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Nissage Saget

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Nissage Saget
Illustration.
Photographie de Nissaget Saget.
Fonctions
Président de la république d'Haïti[1]

(4 ans, 4 mois et 23 jours)
Élection
Prédécesseur Sylvain Salnave (protecteur de la République)
Successeur Michel Domingue
Général en chef des armées républicaines haïtiennes

(2 ans, 7 mois et 15 jours)
Président de la République d'Haïti
(provisoire)

(1 mois et 21 jours)
Prédécesseur Fabre Geffrard
Successeur Sylvain Salnave (protecteur de la République)
Biographie
Nom de naissance Jean-Nicolas Nissage Saget
Date de naissance
Lieu de naissance Saint-Marc, (Haïti)
Date de décès (à 69 ans)
Lieu de décès Port-au-Prince, (Haïti)
Parti politique "Geffrardiste"
Parti libéral
Conjoint Marie Louise Augustine Portier
Profession Militaire (général de division)

Nissage Saget
Présidents de la république d'Haïti

Jean-Nicolas Nissage Saget (né le [2] à Saint-Marc - mort le à Port-au-Prince) est un homme militaire et politique haïtien[3] qui fut président de la République de 1869, chute de Sylvain Salnave, à 1874.

Militaire de profession, il a une carrière mitigée sous le Second Empire puis participe activement à la vie politique sous la République geffrardienne[4] et soutient la politique du président Fabre Geffrard, dont il devient le principal conseiller. Après la démission de Geffrard le , il fut désigné président de la République à titre provisoire. Il fut rapidement écarté du pouvoir tout comme le reste de la classe politique geffrardiste, après le coup d'État de Sylvain Salnave.

Sous la dictature salnaviste, il dirige l'opposition républicaine et commande les armées insurgés lors de la guerre civile contre le pouvoir salnaviste de Port-au-Prince. En 1868, la rébellion s'étend au Nord et au Sud de l'île. Salnave tente d'écraser l'insurrection mais doit reculer avant de se retrancher dans la capitale. Les rebelles assiègent la ville puis la bombardent notamment à l'aide de « La Terreur », un navire de la marine de guerre haïtienne tombé entre leurs mains. Lors de ce bombardement le palais présidentiel fut détruit[5]. Après la chute de Salnave, Saget rétablit la paix, instaure la Quatrième République, et se fait élire président de la République le [6] pour un mandat de quatre ans.

Sous son mandat, il mène une politique progressiste et met en place la doctrine de l'« anti-plainisme », qui désigne une politique de reconstruction sociale et un non-interventionnisme. Refusant de briguer un second mandat, il quitte le pouvoir en 1874. À sa mort en 1880, il reçoit de la part du président Lysius Salomon, des funérailles nationales.

Début de carrière

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Saget rejoint l'armée et commence une carrière d'officier, au cours de laquelle il deviendra commandant des unités de l'armée de Léogâne. Pendant le règne de l'empereur Faustin Soulouque (1847-1859) il fut emprisonné pendant dix ans jusqu'à la chute de l'Empire[7]. Il fut libéré par le successeur de Soulouque, le président de la République Fabre Geffrard. Saget revint à son ancien poste de commandant à Léogâne. Il devint ensuite sénateur. Saget est apprécié du peuple, c'est pour cela qu'il va plus-tard obtenir le surnom de « Grand-père du petit peuple » puis « Grand-père de la nation ». Il s'est marié civilement avec Marie Louise Augustine Portier, le .

Coup d'État salnaviste

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Le général Sylvain Salnave.

Le , Geffrard démissionne et laisse le pouvoir au sénat. Saget tente de mettre en place un nouveau gouvernement républicain. Mais dès le départ de Geffrard, le pays sombre dans la guerre civile. Le général Sylvain Salnave renverse le gouvernement de Saget le et s'installe au pouvoir avec le titre de « protecteur de la République ». Saget se réfugie dans le Nord du pays et appel ses partisans ainsi que ceux opposés à Salnave, à s'unir à lui pour mettre fin à la dictature. Décrit comme un anti-bourgeois par les manuels d'histoire haïtiens, Salnave mène une politique sévère à l'égard des possédants, leur imposant des taxes destinées à améliorer le sort de la population et demandant aux commerçants de faire baisser les prix des produits de première nécessité. La bourgeoisie se révolte. Salnave ordonne alors de construire des magasins d'État, qui existent encore de nos jours. Cet acte le fait considérer comme le premier dirigeant socialiste des Caraïbes. Il engagea aussi de grandes dépenses pour moderniser la flotte militaire, ce qui contribua à affaiblir l'économie du pays et à appauvrir la population.

