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2.13.

LE PLATEAU DES PHOSPHATES

Table des matires


2.13. Le Plateau des Phosphates (par C. Archambault, M. Combe &
J.-P. Ruhard) ......................................................................................................
Prsentation gographique ..................................................................................

239
239

Gologie ..............................................................................................................

240

Stratigraphie ..................................................................................................
Structure ........................................................................................................

240
240

Climatologie .......................................................................................................

240

Hydrologie ..........................................................................................................

242

Hydrogologie .....................................................................................................

242

Le systme aquifre ......................................................................................


Nappe du Primaire altr ................................................................................
Gnralits .................................................................................................
Nappe de Gueffaf-Sidi-Amor .....................................................................
Nappe de l'Infracnomanien ............................................................................
Nappe du Cnomanien .....................................................................................
Nappe du Turonien du Plateau des Phosphates et du Tadla ..
Lithologie et gomtrie du Turonien ..........................................................
Caractristiques hydrauliques ...................................................................
Pizomtrie ................................................................................................
Chimie de l'eau ..........................................................................................
Perspectives d'exploitation du rservoir turonien ...................................
Nappe du Snonien du Plateau des Phosphates et du Tadla
Nappe de l'Eocne ...........................................................................................

242
245
245
245
246
247
247
247
248
248
251
251
253
255

Exploitation des eaux ..........................................................................................

256

Alimentation en eau des centres urbains .........................................................


Khouribga ....................................................................................................
Settate ..........................................................................................................
Oued-Zem .....................................................................................................
Petits centres ruraux ........................................................................................

256
256
257
257
257

Le barrage de retenue sur l'Oued Bou-Guerroum .......................................

257

Conclusion .......................................................................................................

258

Rfrences ............................................................................................................

258

2.13

LE PLATEAU DES PHOSPHATES


par
Christian ARCHAMBAULT , Michel COMBE
& Jean-Paul RUHARD
Prs e n t a t i o n g o g r a p h i q u e

Constituant l'origine un seul et mme ensemble, le


plateau des Phosphates et celui des Ganntour se
trouvent actuellement spars par la coupure de l'Oumer-Rbia en deux parties d'importance trs ingale. Pour
une question d'homognit rgionale, c'est uniquement
de la partie situe au nord de l'oued dont il sera question
ici, soit le plateau Ourdirha ou plateau des Phosphates,
dont le nom est directement li l'existence du
gisement des Ouled-Abdoun, exploit autour de
Khouribga. Le plateau des Ganntour est dcrit avec la
Bahira (chapitre 17).
D'une superficie de 9 000 km2, ce vaste ensemble
groupe les plateaux de Settate, Ben-Ahmed, Oued-Zem,
Khouribga, Guissere et El-Borouj il est limit au N par
le plateau Central et la plaine de Berrechid, au S par
l'Oum-er-Rbia et la plaine du Tadla.
Cette rgion est pauvre sur le plan agricole ; les
terres sont consacres des cultures cralires faible
rendement ou l'levage accompagn de cultures
extensives. Seules les rgions de Khemissete-OuledSad, El-Gara et quelques dpressions isoles portent
des sols du type tirs , d'une fertilit plus grande.

Villes

1936

Un trait fondamental caractrise ce plateau : sa


richesse en phosphates et sa pauvret en eaux
superficielles et souterraines facilement accessibles.
Un bouleversement socio-conomique est apparu
dans la rgion lors de la mise en exploitation des
gisements de phosphates. Bien que leur existence ait t
connue depuis le dbut du sicle, l'exploitation n'a
commenc qu'en 1921 Khouribga. Il est intressant de
noter la croissance rapide de la production qui a doubl
entre 1956 (5,5 millions de t.) et 1968 (11 millions de
t.) : elle reprsente 8 millions de tonnes pour le seul
gisement de Khouribga et les perspectives portent sur
une production de prs de 12 millions de tonnes en
1974. Quant aux rserves thoriques des gisements,
elles sont values 20 milliards de tonnes avec des
teneurs en phosphate de 75 %.
L'implantation, puis l'accroissement incessant des
activits extractives se sont accompagns en retour d'un
afflux considrable de population et de la cration de
vritables villes dans des rgions o transitaient
autrefois des pasteurs nomades.
Le tableau suivant tmoigne du dveloppement
rapide de la population des principales agglomrations
de la rgion entre 1936 et 1971 :
1951-52

1960

1970

Ben-Ahmed

1 225

4 328

6 650

9 500

EI-Borouj

1 365

2 838

3 955

4 000

Khouribga

8 011

20 365

40 838

80 000

18 146

25 205

29 617

40 000

Settate

240

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

Il en rsulte que les problmes d'alimentation en


eau, lis la fois aux besoins industriels et humains, se
sont poss et se posent encore avec acuit lorsque l'on
envisage la mise en exploitation de nouveaux centres

d'extraction. Des investissements considrables doivent


tre consentis pour amener l'eau ncessaire depuis des
sources lointaines d'approvisionnement.

Gologie
Ce plateau ne prsente pas une morphologie
tabulaire uniforme, mais constitue un ensemble de
plates-formes embotes, dissques par l'rosion, qui
correspondent chacune aux niveaux calcaires les plus
rsistants de la srie sdimentaire. Celle-ci s'tend du
Crtac l'Eocne. Les plateaux s'tagent de 450 m
d'altitude dans la rgion de Settate 850 m aux
environs de Khouribga. Au N et au S, ils se terminent
par un relief en cuesta avec buttes-tmoins en avant
de la ligne de ctes.
STRATIGRAPHIE
La stratigraphie et la lithologie sont assez bien
connues par suite des recherches suscites par la
dcouverte et la mise en exploitation du gisement de
phosphates des Ouled-Abdoun.
Sur les schistes et les quartzites primaires arass
qui affleurent au N et au SW du plateau, on rencontre
successivement :
l'Infracnomanien (Albien ou Nocomien) non dat
; il est reprsent par 10 60 m de marnes
barioles, de grs rouges et de gypse, en discordance sur le substratum primaire ;
le Cnomanien, reprsent par une alternance de
marnes souvent gypseuses et de marno-calcaires
jaunes ; son paisseur oscille entre 20 et 100 m sur
le plateau des Phosphates ;
le Turonien calcaire (de 20 60 m d'paisseur), qui
constitue par sa duret une dalle bien marque dans
la topographie ;
le Snonien, pais de 40 70 m est form d'un
ensemble de marnes et de marno-calcaire jaune d'or
; on rencontre en outre, au tiers suprieur de cet
tage, une dalle calcaire bien visible, dite dalle
calcaire intercalaire . C'est au S, dans la rgion
d'El-Borouj, que l'paisseur du Snonien semble
tre la plus grande ;

le Maestrichtien et l'Eocne (jusqu'au Luttien), qui


constituent la srie phosphate, puissante de 30 50
m. Le Maestrichtien (5 28 m) est reprsent par
des phosphates marneux, tandis que l'Eocne (20
30 m) prsente des facis plus varis (marnes
phosphates et phosphates sableux, dans lesquels on
note plusieurs intercalations calcaires).
L'ensemble de ces terrains est surmont par une
dalle de calcaires massifs dtritiques.
La srie n'est complte qu'au NW dans la rgion de
KhouribgaEl-Borouj et elle semble plus puissante
vers le S du plateau. L'rosion a dblay ailleurs une
partie plus ou moins importante des terrains et il en
rsulte de larges superficies d'affleurements du
Cnomanien, du Turonien ou du Snonien (fig. 111).
STRUCTURE
La structure du plateau des Phosphates est simple
dans l'ensemble : sur le socle primaire trs fortement
pliss, faill et redress de la Msta puis aras,
formations secondaires et tertiaires reposent en
discordance avec un pendage gnral trs faible vers le
SSW. Des ondulations trs grand rayon de courbure
peuvent galement exister. Cette structure tabulaire
s'ennoie lentement vers le S en s'paississant
progressivement sous le remplissage moi-pliovillafranchien de la fosse synclinale du Tadla.
Le plateau des Phosphates s'est individualis ds la
fin du Luttien, lorsqu'une partie de la Msta s'est
exhausse, interrompant ainsi toute sdimentation. Ce
phnomne n'a fait depuis que s'accentuer, en un vaste
bombement de fond, jusqu'au mi-lieu du Miocne, pour
former le horst alpin de la Msta marocaine.

Climatologie
La pluviomtrie moyenne du plateau des Phosphates
relative la priode 1933-63, apparat dans le tableau
de la figure 109.
Le chiffre relativement lev de la pluviosit du
plateau des Phosphates, malgr sa situation plus de
100 km l'intrieur des terres, s'explique par l'altitude

relativement leve et l'absence d'obstacle depuis


l'ocan Atlantique.
Le rgime des pluies est classique ; il comprend une
saison humide d'octobre avril et une saison sche de
mai septembre. Les pluies sont concentres en un
petit nombre de jours. Les tempratures prsentent des

241

PLATEAU DES PHOSPHATES

amplitudes journalires et annuelles importantes : ts


trs chauds, hivers froids. Les geles ne sont d'ailleurs
pas rares sur les rgions les plus leves du plateau des
Phosphates.

L'vapotranspiration relle moyenne annuelle a pu


tre calcule partir de valeurs mensuelles pour 3
stations du plateau des Phosphates sur la priode 193363, en employant la mthode de Thornthwaite. Cette
mthode fait intervenir un chiffre de 100 mm pour la

FIG. 109

hauteur maximale d'eau pouvant tre accumule dans le


sol et reprise ensuite par vaporation en cas de dficit
pluviomtrique mensuel (chiffre E1 du tableau suivant).
Ce chiffre peut tre rduit de moiti dans les terrains
argileux o le sol est plus pais ou inexistant,
spcialement en zone aride; un nouveau calcul a t
effectu avec une valeur de 50 mm de faon obtenir
une valeur maximale extrme de l'vapotranspiration
(chiffre E2). La pluie moyenne annuelle (P) et les
vapotranspirations moyennes (E1) et extrme (E2) sont
exprimes en mm. Le rapport de la diffrence entre
pluie et vapotranspiration par la pluviosit indique en
pourcentage la partie de la pluviosit annuelle non
soumise l'vapotranspiration c'est--dire la lame d'eau
annuelle qui ruisselle ou s'infiltre selon les deux
hypothses relatives l'importance des rserves du sol
(100 et 50 mm).

