Euroïsation
L'euroïsation est l'adoption unilatérale de l'euro par un État pour remplacer sa monnaie nationale[1]. Cette adoption unilatérale s'oppose à la logique classique d'intégration dans la zone euro, qui suppose l'appartenance de l'État concerné à l'Union européenne et son intégration à cette zone monétaire par un accord avec l'UE, les États membres de l'Eurosystème et la Banque centrale européenne au terme d'un processus de convergence macroéconomique et monétaire. Le mot est formé par calque de la dollarisation.
États membres de l'Union européenne
[modifier | modifier le code]États membres utilisant l’euro
[modifier | modifier le code]- Allemagne (sauf Büsingen am Hochrhein qui utilise le franc suisse)
- Autriche
- Belgique
- Chypre (dont la ligne verte et les bases souveraines britanniques, mais pas en Chypre du Nord qui utilise de facto la livre turque)
- Croatie
- Espagne
- Estonie
- Finlande (dont Îles Åland)
- France (sauf Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna et Polynésie française qui utilisent le franc pacifique)
- Grèce
- Irlande
- Italie (sauf Campione d'Italia qui utilise le franc suisse)
- Lettonie
- Lituanie
- Luxembourg
- Malte
- Pays-Bas (uniquement en métropole)
- Portugal
- Slovaquie
- Slovénie
États membres tenus d'adopter l'euro
[modifier | modifier le code]Ces États officiellement membres de l'Union européenne sont tenus d'adopter à terme l'euro mais ne respectent pas encore les critères d'adoption.
- Bulgarie (lev - décision unilatérale de maintien d'un cours fixe correspondant à l'ancienne parité lev / mark allemand)
- Hongrie (forint)
- Pologne (złoty)
- Roumanie (leu)
- Suède (couronne - monnaie liée à l'euro, ± 2,25 % - en pratique < 0,5 %)
- Tchéquie (couronne)
Le Danemark bénéficie pour sa part d'une option de retrait.
États non-membres utilisant l'euro
[modifier | modifier le code]Six États non-membres de l'Union utilisent la monnaie unique, avec des modalités différentes.
Euroïsation par accord avec l'UE
[modifier | modifier le code]Quatre États utilisent l'euro à la suite d'un accord bilatéral passé avec l'Union :
- Andorre (accord depuis 2011, utilisation depuis le début).
- Monaco[N 1]
- Saint-Marin[N 2]
- Vatican[N 2]
D'autres territoires utilisent l'euro par accord :
- Akrotiri et Dhekelia
- Île Clipperton
- Saint-Barthélemy
- Saint-Pierre-et-Miquelon
- Terres australes et antarctiques françaises
Euroïsation unilatérale
[modifier | modifier le code]Deux États ont adopté l'euro sans accord avec l'Union :
États utilisateurs d'une monnaie liée à l'euro à parité fixe
[modifier | modifier le code]Plus de 162 millions de personnes utilisent l'un des deux francs CFA (CEMAC et UEMOA) ; lors du passage du franc français à l'euro, la parité fixe a été conservée[2].
Franc CFA de l'UEMOA - BCEAO
[modifier | modifier le code]Dépendants de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest, autrefois lié à parité fixe avec le franc français.
Franc CFA de la CEMAC - BEAC
[modifier | modifier le code]Dépendants de la Banque des États de l'Afrique centrale, autrefois lié à parité fixe avec le franc français.
Dépendants de l'Institut d'émission d'outre-mer, auparavant lié à parité fixe avec le franc français.
Dépendants de la Banque centrale des Comores, autrefois lié à parité fixe avec le franc français.
Zone Escudo
[modifier | modifier le code]Autrefois lié à parité fixe avec l'Escudo portugais.
Autre par décision unilatérale
[modifier | modifier le code]- Bosnie-Herzégovine (Marka - décision unilatérale de maintien d'un cours fixe, héritage du Mark allemand en vigueur avant les accords de Dayton-Paris)
- Géorgie (Lari - décision unilatérale de maintien d'un cours fixe)
- Maroc (Dirham marocain - décision unilatérale de maintien d'un cours indexé à 60 % sur l'euro et à 40 % sur le dollar depuis 2015, 80 % et 20 % avant).
- Macédoine du Nord (Denar macédonien) - décision unilatérale de maintien d'un cours fixe depuis 1998[3],[4].
Notes
[modifier | modifier le code]- À l'origine dans une union monétaire avec la France.
- À l'origine dans une union monétaire avec l'Italie.
Sources
[modifier | modifier le code]- (pl) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en polonais intitulé « Euroizacja » (voir la liste des auteurs).
Références
[modifier | modifier le code]- Desecures et Pouvelle 2007, p. 1
- « Une question économique et politique. Franc CFA : sortir du statu quo », sur L'Humanité (consulté le ).
- (en)Macedonia, Thammy Evans, Bradt Travel Guide, 2009, p. 26
- Dominique Auzias et Jean-Paul Labourdette, Macédoine 2016/2017 Petit Futé, Petit futé, 288 p. (ISBN 979-10-331-4461-8, lire en ligne)
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Mathilde Desecures et Cyril Pouvelle, « Les enjeux de l’euroïsation dans les régions voisines de la zone euro », Bulletin de la Banque de France, no 160, (lire en ligne)
Compléments
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- « Jednostronna euroizacja. Artykuły prasowe », sur case.com.pl
- « Jednostronna euroizacja. Opracowania », sur case.com.pl