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Les Helvétiques

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Les Helvétiques
11e album de la série Corto Maltese
Klingsor : « Alors, vous allez nous suivre avec les armes de Maître Ulrich ? »(planche 19, case 5)
Klingsor : « Alors, vous allez nous suivre avec les armes de Maître Ulrich ? »
(planche 19, case 5)

Scénario Hugo Pratt
Dessin Hugo Pratt
Couleurs Patrizia Zanotti

Personnages principaux Corto Maltese
Jeremiah Steiner
le chevalier Klingsor
Époque de l’action 1924

Éditeur Casterman
Première publication Drapeau de la France France : septembre 1988
ISBN 2-203-34401-6
Nombre de pages 96

Prépublication Drapeau de l'Italie Italie : Rosa Alchemica, mensuel Corto Maltese du n° de mars au n° d’août 1987.
Drapeau de la France France : Les Helvétiques, mensuel Corto n° de septembre 1987
Albums de la série

Les Helvétiques est une aventure de Corto Maltese écrite et dessinée par Hugo Pratt. L'intrigue de l'album se déroule en 1924, dans un village suisse du Tessin, et a pour thème le monde des légendes médiévales. Selon son auteur, « C'est une aventure surréaliste, avec un arrière-plan mythologique, [...] j'ai fait une histoire complètement farfelue, mais j'avais envie de me raconter cette fable et de témoigner de toutes ces choses qui ont été importantes pour moi. Encore une fois, c'est un hommage à tout ce monde qui m'a accompagné, à ces auteurs qui, parfois, ne sont pas très connus mais qui m'ont aidé à vivre. J'avais comme une dette envers eux. »[1].

L’histoire

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Depuis peu, le marin Corto Maltese a pris la décision de vivre en solitaire dans le petit village suisse de Savuit sur Lutry (canton de Vaud). Un jour, il accepte d’accompagner son vieil ami, le professeur Jeremiah Steiner, à Sion, après s'être donné rendez-vous à Lugano (canton du Tessin). Auparavant, Steiner compte faire une étape à Montagnola, chez son ami l’écrivain Hermann Hesse. À leur arrivée, Corto est en proie à d’étranges hallucinations. Il est accueilli par un jeune garçon prétendant s’appeler Klingsor et notre héros bascule soudain dans un monde ésotérique de légendes et de magies qu’il ne soupçonnait pas dans ce pays.

Steiner s’inquiète de la santé de Corto, car lui n’a vu aucun enfant. En tout cas, Hesse est absent. Il ne sera là que le lendemain mais ils peuvent s’installer.

Avant d’aller se reposer, Steiner l’invite à jeter un coup d’œil dans la bibliothèque de la maison pour l’entretenir de ce fameux Klingsor, l’un des héros d’une nouvelle de Hermann Hesse : Le dernier été de Klingsor. Ce chevalier s’appelait Clinschor dans le Perceval de Chrétien de Troyes puis Wolfram von Eschenbach l’adapta pour son Parzival. Corto se saisit de ce dernier livre pour en lire quelques pages avant de s’endormir.

Emporté par sa lecture, il est pris dans un tourbillon où il est chargé d’une mission : rechercher la rose alchimique se trouvant dans le château du Saint Graal. Sur son chemin, il croise la route de la mort, du chevalier Klingsor, de fées qui marchent à l’envers. Il doit aussi affronter un ogre-gorille, futur roi Kong, avant d’entrer dans le château et cueillir la rose magique. Sa mission accomplie, le bouc satanique se dresse en travers de son chemin. Il l’accuse d’avoir bu l’eau de la fontaine de jouvence dans le vase sacré. Corto est traîné devant dix représentants de l’enfer. Klingsor se désigne comme avocat de la défense. Face à la bouffonnerie de ce procès, Corto Maltese s’en sortira-t-il ?