Station

El

E2

P-E1 P-E2

P
P

Khouribga

395

360

310

9%

21 %

Settate

408

370

320

9%

El-Borouj

310

310

260

0%

21 %
16%

Les ruissellements tant trs faibles au N de l'Oumer-Rbia, il faut admettre que les potentialits
d'infiltration de la pluie au niveau des affleurements
permables (calcaire turonien principalement) sont
importantes, au moins gales 10 % de la pluviosit
annuelle.

242

RESSOURCE EN EAU DU MAROC

Hydrologie
L'hydrologie superficielle du plateau des Phosphates n'est pas connue, l'exception de celle de
l'Oum-er-Rbia qui constitue le collecteur aval. On peut
distinguer toutefois les affluents de rive droite de
l'Oum-er-Rbia, dont le trac est sensiblement N-S de
ceux au trac S-N, qui convergent vers le bassin
endorique de la plaine de Berrechid, o ils
disparaissent.
Dans la premire catgorie, on peut citer les oueds :
Zem, Bou-Guerroum, Tahezrite, Bou-Begra et Mellah,
dont les coulements sont trs irrguliers. Les dbits de
base sont nuls ou trs faibles et aliments seulement
par des rsurgences locales. Seules les eaux de crue
parviennent parfois l'Oum-er-Rbia : celles-ci sont
d'ailleurs peu frquentes et assez concentres dans le
temps.
Le cas particulier de l'oued Bou-Guerroum mrite
cependant une mention particulire du fait qu'aucun
coulement ne parvient l'Oum-er-Rbia depuis la
cration en 1930, la limite de la plaine du Tadla,
entre Fquih-Ben-Salah et Boujad, d'une retenue
collinaire latrale l'oued vers laquelle sont drives
grce un canal, toutes les eaux du Bou-Guerroum,

emmagasines pour l'abreuvement des troupeaux en


t.
Les oueds qui convergent vers la plaine de Berrechid ne sont pas mieux connus quant leur rgime
hydrologique : ce sont principalement les oueds
Tamdrost, Mazere et El-Ahmeur. Leurs cours, prennes
l'amont, deviennent irrguliers l'aval, en raison
notamment des nombreux prlvements qui s'oprent
partir de prises d'irrigation traditionnelles. Les crues
parviennent dans la plaine de Berrechid pour s'y
pandre et crer de nombreuses dayas temporaires dans
les cuvettes topographiques ; elles sont certainement
importantes car les hauts bassins sont bien arross (400
mm de pluie moyenne annuelle), mais inconnues sur le
plan quantitatif.
Un quipement de stations hydrologiques est actuellement en cours de ralisation sur les oueds Mazre
et El-Ahmeur qui drainent les bassins les plus vastes.
L'exploitation des donnes d'coulement que ces
stations permettront d'acqurir reprsenteront les
premiers lments quantitatifs sur l'hydrologie du
plateau des Phosphates.

Hydrogologie
L'inventaire systmatique des points d'eau du
plateau des Phosphates a t entrepris depuis peu. De
1968 1971, cet inventaire dtaill a pu tre men
bien l'E du mridien d'El-Borouj ; il est prvu de
l'tendre vers l'W au cours des prochaines annes. En
1972, quelque 600 points d'eau ont t analyss, des
points de vue gologiques et hydrogologiques,
permettant de mieux comprendre les relations entre les
diffrentes nappes du systme aquifre du plateau des
Phosphates. Un ensemble constitu de cartes dtailles
au 1/50 000 et d'une notice gnrale (Archambault,
1972) synthtise les rsultats acquis cette date. A l'W
du mridien d'El-Borouj des relevs fragmentaires
existent, mais ne permettent pas d'atteindre le degr de
prcision obtenu l'E.
Dans le pass, cette rgion a t tudie essentiellement par B. Yovanovitch puis E. Bolleli, ce
dernier en ayant prsent une premire synthse
descriptive en 1952.
LE SYSTEME AQUIFERE
La structure gologique du plateau des Phosphates :
monoclinal plongeant du N vers le S, vers le coeur du
synclinal du Tadla, ncessite de ne pas dissocier le
bassin hydrogologique constitu par les affleurements

crtacs et tertiaires du plateau des Phosphates au N et


leur prolongement sous les recouvrements pliocnes et
quaternaires de la plaine du Tadla au S. C'est pourquoi
l'on traitera ici des nappes du plateau des Phosphates,
mas aussi des nappes profondes du synclinal du Tadla.
Le chapitre 16 consacr au Tadla est plus
particulirement ax sur les nappes phratiques du
Plio- quaternaire de cette plaine.
Les nappes reconnues jusqu' prsent se situent de
bas en haut dans les niveaux gologiques suivants :
Primaire altr : nappe pauvre mais d'intrt local,
Infracnomanien : nappe mal connue, contenant
souvent des eaux slniteuses,
Cnomanien : nappe bien individualise au NW
(plateau de Settate) mais pas ailleurs ; ses caractristiques sont souvent mdiocres et elle doit
selon les cas se rattacher aux nappes infracnomanienne ou turonienne,
Turonien : cette nappe est de trs loin la plus
intressante de la rgion grce aux bonnes qualits
physiques de l'aquifre et la faible minralisation
des eaux emmagasines. En outre, son extension est
trs large. Cependant, les donnes sont encore peu

OUED

80
0

ZAMERINE

79

720
750

74
0

780

730
255

987/28

556/28

1091/28

760

1034/28

570/28

770

555/28

554/28

0
76

740
575/28

790

1036/28

OR
AM
I
ID

780

800

750

AF
FF
E
GU

0
81

800
790
780
770
Quaternaire

Snonien et Eocne

Turonien

380

375

564/28

370

250

Infracnomanien et Cnomanien

Forage de reconnaisance

Puits utilis pour dresser la carte pizomtrique


760

Forage d'xploitation

Courbe pizomtrique (d'aprs des relevs des hivers 1952 et 1954)

FIG 110 Nappe phratique de GueffafSidi-Amor Lithologie du rservoir et pizomtrie.

Primaire

300

350

400

450

BASSIN DES CALCAIRES TURONIENS DE TADLA


SITUATION DES FORAGES PROFONDS

SETTAT
580/28
127/28
3/28

5/28

(?/649)

KHENIFRA

BOUJNIBA

(?/702)

(603/637)

(?/654)

250

(?/675)

(793/809)

1/28

159/28
6/28
4/28

Chaouka

O.

1007/28
(642/665)

KHOURIBGA

OUED ZEM
700

(?/612)

2/28

O.

(?/<568)

2/36

BOUJAD

600

(?/536)

Srou

500
450/36

(436?/4622)

118/36
(460?/480?)

524/37

119/36

(463/466)

445/36

645/36

(?/>313)

300

490/36

(462/277)

(?/221?)

(290/290)

Sidi Chaho
(site de barrage)

(462/463)

443/36

EL TLETA DES
442/36
BENI OUKIL
200 (?/254?) 448/36

EL BOROUJ
642/36

331/36

(306/296)

(365?/198)

491/36

100

441/36 ( >440/2337)
406/36 (>436/290?)
444/36 (>447/>152?)
446/36
447/36

-200
(-365/-401!!!)

229/36

EL KELAA DES
SRARHNA

(>352/?)

Abid

Tessaout

DAR OULD
ZIDDOUH
3000/36

EL KSIBA
0

OUM

Darna

10

20

30

40

Carte structurale du Turonien

ER

Faille possible au niveau du Turonien

BENI MELLAL

-300

Limite Nord du bassin versant de l'oum er Rbia moyen

(-?/-439)

-400
S. ES SEBT
-500

Limite des formations primaires au Nord et l'Ouest


Limite du domaine atlasique au Sud

(+/-555)

Affleurements de terrains secondaires ant-turoniens


Affleurement du Turonien

El

O.

(?/190)

NAPPE
TURONIENNE
LIBRE

O.

L'W

NIEN VER
TURO
S

D'EX
T
DU ENSIO
N

LIMIT

JBILE
TE

200

(403/170)

300

759/45
(403/170)

(1/98)

2105/37

828/45

1535/45
(146/210)

100

100

391/45
(380/227)

18/36

2104/37

OUED

(?/210)

200

(1/237)

O.

200

1533/36

(470/283)

2108/37

RBIA

-100
449/36

(?/289)

1914/37

FQUIH BEN SALAH

(9/41)

300

2102

KASBA TADLA

2107/37
(1/387)

(1/178)

276/36

(290/290?)

(512/479?)

644/38

400

(503?/500?)

642/36

Barrage

(306/298)

Lac de Bin el Ouidane

Forage profond et son numro I.R.E.& cotes NGM du niveau


Barrage de la nappe turonienne puis du toit du Turonien
pizomtrique
Limite approximative probable entre nappe turonienne
libre et captive
Limite approximative possible du domaine o la nappe
turonienne est artsienne

FIG. 111 Carte structurale du toit des calcaires du Turonien suprieur, cotes NGM, quidistance des courbes de niveau : 100 m.

