Nothing Special   »   [go: up one dir, main page]

Aller au contenu

Azeville

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Azeville
Azeville
La batterie d'Azeville.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Manche
Arrondissement Cherbourg
Intercommunalité Communauté d'agglomération du Cotentin
Maire
Mandat
Nicolas Poisson
2020-2026
Code postal 50310
Code commune 50026
Démographie
Gentilé Azevillais
Population
municipale
76 hab. (2021 en évolution de −20 % par rapport à 2015)
Densité 25 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 27′ 34″ nord, 1° 18′ 46″ ouest
Altitude Min. 6 m
Max. 34 m
Superficie 3,00 km2
Type Commune rurale à habitat dispersé
Unité urbaine Hors unité urbaine
Aire d'attraction Hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Valognes
Législatives Première circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
Azeville
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Azeville
Géolocalisation sur la carte : Manche
Voir sur la carte topographique de la Manche
Azeville
Géolocalisation sur la carte : Normandie
Voir sur la carte administrative de Normandie
Azeville

Azeville (prononcer /azvil/) est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 76 habitants[Note 1].

Géographie

[modifier | modifier le code]

La commune est à l'est de la péninsule du Cotentin. Son bourg est à 6,5 km au sud-est de Montebourg et à 7 km au nord de Sainte-Mère-Église[1].

Le point culminant (34 m) se situe au nord-est, sur la pente d'une colline qui atteint 36 m sur le territoire voisin de Saint-Marcouf. Le point le plus bas (6 m) correspond à la sortie du ruisseau des Moulingolles du territoire, au sud.

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[4]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué[5].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 10,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 746 mm, avec 13,2 jours de précipitations en janvier et 7,9 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Sainte-Marie-du-Mont à 11 km à vol d'oiseau[6], est de 11,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 890,0 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].

Au , Azeville est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[10]. Elle est située hors unité urbaine[11] et hors attraction des villes[12],[13].

Occupation des sols

[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (92,7 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (100 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (49,4 %), prairies (35,7 %), zones agricoles hétérogènes (7,6 %), zones urbanisées (7,3 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Le nom de la localité est attesté sous les formes Asevilla vers 1160, et vers 1210/1220, en 1240 et encore vers 1280[15].

Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en -ville au sens ancien de « domaine rural » dont le premier élément Ase- représente un anthroponyme.

La plupart des toponymistes considère qu’Ase- représente un nom de personne germanique occidental, qu'ils donnent sous différentes formes : Aizo[16]; Azzo[17] ou Aszo[15],[18].

Il a donné l'ancien prénom Aze qui se perpétue dans le nom de famille Aze, encore en usage dans le Cotentin[15].

Le gentilé est Azevillais.

Le registre des fiefs de Philippe Auguste porte, à l'année 1208, la mention : « Richard d'Azeville[Note 2] tient de Robert de Courcy la huitième partie d'un fief à Azeville[20] (Ricardus de Asevilla tenet octavam partem unius apud Asevillam)[21] ».

La seigneurie fut tenu par la suite par les familles de Grimouville (XVe – XVIe siècles), dont Jehan de Grimouville, seigneur en 1508-1510, d'Azeville, de Saint-Germain-de-Tournebut et de Tourneville (Annoville), et, en 1588, Jean de Grimouville qui est dit seigneur d'Azeville et de Tournebut[21], famille de Saint-Gilles (1640), famille Le Berceur (fin du XVIIe siècle) avec Hervé II Le Berceur (1641-1696) cité en 1666 comme seigneur d'Azeville. Celui-ci reçu, en 1675, de Louis XIV des lettres patentes érigeant la terre et la seigneurie de Fontenay en marquisat. Ces lettres portaient « union au fief de Fontenay saint Marcouf, du fief de Mondeville (Émondeville), de la seigneurie et prevosté d'Azeville avec le fief de Coursy »[22], puis le marquis de Souhar au début du XVIIIe siècle[19].

Lors de la recherche de noblesse de Roissy, en 1598, fut maintenu noble à Azeville la famille de Saint-Gilles « veu leurs titres »[21].

En 1623, Madeleine de la Vigne[Note 3], épouse de Jean de Tourlaville, prit le titre de dame d'Émondeville et d'Azeville[23].

Lors de la Seconde Guerre mondiale, la batterie d'Azeville était l'une des plus importantes de la Manche.

Politique et administration

[modifier | modifier le code]

Circonscriptions administratives avant la Révolution

[modifier | modifier le code]

La paroisse d'Azeville relevait sous l'Ancien Régime de l'intendance de Caen, de l'élection de Carentan et de la sergenterie de Montebourg[21].

Circonscriptions administratives depuis la Révolution

[modifier | modifier le code]

De 1790 à 1795, la commune fit partie du district de Valognes, puis à sa création de l'arrondissement de Valognes de 1800 à 1926, et depuis cette date, elle fait partie de celui de Cherbourg. En 1790, la commune est incluse dans le canton de Montebourg, puis en 2015, dans celui de Valognes.

