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Martin Provost

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Martin Provost
Description de cette image, également commentée ci-après
Martin Provost en novembre 2013, à l'avant-première du film Violette.
Naissance (67 ans)
Brest, Finistère, France
Nationalité Drapeau de la France Française
Profession Réalisateur, scénariste, écrivain
Films notables Séraphine
Violette

Martin Provost, né le à Brest, est un réalisateur et écrivain français[1].

Né à Brest[2], il rêve de devenir cinéaste, mais son père, officier de marine, lui déconseille de tenter l’IDHEC (Institut des hautes études cinématographiques) à cause de son niveau déplorable dans toutes les matières scientifiques, qui à l’époque étaient exigées au concours d’entrée. Il décide de devenir acteur, ce qui, pense-t-il, l’éloignera un moment de sa vocation mais sera très formateur.

À dix-huit ans, il part pour Paris et entre au cours Simon.

Très vite, il décroche son premier rôle en 1976 dans Néa de Nelly Kaplan, puis, en 1977, celui de Philippe de Plessis-Vaudreuil dans la saga Au plaisir de Dieu de Robert Mazoyer adaptation du roman à succès de Jean d'Ormesson ; mais, très attiré par le théâtre, il écrit sa première pièce Le Voyage immobile qu’il joue avec Yann Collette au Studio d’Ivry en 1980, avec une mise en scène d’Antoine Campo.

Remarqué par Philippe Adrien, il entre comme stagiaire à la Comédie-Française pour jouer Valère dans Le Médecin volant. Jean-Pierre Vincent l’engage comme pensionnaire. Il joue plusieurs pièces avec lui dont Macbeth, (cour d’honneur du festival d’Avignon, rôle de Rosse), Le Suicidé de Nikolaï Erdman (Odéon, rôle du sourd muet), travaille aussi avec Jacques Lassalle, Alain Françon, etc. Les Poupées, sa seconde pièce, est lue à la chapelle Sainte-Claire en Avignon par Denise Gence, puis créée au TEP Page d'aide sur l'homonymie[pas clair] en 1992.

En 1990, il cesse toute activité de comédien pour se consacrer à l’écriture et au cinéma.

Il écrit de nombreuses pièces radiophoniques, notamment pour les enfants, et est récompensé pour tout son travail à France Culture par le prix SACD en 2006.

Carrière de réalisateur

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Martin Provost décide de passer derrière la caméra dans les années 1990.

Sa passion prend naissance, dit-il, avec son grand-père, passionné de cinéma et cinéaste amateur avec qui il a tourné enfant une adaptation de Pierre et le Loup de Prokoviev[3].

En 1988, il écrit son premier scénario, Aime-moi vite. Remarqué par Françoise Verny, elle lui commande le roman à partir du scénario. Cette expérience lui enlèvera toute envie de réaliser le film.

Il tourne son premier long métrage en 1997. Tortilla et Cinéma raconte l’histoire d’un jeune metteur en scène aux prises avec la difficulté de faire son premier film. Carmen Maura y joue son propre rôle. Ce premier film est une ébauche qui contient tout ce qui viendra ensuite, le cinéaste s’exprimant déjà de façon très personnelle dans un univers à la fois poétique et introspectif.

En 2002, il écrit et réalise Le Ventre de Juliette, l'histoire d’une jeune fille de vingt ans, Juliette, incarnée par Julie-Marie Parmentier, qui décide un jour de faire un bébé toute seule. Le père (Stéphane Rideau) fait tout pour avoir sa juste place auprès d'elle et de l’enfant, mais Juliette l'en empêche.

En 2006, le scénario de Séraphine reçoit à l’unanimité le grand prix du meilleur scénariste. Le film sera salué par la critique et le public.

Avec Séraphine, Martin Provost trouve et impose son style, une narration dépouillée à l’extrême et une spiritualité presque animiste, la nature étant pour lui un partenaire à part entière et non un simple décor.

Avec ses producteurs et la complicité de Dina Vierny, ils réussissent à réunir les œuvres de Séraphine de Senlis au musée Maillol à la sortie du film. L’exposition est couronnée de succès et réhabilite aux yeux du public l’œuvre de la peintre Séraphine de Senlis.

Le film est couronné par sept César dont celui du meilleur film. Yolande Moreau est récompensée par le césar de la meilleure actrice, Martin Provost reçoit deux César : celui du meilleur scénario et celui du meilleur film. En marge de ce succès, une action en justice est introduite en 2009 par les éditions Albin Michel et l’écrivain biographe Alain Vircondelet, auteur de l'ouvrage Séraphine, paru en 1987 aux mêmes éditions. Le , le tribunal de grande instance de Paris considère que dans la première version du scénario du film, neuf passages de cet ouvrage ont été repris et conclut à l’existence d’actes de contrefaçon. Le scénario définitif du film et le film lui-même ne seront quant à eux pas concernés par ce litige.

