. l’endroit qui reçoit l’impression doit être bien disposé à la recevoir
3. les conditions favorables à la réalisation de l’impression
4. l’élimination de tout ce qui fait obstacle à cette réaction, le verset ci-dessus a
regroupé tout ceci avec une brièveté compétente, explicite et droit au but
Ces paroles divines: < Il y a bien là un Rappel > font allusion aux paroles
précédentes depuis le début de la sourate Qaf: elles constituent l’agent qui exerce
l’impression.
< Pour quiconque a un cœur > : le cœur est l’organe récepteur, il signifie ici le cœur
vivant apte à comprendre ce qui vient d’Allah comme Il a dit: < Ceci n’est qu’un
Rappel et une lecture claire, pour qu’il avertisse celui qui est vivant > signifie
celui dont le cœur est vivant.
< Prête l’oreille > : dirige son ouïe et tend son oreille vers ce qu’on va lui dire; cette
action est une condition pour que la parole fasse son effet.
< tout en étant témoin > : le cœur est témoin, présent et non pas absent.
Ibn Qutayba a dit: “Prête ton oreille à la récitation du Livre d’Allah, sois présent avec ton
cœur et ta raison et ne sois pas indifférent ou distrait”, sa parole fait allusion à l’obstacle
qui empêche tout effet du Coran qui est la distraction du cœur et son absence qui bloque
toute réflexion et toute méditation à la parole adressée à soi.
En présence de l’agent moteur (le Coran), de l’organe récepteur (le cœur vivant) et de la
condition (prêter l’oreille) et en l’absence de l’obstacle (l’indifférence du cœur et son
détournement de la compréhension du sens des versets récités), la réaction (le fait de
bénéficier du Coran et de s’en souvenir) se réalise parfaitement.
Allah le Très Haut a dit: < Et récite le Coran lentement et clairement > [73:4]:
récite-le lentement et doucement car cette façon va t’aider à le comprendre et à méditer
dessus.
Oum Salama t a été interrogée au sujet de la récitation de l’Envoyé d’Allah (psl) , elle
répondit: l’Envoyé d’Allah récitait verset par verset: < Au nom du Tout
Miséricordieux, du Très Miséricordieux (arrêt) Louange à Allah Seigneur des
Mondes (arrêt) Le Tout Miséricordieux le Très Miséricordieux (arrêt) Maître
de Jour de la Rétribution (arrêt) > [1:1à4].
Il est souhaitable de le psalmodier, d’essayer de le faire avec une belle voix et ne pas
hâter sa récitation.
Le Messager d’Allah (psl) a dit: “Essayer d’améliorer vos voix lors de la
récitation, car une belle voix accroît la beauté du Coran”.
Ibn Mess’oud a dit: « Ne soyez ni très lent, ni très rapide dans sa récitation, arrêtez-vous
à chaque fois qu’un verset inspire l’émerveillement, faites réagir vos cœurs et n’ayez pas
pour seule intention de terminer la sourate ».
Il n’est pas autorisé de dire à la fin de la récitation: “Allah le Puissant a dit la vérité -
sadaqa Allahoul ‘azim -”, car la récitation du Coran est une adoration et il ne nous
appartient pas d’y ajouter quoi que ce soit sauf si le Législateur (Allah) nous le permet et
il n’y a aucun texte qui le permet:
L’Envoyé d’Allah était (un jour) en train d’écouter la récitation d’Ibn Mess’oud, et
lorsqu’il arriva au verset:
< Comment seront-ils quand Nous ferons venir de chaque communauté un
témoin, et que Nous te (Mohammed) feront venir comme témoin contre ces
gens-ci? > [4:41], il e lui dit: “Arrête-toi là”.
Ibn Mess’oud n’a pas dit: “sadaqa Allahul ‘azim” et le Prophète e ne le lui a pas
recommandé.
Ceci est une innovation, elle a fait éteindre une sunna qui est l’invocation d’Allah (à la
fin de la récitation); l’Envoyé d’Allah e avait dit : “Celui qui récite le Coran, qu’il
invoque Allah en se rapprochant de Lui par cette récitation”.
