Forces armées du Somaliland
Les Forces armées nationales du Somaliland ( somali : Ciidamada Qalabka Sida ee Soomaaliland arabe : القوات المسلحة الصوماليلاندية (alquaat almusalahat alsuwmalilandia) ) sont les services militaires de la République du Somaliland. Les forces armées nationales du Somaliland comprennent l'armée nationale du Somaliland, les garde-côtes du Somaliland, la police du Somaliland, le corps de garde du Somaliland, l'immigration et le contrôle des frontières du Somaliland et les pompiers du Somaliland. Il n'y a pas de force aérienne. Les Forces armées sont sous le commandement du président Muse Bihi Abdi, qui en est le commandant en chef. Le ministre de la Défense Abdiqani Mohamoud Aateye est le ministre en charge de la supervision des forces armées.
Le Somaliland dispose de 45 chars T-54/55 et de 20 véhicules blindés de combat, de 50 projecteurs de roquettes et de 12 pièces d'artillerie dans son armée nationale.
La force totale estimée du Somaliland est estimée à 10 000 hommes. Au total, moins de 6 000 hommes et femmes travaillent pour la police du Somaliland. L'Unité spéciale de police (SPU), qui protège les organisations étrangères et les individus qui travaillent pour elles, et les Unités de réponse rapide (RRU), qui sont des forces spécialisées dans la lutte contre le terrorisme, sont toutes deux hébergées au sein des forces de police. En matière de sécurité côtière, le Somaliland compte 7 bateaux de classe Defender et 1 navire des gardes-côtes pour des effectifs humains estimés à quelques centaines[1].
Le Somaliland consacre un budget de 115 millions de dollars à ses forces armées, soit la plus grosse dépense gouvernementale. En raison de l'embargo sur les armes imposé par les Nations Unies à la Somalie, l'État n'est pas autorisé à se procurer des armes[2].
Histoire
[modifier | modifier le code]Pendant le protectorat
[modifier | modifier le code]En 1914, le Somaliland Camel Corps a été mis en place au Somaliland britannique et a servi avant, pendant et après l'invasion italienne du territoire pendant la Seconde Guerre mondiale[3].
En 1942, les Scouts du Somaliland furent chargés de défendre le territoire[4].
Indépendance et union avec la Somalie
[modifier | modifier le code]Le Somaliland est devenu indépendant le 26 juin 1960 sous le nom d' État du Somaliland, et le Territoire sous tutelle de Somalie (l'ancien Somaliland italien) a emboîté le pas cinq jours plus tard. Le 1er juillet 1960, les deux territoires s'unissent pour former la République Somali[5].
Après l'indépendance, les Scouts du Somaliland ont fusionné avec les anciens Derviches pour former l'Armée nationale somalienne forte de 5 000 hommes.
Guerre d'indépendance
[modifier | modifier le code]En 1981, le Mouvement national somalien fut l’un des premiers groupes rebelles à se former dans le pays[6].
Le dictateur somalien Siad Barre les a ensuite accusés d'être des groupes séparatistes et a ordonné l'extermination de la tribu Isaaq[7],[8], à laquelle appartenait le groupe rebelle. Le mouvement a mené une guérilla dans le nord-ouest du pays dans le but de renverser et de remplacer le gouvernement militaire en place[9].
Restauration de la souveraineté
[modifier | modifier le code]En 1991, après que le Somaliland ait déclaré son indépendance, le nouveau gouvernement a été confronté à de graves problèmes avec des groupes armés qui brigandaient sur les routes en installant des péages sauvages[10],[11].
Le nouveau gouvernement a lancé le processus de paix au Somaliland conjointement avec le Mouvement national somalien. Les communautés du Somaliland ont négocié ce qui a conduit à la Grande Conférence de réconciliation à Borama en 1993, qui a permis le transfert du pouvoir du Mouvement national somalien à un gouvernement intérimaire[12] ouvrant ainsi la voie à une gouvernance démocratique et à la stabilité du pays[12].
C'est après que le gouvernement civil dirigé par Muhammad Haji Ibrahim Egal ait désarmé les clans et les groupes armés[13] qu'a réellement débuté le recrutement des des forces armées dans tout Somaliland.
Les Forces armées du Somaliland ont été officiellement créées le 2 février 1994[14].
Guerre frontalière
[modifier | modifier le code]En 1998, le Pount a revendiqué le territoire du Somaliland sur la base de liens de parenté claniques avec certaines communautés du Somaliland dans les régions orientales de Sool et de Sanaag[15]. Ces revendications ont conduit à des conflits tribaux et armés, les forces armées du Somaliland se sont retirées de certaines villes des régions de l'est pour éviter les pertes jusqu'en 2007, lorsque les communautés du Somaliland dans les régions de l'Est ont exigé une intervention des forces armées.
Commandants
[modifier | modifier le code]Le chef d'état-major général ( Somali : Taliyaha Guud ee Ciidanka ) est le chef d'état-major général et l'officier le plus haut gradé des forces armées du Somaliland. Il est nommé par le président du Somaliland, qui occupe le poste de commandant en chef et de chef des forces armées du Somaliland.
L'actuel chef d'état- major est le général de division Nuh Ismail Tani[16].
