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Jean-Pierre Lévy (résistant)

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Jean-Pierre Lévy
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Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Pseudonyme
Lenoir Robert Martin Gilles Ponsard Leblanc LinarèsVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Résistant (années 1940), travailleur du textile, trader, homme d'affairesVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Conflit
Lieu de détention
Distinctions
Archives conservées par
Service historique de la Défense - site de Vincennes (d) (GR 16 P 370455)
Service historique de la Défense (SHD/ AC 21 P 563729)Voir et modifier les données sur Wikidata
Tombe de Jean-Pierre Lévy au cimetière du Montparnasse (division 8).

Jean-Pierre Lévy, né le à Strasbourg et mort le à Paris[1], est le chef de l'un des trois grands mouvements de Résistance française, Franc-Tireur.

Juif d'Alsace, endossant des responsabilités de chef de famille à onze ans après la mort de son père, il est à 18 ans ingénieur commercial, employé dans une entreprise de filature.

Mobilisé en 1939 comme lieutenant de réserve, puis démobilisé après l'armistice de , il se fixe avec sa famille à Lyon en et noue progressivement divers contacts, non seulement avec des alsaciens réfugiés comme lui, mais aussi avec Élie Péju, un entrepreneur en déménagement[2], qui a créé dès avec quelques amis un modeste mouvement de résistance, appelé France Liberté et qui édite un journal clandestin du même nom.

Jean-Pierre Lévy apporte immédiatement à ce petit groupe dont il est le plus jeune et le moins politisé sa puissance de travail et son sens de l'organisation. Son statut de célibataire, libre de toute charge de famille, ainsi que son métier de cadre commercial d'une entreprise de textile[3] l'amenant à se déplacer beaucoup dans toute la zone non occupée et donc à nouer de nombreux liens, font de lui à partir de 1941 la cheville ouvrière du mouvement. En , le mouvement prend le nom de Franc-Tireur et Jean-Pierre Lévy en est le chef[4].

Il est arrêté une première fois par la police française le , dans l'appartement lyonnais qui sert de quartier général au mouvement. Les jeunes membres France Pejot (future mère de Jean-Michel Jarre) et Micheline Altmann parviennent à orienter les soupçons sur elles en s'avouant résistantes pour permettre la fuite de leur leader. À cet égard, France Pejot reçoit la médaille de la Résistance que le général de Gaulle lui fait parvenir par un parachutiste venu de Londres[5].

Fin 1942, incité par Jean Moulin à fondre Franc-Tireur dans une organisation plus large et plus efficace, Jean-Pierre Lévy se trouve confronté dans les négociations aux fortes personnalités que sont Emmanuel d'Astier de La Vigerie et Henri Frenay, chefs respectifs des puissants mouvements de résistance de la zone sud Libération-Sud et Combat. Dominique Veillon, la biographe de Jean-Pierre Lévy, note que celui-ci apparaît comme un novice en face des deux ténors, plus âgés et expérimentés, mieux introduits politiquement et qui dès lors peuvent se montrer condescendants à son égard. Mais le « soutien favorable et modérateur » constant de Lévy à la personne de Jean Moulin dès le début de 1942[6], ainsi que son engagement dans le projet d'union contrairement à ses deux pairs qui restent réticents, s'avèrent essentiels dans le dénouement : la création des Mouvements unis de la Résistance (MUR) en , par la fusion des trois mouvements. Il en devient commissaire aux Renseignements et à l'Administration, d'Astier commissaire aux Affaires politiques et Frenay commissaire aux Affaires militaires[7].