Il est donc souhaitable pour le récitateur de demander à Allah ce qu’il veut après la
récitation, de se rapprocher de Lui par ce qu’il a récité car elle fait partie de l’œuvre
salutaire qui aide à ce que l’invocation soit exaucée.
Ce titre fait partie d’un hadith authentique rapporté par Moslim, il classifie les
récitateurs en deux catégories:
1. un récitateur en faveur duquel le Coran va témoigner le jour de la Résurrection:
c’est celui qui s’est soumis à ses ordres, s’est écarté de ce qu’il a interdit, jugeant
licite tout ce qu’il a autorisé et jugeant illicite tout ce qu’il a interdit, a jugé avec
ses lois, s’en est remis à lui (dans chaque dispute), a montré sa satisfaction vis à
vis de ce qu’il (le Coran) juge, a médité sur ses signes conformément aux paroles
divines:
< [Voici] un Livre béni que Nous avons fait descendre vers toi, afin qu’ils
méditent sur Ses versets et que les doués d’intelligence réfléchissent >
[38:29]. Ce genre de personnes le récite souvent, essaient de l’apprendre par cœur,
écoutent fréquemment sa récitation par un autre: dans une station de radio réservée à la
récitation du Saint Coran (station d’Arabie Saoudite et autres) ou à partir d’une cassette
enregistrée par des récitateurs célèbres comme Al Manchaoui, Al Hossari et autres,
bénéficiant ainsi lui et sa famille de cette récitation.
S’il récite ou écoute les paroles divines suivantes: < Et remplissez l’engagement,
car on sera interrogé au sujet des engagements > [17:34] il court aussitôt pour
remplir ses engagements envers son Seigneur et ses frères.
2- Un récitateur contre lequel le Coran va témoigner: c’est celui qui n’obéit pas à ses
ordres, ne s’écarte pas de ses interdits, ne rend pas licite ce qu’il a autorisé, n’interdit pas
ce qu’il a interdit, ne juge pas avec ses lois, ne s’en remet pas à lui, n’est pas satisfait de
son jugement, sa compréhension, la méditation sur ses signes, sa mise en pratique
importent peu pour lui même s’il a l’habitude de réciter ou d’écouter le verset suivant: <
Puis proférons exécration réciproque en appelant la malédiction d’Allah
sur les menteurs > [3:61]; tu le trouves souvent mentir sur les gens dans ses discours,
dans ses engagements, dans ses relations sociales et dans ses contrats.
C’est très dommage car tu constates que certains mécréants s’évertuent de sincérité dans
leurs relations sociales, leurs contrats et leurs engagements. Et mon fils m’a raconté qu’il
a visité un jour un parc zoologique à Paris et a vu un animal qui a deux mains et qu’il
parvient à attraper tout ce qu’on lui lance, un des témoins (un musulman) de la scène
qui n’avait rien à lui jeter faisait des signes de sa main en faisant comprendre à l’animal
qu’il lui a jeté quelque chose. Le gardien du zoo intervînt aussitôt et a blâmé ce
musulman d’avoir menti à l’animal!!
Cette histoire nous rappelle celle de l’Imam Al Boukhari -qu'Allah lui soit
miséricordieux- lorsqu’il fît un voyage vers un pays lointain pour prendre le hadith de
quelqu’un dont il a entendu parler, quand il arriva, après un voyage pénible, il le trouva
en train d’appeler un animal de sa main et en soulevant le pan de sa robe pour lui faire
croire qu’il va lui donner à manger. Aussitôt l’Imam Al Boukhari fît demi-tour et n’a pas
pris de lui le hadith, car celui qui ment à un animal peut mentir dans ce qu’il rapporte
du Prophète e .
On remarque que beaucoup de gens mentent sous prétexte qu’ils plaisantent ou mentent
à leurs enfants et ne savent pas que tout ceci est enregistré dans le registre de leurs actes.
Le Prophète (psl) a dit: “Je garantis une maison dans les faubourgs du
Paradis à celui qui se sera abstenu de mentir même quand il plaisante”.
