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Pic tridactyle

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Picoides tridactylus

Le pic tridactyle (Picoides tridactylus) est une espèce d’oiseaux de la famille des Picidae, habitant les forêts résineuses ou mixtes de l’Europe jusqu’au nord-est de l’Asie et au Japon. Lié aux forêts en bon état de conservation, il constitue une espèce indicatrice de la qualité de son milieu.

Dénominations

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  • Nom scientifique valide : Picoides tridactylus Linnaeus, 1758
  • Nom vulgaire : pic tridactyle

Son nom vient du fait que l’espèce est dotée de seulement trois doigts, à la différence de la majorité des autres espèces de pics qui en ont quatre.

Description

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Femelle photographiée dans les Alpes orientales, 2014.
Œuf de Picoides tridactylus - Muséum de Toulouse

Le pic tridactyle ressemble au pic épeiche mais est un peu plus petit. Ses pattes ont trois doigts. Son plumage est sombre, avec les ailes noires, les flancs barrés de noir et les joues marquées d’une large bande noire. Une bande blanche part de la nuque et se prolonge sur tout le dos. Le mâle adulte et les juvéniles des deux sexes présentent une calotte jaune sur le sommet du crâne, absente chez la femelle adulte. Sa longueur varie d’environ 21 à 25 cm et son envergure est d’environ 37-40 cm. Son poids est de 63-80 g[1],[2],[3].

Le pic tridactyle est plutôt silencieux. Le cri est un « kwik » plus doux que celui du pic épeiche. Le tambourinage, assurant le rôle de chant, est effectué par les deux sexes. Il est assez long (1,1 à 1,4 seconde). Les cris de quémandage des jeunes ressemblent à un bourdonnement aigu et continu[1].

Systématique

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Le pic tridactyle appartient au genre Picoides (Lacépède, 1799), lui-même inclus dans la famille des Picidae (Aves, Piciformes), lui-même proche des espèces asiatiques du genre Yungipicus (Bonaparte, 1854)[4]. Avant d’être rapporté au genre Picoides, dont il constitue le type[5],[6], le pic tridactyle a été décrit en 1758 par Carl von Linné sous le nom Picus tridactylus[7].

Huit sous-espèces de pic tridactyle sont généralement reconnues[8] :

  • Picoides tridactylus tridactylus, incluant dzungaricus (Buturlin, 1907), altaicus (Buturlin, 1907), sakhalinensis (Buturlin, 1907) et stechowi (Sachtleben, 1920) : nord de l’Europe, sud de la Sibérie, Mandchourie, Sakhaline ;
  • Picoides tridactylus crissoleucus (Reichenbach, 1854), incluant uralensis (Buturlin, 1907) et kolymensis (Buturlin, 1917) : nord de la Sibérie ;
  • Picoides tridactylus albidior (Stejneger, 1885) : Kamtchatka ;
  • Picoides tridactylus funebris (J.Verreaux, 1871) : centre-ouest de la Chine et Tibet ;
  • Picoides tridactylus alpinus (C.L.Brehm, 1831) : montagnes du centre et du sud-est de l’Europe ;
  • Picoides tridactylus tianschanicus (Buturlin, 1907) : Tian Shan ;
  • Picoides tridactylus kurodai (Yamashina, 1930) : nord-est de la Corée ;
  • Picoides tridactylus inouyei (Yamashina, 1943) : Hokkaido.

Les trois dernières sont parfois rassemblées au sein d’alpinus[9]. Les sous-espèces septentrionales deviennent de plus en plus pâles vers l’est, et les sous-espèces méridionales sont plus foncées que les nordiques[8].

Deux espèces affines existent en Amérique du Nord, le pic à dos noir, P. arcticus (Swainson, 1932) et le pic à dos rayé, Picoides dorsalis (S.F.Baird, 1858)[4]. La dernière, constituant un ensemble de sous-espèces autrefois rattachées au pic tridactyle, a été séparée à la suite d'études portant sur des séquences d'ADN mitochondrial[10],[11].