Allusions culturelles

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Cet épisode mêle habilement des références variées à l'ésotérisme, à la culture suisse et, plus généralement européenne, ainsi que des références inattendues[1],[2],[3],[4],[5] :

Allusions à l'alchimie

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Photo de William Butler Yeats, prise par Alice Boughton en 1903
  • Le titre original de l'épisode, Rosa Alchemica, est emprunté à celui d'un recueil d’œuvres du poète irlandais William Butler Yeats traduites en italien[a]. Pratt, qui l'apprécie beaucoup, y faisait déjà allusion dans Les Celtiques, à travers un poème figurant sur la couverture de certaines éditions. Le bédéiste explique que ce titre désigne une expression concernant l'alchimie qui les a fasciné tous les deux, attribuée à une couleur, "rose de Thuringe". Lorsqu'on recherche la pierre philosophale, on réduit en poudre plusieurs substances et, après les avoir brûlées, on obtient cette couleur, rose rouge. C'est une robe de cette couleur que, dans la BD, Corto offrira à Erica, la fille du vigneron Vanas[b]. Pratt poursuit en disant que cette pierre symbolise aussi une manière de penser, de chercher et cette rose alchimique est une clé de passage initiatique vers un ensemble ésotérique. Yeats s'était aussi intéressé aux travaux de Madame Blavatsky et faisait partie de l'Ordre hermétique de l'Aube dorée, société secrète anglaise (sans rapport avec l'organisation politique grecque l'Aube dorée). Aussi, La Rose de Thuringe est une œuvre écrite en 1930 par l'écrivain suisse Pierre Girard. Il s'agit sans doute de références au Roman de la Rose, œuvre poétique française médiévale. Mais aussi à Sainte Élisabeth de Hongrie, qui fut souveraine de Thuringe (région historique d'Allemagne), contemporaine de Wolfram von Eschenbach, qui réalisa le miracle des roses.
  • Pratt lui-même a fréquenté des alchimistes, tels que le français André Malby, qui l'a aidé pour cette histoire, en réalisant un dossier sur la Suisse et l'occultisme. Sur le même sujet, l'auteur a déclaré à Dominique Petitfaux que les alchimistes existent toujours en France, tout comme les druides. Selon lui, certains de ces derniers se réunissent rue de Rennes à Paris : il suffit de frapper à une porte, on dit "les druides sont morts" et une voix répond "non, entrez". Seulement, ces confréries restent discrètes...
  • Lors du trajet en voiture au début de l'histoire, Corto et Steiner discutent de l'alchimiste suisse Paracelse et de ses ouvrages : la Philosophia Sagax » et le traité d'alchimie Archidokes. Le marin exprime sa préférence pour son maître l'abbé bénédictin Johannes Trithemius, avec son Veterum sophorum sigilla et imagines magicae, ainsi que son élève Cornelius Agrippa. Puis, il explique avoir été initié enfant à la kabbale par le rabbin Ezra Toledano, que Steiner a connu en 1897 à Bâle, lors du premier Congrès sioniste, où il se trouvait également Theodor Herzl.

Références littéraires et picturales

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Une parodie des mythes et légendes européens

