Benoît Puga
Grand chancelier de la Légion d'honneur | |
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Chef de l'état-major particulier du président de la République française | |
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Directeur du Renseignement militaire | |
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Michel Masson (d) | |
Sous-chef d'état-major Opérations (d) État-major des armées (d) | |
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Patrick Paimbault (d) Jean-Pierre Teule (d) |
Naissance | |
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Nationalité | |
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Père | |
Fratrie |
Denis Puga (d) |
Enfants |
Benoît Puga, né le à Saint-Mandé (Seine), est un militaire français.
Général d'armée, il est grand chancelier de la Légion d'honneur du au , après avoir été chef de l'état-major particulier du président de la République de 2010 à 2016.
Biographie
[modifier | modifier le code]Famille
[modifier | modifier le code]Benoît Puga est l'un des fils du lieutenant-colonel Hubert Puga[1], également saint-cyrien, puis officier de cavalerie, qui finit sa carrière comme chef de corps du 27e régiment de dragons, qu'il avait engagé dans le putsch d'Alger en 1961[2], ce qui lui a valu une condamnation à cinq ans de prison avec sursis, ainsi qu’une exclusion de l’armée[3].
Benoît Puga est membre d'une fratrie de sept enfants. L'un de ses frères, l'abbé Denis Puga, est membre de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X et vicaire de la paroisse Saint-Nicolas-du-Chardonnet, à Paris, dont Benoît Puga est lui-même l'un des fidèles[4].
Benoît Puga et son épouse, Isabelle Puga, ont ensemble onze enfants (dont un seul militaire, pilote de l’aéronavale)[4]. En janvier 2022, ils ont 43 petits-enfants[4].
Formation
[modifier | modifier le code]Après deux années de classe préparatoire (« corniche ») au Prytanée national militaire[5], il intègre l'École spéciale militaire de Saint-Cyr comme élève-officier en 1973, au sein de la promotion Maréchal-de-Turenne (1973-1975).
À l'issue de sa scolarité, il choisit l'infanterie et rejoint l'École de l'infanterie à Montpellier.
Carrière militaire
[modifier | modifier le code]Après deux années en qualité de chef de section de chars AMX-13-SS 11, avec le grade de lieutenant, au sein du 1er groupe de chasseurs de Reims, et un séjour au sein d'une unité d'hélicoptères de reconnaissance, il rejoint le 2e régiment étranger de parachutistes à Calvi en avril 1978. Avec ce régiment, il effectue de nombreuses opérations extérieures. Il participe notamment au sauvetage de Kolwezi « Opération Bonite », en mai 1978, et intervient au Gabon en 1979, à Djibouti en 1980 et 1981, au Liban en 1982, en République centrafricaine en 1983, et enfin au Tchad (opération Manta) en 1984.
Entre et , il est successivement officier de quart au centre opérationnel de l'armée de terre, chargé de mission au sein du groupe d'études stratégiques du SGDN, auditeur de l'École supérieure de guerre, puis du cours supérieur interarmées.
En , il prend le commandement d'un bataillon de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, promotion Capitaine-Hamacek (89-92)[6], puis retourne en 1992 à l'état-major de l'Armée de terre, où il travaille à la réorganisation du commandement opérationnel et à la rédaction du livre blanc sur la défense.
En 1994, il est détaché en ex-Yougoslavie comme assistant militaire du général Bertrand de La Presle, puis comme conseiller militaire de Carl Bildt.
En , il est désigné pour commander le 2e régiment étranger de parachutistes, avec lequel il participe notamment aux opérations Almandin[7] en République centrafricaine et Pélican au Congo.
À partir de 1998, il est successivement professeur au Collège interarmées de défense, à nouveau conseiller militaire de Carl Bildt, auditeur de l'IHEDN et du CHEM, adjoint de l'amiral chef du Centre opérationnel interarmées (COIA), et chef du Centre de planification et de conduite des opérations (CPCO).
En 2004, il est nommé général commandant les opérations spéciales (GCOS).
En 2007, il est nommé sous-chef opérations au sein de l'état-major des armées.
Au conseil des ministres du , il est nommé directeur du Renseignement militaire et prend ses fonctions le .
