Jacques Peirotes
Jacques Peirotes | |
Jacques Peirotes en 1929. | |
Fonctions | |
---|---|
Député français | |
– (7 ans, 11 mois et 30 jours) |
|
Élection | 11 mai 1924 |
Réélection | 29 avril 1928 |
Circonscription | Bas-Rhin |
Législature | XIIIe et XIVe (Troisième République) |
Groupe politique | SOC |
Successeur | Georges Weill |
Maire de Strasbourg | |
– (10 ans, 1 mois et 7 jours) |
|
Réélection | |
Prédécesseur | Frédéric Pfersdorff |
Successeur | Charles Hueber |
Député allemand | |
– (6 ans, 9 mois et 28 jours) |
|
Circonscription | Colmar |
Législature | XIIIe (Empire allemand) |
Groupe politique | SPD |
Député au Landtag d'Alsace-Lorraine | |
– (6 ans, 6 mois et 1 jour) |
|
Circonscription | Strasbourg-VI (Basse-Alsace) |
Groupe politique | SPD |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Strasbourg (Bas-Rhin) |
Date de décès | (à 65 ans) |
Lieu de décès | Lichtenberg (Bas-Rhin) |
Sépulture | Cimetière Saint-Gall de Strasbourg (Koenigshoffen) |
Nationalité | Allemande Française |
Parti politique | SPD (1911-1918) SFIO (1919-1935) |
Profession | Typographe |
Résidence | Alsace |
modifier |
Jacques Peirotes, né à Strasbourg le et mort à Lichtenberg le , est un homme politique socialiste allemand et français, maire de Strasbourg de 1919 à 1929[1] et député du Bas-Rhin de 1924 à 1932.
Biographie
[modifier | modifier le code]Le jeune Jacques-Laurent Peirotes, fils d'un ouvrier menuisier travaillant à l'usine de locomotives de Graffenstaden, apprend le métier de typographe tout en se lançant dans la vie politique. Dès 1900, il est rédacteur de la Freie Presse (la Presse libre) qui était un organe du Parti social-démocrate allemand (SPD) d'Alsace-Lorraine qu'il avait rejoint en 1895. En 1902, il en devient directeur politique. En 1913, le journal tire à 9 500 exemplaires.
Il entre au conseill municipal de Strasbourg en 1902 et est élu conseiller du canton sud du Kreis Straßburg (Stadt) (arrondissement de Strasbourg-Ville) en 1903. Il est aussi député à la deuxième chambre du Landtag d'Alsace-Lorraine, de 1911 à 1918. Il est ensuite élu député, sur la circonscription No. 3 (Colmar), au Reichstag de 1911 à 1918 pour le SPD[2]. Au Reichstag, il a pris la parole dans le débat sur l'incident de Saverne.
Quand la guerre éclate, il est exilé par les autorités allemandes à Hanovre et paré du titre de Proscrit d'Alsace. Il fait publier Neutral oder Französisch (Neutre ou français). De retour à la fin de la guerre, il a l'habileté de neutraliser les comités de soldats et d'ouvriers[3]. Il siège en tant que président de la Commission municipale de Strasbourg du 10 au .
Alors que la révolution vient d’éclore à Strasbourg, Jacques Peirotes, à la suite de la démission de Schwander, se fait élire maire le . Tandis que la salle du conseil municipal est occupée par les Soviets qui forment un gouvernement révolutionnaire composé de 120 représentants, Peirotes rassemble le conseil municipal en salle des commissions, et est élu à l’unanimité. Le gouvernement révolutionnaire siège dans la salle de la cour d’assises du Tribunal au 1 quai Finkmatt. Deux exécutifs rivaux coexistent. Vers midi, le conseil municipal, Peirotes en tête, quitte l’Hôtel de Ville de la rue Brulée pour se rendre place Kleber. Il y proclame la République, devant la statue du général Kléber, sans plus de précision. Dans le même temps, le « Soviet de Strasbourg » proclame une « République d'Alsace-Lorraine » (Republik Elsaß-Lothringen). Pendant dix jours, Jacques Peirotes doit composer avec les éléments révolutionnaires, civils et militaires. Notons que Peirotes siège en même temps dans les deux gouvernements : au Conseil d'ouvriers et de soldats et au Gouvernement Provisoire désigné par le Landtag devenu « Conseil National » (Nationalrat)[4].
