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Thérèse Gouin Décarie

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Thérèse Gouin Décarie
Fonction
Professeure (en)
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 100 ans)
MontréalVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Thérèse GouinVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité
Père
Conjoint
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Maîtres
Distinctions
Archives conservées par
Division des archives et de la gestion de l’information de l'Université de Montréal (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
Intelligence et affectivité chez le jeune enfant : étude expérimentale de la notion d'objet chez Jean Piaget et de la relation objectale (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Thérèse Gouin Décarie, née le à Montréal et morte le dans la même ville[1], est une psychologue et professeure universitaire canadienne reconnue pour ses travaux articulant intelligence et affectivité chez les jeunes enfants.

Thérèse Gouin Décarie naît le à Montréal[2]. Son milieu est celui de la grande bourgeoisie canadienne-française. Sa mère est Yvette Ollivier, une artiste et dramaturge qui a connu un succès public et critique, et dont les deux œuvres majeures sont les pièces Cocktail (1935) et Le jeune dieu (1937)[3]. Son père est le sénateur Léon-Mercier Gouin, et de ce fait, elle est la petite-fille de Lomer Gouin[4],[5], 13e premier ministre du Québec (1905-1920) et l'arrière-petite-fille d'Honoré Mercier[6], 9e premier ministre du Québec (1887-1891). Après avoir été brièvement fiancée à Pierre Elliott Trudeau[7],[8], elle épouse Vianney Décarie, professeur de philosophie à l'Université de Montréal. La cérémonie eut lieu à la basilique Notre-Dame de Paris le [2]. Le couple aura ensemble 4 enfants.

Elle fait des études au Couvent du Sacré-Cœur à Montréal[9]. Puis, elle s'inscrit à l'Institut (qui deviendra un département) de psychologie de l'Université de Montréal et obtiendra son baccalauréat en 1945[9],[10]. Son mémoire de maîtrise (1947) porte sur les dessins d'enfants et leurs significations[9]. Entre 1946 et 1949, elle effectue quelques stages de formation. D'abord au Centre d’orientation de Montréal (1946 à 1948), puis au James Jackson Putman Children’s Center de Boston, un institut pour enfants autistes (printemps 1948)[11]. Ce stage américain la mène à la publication de son premier article scientifique Quelques symptômes d’enfants autistiques en regard des théories de Piaget. De 1948 à 1949, on la retrouve à l’Institut médico-pédagogique de l’Université de Paris auprès du médecin et psychanalyste André Berge[11]. Elle en profite pour suivre des cours de la Sorbonne, où elle s'initie aux théories de Jean Piaget[11]. Sa thèse de doctorat, déposée en 1960, articule la théorie du développement intellectuel de l'enfant de Jean Piaget et celle du développement de l'affectivité de Sigmund Freud[9]. Sa thèse sera publiée en 1962 aux éditions Delachaux et Niestlé, sous l'intitulé Intelligence et affectivité chez le jeune enfant[4],[10]; Piaget en signe d'ailleurs la préface[12].

Thérèse Gouin Décarie est « une pionnière au Québec dans la recherche sur le développement de l’enfant »[13]; une pionnière par son approche expérimentale du développement du nourrisson. Elle a contribué à introduire l'approche, les idées et les méthodes de Jean Piaget en Amérique[9]. Ses premiers travaux ont « démontré comment le nourrisson appréhende le monde social et le monde physique et comment ces deux mondes se rejoignent »[13].

Elle réalisera une carrière universitaire comme professeure au département de psychologie de l'Université de Montréal[14]. Au début de sa carrière, elle donne des cours de psychologie génétique et dirige des recherches sur la petite enfance à titre de chargée d’enseignement à l’Institut de psychologie de l’Université de Montréal (1949 à 1951); elle devient professeure agrégée en 1951, puis titulaire en 1965. Elle est l’auteure d’une cinquantaine d’articles scientifiques et a dirigé ou co-dirigé les thèses et mémoires de près de trente étudiants et étudiantes[12].

Dans les années 1960, Thérèse Gouin Décarie mène une étude longitudinale sur le développement des enfants nés de mères ayant pris de la thalidomide au cours de leur grossesse[15],[8]. Ce travail évaluant le développement mental et affectif de ces enfants a reçu une attention internationale, au même titre que ses recherches en psychologie génétique[14]. Ses recherches suivantes se concentrent sur le développement social des enfants, notamment sur les réactions des nourrissons aux étrangers[16] et les capacités de prise en compte de différentes perspectives des tout-petits [17].