Le , il est nommé chef de l'état-major particulier du président de la République, Nicolas Sarkozy, en remplacement de l'amiral Édouard Guillaud, nommé chef d'état-major des armées[8]. Il est maintenu à ce poste à deux reprises par François Hollande[9],[10]. Ses fonctions prennent fin le [11]. L'amiral Bernard Rogel, chef d'état-major de la Marine, lui succède. Il est l'officier général ayant battu le record de longévité (six ans) au sein de l'état-major particulier du président de la République[12].
Par décret du , il est nommé grand chancelier de la Légion d'honneur, succédant au général Jean-Louis Georgelin le suivant[13]. Le général François Lecointre lui succède le [14],[15].
En , il participe à la réunion du groupe Bilderberg[16].
Enquête du parquet national financier
[modifier | modifier le code]Le général Benoît Puga est visé en 2024 par une enquête du Parquet national financier pour « corruption », « trafic d’influence » et « prise illégale d’intérêts » : il est soupçonné de s’être compromis avec le sénateur Jean-Pierre Bansard, décrit comme « richissime »[17],[18],[19],[20]. Ce dernier a bénéficié de nombreuses décorations pour ses proches quand Benoît Puga dirigeait la Légion d’honneur[19]. Le président de la République, qui est également le grand maître de la Légion d’honneur, a mis fin aux fonctions du général Puga, sans cependant saisir la justice[21].
Vie privée
[modifier | modifier le code]Le général est un habitué de l’église traditionaliste Saint-Nicolas-du-Chardonnet, occupée par la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X. Son frère, l’abbé Denis Puga, est proche de l'ancien institut catholique d’extrême droite Civitas[3].
Décorations
[modifier | modifier le code]Décorations françaises[22]
[modifier | modifier le code]- Grand-croix de la Légion d'honneur[23]
- Grand-croix de l'ordre national du Mérite
- Croix de la Valeur militaire avec 8 citations
- Commandeur de l'ordre des Palmes académiques
- Commandeur de l'ordre du Mérite agricole
- Commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres[24]
- Croix du combattant
- Médaille d'Outre-Mer avec 5 agrafes
- Médaille de la Défense nationale (échelon bronze) avec 3 agrafes
- Médaille de reconnaissance de la Nation avec 1 agrafe
- Médaille commémorative française
Décorations étrangères
[modifier | modifier le code]- Commandeur de l'ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne
- Grand officier de l'ordre national de la Croix du Sud (Brésil)
- Commandeur de l'ordre du mérite patriotique (Burundi)
- Commandeur de l'ordre de la reconnaissance centrafricaine
- Commandeur de l'ordre national du Côte d'Ivoire
- Grand-officier de l'ordre du Nil (Égypte)
- Commandeur de la Legion of Merit (États-Unis)
- Médaille du United States Special Operations Command (États-Unis)
- Commandeur de l'ordre national du Mali
- Grand-officier de l'ordre du Ouissam alaouite (Maroc)
- Grand-officier de l'ordre du Mérite militaire (Maroc)
- Commandeur de l'ordre national du Mérite de Mauritanie
- Grand-croix de l'ordre de l'Aigle aztèque (Mexique)
- Commandeur de l'ordre du prince Danilo Ier (Monténégro)
- Commandeur de l'ordre national du Niger
- Médaille pour l'ex-Yougoslavie (OTAN)
- Médaille pour le Kosovo (OTAN)
- Grand-croix de l'ordre du Mérite de la république de Pologne
- Commandeur honoraire de l'ordre de l'Empire britannique, à titre militaire (Royaume-Uni)[25].
- Grand officier de l'ordre national du Lion (Sénégal)[26]
- Commandeur de l'ordre de la République (Tunisie)
- Croix de l'ordre de la Bravoure (Zaïre)
- Médaille de la MISAB (Mission interafricaine de surveillance des accords de Bangui)
- Grand-croix avec épées pro Merito Melitensi (ordre souverain de Malte)
- Grand-croix du mérite de l'ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem (Saint Siège)
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Décès du Lcl Hubert Puga »
- In Le Point du 7 février 2013, p. 44.