État des populations, pression et menaces

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Comme tous les pics, le Pic tridactyle a sans doute beaucoup souffert de la raréfaction des bois morts et arbres sénescents en forêt. Les études de la « Station ornithologique suisse » ont démontré que la restauration de la quantité et qualité des bois morts et sénescents (suivies par l'Inventaire forestier national suisse) a permis une nette augmentation des populations reproductrices des espèces forestières dépendante de plusieurs types de bois mort (Pic noir, Pic épeiche, Pic mar, Pic épeichette, Pic vert, Pic tridactyle ainsi que Mésange huppée, Mésange boréale et Grimpereau des bois) de 1990 à 2008, dans des proportions variables selon les espèces.
Le Pic à dos blanc a même fortement agrandi son aire dans l’est de la Suisse.
Pour toutes les espèces suivies, hormis pour le Pic vert et le Pic mar[12],[13],[14], la disponibilité croissante en bois mort semble être le facteur explicatif le plus important. Ces espèces consommant les insectes parasites des arbres, on peut supposer que la résilience écologique des forêts en sera améliorée[15]. Sur la base d'études de terrain et de la modélisation du réseau trophique, en Suisse, on recommande - dans tous les types de paysages forestiers - de conserver des parcelles d'au moins 1 km2 contenant en moyenne 5 % d’arbres morts sur pied (ou plus de 18 m3/ha), et un total d'au moins 9 % de bois mort au sol et sur pied (plus de 33 m3/ha)[16].

Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. a et b Kilian Mullarney, Lars Svensson, Dan Zetterström et Peter J. Grant, Le guide Ornitho, Paris, Delachaux & Niestlé, , 400 p., p. 228-229
  2. Paul Géroudet, Les Passereaux, volume I : du coucou aux corvidés ed. 3, Paris, Delachaux & Niestlé, , 235 p.
  3. Lars Jonsson, Les oiseaux d’Europe, d’Afrique du nord et du Moyen-Orient, Paris, Nathan, 559 p., p. 348-349
  4. a et b (en) Hans Winkler, « Phylogeny, biogeography and systematics », Denisia, vol. 36 « Developments in Woodpecker Biology »,‎ , p. 7-35
  5. (en) Georges Robert Gray, A List of the Genera of Birds : with an Indication of the Typical Species of Each Genus, Londres, R. and J.E. Taylor., , 80 p., p. 54
  6. James Lee Peters, Check-List of Birds of the World, vol. 6, Cambridge, Harvard University Press, , p. 215-218
  7. (la) Carl von Linné, Systema Naturae ed. 10, Stockholm, Holmiae, (lire en ligne), p. 114
  8. a et b (en) Charles Vaurie, « Systematic notes on Palearctic birds. No. 36 Picidae: The genera Dendrocopos (Part 2) and Picoïdes », American Museum Novitates, vol. 1951,‎ , p. 1-24
  9. (en) Lester L. Short, Woodpeckers of the World, Greenville, Delaware, Delaware Museum of Natural History, coll. « Monograph series (Delaware Museum of Natural History), no. 4 », , 676 p. (lire en ligne), p. 331-338
  10. (en) Robert M. Zink, Sievert Rohwer, Alexander V. Andreev et Donna L. Dittmann, « Trans-Beringia comparisons of mitochondrial DNA differentiation in birds », The Condor, vol. 97,‎ , p. 639-649
  11. (en) Robert M. Zink, Sievert Rohwer, Sergei Drovetski, Rachelle C. Blackwell-Rago et Shannon L. Farrell, « Holarctic phylogeography and species limits of Three-Toed woodpeckers », The Condor, vol. 104,‎ , p. 167-170
  12. Barbalat A. & Piot B. (2009) Progression récente du Pic mar (Dendrocopos medius) dans le Bassin genevois. Nos Oiseaux, 56: 87–97.
  13. Bütler R., Angelstam P., Ekelund P. & Schlaepfer R. (2004) Dead wood threshold values for the three-toed woodpecker presence in boreal and sub-Alpine forest. Biol. Conserv., 119: 305–318.
  14. Mulhauser B. & Junod P. (2003) Apparition et expansion des populations neuchâteloises de Pic mar Dendrocopos medius dans la seconde moitié du XXe s. en relation avec l’évolution des forêts. Nos Oiseaux, 50: 245–260.
  15. Pierre Mollet Schweizerische, Niklaus Zbinden Schweizerische, Hans schmid Schweizerische ; “Steigende Bestandszahlen bei spechten und anderen Vogelarten dank Zunahme von Totholz ?” (« Est-ce que les effectifs de pics augmentent grâce à l'accroissement de la quantité de bois mort ? » ; Station ornithologique suisse. Schweiz Z Forstwes 160 (2009) 11: 334–340
  16. Bütler, R., Angelstam, P., Ekelund, P. et Schlaepfer, R. 2004. Dead wood threshold values for the three-toed woodpecker in boreal and sub-alpine forest. Biological Conservation, 119:305-318 (fichier PDF, 324 ko).