50

PLATEAU DES PHOSPHATES

nombreuses sur cet aquifre souvent trs profond,


Snonien : nappe trs tendue galement, mais
contenue dans un aquifre de qualit mdiocre. Les
eaux sont douces en gnral, ce qui incite lui
accorder de l'intrt pour la cration de points
d'eau faible dbit. Cette nappe est mal connue et
il existe des zones o l'on a mis en vidence qu'elle
se vidangeait dans la nappe turonienne sousjacente et beaucoup plus permable,
Eocne : des nappes perches trs localises ont t
reconnues sur le plateau des Phosphates, mais en
gnral l'Eocne est sec. Vers le S un niveau d'eau
gnralis semble exister, dpendant plus ou moins
de la nappe plio-quaternaire du Tadla. Sous le
Tadla, un horizon de calcaires luttiens (dalle
Thersites) peut tre localement intressant pour
des alimentations de petits centres urbains.
D'une manire gnrale les connaissances sur ces
diffrentes nappes sont encore fragmentaires et leur
degr de prcision varie selon les zones. Une ligne de
partage des eaux E-W passant en gros par Khouribga,
existe dans la partie septentrionale du plateau des
Phosphates ; une faible partie des eaux souterraines
s'coule vers le N alors que l'essentiel des coulements
souterrains s'effectue du N vers le S.
NAPPE DU PRIMAIRE ALTERE
GNRALITS
Dans les schistes et quartzites du Primaire, altrs
dans leur partie superficielle, existe souvent une nappe
assez pauvre mais contenant, proximit des zones
d'affleurements, une eau de bonne qualit chimique (de
l'ordre de 500 mg/l de sels totaux). Sur les plateaux
d'Oued-Zem et de Boujad, le Primaire affleure parfois
au fond des thalwegs dont les berges sont constitues
de Crtac ; l encore une nappe phratique existe
souvent dans le Primaire. En profondeur, sous le Tadla,
le Primaire semble encore contenir de l'eau qui serait
artsienne mais trs sale (jusqu' 13 g/1 de R.S
110C) d'aprs les quelques forages profonds de la
rgion de Fquih-Ben-Salah.
Hors des zones d'affleurement du Primaire (Primaire recouvert par du Crtac) il est probable que trs
frquemment la nappe du Primaire altr se trouve
confondue avec la nappe contenue dans le premier
niveau crtac recouvrant le Primaire. Alors on ne peut
distinguer franchement deux nappes indpendantes ; ce
cas est illustr par le secteur de GueffafSidi-Amor
situ au N de Khouribga o existe un petit bassin bien
individualis constitu par du Cnomanien peu pais

245

reposant sur du Primaire. La nappe circule la fois


dans les niveaux calcaires du Cnomanien et dans les
schistes et quartzites altrs sans que l'on puisse
distinguer deux nappes individualises.
NAPPE DE GUEFFAF--SIDI-AMOR (fig. 110)
Le bassin de GueffafSidi-Amor a t tudi vers
les annes 1954-1960 afin de pourvoir aux besoins de
la ville de Khouribga ; il se place quelque 20 km au
NE de cette ville. Du point de vu gologique, ce petit
bassin se situe entre le pied de la cuesta snonienne au
S et les affleurements de Primaire (Silurien et
Dvonien) distants de 7 km au N. Les deux plaines de
Gueffaf l'E et de Sidi-Amor l'W s'tendent sur une
longueur de l'ordre de 15 km d'E en W, mais les limites
du bassin hydrogologique sont trs imprcises dans
ces deux directions o les affleurements de Crtac
infrieur et moyen se poursuivent dans un relief de
collines. Les plaines de Gueffaf et Sidi-Amor
reprsentent une superficie de l'ordre de 100 km2 ; elles
sont spares au centre par un relief N-S de collines
cnomaniennes correspondant peut-tre une ride
anticlinale du Primaire.
Sur le substratum primaire des plaines repose un
Infracnomanien argileux peu pais (3 m) puis des
marno-calcaires cnomaniens (10 30 m). Vers le S la
srie se poursuit par des calcaires turoniens
disparaissant ensuite sous la falaise snonienne. La
plaine de Gueffaf est couverte en surface par des
limons quaternaires.
Des relevs pizomtriques effectus au cours des
hivers 1952, 1954 et 1958, soit avant l'entre en service
permanent des pompages d'exploitation, montrent
qu'une nappe phratique gnralise existe sous la
plaine et s'coule vers le NW o elle est_ draine par le
rseau superficiel de l'oued Zamrine, affluent de l'oued
Mellah. L'eau est peu profonde l'W (Sidi-Amor) : 1
8 mtres ; elle est plus profonde l'amont (Gueffaf
1'E) : 8 12 m au centre de la plaine, plus de 20 m sur
les bordures. L'aquifre est constitu soit par le
Cnomanien marno-calcaire et le Primaire altr au
centre des plaines, soit par le Primaire seul sur les
bordures N et E, soit par une srie crtace plus
complte comprenant jusqu'au Turonien sur la bordure
sud ; faute de gophysique, le rservoir est en fait mal
connu hors des quelques forages existants.
L'alimentation de la nappe est pratiquement inconnue et
l'on envisage deux origines possibles : infiltration
directe des pluies (mot verne annuelle 426 mm OuedZem) et alimentation souterraine par les bordures :
Crtac au S et l'E, Primaire altr au N. Les
dcharges de la nappe constituent essentiellement par le
drainage de l'oued Zamrine et l'vaporation sont gale-

246

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

ment impossibles chiffrer dans l'tat actuel des


connaissances. L'eau de cette nappe est douce (700
900 mg/l de rsidu sec 180C) et du type chlorur
sodique, lgrement sulfat.
Plusieurs forages ont t excuts ds 1954-55 dans
cette nappe pour l'exploitation d'eau destine la ville

et aux installations industrielles de l'Office Chrifien


des Phosphates Khouribga. Des essais de pompage
soigns, avec nombreux pizomtres, ont t raliss en
1958 sur les anciens ouvrages et en 1960 sur trois
forages d'exploitation nouveaux quips en diamtre
14". Les rsultats obtenus sont les suivants :

Sidi-Amor
1036/28

Gueffaf centre
1091/28

Gueffaf Est
1034/28

GEOLOGIE
Crtac
Primaire
Profondeur du niveau
pizomtrique

de 0 14 m
de 14 20 m

de 0 30 m
de 30 100 m

3,2 m

21,0 m

de 0 18 m
de 18 125 m

25,1 m

EQUIPEMENT
tubage 14" plein
tubage 14" crpin
Transmissivit (m 2/s)
Coefficient emmagasinement

de 0 5 m
de 5 20 m

de 0 30 m

de 0 32 m

de 30 74 m

de 32 121 m

3,3.10-2

1,3.10-2

4,0.10-3

3,0.10 3

1,1.10-3

Dbit d'exploitation

20 1/s

20 1/s

10 1/s

Rabattement correspondant

1,5 m

4,4 m

25,0 m

Comme on peut en juger, les meilleurs rsultats sont


obtenus Sidi-Amor o l'exploitation affecte la fois le
Cnomanien et le Primaire, mais Gueffaf o seul le
Primaire est exploit, les rsultats demeurent
satisfaisants. La mise en exploitation de cette nappe est
effective depuis 1961 au dbit moyen annuel de 55 l/s
destins Khouribga et environ 20 l/s prlevs pour des
irrigations locales ( Sidi-Amor surtout). Cette
exploitation de 2,2 millions de m3/an reprsenterait une
infiltration de l'ordre de 5 % des pluies moyennes annuelles sur le bassin et les observations semblent
dmontrer que cette infiltration constitue l'alimentation
principale de la nappe ; un rseau dense de pizomtres
suivant l'volution de la nappe depuis l'origine des
exploitations a permis de vrifier que les cnes de
rabattement sont peu marqus et peu tendus autour des
ouvrages : la courbe moins 2 mtres ne s'tend Pas audel de 2.0 km autour du forage 1036/28 de Sidi-Amor
et pas au-del de 3,0 km autour des deux forages 1091
et 1034/28 de Gueffaf. Il est donc vraisemblable que
cette nappe pourrait supporter des prlvements
supplmentaires ; une tude d'ensemble plus
mthodique que ce qui a t effectu jusqu' prsent
permettrait d'en mieux fixer les possibilits optimales.

NAPPE DE L'INFRACENOMANIEN
'

L Infracnomanien est presque toujours gypseux ds


que l'on s'loigne des bordures du bassin ; des niveaux
sableux s'intercalent dans une srie argileuse et
contiennent alors de l'eau sulfate en charge en allant
vers le centre du bassin. En forage, les formations
infracnomaniennes ont rarement t isoles et testes
sparment, si bien que l'on ne peut tre sr qu'elles
contiennent une nappe bien individualise des nappes
du Primaire ou du Cnomanien. Dans les forages
charbonniers de Fquih-Ben-Salah, l'eau artsienne trs
charge en sels (13 g/l de rsidu sec) recueillie en fin de
perforation pouvait provenir la fois de ces niveaux et
de ceux du Primaire. Dans le forage ptrolier de Dar
Ould Zidouh n 1 (2269/36), les eaux obtenues au cours
d'un test 1 200 m de profondeur dans l'Infracrtac
titraient 260 g/l de rsidu sec dont 160 g/l de Cl Na
On ne peut citer aucun exemple d'exploitation de
quelque importance de la nappe infracnomanienne
dans le bassin hydrogologique du plateau des
Phosphates. Dans la rgion d'Oulad-Sad (10 km l'W
de Settate) la population exploite par puits les eaux

247

PLATEAU DES PHOSPHATES

souvent slniteuses de niveaux sablo-grseux de


l'Infracnomanien ; les dbits des puits sont faibles (0,5
l/s).
NAPPE DU CENOMANIEN
Le Cnomanien affleure largement dans la rgion
de Settate ; des lambeaux discontinus de Turonien et de
Snonien le recouvrent parfois. La srie cnomanienne,
lorsqu'elle est complte, est paisse d'une centaine de
mtres et constitue d'alternances de calcaires marneux
jaunes (1 15 m d'paisseur) et de marnes. Cette srie
cnomanienne repose sur l'Infracnomanien argileux
avec passes calcaires et grseuses peu paisses o du
gypse est prsent, cette dernire formation venant
directement sur le Primaire. Sur le plateau de Settate,
les couches sont affectes d'ondulations peu marques
mais qui dessinent cependant des bombements et
cuvettes jouant un rle essentiel dans l'accumulation et
la circulation des eaux souterraines.
En gnral les bancs calcaires cnomaniens sont
assez diaclass ce qui est favorable l'infiltration de la
pluie, mais l'alternance de ces assises avec des niveaux
marneux pais ne permet gure les circulations
verticales d'un banc l'autre et limite la constitution de
rserves souterraines importantes. De fait on constate
qu'il existe souvent plusieurs niveaux d'eau superposs,
ces niveaux tant drains par le rseau superficiel des
oueds. Une tude pizomtrique assez large a t
effectue dans la rgion de Settate, mettant en vidence
une liaison troite de la pizomtrie et de la
topographie, ainsi que le rle de drain jou par les
oueds. La composition chimique des eaux est trs
variable dans un mme secteur, probablement en raison
de l'htrognit des aquifres ; ces eaux sont d'assez
bonne qualit en gnral (rsidu sec 180C de 0,7 2
g/l). De nombreux puits exploitent la nappe ; les dbits
unitaires sont de l'ordre de 3 5 1/s pour les meilleurs
d'entre eux.
Il est remarquable de constater l'existence de deux
sources prennes de dbits unitaires apprciables : An
Settate (20 l/s), An Nzhar (35 l/s) et de quelques autres
moins importantes : An Zouirka (3 1/s) - An Zoukerch
(3 l/s) - An Beda (0,5 l/s) - An Sania (0,5 l/s), etc.
dont le total atteint 12 1/s d'aprs les observations de
1953. Les deux premires, dont le dbit tait moindre
l'origine, ont t captes par galeries drainantes avant
d'atteindre les dbits mentionns et servent
l'alimentation en eau potable de la ville de Settate.
L'existence des sources est lie la structure des
assises cnomaniennes. L'An Nzhar constitue l'exutoire
essentiel d'un synclinal cnomanien bien individualis,
d'une superficie de 40 km2. Compte tenu de la
pluviosit Settate (408 mm/an en moyenne pour la

