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Haka

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Représentation d'un haka datant du XIXe siècle
Le haka de l'équipe de Nouvelle-Zélande de rugby à XIII, les Kiwis, lors de la Coupe du monde de rugby à XIII 2013.

Le haka est une danse chantée rituelle pratiquée par les Maoris lors de conflits, de manifestation, de protestation, de cérémonies ou de compétitions amicales pour impressionner les adversaires. Les Maoris l'ont rendu mondialement célèbre par l'intermédiaire de l'équipe de rugby à XV de Nouvelle-Zélande, les All Blacks, qui l'interprètent avant leurs matchs depuis 1905.

Selon la mythologie māori, Tama-nui-to-ra, le dieu soleil, avait deux épouses : Hine-raumati, dame de l’été, et Hine-takurua, dame de l'hiver. L’enfant né de Tama-nui-to-ra et de Hine-raumati s’appelait Tane-rore[1]. Il fut crédité de l’origine de la danse. Tane-rore est le tremblement de l’air vu lors des journées chaudes de l’été et est représenté par le tremblement des mains lors de la danse.

Haka est un nom générique pour toutes les danses māori. Étymologiquement, le mot haka signifie « faire »[2]. Et ce type de danse se pratiquait dans toute l'Océanie polynésienne. Il n'était pas rare de trouver dans les paroles des haka des mots crus, et des insultes à destination de l'ennemi. Aujourd’hui, le haka est défini comme la partie du répertoire de danse où les hommes sont à l’avant et les femmes à l'arrière pour le support vocal. La plupart des haka présentés aujourd’hui sont des haka taparahi ou haka sans armes.

Plus que tout autre aspect de la culture māori, cette danse complexe est une expression de la passion, de la vigueur et de l'identité de ce peuple. Le haka, plus qu'un passe-temps, était une coutume d'importance, particulièrement au moment de souhaiter la bienvenue lors de rencontres sociales. La réputation des tribus reposait en partie sur leur habileté à faire le haka (hamana mahuika).[réf. souhaitée]

Usage actuel

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Le haka est devenu célèbre à travers le monde grâce au rayonnement de l'équipe néo-zélandaise de rugby à XV, les All Blacks. Les joueurs, en tenue noire, interprètent traditionnellement un haka avant le début de chacune de leurs rencontres, dans le but d'impressionner l'adversaire. L'interprétation systématique du haka date de 1987, lors de la première Coupe du monde de rugby. Il était auparavant réservé aux tournées des All Blacks dans les pays étrangers. Les Wheel Blacks, l'équipe nationale néo-zélandaise de rugby en fauteuil roulant, effectuent également un haka en début de match[3]. Ces danses guerrières étaient originellement interprétées sur les champs de bataille, face aux ennemis[4]. L'infériorité numérique de ces peuples était donc comblée par ces danses qui avaient pour but d'effrayer les adversaires, ainsi que de motiver les troupes l'interprétant.

Mais les joueurs de rugby à XV ne sont pas les seuls à l'utiliser avant leur match sportif – les équipes de Nouvelle-Zélande de rugby à XIII[5] ou de basket-ball font de même[6]. Le haka occupe une part très importante dans la vie culturelle des Néo-Zélandais (qu'ils soient māori, métis ou anglo-saxons) et constitue un élément fondamental de leur identité nationale. On pratique le haka partout : dans les lycées, les universités, dans l'armée, etc.

Tana Umaga a conduit le Kapa o Pango, un haka d'un genre nouveau très impressionnant, lors du match Nouvelle-Zélande - Afrique du Sud le samedi à Dunedin.

Mais d'autres nations de la zone océanienne effectuent des chorégraphie martiales (appelées à tort des haka[7]) avant d'entamer une rencontre de rugby à XIII ou à XV : ainsi, les Fidji (Cibi), les Samoa (Siva tau), les îles Cook, les Tonga (Kailao ou Sipi tau) et l'île de Niue (Takalo (en)) possèdent leur propre « danse » d'avant match. Dans ce cas, quand ces équipes se rencontrent en compétition officielle, les danses de chaque équipe sont exécutées simultanément selon le protocole, comme lorsque les Tonga et les Samoa se sont affrontés, lors de la Coupe du monde de rugby à XIII de 2017[8].

Dans le cadre des animations autour de la coupe du monde de rugby 2007, un haka géant a été organisé à Béziers sur la pelouse du stade de la Méditerranée le . Les gestes de l'association wallisienne Lomipiau ont ainsi été reproduits par 525 participants. Par ailleurs, lors de la venue des All Blacks au Pavillon noir d'Aix-en-Provence, le chorégraphe de danse contemporaine Angelin Preljocaj a composé spécialement un « haka » pour 15 danseuses[9].

