Nothing Special   »   [go: up one dir, main page]

Aller au contenu

Baronnage italo-normand

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Extension maximale des possessions normandes vers 1155.
Relief de la cathédrale d'Aversa représentant un chevalier affrontant un dragon (XIe siècle).

Le baronnage italo-normand correspond à la noblesse originaire du duché de Normandie qui s'est implantée d'abord en Italie méridionale à partir de la première moitié du XIe siècle, puis en Sicile, conquise par les Normands de 1061 à 1091, à partir de la seconde moitié du XIe siècle.

Si certaines familles de cette noblesse italo-normande sont issues de la noblesse du duché normand, la plupart de ces familles descendent de simples aventuriers normands sans fortune, de cadets de famille sans grand avenir en Normandie, de bannis, de mercenaires, de brigands, etc. La majorité des Normands qui s'installèrent en Italie étaient originaires de l'ouest du duché, notamment du Cotentin. Après avoir étudié 275 familles italo-normandes, l'historien Léon-Robert Ménager (1925-1993)[1], spécialiste de l'histoire du royaume siculo-normand, donne en pourcentage la répartition suivante :

Ces familles ne sont pas toutes d'origine normande : un certain nombre d'aventuriers bretons ont en effet accompagné les bandes normandes en Italie dès les années 1030 au moins, tandis que certaines sont d'origines franques voire flamandes[2],[3] ou byzantines (comme la famille Grifeo di Partanna). Les aventuriers normands tissent très vite de nombreux liens avec la vieille noblesse lombarde locale issue du duché de Bénévent et des principautés de Salerne et de Capoue, ainsi qu'avec la famille ducale de Naples (d'origine grecque). Ainsi, les frères de Hauteville, comme Guillaume Bras-de-Fer, Drogon, Onfroi ou encore Robert Guiscard, épouseront quasiment tous des princesses lombardes.

Comme pour la noblesse normande implantée en Angleterre (cf. baronnage anglo-normand), en Italie du Sud il s'agit d'une noblesse nouvelle et d'origine étrangère vis-à-vis d'une population autochtone, largement majoritaire, mais comportant également de nombreux groupes humains, d'origines, de cultures et même de religions très diverses : Grecs, Byzantins, Lombards d'Italie méridionale (Langobards de la Langobardia Minor[4]), Arabo-berbères (en Sicile), Chrétiens (Catholiques et Orthodoxes), Juifs, Musulmans, etc. Cette noblesse, turbulente et de plus en plus puissante et influente, se rebelle fréquemment contre l'autorité, d'abord du comté puis duché d'Apulie, puis contre l'autorité de Palerme, siège de la cour royale normanno-sicilienne.

Possessions italo-normandes vers 1155.

Les membres de ces familles sont les tenants-en-chef de la domination normande en Italie puis du royaume siculo-normand, proclamé en 1130 par le petit-fils d'un petit hobereau normand du Cotentin, Roger de Hauteville, 3e comte de Sicile et 1er roi normand de l'île sous le nom de Roger II de Sicile. De 1135 à 1160, les normands de Sicile prennent également possession du territoire l'Ifriqiya et l'administrent sous le nom du royaume d'Afrique.

La noblesse italienne d'origine normande survit après la chute du royaume normand, bien qu'elle soit un temps durement réprimée dans les années 1190, lorsque la dynastie Hohenstaufen s'empare du pouvoir (massacre de nombreux barons normands sous le règne d'Henri le Cruel). Cependant, un bon nombre de ces familles préfèrent se soumettre à cette nouvelle domination et à servir les Hohenstaufen, conservant ainsi leurs biens, comme les Filangieri, les Della Marra ou encore les Sanframondo.

Quelques familles italo-normandes

[modifier | modifier le code]
La tour majeure du château normand de Terlizzi dans la province de Bari (vers 1075).

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Références.
  2. Ces aventuriers flamands sont à l'origine des patronymes italiens Fiammingo et Fiamingo, localisés dans le sud du pays, en Calabre et en Sicile. (it) « Origini dei cognomi italiani ».
  3. Nous connaissons également un certain Roger de Fleming, qui fut au XIIe siècle un Connétable et un Justicier du Salento.; Ou encore un certain Guidelmus Flammengus, Catapan (sorte de gouverneur) à Bari en 1094/1096. (it) « Guglielmo I detto il Malo - Re di Sicilia. » (note en bas de page).
  4. C'est-à-dire la « Petite Langobardie » ou « Petite Lombardie ».
  5. (it) Famiglia Loffredo
  6. « Le grand dictionnaire historique, ou Le mélange curieux de l'histoire sacrée et profane, qui contient en abrégé : les vies et les actions remarquables des patriarches, des juges, des rois ... & de ceux qui se sont rendus recommandables en toutes sortes de professions, par leur science... », sur Google Books, (consulté le ).

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • François Baruchello, Les Normands d'Italie : des barbares de génie, Évrecy (Association France-Italie, 15 rue Chéron, 14210, Éd. Zaccara, , 286 p. (ISBN 978-2-915690-00-2, OCLC 757627651)
  • (it) Hubert Houben, Normanni tra Nord e Sud : immigrazione e acculturazione nel Medioevo, Rome, Di Renzo, , 109 p. (ISBN 978-88-8323-061-5, OCLC 848759556)
  • (en) Gordon S. Brown, The Norman conquest of Southern Italy and Sicily, Jefferson, North Carolina, McFarland, , 214 p. (ISBN 978-0-7864-1472-7, OCLC 472218018, lire en ligne)
  • Jean Deuve, L'épopée des Normands d'Italie, Condé-sur-Noireau, C. Corlet, , 147 p. (ISBN 978-2-85480-497-3, OCLC 466719631)
  • Errico Cuozzo, Quei maledetti Normanni, Cavalieri e organizzazione militare nel Mezzogiorno normanno, Napoli, 1989. (ISBN 8870429911)
  • John Julius Norwich, The Normans in the South (1016-1130), Londres, 1967.
  • Ferdinand Chalandon, Histoire de la domination normande en Italie et en Sicile. Paris : A. Picard. 1907 (en italien : Storia della dominazione normanna in Italia ed in Sicilia, 3 vol., 1999-2001)
  • Léon-Robert Ménager, Inventaire des familles normandes et franques émigrées en Italie méridionale et en Sicilie (XIe – XIIe siècles), Variorum Reprints, Londres, 1981
  • Léon-Robert Ménager, Recueil des actes des ducs normands d'Italie, 1046-1127, Bari, Grafica Bigiemme, 1980
  • Pierre Aubé : Les Empires normands d’Orient, XIe – XIIIe siècles, Paris, 1983, rééd., Perrin, 2006.
  • Giovanni Coppola, Trésors romans d'Italie du sud et de Sicile, Milano, Elio Sellino, 1995
  • Arthur Engel, Recherches sur la numismatique et la sigillographie des Normands de Sicile et d'Italie, Paris ; Bologne, Leroux ; Forni, 1882 ; 1972

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]