priode 1933-63), le dbit actuel de la source


correspondrait une infiltration efficace de 7 % des
prcipitations. Le mme calcul ne peut tre fait pour
l'An Settate dont le bassin souterrain de 160 km2 subit
un drainage de volume inconnu par l'oued Bou Moussa
alors qu'un coulement souterrain tout autant
inapprciable subsiste l'aval de la source.
Le Cnomanien est donc un aquifre intressant
pour l'implantation de points d'eau faibles dbits
unitaires. Il ne peut par contre fournir de gros dbits et
l'on verra ce sujet les problmes ardus poss par
l'alimentation en eau potable de la ville de Settate.
Sous le Tadla, il n'a pas t possible jusqu' prsent
'
d observer la prsence d'une nappe cnomanienne
individualise. Il y a plutt lieu de penser soit un
aquifre infracnomanien-cnomanien, soit davantage
un aquifre cnomano-turonien.
NAPPE DU TURONIEN
DU PLATEAU DES PHOSPHATES
ET DU TADLA
LITHOLOGIE ET GOMTRIE DU TURONIEN
Les calcaires turoniens sont connus l'affleurement
sur le pourtour du plateau des Phosphates et galement
au SE dans les Ganntour et en Bahira orientale. De
nombreux forages les ont atteints au centre du bassin, et
quelques-uns au S (2 269 et 3 000/36) vers le centre du
synclinal du Tadla, synclinal sur lequel est charri
l'Atlas calcaire de Beni-Mellal. Tous les travaux de
synthse effectus jusqu' prsent montrent que le
Turonien existe partout dans le bassin hydrogologique
du Tadla qui englobe dans cet ouvrage trois chapitres
diffrents : Plateau des Phosphates (n 13), Plaine du
Tadla (n 16) et Bahira orientale (n 17). Les synthses
concernant le Turonien sont prsentes dans ce chapitre
car l'essentiel de l'alimentation de cette nappe provient
du plateau des Phosphates.
La premire synthse structurale a t prsente en
1963 et 1964 (Benzaquen & Boujo) et comporte une
carte au 1/500 000. Une nouvelle analyse de l'ensemble
des documents de forages et gophysique (Archambault,
1972) a permis une nouvelle synthse (Combe, 1972)
oriente essentiellement vers l'hydrogologie. Il est
regrettable que d'importants rsultats acquis par les
ptroliers dans le bassin (gophysique sismique et
travaux de synthse) ne puissent tre utiliss ; on a
nanmoins vrifi que ces rsultats n'infirmaient pas les
conclusions avances ci-aprs.
Ptrographiquement, les calcaires du Turonien
suprieur sont en majorit des calcaires marins francs,
blancs ou crme, parfois oolithiques, vacuolaires et
souvent fissurs. A l'affleurement, ils constituent des

248

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

corniches au-dessus de la srie cnomanienne plus


tendre. En forage ils sont tendres et rapidement traverss, si bien qu'il est parfois difficile de les localiser
dans des coupes anciennes de forages non alternativement surveills lors de l'excution ; les niveaux du
Turonien infrieur et du Cnomanien suprieur qui se
trouvent au-dessous comportent en effet trs souvent
des intercalations calcaires plus ou moins importantes
dans une srie marneuse ou marno-calcaire avec gypse
intercal au S et SE. Ces calcaires ont t dposs dans
le bassin du Tadla par une mer provenant de
l'Atlantique et pntrant entre les Rehamna-Jbilete et
la Msta, massifs primaires demeurant partiellement
mergs cette poque (Choubert & Faure-Muret,
1962).
L'paisseur de l'assise calcaire du Turonien
suprieur est de l'ordre de 20 30 mtres sur les
bordures du bassin du Tadla, et s'accrot peut tre au
coeur du synclinal jusqu' une cinquantaine de mtres
sans que l'on en soit absolument certain car les
reprages prcis de la couche dans les forages
ptroliers 2 269 et 3 000/36 sont discutables.
L'extension dans l'espace des calcaires turoniens
est trs large : 1 150 km2 affleurements dont 800 km
au NE dans le secteur compris entre Zaouia-EchCheikh et Boujniba, 300 km2 au NW l'W et au SW
du plateau des Phosphates, 50 km2 au N des Ganntour
et entre les oueds Tressaute et El-Abid au SW,
auxquels s'ajoutent 8 850 km2 au moins o le Turonien
est enfoui sous le plateau des Phosphates, la Bahira
orientale et la plaine du Tadla. Il faudrait encore
inclure tout le flanc sud du synclinal du Tadla, flanc
situ sous l'Atlas et o le Turonien est certainement
prsent. Au total, le rservoir reprsente donc quelque
10 000 km2 dont 1 150 km2 d 'affleurements, 5 350 km2
o il est recouvert par des sries peu paisses (plateau
des Phosphates - Bahira orientale) et 3 500 km2 o il
est profondment enfoui (synclinal du Tadla).
La carte de la figure 111 prsente la structure
profonde du Turonien calcaire dans l'ensemble du
bassin. Elle a t tablie essentiellement l'aide des
donnes de sondages compltes par la gophysique
(lectrique en Bahira - sismique dans le Tadla). On
remarque le contraste entre le
monoclinal
rgulirement pent au N et le plongement accentu de
la partie sud (synclinal du Tadla). De petits accidents
cassants doivent affecter le Turonien dans le secteur
SE au niveau du mle primaire des Rehamna-Jbilete;
ailleurs, aucun indice de cassure n'a jamais t mis en
vidence. Enfin, le synclinal du Tadla apparat
nettement et son axe se situe bien sous l'Atlas calcaire
; le synclinal principal se prolonge sous la Bahira entre
les massifs des Rehamna et des Jbilete.
La carte des profondeurs du Turonien (profondeurs

sous le niveau du sol), carte drive de la prcdente,


conduit aux mmes observations. La profondeur la
plus grande o le Turonien ait t reconnu est 1 100
m au forage 3 000/36 en bordure de l'Atlas. Cette carte
a surtout pour objet de dlimiter les zones o le
Turonien pourrait tre atteint par des forages
hydrogologiques conomiquement acceptables (fig.
112).
CARACTRISTIQUES HYDRAULIQUES
L'tude hydrogologique de surface a t ralise
de manire dtaille dans le secteur NE exclusivement.
Quelques forages hydrogologiques, encore peu
nombreux, ont eu le Turonien comme objectif hors des
zones d'affleurements ; d'autres forages autres
qu'hydrogologiques (phosphatiers - charbonniers ptroliers - gophysiques) ont fourni des donnes
indicatives bien que peu sres.
Les qualits hydrauliques du rservoir sont bonnes
en gnral, bien que variables. Dans le secteur NE
(nappe libre) les transmissivits sont en gnral de 10 -3
10 -2 m2 /s mais on note de trs fortes valeurs (2.10 -2
m2 /s) et galement un trs mauvais rsultat (1.10 -4
m2 /s) ; dans les secteurs o la nappe est captive on
dispose des mesures suivantes : l 'E Kasba-Tadla,
forage 1914/37 (T = 1.10-1 m2 /s) l'W El-Borouj,
forage 642/36 (T = 2.10 -2 m2 /s) et au SE en Bahira
orientale, forages 1 535/36 (T = 7.10-3 m2 /s) et 759/45
(T = 6.10 -4 m2 /s). Une porosit efficace des calcaires a
pu tre mesure sur huit chantillons prlevs au
forage 1 914/37 de Kasba-Tadla et fournit une valeur
moyenne trs forte : 20 %. Les coefficients
d'emmagasinement sont variables (de 1 10 % dans le
secteur NE o la nappe est libre) ; pour la partie
captive de la nappe, une valeur de 1.10 -4 a t calcule
El-Borouj (forage 642/36).
PIZOMTRIE
La carte de la figure 113 constitue une tentative de
synthse pizomtrique. Les zones N et surtout NE
sont bien connues, la zone SW l'est un peu moins bien.
On dispose de donnes peu sres l' W et d'aucune
mesure au SE. La carte pizomtrique, en dpit de ses
nombreuses inconnues et imprcisions, permet de
dgager les observations suivantes :
le gradient pizomtrique, orient N-S dans la
partie septentrionale, a une valeur trs faible de
1.10 -2 dans la zone NE des affleurements et une
valeur moins grande mais assez incertaine au NW ;
ceci peut s'expliquer par l'alimentation rduite dont
bnficie fort probablement le rservoir au NW par
rapport la partie NE ;
ds la mise en charge de la nappe turonienne, le
gradient pizomtrique dcrot trs fortement,

300

350

400

450

BASSIN DES CALCAIRES TURONIENS DE TADLA


SITUATION DES FORAGES PROFONDS

SETTAT
580/28
127/28
(?/675)

(793/809)

1/28

3/28
5/28 (603/637)

KHENIFRA

BOUJNIBA

(?/702)

250

(?/649)

159/28
6/28
4/28

1007/28
(642/665)

KHOURIBGA

OUED ZEM

(?/612)

100

Chaouka

O.

(?/654)

O.

2/28
(?/<568)

2/36

BOUJAD

(?/536)

Srou

450/36

(436?/4622)

118/36
(460?/480?)

524/37

119/36
445/36

(462/463)

443/36

(462/277)

EL TLETA DES
BENI OUKIL

EL BOROUJ

200

300

(290/290)

642/36

331/36

(306/296)

(365?/198)

491/36

448/36
(?/221?)