C’est pour Yolande Moreau qu’il accepte la proposition de Julie Salvador d’écrire et de tourner l’adaptation du roman de Keith Ridgway en 2011, The long Falling, paru en France sous le titre de Mauvaise Pente. Le film relate la soudaine révolte d’une femme simple, battue par son mari, qu’elle décide d’assassiner. Maquillant son crime, elle pense trouver ainsi la liberté. Elle se heurte alors à son fils qui condamne son acte. En tuant son mari, elle n’a pas pensé qu’elle tuait aussi un père.

René de Ceccatty, son éditeur, au moment de la publication de son roman « léger, humain, pardonnable », lui donne à lire un texte que Violette Leduc avait écrit sur Séraphine qu’elle adorait. C’est un choc. Le désir d’un film, Violette, naît de cette découverte.

Pour Martin Provost, Séraphine et Violette forment un diptyque, les films se répondant l’un à l’autre. Violette et Séraphine sont sœurs, autodidactes, d’origine modeste, ce sont des femmes inspirées, traversées. Grâce à leur ténacité, elles réussissent à dépasser leur condition modeste et à transcender leurs existences.

Violette est incarnée par Emmanuelle Devos. Il rencontre la comédienne avant d’écrire le scénario comme il avait rencontré Yolande Moreau avant d’écrire Séraphine. Il veut être certain qu’elle accepte le rôle. Dès le tournage, Emmanuelle Devos se transforme au point de finir par ressembler à Violette Leduc. « Entre elle et moi », dit-il, « c’était un pas de deux. Nous nous comprenions sans avoir besoin de nous parler. Parfois par un regard, un simple contact. ». Sandrine Kiberlain, dans le rôle de Simone de Beauvoir, s’avère surprenante.

Si le film, salué par la critique et sélectionné au festival de Toronto, ne remporte pas un grand succès en France, il fait le tour du monde.

Son film suivant, Sage Femme, écrit pour Catherine Deneuve, Catherine Frot et Olivier Gourmet, est tourné au printemps 2016 à Mantes-la-Jolie. C'est l’histoire d’une sage-femme, Claire (Catherine Frot), qui voit avec inquiétude son métier céder le pas au rendement, au détriment de l’humain. La petite maternité dans laquelle elle exerce depuis toujours doit fermer ses portes et toutes ses collègues, par peur du chômage, acceptent de travailler dans une énorme usine à bébés, ce dont Claire ne se sent pas capable.

Resurgit du passé Béatrice (Catherine Deneuve), ancienne maîtresse de son père disparu. Elle est l’exact opposé de Claire : frivole et égoïste, elle a toujours prôné la liberté avant l’engagement. Malade, elle cherche à retrouver l’homme qui a été le grand amour de sa vie. Elle ne retrouve que sa fille.

Parabole de la fable La Cigale et la fourmi, le film raconte l’histoire d’une transmission. Sauvé par une sage-femme à sa naissance, Martin Provost n’a eu de cesse de retrouver la trace de celle qui lui a donné son sang. Il la retrouvera grâce au film. Il s’agit de Yvonne André aujourd’hui disparue[réf. nécessaire]. "Sage-femme" est sorti en France le après avoir été présenté le en sélection officielle de la Berlinale.

La même année, il est président du jury du 32e festival international du film francophone de Namur et membre du jury présidé par Tommy Lee Jones du 30e festival international du film de Tokyo.

La Bonne Épouse (sortie le ) est sans doute son film le plus engagé, le plus ouvertement féministe. C’est l’histoire de la chute d’une école ménagère avant Mai 68. Avant cette date, les écoles ménagères étaient très nombreuses en France. Bon nombre de jeunes filles y faisaient leur apprentissage dans le but de trouver un mari. Sur le ton de la comédie (Juliette Binoche, Yolande Moreau, Noémie Lvovsky, Édouard Baer), le film rend compte de l’évolution de la vie des femmes ces cinquante dernières années. Dans la rubrique "on peut éviter" des sorties cinéma, le journal Le Monde écrit à propos du film : « Pour rappeler l’histoire de l’émancipation des femmes, Martin Provost fait le choix de la comédie (poussée à la caricature), et de l’esthétique compassée du cinéma de papa. Le jeu des acteurs marche à l’unisson de ces parti pris, marqués par l’outrance, jusqu’à la dernière séquence (musicale) du film. Un sommet de ridicule. »[4].

Filmographie sélective

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En tant que scénariste et réalisateur

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Œuvre littéraire

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Martin Provost 2016

Ouvrage de littérature d'enfance et de jeunesse

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Distinctions

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Séraphine a remporté sept César du cinéma en 2009 :

Notes et références

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  1. Lisa Vignoli, « Martin Provost, séraphique », Next Libération,‎ (lire en ligne)
  2. « Martin Provost », sur Première (consulté le ).
  3. Martin Provost, Léger, humain, pardonnable, Seuil, , 240 p. (EAN 9782020943437).
  4. V. Cau, « « La Bonne Epouse » : une comédie de mœurs à la papa » Accès payant, sur www.lemonde.fr,

Liens externes

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