Hachikō
Espèce |
Chien akita |
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Propriétaire |
Hidesaburo Ueno (en) |
Hachikō (ハチ公 ), né le et mort le , est un chien de race Akita inu. Il est célèbre au Japon pour avoir attendu, quotidiennement et pendant près de dix ans, son maître à la gare de Shibuya[a] après la mort de ce dernier.
C’est pourquoi il est surnommé Chūken (忠犬 , « Chien fidèle »). Une statue, érigée en son honneur à la gare de Shibuya, face au carrefour de Shibuya, est aujourd'hui un lieu très connu de rendez-vous à Tokyo. L'histoire de Hachikō est également à l'origine du regain d'intérêt pour la race des Akita, alors presque éteinte.
Biographie
[modifier | modifier le code]En 1924, le Japonais Hidesaburō Ueno (en) (上野 英三郎, Ueno Hidesaburō ), professeur au département de l'agriculture de l'université impériale de Tōkyō (l'actuelle université de Tokyo), reçoit un chiot mâle né quelque temps auparavant dans une ferme d'Ōdate dans la préfecture d'Akita et lui donne le nom de « Hachikō » (littéralement, « huitième prince » en japonais ; Hachi signifie « 8 » car il était le 8e chiot de la portée et kō, attaché au nom, étant un terme affectueux[1]).
Chaque matin, Hidesaburō Ueno se rend à la gare de Shibuya pour prendre le train de banlieue qui le mène à son travail et Hachikō l'accompagne immanquablement, tandis que chaque soir, le chien se rend à la gare seul et attend le retour de son maître.
Le , Hidesaburō Ueno meurt à l'âge de 53 ans lors d'une conférence à l'université, des suites d'une hémorragie intra-cérébrale. Malgré cela, Hachikō continue de se rendre tous les jours, pendant quasiment dix ans[2], à la gare de Shibuya pour attendre son retour[3].
La fidélité d’Hachiko fut bientôt connue dans tout le Japon grâce à un article écrit par un ancien élève du professeur Hidesaburō Ueno, paru le dans Asahi Shinbun, l'un des deux grands quotidiens nippons et intitulé : « L’histoire émouvante d’un vieux chien : sept ans qu’il attend son maître décédé[1] ». On a tenté de l'adopter, mais il fuguait pour revenir dans l'ancienne maison de Hidesaburō Ueno, ou à la gare[4]. Beaucoup d'habitués venaient lui apporter de la nourriture lors de son attente à la gare.
Pour ses qualités, Hachikō reçut le surnom de Chūken (« chien fidèle »). Il fut fréquemment présenté par les parents et les enseignants comme un exemple de loyauté.
Le , Hachikō meurt dans une ruelle proche du pont Inari sur la rivière de Shibuya, des suites d'une filariose ou d'un cancer des poumons et du cœur. Il est empaillé et conservé au Musée national de la nature et des sciences de Tokyo, tandis que le reste de sa dépouille est enterré au cimetière d'Aoyama, à côté de la tombe de son maître.
Postérité
[modifier | modifier le code]Statues
[modifier | modifier le code]En , une première statue en bronze est érigée en l'honneur de Hachikō devant la gare de Shibuya[5]. Hachikō lui-même assiste à l'inauguration.
La statue est fondue en pleine pénurie de métal au moment de la Seconde Guerre mondiale[5]. Une nouvelle statue est inaugurée en devant une sortie de la gare de Shibuya, aujourd'hui connue de tous sous le nom de « sortie Hachikō » (ハチ公口, Hachikō-guchi)[5].
En , à la suite de travaux de rénovation et d'agrandissement de la gare, la statue, qui faisait auparavant face au nord, est tournée vers l'est de façon à coïncider avec la direction de la sortie de la gare. Une cérémonie en hommage à Hachikō y est organisée tous les ans au mois d’avril[1].
En 2004, une statue de bronze est également érigée à la gare d'Ōdate dans la préfecture d'Akita, ville natale de Hachikō. Dans cette même gare se trouve le « Sanctuaire Hachikō de la Japan Railways » (JRハチ公神社, JR Hachikō jinja ). En 2015, une statue lui est érigée ainsi qu'à son maître à l'université d'agriculture et de technologie de Tokyo, statue réalisée par Tsutomu Ueda[5]. Elle présente les retrouvailles entre le maître et son chien fidèle comme s'il était rentré de sa journée de cours en 1925[2]. Ce mémorial est un hommage rendu à ce chien pour les quatre-vingt ans de son décès dans l'université où son maître enseignait et est décédé[2].
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Statue de Hachikō lors de la cérémonie de la première année de sa mort (le ).
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La gare de Shibuya (2018). La statue d'Hachikō est visible en bas à gauche.
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Célèbre statue d'Hachiko.
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File d'attente pour se faire photographier avec Hachiko.