441/36 ( >440/2337)
406/36 (>436/290?)
444/36 (>447/>152?)
446/36
447/36

200

RBIA

(-365/-401!!!)

229/36

(?/210)

(403/170)

(403/170)

JBILE
TE

10

20

30

40

DAR OULD
ZIDDOUH
3000/36

(-?/-439)

Carte structurale du Turonien

500

Profondeur du Turonien sous le sol


Limite Nord du bassin versant de l'oum er Rbia moyen

800

-400
900S. ES SEBT

Limite des formations primaires au Nord et l'Ouest

1000

Limite du domaine atlasique au Sud

(+/-555)

Affleurements de terrains secondaires ant-turoniens

828/45
(?/190)

Affleurement du Turonien

El

O.

BENI MELLAL

NAPPE
TURONIENNE
LIBRE

O.

759/45

Abid

Tessaout

L'W

TU R O

NIEN VER
S

D'E
XT
DU ENSIO
N

?
E
LIMIT

1535/45
(146/210)

200

(>352/?)

300

100

391/45
(380/227)

100

EL KSIBA

(?/92)

2105/37

Darna

700OUM

OUED

18/36

2104/37

ER

600
449/36

100

(1/237)

O.

400
500

1533/36

(470/283)

2108/37
(1/178)

(9/41)

(?/289)

1914/37

FQUIH BEN SALAH


276/36

(290/290?)

2102

KASBA TADLA

2107/37
(1/387)

442/36
(?/254?)

490/36

100

645/36

(?/>313)

Sidi Chaho
(site de barrage)

(512/479?)

644/38

(463/466)

(503?/500?)

642/36

Barrage

(306/298)

Lac de Bin el Ouidane

EL KELAA DES
SRARHNA

Forage profond et son numro I.R.E.& cotes NGM du niveau


Barrage de la nappe turonienne puis du toit du Turonien
pizomtrique
Limite approximative probable entre nappe turonienne
libre et captive
Limite approximative possible du domaine o la nappe
turonienne est artsienne

FIG. 112 Carte des profondeurs sous le sol du toit des calcaires du Turonien suprieur.

50

350

300

400

450

BASSIN DES CALCAIRES TURONIENS DE TADLA


SITUATION DES FORAGES PROFONDS

SETTAT
580/28
127/28
(?/675)

(793/809)

1/28

250

(?/649)

159/28
6/28
4/28

KHENIFRA

800

BOUJNIBA

(?/702)

3/28
5/28 (603/637)
(?/654)

Chaouka

O.

1007/28

750
OUED ZEM
700

KHOURIBGA

(642/665)

(?/612)

650

2/28

O.

(?/<568)

600

2/36
(?/536)

BOUJAD

450/36

500

(436?/4622)

118/36
(460?/480?)

524/37

500

119/36

445/36

450

645/36

(?/>313)

400

350

(462/463)

443/36

(462/277)

EL TLETA DES
BENI OUKIL

EL BOROUJ

448/36
(?/221?)

(290/290)

642/36

331/36

(306/296)

(365?/198)

2102
1914/37

441/36 ( >440/2337)
406/36 (>436/290?)
444/36 (>447/>152?)
446/36
447/36

(470/283)

2104/37

2108/37
(1/237)

RBIA

400

449/36
(-365/-401!!!)

(403/170)
JBILE
TE

EL KELAA DES
SRARHNA

500

OUM

BENI MELLAL

Pizomtrie NGM de la nappe turonienne

Limite Nord du bassin versant de l'oum er Rbia moyen

229/36

100

(>352/?)

Abid

Tessaout

DAR OULD
ZIDDOUH
3000/36

(-?/-439)

Limite des formations primaires au Nord et l'Ouest

S. ES SEBT

Limite du domaine atlasique au Sud


(+/-555)

Affleurements de terrains secondaires ant-turoniens


Affleurement du Turonien

El

O.

(?/190)

NAPPE
TURONIENNE
LIBRE

O.

L' W

NIEN VER
TURO
S

D'EX
T
DU ENSIO
N

?
E
LIMIT

759/45

40

828/45

1535/45

(403/170)

30

OUED

(?/210)

(146/210)

20

Darna

450

ER

200

391/45

10

O.

276/36
(9/41)

(380/227)

FQUIH BEN SALAH

491/36

18/36

EL KSIBA

(1/98)

2105/37
(1/178)

(290/290?)

1533/36

(?/289)

KASBA TADLA

2107/37
(1/387)

442/36
(?/254?)

490/36
Sidi Chaho
(site de barrage)

(512/479?)

644/38

(463/466)

(503?/500?)

300

Srou

550

642/36

Barrage

(306/298)

Lac de Bin el Ouidane

Forage profond et son numro I.R.E.& cotes NGM du niveau


Barrage de la nappe turonienne puis du toit du Turonien
pizomtrique
Limite approximative probable entre nappe turonienne
libre et captive
Limite approximative possible du domaine o la nappe
turonienne est artsienne

FIG. 113 Carte pizomtrique de la nappe des calcaires du Turonien suprieur - Equidistance des courbes : 50 m.

50

PLATEAU DES PHOSPHATES

principalement dans la zone SE, au coeur du


synclinal du Tadla ;
en aval-coulement de la nappe au SW, l'coulement s'effectue d'E en W avec un gradient plus
marqu au niveau de l'Oum-er-Rbia ; les sources
en charge de l'An Igli (18/36) et de la confluence
TessaouteOum-er-Rbia (8 et 9/36 - 378/36) ne
fournissent malheureusement que des indications
pizomtriques approximatives. Dans ce secteur,
la Tessaoute aval et l'Oum-er-Rbia semblent
constituer des axes de drainage trs importants ;
enfin, deux secteurs diffrents se distinguent dans
cette nappe de part et d'autre de la ligne de
courant passant par El-Borouj : le secteur NW o
le Turonien affleure peu et est de ce fait peu
aliment par infiltration de la pluie, et le secteur
NE o les affleurements sont importants (800
km2 ) et qui bnficie de ce fait d'infiltrations de la
pluie plus abondantes.
CHIMIE DE L' EAU
Except dans les zones d'affleurement, il est
souvent difficile d'attribuer les eaux d'un captage
(puits ou forage) un niveau donn. Sur le diagramme de la figure 114, des eaux dont la provenance
turonienne est pratiquement certaine ont t
rassembles en tenant compte d'une large rpartition
gographique.
Toutes ces eaux sont du type carbonat calcomagnsien. On note que les eaux proches des zones
d'infiltration de la pluie (puits de Oued-Zem : 86/29 Khouribga : 1007/28) sont moins charges que celles
situes au centre du bassin (El Borouj : 642/36 et
Kasba-Tadla : 1914/37), ces dernires tant plus
douces que les eaux de l'aval (sources An-Igli : 18/36
et Bissi-Bissa : 9/36).
L'ventail des concentrations totales (rsidus secs
180C) demeure compris entre 500 et 1 000 mg/l de
l'amont l'aval ; les eaux du Turonien sont par
consquent de bonne qualit dans l'ensemble du
bassin. Il reste vrifier qu 'il en est bien de mme au
coeur du synclinal du Tadla.
PERSPECTIVES D'EXPLOITATION DU RSERVOIR
TURONIEN
Le Turonien pourrait constituer une rserve d'eau
considrable dans l'ensemble du bassin Tadla-Plateau
des Phosphates-Bahira orientale. Pour la zone o la
nappe est captive (5 000 km2 ) le volume emmagasin
serait de l'ordre de 10 50 milliards de mtres cubes.
En outre, le rservoir est rgulirement aliment par
infiltration de la pluie sur les zones d'affleurement.
On a tent (cf. introduction climatologique) d'es-

251

timer les infiltrations partir de la pluie et de


l'vapotranspiration calcule d'aprs Thornthwaite en
tenant compte du fait d'observation montrant qu'il n'y
a pratiquement pas d'coulement superficiel dans les
zones d'affleurement du Turonien. Avec des
hypothses prudentes, l'infiltration est estime de 10
20 % des prcipitations, correspondant pour le secteur
NE de Oued-Zem-Boujad une alimentation effective
de la nappe turonienne comprise entre 35 et 70
millions de m3 /an. Dans les autres zones
d'affleurement (300 km2 sur les pourtours NW, W et
SW) l'alimentation directe serait de 5 10 millions de
m3 /an. Au total, l'alimentation de la nappe par
infiltration directe de la pluie serait comprise entre 40
et 80 millions de m3 /an, l'essentiel provenant du
secteur NE. C. Archambault ajoute cette
alimentation directe une alimentation indirecte par
drainance verticale de haut en bas travers les assises
de recouvrement du Turonien lorsque celles-ci sont
peu paisses (niveau Snonien) et justifie cette
alimentation par les observations et mesures
effectues de l'infiltration rapide des eaux de la
retenue du petit barrage du Bou-Guerroum (NE de
Fquih-Ben-Salah). La retenue repose sur 60 mtres de
marnes calcaires snoniennes 2,2.10-6 m/s de
permabilit verticale recouvrant l'assise des calcaires
du Turonien ; la retenue s'tend sur 37 hectares et
absorbe 0,7 m3 /s sous une charge moyenne de 2,6 m.
En gnralisant ce phnomne, l'auteur admet qu'une
centaine de millions de m3 /an pourraient reprsenter
l'alimentation indirecte s'ajoutant l'alimentation
directe. Selon que l'on admet ou non cette hypothse,
l'alimentation de la nappe serait alors de 40 180
millions de m3 /an.
On peut tenter, compte tenu des quelques indications que l'on possde sur la pizomtrie et la
transmissivit du rservoir turonien dans les secteurs
septentrionaux, de chiffrer les dbits souterrains
s'coulant le long d'une courbe isopize. Dans le
secteur NW (plateau des Phosphates, partie l'W
d'Oued-Zem), le long de la courbe pizomtrique 500
m, le dbit serait de l'ordre de 1 m3 /s (avec T = 5.10 -3
m2 /s - pente pizomtrique = 0,5.10-2 - longueur du
front = 45 km), Pour le secteur NE (Plateau des
Phosphates l'E de Oued-Zem), le dbit souterrain le
long de la courbe pizomtrique 500 m serait, estim
de la mme manire, de l'ordre de 3 m3 /s avec T =
5.10 -3 m2 /s et de 6 m3 /s avec T = 1.10 2 m2/s, les autres
facteurs (pente pizomtrique = 1.10 -2 - longueur du
front de nappe = 60 km) demeurant constants. Les
deux valeurs retenues pour la transmissivit du secteur
NE tant tout aussi vraisemblables l'une que l'autre, on
retiendra un apport moyen de l'ordre de 130 millions
de m3 /an. En y ajoutant l'apport du secteur NW,
l'alimentation peut s'estimer 160 millions de m3 /an
au niveau de la courbe pizomtrique 500 m, chiffre

