est-ce que
Étymologie
modifier- De l’inversion sujet-verbe de c’est que.
Adverbe interrogatif
modifierest-ce que \ɛ‿s kə\ invariable
- Utilisé pour commencer une question pour ne pas débuter par le verbe. — Note : Le sujet n’est alors plus inversé avec le verbe.
Çà, monsieur le comte, dit-il, tandis que l’on nous prépare notre chambre, dites-moi : est-ce que par hasard vous avez trouvé Paris une ville gaie, vous ?
— (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre IV)Allons, Féral, allons, est-ce que nous ne sommes plus des anciens de l’armée de Sambre-et-Meuse ?
— (Erckmann-Chatrian, Histoire d’un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864)Ce qui m’étonne, c’est que le propriétaire dudit bouquin ne semble pas le lire de droite à gauche. Est-ce qu’il ne serait pas imprimé en caractères chinois ?
— (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre VI, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)Quand est-ce qu’on aura le courage de préférer à tout et surtout à tous les romans, les bars-tabacs avec leurs implacables billards électriques? Les bars-tabacs comme celui de la rue de Buci?
— (François Weyergans, Le pitre, NRF/Éditions Gallimard, 1973, page 412)Jusqu’à il y a quatre ans, les tribunaux cafouillaient. Est-ce que la chaise électrique et la chambre à gaz sont des châtiments cruels et inhabituels ? L’attente entre la condamnation et l’exécution est-elle un châtiment cruel et inhabituel ?
— (Stephen King, Le Fléau, traduit de l’anglais, éditions J.-C. Lattès, 1991, chapitre 24)« Scientifique », « scientifique », est-ce que j'ai la ganache d'Albert Einstein ? Hein ? Vous faites chier, à pénave comme des branques tout l’temps !
— (Johann Zarca, Braquo sauce samouraï, Paris : Fleuve noir, 2019, chapitre 15)
- (Populaire) Souvent utilisé dans la langue courante pour les questions indirectes.
« […] Je sais pas quand est-ce que leur action démarre et tout ça. »
— (Didier Demazière, Le chômage en crise ?, 1992, ISBN 2859394079)
Notes
modifier- Il est à noter que ce mot est aujourd’hui un mot composé inséparable et il n’est plus l’inversion interrogative de c’est que[1][2].
Ordinaire C’est que Déclaratif Sophie est arrivée. C’est que Sophie est arrivée. Question Inversion Sophie est-elle arrivée ? Est-ce que Sophie est arrivée ?1 Est-ce que Est-ce que Sophie est arrivée ?2 Est-ce que c’est que Sophie est arrivée ?
- Les questions 1 et 2 sont orthographiquement égales mais grammaticalement différentes.
Variantes
modifier- est-ce qu’ (élision devant une voyelle)
- esque (Familier)
Synonymes
modifier- tu (Canada)
Dérivés
modifier- de quoi est-ce que
- lequel est-ce que
- qu’est-ce que (un mot composé aujourd’hui)
- qui est-ce que
- oùsque
Dérivés dans d’autres langues
modifierVocabulaire apparenté par le sens
modifierTraductions
modifierParticule interrogative
- Aghem : à lò êzə̀ a (*)
- Arabe : هَل (ar) hal
- Bambara : wa (bm)
- Boulou : ye (*)
- Breton : ha (br)
- Chinois : 吗 (zh) (嗎) ma
- Chleuh : ⵉⵙ (*)
- Coréen : ㅂ니까 (ko) -mnikka, 습니까 (ko) -seumnikka, 는가 (ko) -neunga, ㄴ가 (ko) -nga, 냐 (ko) -nya, 니 (ko) -ni
- Créole haïtien : èske (*)
- Créole seychellois : eski (*)
- Espéranto : ĉu (eo)
- Finnois : -ko (fi)
- Hindi : क्या (hi) kyā
- Ido : ka (io), kad (io)
- Interlingua : esque (ia)
- Japonais : か (ja) ka
- Kabyle : ma (*)
- Kazakh : ма (kk) ma, ме (kk) me, ба (kk) ba, бе (kk) be, па (kk) pa, пе (kk) pe
- Khakasse : ба (*), бе (*), ма (*), ме (*), па (*), пе (*)
- Khmer : ទេ (km) tei, េទ (km)
- Kinyarwanda : ese (rw)
- Kotava : kas (*)
- Malais : adakah (ms)
- Masa : kàyn (*)
- Mohawk : ken (*)
- Ourdou : كيا (ur) kyā
- Persan : آيا (fa) âyâ
- Polonais : czy (pl)
- Portugais : será que (pt)
- Quenya : ma (*)
- Shimaoré : afa (*)
- Shingazidja : a (*)
- Slovène : ali (sl)
- Thaï : ไหม (th) măi
- Turc : mı (tr), mi (tr), mu (tr), mü (tr)
Prononciation
modifier- France (Lyon) : écouter « est-ce que [Prononciation ?] »
- (Région à préciser) : écouter « est-ce que [ɛs.kə] »
Références
modifier- ↑ Rooryck, Johan, (1994), On two types of underspecification: Towards a feature theory shared by syntax and phonology, Probus 6: pages 207-233.
- ↑ Zuckerman, Shalom, (2001), The Acquisition of "Optional" Movement, Groningen Dissertations in Linguistics (Groningen University) 34.