Lors du défilé du 14 juillet à Paris en 2011, placé sous le signe de la France d'outre-mer, des militaires de la zone Pacifique ont effectué un haka devant la tribune présidentielle.

En 2015, 1 700 élèves d'un lycée pour garçons en Nouvelle-Zélande, ont effectué un haka en l’honneur de leur professeur décédé, Dawson Tamatéa[10].

La première prestation du haka moderne, effectuée en 1987 lors de la coupe du monde de rugby qui se déroulait en Nouvelle-Zélande même, s'inspirait du chef de tribu Te Rauparaha qui se cachait d'un village ennemi. Le Ka Mate - « Je meurs » ainsi que le Ka Ora - « Je vis » sont donc créés pour souligner le parcours de cet homme[11].

Le haka néo-zélandais est encore utilisé à ce jour, malgré son évolution à travers les années. Son emploi a toutefois gardé les mêmes significations qu'à sa création. Aujourd'hui ces danses sont utilisées lors d'évènements importants tels que les mariages ainsi que les funérailles[12]. Par ailleurs, la récente fusillade qui a eu lieu le en Nouvelle-Zélande faisant plus de 50 morts a été commémorée dans les rues de Christchurch par diverses hakas effectués par les étudiants[4], et certains employeurs de compagnie de la ville.


Les différents haka

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  • Ka mate[13]
  • Kapa haka
  • Kapa o Pango
  • Timatanga (le haka des Maori All Blacks depuis 2001)
  • Te Iwi Kiwi (le haka de l'équipe de Nouvelle-Zélande de Rugby à XIII depuis 2013)
  • Tu Kaha o Pango Te Kahikatea (le haka de l'équipe de Nouvelle-Zélande de basketball)
  • Tika Tonu

Réponses au haka

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Même si le rituel est actuellement très connu et documenté au sein du monde sportif mondial, il pose un problème certain de protocole d'avant-match[14].

En effet, en exécutant le haka face à une équipe qui ne le pratique pas, une équipe sportive peut prendre un ascendant psychologique[15],[16], puisque son but est entre autres de provoquer ou d'impressionner son adversaire. Cependant l'efficacité de l'impact psychologique du haka sur l'adversaire reste à prouver. Par ailleurs, elle rompt un principe d'égalité que sous-tend le protocole, puisqu'en temps normal les deux équipes sont présentées à égalité à la tribune présidentielle, leurs hymnes nationaux joués. La seule entorse à l'égalité formelle étant que l'on joue pratiquement toujours l'hymne de l'équipe qui reçoit en second, par courtoisie pour l'équipe visiteuse. Toujours pour respecter l'égalité, le tirage au sort est par ailleurs retenu pour déterminer sur quel côté du terrain l'équipe gagnante du « toss  » va jouer ou si elle va engager ou recevoir en rugby (à XV ou XIII). En compétition internationale à élimination directe, les tenues sont même tirées au sort (tenue domicile ou extérieure). Le haka est donc une rupture de cette égalité formelle, puisque l'équipe qui l’exécute bénéficie d'un privilège en étant autorisée à accomplir un acte de plus que son adversaire.

En conséquence, des équipes sportives ont parfois choisi d'ignorer les joueurs performant le haka, soit en s'échauffant[17], soit en positionnant ses joueurs sur le terrain pour le début de la partie, dans l'attente du coup de sifflet d'engagement, ou en quittant le terrain[18].

Les Australiens, en rugby à XIII, ont une sorte de chant de combat appelé le « chant des kangourous » ou « Wallee Mullara Choomooroo Tingal »[19].

La plupart des équipes se contentent d'aligner les joueurs ou les joueuses derrière la ligne de milieu de terrain, ceux-ci ou celles-ci se tenant par les épaules, bras dessus, bras dessous, et regardant les adversaires interpréter leur danse. L’équipe de Galles de rugby à XV ayant parfois choisi de rester alignée quelques minutes, après que les joueurs néo-zélandais aient terminé le haka[20].

Par le passé, l’Équipe de France de rugby à XV, a choisi plusieurs façons de répondre aux hakas néo-zélandais : alignement des joueurs, port des couleurs nationales, ou comme en coupe du monde, franchissement de la ligne de milieu du terrain[20], ce qui lui vaut parfois des amendes[21]. Cela va parfois encore plus loin avec un avancement et rapprochement des joueurs presque au contact des joueurs adverses.

Ce défi est également fréquent entre équipes océaniennes en rugby à XIII, certains joueurs allant au contact physique des joueurs adverses.