252

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

FIG. 114 Composition chimique des eaux des calcaires turoniens en reprsentation sur diagramme logarithmique.
voisin du double du maximum admis ci-dessus pour
l'infiltration de la pluie sur les zones d'affleurement du
Turonien. En retenant ce chiffre, on notera que
l'alimentation annuelle ne reprsenterait que de l'ordre de
1 % des rserves (10 50 milliards de mtres cubes).
Les dbits de sortie du rservoir sont actuellement trs
mal connus et l'on ne possde gure de moyen pour les
mieux approcher de manire directe car les rsultats

hydrologiques sont insuffisamment prcis pour un tel


usage. Les sorties connues se situent en Tessaoute aval ;
sources An Igli (18/36), sources de Bissi-Bissa (8,9 et
378/36), drainage par la rivire ; au total, elles
reprsentent un peu plus de 1 m3/s (cf. chapitre 17;
Ganntour et Bahira), il est certain que par ailleurs
l'Oum-er-Rbia moyen et peut-tre l'oued El-Abid aval
drainent galement la nappe turonienne si l'on s'en
rfre la carte pizomtrique ; il est cependant trs

253

PLATEAU DES PHOSPHATES

hypothtique davancer un dbit de drainage. C.


Archambault 1972 accordait un rle essentiel une
dcharge de la nappe turonienne par drainance
ascendante vers la nappe phratique du Tadla, surtout
en rive droite de l'Oum-er-Rbia ; afin de tenter de
prciser ce point un modle mathmatique a t
confectionn en 1972. Ce modle ne pouvait qu 'tre
trs imparfait en raison des incertitudes qui psent sur
la rpartition des transmissivits dont la gamme mesure s'tend entre 1.10 -1 et 1.10 -4 m2 /s avec une
distribution spatiale trs lche ; en jouant sur les
transmissivits, il tait possible de reproduire la
pizomtrie des zones d'alimentation par le N et le SW
avec des dbits d'entre variant trs largement (de 1
5). Cependant, il s'est avr impossible de reproduire
la fois la pizomtrie des zones d'alimentation et de
sortie et celle du coeur du synclinal (courbes 450 et
400 m de la figure 113) sans faire intervenir une
exhaure au niveau du centre du Tadla, en rive droite
de l'Oum-er-Rbia. Dans la mesure o la pizomtrie
extrapole au centre du Tadla est bien conforme la
ralit (seuls des forages de reconnaissance peuvent
vrifier cette hypothse), la dcharge de la nappe
turonienne par drainance verticale vers la nappe
phratique plio-quaternaire peut tre considre
comme une certitude. Sur le cas trait par le modle,
la drainance vacuait environ les 2/3 des volumes
d'alimentation provenant du secteur NE du plateau des
Phosphates (zone l'E de Khouribga).
Ces considrations sur les entres et sorties du
systme aquifre turonien sont hypothtiques et thoriques et n'affectent pas de faon dcisive le projet
d'exploitation du systme qui doit tre ax sur l'utilisation des rserves. Compte tenu de la carte des
profondeurs du Turonien, de la limite probable du
domaine o la nappe profonde est artsienne jaillissante (fig. 113) et des besoins en eau dans le bassin,
on peut concevoir deux zones o d'exploitation serait
intressante : d'une part, le secteur de Fquih-BenSalah o l'eau souterraine profonde et douce pourrait
servir la recharge du canal d'irrigation des BeniAmir pour environ 100 millions de m3 /an (projet de
modernisation du primtre des Ben Amir), d'autre
part le secteur de la Tessaoute aval o des ressources
nouvelles sont apporter aux primtres irrigus
traditionnels en substitution aux dbits prennes de la
Tessaoute-Lakhdar dont ils ne disposeront plus
lorsque ces rivires seront amnag e s au profit du
Haouz de Marrakech ; un prlvement de l'ordre de 50
100 millions de m3 /an peut tre envisag en ce
secteur.
3

Au total, quelque 200 Mm /an pourraient tre


capts dans la nappe profonde du Turonien dans un
premier temps ; une partie de ce volume serait
prleve sur les rserves de la nappe. Seule
l'exploitation permettra de dfinir la part des rserves
qui est soustraite titre dfinitif, mais compte tenu de

l'importance de ces rserves, on peut affirmer qu'aucun


problme grave n'interviendra dans les dix vingt ans
conscutifs la mise en exploitation. Au fur et
mesure de la mise en exploitation, les niveaux d'eau
baisseront lentement et la nappe jaillissante l'origine,
devra tre pompe.
Les connaissances acquises jusqu' prsent sur cet
aquifre important demeurent trs minces, principalement dans la zone en charge. Aussi, est-il essentiel avant d'inclure des projets d'exploitation dans
les plans d'amnagement des Beni-Amir et de la
Tessaoute aval d'excuter des travaux de forage
profond afin de vrifier la constance de la bonne
qualit du rservoir et d'acqurir des complments sur
les niveaux pizomtriques et la dlimitation du
secteur d'artsianisme jaillissant. Ces travaux seront
certes onreux, mais ils doivent tre conus pour que
les ouvrages d'tude s'intgrent ensuite dans le rseau
d'exploitation ; ces travaux doivent dbuter ds1973
(*).

NAPPE DU SENONIEN
DU PLATEAU DES PHOSPHATES
ET DU TADLA
Le Snonien, constitu dans le plateau des Phosphates
(paisseur de l'ordre de 60 m) d'alternances de marnes et
de marno-calcaires d'origine marine, ne peut tre considr
comme un bon aquifre ; seule la dalle calcaire
intercalaire , situe environ au tiers suprieur de la
formation, prsente des caractristiques physiques
permettant des circulations d'eau apprciables. Le
Snonien s'paissit depuis les bordures du bassin vers le
centre du synclinal du Tadla ; au sondage 3 000/26 au
pied de l'Atlas mais prs du coeur du synclinal du
Tadla, le Snonien infrieur lagunaire vaporites la
base (paisseur 200 m) est surmont d'un Snonien
marin pais de 200 m. Cependant le Snonien est trs
mal connu au S d 'une ligne passant par El-Borouj
Fquih-Ben-SalahKasba-Tadla.
L'extension de la nappe snonienne est identique
celle des terrains snoniens, sauf semble-t-il au S et
SW de Boujad o aucun puits ne parat la rencontrer.
Peut-tre y a-t-il dans ce secteur une vidange directe
(*) Une campagne de forages profonds a t effectivement entreprise en
1973-74 pour vrifier les hypothses prcdentes. Sept forages
profonds de 200 500 m taient achevs en fin 1974, ayant tous
apport des rsultats dcevants : mauvaise transmissivit du
Turonien profond (1 5.10-3 m2 /s), faibles dbits d'exploitation, eau
assez charge en sels dans quelques cas. De fait, le Turonien
s'individualise mal en cuttings et log lectrique et une tude
micropalontologique des chantillons est en cours, ainsi qu'une
tude des isotopes naturels des eaux du bassin, afin d'expliquer ces
mauvais rsultats et ventuellement orienter la poursuite des forages.

300

350

400

450

SETTAT
cT

cT

cT
cT

KHOURIBGA

KHENIFRA
O.

Chaouka

750 OUED ZEM

400

250

80
0

85
0

650
600

70
0

O.

cT

Cs

BOUJAD

Cs

Srou

0
55
55
0

550
500

50
0

cT

450

45
0
EL BOROUJ
Sidi Chaho
(site de barrage)

500

400
400

cT

FQUIH BEN SALAH


350

RBIA

Darna

ER

200

O.

Limite Nord du bassin versant de l'oum er Rbia

OUM

BENI MELLAL

Limite du domaine atlasique au Sud

OUED

Abid

Infracombrien et cnomanien

El
O.

O.

Tessaout

Limite des formations primaires au N, l'E et l'W

cT

Turonien

Cs

Crtac suprieur : Snonien

Barrage

Maestrichtien et Eocne
Lac de Bin el Ouidane

JBILE

TE

EL KELAA DES
SRARHNA

Mio - plio - quaternaire

400

Courbes pizomtriques du Snonien et de l'Eocne

FIG. 115 Plateau des Phosphates : rpartition des affleurements du Snonien et de l'Eocne et pizomtrie schmatique des nappes contenues dans ces niveaux.

10

15

20

25 km

2.55

PLATEAU DES PHOSPHATES

vers le Turonien sous-jacent et trs permable, par


percolation verticale travers les assises du Snonien
infrieur.
Une carte pizomtrique de la nappe snonienne
(figure 115) a t dresse en fonction des relevs
rcents (1968-71) l'E du mridien Lambert 350.
Entre les mridiens 350 et 320, l'Eocne sus-jacent
semble contenir une nappe gnralise dont le niveau
pizomtrique serait trs proche (bien que lgrement
suprieur) de celui de la nappe snonienne. Comme il
est souvent dlicat de dterminer le niveau aquifre
exploit dans les puits anciens, on a admis comme
rattacher au Snonien les niveaux d'eau relevs dans
les puits profonds de cette zone. A l'W du mridien
320 l'Eocne est rod et les quelques observations
dont on dispose peuvent tre rattaches au Snonien,
excepts quelques forages qui manifestement
exploitent le Turonien et quelques rares puits peu
profonds situs en fond de valles et qui puisent dans
une nappe alluviale plus ou moins temporaire. Eu
gard cette simplification, la carte pizomtrique
est discutable, mais les observations dtailles
effectues en particulier entre les mridiens Lambert
345 et 355 o l'on peut souvent distinguer les nappes
snonienne et ocne ont montr (Archambault,
1972) que la nappe ocne avait un niveau systmatiquement suprieur celui de la nappe
snonienne. L'cart qui est de l 'ordre d 'une quinzaine
de mtres au N en amont du bassin se rduit moins
de 10 m au S, au niveau du contact avec le PlioQuaterpaire de la plaine du Tadla. Par rapport la
nappe profonde du Turonien, la nappe snonienne a
un niveau pizomtrique toujours plus lev sur le
plateau des Phosphates (40 m en amont, 10 m en
aval) alors que le phnomne s'inverse u S sous la
plaine du Tadla.
La pente de la nappe est dans l'ensemble assez
rgulire du N au S dans la partie orientale du N au
SW dans la parte occidentale, un peu plus forte l'E
qu' l'W o rappelons le les relevs sont plus certains
; le gradient hydraulique est de l'ordre de 1.10 -2 dans
la zone aval ; il semble que, comme pour la nappe
turonienne, le gradient diminue fortement lorsque la
nappe snonienne s'ennoie au S sous le recouvrement
plio-quaternaire du Tadla.
Sous le plateau des Phosphates, la nappe
snonienne est toujours profonde : 10 mtres sous le
sol dans les zones aval, 30 40 mtres l'amont.
Les caractristiques hydrogologiques sont
mdiocres dans la majorit des quelques cas o elle a
t mesure : transmissivits entre 2.10 -4 et 2.10 -5
m2 /s. permabilits de l'ordre de 3.10 -5 3.10 -7 m/s.
Les dbits exhaurs par puits sont toujours
infrieurs 2 ou 3 l/s pour des rabattements
importants. L'eau est douce en gnral et de bonne
qualit chimique : facis chlorur bicarbonat ma-

