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Sur-tourisme

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Une foule de personnes agglutinée au bord d’un bassin.
Foules à la fontaine de Trevi à Rome.

Le sur-tourisme est la perception d'un trop grand nombre de touristes, créant des conflits avec la population locale, la « massification » de la fréquentation faisant émerger le souhait d'une évolution vers le tourisme durable.

Utilisée fréquemment depuis 2015, c'est l'une des expressions les plus couramment employées pour décrire les impacts négatifs attribués au tourisme[1].

L'Organisation mondiale du tourisme (OMT) y voit « l'impact du tourisme sur une destination, ou sur des parties de celle-ci, qui influence de manière excessive et négative la qualité de vie perçue par les citoyens et/ou la qualité des expériences des visiteurs »[2]. Le sur-tourisme peut donc être observé aussi chez les visiteurs, qui peuvent le ressentir comme une nuisance.

Controverses sur le phénomène de surtourisme

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Les chercheurs sur le tourisme de langue anglaise se sont intéressés à la question du surtourisme depuis les années 1980, notamment à travers les travaux de Richard Butler et de son modèle du cycle de vie des destinations touristiques[3]. Butler a mis en lumière les effets négatifs de la surfréquentation touristique sur les destinations comme la dégradation de l'environnement. Ce thème a donné lieu à la production de nombreux ouvrages scientifiques ces dernières années[4],[5],[6] :

Les chercheurs français s’intéressant au tourisme comme ceux qui formèrent l'Equipe MIT dans les années 2000 ont adopté une approche critique face à cette notion de surtourisme[7], la percevant comme une forme de discours élitiste ou un sentiment de « tourismophobie » soit la répulsion à l'égard des pratiquants du tourisme de plus en plus nombreux. Si depuis le milieu des années 2010, la hausse de la fréquentation touristique et ses effets sur les lieux touristiques ont conduit certains d'entre-eux à réviser leur position[8], d'autres maintiennent leurs critiques de cette notion, ne voyant dans la dénonciation du surtourisme qu'un moyen de distinction entre différents pratiquants du tourisme[9],[10].

Exemple de situations de surtourisme

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Venise est durement touchée. Plus de 22 millions de visiteurs viennent à Venise chaque année. En 1951 il y avait encore 175 000 habitants dans le centre-ville, en 2018 il n'y en avait plus que 55 000. Le sur-tourisme a déplacé de nombreux habitants. Les grands navires de croisière sont une source particulière de conflit. Leurs mouvements mettent en danger les fondations sensibles des bâtiments. La ville accueille environ 60 000 visiteurs quotidiens, dont la moitié sont des croisiéristes qui apportent peu à l'économie locale[11]. Depuis 2024, une taxe s'applique aux touristes visitant la ville entre la fin du mois d’avril et la mi-juillet[12].

À Rhodes, en 2022, deux millions et demi de touristes visitent l'île (pour 130 000 résidents). Ce ratio de 20 vacanciers pour 1 habitant fait émerger cette question de la saturation touristique subie par les locaux et par le milieu naturel[13].

Notes et références

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  1. (en) Ko Koens, Albert Postma et Bernadett Papp, « Is Overtourism Overused? Understanding the Impact of Tourism in a City Context », Sustainability, vol. 10, no 12,‎ , p. 4384 (DOI 10.3390/su10124384, lire en ligne, consulté le ).
  2. (en) S. Carvão, K. Koens et A. Postma, « Presentation of UNWTO Report ‘Overtourism? Understanding and managing urban tourism growth beyond perceptions’ », Quotidien,‎ (DOI 10.18111/9789284419999, lire en ligne, consulté le ).
  3. R.W. BUTLER, « THE CONCEPT OF A TOURIST AREA CYCLE OF EVOLUTION: IMPLICATIONS FOR MANAGEMENT OF RESOURCES », Canadian Geographies / Géographies canadiennes, vol. 24, no 1,‎ , p. 5–12 (ISSN 0008-3658 et 1541-0064, DOI 10.1111/j.1541-0064.1980.tb00970.x, lire en ligne, consulté le )
  4. Overtourism, De Gruyter, (ISBN 978-3-11-060736-9, lire en ligne)
  5. Overtourism: excesses, discontents and measures in travel and tourism, CAB International, (ISBN 978-1-78639-982-3 et 978-1-78639-983-0, lire en ligne)
  6. Tourism Destination Evolution, Routledge, (ISBN 978-1-317-00955-9, lire en ligne)
  7. Anna Lisowska, « Tourismes 1 — Lieux Communs, 2002, P. Duhamel, J'-Ch. Gay, R. Knafou, O. Lazzarotti, M. Stock, P- Voilier, Paryż: Belin, 320 ss. », Turyzm/Tourism, vol. 13, no 1,‎ , p. 138–143 (ISSN 2080-6922 et 0867-5856, DOI 10.18778/0867-5856.13.1.11, lire en ligne, consulté le )
  8. Rémy Knafou, « L’expérience de l’Équipe MIT (Mobilités, Itinéraires, Tourismes), premier groupe français de recherche sur le tourisme : une aventure humaine et intellectuelle », Bulletin de l'Association de géographes français, vol. 95, no 4,‎ , p. 455–467 (ISSN 0004-5322 et 2275-5195, DOI 10.4000/bagf.3905, lire en ligne, consulté le )
  9. « Philippe Violier : « Personne ne sait mesurer la saturation d’un lieu touristique » », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  10. Jean-Christophe Gay, Tourismophobie : du "tourisme de masse" au "surtourisme", Iste, , 194 p. (ISBN 9781836120025)
  11. (en) « Don’t look now, Venice tourists – the locals are sick of you », sur www.theguardian.com (consulté le ).
  12. « Lutter contre le surtourisme à Venise: la billetterie est ouverte », sur lefigaro.fr, (consulté le )
  13. Radio France Internationale, 5 mai 2023, "Grand reportage : À Rhodes le tourisme-roi face aux défis du développement durable", par Joël Bronner [1].

Bibliographie

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  • Jean-Christophe Gay, Tourismophobie, ISTE Éd., 2024, 194 p.
  • Linda Lainé, Voyage au pays du surtourisme, Éd. de L’Aube, 2024, 184 p.

Articles connexes

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Liens externes

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