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Jacques Saadé

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Jacques Saadé
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Famille
Enfants
Tanya Saadé Zeenny (d)
Rodolphe Saadé
Jacques Junior Saadé (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Distinctions

Jacques Rodolphe Saadé (en arabe : جاك سعادة), né le à Tripoli (Liban)[1] et mort le à Marseille, est un homme d'affaires franco-libanais d’origine syrienne[2],[3],[4], fondateur et ancien président du groupe CMA CGM, troisième compagnie de fret maritime dans le monde, et première en France.

En 2018, peu avant sa mort, sa fortune est évaluée à 6 milliards d'euros, faisant de lui la 12e fortune française selon le magazine Forbes.

Origines et formation

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Jacques Saadé naît le à Tripoli au Liban[5] au sein d'une famille syrienne chrétienne orthodoxe. Il grandit au Liban. Son père était Rodolphe Saadé et sa mère était issue d’une famille libanaise importante originaire de la région du Hauran en Syrie[6],[7],[8],[9],[10],[11],[12],[13],[14],[15],[16],[17],[18],[19],[20],[21],[22],[23],[24].

Diplômé de la London School of Economics en 1957, il reprend en 1958 l’affaire familiale après la mort de son père. Celui-ci avait « monté des usines en Syrie, on produisait du tabac, du grain de coton, de l’huile d’olive, des glaçons etc. »[25],[26].

Mais la politique baasiste du président syrien Hafez Al-Assad, qui a décidé de nationaliser massivement l'économie de son pays, fait perdre aux Saadé leur affaire familiale. Ce qui les amène à devoir quitter la Syrie[27]. Ils s'installent alors à Beyrouth[28].

Carrière dans l'industrie maritime

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Sur les conseils de son père après son diplôme, Jacques Saadé part faire un stage à New York pour se former au transport maritime. C’est à cette occasion qu’il découvre le conteneur (d’une contenance de 33 m³ pour le 20 pieds et de 67 m³ pour le 40 pieds), utilisé à l’époque par l’armée américaine. Il déclare : « J’ai pensé que le conteneur était une excellente idée pour le transport car c’était fermé, facile, rapide[25]. »

En 1978, il doit de nouveau émigrer, cette fois-ci à cause de la guerre civile au Liban. Il s'installe alors à Marseille où il crée la Compagnie maritime d’affrètement (CMA). Les débuts sont très modestes[27], car à sa fondation, la CMA n'a que quatre collaborateurs, un seul navire, et n'effectue qu'un seul service, une unique ligne reliant Marseille à Beyrouth via Livourne (Italie) et Lattaquié (Syrie). Après un très long conflit judiciaire l'opposant à son frère Johnny, Jacques Saadé parvient à prendre la prédominance dans la capitalisation et la direction du groupe CMA[29]. Il lance alors le développement de nouvelles lignes, ayant la conviction que dans un contexte de hausse spectaculaire des échanges internationaux, le conteneur va être l'élément moteur du trafic maritime. À partir de 1983, les navires de la CMA naviguent au-delà de la Méditerranée en franchissant le canal de Suez. Pressentant que l'Asie va devenir « l'atelier du monde », il ouvre en 1986 la première ligne entre l’Europe du Nord et l’Asie, puis il inaugure en 1992 le premier bureau commercial de CMA en Chine, à Shanghaï. En 1996, il achète à bas prix la Compagnie générale maritime (CGM, issue de la fusion de la Transat et des Messageries maritimes) que le gouvernement Juppé II[30] souhaite privatiser après l'avoir renflouée à très grand frais. Il rachète ensuite Delmas en 2005, et l’ensemble CMA-CGM devient à partir de 2006 le numéro trois mondial du secteur du transport maritime[31].

Décrit comme proche du Rassemblement pour la République (RPR) alors au pouvoir, il est mis en examen pour abus de biens sociaux en février 1999 dans une enquête sur la privatisation de la CGM, dont il a bénéficié[32].

En 2011, il devient président directeur général du groupe CMA-CGM. Après une perte en 2016, le groupe avait largement renoué avec les bénéfices en 2017, dégageant 701 millions de dollars de bénéfice net pour un chiffre d’affaires de plus de 21 milliards de dollars.

Le , Rodolphe Saadé, son fils, est nommé au poste de directeur général de CMA-CGM. Jacques Saadé conserve la présidence de l'entreprise[33].

Le [34], à la suite de l'accession de Rodolphe Saadé au poste de président-directeur général du groupe CMA-CGM, Jacques Saadé en devient « président fondateur ».

En 2018, sa fortune est évaluée à 6 milliards d'euros, faisant de lui la 12e fortune française selon le magazine Forbes[35]. Il meurt le à Marseille à l'âge de 81 ans[27],[36],[37]. Ses obsèques ont lieu dans la cathédrale de La Major[28].

Autres mandats

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De 1986 à 2018, il préside la Chambre de commerce franco-libanaise. Il est, de 2010 à 2018, président du Conseil des chefs d'entreprises France-Jordanie après avoir présidé de 2006 à 2010, son comité France-Ukraine.

