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Étymologie

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De l’ancien français parler, du bas latin ecclésiastique parabolare, (« s’exprimer »).
 
Une femme en train de parler au micro.

parler \paʁ.le\ transitif indirect ou intransitif ou pronominal 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se parler)

  1. User de la faculté du langage ; proférer, prononcer, articuler des mots.
    • Tout en procédant à sa toilette, elle parle toute seule, bavarde, gaie, animée, à cause qu’on est encore au printemps de la journée. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
    • Les deux travailleurs essuyèrent leurs visages trempés, […], puis se parlèrent et se comportèrent comme des hommes qui se congratulent d’une matinée bien employée. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 357 de l’édition de 1921)
    • Le café quasi désert ne comptait que son Guy de propriétaire plus un vieux pousse-mégot qui parlait à voix basse au fond de la pièce adjacente, […]. — (Pierre Saha, Le porteur de mauvaises nouvelles: Liancourt, avril 1972, une tragédie ordinaire, Éditions Ravet-Anceau, 2017)
    • Parler du nez, de la gorge. Parler à l’oreille de quelqu’un. Parler avec peine. Il parle toujours entre ses dents.
  2. (Par analogie) Imiter le langage de l’homme, en parlant de certains oiseaux comme les perroquets, les sansonnets, les geais, les pies, etc.
    • Apprendre à parler à un perroquet.
  3. Exprimer sa pensée en articulant les mots d’une langue.
    • La population de Saint-David m’intéressait fort par ses mœurs simples et naïves et parlait un curieux patois anglais plein d’expressions maritimes. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
    • Le philosophe doit éviter les ambiguïtés ou les plurivocités, et décider du langage qu'il entend au juste parler. Dans le cas contraire, les portes sont grandes ouvertes aux malentendus. — (Robert Zimmer, Petites distractions philosophiques: Comment apprendre à penser sans jamais s'ennuyer, Librairie Vuibert, 2017, chapitre 1)
  4. S’exprimer sur certains sujets.
    • Après le dîner, pendant lequel on n’avoit parlé que de politique, il fit la lecture de ses extraits. — (Madame de Genlis, Nouveau contes moraux et nouvelles historiques, Imprimerie de Crapelet, 1802, pages 1-47)
    • Comme tous ceux qui écrivent beaucoup, Balzac parlait peu... Mais, dès qu’il parlait, le charme opérait. Il y avait, dans sa parole, une telle autorité, une telle séduction, qu’on oubliait très vite ses disgrâces physiques. — (Octave Mirbeau La Mort de Balzac, 1907)
    • On ne peut parler que lorsqu’on a un lieu sûr où livrer cette parole. — (Vicky Vanborre, « Les ressources relationnelles, un moteur de vie », partie « Restauration de la parole », dans Rhizomes, no 69-70 « Soigner le traumatisme ? », Presses de Rhizome, Bron (Rhône), 2018/3-4, pages 30-31)
    • Je n’ai jamais entendu parler de cette affaire. Toute la ville en parle.
  5. Adresser la parole, avoir un entretien, converser.
    • Parler avec quelqu’un. Parler à quelqu’un. Moi qui vous parle. C’est à vous que je parle.
  6. S’entretenir de.
    • De quoi parlez-vous tous les deux ? Nous parlons de vos affaires. Nous en parlerons tantôt ensemble.
    • Je vous parlerai de quelque chose qui vous regarde. Parlez de moi au ministre. Je les ai laissés qui parlaient d’affaires.
  7. (Absolument) Révéler, dévoiler quelque chose.
    • […] il me touchait presque et hurlait: « Tu vas parler ! Tout le monde doit parler ici ! On a fait la guerre en Indochine, ça nous a servi pour vous connaître. Ici, c’est la Gestapo ! Tu connais la Gestapo ? » — (Henri Alleg, La Question, 1957)
  8. Expliquer ses sentiments, sa pensée, déclarer son intention, sa volonté.
    • Une peste de psychologue, que mes parents m’avaient emmené voir sur le conseil d’une prof complètement tarée, avait parlé de « nonchaloir oriental » pour expliquer ces accès de paresse. — (Bernard Du Boucheron, Long-courrier, Éditions Gallimard, 2013)