Minibus de Shibuya
[modifier | modifier le code]En 2003, le quartier de Shibuya crée de nouveaux parcours de minibus (des « bus de la communauté »), surnommés les « Shibuya community bus Hachiko (ja) ». Il y a depuis quatre parcours différents.[réf. souhaitée]
Dans la culture populaire
[modifier | modifier le code]Littérature
[modifier | modifier le code]- Dans le roman Hatchiko, chien de Tokyo (2003) de Claude Helft, illustré par Chen Jiang Hong[6].
- Dans Hachikō au pays de la nuit (2017) de Linné Lharsson, un roman fantastique s’inspirant de l’histoire d’Hachikō et de l’aventure qui s’ensuit dans le monde des morts, relevant de la mythologie japonaise[7].
Cinéma
[modifier | modifier le code]- Dans le film Hachiko monogatari (1987) de Seijirō Kōyama (non diffusé en France).
- Dans le film Hatchi (2008) de Lasse Hallström, remake de Hachiko Monogatari, dont l'action se situe aux États-Unis.
Bande dessinée et manga
[modifier | modifier le code]- Dans Nana, Hachikō est le surnom de Nana Komatsu, en référence notamment à son comportement de chien fidèle, par Nana Ōsaki, sa colocataire et amie.
- Dans le deuxième tome de Kaguya-sama : Love is War, Kaguya et Miyuki se donnent rendez-vous devant la statue d’Hachikō.
- Dans Gals!, la statue de Hachikō est un décor récurrent.
- Dans Le Collège fou, fou, fou, Rei possède un chien de la même race qu'Hachikō ; cependant, c'est le contraire au niveau du caractère car c'est un chien lâche et infidèle.
- Dans l'album Spirou à Tokyo, Hachikō prend vie et accompagne les deux protagonistes.
- Dans The World Is Mine de Hideki Arai, Hachikō est mentionné à plusieurs reprises.
- Dans One Piece, le chien nommé « Chouchou » est inspiré de Hachikō. Il continue de veiller sur la boutique de son maître après son décès.
- Dans Darwin's Game, le héros invente une histoire où la clé d'un coffre est cachée sur la statue de Hachikō à Shibuya.
- Dans Great Teacher Onizuka: Shonan 14 Days (tome 1), le héros Onizuka se cache derrière la statue de Hachikō puis, en se relevant, parle directement à celle-ci.
- Dans son livre Kafka - Les Héritiers, Xavier Amet imagine que, « comme une version high-tech d'Hachiko », un ordinateur attend sa propriétaire décédée.
Dessins animés
[modifier | modifier le code]- Dans la série Ore no Imōto ga Konna ni Kawaii Wake ga Nai (saison 2, épisode 5), Kirino Kosaka fait référence à Hachikō pour décrire le comportement de Kyosuke Kosaka.
- Dans la série Toradora! (épisode 17), Taiga fait référence à Hachikō pour décrire le comportement de Ryuuji par rapport à Minorin.
- Dans la série Futurama (saison 4, épisode 7 : « Ceux qui m'aiment prendront le chien »), le héros Fry et son chien (du passé) connaissent la même histoire. La scène finale est lorsque le chien s'affaisse devant une pizzeria, avec la bande sonore des Parapluies de Cherbourg.
- Dans la série Scooby-Doo (épisode « Scooby-Doo et le sabre du samouraï »), les héros se retrouvent devant la statue de Hachikō érigée en son honneur.
Jeux vidéo
[modifier | modifier le code]- Dans The World Ends with You qui se déroule à Shibuya, Hachikō est l'un des boss du jeu.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Shibuya est l'un des arrondissements de Tokyo.
Références
[modifier | modifier le code]- L'Histoire d'Hachiko.
- Patrick Baud, Étranges escales: Prague, Londres, Rome, Paris, New-York, Berlin, Tokyo les grandes villes du monde comme vous ne les avez jamais vues, Dunod, (ISBN 978-2-10-078331-1)
- Cendrier 2003, p. 41.
- « Hachiko, le chien star du Japon a enfin retrouvé son maître ».
- William Plummer, « Tokyo : l'histoire d'amour d'un chien et de son maître immortalisée dans le bronze », Le Figaro - .
- Claude Helft (auteur) et Chen Jiang Hong (illustrations), Hatchiko, chien de Tokyo, Desclée de Brouwer, Paris, 2003. (ISBN 2-220-05000-9) [présentation en ligne].
- Linné Lharsson, Hachikō au pays de la nuit, Rroyzz Éditions, 2017, (ISBN 2-36372-075-X) [présentation en ligne].
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Patrick Cendrier, Des chiens et des hommes, Publibook, , 202 p. (ISBN 978-2-7483-0815-0, lire en ligne).
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- [image] (en) Une photographie de Hachikō, prise aux alentours de 1934, montrant celui-ci attendant à la gare de Shibuya le retour de son maître, sur le site asiaone.com (consulté le ).