Prix et distinctions

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  • 2007 : élu « personnalité de l'année du monde maritime » par le magazine international Seatrade
  • 2009 : élevé au grade d'officier dans l'ordre national de la Légion d'honneur
  • 2012 : reçoit le « Life Time Achievement » décerné par le magazine Containerisation International
  • Officier de l'ordre national du Cèdre
  • 2013 : nommé citoyen d’honneur de la ville de Marseille
  • 2015 : commandeur de la Légion d'honneur[31]
  • 2016 : élevé au grade de commandeur dans l'ordre du Mérite maritime

Références

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  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970.
  2. Marie Bordet, « Quand Saadé, le tycoon des mers, se confiait au Point », sur Le Point, (consulté le ).
  3. « Les Saadé », sur LExpress.fr, (consulté le ).
  4. « Johnny Saadé obtient gain de cause en Syrie contre son frère, le PDG de CMA CGM », sur Paris-Normandie (consulté le ).
  5. Who's Who in France (2005-2006).
  6. « Les Saadé », sur LExpress.fr, .
  7. « Un vin originaire de Syrie », sur avis-vin.lefigaro.fr (consulté le ).
  8. Ces Marseillais venus d'Orient. L'immigration libanaise à Marseille aux XIXe et XXe siècles, KARTHALA Editions, , 264 p. (ISBN 978-2-8111-3316-0, lire en ligne).
  9. « Décision de justice à Damas contre le président de CMA CGM - S.R. », sur Commerce du Levant, (consulté le ).
  10. « Décès de Jacques Saadé, fondateur du géant du transport maritime CMA CGM », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
  11. (en) Laleh Khalili, Sinews of War and Trade : Shipping and Capitalism in the Arabian Peninsula, Verso Books, , 369 p. (ISBN 978-1-78663-484-9, lire en ligne).
  12. « Les Saadé », sur LExpress.fr, (consulté le ).
  13. Thomas Abgrall, « En Syrie, le domaine Bargylus veille au grain », sur Libération (consulté le ).
  14. « Johnny Saadé obtient gain de cause en Syrie contre son frère, le PDG de CMA CGM », sur L'Orient-Le Jour, (consulté le ).
  15. https://lemarin.ouest-france.fr/secteurs-activites/shipping/31754-mort-de-jacques-saade-fondateur-de-cma-cgm-et-armateur-de-genie.
  16. « CMA CGM : Johnny Saadé obtient gain de cause en Syrie », sur m.lantenne.com (consulté le ).
  17. Page 50 https://wikileaks.org/gifiles/attach/10/10811_Commerce%20du%20Le.pdf.
  18. (ar) Muḥammad Nūr al-Dīn ʻĀrif Mīqātī, طرابلس في النصف الأول من القرن العشرين : أوضاعها الاجتماعية والعلمية والاقتصادية والسياسية, د.ن.,‎ (lire en ligne).
  19. (ar) أبو فخر ، صقر, الدين والدهماء والدم : العرب واستعصاء الحداثة, AIRP,‎ , 294 p. (ISBN 978-9953-36-946-4, lire en ligne).
  20. « آل نوفل », sur www.yabeyrouth.com (consulté le ).
  21. (ar) Mudhakkarat tarikhiyyah an hamlat Ibrahim Basha ala Surya, (lire en ligne).
  22. Revue de l'Académie arabe - volume 6 issues 5-6 - page 230.
  23. (en) Marilyn Booth et Iraq Chair in Arabic and Islamic Studies Marilyn Booth, May Her Likes Be Multiplied : Biography and Gender Politics in Egypt, University of California Press, , 499 p. (ISBN 978-0-520-22420-9, lire en ligne).
  24. (ar) أعلام أرثوذكس في لبنان, لجنة الدراسات الأرثوذكسية،,‎ (lire en ligne).
  25. a et b [1], Marie Bordet, Le Point, 6 juin 2013.
  26. « Johnny Saadé obtient gain de cause en Syrie contre son frère, le PDG de CMA CGM », sur Paris-Normandie.
  27. a b et c Denis Cosnard, « La mort de l’entrepreneur Jacques Saadé », sur Le Monde.fr (consulté le ).
  28. a et b Raphaëlle Bacqué et Vanessa Schneider, « Les Saadé, orfèvres des affaires en famille », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  29. CMA-CGM : la revanche du patriarche des mers, Le Monde.
  30. « L’État vend sa compagnie maritime en pure perte. Renflouée de 3 milliards avant la privatisation, la CGM est cédée pour 20 millions à Jacques Saadé. », Libération.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  31. a et b Mort de Jacques Saadé, fondateur de CMA CGM, grande compagnie de transport maritime, le Monde, 25 juin 2018.
  32. « La justice à l'abordage de la privatisation de la CGM. », Libération.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  33. Le PDG de CMA-CGM Jacques Saadé passe la barre à son fils Rodolphe, Challenges, 9 février 2017.
  34. « Nouvelle étape dans la gouvernance du Groupe et Résultats Financiers du troisième trimestre 2017 », sur www.cma-cgm.fr (consulté le ).
  35. « Classement Forbes 2018 Des Milliardaires Français | Forbes France », Forbes France,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  36. « Décès de Jacques Saadé », sur www.meretmarine.com/fr (consulté le ).
  37. « Fichier des décès : Jacques Saadé », sur MatchID.
  38. https://tendanceouest.com/actualite-376584-en-images-le-havre-premiere-escale-du-jacques-saade-porte-conteneurs-geant-moins-energivore.html.
  39. https://lemarin.ouest-france.fr/secteurs-activites/shipping/34873-la-promotion-jacques-saade-de-lensm-baptisee-chez-cma-cgm.

Liens externes

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