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  • Quand Corto échappe à la Mort (Thanatos)[d], il entre dans un édifice où sont écrites trois lettres de l'alphabet hébreu : Shin, Sade et Hain. En les voyant, il s'écrie "Expiation, tromperie, ruine...".
  • L'ogre du Château du Saint-Graal évoqué par Klingsor n'est autre qu'un gorille (animal peu connu au Moyen-Âge en Europe par des populations les prenant pour des monstres). Celui-ci est promis au rôle principal dans King Kong, film qui n'est pas encore sorti au temps de l'action de la BD. En effet, il raconte que les "quatre preux de l'imagination", Merian C. Cooper, Ernest B. Schoedsack, David O. Selznick et Edgar Wallace (qui ont fait partie de l'équipe du film) avaient pour lui un projet d'une grande aventure à Hollywood, L.A., Californie. Corto affirme avoir rencontré le second lors de la guerre gréco-turque, en 1922 à Smyrne[e], tandis qu'il a lu "Bosambo of the River", écrit par le quatrième. À travers cette rencontre improbable, l'auteur prend un contre-pied de la quête du Graal, des chevaliers et de leur « dignité guindée », comme dans le reste de l'aventure. Cette allusion culturelle posa d'ailleurs problème au bédéiste car le film n'est sorti qu'en 1933, alors que l'histoire se déroule en 1924. Mais il arrive que des projets de film durent des années, comme celui d'adaptation cinématographique de Corto Maltese. Pratt s'est alors dit qu'il est possible que l'on ait commencé à parler de ce film dès le milieu des années 1920. Il affirme aussi que le travail d'auteurs comme Chrétien de Troyes ou Wolfram von Eschenbach ne lui paraît pas tant différent de celui des créateurs de King Kong. Bien que les mode d'expressions diffèrent, c'est le même effort de créativité couronné de succès, afin de narrer une histoire empreinte de merveilleux, épique et poétique. Pour poursuivre le sujet, le bédéiste explique que dans sa conception, une personne cultivée est nécessairement éclectique. Si elle ne connaît que l'univers culturel auquel appartient Klingsor ou seulement celui dont fait partie King Kong, il n'est pas véritablement cultivé. Mêler les deux lui a donc paru vraiment normal ; si ça pose problème à son lecteur, il espère éveiller alors en lui une certaine curiosité, lui faire découvrir de nouveaux personnages et auteurs[6].
Le Graal peint par Dante Gabriel Rossetti (1860).
  • Toujours dans un esprit de contrepied des légendes médiévales, Corto doit affronter des épreuves inspirées de celles-ci, qu'il surmonte à sa manière. Par exemple, afin de se rendre au château abritant la rose, il doit franchir un précipice en marchant sur le fil d'une épée tranchante géante. Comme dans Lancelot ou le Chevalier de la charrette, de Chrétien de Troyes[f], où Lancelot du Lac doit subir la même épreuve. Mais, au lieu de s'écorcher les mains comme le chevalier, le marin simplifie l'épreuve en faisant pivoter l'épée, de manière à pouvoir marcher sur le plat de la lame.
  • À la Fontaine de la rose (fontaine de jouvence), un calice parle à Corto, l'occasion pour l'auteur de continuer à tourner en dérision la quête du Graal, où celui-ci est presque vu comme un souvenir touristique. En effet, le calice est enchaîné à la margelle, non pas par symbolique secrète, mais pour éviter qu'il ne soit volé. Les autres calices qui s'y trouvaient ont été ramenés par des chevaliers du Graal : les sires Galaad, Perceval, Gauvain, Lancelot, Lohengrin, Anafortas et Tinturel (voir pour les deux derniers Parsifal), dépareillant ainsi le service. Dans le même esprit de décalage, la Grotte de Lourdes, haut lieu de pèlerinage catholique, est vu par le calice comme un simple sanctuaire parmi tant d'autres. Enfin, lors du procès, le témoin à décharge n'est autre... que le Saint-Graal lui-même[g].
  • Au cours du procès mené par le Grand tribunal infernal, le héros est jugé par dix représentants de l’enfer, mêlant personnages légendaires de différentes cultures et personnages historiques. Sont ainsi appelés :
  • Pratt raconte qu'à travers ce procès, il a voulu écrire à propos des droits des individus vis-à-vis des pouvoirs. Il explique la présence de Jeanne d'Arc au milieu de personnages peu recommandables par une envie amusante de la montrer comme se prenant pour « la standardiste de Dieu ». Mais il trouve aussi que ce n'était pas un personnage tout à fait clair. Il se sert des mystères planent encore sur sa vie : serait-elle morte sur le bûcher ? se serait-elle mariée ? Enfin, il rappelle qu'elle a été l'amie du cruel Gilles de Rais et que l'Église n'a accepté de la canoniser qu'en 1920.
  • Une fois acquitté, Corto se voit proposer par le démon à l'origine du procès un poste de batelier, le nocher Caron prenant bientôt sa retraite. Dans la mythologie grecque des enfers, c'était celui qui contre une obole, faisait traverser le Styx aux âmes des morts ayant reçu une sépulture.
  • Une fois sorti de ce monde magique, le héros finit sa nuit grâce à Sandman, l'Homme des rêves, qui lui verse du sable pour l'endormir.

