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Jamshid Amouzegar

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Jamshid Amouzegar
(fa) جمشید آموزگار
Illustration.
Jamshid Amouzegar en uniforme de gala
Fonctions
71e Premier ministre d'Iran

(1 an et 20 jours)
Monarque Mohammad Reza Chah
Prédécesseur Amir Abbas Hoveida
Successeur Jafar Sharif-Emami
Ministre de l'Intérieur

(3 ans, 5 mois et 6 jours)
Premier ministre Amir Abbas Hoveida
Prédécesseur Kamal Hassani
Successeur Gholam Reza Azhari
Ministre des Finances

(9 ans et 1 mois)
Premier ministre Amir Abbas Hoveida
Prédécesseur Amir Abbas Hoveida
Successeur Houchang Ansari (en)
Ministre de la Santé

(10 mois et 26 jours)
Premier ministre Hassan Ali Mansour
Amir Abbas Hoveida
Ministre de l'Agriculture

(9 mois et 30 jours)
Premier ministre Manouchehr Eghbal
Ministre du Travail

(1 an, 2 mois et 1 jour)
Premier ministre Manouchehr Eghbal
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Téhéran (Iran)
Date de décès (à 93 ans)
Lieu de décès Rockville (États-Unis)
Nationalité Drapeau de l'Iran iranienne
Parti politique Rastakhiz
Conjoint Ulrike Amouzegar (1925-2005)
Diplômé de Université de Téhéran
Université Cornell
Université de Washington

Jamshid Amouzegar
Premiers ministres d'Iran

Jamshid Amouzegar Écouter (en persan : جمشید آموزگار) est un homme politique iranien né à Téhéran le et mort le [1],[2] dans le Maryland (États-Unis). Il fut Premier ministre de l'Iran du au . Auparavant, il avait été ministre de l'Intérieur puis ministre des finances dans le gouvernement d'Amir Abbas Hoveida. Il dirigea également le parti Rastakhiz de 1976 à 1978.

Jeunesse et études

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Jamshid Amouzegar naît le à Téhéran[3]. Sa mère fut l'une des premières jeunes filles qui fréquentèrent une école publique. Son père était un journaliste qui fit une carrière politique. En 1951, il fut ministre de l'Éducation au sein du gouvernement d'Hossein Ala'. Plus tard, son père devint membre du Sénat. Il fait des études de droit et d'ingénierie à l'université de Téhéran, dont il est diplômé[3]. Il s'inscrit à l'université Cornell dans les années précédant la Seconde Guerre mondiale grâce à l'aide du colonel Crawford, un ami américain habitant alors l'Iran. Il en ressort avec un doctorat[3].

Jamshid Amouzegar fut l'un des premiers politiciens iraniens à avoir étudié aux États-Unis. Auparavant, l'élite iranienne était presque exclusivement éduquée en France ou parmi d'autres pays européens. À l'Université de Téhéran, il suivit des cours en génie civil et obtint une maîtrise en génie civil.

Carrière politique

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Jamshid Amouzegar, ministre du gouvernement de Manouchehr Eghbal, dont il est à la gauche (au deuxième rang).

Après avoir complété son doctorat à Cornell, il retourne en Iran et devient sous-ministre du Ministère de la santé iranien en 1955, ayant Jahanshah Saleh (fa) pour ministre. Il devient rapidement ministre du travail, puis ministre de santé dans le cabinet ministériel du Premier ministre Hassan Ali Mansour. Il sera ensuite ministre de l'économie dans le cabinet ministériel de Amir Abbas Hoveida, qui succède à Mansour qui est assassiné en 1964, gardant ce poste pendant neuf ans.

En 1971, il est responsable avec Sheikh Ahmed Zaki Yamani d'Arabie saoudite du quadruplement du prix du pétrole. Ceci donne à l'Iran les ressources pour moderniser ses infrastructures, son agriculture et sa défense. Pour cette action, Amouzegar se voit décerner l'ordre du Taj-e Iran, première classe, un honneur normalement réservé aux anciens et actuels premiers ministres.

Il est nommé ministre de l'Intérieur en 1974.

En décembre 1975 il est pris en otage par le terroriste vénézuélien Ilich Ramírez Sánchez (Carlos) pendant une réunion de l'OPEP. Ramírez Sánchez reçut l'ordre de le tuer mais ne le fit pas. Amouzegar fut libéré avec les autres otages après quelques jours. Selon certaines sources , l'Iran et l'Arabie saoudite étaient prêts à payer Carlos 20 millions $ pour la libération d'Amouzegar et de Ahmed Zaki Yamani, le ministre saoudien du pétrole[4].

En 1976, il devient président du parti Rastakhiz, ayant mené la faction Progressiste contre la faction Constructiviste du ministre des Finances de l'époque, Houchang Ansari (en).

