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Parti socialiste bulgare

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Parti socialiste bulgare
(bg) Българска социалистическа партия
Image illustrative de l’article Parti socialiste bulgare
Logotype officiel.
Présentation
Présidente Korneliya Ninova
Fondation
(nom actuel)
Siège 20 Positano Street,
Sofia, Bulgarie
Positionnement Gauche à centre gauche
Idéologie Nationalisme de gauche[1]
Social-démocratie
Russophilie
Affiliation européenne Parti socialiste européen
Groupe au Parlement européen S&D
Affiliation internationale Internationale socialiste
Couleurs Rouge
Site web bsp.bg
Présidents de groupe
Assemblée nationale Sergueï Stanichev
Parlement européen Iratxe García (S&D)
Représentation
Députés
18  /  240
Députés européens
2  /  17

Le Parti socialiste bulgare (en bulgare : Българска социалистическа партия, Bulgarska sotsialisticheska partiya, abrégé en BSP) est un parti politique bulgare. Il est membre du Parti socialiste européen et membre de l'Internationale socialiste.

Son précurseur est le Parti social-démocrate bulgare, créé en 1891 par Dimitar Blagoev, qui devint le Parti social-démocrate ouvrier bulgare en 1894, après avoir fusionné avec un autre mouvement.

En 1990, l’actuel BSP se constitue par la transformation du Parti communiste bulgare qui abandonne officiellement le marxisme-léninisme et se réclame comme héritier du Parti social-démocrate ouvrier bulgare, ayant existé de 1894 à 1903[2].

Coalition pour la Bulgarie (2001-2005)

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En 2001, le parti a formé une alliance politique, la Coalition pour la Bulgarie, avec le Parti communiste de Bulgarie, créé par d’anciens nostalgiques du régime marxiste[réf. souhaitée]. La coalition a obtenu 48 députés sur 240 dans l'Assemblée nationale bulgare (Народно събрание ou Narodno Săbranie).

À la suite de ce scrutin, Sergueï Stanichev (36 ans) est élu président du parti. Son prédécesseur à ce poste, Gueorgui Parvanov, remporte, fin 2002, l'élection présidentielle[3].

Grande coalition (2005-2009)

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Lors des élections législatives du , les socialistes remportent 34,2 % des suffrages, soit 82 sièges sur 240. Stanichev tente alors de former un gouvernement avec le Mouvement des droits et des libertés (DPS), qui ne dispose que de 34 élus. Ayant échoué à obtenir l'investiture de l'Assemblée, il entreprend des négociations avec le Mouvement national Siméon II (NDSV), au pouvoir jusqu'alors. Après d'intenses discussions, Sergueï Stanichev accède, le 17 août, au poste de Premier ministre avec le soutien de 169 députés.

L'année suivante, le président de la République sortant est réélu, au second tour, face à l'ultra-nationaliste Volen Siderov.

Passage dans l'opposition (2009-2013)

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Toutefois, aux élections législatives du , la coalition perd la moitié de ses sièges et cède le pouvoir aux Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie (GERB). Stanichev conserve cependant la direction du parti et devient, en 2011, président du Parti socialiste européen (PSE). Cette même année, le député européen Ivaïlo Kalfin échoue à succéder à Parvanov à la présidence, contre le conservateur Rossen Plevneliev.

Bref retour au pouvoir (2013-2014)

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Lors des élections législatives anticipées du 12 mai 2013, la KZB remporte 84 députés sur 240, derrière les Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie, qui en obtiennent 97. Le Mouvement des droits et des libertés ayant fait élire 36 parlementaires et les 23 élus de l'Union nationale Attaque refusant de soutenir un nouveau gouvernement dirigé par Borissov, le député indépendant de centre-gauche Plamen Orecharski, ministre des Finances entre 2005 et 2009 sous un gouvernement de droite, est désigné Premier ministre le 29 mai et forme un gouvernement entre le BSP et le DPS.

Élu député européen aux élections européennes du avec un score décevant (inférieur à 19 %), Sergueï Stanichev renonce à son poste de président du parti[4]. Le 48e congrès, organisé en juillet, voit le président de l'Assemblée nationale Mihaïl Mikov l'emporter par 44 voix d'avance sur le ministre de l'Économie Dragomir Stoïnev (377 contre 333)[5],[6].

Le mauvais résultat des élections européennes pousse également Plamen Orecharski à remettre la démission de son gouvernement, à la fin du mois de [4]. Son gouvernement avait notamment été mis en difficulté par une crise bancaire et la crise migratoire[7]. À peine élu président du BSP, Mihaïl Mikov doit donc mener le parti en vue d'élections législatives prévues en octobre[4].