gnsien-calcique, rsidu sec 110C entre 300 et 800


mg/l.
Les potentialits hydrauliques de la nappe snonienne, bien que difficiles valuer, sont vraisemblablement modestes et les perspectives d'exploitation
demeurent limites la cration de points d'eau de
faibles dbits unitaires. Rappelons encore que cette
nappe trs tendue joue peut-tre un rle important en
alimentant par drainance verticale vers le bas, la
nappe turonienne sous-jacente. On trouvera dans le
paragraphe exploitation des eaux l'exemple
d'infiltration verticale vers le Turonien partir de la
retenue du barrage de l'oued Bou-Guerroum.

NAPPE DE L'EOCENE
Dans la partie septentrionale du plateau des
Phosphates les terrains ocnes paraissent secs, l'eau
de pluie s'infiltrant jusqu'au Snonien ; ceci laisse
d'ailleurs supposer que la srie phosphate EocneMaestrichtien et les calcaires du Luttien sont assez
permables sur toute leur hauteur. En effet il n'y a que
trois puits (au sud immdiat de Khouribga : 2 069/28,
et au sud-ouest d'Oued-Zem : 2 054/28 et 2 059/28)
qui
captent
des
nappes
vraisemblablement
lenticulaires et contenues dans l'Eocne du Plateau.
Par contre une nappe gnralise est connue au
NW (secteur des Ouled-Ayad l'W de Khouribga)
ainsi que vers le S dans les rgions de Tleta des BeniOukil et d'El-Borouj, et en bordure nord du Tadla.
Cette nappe s'ennoie ensuite vers le S sous le Tadla o
elle devient captive. Il est possible qu'en certains
endroits la pizomtrie de la nappe ocne et celle de
la nappe mio-plio-quaternaire du Tadla se raccordent
de manire continue ; l'Eocne alimenterait donc
latralement les aquifres rcents du Tadla.
L'coulement de la nappe libre se fait selon la
mme direction que pour la nappe snonienne sousjacente et l'on a dj vu que les pizomtries taient
assez voisines, principalement dans la partie aval du
plateau des Phosphates (fig. 115). Vers le S, la nappe
se mettrait en charge progressivement sous le
synclinal du Tadla.
Les caractristiques hydrauliques de cette nappe
ne sont pas bien connues. A Kasba-Tadla, un test au
niveau du calcaire luttien, au forage 1 914/37, a
permis de dterminer une transmissivit de 5.10 -4 m2 /s
et une permabilit horizontale moyenne de 2.10-5 m/s.
De mme, deux autres forages situs au pied de l'Atlas,
entre Taghzirt, et Beni-Mellal, ont rencontr des
terrains marneux appartenant peut-tre l'Eocne : le
forage 1 930/37 et le forage 1939/37 dont les valeurs
des transmissivits sont respectivement 9.10 -4 m2 /s

256

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

et 2.10 -4 m2 /s et celles des permabilits horizontales


moyennes de 3.10 -5 m/s et 5.10 -6 m2/s. Le puits 695/36
situ 5 km au NW de Fquih-Ben-Salah donne T =
5.10 -3 m2 /s et K= 3.10 -4 m2 /s, correspondant
probablement au calcaire Thersites du Luttien. La
permabilit des couches phosphates n'est pas connue
sur le plateau des Phosphates, mais a t value
autour de 1.10 -5 1.10 -l m/s dans le plateau des
Ganntour (Youssoufia).
La qualit chimique de l'eau est variable, en
gnral de facis bicarbonat chlorur (parfois sulfat)
calco-magnsien, avec rsidu sec 110C gnralement compris entre 500 et 1 500 mg/l. Parfois l'eau
est plus sale, en particulier au puits 763/36,

o le rsidu sec est de 9 050 m/l et le facis chlorursulfat-magnsien-calco-sodique. Dans le secteur


occidental l'eau est souvent fluore (1 3 mg/l de
fluor) et l'on relve de nombreux cas de darmouss
(maladies dentaires et osseuses).
D'une manire gnrale cette nappe de l'Eocne est
encore plus pauvre que la nappe snonienne sousjacente et l'eau qu'elle contient est de moins bonne
qualit. Cette nappe peut constituer une gne pour
l'exploitation de gisements phosphatiers (gisement de
Sidi-Hajjaj au NW entre Settate et Khouribga par
exemple); cependant l'exprience du dnoyage acquise
Youssoufia montre que les volumes d'eau extraire
sont faibles et que les travaux miniers n'en sont gure
affects.

Exploitation des eaux


ALIMENTATION EN EAU DES
CENTRES URBAINS
KHOURIBGA
En ajoutant aux habitants de la ville (80 000 en
1970) ceux des villages miniers alentours (23 000 en
1970), l'agglomration de Khouribga dpasse 100 000
personnes et est affecte d'une croissance rapide
puisque la population a doubl entre 1960 et 1970. De
village l' origine (8 000 habitants en 1936),
l'agglomration urbaine s'est tendue grce aux
activits extractives du phosphate.
C'est l'Office Chrifien des Phosphates qui a pris
en main ds l'origine de ses activits dans la rgion, la
question d'alimentation en eau de la population en
mme temps que les questions relatives la satisfaction de ses propres besoins en eau industrielle. Cet
Office a ralis aussi bien les adductions lointaines
que les rseaux de distribution urbains ; depuis 1969 le
rseau municipal de Khouribga a t remis la
Municipalit qui en assure la gestion.
A l'origine les besoins de la ville furent couverts
grce des puits peu profonds dans le calcaire luttien
(nappe perche) ou le Snonien puis par des ressources
locales ou assez proches constitues par les sources :
An Kahla (13 1/s distance 10 km), An Nedja (16
l/s 20 km) et An Bouirat (10 l/s 8 km). Ces
sources sont toutes situes au N de la ville, au pied de
la falaise snonienne dominant le massif primaire de la
Msta situ au N ; ce sont des mergences dans le
Cnomano-turonien, et leur captage servit longtemps
pour la satisfaction des besoins alimentaires et
industriels. Vers 1947 les besoins (500 000 m3 /an pour
la ville seule) dpassaient les ressources ; plusieurs
forages furent excuts au droit de Khouribga ou un
peu plus au sud, sans succs probant car ils captaient

la nappe snonienne profonde (plus de 70 m) et de


mauvais rendement ; la nappe cnomano-turonienne
trop profonde (de l'ordre de 140 m) tait inexploitable.
L'O.C.P. excuta alors un petit barrage sur l'oued
Zamrine au N de la ville, barrage achev en 1949, d'une
capacit de retenue de 500 000 m3 qui fut porte 640
000 m3 en 1952 grce une surlvation ; l 'ouvrage est
dcrit dans le chapitre n 10 : Msta centrale et
Msta ctire et servait galement couvrir les
besoins supplmentaires de l'O.C.P. en eau industrielle.
Vers les annes 1952-53, les besoins (1 000 000
m3 /an pour l'ensemble) progressant toujours trs vite,
le problme du captage de nouvelles ressources se
trouvait pos. De nouvelles solutions furent envisages
: surlvation du barrage du Zamrine construction
d'un nouveau barrage sur le Zamrine ou l'oued Grou
prospection de la nappe de GueffafSidi-Amor au
nord du plateau; toute nouvelle prospection par forage
au droit de la ville tait alors rejete. Aprs tudes
hydrogologiques fut ralise l'adduction depuis la
nappe de GueffafSidi-Amor, adduction 55 l/s de
dbit moyen annuel et 80 l/s en dbit de pointe mais
qui tait considre comme une solution d'attente.
En 1958 furent excutes les tudes prliminaires
pour une adduction lointaine partir du canal D
d'Afourer (Beni-Moussa du Tadla) ; en 1959 l'ide fut
mise de raccourcir cette adduction en captant la
nappe phratique du Tadla autour de Fquih-BenSalah. C'est finalement ce dernier projet qui est
ralis ; 3 forages totalisant une capacit d'exhaure de
465 l/s furent excuts (cf. chapitre 16 : plaine du
Tadla). L'adduction, ralise en 1963-65, longue de
45 km, a une capacit de transport de 40 000 m3 /j.
En 1972, la totalit des besoins de la rgion de

