Jean Bonfa
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Jean Bonfa, né le 30 mai 1638 à Nîmes et décédé le 5 décembre 1724 à Avignon, est un astronome, cartographe et père Jésuite français[1]. Il est l'auteur de l'horloge solaire du lycée Stendhal.
Biographie
[modifier | modifier le code]Jeunesse et études
[modifier | modifier le code]Jean Bonfa nait à Nîmes le 30 mai 1638, à Firmin Bonfa, un bourgeois nîmois, et Jeanne Anse, native de Tarascon[2]. Il est baptisé le 8 août 1645[2].
Bonfa se démarque par son esprit et fréquente le Collège de Nîmes, se distinguant dans les humanités et la philosophie. Son amour pour les études le pousse à rejoindre la Société de Jésus à seize ans, en 1654[2].
Travaux
[modifier | modifier le code]Enseignement
[modifier | modifier le code]Il étudie et enseigne les humanités, puis la philosophie et la théologie, et devient enseignant de théologie à Avignon[2]. Entre 1670 et 1683 il enseigne les mathématiques et la théologie aux collège jésuite de Grenoble, puis au Collège des Jésuites d'Avignon, où il passera la majeure partie de sa carrière[1],[3]. Affable et bon pédagogue, il est apprécié par les écoliers[2].
Astronomie
[modifier | modifier le code]Au collège jésuite de Grenoble il réalise en 1673 une horloge solaire très élaborée dans la cage de l'escalier sud[4]. Celle-ci, toujours visible et restaurée en 1984, a été classée monument historique en 1920[5].
Puis, au Collège des Jésuites d'Avignon, centre astronomique important disposant d'un observatoire, il effectue plus d'une vingtaine d'observations d'éclipses solaires et lunaires entre 1678 et 1706 qui sont reproduites dans les Annales célestes du XVIIe siècle d'Alexandre Guy Pingré[1],[6]. De 1680 à 1682, il est envoyé enseigner la géométrie et l'hydrographie à Marseille, et continue des travaux astronomiques[7].
Cartographie
[modifier | modifier le code]Il correspond avec Cassini afin de déterminer la latitude d'Avignon pour en dresser le plan. Cherchant à obtenir la plus grande précision, il tient compte de la réfraction atmosphérique, qu'il intègre dans ses mesures contrairement aux autres cartographes contemporains[1]. Il publie des travaux en topographie et réalise plusieurs cartes, dont une du Comtat Venaissin[1]. Cette dernière, représentant un État pontifical à l'époque menacé par la France, contient des inexactitudes étonnantes compte tenu du grand savoir du père Bonfa, et présente des éléments favorisant les intérêts du Pape[8].
Décès
[modifier | modifier le code]Jean Bonfa décède à Avignon le 5 décembre 1724 à l'âge de 86 ans[2].
Distinctions
[modifier | modifier le code]- Il devient directeur de l’École d'Ingénieurs Hydrographes fondée par Colbert à Marseille[4].
- Il est nommé membre correspondant de Thomas Gouye et de Jean-Dominique Cassini le 4 mars 1699 à l'Académie royale des Sciences[9].
- Il devient cartographe émérite du Comtat Venaissin[4].
Références
[modifier | modifier le code]- P. Humbert, « La détermination des latitudes à la fin du dix-septième siècle », Ciel et Terre, vol. 55, , p. 81 (ISSN 0009-6709, lire en ligne, consulté le )
- Léone Ménard, Histoire civile, ecclésiastique et littéraire de la ville de Nismes avec les preuves, t. 6 : par M. Ménard,..., 1744-1758 (lire en ligne), p. 516-517
- « CTHS - BONFA Jean », sur cths.fr (consulté le )
- Françoise Chabert, Le Vieux Grenoble : ses pierres et son âme, vol. 2, Grenoble, Roissard, , « Le Collège Royal-Dauphin de la rue Neuve de Bonne », p. 94
- Ministère de la Culture, « Peinture monumentale : méridienne (la) », sur POP : la plateforme ouverte du patrimoine
- Alexandre-Gui Pingré, Annales célestes du XVIIe siècle / A.-G. Pingré ; ouvrage publié sous les auspices de l'Académie des sciences, par M. G. Bigourdan,..., (lire en ligne)
- Jean Bonfa, Observations du mouvement d'une tache, qui a paru dans le soleil sur la fin de juillet de l'année 1681 (lire en ligne)
- (en) Alice Stroup, « Le Comté Venaissin (1696) of Jean Bonfa, S.J.: A paradoxical map by an accidental cartographer », Imago Mundi, vol. 47, no 1, , p. 118–137 (ISSN 0308-5694 et 1479-7801, DOI 10.1080/03085699508592816, lire en ligne, consulté le )
- « Les membres du passé dont le nom commence par B », sur Académie des Sciences
Liens externes
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- Ressource relative à la recherche :
- Un article biographique par P. Humbert, « La détermination des latitudes à la fin du dix-septième siècle », Ciel et Terre, vol. 55, , p. 81 (ISSN 0009-6709, lire en ligne [PDF])
- Sur Gallica : Observations du mouvement d'une tache, qui a paru dans le soleil sur la fin de juillet de l'année 1681