Quant au public, s'il apprécie toujours ce moment particulier et ce spectacle que constitue le haka, il est édifiant de constater qu'il peut siffler ou se manifester bruyamment pendant son déroulement, et cela même dans les pays anglo-saxons. En Angleterre, les supporters de rugby à XV peuvent même chanter Sweet Chariot[20].

Le haka dans la culture populaire

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On trouve de nombreuses références au haka dans le cinéma contemporain.

Par exemple dans le cinéma francophone, il est question de haka dans le film Mercenaire de 2018. Sommé de faire un haka par ses coéquipiers, le héros refuse sentant de la moquerie dans la demande. Il en fera finalement un avant la fin du film mais pour motivier ses coéquipiers dans une mauvaise passe[22].

Mais le succès du haka entraine également de nombreuses parodies. Des parodies qui ne sont pas sans entrainer des polémiques et les Maoris dénoncent l'appropriation culturelle faite de leur danse traditionnelle[23].

Notes et références

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  1. « Le Haka à travers les âges : du mythe fondateur au terrain de rugby », sur ina.fr, (consulté le )
  2. « Nouvelle Zélande-Australie. VIDÉOS. L'histoire et les secrets du Haka », sur ouest-france.fr, (consulté le ) : « littéralement, le mot Haka signifie à la fois « danse » et « faire » en maori. Il désigne en fait les danses chantées rituelles pratiquées par l’ensemble des peuples polynésiens, que ce soit pour des cérémonies, des fêtes de bienvenue, ou avant de partir au combat. »
  3. (en) "'Murderball' crashes the Paralympics", Agence France-Presse, 14 septembre 2008.
  4. a et b Zone Arts- ICI.Radio-Canada.ca, « Le haka maori rend hommage aux victimes de Christchurch », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
  5. Avec une différence pour l'équipe de rugby à XIII néo-zélandaise, puisque la personne qui mène le haka, tient une taiaha
  6. (en) FIBA, « Video of Tall Blacks' Haka surpasses one million views in less than 24 hours », sur fiba.com, (consulté le )
  7. (en) « Don't just call them all "haka": the differences between the Pacific war dances you'll see at the Rugby World Cup », sur ABC Radio Australia, (consulté le )
  8. (en) « Tonga and Samoa have epic pregame faceoff at Rugby League World Cup », sur youtube.fr,
  9. Vidéo intégrale d'Haka d'Angelin Preljocaj.
  10. https://www.20minutes.fr/insolite/1658807-20150728-video-nouvelle-zelande-1700-eleves-effectuent-haka-honneur-professeur-decede.
  11. Marie-Morgane Le Moël, « Le «pays du long nuage blanc» et la Coupe du monde de rugby », Le Devoir « Cahier D »,‎ , D1, D3 (lire en ligne Accès libre)
  12. « Obsèques de Jonah Lomu: L'émouvant haka des Blacks devant son épouse et ses fils », sur www.purepeople.com (consulté le )
  13. « Haka : que veulent dire les paroles du "Ka Mate" chanté par les All Blacks ? », sur telestar.fr, (consulté le )
  14. « France-Nouvelle-Zélande : quelle réponse face au haka ? », sur europe1.fr, (consulté le )
  15. « Pourquoi le haka aide à gagner », sur slate.fr, (consulté le )
  16. « Coupe du monde - "Vous n'aimez pas notre haka ? Inventez donc le vôtre !" : MONDIAL 2015 - De plus en plus de critiques émergent au sujet du Haka et bon nombre de personnes essaient de trouver une parade pour éviter que les All Blacks notamment soient les seuls à pouvoir intimider leur adversaire avec leur danse guerrière. Certains ont déjà essayé... avec plus ou moins de succès. », sur rugbyrama.fr, (consulté le )
  17. (en) « 10 DAYS TO GO David Campese ignores Haka and warms up on the try line », sur youtube.fr, (consulté le )
  18. « VIDEO. Le "haka" des basketteurs néo-zélandais n'impressionne pas la team USA : Les Turcs ont choisi d'ignorer le "haka", jugé "obscène" », sur francetvinfo, (consulté le )
  19. (en) « The Kangaroos World Cup War Cry: Tradition or Token? », sur sbs.com, (consulté le )
  20. a b et c Bertrand Lagacherie, « Les meilleures répliques face au haka », L'Équipe, (consulté le ).
  21. « Le XV de France puni pour son comportement pendant le haka », sur atlantico.fr, (consulté le )
  22. Clément Ghys, « «Mercenaire», l’outre-monde », sur Libération, (consulté le )
  23. Neil SANDS, « Rugby: quand le haka échappe aux Maoris », sur Le Point, (consulté le )
  • Juster, Alexandre, 2010. La transgression verbale en Océanie. Paris : L'Harmattan.

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Articles connexes

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Liens externes

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