    • C’est un homme qui ne veut pas parler nettement. On a fait ce qu’on a pu pour le faire parler, mais il n’y a pas eu moyen d’en venir à bout.
    • Je saurai bien le faire parler. Expliquez-vous mieux, ce n’est pas là parler. Parler au nom de quelqu’un.
  9. Intervenir, prendre la parole pour ou contre quelqu’un ou quelque chose.
    • Ce député a parlé contre le projet de loi.
  10. Prononcer un discours, prendre la parole en public.
    • L’art de parler. Parler à son tour. Quand ce fut à lui de parler…. Parler sans préparation, sans être préparé.
  11. (Par extension) Expliquer sa pensée par écrit.
    • Cette terrible histoire des Vaudois, dois-je en parler ou m’en taire ? En parler ? Elle est trop cruelle ; personne ne la racontera sans que la plume n’hésite, et que l’encre, en écrivant, ne blanchisse de larmes. — (Jules Michelet, Le prêtre, la femme, la famille, Paris : Chamerot, 1862 (8e édition), page 23)
    • Le malgracieux mais spirituel Scarron écrivait jadis au cardinal de Retz dont il allait parler dans une préface : « Tenez-vous bien, monseigneur, je m'en vais vous peindre. » — (« Mme Judic », texte anonyme, dans L’Eclipse, revue comique illustrée du 6 mai 1877, hors-texte entre les pages 356 & 357)
    • La loi est formelle là-dessus et parle très clairement. Le contrat ne parle point de cette clause.
  12. (Sens figuré) Manifester ses sentiments, ses pensées par un autre moyen que celui de la parole.
    • Les muets parlent par signes. Il me parlait des yeux et du geste. Chaque mouvement de cet habile pantomime parlait aux yeux des spectateurs.
  13. (Sens figuré) Provoquer des émotions, des sentiments en parlant des choses qui ont ou qui semblent avoir une sorte de langage.
    • Ensuite c’est à chacun de voir en quoi cela l’intéresse, le concerne, lui parle. Il n’y a strictement aucune prétention comminatoire du genre : si vous ne passez pas par là, vous êtes fichu. — (Jacqueline Legaut, La psychanalyse, l’air de rien, éditions Eres, 2012)
    • La peinture parle aux yeux. Ses yeux parlent. Son visage parle.
    • La nature, le sang a parlé, quand il a revu son fils malheureux. En votre absence, tout ici nous parlait de vous.
  14. (Sens figuré) (Par analogie) Démontrer ou confirmer ses qualités.
    • Pas de surprise lors du dernier tiercé : le favori l’a emporté de dix longueurs, sa classe a parlé.
    • Lors du championnat du monde des mi-lourds à mi-combat le champion en titre mène largement aux points, c’est le métier qui parle.
  15. (Transitif) Se servir d’un langage.
    • Parler une langue. Parler français, italien, allemand, etc. La langue française se parle, est parlée dans tous les pays du monde.
    • Il parle plusieurs langues. Le langage que parlaient nos pères.
    • Ce poète dramatique, ce romancier fait parler à chacun son langage.
  16. (Transitif) S’entretenir de quelque chose, en raisonner, en discourir. Note : dans ce cas on ne met jamais l’article devant le nom.
    • Parler géométrie, musique, peinture, politique, etc. Parler affaires.
  17. (Transitif) (Péjoratif) Être sceptique sur le sujet. Note : forme transitive de tu parles.
  18. (Psychologie) Mettre en mots ou en récit un psychotraumatisme de façon à en alerter autrui et/ou à en réduire les séquelles.
    • Parler, parvenir à se dégager de l’impact de la violence subie n’est pas si simple. Et il est bien illusoire de penser que, parce que l’enfant est convoqué tel jour à telle heure pour une évaluation, une audition ou une expertise, il pourra parler et mettre des mots sur ce qu’il a subi. Il est tout aussi illusoire de penser que parler libérera magiquement l’enfant de toute sa souffrance, de sa honte, de sa peur et de sa culpabilité. — (Hélène Romano, « Être un adulte transitionnel ou Comment permettre à l’enfant de se dégager de l’impact du trauma » [en ligne], Dialogue, Érès, Toulouse, 2010/3 (n° 189), page 121)

