Georges Lamothe
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Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Lamothe (d) |
Nom de naissance |
Marie Émile Georges Lamothe |
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Instrument |
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Marie Émile Georges Lamothe (Paris, 4 mai 1842[1] - Courbevoie, 15 octobre 1894[2]) était une compositeur, pianiste et joueur d'harmonium français prolifique. Outre un grand nombre de pièces de salon pour piano, il était également connu comme accompagnateur de représentations théâtrales populaires, notamment de pièces de marionnettes.
Carrière
[modifier | modifier le code]Lamothe est né à Paris en 1842. Le Baker's Dictionary affirme qu'il a composé plus de 1 000 œuvres [3] alors que le catalogue en ligne de la Bibliothèque nationale de France comptent 503 entrées sous son nom, incluant également des arrangements d'œuvres de Lamothe par d'autres compositeurs. Le numéro d'opus le plus élevé est 310, mais de nombreuses autres œuvres sont sans numéros d'opus, et environ 15 à 20 numéros d'opus couvrent deux ou trois œuvres chacun. Indépendamment du nombre exact de ses œuvres, il fut un compositeur très productif, publiant ses premières œuvres en 1861, à peine âgé de 19 ans.
Il est le fils de Jean Paul Émile Alexandre Lamothe, juriste, et de Marie Madeleine Désirée Chatelain[4]. On ne dispose d'aucun renseignement concernant ses professeurs ou les établissements où il suivit sa formation musicale. Il est possible qu'il ait fréquenté le Conservatoire de Paris, bien que son nom n'apparaisse pas dans les publications répertoriant les lauréats de cette institution.
La presse française contemporaine le décrit souvent comme un organiste ; par exemple, un numéro de 1881 du Figaro l'appelait «l'organiste de Sa Majesté la Reine d'Espagne» [5] et, en fait, il reçut le titre d'«Organiste de la Chambre royale de Sa Majesté la reine Isabelle II d'Espagne » en décembre 1878[6]. Cependant, bien qu'il ait joué en Espagne, il n'existe pas de trace d'un séjour prolongé à la cour espagnole, il ne doit donc s'agir que d'un titre honorifique. Par ailleurs, cette activité ne doit pas être confondue avec celle d’organiste d’église. Lamothe a écrit et joué sur un "orgue expressif" portable, mieux connu sous le nom d'harmonium. À plusieurs reprises, Lamothe fait la promotion en public de produits du facteur d'harmonium « Alexandre père et fils », par exemple à l'Exposition Universelle de Paris en 1889[7]. Un article de journal de 1882 le mentionne comme donnant des cours d'orgue-harmonium aux Salons Mangeot, 21 avenue de l'Opéra, Paris[8]. Comme interprète au piano et à l'harmonium, Lamothe jouissait d'une popularité internationale : il se produisait partout en France, en Espagne et au Portugal, et a également effectué des tournées en Angleterre en 1875 [9] et aux États-Unis pendant deux mois en 1876[10].
La principale activité musicale de Lamothe semble avoir été d'écrire et d'interpréter de la musique de scène pour des productions théâtrales, notamment des pièces de marionnettes. En 1864, Lamothe devient membre des « Pierrots », groupe d'artistes parisien à l'initiative de l'acteur Montrouge, aux côtés de Jean-François Berthelier, Coquelin Cadet, Joseph Darcier, Léon Fusier, Félix Galipaux, Eugène Silvain, et d'autres[11]. Il fut également membre des « Pupazzi » de Louis Lemercier de Neuville (1830-1918), groupe de marionnettistes se produisant dans toute la France. A Paris, ces spectacles étaient fréquemment représentés au Théâtre Robert-Houdin, Lamothe étant un proche collaborateur de son fondateur, le magicien Jean-Eugène Robert-Houdin. Il en était l'un des accompagnateurs au piano dans les productions. Des compositions comme La Malle des Indes, op. 161 (1876) et Une Soirée chez Robert-Houdin (1890) sont dédiés à Robert-Houdin.
Dans son autobiographie (1911), Lemercier de Neuville dresse la liste des accompagnateurs avec lesquels il a travaillé au cours de sa carrière. Il cite, entre autres, Georges Bizet, Charles Gounod, Gustave Nadaud, Léo Delibes, Edmond Audran et Georges Lamothe. Parmi les compositeurs qui ont écrit de la musique spécifique pour ses pièces, il comprenait, outre Lamothe, Charles Domergue de la Chaussée, Olivier Métra, Émile Pessard et Albert Renaud[12].
