Eichmann à Jérusalem
Titre original |
(en) Eichmann in Jerusalem |
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Shoah, Adolf Eichmann, procès pour crimes de guerre (en) |
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Eichmann à Jérusalem : Rapport sur la banalité du mal (titre original en anglais : Eichmann in Jerusalem: A Report on the Banality of Evil) est un livre de la philosophe Hannah Arendt, publié en 1963. Hannah Arendt, juive allemande ayant fui le régime nazi, a suivi le procès d'Adolf Eichmann à Jérusalem pour The New Yorker, et a produit 5 articles à partir desquels elle a rédigé un compte-rendu entremêlé de réflexions politiques et philosophiques.
Contenu
[modifier | modifier le code]Outre le déroulement du procès lui-même, et des rappels historiques du rôle d'Eichmann puisés dans La Destruction des Juifs d'Europe de Raul Hilberg et The final solution de Gerald Reitlinger (en)[1], le livre expose les principales thèses politiques de la pensée d'Arendt et aborde les thèmes de la nécessité de résistance, de la Realpolitik considérée comme une aliénation de l'action politique[2], et du légalisme, qui « peut constituer une faute criminelle en cas de crise »[3].
Le livre développe notamment l'idée qu'Eichmann n'est ni un criminel né, ni un malade mental, mais un simple rouage d'une machine bureaucratique aveugle, dont les commis ont perdu toute idée d'éthique. N'entendant plus l'impératif catégorique, ceux-ci ont obéi aveuglement aux règlements et aux lois promulguées par un gouvernement légalement élu. C'est la raison pour laquelle Eichmann pouvait affirmer en toute tranquillité, qu'il n'était jamais sorti de la légalité du IIIe Reich. Pour Arendt, Eichmann est ainsi un banal fonctionnaire parmi des milliers d'autres.
Réception critique
[modifier | modifier le code]La publication d'Eichmann à Jérusalem provoque un scandale. L'idée de « banalisation du mal » engendra de nombreux débats et suscita de violentes polémiques[4],[5].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Arendt et Brudny de Launay 1991, p. 33
- « La Realpolitik constitue une perversion et une aliénation du politique, car elle revient à considérer les rapports de force et l'oppression comme des modalités normales d'action politique ».[réf. incomplète]
- Poizat 2013, p. 348
- Myriam Revault d'Allonnes, Hannah Arendt, le mal banal, la guerre totale, Espace Temps, Année 1999, 71-73, pp. 69-83
- Pierre Vidal-Naquet, « Eichmann à Jérusalem », d’Hannah Arendt : la banalité du mal, lemonde.fr, 13 janvier 1967
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Hannah Arendt (auteur) (trad. Anne Guérin, préf. Michelle-Irène Brudny de Launay), Eichmann à Jérusalem : rapport sur la banalité du mal [« Eichmann in Jerusalem »], Paris, éditions Gallimard, coll. « Folio Histoire » (no 32), , 484 p. (ISBN 2-07-032621-7 et 9782070326211, ISSN 0764-6046, OCLC 24818897, BNF 36651718, présentation en ligne)
- Études
- Isabelle Delpla, « La banalité d'Eichmann : une moderne théodicée », 11 avril 2011, sur Raison-publique.fr, lire en ligne.
- Aurore Mréjen, « Absence de pensée et responsabilité chez Hannah Arendt. À propos d'Eichmann », 6 mai 2013, sur Raison-publique.fr, lire en ligne.
- Jean-Claude Poizat, Hannah Arendt, une introduction, Paris, Pocket, , 445 p. (ISBN 978-2-266-24307-0).
- Elisabeth Young-Bruehl, Hannah Arendt, Paris, Calman-Lévy, .