Elle est la première femme francophone dans le domaine des sciences humaines et sociales à être nommée au Conseil national de recherches du Canada[9]. En 2013, le Prix Acfas Marcel-Vincent est renommé Prix Acfas Thérèse-Gouin-Décarie; cette distinction canadienne est remise à un chercheur ou une chercheuse pour souligner l'excellence et le rayonnement de ses travaux et de ses actions dans le domaine des sciences sociales[18]. En 2021, la bibliothèque qui dessert la Faculté d'éducation, les départements de psychologie et de communication et l'École de psychoéducation de l'Université de Montréal est renommée « Bibliothèque Thérèse-Gouin-Décarie » en son honneur[19].

Publications

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  • Le développement psychologique de l'enfant : causeries de Radio-Collège (1952-1953) (Fides, 1953)
  • De l'adolescence à la maturité : causeries de Radio-Collège (1953-1954) (Fides, 1955)
  • « Les manuels d'éducation familiale... une fumisterie? », dans Cité libre, aout-
  • Intelligence et affectivité chez le jeune enfant : étude expérimentale de la notion d'objet chez Jean Piaget et de la relation objectale (Éditions Delachaux et Niestlé, 1962)
  • Réception de Mme Thérèse Gouin Décarie, M. Jacques Henripin et M. André Raynauld à la Société royale du Canada à Montréal, le 15 novembre 1969 (Éditions du Bien public, 1970)
  • La réaction du jeune enfant à la personne étrangère, en collaboration avec Jacques Goulet et autres (Presses de l'Université de Montréal, 1972)
  • L'enfant : explorations récentes en psychologie du développement, en collaboration avec Jean-François Saucier (Presses de l'Université de Montréal, 1980)
  • Le Griffiths, vingt-cinq ans après sa construction : une réévaluation des 80 premiers items : rapport final, (Université de Montréal, Département de psychologie, 1981)
  • Les Capacités précoces du jeune enfant, (Université de Montréal. Centre de formation continue, Enseignement culturel, 1992)
  • Entretiens avec Thérèse Gouin Décarie : la psychologie de l'enfant, côté science et côté coeur, en collaboration avec Marguerite-Michelle Côté (Liber, 1996)