À nouveau dans l'opposition (2014-2021)

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Aux élections législatives anticipées du 5 octobre 2014, la coalition emmenée par le BSP doit se contenter de 15,4 % des suffrages et seulement 39 parlementaires. Le , le congrès du BSP élit la députée Korneliya Ninova présidente, par 395 voix contre 349 à Mikov, qui devient alors le premier président battu de l'histoire du parti.

En , le candidat soutenu par le BSP Roumen Radev est élu président de la République avec près de 60 % des voix face à la candidate du GERB au pouvoir, Tsetska Tsatcheva[8]. À la suite de cette défaite du gouvernement de Boïko Borissov, des élections anticipées sont organisées. La victoire de Roumen Radev propulse le Parti socialiste bulgare dans les sondages, qui se trouve au coude-à-coude avec le GERB[9]. En , le BSP rassemble près de 27 % des voix, en forte hausse par rapport à 2014, mais derrière le GERB. Sa présidente, Kornelia Ninova, exclut alors toute possibilité de grande coalition[10]. Le GERB conclut une alliance avec des petits partis nationalistes ; le Parti socialiste reste donc dans l'opposition[11].

Crises politiques (depuis 2021)

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L'année 2021 est marquée par trois élections législatives successives, en raison de l'impossibilité à former des coalitions. En avril, le Parti socialiste bulgare ne rassemble que 15 % des suffrages. Le BSP perd ainsi près de la moitié de ses électeurs et passe sous les 500 000 voix pour la première fois depuis le retour à la démocratie[12]. En juillet, il atteint 13 %[13]. En novembre, il tombe à 10 %.

En , pour éviter de nouvelles élections, le BSP participe au gouvernement anti-GERB de Kiril Petkov, aux côtés des centristes du PP, des populistes d'ITN et du parti de centre-droit DB[14]. Le gouvernement Petkov ne tient toutefois que six mois, renversé par une motion de censure en après le départ d'ITN du gouvernement[15]. Le BSP refuse alors de rejoindre un nouveau gouvernement mené par Kiril Petkov, après l'expulsion de diplomates russes par celui-ci[16]. Le parti continue sa chute lors des élections anticipées de 2022 et 2023.

En , le Parti socialiste s'allie avec plusieurs petits partis russophiles et eurosceptiques en vue des élections européennes de 2024, dans une coalition ayant pour slogan « protéger les intérêts de la Bulgarie dans l'Union européenne »[17]. Il perd trois sièges par rapport au Parlement sortant et n'en conserve plus que deux. Le même jour, la coalition essuie également un revers en ne totalisant que 6,85 % aux élections législatives anticipées.

Le Parti socialiste bulgare est un parti social-démocrate[18], membre du Parti socialiste européen[11]. Il est notamment favorable à un plus grand interventionnisme de l'État en matière d'économie[9].

Depuis 2016, sous la direction de Korneliya Ninova, le Parti socialiste bulgare s'éloigne de la gauche progressiste européenne et s'oriente vers un nationalisme de gauche[17], s'alignant en partie sur les positions du Premier ministre hongrois Viktor Orbán[19]. Korneliya Ninova s'oppose ainsi régulièrement à l'« éducation au genre »[17],[19]. Ce positionnement semble correspondre au rétrécissement de l'électorat du parti, principalement composé en 2021 de personnes âgées, peu éduquées, vivant dans les petites villes ou en zone rurale[13].

Héritier du Parti communiste, le Parti socialiste bulgare est historiquement russophile[8],[17],[20], sans être eurosceptique[8]. S'il se considère toujours pro-européen, le BSP se montre toutefois de plus en plus critique vis-à-vis de l'Union européenne, en particulier depuis le milieu des années 2010. Il s'élève notamment contre les sanctions européennes à l'égard de la Russie après l'annexion de la Crimée, estimant qu'elles pénalisent l'économie bulgare[11],[9]. En 2022, le parti s'oppose à nouveau à des sanctions après l'invasion de l'Ukraine par la Russie[17].

Présidents du parti (depuis la fin de la période communiste)

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no  Portrait Président Début de mandat Fin de mandat
1 Alexandar Lilov
Александър Лилов
1990 1991
2 Jan Videnov
Жан Виденов
1991 1996
3 Gueorgui Parvanov
Георги Първанов
1996 2001
4 Sergueï Stanichev
Сергей Станишев
2001 2014
5 Mihaïl Mikov
Михаил Миков
2014 2016
6 Korneliya Ninova
Корнелия Петрова Нинова
2016 En cours