- David Revault d'Allonnes et Nathalie Guibert, « Enquête sur Benoît Puga, le général des présidents français », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Émilie Lanez, « Rencontre avec le Général Puga, le seigneur de la Légion d’Honneur », sur parismatch.com (consulté le )
- Voir l'annuaire de l'AAAEPNM (Association amicale des anciens élèves du Prytanée national militaire).
- « Site de la promotion Capitaine Hamacek »
- Opex / Almandin 2 RCA 18 mai au 02 juin 1996.
- Arrêté du 5 mars 2010 portant nomination et cessation de fonctions à la présidence de la République.
- Arrêté du 16 janvier 2014 portant maintien dans la 1re section d'un officier général de l'armée de terre.
- Décret du 20 février 2015 portant replacement dans la 1re section d'un officier général.
- Arrêté du portant cessation de fonctions à la présidence de la République - M. PUGA (Benoît).
- « Enquête sur Benoît Puga, le général des présidents français »
- Décret du 23 août 2016 portant nomination du grand chancelier de la Légion d'honneur - M. le général d'armée PUGA (Benoît)
- Tiphanie Naud, « Béarn : le général François Lecointre élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d’honneur », Sud Ouest, (lire en ligne, consulté le ).
- Nicolas Barotte, « Le général Lecointre nommé Grand Chancelier de la Légion d'Honneur », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
- (nl) « Participants | Bilderberg Meetings », sur www.bilderbergmeetings.org (consulté le )
- Antton Rouget, « Soirées, vacances et décorations : scandale à la Légion d’honneur », sur Mediapart, (consulté le )
- Antton Rouget, « Affaire de la Légion d’honneur : un fils du général Puga était sur la liste du sénateur Bansard », sur Mediapart, (consulté le )
- Antton Rouget, « L’ancien chef d’état-major de l’Élysée visé par une enquête pour corruption », sur Mediapart, (consulté le )
- « Légion d’honneur : une enquête ouverte pour corruption sur les liens entre le général Benoît Puga et le sénateur Jean-Pierre Bansard », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Antton Rouget, « Scandale de la Légion d’honneur : l’Élysée, alerté, n’a pas saisi la justice », sur Mediapart, (consulté le )
- « Biographie du général d’armée Benoît PUGA, Grand chancelier de la Légion d’honneur », sur www.legiondhonneur.fr
- Décret du 3 août 2016
- « Nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres – hiver 2022 », sur www.culture.gouv.fr (consulté le )
- « Visite du général Puga, Grand chancelier de la Légion d’honneur », sur La France au Canada/France in Canada (consulté le )
- « Le général d'armée Benoît Puga élevé au rang de grand officier dans l'ordre national du lion » (consulté le )
Liens externes
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- État-major particulier du président de la République française
- Général de l'Armée de terre française
- Général français du XXIe siècle
- Direction du renseignement militaire
- Personnalité française du catholicisme traditionaliste
- Élève du collège Stanislas de Paris
- Élève du Prytanée national militaire
- Élève de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr
- Grand chancelier de la Légion d'honneur
- Titulaire de la croix de la Valeur militaire
- Titulaire de la croix du combattant
- Grand-croix de la Légion d'honneur
- Grand-croix de l'ordre national du Mérite
- Grand-croix de l'ordre de l'Aigle aztèque
- Grand-croix de l'ordre du Mérite de la république de Pologne
- Grand officier de l'ordre du Ouissam alaouite
- Grand officier de l'ordre national de la Croix du Sud
- Grand officier de l'ordre du Nil
- Commandeur de l'ordre de la République (Tunisie)
- Commandeur de l'ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne
- Commandeur de la Legion of Merit
- Commandeur des Palmes académiques
- Commandeur du Mérite agricole
- Commandeur des Arts et des Lettres
- Commandeur de l'ordre du Mérite national (Mauritanie)
- Récipiendaire de l'ordre pro Merito Melitensi
- Récipiendaire de l'ordre national du Mali
- Naissance en janvier 1953
- Naissance à Saint-Mandé
- Naissance dans le département de la Seine
- Grand officier de l'ordre national du Lion du Sénégal
- Commandeur de l'ordre de l'Empire britannique