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Northumbrie

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Northumbrie
(ang) Norþanhymbra
(la) Northumbria

 – 

Drapeau
Drapeau supposé d'après Bède.
Description de cette image, également commentée ci-après
La Northumbrie au début du VIIIe siècle (frontières approximatives).
Informations générales
Statut Monarchie
Capitale Bamburgh
Langue(s) vieil anglais, dialecte northumbrien (Englisc)
Religion paganisme
puis christianisme
Histoire et événements
Unification par Æthelfrith
Bataille de Hatfield Chase
Bataille de Maserfield
Bataille de la Winwaed
Conquête par la Grande Armée
Mort d'Éric Hache-de-Sang, dernier roi viking

Entités précédentes :

La Northumbrie (en latin : Northumbria ; en vieil anglais : Norþanhymbra) est un royaume médiéval situé dans l'actuel nord de l'Angleterre et le sud de l'Écosse. Il constituait l'un des principaux royaumes de l'Heptarchie. Sa notoriété est surtout liée à son rôle dans la propagation du christianisme nicéen dans l'île et à la constitution d'un centre culturel d'importance européenne avec l'archevêché d'York.

Le nom de Northumbria désigne, à l'origine, les terres situées au nord de la rivière Humber, conquises par les Angles aux dépens des Bretons autochtones au VIe siècle. La Northumbrie en tant que royaume se constitue au début du VIIe siècle par l'union de deux autres entités angles : celle de Bernicie (Bernicia) au nord et celle de Deirie (Deira) au sud.

L'histoire du royaume est essentiellement connue à travers l'œuvre de Bède le Vénérable, moine anglais de Northumbrie du début du VIIIe siècle qui a laissé une Histoire ecclésiastique du peuple anglais. Dans celle-ci, il narre la conversion des Anglo-Saxons au christianisme nicéen, d'abord sous l'action de missionnaires venus du continent, puis sous celle de saints anglais. Il est remarquable que dès l'époque de Bède le Vénérable, les Northumbriens de Deirie et de Bernicie avaient conscience d'appartenir, avec les autres habitants germaniques de l'île, au même peuple.

Formation et conversion

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La Northumbrie est unie une première fois sous le règne d'Æthelfrith de Bernicie, au début du VIIe siècle. À sa mort, en 616, son rival et beau-frère Edwin de Deira lui succède. Ce roi païen des Angles se convertit au christianisme en 627 sous l'action de sa femme, une fille du roi chrétien Æthelbert de Kent, et sous l'influence du missionnaire Paulin d'York qui accompagnait la future épouse[1].

Cette unité, tout comme la récente conversion des Angles northumbriens, sont rapidement remis en cause. En 633, Edwin est vaincu et tué à Hatfield Chase par le roi breton Cadwallon, dont il avait auparavant soumis le peuple. De plus, l'arrivée au pouvoir du roi de Mercie Penda, farouche défenseur du paganisme, interrompt momentanément les progrès accomplis par les missionnaires chrétiens.

En 634, Oswald de Bernicie réunifie la Northumbrie après avoir vaincu Cadwallon près de Hexham[2]. Afin d'évangéliser son peuple, il fait venir d'Iona le missionnaire écossais Aidan, qui fonde une abbaye à Lindisfarne, et le pays est rapidement converti par les moines écossais[3]. Le soutien d'Oswald au christianisme et son martyre aux mains de Penda en 641 lui valent d'être sanctifié. L'opposition entre la Mercie et la Northumbrie culmine à la bataille de Winwaed, en 654, durant laquelle Penda est vaincu et tué par Oswiu, le successeur d'Oswald[4].

Le VIIe siècle marque l'apogée de la puissance northumbrienne : les rois Edwin, Oswald et Oswiu sont distingués par Bède comme ayant exercé l'imperium sur les autres royaumes anglo-saxons. Toutefois, dès 678, le roi Ecgfrith est vaincu par les Merciens près de la Trent, et en 685, il est écrasé et tué par les Pictes à Nechtansmere. La progression anglo-saxonne vers le nord de l'île de Grande-Bretagne est interrompue sur la Forth pour plusieurs siècles[5], et la domination northumbrienne sur le Sud de l'Angleterre disparaît au profit de la Mercie[6].

L'ère viking

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En 793, la première attaque viking majeure en Angleterre est le sac du monastère de Lindisfarne, sur la côte northumbrienne. Le royaume est alors en proie à une grande instabilité : treize rois se succèdent entre la mort d'Aldfrith (704) et l'attaque de Lindisfarne, dont beaucoup connaissent des morts violentes[7].

Profitant d'une guerre civile opposant les rois Ælle et Osberht de Northumbrie, les Vikings de la « Grande Armée » s'emparent d'York le et font de cette cité alors prospère la capitale d'un nouvel État, le royaume viking d'York. Les deux compétiteurs pour le trône s'allient et tentent de reprendre York en 867, mais ils meurent pendant cette campagne[8]. Le sud de la Northumbrie est colonisé par les Danois, tandis que les Norvégiens d'Irlande continuent à piller la région.

En 876, un nouveau comté de Bernicie est formé avec pour souverains les earls de Bamburgh. En 918, Ragnall Uí Ímair annexe la Northumbrie anglo-saxonne à son royaume d'York.

Les Anglo-Saxons du Wessex la conquièrent temporairement en 919920 puis en 941944. Ils ne parviennent à s'en emparer qu'en 954 à la mort du dernier roi viking d'York.

Folio des Évangiles de Lindisfarne.

En 664 a lieu en Northumbrie le synode de Whitby. Cet événement majeur montre l'importance qu'a alors acquise la Northumbrie dans le domaine religieux : à l'initiative du roi northumbrien Oswiu, la tradition ecclésiastique celte (écossaise) est confrontée à la tradition latine. La controverse porte notamment sur la date de célébration de la Pâques. La question, qui déchire les deux Églises depuis la naissance de l'Église anglo-saxonne, est tranchée en faveur de cette dernière. Dès lors, les évêques écossais quittent le royaume de Northumbrie ; et l'Église anglo-saxonne (dont l'unité préfigure la naissance de l'Angleterre) lance à son tour des missions vers les Celtes : Iona accepte finalement le christianisme nicéen sous l'influence d'un missionnaire northumbrien, Ecgberht, en 688. Celui-ci part même sur le continent et participe à la mission chez les Frisons. Ses concitoyens Wilfrid d'York et Willibrord d'Utrecht suivront son exemple.

Articles connexes

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Références

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  1. Hunter Blair 1970, p. 118–119.
  2. Hunter Blair 1970, p. 50–51.
  3. Hunter Blair 1970, p. 125.
  4. Hunter Blair 1970, p. 51.
  5. Hunter Blair 1970, p. 46.
  6. Hunter Blair 1970, p. 51–53.
  7. Hunter Blair 1970, p. 52.
  8. Hunter Blair 1970, p. 69–70.

Bibliographie

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