Résultats électoraux

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Élections parlementaires

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Année Coalition Députés Votes % Rang Gouvernement
1990 Aucune
211  /  400
2 887 766 47,2 1er
1991 Union pré-électorale
106  /  240
1 836 050 33,1 2e Opposition
1994 Gauche démocratique
116  /  240
2 262 943 43,5 1er Gouvernement Videnov
1997 Gauche démocratique
58  /  240
939 308 22,1 2e Opposition
2001 Coalition pour la Bulgarie
48  /  240
783 372 17,2 3e Opposition
2005 Coalition pour la Bulgarie
82  /  240
1 129 196 31,0 1er Gouvernement Stanichev
2009 Coalition pour la Bulgarie
40  /  240
748 114 17,7 2e Opposition
2013 Coalition pour la Bulgarie
84  /  240
942 541 26,6 2e Gouvernement Orecharski
2014 BSP - Gauche bulgare
39  /  240
505 527 15,4 2e Opposition
2017 BSP pour la Bulgarie
80  /  240
955 490 27,2 2e Opposition
04/2021 BSP pour la Bulgarie
43  /  240
480 146 15,0 3e Aucun
07/2021 BSP pour la Bulgarie
36  /  240
365 695 13,4 3e Aucun
11/2021 BSP pour la Bulgarie
26  /  240
267 816 10,1 4e Gouvernement Petkov
2022 BSP pour la Bulgarie
25  /  240
232 898 9,0 5e Aucun
2023 BSP pour la Bulgarie
23  /  240
225 914 8,6 5e Opposition
06/2024 BSP pour la Bulgarie
19  /  240
151 560 6,85 5e Opposition

Élections européennes

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Élections présidentielles

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Notes et références

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  1. Krassen Nikolov, « Bulgarian Socialist Party to form broad coalition with pro-Russian, nationalist parties », (consulté le )
  2. Fabien Conord, Les gauches européennes : Au XXe siècle, Armand Colin, , 272 p. (ISBN 978-2-200-28279-0, lire en ligne).
  3. « Sergueï Stanishev élu à la tête du PSE », sur EURACTIV.fr (consulté le ).
  4. a b et c Angel Krassimirov, « Le Parti socialiste bulgare a un nouveau président », sur reuters.com, Reuters, (consulté le ).
  5. (en) Clive Leviev-Sawyer, « Bulgarian Socialist Party elects Mihail Mikov as new leader », sur sofiaglobe.com, The Sofia Globe, (consulté le ).
  6. (en) « Mihail Mikov Elected Chair of Bulgarian Socialist Party », sur novinite.com, (consulté le ).
  7. Damian Vodénitcharov, « Bulgarie : le Parlement approuve la démission du gouvernement », sur rfi.fr, Radio France internationale, (consulté le ).
  8. a b et c « Un nouveau président russophile à la tête de la Bulgarie », sur lefigaro.fr (consulté le ).
  9. a b et c (en) Tsvetelia Tsolova, « Socialists say Bulgaria pays high price for EU's Russia sanctions », sur reuters.com, Reuters, (consulté le ).
  10. Alain Salles, « La droite bulgare gagne les élections législatives », sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le ).
  11. a b et c (en) Nina Barzachka, « Bulgaria’s government will include far-right nationalist parties for the first time », sur washingtonpost.com, The Washington Post, (consulté le ).
  12. Dobrin Kanev, « Élections parlementaires en Bulgarie, 4 avril 2021 », sur cairn.info, Bulletin des Élections de l’Union Européenne, (consulté le ).
  13. a et b Dragomir Stoyanov et Milen Lyubenov, « Élections parlementaires en Bulgarie, 11 juillet 2021 », sur cairn.info, Bulletin des Élections de l’Union Européenne, (consulté le ).
  14. (en) « Kiril Petkov: Bulgarian centrist leader chosen by parliament as next prime minister », sur euronews.com, Euronews, (consulté le ).
  15. Hélène Bienvenu, « En Bulgarie, le premier ministre pro-européen Kiril Petkov désavoué, son gouvernement renversé », sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le ).
  16. (en) Tsvetelia Tsolova, « Bulgaria's Socialists say they will not back another Petkov-led government », sur reuters.com, Reuters, (consulté le ).
  17. a b c d et e (en) Krassen Nikolov, « Bulgarian Socialist Party to form broad coalition with pro-Russian, nationalist parties », sur euractiv.com, EurActiv, (consulté le ).
  18. (en) Wolfram Nordsieck, « Parties and Elections in Europe: Bulgaria », sur parties-and-elections.eu, (consulté le ).
  19. a et b « En Bulgarie et en Slovaquie, des socialistes copient le Hongrois Viktor Orban », sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le ).
  20. (en) « Bulgaria: Caught Between Moscow and Brussels », sur novinite.com, (consulté le ).

Bibliographie

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  • Marta Touykova, La conversion identitaire du Parti socialiste bulgare, Institut d'études politiques, Paris, 2005, 578 p. (thèse de science politique)

Liens externes

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