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Ivan Moravec

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Ivan Moravec
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Naissance
Prague, Tchécoslovaquie
Décès (à 84 ans)
Prague
Activité principale Pianiste
Maîtres Ilona Štěpánová-Kurzová, Arturo Benedetti Michelangeli
Conjoint Zusanna
Récompenses 2002 : Cannes Classical Award pour l’ensemble de sa carrière
Distinctions honorifiques

2000 : Prix Charles IV

2000 : Médaille du mérite de la République tchèque

Ivan Moravec est un pianiste tchèque, né le à Prague et mort le (à 84 ans) dans la même ville[1],[2].

Enfance et études

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Ivan Moravec est né en 1930 à Prague, d’un père juriste. Le plus ancien souvenir musical d’Ivan Moravec est celui d’avoir tourné les pages des partitions de son père lorsque celui-ci, pianiste amateur et chanteur, jouait et chantait des airs d’opéra[3].

Ivan Moravec a commencé le piano à l’âge de 7 ans. Il a été marqué par les enregistrements du légendaire ténor Enrico Caruso. Il a ensuite étudié le piano avec Erna Grünfled, nièce du pianiste autrichien Alfred Grünfeld. À l’âge de 15 ans, il entre au Conservatoire de Prague, puis, à l’âge de 20 ans, à l’Académie des Arts de Prague, où il étudie avec Ilona Štěpánová-Kurzová, fille de Vilém Kurz[4].

Le style de jeu de Moravec résulte pour partie d’un accident de patin à glace, ayant entraîné une blessure aux vertèbres cervicales et un traumatisme de la moëlle épinière[5]. Cet accident l’a obligé à interrompre ses études pendant 6 ans et l’a provisoirement éloigné du piano. Son jeu résulte donc d’une approche basée sur le poids du bras et l’importance de la main dans la créativité sonore[3].

En 1957 et 1958, après l’avoir entendu jouer, Arturo Benedetti Michelangeli invite Ivan Moravec à ses masterclasses à Arezzo[6].

La découverte de Moravec à l’Ouest et les entraves à sa carrière à l'Est

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Jusqu’à la fin des années 50, Ivan Moravec n’est pas sorti de la Tchécoslovaquie et était totalement inconnu à l’ouest. À la fin des années 1950, un enregistrement audio d’un récital de Moravec circule à l’ouest. Peu après, Connoisseur Society, un label américain, négocie avec les autorités tchèques pour engager le jeune Moravec[7]. En 1962, Ivan Moravec part à New York et enregistre plusieurs disques sous la direction d'Alan Silver, son propriétaire et directeur artistique. En 1964, George Szell l’invite à jouer avec l’Orchestre de Cleveland un concerto de Beethoven ; la carrière internationale[8] de Moravec est lancée. Suivent récitals et concerts à Carnegie Hall, Chicago, Boston, Philadelphie, Cleveland, Los Angeles, Washington, Minneapolis, Detroit, Atlanta et d'autres grandes villes tant américaines qu'européennes[9].

Toutefois, Ivan Moravec, comme de nombreux artistes de l’autre côté du rideau de fer, subit des restrictions de voyages. À plusieurs reprises, son passeport est confisqué par les autorités tchécoslovaques. En conséquence, les engagements à l’étranger se font plus rares, les producteurs craignant de nouvelles annulations[5].

Vie privée

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Sa femme Zusanna est la sœur du chef d’orchestre Martin Turnovský[7].

Répertoire et collaborations

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Moravec joue des œuvres de Chopin, Mozart, Beethoven, Schumann, Debussy, Ravel, Franck, mais également de compositeurs tchèques (Smetana, Janáček, Suk…). Il est avant tout un spécialiste des œuvres de Frédéric Chopin. Son enregistrement des Nocturnes de 1965 a été sélectionné en 2010 par le New York Times comme une des cinq œuvres les plus représentatives dans le cadre de la célébration du bicentenaire de la naissance de Chopin[10]. Ivan Moravec explique lui-même son goût pour la musique de Debussy par la découverte qu’il a faite des Children’s Corner étant enfant (« Ça m’a permis de m’ouvrir au monde de Debussy. Sa musique et celle de Chopin sont devenues mes préférées »)[11].