Un grand hommage à la Suisse

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À travers cette relecture fantaisiste des légendes du Graal et, plus largement, du folklore médiéval européen, l'auteur cherche à mettre en valeur aux yeux de ses lecteurs la Suisse[1],[2],[3],[4],[5] :

Grandvaux, Chemin du Four : plaque hommage à Corto Maltese

C'est un pays qu'il affectionna beaucoup et où il finit ses jours (il est enterré à Grandvaux, dans le canton de Vaud, où se tient un monument à effigie de son héros). Il le fait en particulier à travers un texte introductif, ainsi qu'une description de chacun des 26 cantons, accompagnée de ses dessins (voir chapitre suivant), seulement visibles dans certaines éditions de l'album. Dans le texte, l'auteur présente la Suisse comme un pays méconnu — en dehors de son image d’Épinal montagnarde, des Saint-bernard, des Gardes suisses et de plaisanteries, comme celles de la scène culte coucou suisse dans Le Troisième Homme par Orson Welles — qui recèle bien des trésors cachés. Ils s'y croisent Parsifal et le Saint Graal, Siegfried à la recherche de l'or des Nibelungen[h], des personnages de la Völsunga saga comme Fafner, narré par Richard Wagner, l'alchimiste Paracelse (à l'origine du principe d'homoncule)...

Selon Pratt, la Suisse est au cœur de plusieurs grandes légendes, celtiques comme saxonnes. Il prend comme exemple L'Or du Rhin, opéra de Richard Wagner basé la mythologie germanique et nordique : le Rhin nait dans les Alpes suisses. Ainsi, Siegfried a remonté ce fleuve jusqu'à ce pays. Quant à cet or, Pratt dit qu'il se trouve actuellement dans les banques suisses et leurs employés sont en quelque sorte les descendants des Nibelungen, nains qui en étaient autrefois les gardiens. Ils auraient été alliés aux Burgondes, dont un de leurs rois, Gunther, a vu sa sœur Kriemhild épouser Siegfried. Ce peuple germanique eut d'ailleurs son royaume en France, dont faisait partie la Savoie, de l'autre côté du lac Léman.

Dans l'histoire, le professeur Steiner raconte à Corto les histoires liées au Graal, il affirme que selon des interprétations récentes, Perceval (héros qui donna son nom au titre des œuvres d'Eschenbach et Wagner), ne viendrait pas de Snowdon, au Pays de Galles (Wales, en Anglais). Il rajoute que ce personnage serait plutôt issu du canton du Valais, plus précisément la ville de Sion. La ressemblance phonétique du nom des deux régions et des deux lieux aurait entraîné la confusion, le héros se présentant comme étant né à « Sinadon in Waleis ». Pratt explique à ce propos que le roi Arthur et ses chevaliers sont venus combattre un chat diabolique au bord du Léman. Comme en témoigne une église italienne des Pouilles, la cathédrale d'Otrante, où une mosaïque représente la scène. Cet épisode est relaté dans L'Estoire de Merlin (contenu dans le Cycle de la Vulgate). Arthur y combat un monstre nommé Chapalu, avec l'aide de Merlin et de Gauvain. L'emplacement du combat contre cette créature liée à l'eau fait débat, qui s'est peut-être déroulé au lac du Bourget, en Savoie, qui est dominé par le mont du Chat (bien que le toponyme soit antérieur à cette légende).

Carte postale du XIXe s, représentant le château de Tourbillon (colline de gauche) et la basilique de Valère sur la colline opposée.

Steiner poursuit ses explications en parlant de deux châteaux : l'un renferme le Graal, l'autre la Rose du péché. « La Rose du péché » est aussi le titre d'un petit poème médiéval allemand narrant l'histoire d'une princesse aussi belle que nymphomane, amante de deux frères Nibelungen. Jaloux, ils la cachèrent dans un château bâti sur un ancien sanctuaire romain, aussi baptisé le « Château du vice » à l'époque burgonde. Selon un poète, il pourrait s'agir du château de Tourbillon, justement à Sion, qui fait face à un autre château, la basilique de Valère, église fortifiée. Afin de ne pas être victime des sortilèges de la rose, un chevalier se châtra. Celui-ci franchit les siècles, passant du mythe germanique, au cycle celtique et jusqu'à la légende franco-mérovingienne. Portant le nom de Klingsor, ce chevalier diabolique ennemi de Perceval conquit le « Château du vice ». Quant à tous ces châteaux, le professeur souligne que ce sont toujours les mêmes, au nombre de deux, bien qu'ils changent de nom et de lieu : on en trouve en Suisse, en Allemagne, en France, en Angleterre et au Pays de Galles.

