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Procession religieuse

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Procession de communiants en Allemagne (1953).
Procession à Salta (Argentine) en 2004.
La procession du « Car d'Or » à Mons (Hainaut).
La confrérie des « Beubeux » dans la procession de Mons (Hainaut).

Une procession religieuse est un cortège de fidèles qui dans l’accomplissement d’un acte rituel et religieux, défilent solennellement d’un lieu à un autre (plus important), tout en priant, chantant ou accomplissant d’autres actes de dévotions. La procession est expression symbolique du pèlerinage de la vie qui est fait en compagnie de Dieu. Cet article traite des processions dans le catholicisme. Il en existe également dans l'orthodoxie et dans le bouddhisme.

Certaines processions annuelles, de par leur ancienneté et leur grande élaboration gestuelle, musicale et vestimentaire sont devenues des parades et événements folkloriques et touristiques, qui n’ont plus de religieux que leur origine.

D'autres comme celles de la Semaine sainte, en Espagne, en Italie, au Portugal ou aux Philippines, ou les pardons en Bretagne, sont suivies par des foules recueillies et nombreuses.

Aristote décrit des processions phalliques au IVe siècle av. J.-C. en l'honneur de Dionysos.

Les premières processions chrétiennes historiquement connues sont celles qui se déroulaient à Jérusalem en mémoire de la Passion et de la Résurrection du Christ. Elles nous sont connues par le récit de voyage d'Égérie au IVe siècle[1].

L'origine de la procession auprès de l'Église d'Occident n'était pas issue du rite romain ancien. Il s'agissait d'une pratique dans le rite gallican. S'il n'est pas certain qu'il fût l'inventeur, Mamert de Vienne († vers 475) disposa un calendrier liturgique qui organisait plusieurs processions (rogations). Il avait pour but de remplacer les festivités païennes, sans provoquer le conflit psychologique des fidèles s'étant convertis au catholicisme, et d'installer de bonnes coutumes dans son diocèse[2],[N 1],[N 2].

Le Moyen Âge et le culte des reliques

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Au Moyen Âge, ces processions prennent de l'ampleur pour devenir de grandes cérémonies au moment de la Contre-Réforme. Elles sont alors soigneusement organisées et balisées. Chaque ordre religieux, chaque membre du clergé ayant sa place définie. Elles balisent la ville et les parcours ne doivent rien au hasard. L'étude de celui-ci permet souvent de mettre en relation des événements miraculeux qui se sont produits dans tel ou tel quartier de la ville. Les plus grandes processions ont lieu lors des Rogations.

Elles sont considérées comme à la fois méritoires et utiles dans la perspective du Salut. C’est un des rituels majeurs de la fin du Moyen Âge.

Il existe différentes processions, ce sont des marches qui se distinguent par leurs fonctions, elles peuvent avoir une fonction pénitentielle, mais aussi festive. Elles se distinguent par leur fonction, mais aussi par leur caractère ordinaire (comme pour la fête des Rameaux, une semaine avant Pâques qui commémore l’entrée de Jésus à Jérusalem) ou extraordinaire (comme les processions à l’occasion d’une visite pontificale, de la venue du roi, du couronnement royal ou de la naissance d’un prince). Il y a aussi des processions extraordinaires d’action de grâce par exemple après une victoire. Ce sont des processions de requêtes destinées à attirer la bénédiction de Dieu, l’aide et la protection des Saints pour assurer la croissance des récoltes. Elles se déroulent pendant les trois jours qui précèdent l’Ascension. Ces Rogations ont aussi lieu en ville et sont très souvent des processions de reliques qui concourent à la sacralisation de l’espace urbain.

Évolution des processions

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Procession du Corpus Domini dans la basilique Saint-Martin de Liège (à droite).

D’autre part, les XIVe et XVe siècles voient se multiplier par ailleurs les processions de dévotion comme celle de la Fête Dieu (ou Corpus Domini). C’est une procession nouvelle consacrée et instituée à Liège en 1246[3], qui se déroule le jeudi après la semaine de Pentecôte. Elle est la traduction de la dévotion eucharistique qui se développe très fortement aux XIVe et XVe siècles. On promène l’hostie consacrée, ces processions sont de très grands succès et font partie de celles qui sont les plus suivies. Elles donnent lieu à un grand déploiement de fastes et permettent d’observer, de contempler le corps du Christ incarné dans l’hostie. Toute une typologie de ces processions se développe aux XIVe et XVe siècles.

