Bassin d'avant-pays
Un bassin d'avant-pays est un bassin sédimentaire structural qui se développe parallèlement à une chaîne de montagnes. Les bassins d'avant-pays se forment parce que l'immense masse créée par l'épaississement crustal associé à la formation des chaînes de montagne provoque la flexion de la lithosphère. La largeur et la profondeur du bassin d'avant-pays sont déterminées par la rigidité flexurale de la lithosphère sous-jacente et des caractéristiques de la chaîne de montagnes. Le bassin d'avant-pays reçoit des sédiments issus de l'érosion de la chaîne de montagnes adjacente et se remplit de séries sédimentaires dont l'épaisseur s'amincit en s'éloignant des montagnes. Contrairement aux bassins de rift, où l'espace d'accommodation est généré par extension lithosphérique, l'espace d'accommodation des bassins d'avant pays est généré par la flexure de la lithosphère.
Description
[modifier | modifier le code]Formation
[modifier | modifier le code]Les bassins d'avant-pays se forment parce qu'à mesure qu'un orogène se développe, il exerce une masse de plus en plus importante sur la croûte terrestre engendrant sa flexure. Cette déformation lithosphérique se produit afin d'atteindre un équilibre isostatique au niveau de la chaîne de montagnes. L'évolution tectonique d'un bassin d'avant-pays périphérique comporte généralement trois étapes[1] :
- le stade marge passive avec la remobilisation de la marge continentale au cours des premiers stades de la convergence.
- le stade de convergence précoce avec une sédimentation en eaux profondes (dépôts de flyschs),
- le stade de convergence tardif au cours duquel le bassin enregistre une sédimentation terrestre ou d'eaux peu profondes (dépôts de molasses).
Types de bassins d'avant-pays
[modifier | modifier le code]Les bassins d'avant-pays peuvent être de deux types:
- Les bassins périphériques, qui se forment sur la plaque subductée pendant une collision de plaque (comme le bassin Nord-Alpin européen ou le bassin du Gange).
- Les Bassins d'arrière-arc, qui se forment sur la plaque chevauchante lors de la convergence ou de la collision de plaques, c'est-à-dire derrière l'arc magmatique associé à la zone de subduction (comme les bassins d'avant-pays andins ou ceux des montagnes Rocheuses).
Potentiel pétrolier
[modifier | modifier le code]Lors de sa migration, le pétrole migre non seulement en réponse aux forces hydrodynamiques qui conditionnent l'écoulement des eaux souterraines, mais aussi à la flottabilité et aux forces capillaires. Les hydrocarbures générés dans une chaîne de montagne migrent vers l'extérieur de l'orogène en direction de l'intérieur du craton. En raison de leurs propriétés respectives, le gaz naturel se trouve généralement plus près de l'orogène et le pétrole se trouve plus loin[2],[3].
Références
[modifier | modifier le code]- (en) Philip A. Allen et John R. Allen, Basin Analysis : Principles and Applications, John Wiley & Sons, , 560 p. (ISBN 978-1-118-68549-5, lire en ligne)
- (en) Jack Oliver, « Fluids expelled tectonically from orogenic belts: Their role in hydrocarbon migration and other geologic phenomena », Geology, vol. 14, no 2, , p. 99–102 (ISSN 0091-7613, DOI 10.1130/0091-7613(1986)142.0.CO;2, lire en ligne, consulté le )
- Craig M. Bethke et Stephen Marshak, « Brine migrations across north america—the plate tectonics of groundwater », Annual Review of Earth and Planetary Sciences, vol. 18, no 1, , p. 287–315 (ISSN 0084-6597, DOI 10.1146/annurev.ea.18.050190.001443, lire en ligne, consulté le )