Traité de Varsovie (1705)
Signé |
28 novembre 1705 Varsovie, république des Deux Nations |
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Parties | République des Deux Nations (Confédération de Varsovie (1704) (en)) | Empire suédois |
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Le traité de Varsovie a été conclu le 28 novembre 1705 pendant la Grande Guerre du Nord[1]. Il s'agissait d'un traité de paix et d'alliance entre l'Empire suédois et la faction du Commonwealth polono-lituanien fidèle à Stanislas Leszczynski[1],[2].
Contexte historique
[modifier | modifier le code]Au début de la grande guerre du Nord, Charles XII de Suède a porté la guerre sur le territoire de la république des Deux Nations, dont Auguste le Fort, électeur de Saxe, était roi depuis 1697[3]. Cherchant à détrôner son adversaire, Charles XII parvient à faire élire son candidat Stanislas Leszczyński roi de Pologne le 12 juillet 1704[3]. L'allié d'Auguste, Pierre le Grand, tsar de Russie, hésitait à provoquer Charles XII dans une bataille majeure à la suite de la défaite décisive que son armée avait subie à Narva en 1700[3]. Une faction des nobles polonais et lituaniens n'a pas accepté l'élection de Leszczyński[3], qui avait été imposée au mépris des coutumes du Commonwealth, et ils s'organisèrent au sein d'une Confédération de Sandomir (en)[4] pour soutenir Auguste. Ils déclarèrent l'élection de Stanislas illégale et ses partisans hors-la-loi, déclarèrent la guerre à la Suède, et s'allièrent à la Russie en vertu du Traité de Narva (en)[5].
Une première armée russo-saxo-polono-lituanienne est alors rassemblée à Polotsk[1],[5] ; une deuxième armée alliée se constitue en Saxe[6] ; et une troisième force alliée commandée par le général Otto Arnold von Paykull s'avance vers Varsovie[1], où Charles XII et Stanislas séjournaient[5]. La cavalerie saxo-polono-lituanienne de Paykull atteignit la périphérie de Varsovie le 31 juillet 1705, où elle fut défaite[7]. L'armée de Polotsk s'est vue refuser l'avance vers l'Ouest par les forces suédoises sous le commandement d'Adam Ludwig Lewenhaupt[1]. Ainsi, Leszczyński fut couronné roi de Pologne à Varsovie le 4 octobre 1705, et la Suède et la faction du Commonwealth représentée par Leszczyński signèrent le traité de Varsovie le 28 novembre[1].
Termes du traité
[modifier | modifier le code]La Suède fut autorisée à occuper les villes et les forteresses de la Pologne-Lituanie et à recruter des soldats sur son territoire sans restriction[1],[2]. Les alliances anti-suédoises conclues par le Commonwealth furent déclarées nulles et non avenues[2], la Pologne ne pouvant désormais conclure des traités qu'avec l'approbation de Charles XII[1].
Les régions polono-lituaniennes de Courlande, de Lituanie, de Prusse royale et de Ruthénie pouvaient uniquement exporter des marchandises via le port suédois de Riga[2] ; le port polonais de Połąga devant être abandonné[1],[2]. Sur le territoire de la République, les marchands suédois bénéficiaient d'une importante exonération fiscale et du droit de s'installer et de commercer[1].
Le traité divisait en outre les territoires du Commonwealth alors sous occupation russe entre les parties : les régions de Smolensk et de Kiev devaient être réintégrées à la Pologne-Lituanie, tandis que la Livonie et la Courlande polonaises devaient être cédées à la Suède lors de leur reconquête[2].
Le traité fut en outre intégré à la Pacta conventa, ce qui signifie que tous les futurs candidats au trône polono-lituanien se devaient théoriquement de le soutenir afin de pouvoir prétendre être élus[1].
Conséquences
[modifier | modifier le code]Comme prévu, le traité a rendu impossible une réconciliation intra-polono-lituanienne des confédérations de Varsovie et de Sandomir[1]. Au début de 1706, Auguste le Fort s'approcha de Varsovie avec une force de cavalerie et ordonna à Johann Matthias von der Schulenburg de mettre en mouvement l'armée rassemblée en Saxe en direction de la Pologne-Lituanie[8]. Schulenburg fut intercepté et vaincu par Carl Gustav Rehnskiöld lors de la bataille de Fraustadt[6],[8]. L'armée rassemblée à Polotsk avait été déplacée à Grodno, où elle a été vaincue tactiquement et forcée de se retirer vers l'Est[6],[8]. Charles XII put alors occuper toute la Saxe, forçant Auguste à abandonner à la fois la couronne polonaise et ses alliés par le traité d'Altranstädt (1706)[6],[8].
Sources
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- Bromley (1970), p. 699
- Frost (2000), p. 269
- Anisimov (1993), p. 103
- Anisimov (1993), pp. 103-104
- Anisimov (1993), p. 104
- Anisimov (1993), p. 105
- Bromley (1970), pp. 699-700
- Bromley (1970), p. 700
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Evgeniĭ Viktorovich Anisimov, The reforms of Peter the Great. Progress through coercion in Russia, M.E. Sharpe, coll. « The New Russian history », (ISBN 1-56324-047-5)
- J. S. Bromley, Rise of Great Britain & Russia, 1688-1725, vol. 6, CUP Archive, coll. « The New Cambridge Modern History », (ISBN 0-521-07524-6)
- Robert I Frost, The Northern Wars. War, State and Society in Northeastern Europe 1558-1721, Harlow, Longman, (ISBN 978-0-582-06429-4)