Dérivés

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Proverbes et phrases toutes faites

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Troponymes

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Traductions

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Traductions à trier
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Nom commun

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Singulier Pluriel
parler parlers
\paʁ.le\

parler \paʁ.le\ masculin

  1. Forme de langage particulière à une catégorie sociale, une profession, une région
    • Pourtant un juge sévère aurait pu lui reprocher une délicatesse outrée et un mépris trop absolu pour le parler haut et l’impudence de nos jeunes hommes à succès. — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
    • M. de Pontlevé avait ce parler long et figuré des gens diserts du temps de Louis XVI, qui passait alors pour de l’esprit. — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
    • Il n’est possible de caractériser avec précision les parlers du Bas-Maine qu’en les comparant aux parlers voisins. — (Georges Dottin, Glossaire des parlers du Bas-Maine, réédition, 1978)
    • Les Bretons, ces émigrants celtiques venus de Grande-Bretagne au Ve siècle de notre ère, avaient ramené en Armorique une langue très analogue à ce parler gaulois que d'ailleurs employait encore à cette époque, la population d'Auvergne. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : Le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • J’essayai de l’excuser par l’exemple de tant de bons artisans du parler maternel qui tenaient pour leurs maîtres en langage les forts du port au foin et les vieilles lavandières. — (Anatole France, Le crime de Sylvestre Bonnard, Calmann-Lévy ; réédition Le Livre de Poche, 1967, page 192)
    • Le succès de ce type de langage en marge du français académique chez les adultes, entraîne au niveau de la jeunesse déscolarisée des années 1980, la création d’un parler similaire : le nouchi. — (Germain-Arsène Kadi, Le champ littéraire africain depuis 1960: Romans, écrivains et sociétés ivoiriens, L’Harmattan, 2010, page 143)
    • Quant aux mots arabes entrés dans le français de France, ils ont transité par un parler désormais éteint du fait du départ des Français, le pataouète, parler des quartiers populaires d’Alger. — (Françoise Gadet et Ludwig Ralph, Le français au contact d’autres langues, Éditions Ophrys, 2014, page 87)
    • — Qu’adviendrons-nous demain ? se demandait à haute voix le vieux banquier dont le parler conservait les mauvaises tournures de ses origines plébéiennes. — (Camille Pascal, L’Été des quatre rois : Juillet-août 1830, Éditions Plon, 2018)

Synonymes

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Dérivés

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Homophones

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Vocabulaire apparenté par le sens

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Traductions

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Prononciation

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  • La prononciation \paʁ.le\ rime avec les mots qui finissent en \le\.
  • France (Paris) : écouter « parler [paʁ.le] »
  • France (Paris) : écouter « parler [paʁ.le] »
  • France (Occitanie) : écouter « parler [paʁ.le] »
  • France (Brétigny-sur-Orge) : écouter « parler [paʁ.le] »
  • France (Lyon) : écouter « parler [paʁ.le] »
  • France (Vosges) : écouter « parler [paʁ.le] »
  • France (Toulouse) : écouter « parler [paʁ.le] »
  • France (Cesseras) : écouter « parler [paʁ.le] »
  • France : écouter « parler [paʁ.le] »
  • France (Lyon) : écouter « parler [paʁ.le] »
  • canton du Valais (Suisse) : écouter « parler [paʁ.le] »
  • Vosges (France) : écouter « parler [paʁ.le] »
  • Somain (France) : écouter « parler [paʁ.le] »
  • Perpignan (France) : écouter « parler [paʁ.le] »

Anagrammes

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Références

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Étymologie

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Du bas latin ecclésiastique parabolare, (« raconter des histoires »).

parler *\Prononciation ?\

  1. Parler (sens général).

Références

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  • parler sur Tableaux de conjugaison de l’ancien français, Okada et Ogurisu, 2007-2012.

Étymologie

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Du bas latin, voir ci-dessus.

parler \Prononciation ?\

  1. Parler (sens général).

Étymologie

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Étymologie manquante ou incomplète. Si vous la connaissez, vous pouvez l’ajouter en cliquant ici.

parler \Prononciation ?\ 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’parler) (graphie inconnue)

  1. (Pronominal) Essayer de parler correctement.
  2. (Pronominal) S’écouter parler.

Références

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