Armée
[modifier | modifier le code]Personnel
[modifier | modifier le code]L’armée du Somaliland a longtemps opéré sans structure hiérarchique formelle. Cependant, en décembre 2012, le ministère de la Défense du Somaliland a annoncé qu'une chaîne de commandement avait été élaborée. Elle fut déployée à partir de janvier 2013.
Équipement
[modifier | modifier le code]Lorsque l'ancien dictateur somalien Siad Barre a été renversé en 1991, le Somaliland a hérité de l'équipement, du matériel et des installations militaires laissés par l'ancienne République démocratique somalienne[2].
En raison de l'embargo sur les armes imposé par les Nations Unies à la Somalie, dont la région semi-autonome du Somaliland est internationalement reconnue comme faisant partie, le territoire n'est pas autorisé à acheter des armes. Par conséquent, les responsables militaires de la région dépendent de la réparation et de la modification des vieux équipements. Certains affirment cependant que des armes seraient parfois livrées depuis l'Ethiopie et le Yémen via le port de Berbera[2].
Des soldats réguliers du Somaliland ont été aperçus avec des carabines SKS lors des défilés ainsi qu'avec diverses versions de l'AK-47[17].
Véhicules et équipements
[modifier | modifier le code]- Char d'assaut
- Véhicules blindés de transport de troupes
- Véhicules de transport
- Iveco LMV (4x4)
- Renault GBC-180 (6×6)
- Camion M939 (6 × 6)
- Toyota Landcruiser J79
- Toyota Hilux
- Nissan Frontier
- Ford F350 (camion blindé)
- Humvee
- Artillerie automotrice
- BM-21 Grad (lance-roquettes multiples - 122 mm)
- Humvee (lance-roquettes multiples)
- Lance-roquettes multiple type 63 (107 mm)
- 4 canons montés sur Toyota (lance-roquettes multiples de 122 mm)
- Artillerie remorquée
- Mortier
- Canon anti-aérien
- ZU-23-2 (Canon anti-aérien à double canon - 23 mm)
- ZPU-4 (Canon anti-aérien à quatre canons - 14,5 mm)
Garde-côte
[modifier | modifier le code]La Garde côtière du Somaliland ( somali : Ciidanka Bada ee Somaliland ) a été créée en 2009[2]. Son quartier général est situé dans la ville côtière de Berbera ; un centre de plongée géré par des plongeurs étrangers qui forment les garde-côtes du Somaliland y est également implanté. Les gardes côtes opèrent avec de petits hors-board équipés de canons[2]. Une grande partie de cet équipement a été fournie par le Royaume-Uni, dans le but de lutter contre la piraterie[18].
Grades
[modifier | modifier le code]- Officiers
Galerie
[modifier | modifier le code]-
Bateau de patrouille gardes côtes du Somaliland
-
Char de combat principal Somalilandais T-55
-
Véhicule blindé Fiat du Somaliland
-
BM-21 Grad somalilandais
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Horton, « How Somaliland Combats al-Shabaab », CTC Sentinel, vol. 12, no 10, , p. 24 (lire en ligne [archive du ], consulté le )
- Hussein, « Somalilands Military Is A Shadow of the Past », SomaliaReport, (consulté le )
- Metz 1993, p. 199-200.
- Metz et al. 1993, "The Warrior Tradition and Development of a National Army," in Somalia: A Country Study.
- « Somalia: A Country Study – Chapter 5: National Security » [archive du ], Library of Congress, c. 1981
- United States Bureau of Citizenship and Immigration Services, « Somalia: Somali National Movement from its inception through the present »
- (en) Ingiriis, « "We Swallowed the State as the State Swallowed Us": The Genesis, Genealogies, and Geographies of Genocides in Somalia », African Security, vol. 9, no 3, , p. 237–258 (ISSN 1939-2206, DOI 10.1080/19392206.2016.1208475, S2CID 148145948, lire en ligne)
- (en) Chris Mullin, A View From The Foothills: The Diaries of Chris Mullin, Profile Books, (ISBN 978-1-84765-186-0, lire en ligne ), 504 :
« L'holocauste de Siad Barre. »
- Balthasar, « State-making at Gunpoint: The Role of Violent Conflict in Somaliland's March to Statehood », Civil Wars, vol. 19, , p. 65–86 (ISSN 1369-8249, DOI 10.1080/13698249.2017.1343411, S2CID 149160219, lire en ligne)
- « Taliyaha Ciidanka Qaranka Oo Sharraxay Taariikhda iyo Waxqabadka Ciidanka »,
- « Wax ka baro taariikhda ciidanka qaranka somaliland. | ToggaHerer »
- Ali, Mohammed et Walls, « Peace in Somaliland: An Indigenous Approach to State-building », Africa Portal, (consulté le )
- Stig Jarle Hansen et Mark Bradbury, « Somaliland: A New Democracy in the Horn of Africa? », Review of African Political Economy, vol. 34, , p. 461 (ISSN 0305-6244, DOI 10.1080/03056240701672585, lire en ligne, consulté le )
- « Somaliland Military Law »
- (en) Florian Bruyas, « Somaliland Puntland State of Somalia The Land Legal Framework Situation Analysis », United Nations Human Settlement Programme, , p. 10 (lire en ligne)
- « Nuh Ismail Tani », (consulté le )
- Forberg, Ekkehard and Ulf Terlinden.
- (en) « Building capability and accountability within the Somaliland army and coastguard » (consulté le )