Guerre civile

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Menée par les rivaux de Salnave, parmi lesquels Nissage Saget, la rébellion se poursuit contre la dicature. En 1868, elle s'étend au Nord et au Sud de l'île. Salnave tente d'écraser l'insurrection mais doit reculer avant de se retrancher à Port-au-Prince. Les rebelles assiègent la ville puis la bombardent notamment à l'aide de « La Terreur », un navire de la marine de guerre haïtienne tombé entre leurs mains. Lors de ce bombardement le palais présidentiel fut détruit[5]. Le , Salnave réussit à s'échapper avec un bataillon de mille hommes en direction de Pétionville. Il décide ensuite de gagner la République dominicaine pour obtenir l'aide du président Buenaventura Báez. Mais il est capturé par le général Cabral le et livré à Saget. De retour à Port-au-Prince, Salnave est jugé par une cour martiale pour massacres et trahison, puis condamné à mort. Il est exécuté sur le champ, le .

Président de la République

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Le président Saget.
Médaille d'honneur de la République, sous la présidence de Saget.

Saget fut le premier président de la république d'Haïti à mener son mandat jusqu'à son terme, du au . Il se retira ensuite volontairement de la vie politique. Après avoir été propulsé à la tête de l'État, Saget procède au procès de Salnave. Celui-ci est condamné à la peine de mort et fusillé le devant les ruines de son palais. Lors de son investiture, Saget prononce un discours devant les sénateurs : « Contrairement à Salnave, je ne me nomme pas protecteur de la République, président à vie, dictateur, empereur ». Le , soutenu par l'Assemblée nationale à Port-au-Prince, Saget devient officiellement président de la République pour une durée de quatre ans.

Il a assumé la présidence constitutionnelle d'Haïti pour une période de quatre ans. Il fut le premier président d'Haïti à remplir son mandat jusqu'à la fin du au . Puis il s'est volontairement retiré de la politique[8].

L’une des premières mesures prises par son gouvernement a été le remplacement des billets de cinq gourdes par le visage du président Sylvain Salnave , récemment exécuté, par l’un des mouvements qui l’avaient porté au pouvoir. Ensuite, une loi du interdisait l’émission de papier-monnaie et à partir de ce moment, les dollars d’un emprunt obtenu avaient été la seule monnaie légale jusqu’à la réforme monétaire du gouvernement de Louis Salomon dans les années quatre-vingt.

Le mandat de Nissage expirait le , mais la dissidence entre les membres du Sénat empêchant l'élection de son successeur, il fut donc invité à continuer d'exercer ses fonctions jusqu'à ce que la situation soit résolue. Nissage a fait valoir que cette extension violait la Constitution et que, le 16, il a démissionné, confiant au général Michel Domingue le siège de l'armée, qui exerçait la première magistrature le . À la fin de son mandat, le , le général Michel Domingue, allié politique de Saget, est élu à la présidence d'Haïti.

Saget meurt le dans sa ville natale de Saint-Marc dans le département de l'Artibonite.

Notes et références

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  1. Président du gouvernement provisoire du au , puis président de la République.
  2. The given name "Jean-Nicolas" does not appear in early sources (which refer to him exclusively as "Nissage Saget"), though one 1880 source refers to him as "Nicolas Nissage Saget". Many modern sources include "Jean-Nicolas", though some omit "Jean-Nicolas" entirely. Some sources--both early and modern--suggest that Nissage is a given name. Some sources hyphenate "Nissage-Saget" or treat "Nissage Saget" as a compound family name; others use Saget alone as his family name.
  3. Jan Rogozinski, A Brief History of the Caribbean : from the Arawak and the Carib to the present, New York, Facts on File, Inc., , Revised éd., 220 p. (ISBN 0-8160-3811-2, lire en ligne Inscription nécessaire)
  4. Jan Rogozinski, A Brief History of the Caribbean : from the Arawak and the Carib to the present, New York, Facts on File, Inc., , Revised éd., 415 p. (ISBN 0-8160-3811-2), p. 220
  5. a et b Candelon Rigaud, « Le dynamisme de Sylvain Salnave 1867 - 1869 », sur mhaiti.org, (consulté le )
  6. (en) Jacques Nicolas Léger, Haiti, Her History and Her Detractors, Neale Publishing Company, (lire en ligne) Cet article reprend du texte de cette source, qui est dans le domaine public.
  7. « Carrière militaire et politique de Nissage Saget », sur www.ecured.cu (consulté le )
  8. « Nissage Saget - EcuRed », sur www.ecured.cu (consulté le )