Les explications relatives au Graal et à la ville de Sion sont sans doute une allusion à L'Énigme sacrée. Il s'agit d'un essai historique controversé, basé sur les témoignages du faussaire et mythomane Pierre Plantard, écrit en 1982 par trois journalistes britanniques : Henry Lincoln, Michael Baigent et Richard Leigh. Cet ouvrage est connu pour avoir grandement servi de source d'inspiration pour le best-seller Da Vinci Code de Dan Brown (2003). Il a pour thème central le Graal et le Prieuré de Sion, société secrète dont Pratt en fait mention explicitement dans l'introduction de son album. L'ouvrage historique stipule que cette société, gardienne du Graal et successeur des Templiers, tient congrès dans la ville suisse de Sion.

Présentation des 26 cantons suisses

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Carte des cantons de la Suisse, avec leurs abréviations officielles et leurs chefs-lieux.

Hugo Pratt présente dans l'introduction de certaines éditions de l'album les 26 cantons suisses, par le biais de courts textes et de dessins. Ces dessins reprennent des aquarelles réalisées par Pratt, regroupées dans le recueil "Et in Helvetia, Corto"[2],[4],[7]. Elles évoquent le voyage fait par Corto, qui visite tous les cantons en 1924. Voici ce que ces documents nous racontent :

Armoiries du canton de Schwytz
Drapeau de la Suisse
Palais fédéral de Berne, siège du Conseil fédéral (gouvernement) et de l'Assemblée fédérale (parlement) suisse (Conseil national et Conseil des États).
Statue de Corto Maltese à Grandvaux.
Le dôme du Palais fédéral avec les armoiries des cantons.
Blason cantonal du Jura, rajouté en 1978

Prépublications

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  • Drapeau de l'Italie Italie : Rosa Alchemica, dans la revue Corto Maltese, du no 3 de mars au no 8 d'août 1987 (6 numéros).
  • Drapeau de la France France : Les Helvétiques, cahier détachable (22x30) de 70 pages, dans le no 14 du mensuel Corto, de .

Albums édités en France

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Scénario et dessins de Hugo Pratt avec la collaboration de Guido Fuga (it) pour dessiner certains décors et les automobiles.

Première édition en couleurs

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Première édition en noir et blanc

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  • Les Helvétiques (couverture souple à rabats), éd. Casterman, série Corto Maltese en noir et blanc, no 11, sortie en 2012, format 23,5/29,5 (ISBN 978-2-203-03362-7).

Rééditions, en couleurs

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  • Les Helvétiques (relié, format 21.5x29, préface de Marco Steiner, photos de Marco d’Anna : Sem Enna Werk (La cire devient or).), éd. Casterman, série Corto Maltese, tome 13, 2010, (ISBN 978-2-203-02973-6).
  • Les Helvétiques (petit format broché), éd. Casterman, série Corto, tome 28, 2010, (ISBN 978-2-203-00789-5).