Ces processions prennent une place de plus en plus importante dans la vie civique des villes car elles rassemblent l’ensemble de la communauté urbaine qui défile de manière organisée et hiérarchisée. Jusqu’alors, c’était un cérémonial clérical qui se développait à ce titre essentiellement dans un espace ecclésiastique de la ville, autour des bâtiments de l’église, principalement le cloître (pour une église cathédrale) et le cimetière. À la fin du XIVe et au XVe siècle, elles s’incorporent aux rituels civiques, l’évolution dans la procession est la théâtralisation de plus en plus marquée, par l’apparition par exemple de cortèges de figurants. Au-delà de ces formes qui évoluent, la procession est surtout le signe d’une très grande vitalité religieuse.

Les processions des Églises orientales

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Les processions des Églises orientales sont nombreuses et liées au temps liturgique. Celles de Pâques ont lieu dans la nuit de Pâques avec la bénédiction du feu avant d'entrer dans l'église pour la liturgie, et dans la journée de Pâques où les icônes et les croix de procession sont portées autour de l'église et dans la campagne environnante.

De nos jours

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Procession à El Puerto de Santa María, Espagne.

Au XXe siècle, les processions ont continué à se développer dans certaines régions, principalement dans le sud de l'Europe comme en Espagne, Portugal ou en Italie (à Séville les processions de la Semaine sainte attirent chaque année plus d'un million de personnes), tandis que dans certains pays du nord, comme la France, elles ont eu tendance à se tarir. Cependant, depuis les années 2000 on constate un regain d’intérêt pour les processions dans certaines régions de France, comme à Toulon où s'est recréée en 2006 une confrérie de pénitents[4]. Elles s'inscrivent dans une démarche mémorielle et resacralisante, appelée recharge sacrale[5].

En Bretagne, ces processions sont d'un type particulier, nommé « pardon », et toujours vivaces. L'impact identitaire des ostensions limousines caractérise également ce processus de recharge sacrale[6].

En Belgique, en dehors des grandes processions médiatisées, la tradition survit dans les villages, avec un nombre moindre de participants. Les habitants y participent en partie pour des raisons religieuses, en partie pour maintenir les traditions.

Procession dans le village de Vottem (Belgique) en 2023.

Les processions liées au temps liturgique

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A des moments particuliers

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Au cours de l'année liturgique, plusieurs processions sont prévues par la liturgie romaine :

A toutes les messes dominicales

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A toutes les messes dominicales, des processions d'entrée et de sortie sont effectuées par le prêtre et ses ministres. Dans cette procession se tiennent :

Processions remarquables en Europe

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Procession de Kötzting.
Démarrage du 315° Tour de St Barthélemy à Bousval en 2011.
Procession de Notre-Dame d'Hanswijk à Malines en Belgique.

Moindre importance

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Semaine sainte à Plasencia en Espagne.
Procession de Notre-Dame de Consolation à Reggio de Calabre, le 15 septembre.

Nombreuses processions, dont :

Procession du “Senhor Santo Cristo dos Milagres” à Ponta Delgada.

Processions remarquables en Amérique

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Procession de la Vierge de la Charité d'El Cobre à Cuba.

Semaine sainte à Antigua Guatemala.

Processions de la Semaine sainte à Antigua Guatemala, organisées par les confréries de pénitents. Ces processions ont lieu tous les samedis et dimanches, pendant les 6 semaines précédant Pâques. Sur le chemin des processions, les riverains, pénitents ou groupes de croyants dressent des alfombras, des tapis éphémères, de légumes, fleurs, fruits, sciures colorées, ou autres comme café, produits de recyclage, etc. Les processions durent généralement de 10-11 h du matin à 10-11 h du soir ; sur le chemin des milliers de pénitents, appelés localement les « Cucuruchos » — tous habillés d'une sorte de soutane violette ; avec ou sans chapeau pointu — attendent leur tour pour porter le char de leur paroisse, sous lequel ce relaient entre 40 et 90 pénitents (selon la taille du char) à chaque tour. Sur le char une statue du Christ portant la croix. Avant et après le char des orchestres ambulants. Le tout étant encadré par des hommes en habits de Romains. Suit ensuite le char à l'effigie de la Vierge porté par les femmes pénitentes, toutes vêtues de noir, et la tête couverte d'un châle ou d'une mantille en dentelle blanche.

