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Plomb du Cantal

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Plomb du Cantal
Le Plomb du Cantal vu depuis le puy du Rocher au nord-est.
Le Plomb du Cantal vu depuis le puy du Rocher au nord-est.
Géographie
Altitude 1 855 m[1]
Massif Monts du Cantal (Massif central)
Coordonnées 45° 03′ 31″ nord, 2° 45′ 41″ est[1]
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Cantal
Ascension
Première Préhistoire
Voie la plus facile Sentiers de randonnées : GR 4, GR 400, GR 465
Géologie
Âge 4 000 000 d'années
Roches Basalte
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Plomb du Cantal
Géolocalisation sur la carte : Cantal
(Voir situation sur carte : Cantal)
Plomb du Cantal

Le Plomb du Cantal est le point culminant des monts du Cantal. Ses 1 855 mètres d'altitude en font le deuxième plus haut sommet du Massif central après le puy de Sancy (1 885 m). Situé au centre du département français du Cantal, il constitue la ligne de crête entre les vallées de la Cère, de l'Alagnon et du Brezons, de part et d'autre des communes de Saint-Jacques-des-Blats et d'Albepierre-Bredons.

La première référence littéraire à cette montagne apparaît sous la graphie Pont de Cantal dans un poème provençal[2] du XIIIe siècle composé par Guilhem Anelier. Pom est attesté en 1268 dans la premier document administratif connu évoquant ce sommet : « … in montanis de Bana et de Monte Jovio, usque ad Pom de Cantal » (traduction : « dans les montagnes de Bane et de Monjou, jusqu'au Plomb du Cantal »)[3].

Pont est une erreur de copiste pour Pom, mot en ancien occitan et ancien français signifiant « pommeau (d'épée) », qui s'applique à la forme arrondie du sommet[4],[5], il est tombé plus tard dans l'attraction de plombeu, plombèl « poire » mais également « pommeau (d'épée) »[6], d'où Plomb en français. Localement, on l'appelle « le poing », en raison de ce sommet arrondi[7] et de la ressemblance phonétique entre l'ancien Pom et le nom du poing en occitan ponh, poenh.

L'origine du mot cantal / chantal, courant en Auvergne, est plus incertaine. Selon Albert Dauzat, le suffixe prélatin allu de l'ancienne forme *Cantallu, indique une origine prélatine dont le radical pourrait être le mot gaulois cant- « brillant »[8], évoquant l'apparence de l'ensemble des monts Cantal.

La montagne se nomme Torta del Chantal ou Pom del Chantal en occitan auvergnat[9].

Géographie

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Topographie

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Image radar reconstituée des monts du Cantal, ancien stratovolcan d'un diamètre de 60 km, avec au centre le Plomb du Cantal.

S'élevant jusqu'à 1 855 mètres d'altitude, il est presque aussi élevé que le puy de Sancy (1 885 m), point culminant du Massif central.

Administrativement, le sommet se trouve à la frontière entre les communes de Saint-Jacques-des-Blats à l'ouest et Albepierre-Bredons à l'est. Cent mètres au sud du sommet se trouve le point triple avec la commune de Brezons. C'est aussi un point triple de rencontre des bassins versants de trois grands fleuves français :

  • côté Saint-Jacques-des-Blats, à l'ouest, c'est le bassin-versant de la Cère, qui se dirige vers la Dordogne ;
  • côté Brezons, au sud, c'est le bassin-versant du Brezons, qui se dirige vers la Garonne ;
  • côté Albepierre-Bredons, au nord-est, c'est le bassin versant de l'Alagnon, qui se dirige vers la Loire.

Au bénéfice de sa position centrale sur le territoire français et de sa situation dégagée, on y découvre, par temps clair, un magnifique panorama avec :

Le sommet du Plomb du Cantal vu de la gare supérieure du téléphérique. Culot de basanite surmontant des brèches et des coulées de trachyandésite.

Avec ses voisins le puy Griou, le puy de Peyre-Arse, le puy Mary ou encore le puy Violent, il fait partie intégrante du stratovolcan du Cantal, le plus grand d'Europe, avec 60 km de diamètre et dont la hauteur, il y a 4 Ma, dépassait les 3 000 mètres[10]. Le Plomb du Cantal lui-même, formé d'un culot de basanite (roche proche du basalte) vestige d'un lac de lave basaltique solidifiée[11], est la partie la plus récente de ce vaste édifice : il s'est formé il y a 2,9 Ma. Celui-ci surmonte un amoncellement de plusieurs dizaines de coulées de trachyandésite et de brèches pyroclastiques (formées à la suite de nuées ardentes)[12],[13]. Au Quaternaire récent, le Plomb du Cantal subit l'érosion glaciaire sans trop de dégâts puisqu'il y a 2,9 Ma il n'excédait pas 1 900 mètres[11].

Le réseau Natura 2000 distingue les monts et Plomb du Cantal comme zone d'intérêt faunistique ; ceux-ci sont répertoriés comme étape migratoire importante pour une soixantaine d'espèces d'oiseaux, parmi lesquelles de nombreux rapaces[14],[15].