Élu maire de Strasbourg en 1919 et réélu en 1925, il crée un office municipal d'habitat bon marché qui construit 3 000 logements sociaux en 10 ans. Il est battu en 1929 par une coalition de communistes et d'autonomistes qui porte Charles Hueber à la mairie.
Il est inhumé au cimetière Saint-Gall de Strasbourg (Koenigshoffen)[5].
Postérité
[modifier | modifier le code]Le nom de Jacques Peirotes a été donné à une rue de Strasbourg (Quartier Suisse), où un monument orné d'une plaque en bronze réalisée par le sculpteur Alfred Marzolff honore sa mémoire[6].
Son monument funéraire au cimetière Saint-Gall de Strasbourg (Koenigshoffen) porte la même plaque.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Danièle Voldman, La reconstruction des villes françaises de 1940 à 1954 – Histoire d'une politique, éd. L'Harmattan, 1997, 487 p. (ISBN 2738451942 et 978-2738451941), p. 382 [lire en ligne]
- Kaiserliches Statistisches Amt (ed.): Die Reichstagswahlen von 1912. No. 2. Berlin: Puttkammer & Mühlbrecht, 1913, p. 102 (série de publications = Statistik des Deutschen Reichs; vol. 250)
- Jacques Fortier, « L'Alsace dans la Grande Guerre – La chute de l'Empire – La journée des deux Républiques », Les Dernières Nouvelles d'Alsace, . [lire en ligne sur le site dna.fr], consulté le .
« [...] Le 10 à Strasbourg, l'un des insurgés [...] proclame la République d'Alsace-Lorraine [...]. Le même jour, le socialiste Jacques Peirotes, élu maire de Strasbourg, proclame aussi la République devant la statue du général Kléber. Le 11, la chambre basse du Landtag se constitue en Conseil national et investit Ricklin comme chef de gouvernement, remplacé dès le lendemain par Peirotes. Le 13, le drapeau rouge flotte sur la cathédrale. Des débats épiques opposent les conseils de soldats et d'ouvriers et les élus dans une ambiance confuse. Sollicitées par des notables inquiets, les troupes françaises décident alors d'avancer leur arrivée... » - Edith Peirotes / Daniel Fischer, De Dietrich des lieux de mémoire - De 1789 à 1918, les lieux de pouvoir à Strasbourg en révolution(s), Strasbourg, Edition Association De Dietrich, , 200 p. (ISBN 978-2-9525943-8-7), p.86 et 87
- Strasbourg-Koenigshoffen. Cimetière Saint-Gall, Ville de Strasbourg, 2008, p. 83
- « Jacques Peirotes », in Les statues de Strasbourg, Éditions Coprur, Strasbourg, p. 73-74 (ISBN 2-903297-42-8)
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Léon Strauss, Jean-Claude Richez et François Igersheim, Jacques Peirotes (1869-1935) : Député maire de Strasbourg (catalogue de l'exposition tenue du 20 au aux Salons Ricard), Alsace, culture et démocratie, Strasbourg, 1985, 20 p.
- Jean-Claude Richez, Léon Strauss, François Igersheim, Stéphane Jonas, 1869-1935, Jacques Peirotes et le socialisme en Alsace, BF Éditions, Strasbourg, 1989, 220 p. [présentation en ligne sur persee.fr : Danièle Voldman, Vingtième Siècle – Revue d'histoire, 1990, no 1, p. 135 ; consulté le 15 décembre 2008]
- Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, notice de Léon Strauss, vol. 29, p. 2958
- « Jacques Peirotes », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]
- Ressources relatives à la vie publique :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Conseiller général du Bas-Rhin
- Maire de Strasbourg
- Député du Landtag d'Alsace-Lorraine
- Député d'Alsace-Lorraine (Reichstag)
- Maire du Bas-Rhin
- Député du Bas-Rhin (Troisième République)
- Député de la treizième législature de la Troisième République
- Député de la quatorzième législature de la Troisième République
- Personnalité du Parti social-démocrate d'Allemagne
- Député membre de la Section française de l'Internationale ouvrière
- Naissance en septembre 1869
- Naissance à Strasbourg
- Naissance dans le Bas-Rhin de 1790 à 1871
- Décès en septembre 1935
- Décès dans le Bas-Rhin
- Décès à 65 ans
- Personnalité inhumée au cimetière Saint-Gall de Strasbourg