Procession de la Divina Pastora.

Divina Pastora

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La Divina Pastora (Divine Bergère) est un vocable mariale de l'Église catholique. Son image est vénérée dans l'État de Lara, au Venezuela, principalement dans le sanctuaire de Santa Rosa, situé dans la paroisse civile de Santa Rosa d'Iribarren à Barquisimeto. Chaque 14 janvier se déroule un pèlerinage marial de grande ampleur, avec l’une des plus grandes processions mariales du monde en termes de fréquentation. Des fidèles transportent sa statue depuis l'église Sainte-Rose-de-Lima située dans le village de Santa Rosa del Cerrito à l'est de Barquisimeto jusqu'à la cathédrale métropolitaine de Barquisimeto, puis, sur le chemin du retour, se rendent dans les 44 temples et églises des différentes paroisses de l'État.

Dans la plupart des villes, il est de coutume de réaliser des processions des saints de chaque jour en fonction de leur vénération, par exemple le 19 mars dans de nombreux endroits, l'image de saint Joseph est portée en procession, le 8 décembre pour l'Immaculée Conception, le 16 juillet pour Notre-Dame du Mont-Carmel, le 11 septembre pour Notre-Dame de Coromoto, le 1er octobre pour sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, le 13 juin pour saint Antoine de Padoue, le 24 juin pour saint Jean Baptiste, le 12 octobre pour Notre-Dame du Pilar...

Notes et références

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  1. Il est à noter que cette façon adaptait au besoin de l'évangélisation en Gaule. Ainsi, l'origine des églises Notre-Dame en Gaule était souvent les sanctuaires de déesses, telle la crypte de la cathédrale Notre-Dame de Chartres selon l'étude de Carl Gustav Jung. Les prêtres de Gaule savaient transformer la passion des païens en foi chrétienne.
  2. Note n° 2 Mamert de Vienne en procession, gravure par un artiste du XIXe siècle. En fait, la procession avec l'hostie n'était possible qu'après le quatrième concile du Latran (1215) qui déclara le dogme de transsubstantiation, grâce auquel le Corps Domini peut être conservé et transporté après la messe.

Références

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  1. Le témoignage d’Égérie : Déroulement de processions d’une église à une autre à Jérusalem
  2. Charles Pietri, Aux origines du christianisme en Gaule, p. 405, 1997 [1]
  3. Site du Vatican, Lettre de Jean-Paul II à l'évêque de Liège, datée du 28 mai 1996 [2]
  4. « Accueil », sur Diocèse de Fréjus-Toulon (consulté le ).
  5. Jean-Luc Bonniol, Maryline Crivello-Bocca, Façonner le passé. Représentations et cultures de l'histoire (XVIe – XXIe siècle), Publications de l'Université de Provence, , p. 7
  6. Yves Le Fur, La mort n'en saura rien, Réunion des musées nationaux, , p. 96.
  7. Le « petit Tour » consiste à promener la châsse dans la basilique et passer dans la crypte
  8. Dans cette ébauche, il n'est pas aisé de distinguer les processions des tours ou encore des « marches ».

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Bibliographie

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  • Georges-Henri Conreur, La Saint-Roch - Procession et Marche militaire des origines à nos jours, Edition de l'Office du Tourisme, Abbaye d'Aulnes, Thuin,
  • Antoine Guillaume Bernard Schayes, Essai historique sur les usages, les croyances, les traditions, les cérémonies et les pratiques religieuses et civiles des Belges anciens et modernes, chez l'auteur rue des Récollets à Louvain, 1834, 238 pp.
  • Baron Otto von Reinsberg-Düringsfeld, Calendrier Belge. Fêtes religieuses et civiles, usages, croyances et pratiques populaires des Belges anciens et modernes. Tome premier, Ed Ferdinand Claassen, 1860
  • Baron Otto von Reinsberg-Düringsfeld, Traditions et légendes de la Belgique: descriptions des fêtes religieuses et civiles, usages, croyances, et pratiques populaires des Belges anciens et modernes. Ed Ferdinand Claassen, 1870

Articles connexes

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Liens externes

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