Le Plomb du Cantal abrite un bon nombre d'espèces alpines dont certaines sont très rares comme l'anémone printanière et un hybride de benoîte des ruisseaux et de benoîte des montagnes qu'on ne trouve que sur ce sommet. On pourra aussi y rencontrer, comme dans l'ensemble des monts du Cantal, la gentiane printanière, la lunetière d'Auvergne (variété propre au Cantal et au Mézenc), la bartsie des Alpes, l'anémone soufrée[16], etc.

Sur le versant nord, s'étend la majeure partie des pistes de ski alpin de la station du Lioran dont les plus hautes partent de la station supérieure du téléphérique.

Sur le versant est du Plomb du Cantal se trouve la station de sports d'hiver et d'été de Prat de Bouc - Haute Planèze. On y pratique en hiver le ski de fond (classique et skating), le ski de randonnée nordique, le ski alpin, le snowkite, l'alpinisme, le ski de montagne, la raquette à neige, etc. En été, on peut pratiquer la randonnée pédestre, le VTT, l'escalade, le trail ou encore la randonnée équestre.

On peut atteindre le sommet de trois façons :

  • en téléphérique pendant 10 minutes, depuis la station Super Lioran, suivies de 10 minutes supplémentaires de marche sur un sentier de 500 m dont les 250 derniers mètres en escalier très facile ;
  • à pied depuis la station du Lioran en une heure et demie de marche ;
  • à pied depuis la station de sports d'hiver et d'été de Prat de Bouc - Haute Planèze (1 392 m), sur le versant est, en deux heures de marche.

Le Plomb du Cantal peut être intégralement gravi en VTT à partir du col de Prat-de-Bouc situé à l'est et à environ 450 m en contrebas du sommet. Ce col a en outre été le théâtre de plusieurs étapes du Tour de France. Son ascension est également au menu de l'étape Sanfloraine de l'épreuve cyclosportive organisée chaque année à Saint-Flour.

Pastoralisme

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Sur ses pentes paissent des troupeaux de vaches de race salers, à la robe rouge et aux grandes cornes « en guidon de vélo » (autrefois on disait en forme de lyre), venant en estive des vallées du département du Cantal. Il y a aussi quelques troupeaux de race aubrac, plus petites, à la robe froment et au contour des yeux noir, dont les estives habituelles sont cependant sur le plateau de l'Aubrac, dans les départements de l'Aveyron, de la Lozère et dans le Sud du Cantal. On peut y voir également quelques troupeaux de brebis et de chèvres.

De vieux burons arborent encore leur toiture de lauzes.

Littérature

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Dans son roman Le Parfum, l'écrivain allemand Patrick Süskind situe un important passage dans une grotte du Plomb du Cantal[17].

Notes et références

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  1. a et b « Carte IGN classique » sur Géoportail.
  2. En riba de Cantbon marchant descavalgar,
    Et a Pont de Cantal maint ome desraubar,
    E per totz la riberas qu'al pont val afrontar
    Solian matar omes, aucir et degolar.
  3. Documents historiques relatifs à la vicomté de Carlat, Gustave Saige et Comte de Dienne, Monaco 1900, volume 1, p. 83, « Compromis entre Henri, fils du comte de Rodez et seigneur de la vicomté de Carlat et Alphonse de Poitiers, comte de Toulouse » (en latin avec toponymes en occitan).
  4. Charles Rostaing, Les noms de lieux, coll. « Que sais-je ? », Presses universitaires de France, 1945 (réédition 1985), p. 14.
  5. Antoine Thomas, « Le "Plomb du Cantal" », Annales de Géographie, vol. 4, no 19,‎ , p. 111-113 (lire en ligne)
  6. Frédéric Mistral, Lou Tresor dóu Felibrige, supplément notes de Jules Ronjat, t. 2nd, Marcel Petit
  7. Caroline Drillon et Marie-Claire Ricard, L'Auvergne pour les Nuls, éditions First, , p. 47
  8. Albert Dauzat, « Toponymie gauloise de l'Auvergne », in La Toponymie française, 1971, Paris, Payot, p. 192.
  9. Jean Roux, L'auvergnat de poche, Chennevières-sur-Marne (Val-de-Marne), Assimil, coll. « Assimil évasion », , 246 p. (ISBN 2-7005-0319-8).
  10. (fr) Pierre Nehlig (BRGM) et coll., « Les volcans du Massif central », dans Géologues, UFG, , revue trimestrielle [lire en ligne], page 23 : Quelles paléo-altitudes atteignait le Cantal ?
  11. a et b Le Plomb du Cantal, fiche géologique de Pierre Lavina, Géologue-volcanologue documentaliste, auteur de Volcans d'Auvergne et du Massif Central, Paris, Artis Éd., , 62 p.
  12. F.Graveline et J. Brunel, Cantal, la saga d'un volcan, Beaumont, Debaisieux, , 96 p. (ISBN 2-9509180-4-2)
  13. Pierre Nehlig et Hervé Leyrit, « Guide du Cantal », BRGM (consulté le )
  14. Monts et Plomb du Cantal sur le réseau Natura 2000
  15. Vallée de la Cère et tributaires sur le réseau Natura 2000
  16. Noël Graveline, Jean-Paul Favre et Francis Debaisieux, Fleurs familières et méconnues du massif central, Beaumont, Debaisieux, , 256 p. (ISBN 2-913381-05-7)
  17. Patrick Süskind, Le parfum : histoire d'un meurtrier : roman (ISBN 978-2-253-04490-1), p. 133-136

Articles connexes

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Liens externes

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