Premier ministre d'Iran

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Il devient Premier ministre de l'Iran en août 1977, peu après la victoire de Jimmy Carter aux présidentielles américaines. Il succède à son rival Amir Abbas Hoveyda. Toutefois, il devient vite impopulaire pour ses tentatives de ralentissement de l'économie surchauffée en adoptant des mesures qui déclenchent une hausse du chômage et une baisse des gains du secteur privé, ce qui compliquera plus tard les problèmes du gouvernement.

Fin 1977, le principal opposant au régime, l'ayatollah Rouhollah Khomeini, un peu oublié depuis 1964, refait parler de lui avec la mort de son fils Mostafa. Khomeiny vit toujours à Najaf, en Irak, où il a été expulsé en 1964. Connu pour sa radicalité, il est assez marginalisé de par l'influence d'Abu al-Qasim al-Khoei, l'une des plus grandes autorités chiites duodécimaines de renom du monde entier[5], qui ne lui accorde pas beaucoup de crédit. Ses partisans, trouvant suspect que Mostafa soit mort d'une crise cardiaque, accusèrent la SAVAK, les services secrets impériaux, de l'avoir assassiné. Fâché du crédit accordé par les médias internationaux [6] à Khomeiny, la BBC retransmettant ses cassettes de propagande (à caractère informel), et du crédit en Iran, avec la tenue de veillée funèbre pour Mostafa à Tabriz et Chiraz - qu'il a pourtant laissé se dérouler, le chah fait diligenter l'article « L'Iran et la colonisation rouge et noire », paru dans le journal Ettela'at le 8 janvier 1978. Mais l'article, publié sous le pseudonyme d'Ahmad Raschidi-ye Motlagh[7], est en réalité un mélange de faux et de vrai de la pire trempe. S'il rappelle que Khomeini est originaire d'Inde et son implication dans les émeutes de juin 1963, il l'accuse d'avoir eu des relations homosexuelles, sa femme d'avoir des mœurs légères, d'être inculte et un éventuel agent britannique. Validé par le ministre de l'Information Dariush Homayoun du gouvernement d'Amouzegar (qui n'est cependant au courant de rien), il est considéré comme l'étincelle qui mit le feu aux poudres de la Révolution islamique. Le , à Qom, une manifestation organisée par des étudiants en soutien à Khomeiny contre l'article calomnieux fut violemment réprimée par les forces de sécurité. Quatre manifestants y perdent la vie[8]. De nouvelles manifestations auront lieu tous les 40 jours commémorant les morts des manifestants de Qom, rassemblant toujours plus de monde de plus en plus populaire. La Révolution Islamique avait commencé.

Jamshid Amouzegar lors d'un discours

Le , Mohammad Reza Chah accède aux demandes des manifestants. Dans un discours prononcé à l'occasion de l'anniversaire de la Constitution, il annonce des réformes démocratiques et la tenue d'élections libres pour l'année prochaine :

« Ceci est un nouveau chapitre dans l'histoire de notre pays. [...] Nous aurons les mêmes libertés qu'en Europe, et les limites de la liberté en Iran ne seront pas différentes de celles en Europe. [...] En d'autres termes, il y aura des partis politiques, des partis pacifiques et non armés. [...] Nous aurons la liberté d'expression et liberté de la presse, selon une nouvelle loi sur la presse, que nous formulerons en adéquation des lois sur la presse du monde libre. Les prochaines élections seront complètement libres ; tout le monde aura le droit de vote, et chaque vote sera compté. [...] Cependant, il doit être clair qu'aucune nation qui se dise démocratique ne peut tolérer des passages à tabac, des violences, des provocations et des non-droits. » [9]

Khomeini, devenu un peu le chef du mouvement d'opposition, avait adopté, concernant les intentions du Shah de réformer le système politique, une position claire en . Il avait déclaré :

« De quelle liberté parle-t-il ? Ce n'est pas à lui d'accorder la liberté. Dieu a donné la liberté aux personnes. L'islam leur a donné la liberté. » [10]

Jamshid Amouzegar en janvier 1978.

Les marches de protestation contre le gouvernement continuèrent et prirent une tournure violente. Le 19 août, lors du 25e anniversaire de la chute du gouvernement de Mossadegh, plus de 400 personnes moururent dans l'incendie criminel du Cinéma Rex à Abadan. Khomeiny, comme Mehdī Bāzargān et Karim Sandjabi, les principaux cadres du Front national, accusèrent le gouvernement d'être responsable de l’incendie et de vouloir discréditer l'opposition. De ce qu’on sait aujourd’hui, un parent de Seyyed Ali Khamenei fut responsable de la planification et de l'exécution de l’incendie pour précipiter la révolution. Khomeiny avait émis du reste quelque temps plus tôt une fatwa contre les « programmes coloniaux » et le « cinéma occidental »[11].

