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Tête Aberdeen

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La Tête Aberdeen est une tête masculine représentant peut-être Héraclès jeune, traditionnellement considérée comme un original du sculpteur grec Praxitèle. Elle est conservée au British Museum sous le numéro d'inventaire 1600 (GR 1862.8-17.1).

Description

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Son origine exacte est inconnue ; elle a probablement été trouvée en Grèce. Au XIXe siècle, elle fait partie des collections du quatrième comte d'Aberdeen (1784–1860), dont elle a gardé le nom, avant d'être acquise en 1862 par le British Museum.

Sculptée dans du marbre de Paros, la tête, haute de 29 centimètres, représente un jeune homme imberbe arborant un léger sourire. Des trous de fixation pour une couronne en bronze, aujourd'hui disparue, sont visibles dans la chevelure. La chevelure est composée de boucles en virgule, traditionnelles de l'époque classique, mais irrégulières et désordonnées. Le front, large et gonflé, est barré d'un sillon continu qui fait ressortir le gonflement des muscles frontaux, procédé typique de Scopas[1]. Les yeux sont petits et enfoncés sous le bourrelet des sourcils, l'arcade elle-même étant marquée par une simple arête. Les oreilles sont légèrement tuméfiées. Le bas du visage est relativement étroit. La bouche est petite, avec des commissures légèrement relevées.

Identification

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L'identification n'est pas assurée. En raison de sa ressemblance frappante avec la tête de l'Hermès portant Dionysos enfant, on a voulu y voir un Hermès. La présence originelle d'une couronne a également fait penser à un Héraclès couronné de feuilles de peuplier blanc[2] : la tête est le plus souvent présentée comme une « tête d'Héraclès jeune[3] ». Le British Museum la mentionne plus prudemment comme une « tête de jeune dieu[4] ». Les oreilles tuméfiées ont également fait penser à un jeune athlète[5]. Enfin, on a proposé d'y voir un portrait de diadoque, peut-être Lysimaque[6].

Attribution

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  1. Rolley, p. 252.
  2. Charles Picard, Manuel d'archéologie grecque. La sculpture, tome IV : période classique. IVe siècle, 1re partie, éd. Picard, Paris, 1954-1963, p. 237-239.
  3. Choix des commissaires de l'exposition Praxitèle au musée du Louvre (23 mars-18 juin 2007), voir Pasquier, p. 118.
  4. « Head of a youthful god », cf. la notice en ligne.
  5. « Un beau costaud », note John Boardman, La Sculpture grecque du second classicisme, Thames & Hudson, 1998, pl. 62.
  6. Hypothèse mentionnée par Pasquier, p. 118.

Bibliographie

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  • (en) Robert M. Cook, « The Aberdeen Head and the Hermes at Olympia », Festschrift für Frank Brommer, éditions Philipp von Zabern, Mayence, 1977, p. 97, pl. 23.
  • Alain Pasquier, « Praxitèle aujourd'hui ? La question des originaux », dans Praxitèle, catalogue de l'exposition au musée du Louvre, -, éditions du Louvre & Somogy, 2007 (ISBN 978-2-35031-111-1), p. 95-97 et 118-119.
  • (en) Brunilde Sismondo Ridgway, Hellenistic Sculpture, vol. I : The Styles of ca. 331-200 B.C., Madison, University of Wisconsin Press, (ISBN 0-299-11824-X), p. 91.
  • Claude Rolley, La Sculpture grecque, vol. II : La période classique, Manuels d'art et d'archéologie antiques, Picard, (ISBN 2-7084-0506-3), p. 252-253.

Lien externe

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  • (en) Images : The Aberdeen Head ici ou ici, sur le site du British Museum