Notes et références

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  1. Le titre anglophone de cet épisode, The Secret Rose, reprend le titre d'un de ses poèmes.
  2. Le vigneron Vanas gère la pension Morphée, qui porte le nom du dieu des rêves prophétiques dans la mythologie grecque, chargé d'endormir les mortels. Or, c'est justement dans cette pension que Corto rêve son aventure narrée dans cette histoire.
  3. D'après Pratt, Tamara de Lempicka a réalisé un portrait de Corto, qui a été perdu.
  4. Le personnage de la mort rappelle celui du film suédois d'Ingmar Bergman Le Septième Sceau, sorti en 1957.
  5. Rencontre contemporaine à l'action de La Maison dorée de Samarkand, qui se déroule entre décembre 1921 et septembre 1922.
  6. Pratt explique à propos de Chrétien de Troyes : "C'est par Chrétien de Troyes que je suis entré dans le monde des chevaliers de la Table Ronde, que j'ai abordé Perceval, le mythe du Graal. Chrétien de Troyes est certainement l'un des écrivains qui m'a fait le plus rêver. J'ai aussi beaucoup rêvé à ce que pouvait être sa vie à la cour de Marie de Champagne, la [petite] fille d'Aliénor d'Aquitaine. Il devait y avoir dans ces milieux — je pense aussi à la cour de Henri II d'Angleterre et d'Aliénor d'Aquitaine, où vivait Marie de France — une vie intellectuelle aux centres d'intérêts tout à fait étonnants." Hugo Pratt (int. Dominique Petitfaux), Hugo Pratt. Le Désir d’être inutile, Robert Laffont, 1991. Réédition augmentée, 1999, page 201
  7. À cette occasion, Klingsor souligne que le Graal a été apporté en Occident par Joseph d'Arimathie, puis dans le château au centre de cette aventure par Marie de Magdala.
  8. L'or des Nibelungen est gardé par leur roi Alberich de la Forêt Noire ; ces nains ont donné une souche royale aux Burgondes.
  9. Anna Göldin finit peu après décapitée. Elle est pourtant déclarée innocente en août 2008. Un musée lui est consacré à Mollis, inauguré en septembre 2007.
  10. La constitution n'indique aucune capitale. Celle de 1848 indiquait Berne comme Ville fédérale, ce que ne fait plus la constitution actuelle de 1999. L'article 58 de la loi de 1997 sur l'organisation du gouvernement et de l'administration déclare Berne siège du Conseil fédéral, des départements et de la Chancellerie fédérale. Lire en ligne l'entrée Ville fédérale, dans le Dictionnaire historique de la Suisse. L'étude d'un projet de loi pour attribuer à Berne le statut de ville fédérale a été initié en 2002, et suspendu sine die en 2004 par le Conseil fédéral ; lire en ligne l'information à ce sujet de la Chancellerie fédérale.
  11. La famille des Kybourg (ou Kiburg) fait partie des grandes familles qui ont façonné le destin de la Suisse au Moyen Âge avec les Habsbourg, les Savoie et les Zähringen notamment.
  12. La frontière entre les deux pays passe d'ailleurs au sud de cette ville, qui se trouve à cheval sur le lac.
  13. Toutefois, l'expression "château d'eau de l'Europe" désigne plus couramment la Suisse entière, voire simplement les Alpes
  14. L'Helvétie est une région de Gaule correspondant plus ou moins à l'actuelle Suisse. Elle fut peuplée par les Helvètes, ensemble de peuples celtes de l'extrémité orientale de la Gaule établis sur le plateau suisse. Ils avaient pour capitale Aventicum, près d'Avenches, dans le Vaud. Le titre de l'album Les Helvétiques est une allusion à leur sujet.

Références

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  1. a b et c Dominique Petitfaux (Scénario) & Hugo Pratt (Dessin), De l'autre côté de Corto, Casterman, , p. 134 à 138
  2. a b et c Hugo Pratt, Introduction de la bande-dessinée "Les Helvétiques"
  3. a et b Jean-Claude Guilbert et Hugo Pratt, La traversée du labyrinthe, Presse De La Renaissance,
  4. a b et c (it + fr) Scénario : Marco Steiner, Hugo Pratt ; Dessin : Hugo Pratt ; Photographies : Marco D'Anna ; Mise en couleur : Hugo Pratt, Les Lieux de l'aventure
  5. a et b Corto Maltese 1904-1925 : Récits du monde, escales du temps (Hors série, L'Histoire)
  6. Hugo Pratt (int. Dominique Petitfaux), Hugo Pratt. Le Désir d’être inutile, Robert Laffont, 1991. Réédition augmentée, 1999, page 193-194
  7. Hugo Pratt, Périples imaginaires, Casterman
  8. 800 exemplaires (format 30x23, couverture toilée grise sous emboîtage), numérotés et signés par l'auteur avec étiquette de vin sérigraphiée et signée (hors commerce), ont été édités en Suisse à l'occasion de l’exposition « Et in Helvétia », dans le cadre de l’Internationales Comic Festival de Sierre, du 9 au .

Bibliographie

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  • Till R. Kuhnle, « L'enseignement postmoderne de Klingsor : divagations comparatistes autour d'une aventiure de Corto Maltese », dans Florent Gabaude, Aline Le Berre et Andrea Schindler (dir.), Actualité du médiévalisme : la réception du Moyen Âge germanique dans la France contemporaine, Limoges, Presses universitaires de Limoges, coll. « Espaces humains », , 267 p. (ISBN 978-2-84287-798-9).