Distinctions

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  • 1969 : Membre de la Société royale du Canada
  • 1970 : Membre à vie de la Société canadienne de psychologie[20]
  • 1970-79 : Membre du Honorary Advisory Council du Conseil national de recherches du Canada[21]
  • 1977 : Officier de l'Ordre du Canada[22]
  • 1981 : Doctorat honorifique de l'Université d'Ottawa[14]
  • 1984-85 : Présidente honoraire de la Société canadienne de psychologie[12]
  • 1986 : Prix Acfas Marcel-Vincent, pour des travaux en sciences sociales
  • 1988 : Prix Léon-Gérin
  • 1990 : Distinguished fellow de l'International Society for Infant Study[20]
  • 1991 : Médaille Innis-Gérin de la Société royale du Canada
  • 1991 : Professeure émérite de l'Université de Montréal
  • 1994 : Doctorat honorifique remis par l'Université Concordia[23]
  • 1994 : Officière de l'Ordre national du Québec[14]
  • 1996 : Doctorat honorifique de l'Université de Moncton[14]
  • 2002 : Médaille du jubilé d'or de la Reine Elizabeth II[24]
  • 2004 : Médaille du Centre d’excellence pour le développement du jeune enfant[25]
  • 2012 : Médaille du jubilé de diamant de la Reine Elizabeth II[26]
  • 2016 : Prix Jacques-St-Pierre[27]
  1. Avis de décès
  2. a et b « Université de Montréal - Division de la gestion de documents et des archives - Fonds Thérèse Gouin-Décarie - P330 », sur acdps.umontreal.accesstomemory.org (consulté le ).
  3. Dominique Lemay, L'œuvre dramaturgique d'Yvette Ollivier Mercier-Gouin : un parcours aux frontières de l'institution littéraire québécoise, Mémoire de maîtrise, janvier 2009, page v. https://archipel.uqam.ca/1907/1/M10749.pdf
  4. a et b Thérèse Gouin Décarie et Marguerite Michelle Côté, Entretiens avec Thérèse Gouin Décarie : la psychologie de l'enfant, côté science et côté coeur, Montréal, Liber, , 195 p. (ISBN 2-921569-37-X), p. 13
  5. « Lomer Gouin - Assemblée nationale du Québec », sur assnat.qc.ca (consulté le ).
  6. « Honoré Mercier (père) - Assemblée nationale du Québec », sur assnat.qc.ca (consulté le ).
  7. (en) « Feminist Voices - Thérèse Gouin-Décarie », sur Feminist Voices (consulté le ).
  8. a et b Marilyne Guertin et Mélissa Sansfaçon, « Les archives d’une pionnière de la psychologie de l’enfant. Le Fonds Thérèse Gouin-Décarie, 1923- (P0330)1 », (consulté le ).
  9. a b c d e et f Luc Granger et Marcelle Ricard, « Thérèse Gouin-Décarie : intelligence et affectivité chez le jeune enfant », dans Monuments intellectuels québécois du XIXe siècle, grands livres d'érudition et de sagesse, Québec, Éditions du Septentrion, , 290 p. (ISBN 2-89448-450-X), p. 171-172
  10. a et b « Gouin-Décarie, Thérèse - Archives UdeM », sur acdps.umontreal.accesstomemory.org (consulté le ).
  11. a b et c Yvon Lemay, « Les archives d’une pionnière de la psychologie de l’enfant - Le Fonds Thérèse Gouin - Décarie, 1923. », École de bibliothéconomie et des sciences de l’information,‎ (lire en ligne)
  12. a b et c « Curriculum Vitae - Gouin Decarie, Therese » [PDF], sur Society for Research in Child Development (consulté le ).
  13. a et b Simon Paradis, « Intelligence et affectivité chez les jeunes enfants : Dactylo : Épisode 2 » (consulté le ).
  14. a b c d et e « Thérèse Gouin Décarie : officière (1994) », sur Ordre national du Québec, (consulté le ).
  15. « Professeur émérite ou honoraire », sur Département de psychologie - Université de Montréal (consulté le ).
  16. (en) Marcelle Ricard et Therese Gouin Decarie, « Distance-maintaining in infants' reaction to an adult stranger », Social Development, vol. 2, no 2,‎ , p. 145–165 (ISSN 0961-205X et 1467-9507, DOI 10.1111/j.1467-9507.1993.tb00009.x, lire en ligne, consulté le )
  17. (en) Marcelle Ricard, Pascale C. Girouard et Thérèse Gouin Décarie, « Personal pronouns and perspective taking in toddlers », Journal of Child Language, vol. 26, no 3,‎ , p. 681–697 (ISSN 0305-0009 et 1469-7602, DOI 10.1017/S0305000999003943, lire en ligne, consulté le )
  18. « Prix Acfas Thérèse Gouin-Décarie », sur Acfas (consulté le ).
  19. « article », sur nouvelles.umontreal.ca, (consulté le ).
  20. a et b « Les Prix du Québec - la lauréate Thérèse Gouin Décarie », sur prixduquebec.gouv.qc.ca (consulté le ).
  21. (en) Catherine Millar et Marianne Gosztonyi Ainley, « A Select Few: Women and the National Research Council of Canada, 1916-1991 », Scientia Canadensis : Canadian Journal of the History of Science, Technology and Medicine / Scientia Canadensis : Revue canadienne d'histoire des sciences, des techniques et de la médecine, vol. 15, no 2,‎ , p. 105–116 (ISSN 0829-2507 et 1918-7750, DOI https://doi.org/10.7202/800331ar, lire en ligne, consulté le )
  22. Office of the Secretary to the Governor General, « Mme. Thérèse Gouin-Décarie », sur La gouverneure générale du Canada (consulté le ).
  23. « Doctorat honorifique - Éloge de Thérèse Gouin-Décarie | Concordia University Archives »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur archives.concordia.ca (consulté le ).
  24. Office of the Secretary to the Governor General, « Mme Thérèse Gouin-Décarie », sur La gouverneure générale du Canada (consulté le ).
  25. « APRUM Honneur », sur aprum.umontreal.ca (consulté le ).
  26. Office of the Secretary to the Governor General, « Thérèse Gouin-Décarie », sur La gouverneure générale du Canada (consulté le ).
  27. « APRUM Honneur », sur aprum.umontreal.ca (consulté le ).

Références

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  • Jean-Marc Gagnon, « Psychologie et enfance : Entretien avec Thérèse Gouin Décarie », sur Interface, le magazine de l'Acfas, Acfas, (consulté le ).
  • Luc Granger et Marcelle Ricard, « Thérèse Gouin-Décarie : intelligence et affectivité chez le jeune enfant », dans Monuments intellectuels québécois du XIXe siècle, grands livres d'érudition et de sagesse, publié sur la direction de Claude Corbo. Éditions du Septentrion, Québec, 2006, pp. 171-179.
  • Thérèse Gouin Décarie et Marguerite Michelle Côté, Entretiens avec Thérèse Gouin Décarie : la psychologie de l'enfant, côté science et côté cœur, Montréal, Liber, 1996, 195 p.

Liens externes

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