Il a joué avec de nombreux orchestres symphoniques (parmi lesquels aux États-Unis[6] l’Orchestre Philharmonique de New York, l’Orchestre de Cleveland, l’Orchestre de Philadelphie, l’Orchestre symphonique de Chicago, l’Orchestre symphonique de Boston, l’Orchestre symphonique de San Francisco et l’Orchestre philharmonique de Los Angeles ou, bien sûr, en République tchèque, l’Orchestre philharmonique de Prague). Son répertoire comprend plus d’une douzaine de concertos du répertoire, parmi lesquels ceux de Mozart, Beethoven, Brahms, Schumann, Ravel, Prokofiev et César Franck. Moravec a également enseigné de nombreuses années chez lui à Prague et donne fréquemment des masterclasses quand il voyage. Parmi ses élèves, on retiendra Ultra Boris, Václav Mácha, Jaroslava Pěchočová[12], Martin Hrsel. Il donne l’été des cours de piano à Plzeň et est membre de jurys de concours internationaux (Bruxelles, Vienne…).

Moravec a tout d’abord enregistré pour le défunt label Connoisseur Society ; il a également enregistré pour d’autres labels, parmi lesquels Vox, Dorian, Hänssler et Supraphon.

Ivan Moravec s’est produit dans de nombreux pays, parmi lesquels les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Italie, les Pays-Bas et l’Autriche[11]. Il s’est montré relativement rare en France, où il jouit d’une notoriété plus faible.

Le jeu d’Ivan Moravec

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Parfois surnommé « le poète du piano », le jeu chantant d’Ivan Moravec se caractérise par un toucher extrêmement doux et une recherche permanente de l’esthétique, alliés à une technique sans faille[12].

Prix et distinctions

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En 2000, Moravec a reçu le prix Charles IV, l’une des plus prestigieuses distinctions en République tchèque. Le , il reçoit également du président Václav Havel la médaille du mérite[13]. En 2002, il reçoit enfin le Cannes Classical Award pour l'ensemble de sa carrière[6].

En 2010, Ivan Moravec a fêté ses 80 ans. Un concert a été organisé le en son honneur, au cours duquel deux de ses anciens élèves, Václav Mácha et Jaroslava Pěchočová ont interprété le concerto pour deux pianos de Bohuslav Martinů, avec le Prague Philharmonia, sous la direction de Jiří Bělohlávek[12].

Discographie

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Ivan Moravec a enregistré entre autres et selon les époques pour Supraphon, Vox, Connoisseur Society (réédité chez VAI Audio), Nonesuch, Dorian, Philips, Haenssler.

Notes et références

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  1. (en) James Jolly, « Pianist Ivan Moravec has died », sur gramophone.co.uk,
  2. (en) « Famous pianist Ivan Moravec dies aged 84 », sur praguepost.com,
  3. a et b Interview d’Ivan Moravec par Eva Manethova, 27 décembre 2000, sur le site de Radio Prague - Consulté le 11 septembre 2011
  4. Interview par Dave Letterman, 1976, sur le site www.ivanmoravec.net - Consulté le 11 septembre 2011.
  5. a et b Moravec gives piano an almost human voice, Scott Cantrell, The Kansas City Star Sunday, 18 février 1996 - Consulté le 11 septembre 2011
  6. a b et c Biographie sur le site de son agent CM Artists - Consulté le 11 septembre 2011
  7. a et b Interview par Richard Dyer, Globe Staff, 8 août 1991 - Consulté le 11 septembre 2011
  8. Jean-Pierre Thiollet, 88 notes pour piano solo, Magland, Neva Editions, , 368 p. (ISBN 978-2-35055-192-0), p. 51.
  9. Christophe Huss, « Portrait : au source du son », Répertoire, Paris, no 143,‎ , p. 22-23 (ISSN 1148-6244)
  10. NY Times picks Ivan Moravec’s Astonishing chopin Nocturnes « An Essential Document » for Chopin Bicentenial, 28 mai 2010 sur le site du label Nonesuch - Consulté le 11 septembre 2011
  11. a et b Le toucher exquis d’Ivan Moravec, Vaclav Richter, 11 novembre 2005, sur le site de Radio Prague - Consulté le 11 septembre 2011
  12. a b et c Hommage au pianiste Ivan Moravec, Vaclav Richter, 6 décembre 2010, sur le site de Radio Prague - Consulté le 11 septembre 2011
  13. Mort d’Ivan Moravec, « le pianiste des pianistes », Le Monde, 31 juillet 2015.
  14. Ce disque a été couronné d'un « 10 » dans le magazine Répertoire et primé au Canne Classical Awards.
  15. a et b Lors de sa réédition ce disque a été distingué d'un « Recommandé » dans le magazine Répertoire no 143.

Liens externes

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