Mairie.
Liste des maires
Période Identité Étiquette Qualité
1995[24] mars 2008 Roger Lebarbenchon SE Inspecteur d'académie
mars 2008 2010 Éric Desmares SE Chef d'entreprise
2010 mars 2014[25] Patrice Valot SE Ouvrier
mars 2014[26] En cours Nicolas Poisson SE Agriculteur-éleveur
Les données manquantes sont à compléter.

Le conseil municipal est composé de sept membres dont le maire et un adjoint[25].

Démographie

[modifier | modifier le code]

Sous l'Ancien régime

[modifier | modifier le code]

Masseville, en 1722, donne 46 feux imposables, Saugrain, en 1735, et Dumoulin, en 1765, donnent 36 feux, et Expilly, 164 habitants[21].

Depuis la Révolution

[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[27]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[28].

En 2021, la commune comptait 76 habitants[Note 4], en évolution de −20 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Azeville a compté jusqu'à 265 habitants en 1846.

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
185164195213212257262265263
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
202200233202190183185181164
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
147136120941101041159195
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 2013
109102109837378787892
2018 2021 - - - - - - -
8076-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[29] puis Insee à partir de 2006[30].)
Histogramme de l'évolution démographique

La commune se situe dans la zone géographique des appellations d'origine protégée (AOP) Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny[31].

Culture locale et patrimoine

[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments

[modifier | modifier le code]
Azeville, Manche.
Communion de sainte Avoye (statue en calcaire en provenance de l'église d'Azeville).
  • Batterie d'Azeville. Cette batterie de tir arrière, située au lieu-dit les Campagnettes, à quatre kilomètres des côtes, était composée de quatre blockhaus abritant quatre pièces de 105 mm Schneider d'une portée de dix kilomètres reliés à celles de Crisbecq[19]. Le conseil général de la Manche l'a transformée en musée, elle se visite toute l'année, permettant de prendre les chemins souterrains encore en état.
  • Église Saint-Nicolas-et-Saint-Gilles des XIIIe – XVIIIe siècles, avec son portail roman en tiers-point du XIIIe et un cadran solaire du XVIIIe sur le clocher. Elle abrite un maître-autel et retables avec tableaux l'Adoration des bergers et l'Agneau mystique du XVIIe, deux autels secondaires, retables et tableaux de saint Sébastien du XVIIIe et la donation du rosaire du XVIIe, une cloche dite Saint-Nicolas du XVIIIe, classés au titre objet aux monuments historiques[32]. Sont également conservé des fonts baptismaux du XIVe, un bas-relief de la communion de sainte Avoye du XVe[19].
  • Maison de la Cour d'Azeville du XVIIe siècle.
  • Le manoir d'Azeville.
  • Croix de cimetière du XVe et croix de chemin (mission de 1879).

Personnalités liées à la commune

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 18.
  • René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 68.

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Population municipale 2021.
  2. Richard d'Azeville est le premier seigneur connu d'Azeville[19].
  3. Elle fonda le couvent des religieuses de la protection à Cherbourg[23].
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références

[modifier | modifier le code]
  1. Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
  2. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
  3. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
  4. « Zonages climatiques en France métropolitaine », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  5. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2.
  6. « Orthodromie entre Azeville et Sainte-Marie-du-Mont », sur fr.distance.to (consulté le ).
  7. « Station Météo-France « Ste Marie du Mo » (commune de Sainte-Marie-du-Mont) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  8. « Station Météo-France « Ste Marie du Mo » (commune de Sainte-Marie-du-Mont) - fiche de métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  9. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  10. « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
  11. Insee, « Métadonnées de la commune ».
  12. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
  13. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
  14. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole) », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique (consulté le ).
  15. a b et c François de Beaurepaire (préf. Yves Nédélec), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, (ISBN 2-7084-0299-4, OCLC 15314425), p. 73.
  16. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, .
  17. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 2 : Formations non romanes ; formations dialectales, Genève, (lire en ligne), p. 953.
  18. René Lepelley, Noms de lieux de Normandie et des îles Anglo-Normandes, Paris, Bonneton, , 223 p. (ISBN 2-86253-247-9), p. 42.
  19. a b c et d Gautier 2014, p. 68.
  20. Émile de Pontaumont, Histoire de l'ancienne élection de Carentan d'après les monuments paléographiques, pour faire suite à l'Histoire de la ville de Carentan et de ses notables, Paris, Dumoulin et E. Gouin, , 102 p., p. 7.
  21. a b c d et e Jean-Yves Cuquemelle, Montebourg et le pays Cassin, Éditions Heimdal, , 92 p., p. 86.
  22. Jean-Yves Cuquemelle, Montebourg et le pays Cassin, Éditions Heimdal, , 92 p., p. 86.
  23. a et b Gautier 2014, p. 192.
  24. « Roger-Jean Lebarbenchon, ancien maire, est décédé », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  25. a et b « Azeville (50310) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  26. « Nicolas Poisson est élu maire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  27. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  28. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  29. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  30. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  31. AOP Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny.
  32. Œuvres mobilières classées à Azeville.