Il est de ton devoir, cher frère musulman, de mettre en pratique ce que tu lis et ce que tu
entends réciter du Coran pour qu’il soit un argument pour toi et non contre toi, surtout
si tu fais partie de ceux qui l’apprennent par cœur et étudient ses différentes sciences et
son exégèse, car beaucoup de ceux qui gardent le Coran en mémoire et ses exégètes
n’appliquent pas, comme il se doit, ses prescriptions et ne se parent pas de ses vertus.
Il y a des gens qui ont appris par cœur le Coran et se sont intéressés longtemps à son
exégèse, mais ne se gênent pas de mentir et d’accuser leurs frères de mauvaises choses
avec une impudicité et des paroles grossières, sans raison valable.
L’un d’eux a dit d’un grand savant du hadith, qui a un bon dogme -salafi-, qu’il est en
train de brûler dans le feu de la Géhenne!! Et il s’est attaqué à l’un de ses frères dans le
sanctuaire de la Mecque et lui lança: “Ô ignorant! Ô égaré! Qui tu es pour me
répondre?!!!”, sachant que son frère lui a donné bon conseil et lui a montré ses erreurs
avec douceur. L’orgueil s’empara de lui, il s’est disputé avec violence et grossièreté dans
la Maison Sacrée d’Allah alors que l’associateur d’avant l’Islam respectait le Sanctuaire
Sacré - al Haram - s’il rencontre le tueur de son père il s’en écarte par respect de cet
endroit. Qu’a donc gagné cet homme de son apprentissage du Coran et de son exégèse?
Sans doute tout cela sera un témoignage contre lui comme a dit le véridique, le digne de
confiance: “Et le Coran est un argument pour ou contre toi”. Je connais un de
ceux qui ont tout le Coran en mémoire mais l’a utilisé comme métier: il le récite sur les
morts et prends de l’argent en échange et participe aux festins organisés à ces occasions,
sachant que le Prophète (psl) en a averti sa communauté:
“Récitez le Coran, mettez-le en pratique, ne vous en détournez pas, ne
l’utilisez pas pour aller à l’extrême dans votre religion, ne le prenez pas
comme source de subsistance, et n’en faites pas un objet de rivalités”.
“Récitez le Coran et demandez ce que vous voulez à Allah à la suite de cette
récitation car viendra un jour où des gens vont réciter le Coran et
demanderont aux gens un prix en échange de cette récitation”.
Allah le Très Haut a dit: < Et le Messager dit: “Seigneur, mon peuple a
vraiment pris ce Coran pour une chose délaissée!” > [25:30].
Le Très Haut nous informe que Son messager a dit: < “Seigneur mon peuple a
vraiment pris ce Coran pour une chose délaissée!” > car les associateurs ne
prêtaient pas attention à ce Coran et ne tendaient pas leurs oreilles à sa récitation
comme Allah a dit d’eux: < Et ceux qui avaient mécru dirent: “Ne prêtez pas
l’oreille à ce Coran, faites du chahut (pendant sa récitation), manière de le
vaincre” > [41:26].
Lorsqu’ils entendaient réciter le Coran, ils le couvraient de chahut et de discussions à
voix haute: et ceci est une façon de le prendre pour une chose délaissée.
D’autres façons de le prendre pour une chose délaissée:
1. perdre la foi et la confiance en lui
2. ne pas méditer sur ses versets et ne pas faire l’effort de le comprendre
3. ne pas le mettre en application et ne pas se soumettre à ses ordres et ses interdits
4. s’en passer et préférer à lui la poésie, la chanson, les plaisants discours et autres
frivolités
5. prendre une voie inspirée d’autres (livres) que de lui
Nous implorons Allah le Généreux, l’Omnipotent de nous écarter de tout ce qui attire sa
colère et de nous aider à œuvrer dans ce qui attire Sa satisfaction tels que l’apprentissage
du Coran, sa compréhension, sa mise en application nuit et jour conformément à ce qu’Il
aime et agréé, Lui le Généreux, le Grand Donateur.