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Spe salvi

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Spe salvi
Blason du pape
Encyclique du pape Benoît XVI
Date
Sujet Réflexion sur le sens chrétien de l'espérance.
Chronologie

Spe salvi [1](Sauvés dans l'espérance) est la deuxième encyclique du pape Benoît XVI, publiée le . Elle constitue une réflexion sur le thème de l'espérance chrétienne, prenant comme référence la Lettre de saint Paul aux Romains, « spe salvi facti sumus » (dans l'espérance nous avons été sauvés) (chapitre VIII verset 24).

Cette encyclique fait partie d'une trilogie d'encycliques consacrée aux trois vertus théologales (Foi, Espérance et Charité)[2] avec Deus caritas est[3] (sur la charité) à laquelle elle fait suite, et Lumen fidei (sur la foi).

Sommaire de l'encyclique

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  • Introduction
  • La foi est espérance
  • Le concept d'espérance fondée sur la foi, dans le Nouveau Testament et dans l'Église primitive
  • La vie éternelle – qu'est-ce que c'est ?
  • L'espérance chrétienne est-elle individualiste ?
  • La transformation de la foi-espérance chrétienne dans les temps modernes
  • I. La prière comme école de l'espérance
  • II. Agir et souffrir comme lieux d'apprentissage de l'espérance
  • III. Le Jugement comme lieu d'apprentissage et d'exercice de l'espérance
  • Marie, étoile de l'espérance

Résumé de l'encyclique

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Introduction

Dans Spe Salvi, saint Paul affirme que « dans l'espérance nous avons été sauvés » (Rm 8, 24), soulignant que le salut chrétien est intrinsèquement lié à l'espérance. Cette espérance n'est pas simplement un don, mais un fondement qui permet de vivre et d'accepter les difficultés présentes en les orientant vers un avenir glorieux. La question se pose alors de savoir quel type d'espérance est nécessaire pour justifier cette rédemption et quel genre de certitude elle implique

La foi est espérance

L'espérance est un concept central dans la foi chrétienne et apparaît souvent de manière interchangeable avec la foi elle-même dans les Écritures. La Lettre aux Hébreux et la Première Épître de Pierre montrent que la profession de foi est indissociable de l'espérance. Les premiers chrétiens ont compris que l'espérance reçue de Dieu était essentielle pour leur vie, contrastant avec la situation des non-croyants qui, avant la foi, étaient « sans espérance et sans Dieu dans le monde » (Ép 2, 12). Cette espérance chrétienne transforme la perception de l’avenir, offrant une vie nouvelle et pleine de sens

L'espérance chrétienne, qui constitue la rédemption, est définie par la connaissance de Dieu. L'exemple de la sainte Joséphine Bakhita illustre cette transformation. Née vers 1869 au Darfour, Bakhita fut esclave, maltraitée et marquée par de graves blessures. Après son arrivée en Italie en 1882, elle rencontra le Dieu de Jésus-Christ, qu'elle appelait « Paron ». Cette rencontre lui apporta une nouvelle espérance, basée sur l'amour divin inconditionnel, contrastant avec l'hostilité des maîtres qu'elle avait connus. Libérée de son esclavage spirituel et physique, elle se sentit aimée et attendue par Dieu, et dévoua sa vie à partager cette espérance avec les autres. Baptisée en 1890 et ayant prononcé ses vœux en 1896, elle consacra sa vie à la mission, étendant la libération et l'espérance qu'elle avait reçues à un large public

Conséquences

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27. En ce sens, il est vrai que celui qui ne connaît pas Dieu, tout en pouvant avoir de multiples espérances, est dans le fond sans la grande espérance qui soutient toute l'existence

27. La vraie, la grande espérance de l'homme, qui résiste malgré toutes les désillusions, ce peut être seulement Dieu.

28. De l'amour envers Dieu découle la participation à la justice et à la bonté de Dieu envers autrui

31. Ou encore : nous avons besoin des espérances — des plus petites ou des plus grandes — qui, au jour le jour, nous maintiennent en chemin. Mais sans la grande espérance, qui doit dépasser tout le reste, elles ne suffisent pas. Cette grande espérance ne peut être que Dieu seul, qui embrasse l'univers et qui peut nous proposer et nous donner ce que, seuls, nous ne pouvons atteindre. […]

35. […] Assurément, nous ne pouvons pas « construire » le règne de Dieu de nos propres forces — ce que nous construisons demeure toujours le règne de l'homme avec toutes les limites qui sont propres à la nature humaine. Le règne de Dieu est un don, et justement pour cela il est grand et beau, et il constitue la réponse à l'espérance. Et nous ne pouvons pas — pour utiliser la terminologie classique — « mériter » le ciel grâce à « nos propres œuvres ». Il est toujours plus que ce que nous méritons ; il en va de même pour le fait d'être aimé qui n'est jamais une chose « méritée », mais toujours un don. […]

Dans Spe Salvi, le Pape Benoît XVI affirme que la parabole du riche bon vivant et du pauvre Lazare, Jésus donne en avertissement l'image d'une âme ravagée par l'arrogance et par l'opulence, qui a créé elle-même un fossé infranchissable entre elle et le pauvre : « le fossé de l'enfermement dans les plaisirs matériels le fossé de l'oubli de l'autre, de l'incapacité d’aimer, qui se transforme maintenant en une soif ardente et désormais irrémédiable ». Benoît XVI affirme que cette parabole ne parle pas du destin définitif après le Jugement universel, mais il reprend une conception qui se trouve, entre autres, dans le judaïsme ancien, à savoir la conception d'une condition intermédiaire entre mort et résurrection, un état dans lequel la sentence dernière manque encore. Il affirme que cette idée vétéro-juive de la condition intermédiaire inclut « l'idée que les âmes ne se trouvent pas simplement dans une sorte de détention provisoire, mais subissent déjà une punition, comme le montre la parabole du riche bon vivant, ou au contraire jouissent déjà de formes provisoires de béatitude ». Selon le Pape, dans cet état, sont possibles des purifications et des guérisons qui rendent l'âme prête à la communion avec Dieu : l'Église primitive a repris ces conceptions, à partir desquelles ensuite, dans l'Église occidentale, s'est développée petit à petit la doctrine du purgatoire.

Contexte de parution

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Benoît XVI publie son encyclique au début du XXIe siècle, où le contexte international est composé de tensions au Moyen-Orient : le conflit israélo-palestinien, la guerre et le nombre croissant de peuples sous le régime de la charia qui conduit à la persécution et à la fuite de nombreux chrétiens d'Irak, de Palestine, du Liban, du Soudan et d'autres pays musulmans. Le contexte est aussi marqué par les tensions entre l'Iran et les puissances occidentales concernant la possibilité de développer des armes atomiques. C'est aussi le conflit du Darfour au Soudan, et le déplacement de populations.

Sur le plan de certaines tendances structurelles, l'encyclique apparaît dans un contexte que d'aucuns appellent de « fin des idéologies » à la suite de la fin de l'URSS et de l'idéologie matérialiste et athée du communisme.

La deuxième tendance structurelle importante est la montée apparente de l'individualisme, qui modifie les structures traditionnelles encadrant les sociétés (baisse des pratiques religieuses et affaiblissement des organisations sociales de type holiste ou communautaire comme les syndicats. Ce mouvement est accompagné par un changement profond des structures traditionnelles de la famille, en Occident du moins.

Enfin on constate une tendance lourde de sécularisation dans les sociétés dites occidentales, entrainant un recul de la pratique religieuse, voire de la croyance en une religion (et notamment le recul de la foi chrétienne).

Notes et références

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Articles connexes

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Lien externe

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