Outre le titre d'organiste de la reine d'Espagne (1878), il fut également décoré en Espagne de la Croix de l'Ordre d'Isabelle la Catholique[13]. En 1879, il fut fait Chevalier de l'Ordre du Christ (des mains du roi du Portugal, 1879)[14], et il reçut la Croix de l'Ordre de Charles III (des mains du roi d'Espagne, 1885)[15]. En France, il fut nommé « Officier de l'Instruction Publique » en janvier 1890, honneur accordé par le gouvernement français à des enseignants distingués, également connus sous le nom de « Palmes d'or » de l'Ordre des Palmes académiques[16].
Lamothe est décédé subitement à Courbevoie, département des Hauts-de-Seine, à l'âge de 52 ans. Selon le journal Le Figaro, il serait mort d'un abcès à l'estomac ; Le journal musical Le Ménestrel rapporte qu'il souffre depuis trois jours d'une maladie infectieuse de l'estomac[17]. Il est inhumé le 17 octobre 1894 au cimetière du Père-Lachaise à Paris, division 44[18].
Théâtre[modifier | modifier le code]
Musique pour piano[modifier | modifier le code]
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Musique pour orgue et harmonium[modifier | modifier le code]
Duos pour piano et orgue ou harmonium[modifier | modifier le code]
Chansons[modifier | modifier le code]
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Notes et références
[modifier | modifier le code]- Archives de Paris Acte de naissance reconstitué dressé le 06/05/1842, vues 49-50 / 51
- Archives départementales des Hauts-de-Seine Acte de décès no 298 dressé à Courbevoie le 16/10/1894, vue 76 / 100
- Baker's Biographical Dictionary of Musicians, 3e édition révisée par Alfred Remy (New York et Boston : G. Schirmer, 1919), p. 506.
- Informations issues du certificat de décès.
- Le Figaro, 31 octobre 1881, p. 1: "organiste de S. M. la Reine d’Espagne".
- L'Orchestre, December 1878.
- Le Monde illustré, 27 July 1889, p. 58.
- L'Orchestre, February 1882.
- Le Ménestrel, 18 July 1875, p. 261.
- Le Monde artiste, daté du 8 juillet 1876, page 6, rapporte son départ, et le numéro du 9 septembre, page 8, annonce son retour.
- Paulus: Trente ans de café-concert, ed. par Octave Pradels (Paris, 1908), p. 307.
- Louis Lemercier de Neuville: Souvenirs d'un montreur de marionnettes (Paris: Maurice Bauche, 1911), p. 326–327; en ligne sur Gallica.
- Le Monde artiste, 16 juin 1877, p. 7.
- L'Orchestre, février 1879.
- Le Figaro, 18 mars 1885, p. 3.
- Journal des débats, 2 janvier 1890, p. 2.
- Le Figaro, 16 octobre 1894, p. 3; Le Ménestrel, 21 octobre 1894, p. 336.
- Archives de Paris Registres journaliers d'inhumation, vue 19 / 31
- Le Figaro, 20 November 1886, p. 4.
Liens externes
[modifier | modifier le code]- David Baptie : A Handbook of Musical Biography (Londres : W. Morley & Co., 1883 ; réimpression éditée par Bernarr Rainbow : Clarabricken, Co. Kilkenny : Boethius Press, 1986)
- Franz Stieger: Opernlexikon. Komponisten, vol. 2 (Tutzing : Hans Schneider, 1977)
- Baker's Biographical Dictionary of Musicians, 3e édition révisée par Alfred Remy (New York et Boston : G. Schirmer, 1919), p. 506.
- Images Wikimedia Commons de la tombe de Lamothe au cimetière du Père Lachaise
- Ressources relatives à la musique :
- Officier des Palmes académiques
- Harmoniumiste
- Compositeur français de la période romantique
- Organiste classique français
- Compositeur français du XIXe siècle
- Naissance en mai 1842
- Naissance dans l'ancien 1er arrondissement de Paris
- Décès en octobre 1894
- Décès à Courbevoie
- Décès dans le département de la Seine
- Décès à 52 ans
- Personnalité inhumée au cimetière du Père-Lachaise (division 44)