257

PLATEAU DES PHOSPHATES

Khouribga atteint 28 000 m3/j dont 10 000 m3/j d'eau


alimentaire et 18 000 m3/j d'eau industrielle. Une nouvelle
laverie consommant 12 000 m3/j entrera en fonctionnement
en 1973. Les ressources : 50 000 m3 /j dont 10 000 m3 /j
de ressources locales et 40 000 m3 /j provenant de
Fquih-Ben-Salah sont estimes suprieures aux
besoins jusqu'en 1976. C'est pourquoi de nouvelles
prospections ont t effectues dans le secteur de
Fquih-Ben-Salah en 1970-71, permettant de garantir la
possibilit de pomper 450 l/s supplmentaires dans la
nappe des Beni-Amir, d'une eau de la meilleure qualit
possible pour cette rgion.
SETTATE
La ville de Settate, devenue depuis peu chef-lieu
de Province, est un gros bourg rural situ dans une
rgion d 'agriculture en sec assez prospre. Cette ville
qui avait 18 000 habitants en 1936 en comptait 40 000
en 1970.
Le premier captage et la premire adduction,
datant de 1923, concernait l'An Nzhar. Plusieurs
amliorations furent ralises depuis cette date. La
source est capte par deux drains divergents. L'eau
provient de calcaires diaclass interstratifis dans des
marnes, d'ge cnomanien ; le dbit important de ce
point d'eau (13 l/s l'origine, ports 35 l/s par les
derniers travaux de captage) est imputable sa
situation privilgie car c'est l'exutoire principal d'un
synclinal ferm de 40 km2 de superficie. Une
adduction longue de 3,6 km relie l'An Nzhar Settate
; les pertes au cours du transport ont t values 12
l/s, soit le tiers du dbit capt.

intressant ; les meilleurs puits ne dbitent gure plus


de 5 l/s et les forages profonds dj excuts pour
recouper la totalit de la srie cnomanienne ont t
des checs. Cette adduction lointaine pourrait provenir
soit de la plaine de Berrechid (20 km environ) mais
dont les ressources sont dj convoites d'autres fins
(agriculture ville de Casablanca industries) soit
de l'Oum-er-Rbia avec ouvrage de prise dans la retenue
du barrage projet Sidi-Cho ; si l'exploitation du
gisement de phosphates de Sidi-Hajjaj l'E de Settate
voyait le jour moyen terme, une solution mixte O.C.P
ville de Settate, du type de celle adopte pour
Khouribga, prsenterait des avantages pour l'amortissement des importants investissements consentir
dans l'adduction l'Oum-er-Rbia longue de quelque 45
km.
OUED-ZEM
D 'une population de 30 000 habitants en 1970, ce
centre ne disposait que de 5 l/s et vivait en tat de vive
pnurie depuis de nombreuses annes (10,5 l/hab./jour.
en 1970). Ces 5 l/s sont fournis par 2 puits et 2 forages
exploitant le calcaire turonien aux abords mme de la
ville. Des travaux de prospection systmatique suivis
du creusement de puits, travaux effectus de 1970
1972, viennent d'tre couronns de succs au S de la
ville : un dbit de 40 l/s a t obtenu, garantissant la
satisfaction des besoins jusqu'en 1985. On avait un
moment song raccorder la ville la conduite OCP :
Fquih-Ben-SalahKhouribga, grce une bretelle
BoujnibaOued-Zem longue de 21 km et extrmement
onreuse.
PETITS CENTRES RURAUX

Un autre captage, l'An Settate, est exploit depuis


1956 en plein coeur de la ville. La source constitue un
exutoire important d'un bassin synclinal semblable
celui de l'An Nzhar, rempli de Cnomanien marnocalcaire et plus vaste (160 km2 ). Cette source est
capte par un puits galerie quip d'un groupe
lectro-pompe. Le captage dbite 15 20 l/s selon
l'hydraulicit des annes.
Il est noter que les deux captages, non protgs,
sont trs vulnrables aux pollutions (notamment l'An
Settate situe en pleine ville). Dans le pass des
travaux de forage et de puits effectus proximit
des sources ont montr que celles-ci taient
rapidement influences et qu'on ne pouvait escompter
exploiter de nouvelles ressources proxi m i t des 2
captages existants.
Pour l'avenir il faudra avoir recours une
adduction lointaine, seule solution susceptible de
satisfaire de nouveaux besoins importants tout en
supprimant les risques sanitaires des captages actuels.
En effet, il n'existe pas proximit de la ville dautres
sources que celles captes, d'un dbit suffisamment

Boujad Un drain en travers de la valle de


l'oued Bou-Guerroum 10 km au NNW de la ville
produit environ 1 l/s, dbit trs insuffisant. Des
recherches du type de celles effectues Oued-Zem
sont en cours et ont de fortes chances d'aboutir.
El-Borouj Un forage au Turonien, profond de
113 m, quip d'une pompe immerge, est susceptible
de produire 10 l/s pour une population de l'ordre de
5000 habitants. Ces installations datent de 1956-57.
LE BARRAGE DE RETENUE
SUR L'OUED BOU-GUERROUM
Ce petit ouvrage est le seul amnagement hydraulique des eaux superficielles sur le plateau des Phosphates ; le petit barrage sur l'oued Zamrine servant
l'alimentation de l'O.C.P. Khouribga se situant dans la
Msta (chapitre 10).
L'emplacement de l'ouvrage se situe mi-distance
entre Boujad au N et Fquih-Ben-Salah au S, au centre

258

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

d'une vaste zone de pacage qui, faute de possibilit


d'abreuvement, devait autrefois tre abandonne par
les troupeaux ds la fin des dernires pluies en raison
du tarissement rapide des oueds. Afin de maintenir les
troupeaux dans cette zone un peu plus longtemps, on
construisit vers 1930 une retenue collinaire sur une
petite valle morte o l'eau est achemine grce une
prise de drivation sur l'oued Bou-Guerroum et un
canal d'amene long de 3,5 km. Il s'agit donc d'un
rservoir latral l'oued Bou-Guerroum, rservoir
sommairement amnag, sans dispositif particulier
d'limination des dpts solides au niveau de la prise
ou du bassin d'accumulation ; la digue est une leve de
terre longue de 420 m, haute de 7 m en son maximum
l'origine et surleve de 1,5 m en 1969. Sa capacit
qui tait de 325 000 m3 l'origine est passe 800 000
m3 en 1969 pour une hauteur d 'eau moyenne 2,6 m et
une superficie du plan d 'eau de 370 000 m2 . De 1930
1965, une paisseur de vase de prs de 3 m s'tait
dpose sur l'ensemble de la cuvette, rduisant sa
capacit, ce qui introduisit la ncessit d'une
surlvation.
Avant 1969, la retenue s'asschait progressivement
en t, phnomne attribu l'vaporation. Ds le
dbut des travaux de surlvation, la retenue n'tant
plus alimente par l'oued, on constata qu'elle se vidait
trop rapidement pour que l'vaporation soit seule en
cause et des sries de mesures prcises mirent en
vidence des fuites imputables une percolation
verticale gnralise de l'eau travers les assises du
fond de la cuvette. La retenue est construite sur la srie
marneuse et marno-calcaire du Snonien, paisse de
60 m et reposant sur le calcaire trs permable du
Turonien qui constitue un drain profond. On a pu
mesurer les permabilits verticales des vases
superficielles (1.10 -9 m/s) et du Snonien (2,2.10 -6
m/s) et chiffrer les infiltrations qui retenue pleine,
passaient de 400 l/s avant surlvation 740 l/s aprs
surlvation en raison de la charge supplmentaire
cre par une plus grande paisseur d'eau. Les travaux
de surlvation ayant t excuts, on ne peut que
vrifier les prvisions des tudes : en dpit du plus
grand volume accumul, le plan d'eau s'assche aussi
rapidement qu'avant les travaux, ceux-ci lui
garantissant une dure d'existence supplmentaire
d'une dizaine de jours dans la saison sche. Des
pandages uniformes de vases dans la cuvette ont t
conseills pour ralentir un peu l'infiltration.
Cette ralisation est riche d'enseignements. Tout
d'abord le rle important du Turonien calcaire dans la
partie orientale du plateau des Phosphates est bien mis
en vidence ; cet aquifre est susceptible de drainer
des dbits considrables, mme lorsqu'il est recouvert
par des assises plus rcentes et assez peu permables.
Ensuite sur le plan pratique, une telle retenue ne se

justifie pas en cette rgion ; il serait moins onreux et


beaucoup plus efficace de crer un rseau de puits
exploitant la nappe turonienne, points d'eau qui
ouvriraient aux troupeaux de vastes zones de pacage
actuellement inaccessibles en dehors de la saison
pluvieuse.
CONCLUSION
On a longtemps cru que le plateau des Phosphates
tait l'une des rgions les moins aquifres du Maroc ;
c'tait aussi l' une des rgions les plus mal connues. Les
travaux rcents tendent prouver que cette opinion
demeure valable dans la partie septentrionale, I'W de
Oued-Zem, (plateaux de SettateBen-Ahmed et de
Khouribga) mais est fausse ailleurs. En fait le plateau
des Phosphates constitue un chteau d'eau
souterraine assez bien arros, o le ruissellement est
faible, laissant une belle part de la pluviosit
l'infiltration verticale vers un niveau privilgi, trs
transmissif qui est le Turonien calcaire. Ce niveau
draine en profondeur l'essentiel des dbits souterrains.
Sur le plateau des Phosphates, la forte pente du N au S
de la formation turonienne entrane un gradient
pizomtrique lev et une hauteur d 'aquifre mouill
rduite, particulirement en certaines zones o les
captages par puits s'avrent difficiles ou impossibles ;
cependant vers le S, lorsque la nappe turonienne est en
charge, les dbits des captages deviennent parfois plus
importants alors que leur cot s'accrot rapidement en
raison de la profondeur de la couche productrice.
Sur le plan du bilan on peut considrer comme
vraisemblable une alimentation annuelle en eau souterraine de l'ordre de 200 millions de m3 , dont 160
millions sortent du domaine au S pour alimenter la
nappe profonde du Turonien du Tadla et 40 millions
sortent aux limites du domaine sous forme
d'abouchements avec la nappe phratique du Tadla ou
de sources au N et l'W ou encore de consommations
sur place.
Le plateau des Phosphates n'a gure de possibilits
agricoles faute de bonnes terres. Sa vocation est
pastorale et minire. Si l'exploitation phosphatire
peut consentir les lourds investissements ncessaires
l'approvisionnement en eau de ses centres urbains et
de ses usines de traitement partir de ressources
lointaines captes dans un autre bassin, il n'en est pas
de mme pour les activits pastorales. Aussi est-il
ncessaire
de
poursuivre
les
investigations
hydrogologiques systmatiques, notamment dans la
partie occidentale du plateau des Phosphates afin de
pouvoir conseiller efficacement la mise en place
progressive d'un rseau dense de points d'eau faible
dbit unitaire, destins aux troupeaux ; le succs de
l'entreprise est ce prix.

PLATEAU DES PHOSPHATES

259

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