En , Lévy est reçu par de Gaulle à Londres, où il reste jusqu'au mois de juillet ; il ne peut donc pas représenter son mouvement Franc-Tireur lors de la création du Conseil national de la Résistance en . En , encore à Londres, Jean-Pierre Lévy — d'une « influence modératrice et constructive […], dont on ne dira jamais assez quel rôle bénéfique il joua »[8] — soutient Jacques Bingen (alors responsable au sein du BCRA des affaires civiles en France occupée) dans ses admonestations à André Philip (alors commissaire à l'Intérieur de la France libre) en faveur de Jean Moulin accusé à tort par Emmanuel d'Astier de mauvaise répartition des subventions envoyées de Londres à la Résistance, alors qu'en réalité d'Astier, ainsi que Frenay, cherchaient à retrouver l'autonomie de leur mouvement de résistance respectif vis-à-vis de la tutelle exercée par Moulin pour le compte de la France libre[9].

Il revient ensuite à Lyon, puis se fixe à Paris où il est arrêté au domicile de Gilbert Védy, membre du mouvement Ceux de la Libération, en . Il est alors interné à la prison de la Santé pendant 8 mois. Il est libéré le par un commando des corps francs des MUR dirigé par Charles Gonard, qui profite d'un transfert à la prison de Fresnes pour neutraliser l'escorte allemande du convoi dans une rue de Villejuif[10].

Après la Libération, s'abstenant d'engagements politiques publics, il fait une carrière de haut fonctionnaire, comme directeur des industries et des textiles au ministère de l'Industrie et du Commerce de 1947 à 1970. Il est également le fondateur de la Fondation de la Résistance et s'engagera au sein du comité des œuvres sociales des organisations de la Résistance (COSOR).

Il meurt à Paris le [11].

Distinctions et hommages

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Plaque de la rue de Lyon.

Il est reconnu« Interné résistant »[4].

Dans la culture populaire

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Notes et références

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  1. Relevé des fichiers de l'Insee.
  2. Isabelle von Bueltzingsloewen, Laurent Douzou, Jean-Dominique Durand, Hervé Joly et Jean Solchany, Lyon dans la Seconde guerre mondiale : villes et métropoles à l'épreuve du conflit, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 361 p. (ISBN 978-2-7535-4359-1, BNF 44499152), p. 274.
  3. Daniel Cordier, Jean Moulin – La République des Catacombes, Paris, 1999, p. 161.
  4. a et b « Titres, homologations et services pour faits de résistance », sur memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le ).
  5. « Décès de la résistante France Pejot, mère de Jean-Michel Jarre », sur Le Parisien (consulté le ).
  6. Daniel Cordier, Jean Moulin – La République des Catacombes, Paris, 1999, p. 165.
  7. Daniel Cordier, Jean Moulin – La République des Catacombes, Paris, 1999, p. 264.
  8. Daniel Cordier, Jean Moulin – La République des Catacombes, Paris, 1999, p. 416.
  9. Daniel Cordier, Jean Moulin – La République des Catacombes, Paris, 1999, p. 408-417.
  10. Benoit Hopquin, « Le résistant Charles Gonard est mort », sur Le Monde, (consulté le ).
  11. a et b « Jean-Pierre Lévy », sur ordredelaliberation.fr (consulté le ).
  12. « Base des médaillés de la résistance - Mémoire des hommes », sur memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le ).
  13. source : Bernard Roth initiateur et organisateur de la cérémonie.
  14. Bertrand Merle, 50 mots pour comprendre la résistance alsacienne : 1939-1945, (ISBN 978-2-7468-4334-9 et 2-7468-4334-X, OCLC 1356270846).

Bibliographie

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  • Léon Strauss, « Jean-Pierre Levy », dans Nouveau Dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 24, p. 2333.
  • Dominique Veillon, article « Jean-Pierre Levy », dans Dictionnaire historique de la Résistance, sous la direction de François Marcot, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2006.
  • Dominique Veillon, Le Franc-Tireur : un journal clandestin, un mouvement de Résistance, 1940-44, Paris, Flammarion, 1977.
  • Jean-Pierre Lévy avec la collaboration de Dominique Veillon, Mémoires d'un franc-tireur, itinéraire d'un résistant, 1940-44, Bruxelles, Complexes-Paris, IHTP, 1998.
  • Daniel Cordier, Jean Moulin – La République des Catacombes, Paris, Gallimard, 1999.

Liens externes

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