Le pouvoir organisa une enquête qui accusa l’opposition islamiste, mais dans le climat ambiant, on accusa l’enquête d’être bâclée et la SAVAK, les services secrets impériaux, d’avoir organisé l’attentat. Mohammad Reza Chah, horrifié par la nouvelle qu’il apprit le soir chez sa mère, qui donnait alors une réception, évoqua ensuite la « grande peur » qui prévaudrait bientôt en Iran, si l'opposition arrivait au pouvoir. Le gouvernement de Jamshid Amouzegar ne réagit pas, semblait paralysé. La chahbanou Farah voulut aller immédiatement à Abadan, pour visiter les familles des victimes et exprimer ses condoléances, mais Amouzegar pensa qu'il valait mieux attendre un peu pour agir en fonction des résultats de l’enquête, alors pas encore terminée. Cela conduisit à de nouvelles manifestations dans tout le pays. En Allemagne, en Belgique, au Danemark et aux Pays-Bas, les étudiants iraniens occupèrent les ambassades iraniennes.

Après de nouvelles manifestations à Téhéran exigeant la démission du chah le 26 août, Amouzegar démissionna le 27 août et fut remplacé par Jafar Sharif-Emami.

Exil et mort

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Jamshid Amouzegar partit vivre après la fin de son mandat aux États-Unis. Après la révolution, il ne rentra pas en Iran et concentra ses activités sur l'économie mondiale et le FMI. Tout d'abord en Floride, séjournant avec son père, sa femme et son frère Jahangir, où il fonda une entreprise de construction. [12] Il vécut à Chevy Chase, dans le Maryland, puis à Rockville[13]. Il fut également consultant des gouvernements du Koweït et d'Arabie Saoudite[13]. Lui et sa femme posèrent en 2006 les bases d'une bourse d'études pour les étudiants d'origine iranienne de l'Université du Maryland[14]

Il avait épousé, à la fin de ses études en Amérique, Ulrike, une juive allemande, qui resta sa femme jusqu'à son décès en 2005.

Il mourut à Rockville, dans le Maryland, le . Il avait 93 ans[13].

« Nous [Iraniens] avons été envahis par les Grecs, les Arabes, les Mongols et les Turcs, mais nous n'avons jamais perdu notre identité parce que les envahisseurs étrangers ont trouvé la culture persane plus riche que la leur[15]. »

Jamshid Amouzegar est à ne pas confondre avec (en) Jahangir Amouzegar, PhD UCLA, ancien directeur exécutif du Fonds monétaire international, son frère.

Notes et références

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  1. « Décès de Jamshid Amouzegar, Premier ministre de l'Iran sous le règne des Pahlavi », sur bbc.com
  2. (en) Matt Schudel, « Jamshid Amouzegar, former Iranian prime minister, dies at 93 », The Washington Post,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  3. a b et c « PREMIERSHIP: Shah Names New Cabinet with Jamshid Amouzegar as PM (1977) | Iranian.com », sur iranian.com (consulté le )
  4. (en) Abbas Milani, Eminent Persians, Syracuse University Press, , p. 77
  5. (en-US) « Grand Ayatollah Al-Khoei – Imam Al-Khoei Foundation, New York », sur www.al-khoei.org (consulté le )
  6. Médias de pays qui connaissent des tensions - lié à la politique pétrolière du chah - avec le régime iranien, notamment la France et les États-Unis.
  7. Son véritable auteur est un journaliste connu de l'entourage du ministre de la Cour, Hoveida.
  8. (en) Charles Kurzman, The Unthinkable Revolution in Iran, Harvard University Press, , 304 p. (ISBN 978-0-674-03983-4, lire en ligne), p. 37
  9. (en) Gholam Reza Afkhami, The Life and Times of the Shah, University of California Press, , 740 p. (ISBN 978-0-520-94216-5, lire en ligne), p. 457
  10. (en) Gholam Reza Afkhami, The Life and Times of the Shah, University of California Press, , 740 p. (ISBN 978-0-520-94216-5, lire en ligne), p. 456
  11. (de) Wahied Wahdat-Hagh, "Die Islamische Republik Iran" : die Herrschaft des politischen Islam als eine Spielart des Totalitarismus, LIT Verlag Münster, , 516 p. (ISBN 978-3-8258-6781-2, lire en ligne)
  12. « تاریخ ایرانی », sur www.tarikhirani.ir (consulté le )
  13. a b et c « Jamshid Amouzegar, former Iranian prime minister, dies at 93 », sur Washington Post (consulté le )
  14. « Ulrike and Jamshid Amouzegar Undergraduate Scholarship in Persian Studies », sur advancement.umd.edu (consulté le )
  15. (en) We [Iranians] were invaded by Greeks, Arabs, Mongols, and Turks, but we never lost our identity because foreign invaders would find a richer culture in Persians than that of their own.

Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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